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vendredi 21 octobre 2022

La surveillance de la sécurité des aliments pourrait être plus efficace

«La surveillance de la sécurité des aliments pourrait être plus efficace», source Université de Waneningen du 19 octobre 2022.

Comment pouvons-nous rendre la surveillance de la sécurité des aliments aussi efficace que possible avec les ressources disponibles ? C'est la question à laquelle se penche la chaire d'économie de la sécurité des aliments. C'est le sujet central de l'allocution inaugurale de la professeure spéciale Ine van der Fels-Klerx le 20 octobre 2022. Le titre de son allocution est : «Intégrer l'économie dans la surveillance de la sécurité des aliments : quoi, où et comment ?»

La sécurité des aliments est sous pression
Malgré le fait que les aliments aux Pays-Bas et en Europe n'ont jamais été aussi sûrs qu'aujourd'hui, il existe toutes sortes de développements qui mettent cette sécurité sanitaire sous pression. Par exemple, en raison des changements climatiques, la présence de résidus de pesticides et de toxines naturelles, telles que les mycotoxines et les toxines végétales, peut augmenter. D'autres risques chimiques et microbiologiques guettent également. De plus, la transition vers une économie circulaire est un point d'attention. Étant donné que les flux résiduels de la production alimentaire sont renvoyés dans la chaîne alimentaire, les risques dans le domaine de la sécurité des aliments doivent être examinés de manière critique.

Surveillance basée sur les risques et rentable
Van der Fels-Klerx déclare dans son propos que tous les produits et ingrédients alimentaires ne peuvent pas être vérifiés pour tous les dangers possibles pour la sécurité des aliments. La liste des dangers possibles pour la sécurité sanitaire, des produits et de leurs ingrédients est tout simplement trop longue. Il faut donc faire des choix. Une façon d'y parvenir est d'appliquer une surveillance fondée sur les risques. Cela signifie que les prélèvements et les tests se concentrent sur les produits et les dangers qui présentent le plus grand risque pour la santé humaine et animale.

De plus, vous pouvez faire des choix basés sur une surveillance rentable. Quels échantillons et quelles quantités allez-vous analyser pour obtenir le meilleur impact avec votre programme de surveillance, avec les ressources disponibles ? Dans ce contexte, des calculs ont été effectués pour le nombre optimal d'échantillons pour la surveillance des dioxines dans les produits animaux aux Pays-Bas. Cela a montré qu'environ 90 échantillons de moins peuvent être prélevés chaque année sans réduire l'efficacité de la surveillance.

Conjuguer sécurité des aliments et économie
Dans sa chaire d'économie de la sécurité des aliments, Van der Fels-Klerx souhaite étendre davantage la recherche sur la surveillance rentable des dangers pour la sécurité des aliments. Pour ce faire, elle combine les domaines de recherche de l'économie et de la sécurité des aliments. La chaire se concentre sur les plans d'échantillonnage et d'analyses basés sur les les risques et rentables pour les dangers pour la sécurité des aliments dans les chaînes de production d'aliments pour animaux et de denrées alimentaires. La Chaire contribue ainsi à rendre les décisions qui doivent être rendues plus transparentes, objectives et plus scientifiques.

NB : Merci à Joe Whithworth de m’avoir signalé cette information.

Commentaire
Peut-être que cette économiste pourrait nous expliquer pour quelles raisons tous les pays européens ont sabré leurs effectifs en sécurité des aliments depuis une dizaine d'années ?

lundi 10 octobre 2022

Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2021 aux Etats-Unis

«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments. Données issues du Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire sur 10 sites aux Etats-Unis, 2016-2021», source MMWR du 7 octobre 2021.

Sommaire
Que sait-on déjà sur ce sujet ?
En 2020, le nombre d'infections signalées au Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire (FoodNet) a diminué par rapport à la moyenne signalée de 2016 à 2018. Les mesures liées à la pandémie ont probablement réduit l'occurrence de certaines infections et limité la détection d'autres.

Qu'apporte ce rapport ?
En 2021, le nombre d'infections signalées à FoodNet a diminué de 8% par rapport à la moyenne de 2016-2018, probablement en raison de la pandémie. La plupart des infections ont été causées par Campylobacter ou Salmonella ; les cinq sérotypes de Salmonella les plus courants sont restés prédominants. L'utilisation de tests de diagnostic indépendants de la culture a augmenté.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?
Des efforts considérables sont nécessaires pour améliorer la sécurité des aliments. Des progrès substantiels sont nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux, en particulier pour Salmonella et Campylobacter. Les cultures traditionnelles restent essentielles pour la surveillance des infections entériques.

Pour évaluer les progrès réalisés dans la prévention des infections entériques aux États-Unis, le Foodborne Diseases Active Surveillance Network (FoodNet) mène une surveillance active basée sur la population pour les infections diagnostiquées en laboratoire causées par Campylobacter, Cyclospora, Listeria, Salmonella, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC), Shigella, Vibrio et Yersinia sur 10 sites aux États-Unis. Ce rapport résume les données préliminaires de 2021 et décrit les changements dans l'incidence annuelle par rapport à l'incidence annuelle moyenne pour 2016-2018, la période de référence pour les objectifs du U.S. Department of Health and Human Services’ (HHS), Healthy People 2030. En 2021, l'incidence des infections causées par Salmonella a diminué, l'incidence des infections causées par Cyclospora, Yersinia et Vibrio a augmenté, et l'incidence des infections causées par d'autres pathogènes n'a pas changé. Comme en 2020, les modifications comportementales et les interventions de santé publique mises en œuvre pour contrôler la pandémie de la COVID-19 pourraient avoir réduit la transmission des infections entériques. D'autres facteurs (par exemple, l'utilisation accrue de la télémédecine et l'augmentation continue de l'utilisation des tests de diagnostic indépendants de la culture) pourraient avoir modifié leur détection ou leur notification. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs du HHS (ministère de la Santé), Healthy People 2030, en particulier pour les infections à Salmonella, qui sont fréquemment attribuées aux produits de volaille, et les infections à Campylobacter, qui sont fréquemment attribuées aux produits de poulet.

