mardi 31 mars 2020

Covid-19 : Certitudes scientifiques et réalités


A lire cet article sur « Covid-19 : le ministère de la Santé s’est fié aux certitudes scientifiques sans envisager le pire », mis en ligne le 31 mars 2020 par Jacques Monin et la cellule investigation de Radio France. Source France Culture.
En gérant la crise au jour le jour, les autorités de santé se sont laissées dépasser.
Un manque cruel de masques, une polémique sur l’utilisation des tests et des plaintes déposées pour mise en danger de la vie d’autrui : le gouvernement a-t-il sous-estimé la crise et tardé dans ses décisions ? Un examen de la chronologie des faits montre comment, en calquant ses décisions sur les faits et les connaissances du moment, il s’est laissé dépasser par les événements.
Le sujet des masques a été abordé sur le blog, prenons un extrait de ce reportage sur les tests ...
Dès le début, dans la communication ministérielle, on insiste sur l’utilité des tests. « Nous bénéficions en France d’un test rapide qui va être disponible de plus en plus largement sur le territoire dans les prochains jours », explique Jérôme Salomon le 27 janvier. La chronologie de ses propos montre que la montée en puissance des tests coïncide avec celle de la diffusion du virus, sans pour autant envisager son évolution exponentielle. 
Ainsi, le 29 janvier, le directeur général de la Santé précise que ces tests sont disponibles dans trois hôpitaux (Bichat, l’Institut Pasteur et les hospices civils de Lyon). Le lendemain, Marseille est rajouté à la liste. Le 4 février, ils sont disponibles à Bordeaux et Cayenne. Le 21 février, ce sont 34 sites qui sont opérationnels, avec toujours le même discours rassurant. Le 23 février, Olivier Véran, qui vient de succéder à Agnès Buzyn, annonce : « Dans les hôpitaux de Paris, nous allons pouvoir être largement en mesure de répondre aux demandes, quelles qu’elles soient, de réalisation de tests ». À l’époque, ils ne concernent que les personnes suspectées d’être contaminées. Plus tard, la doctrine évoluera sous la pression de l’OMS qui invite à tester massivement les populations. Le nombre de tests réalisés chaque jour passe de 2 000 à 4 000, puis à 9 000 fin mars, en attendant de pouvoir en réaliser 100 000 en mai ou en juin.  
Le risque sanitaire qui ne cesse d’augmenter ...
Preuve que la préoccupation monte au sein du ministère, il est décidé à partir du 21 janvier d’instaurer une conférence de presse quotidienne qui sera tenue, selon l’importance des annonces, par Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, ou Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Le ton est donné dès le premier jour. « Le risque d’introduction du virus en France est faible, mais il ne peut pas être exclu », dit la ministre. De ce constat naîtra un « en même temps » médical qui deviendra un leitmotiv. D’un côté, on accepte l’idée qu’il y ait un risque, mais de l’autre on rassure. 
« Notre système de santé est bien préparé », affirme encore Agnès Buzyn.
L’analyse du contenu de l’ensemble des conférences de presse qui se tiendront ensuite montre que le risque ne cessera d’augmenter. Aucun chiffre n’est d’abord donné, puis le 23 janvier, Agnès Buzyn fait état de 600 cas de contaminations confirmés en Chine et de 17 décès. Le 27 janvier, Jérôme Salomon en annonce 2 886 et 81 décès. Deux jours plus tard, ce chiffre monte à 6 000 cas et 132 décès. Le 2 février, on en comptabilisera 14 600 et 362 décès. La machine s’emballe. Les chiffres ne cesseront plus d’augmenter. Mais on se veut toujours rassurant. Les cas enregistrés, précise-t-on, ont toujours un lien avec la Chine.
Sur ce sujet on écoutera cette vidéo ci-dessous d’un spécialiste et membre du conseil scientifique autour du président de la République, mais il y en d'autres, je vous rassure ...
Comme le rapportait F.O. Gieserg dans un éditorial du Point, citant la philosophe Simone Weil,
« Dès qu'on a pensé quelque chose, chercher en quel sens le contraire est vrai. »
Une formule à méditer, que le rockeur et satiriste, Franck Zappa a résumé, à sa façon : « Un esprit est comme un parachute. Il ne fonctionne pas s’il n’est pas ouvert. » 
Complément du 4 avril 2020. On lira dans Le Figaro.frCoronavirus : vers un port généralisé du masque ? 
Alors que le gouvernement n'a cessé de répéter que les masques n'avaient aucune utilité pour les individus non-porteurs de la maladie, le discours est en train d'évoluer.

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