FoodNet est une collaboration entre le CDC, 10 départements de santé des États, le Food Safety and Inspection Service du ministère américain de l’Agriculture (FSIS-USDA) et la Food and Drug Administration (FDA). La zone de FoodNet (Connecticut, Géorgie, Maryland, Minnesota, Nouveau-Mexique, Oregon, Tennessee et certains comtés de Californie, du Colorado et de New York) comprend environ 15% de la population américaine (environ 50 millions de personnes en 2020).

En 2021, FoodNet a identifié 22 019 cas d’infection, 5 359 hospitalisations et 153 décès. L'incidence a été la plus élevée pour Campylobacter (17,8 cas pour 100 000 habitants) et Salmonella (14,2). Dans l'ensemble, 8% d'infections en moins ont été signalées en 2021 par rapport à la moyenne de 2016 à 2018 ; l'incidence a diminué pour Salmonella, a augmenté pour Cyclospora, Vibrio et Yersinia et est restée inchangée pour Campylobacter, Listeria, Shigella et STEC. Le pourcentage d'infections entraînant une hospitalisation et le pourcentage d'infections associées à une épidémie sont restés stables. Dans l'ensemble, 7% des infections en 2021 ont étét étaient associées à des voyages internationaux, contre 13% en 2016-2018.

Les deux tiers (67%) des infections bactériennes ont été diagnostiquées à l'aide de tests indépendant de la culture (CIDT pour culture-independent diagnostic tests) en 2021, contre environ la moitié (49%) de 2016 à 2018. En 2021, 37% des infections bactériennes ont été diagnostiquées en utilisant uniquement la CIDT (c'est-à-dire que l'échantillon avait un résultat de culture négatif ou n'était pas cultivé) contre 26% en 2016-2018. Une culture a été réalisée pour 70% des infections diagnostiquées par CIDT en 2021, comme en 2016-2018. Les tentatives de mise en culture ont diminué pour Campylobacter, Listeria, STEC, Vibrio et Yersinia. Le pourcentage de mise en culture ayant donné un pathogène variait de 24% pour Yersinia à 89% pour Listeria.

Parmi 6 110 isolats de Salmonella, 5 442 (89%) ont été sérotypés en 2021. Les sept sérotypes les plus courants étaient Enteritidis (908 ; 17%), Newport (596 ; 11%), Typhimurium (510 ; 9%), Javiana (406 ; 7%), I 4,[5],12:i:- (304 ; 6%), Oranienburg (247 ; 5 %) et Infantis (232 ; 4 %). Par rapport à 2016-2018, l'incidence était plus élevée pour Oranienburg (augmentation de 38,6% ; intervalle de crédibilité [Icr] à 95% = 14,2% à 72,1%) et Infantis (23,7% ; [Icr] 95% = 2,9% à 48,7%), plus faible pour I 4,[5],12:i:- (−33,4% ; [Icr] 95% = −45,4% à −17,9%), Typhimurium (−29,2% ; [Icr] 95% = −35,7% à −22,4%), et Enteritidis (−24,7 % ; [Icr] 95% = −33,6% à −15,6%), et inchangé pour Javiana (−23,0% ; [Icr] 95% = −44,0% à 12,4%) et Newport (−8,7% ; [Icr] 95% = −28,5% à 19,2%). Enteritidis, Newport, Typhimurium, Javiana et I 4,[5],12:i:- font partie des cinq sérotypes les plus courants depuis 2010. Infantis fait partie des 10 plus courants depuis 2013. En 2021, Oranienburg a provoqué une épidémie liée à des oignons ; avant cela, Oranienburg figurait pour la dernière fois parmi les 10 sérotypes les plus courants en 2009.

Parmi les 1 203 isolats de STEC en 2021, le sérogroupe O157 était le plus courant (314 ; 26 %), suivi de O26 (179 ; 15%), O103 (140 ; 12%) et O111 (116 ; 10%). En 2020, FoodNet a identifié 49 cas de SHU post-diarrhéique chez des enfants et adolescents âgés de moins de 18 ans (0,4 cas pour 100 000), dont 21 (43%) chez des enfants âgés de moins de 5 ans (0,7 pour 100 000). L'incidence globale du SHU était similaire à celle de 2016-2018 (variation de -7,6 % ; [Icr] 95% = -21,1% à 8,4%). L'incidence des infections à STEC O157 en 2020 a diminué de 16,8% ([Icr] 95% = -25,0% à -9,3%) par rapport à la moyenne de 2016 à 2018. Dans l'ensemble, 37 (76%) cas de SHU présentaient des signes d'infection à STEC ; 18 des 23 (78 %) cas de SHU avec infection à STEC confirmée par culture appartenaient au sérogroupe O157.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.
L'image provient du CDC et représente les zones de surveillance de FoodNet.

mardi 13 septembre 2022

L'ECDC et Vibrio

«Visionneuse par l’ECDC de la carte de Vibrio», source ECDC.

L'outil Vibrio (visualiseur de la carte de Vibrio) montre l'adéquation environnementale pour la croissance de Vibrio dans la mer Baltique. Il s'agit d'un modèle en temps quasi réel qui utilise des données de télédétection mises à jour quotidiennement pour examiner les conditions environnementales mondiales, telles que la température et la salinité de la surface de la mer pour Vibrio spp. Le modèle utilisé pour le visualiseur Vibrio a été calibré pour la région baltique en Europe du Nord. et peut ne pas s'appliquer à d'autres paramètres mondiaux avant validation.

Les infections causées par des espèces de Vibrio autres que V. cholerae peuvent être graves, en particulier pour les personnes immunodéprimées. Cependant, l'occurrence globale est faible malgré une augmentation récemment observée dans le nord de l'Europe.

L'ECDC surveille la croissance de Vibrio dans la mer Baltique pendant l'été. Si et quand le risque de croissance de Vibrio est déterminé comme moyen ou supérieur, les notifications sont signalées dans les rapports hebdomadaires sur les menaces (CDTR ou Communicable disease threats reports). La visionneuse d'origine est disponible sur le site Internet de l'ECDC : https://geoportal.ecdc.europa.eu/vibriomapviewer

Cela étant, dans le dernier CDTR du 4 au 10 septembre, «Au 7 septembre 2022, l'adéquation environnementale à la croissance de Vibrio dans la mer Baltique a été identifiée comme étant très faible à faible et devrait rester la même pendant les cinq prochains jours.»

Dans ce contexte, «L'ECDC cessera de surveiller l'adéquation environnementale à la croissance des espèces de Vibrio dans la mer Baltique pour la saison 2022.»

Pour mémoire, signalons deux rappels en France pour la présence de Vibrio vulnificus dans des crevettes crues décongelées d’Equateur en août et des gambas entières crue décongelées du Vietnam en septembre.

vendredi 19 août 2022

Surveillance de Campylobacter en France, 2000-2020

Le blog avait publié en son temps, «Infections à Campylobacter : données épidémiologiques 2020». Voici qu’un article ‘oublié’ par le blog est paru sur la plate-forme SCA de juillet 2022, il est intitulé «France, Campylobacter, denrées d’origine animale»

En France, les plans de surveillance de Campylobacter mis en place par la DGAL entre 2000 et 2020 ont confirmé l’importance de la contamination des volailles par cette bactérie. En 2017, les taux de prévalence moyens étaient de 50% pour le poulet (n=162/327) et 46% pour la dinde (n=150/327), toutes matrices confondues (carcasses, cuisses et escalopes). Ces données seront complétées par les résultats des plans exploratoires menés en 2021 sur les abats de volailles et les foies de bovins adultes. 

Référence.
Martine Denis, Delphine Novi, Françoise Gauchard, Marianne Chemaly. Surveillance de Campylobacter en France, 2000-2020. Bulletin épidémiologique Santé animale et Alimentation n°96, article 2, 2022.

Campylobacter reste toujours le premier agent zoonotique responsable de gastro-entérites devant Salmonella et C. jejuni demeure l’espèce la plus impliquée dans les cas humains. Campylobacter est prévalent dans les filières de productions animales ; les filières avicoles et bovines étant identifiées comme principales sources des infections humaines à C. jejuni. Les plans de surveillance (ou exploratoires) mis en place par la DGAl affinent au fur et à mesure des années l’identification des matrices alimentaires à risque. Le séquençage du génome des souches isolées de ces matrices et la comparaison avec les génomes des souches humaines devrait être un outil pour appuyer la surveillance de ce pathogène.

Remarque
L’accès au document ne permet de vous fournir une copie de certaines parties sélectionnées, je le regrette, sans doute, le document est-il classé secret défense ...

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mercredi 27 juillet 2022

«Les données européennes de la surveillance montrent une augmentation des E coli et Klebsiella résistants aux carbapénèmes

«Les données européennes de la surveillance montrent une augmentation des E coli et Klebsiella résistants aux carbapénèmes», source CIDRAP News.

De nouvelles données de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) en Europe montrent des tendances préoccupantes parmi les causes les plus courantes d'infections bactériennes cliniques.

Le rapport 2020 du Réseau européen de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (EARS-Net), qui comprend des données sur huit espèces bactériennes (Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter sp., Streptococcus pneumoniae, Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis et Enterococcus faecium) de 29 pays européens. Les pays de l'Union européenne et de l'espace économique européen (UE/EEE) ont montré soit des tendances significativement à la baisse, soit aucune tendance significative des pourcentages de RAM pondérés en fonction de la population pour la plupart des combinaisons espèces bactériennes-antibiotiques. Mais la situation variait selon les espèces bactériennes, la classe d'antibiotiques et la région.

En particulier, les isolats invasifs de E. coli et de K. pneumoniae ont montré une résistance croissante aux antibiotiques carbapénèmes, avec près d'un quart des pays de l'UE/EEE signalant des pourcentages de résistance aux carbapénèmes supérieurs à 10% chez K. pneumoniae. De plus, plus de la moitié (54%) des isolats de E. coli et plus du tiers (38%) des isolats de K. pneumoniae étaient résistants à au moins un antibiotique sous surveillance, et la résistance combinée à plusieurs antibiotiques chez les deux agents pathogènes était un événement fréquent.

Le rapport EARS-Net a noté que les infections causées par E. coli résistant contribuent proportionnellement le plus au fardeau de la RAM en Europe, à la fois en nombre de cas et de décès attribuables, tandis que K. pneumoniae résistant aux carbapénèmes est associé à une mortalité élevée et provoque une augmentation nombre d'épidémies hospitalières.

«Cela souligne la nécessité d'une surveillance étroite continue et de plus grands efforts pour répondre efficacement à cette menace pour la santé publique», indique le rapport.

Les données montrent également qu'en dépit de certains déclins, la résistance aux antimicrobiens chez Acinetobacter et P. aeruginosa, tous deux considérés comme des agents pathogènes prioritaires par l'Organisation mondiale de la santé, reste élevée, en particulier dans le sud et l'est de l'Europe, tandis que le pourcentage d'isolats de E. faecium résistants à la vancomycine a augmenté de 11,6% en 2016 à 16,8% en 2020.

Comme les années précédentes, les modèles de RAM variaient considérablement d'un pays européen à l'autre, mais souvent avec un gradient nord-sud et est-ouest. En général, les pourcentages de RAM les plus faibles ont été signalés par les pays d'Europe du Nord et les plus élevés par les pays d'Europe du Sud et de l'Est.

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mercredi 1 juin 2022

Surveiller les infections aux champignons en France pour mieux y faire face

Surveiller les infections aux champignons pour mieux y faire face, source communiqué de l'Insttitut Pasteur.

Une étude synthétique sur l’épidémiologie des infections fongiques en France ouvre des voies de recherche pour mieux lutter contre ces maladies.

À l’Institut Pasteur, le centre national de référence (CNR) Mycoses invasives et antifongiques est chargé de la surveillance épidémiologique des infections fongiques sévères en France. Dans une récente publication parue dans la revue mBioune revue de l’American Society for Microbiology, l’équipe du CNR synthétise plusieurs années de veille afin de fournir une vision globale des infections (septicémies, pneumonies, méningites, etc…) dues à des champignons pathogènes microscopiques. Elles sont représentées par les candidoses (due à des levures du genre Candida), les aspergilloses et les mucormycoses (dues à des moisissures environnementales), et la pneumocystose.

Entre 2012 et 2018, le CNR a recueilli des données épidémiologiques et microbiologiques sur ces principales infections fongiques. Grâce à un maillage de 21 centres hospitalo-universitaires intéressant l’ensemble du territoire, il a pu rassembler les données de près de 10 000 épisodes d’infections. Ce sont essentiellement des infections liées à l’immunodépression ou des complications liées aux soins, comme des infections nosocomiales (acquises à l’hôpital) ou iatrogènes (en conséquences du traitement d’une autre pathologie).

Une mortalité toujours élevée des infections fongiques
L’étude montre une certaine stabilité du nombre d’infections, en dehors d’une augmentation des infections mixtes à plusieurs moisissures, mais une baisse relative d’infections particulières, comme l’aspergillose. Les candidoses ne présentent qu’une augmentation modeste, essentiellement associée au vieillissement de la population. Par ailleurs, l’étude de la sensibilité aux molécules antifongiques in vitro ne montre pas d’augmentation de la résistance aux traitements chez les champignons responsables de ces infections. Plus préoccupant, la mortalité globale des patients atteints de mycoses invasives reste désespérément élevée: jusqu’à 59% pour des infections comme les mucormycoses.

Ces tendances épidémiologiques, dans l’ensemble plutôt stables, et associées à une mortalité élevée inchangée, sont observées alors que de nouveaux traitements antifongiques se sont généralisés, notamment pour les candidoses, et que de nombreuses recommandations pour la prise en charge de ces infections sont disponibles pour les soignants. Ces résultats suggèrent que certains arguments avancés pour expliquer la mortalité très élevée associée aux infections fongiques devraient être rediscutés pour orienter les recherches vers d’autres voies d’amélioration.

Référence
Active Surveillance Program to Increase Awareness on Invasive Fungal Diseases: the French RESSIF Network (2012 to 2018), mBio, 2 mai 2022.

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vendredi 20 mai 2022

Pas simple de récupérer des pathogènes lors de la surveillances des environnements de fabrication alimentaire ...

«Les principaux facteurs environnementaux température, heure et typeayant une incidence sur la récupération de Salmonella Typhimurium, de Listeria monocytogenes et du virus Tulane à partir de surfaces»,source Journal of Food Protection.

Résumé
Les programmes de surveillance environnementale (SE) sont conçus pour, détecter la présence de pathogènes dans les environnements de fabrication alimentaire dans le but de prévenir la contamination microbienne des aliments.

Néanmoins, il existe peu de connaissances concernant l'influence des conditions environnementales sur la récupération microbienne au cours de la SE. Cette étude utilise un outil de la SE en mousse de polyuréthane disponible dans le commerce pour déterminer l'influence des facteurs environnementaux sur la récupération des pathogènes d'origine alimentaire.

Les objectifs spécifiques de cette étude étaient de déterminer si les conditions environnementales et la composition de la surface ont un impact sur la récupération des micro-organismes recherchés présents dans les environnements de transformation alimentaire.

Ces données sont comparées selon 1) le type de micro-organisme, 2) le type de surface, 3) la température ambiante et l'humidité relative, et 4) le temps d'exposition.

Deux bactéries (Listeria monocytogenes, Salmonella Typhimurium) et un substitut du norovirus humain (virus de Tulane [VT]) ont été inoculés sur trois surfaces non poreuses (polypropylène, acier inoxydable, néoprène). Les surfaces ont été maintenues dans une chambre climatique pendant 24 ou 72 h à 30°C/30 %, 6°C/85% et 30°C/85% d'humidité relative (HR). Les données indiquent que la récupération microbienne des surfaces environnementales varie considérablement (p ≤ 0,05) selon le type de micro-organisme, les conditions environnementales et le temps d'exposition.

Par exemple, tous les micro-organismes étaient significativement différents les uns des autres, la plus grande réduction logarithmique moyenne étant avec le VT avec 4,94 ± 1,75 log10 PFU/surface et la moindre réduction étant avec L. monocytogenes avec 2,54 ± 0,91 log10 UFC/surface. Dans l'ensemble, ces données peuvent être utilisées pour améliorer l'efficacité des programmes de SE et soulignent la nécessité de mieux comprendre comment les résultats des analyses de la SE sont influencés par les conditions environnementales de fabrication des aliments.

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mardi 22 février 2022

Un rapport révèle que les règles d'analyses des aliments diffèrent d'un pays à l'autre

«Un rapport révèle que les règles d'analyses des aliments diffèrent d'un pays à l'autre», source article de Joe Whitworth paru le 22 février 2022 dans FoodSafety News

Il existe différentes approches d'échantillonnage des aliments dans quatre pays, dont les États-Unis, comme le montre un rapport publié par la Food Standards Agency (FSA).

Campden BRI a passé en revue les systèmes de contrôle des aliments en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.

L'étude a examiné la manière dont les autorités effectuent l'échantillonnage et les analyses des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, les systèmes de collecte de renseignements et d'autres informations qui informent le programme d'échantillonnage et d'analyses.

Les résultats suggèrent qu'il n'y a pas d'approche unique, car des différences dans la planification et la conduite de diverses activités d'échantillonnage ont été observées entre les quatre pays.

Approches différentes
Les documents de la FSA énumèrent trois types d'échantillonnage pour les contrôles officiels, hypothèses ou échantillonnage pour la surveillance et échantillonnage pour du renseignement. Mais la terminologie utilisée dans d'autres pays variait souvent.

Les autorités du Canada, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis jouent à la fois un rôle d'établissement et d'application de la réglementation. Cependant, la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) établit des normes et coordonne les réponses aux incidents de sécurité des aliments, mais n'a pas de pouvoirs d'exécution.

«Le partage des responsabilités entre plusieurs agences, ce qui se produit aux États-Unis et en Australie, peut entraîner des différences dans l'étendue de la surveillance réglementaire dans différentes parties du pays ou entre les aliments, parfois même avec des risques similaires, a révélé l'étude.»

La surveillance de l'ensemble de la chaîne alimentaire au Canada et en Nouvelle-Zélande est principalement assurée par un seul organisme de réglementation, ce qui peut faciliter la planification de l'échantillonnage.

En raison des contraintes de ressources et de la vaste gamme de produits qu'elle supervise, la Food and Drug Administration des États-Unis a tendance à appliquer une approche de hiérarchisation fondée sur les risques lors de la planification de l'échantillonnage et d'autres activités. La FDA a trois types d'échantillonnage, échantillonnage des produits, échantillonnage environnemental et échantillonnage d'intervention d'urgence et des problèmes émergents.

Étant donné que les produits relevant de la compétence du Food Safety Inspection Service (FSIS) du ministère américain de l'Agriculture sont relativement plus risqués, les établissements réglementés par le FSIS sont soumis à une surveillance plus complète, selon l'étude.

Utilisation d’une tierce partie
Les échantillons destinés aux contrôles officiels et à la surveillance sont principalement collectés par des représentants du gouvernement ou du personnel tierce partie accrédité par les législateurs, mais l'échantillonnage pour un certain nombre de programmes est effectué par des échantillonneurs tierce partie sous contrat. Dans certains cas, les entreprises alimentaires sont légalement tenues et responsables de prélever des échantillons, d'organiser les analyses et/ou de soumettre des données aux autorités.

Selon le rapport, les agences aux États-Unis et au Canada bénéficient d'une infrastructure de laboratoire gouvernementale bien développée, mais peuvent également utiliser des laboratoires privés tierce partie. Les autorités néo-zélandaises et australiennes s'appuient principalement sur des laboratoires externes accrédités ou approuvés par le gouvernement.

Au Canada, les données partagées par les entreprises alimentaires sur une base obligatoire et volontaire alimentent les modèles d'évaluation des risques basés sur les établissements (ERA pour Establishment-based Risk Assessment), qui sont utilisés pour calculer le risque associé à un site et déterminer le niveau de surveillance dont il fera l'objet.

Les quatre pays sont d'importants exportateurs de produits agroalimentaires, de sorte que les établissements exportateurs sont soumis à une surveillance supplémentaire, y compris la participation obligatoire à des programmes d'échantillonnage et d'analyse dédiés, y compris pour les risques microbiologiques et les résidus chimiques.

L'Australie et la Nouvelle-Zélande classent les aliments importés en fonction du risque pour les consommateurs et la santé publique associés à l'aliment, et les aliments plus risqués font l'objet d'un examen plus approfondi. L'Agence canadienne d'inspection des aliments adopte progressivement une approche basée sur les risques. Un ou plusieurs types d'inspection sont effectués sur chaque lot de produit avant son entrée aux États-Unis.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments examine ses activités de surveillance de la sécurité des aliments et élabore un plan de travail pour les 18 à 24 prochains mois. Le Food Safety and Inspection Service a également récemment examiné les ressources d'échantillonnage visant à maximiser l'efficience, l'efficacité et la valeur de ces projets.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog. 

samedi 5 février 2022

Un document apporte des réponses à la surveillance des STEC dans la filière de fabrication de fromages au lait cru

«Surveiller les STEC hautement pathogènes en filière de fabrication de fromages au lait cru. Document d’aide méthodologique», source Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire.

Ce document recommande les actions de surveillance à mettre en place au niveau des différents maillons de la chaîne alimentaire, de l’élevage laitier au consommateur de fromages au lait cru ; il apporte une aide méthodologique que chacun des acteurs peut s’approprier, il n’est ni un vademecum d’inspection, ni un document d’audit. Les mesures de maîtrise à mettre en place relèvent de la responsabilité de chaque opérateur.

Ce document s’adresse aux producteurs de lait, producteurs fermiers, vétérinaires, techniciens, intervenant en élevage, groupements/associations de producteurs, entreprises de collecte et/ou fabrication, entreprises de distribution, instances/organismes en santé humaine, autorités sanitaires.

Les recommandations formulées tiennent compte des réalités du terrain et des moyens disponibles pour détecter et caractériser les STEC hautement pathogènes (STEC HP) en routine ; de nouvelles méthodes analytiques plus performantes sont également mises en perspectives. Un seul document est proposé pour les trois f ilières de production - bovine, ovine et caprine - qu’elles soient fermières ou industrielles, et lorsque des différences existent entre les filières animales, ou entre les types de productions, elles sont mentionnées.

Ce document recommande les actions de surveillance à mettre en place au niveau des différents maillons de la chaîne alimentaire, de l’élevage laitier au consommateur de fromages au lait cru ; il apporte une aide méthodologique que chacun des acteurs peut s’approprier, il n’est ni un vademecum d’inspection, ni un document d’audit. Les mesures de maîtrise à mettre en place relèvent de la responsabilité de chaque opérateur.

La surveillance intervient que ce soit en routine ou renforcée au niveau de la collecte du lait de la transformation et de la distribution.

Au niveau de la santé humaine, la surveillance des infections à STEC est basée sur le SHU chez l’enfant de moins de 15 ans depuis 1996 et sur la détection d’évènements inhabituels. Mais comme le rapporte un article du blog, il n’y a pas eu d'effet COVID-19 sur le nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2020.

En annexe, est présenté une liste d’actions pour améliorer la surveillance des STEC hautement pathogènes. A la lecture, il me semble que des actions de formation gratuite seraient à réaliser afin de renforcer chez les opérateurs eux-mêmes les options de maîtrise nécessaires à cette amélioration. C'est indispensble !

Un point curieux à propos des analyses microbioloques, il est est noté «le recours de méthodes de références ou alternatives validées, par un laboratoire réalisant des essais de comparaison inter-laboratoires.» Pourtant, il existe des laboratoires accrédités Cofrac, mais ceux-là ne sont pas cités, et c’est normal, parce que le ministère de l’Agriculture ne travaille et ne reconnaît que des laboratoires agréés et reconnus avec des méthodes officielles en alimentation, jusun archaïsme de plus, qu’à quand ?

En listant les avis de rappels selon RappelsConso depuis le 1er avril 2021 pour les fromages de France, les causes des 68 rappels sont:
- Listeria monocytogenes, 40
- STEC, 10
- Brucella, 8
- Salmonella, 7
- E. coli, 3
- Staphylococcus aureus, 1
- autres contaminants microbiologiques, 1

Il y a donc du travail à faire rien qu’au niveau des fromages, et désormais ce document d’aide méthodologique disponible, il va falloir se retrousser les manches ... mais ce n’est pas la seule action qui arrive.

Depuis le début de l’année 2022, plusieurs mesures sont annoncées (voir l'article du blog, ici), ainsi est-il de la note de service de la DGAL du 10 janvier 2022 qui traite du Plan de surveillance de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par E. coli STEC au stade de la production – 2022. On aura le résulat en février 2023.

Ce plan de surveillance est destiné, d'une part, à estimer la contamination par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) des fromages au lait cru identifiés comme les plus à risque (fromages au lait cru hors pâtes pressées cuites) produits en France, et, d'autre part, à recueillir des données relatives aux fromages issus de la filière fermière.

1000 échantillons (500 échantillons de 5 unités (n=5) pour la recherche et le dénombrement de Listeria monocytogenes et Salmonella, et 500 échantillons d'une unité (n=1) pour la recherche de STEC) seront prélevés en toute fin de production ou en cours d'affinage ; ces prélèvements seront répartis proportionnellement aux volumes de production dans les 13 régions métropolitaines.

Autre action, un communiqué de l’Anses du 14 janvier 2022, la mise en place d'un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments, Salmonella et Listeria dans les ateliers de transformation des aliments.

Les STEC ont-ils été oubliés ou le document d’aide méthodologique sur les STEC suffira-t’il ?

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

lundi 31 janvier 2022

Irlande: Surveillance du sodium et du potassium dans les aliments transformés 2003-2020

Examen de la teneur en sodium et en potassium de la soupe entre 2005 et 2017. L'une des 11 catégories de produits étudiés. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
«Surveillance du sodium et du potassium dans les aliments transformés 2003-2020», source Food Safety Authority of Ireland (FSAI).

Les maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète sont l'une des principales causes de maladie dans le monde et sont responsables de près de 70 % des décès. Quelque 4,1 millions de décès annuels seraient causés par une consommation excessive de sel. Il a été démontré que les politiques de réduction du sel ont des effets p
ositifs importants sur la santé et la FSAI surveille la consommation de sel et supervise les programmes de réduction du sel depuis une période de temps significative.

Pour sa surveillance, la FSAI a identifié onze catégories d'aliments transformés qui impactent l'apport quotidien en sel d'un individu. La FSAI a prélevé des échantillons de produits dans les catégories d'aliments transformés chaque année et le Public Analyst Laboratory de Galway a effectué une analyse de la teneur en sodium et en potassium.

Ce rapport donne un aperçu des résultats obtenus dans les enquêtes de surveillance du sel de la FSAI qui sont menées sur une base annuelle depuis 2003.

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, selon de nouvelles données, 1 tranche de viande réfrigérée sur 4 vendue au Royaume-Uni est plus salée que l'eau de mer de l'Atlantique.

Aux lecteurs du blog
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samedi 22 janvier 2022

Surveillance et caractéristiques des épidémies d'origine alimentaire aux Pays-Bas, 2006 à 2019

Nombre d'épidémies d'origine alimentaire (n = 5 657) et de cas humains associés (n = 27 711) par an, Pays-Bas, 2006-2019

«Surveillance et caractéristiques des épidémies d'origine alimentaire aux Pays-Bas, 2006 à 2019», source Eurosurveillance.

Le but de cette étude est de décrire les caractéristiques des épidémies d'origine alimentaire enregistrées entre 2006 et 2019 aux Pays-Bas afin de fournir une meilleure compréhension des épidémies d'origine alimentaire et d'orienter les efforts pour contrôler, réduire et prévenir les futures maladies d'origine alimentaire.

Discussion
Douze années de données provenant de trois voies de surveillance ont été utilisées pour une analyse descriptive sur le long terme des épidémies d'origine alimentaire aux Pays-Bas. La majorité des foyers ont été enregistrés à la NVWA (Autorité de sécurité des aliments) par des citoyens. Un nombre beaucoup plus faible de foyers de cas ont été notifiés par le Public Health Service (PHS); cependant, puisque ceux qui ont signalé l'éclosion étaient des professionnels de la santé, comme des médecins et des microbiologistes, les chances de détecter un pathogène étaient beaucoup plus grandes. Une augmentation importante des épidémies signalées a été observée depuis 2015, lorsque les critères de déclaration ont été élargis pour inclure les épidémies enregistrées par la NVWA dans lesquelles aucun échantillon d'aliment n'a été prélevé. Bien que les critères aient été élargis pour réduire la sous-déclaration, les détails de ces foyers supplémentaires étaient limités, en particulier lorsque les sources n'étaient pas confirmées.

L'exploration des tendances par pathogène n'a pas été affectée par les modifications des critères de déclaration, bien que seul le nombre annuel d'épidémies causées par norovirus, Salmonella et Campylobacter ait été suffisamment élevé pour être analysé. L'accent mis sur l'enregistrement et les développements analytiques des épidémies de virus à partir de 2012 a conduit à une augmentation des rapports sur les épidémies à norovirus, en particulier celles avec des prélèvements positifs. La plus grande épidémie d'origine alimentaire enregistrée aux Pays-Bas s'est produite en 2012, causée par Salmonella Thompson dans le saumon fumé. Sur la base des 1 149 cas signalés, il a été calculé que plus de 21 000 personnes avaient été infectées, avec un coût total estimé de l'épidémie de 7,5 millions d'euros, dont 6,8 millions d'euros pour le coût de la maladie. Étonnamment, après cette grande épidémie, le nombre d'épidémies à Salmonella a chuté de manière significative sans raison évidente. Jusqu'en 2012, une diminution des cas a également été observée dans la surveillance du laboratoire sentinelle Salmonella, mais suivie d'une stabilisation par la suite. Pour Campylobacter, une diminution des cas dans la surveillance du laboratoire sentinelle a été observée depuis 2014, bien que cette diminution semble plus importante dans le nombre d'épidémies que dans le nombre total de cas.

Une grande partie des épidémies à norovirus ont été identifiées par des prélèvements environnementaux positifs, étayés par la présence de norovirus confirmé dans les cas ou des symptômes signalés indiquant la présence de norovirus. La présence de norovirus sur des ustensiles et des surfaces peut indiquer un manipulateur d'aliments infecté qui a contaminé les aliments pendant la préparation en raison de défauts dans les mesures d'hygiène. Néanmoins, la transmission de personne à personne ne peut être exclue dans ces cas. Dans les épidémies confirmées à norovirus à véhicule alimentaire, 21 des 27 épidémies étaient liées aux coquillages. Le point de contamination des coquillages par des virus se situe très probablement dans la zone d'élevage des produits de la mer en raison de l'arrivée d'eaux usées. Les six autres épidémies à norovirus avec un véhicule alimentaire confirmé étaient plus susceptibles d'avoir été causées par des manipulateurs d'aliments infectés. Les épidémies à Salmonella avec un véhicule alimentaire confirmé étaient très probablement liées à de la viande rouge, des œufs (tous S. Enteritidis), à de la viande de volaille et des produits laitiers, conformément aux principaux réservoirs de Salmonella et comme indiqué dans les aperçus des épidémies d'origine alimentaire dans d'autres pays du monde. Une différence notable entre Campylobacter par rapport à Salmonella et norovirus était le nombre de cas par épidémie, qui était beaucoup plus faible dans les épidémies à Campylobacter. Des différences similaires dans le nombre de cas par épidémie pour ces pathogènes ont été signalées en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie et aux États-Unis, alors qu'au Royaume-Uni, le nombre moyen de cas par éclosion ne différait pas de manière significative pour Salmonella et Campylobacter. Une explication des épidémies plus petites pourrait être l'absence de croissance de Campylobacter dans les aliments, contrairement à Salmonella. Ce n'est que dans une petite partie des épidémies à Campylobacter qu'un produit alimentaire a pu être confirmé, dans lequel les produits laitiers (lait cru/fromage au lait cru) et la volaille étaient les plus importants. Une étude d'attribution a estimé que 66% des infections humaines à Campylobacter aux Pays-Bas provenaient de poulets, 21% de bovins, 3% de moutons et 0,3% de porcs. Aux États-Unis, Angleterre et Pays de Galles, où un plus grand nombre d'épidémies à Campylobacter ont été enregistrées, la volaille, les produits laitiers, l'eau et les aliments composés étaient les sources les plus pertinentes.

Les bactéries productrices de toxines, S. aureus, C. perfringens et, en particulier, B. cereus étaient d'autres pathogènes principaux dans les épidémies d'origine alimentaire confirmées. Ces bactéries ont été détectées dans tous les groupes d'aliments, sauf le poisson, mais avec une préférence pour les aliments composés et les céréales/pâtes/riz. B. cereus est omniprésent dans l'environnement et les produits alimentaires, S. aureus se trouve généralement sur la peau et dans le conduit nasal et C. Perfringens existe dans le sol, la flore intestinale et les animaux. Une gestion inadéquate de la température, comme un refroidissement lent ou inadéquat et le stockage des produits alimentaires à des températures élevées entre 10°C et 60°C, peut permettre la multiplication des bactéries et la production de toxines. Une mauvaise hygiène et un nettoyage inadéquat pourraient introduire une contamination des produits à n'importe quelle étape, de la production primaire jusqu'au service des aliments. Le nombre de cellules viables de B. cereus peut être réduit lorsqu'un produit a été réchauffé, éliminant ainsi les bactéries. Cependant, les toxines déjà présentes avant le réchauffage resteront et peuvent provoquer des maladies. Bien que la majorité des épidémies d'origine alimentaire causées par B. cereus présentent des concentrations supérieures à 100 000 ufc/g dans le produit contaminé, des épidémies avec des concentrations comprises entre 1 000 et 100 000 ufc/g ont également été signalées. Dans les présentes analyses, les épidémies dont le nombre est inférieur à 100 000 ufc/g pour B. cereus, C. perfringens ou S. aureus ont été classées comme ‘agent causal inconnu’. Cela aurait pu conduire à une sous-estimation des épidémies causées par ces bactéries productrices de toxines, car 55 autres épidémies se situaient entre 1 000 et 100 000 ufc/g; cela comprend 39 épidémies dans lesquelles B. cereus a été retrouvé dans un produit alimentaire, six épidémies avec C. perfringens, huit avec S. aureus et deux avec B. cereus et C. perfringens ou S. aureus (données non présentées). La maladie due à ces bactéries productrices de toxines, qui est symptomatiquement similaire, a été rarement confirmée dans les cas, car elle est généralement de courte durée et spontanément résolutive. Cela entraîne un déficit de diagnostic, car les cas recherchent rarement des soins médicaux et aucune analyse de laboratoire n'est effectuée.

La majorité des foyers ont été enregistrés par la NVWA et ont principalement pour cadre des restaurants, des épiceries fines et des cafétérias. Cela pourrait indiquer que, lors d'une inspection par l'autorité de sécurité des aliments, les inspecteurs devraient vérifier si les exigences pertinentes pour la manipulation et la préparation des aliments sont respectées. D'autre part, ces épidémies sont principalement signalées par des citoyens et n'ont souvent pas été confirmées par le pathogène. Dans les épidémies dans lesquelles l'agent pathogène a été confirmé dans les cas, nos données indiquent que le pourcentage global de lieux de restauration publics était plus faible et que les maisons privées étaient également un lieu d'épidémies. Une tendance à détecter ou à signaler une épidémie dans un lieu de restauration public plus fréquemment qu'à domicile ne peut donc pas être exclue.

La contamination des aliments peut se produire à tout moment, de la ferme à la table. Les épidémies avec écouvillons environnementaux positifs et celles causées par les trois bactéries productrices de toxines, principalement présentes dans les produits composés et les céréales/pâtes/riz, étaient très probablement le résultat d'une hygiène, d'une manipulation, d'un stockage et d'une préparation inadéquats dans la dernière étape avant la consommation. Les coquillages (norovirus, virus de l'hépatite A), la viande rouge (Salmonella, STEC), les œufs (Salmonella), les produits laitiers (Campylobacter, Salmonella) et les fruits et légumes (Salmonella, STEC, virus de l'hépatite A) sont les produits les plus susceptibles d'être contaminés pendant le processus de fabrication. Le risque d'infection des personnes survient lorsque ces produits sont consommés crus ou insuffisamment cuits, car un chauffage approfondi réduirait ou éliminerait les agents pathogènes. Des normes de production élevées, y compris des mesures de maîtrise, doivent être en place pour réduire le risque. Même lorsque certains aliments, par ex. de la viande rouge ou de la volaille, sont consommés après une cuisson à cœur, une mauvaise manipulation des aliments pendant la préparation pourrait entraîner une contamination croisée et donc des maladies. Cependant, dans notre étude, le moment de la contamination n'a pas pu être analysé avec les informations actuelles.

De plus, l'agent pathogène à l'origine de la maladie est resté inconnu dans la majorité des épidémies (88,2 %), conformément aux observations de la Nouvelle-Galles du Sud, Australie. Plusieurs facteurs contribuent à cet écart. Premièrement, la plupart des agents pathogènes ont une période d'incubation d'au moins plusieurs jours. Souvent, les restes des aliments en cause ne seront plus disponibles pour les analyses lorsque les symptômes de la maladie apparaissent et sont signalés. Ceci est amplifié lorsque la notification est effectuée après la détection de l'agent pathogène dans les cas, car l'analyse peut prendre plusieurs jours. La probabilité que le lot de l'aliment en cause ne soit plus disponible augmente avec l'augmentation de la fenêtre temporelle. De plus, la période d'incubation introduit un biais de rappel, qui pourrait conduire à la désignation incorrecte d'un certain aliment comme produit alimentaire potentiellement contaminé, en particulier dans les petites épidémies avec des cas, c'est-à-dire des membres d'un ménage, qui partagent plus d'un aliment commun. Cette situation est exacerbée par l'inclusion des épidémies signalées à la NVWA directement par les citoyens. Une autre possibilité est que l’aliment ait été supposée être la source de l'infection, mais qu'elle ait en réalité été causée par une propagation de personne à personne.

L’aliment est produit et transporté dans le monde entier. Lorsqu'un produit alimentaire est contaminé au début de la chaîne de production alimentaire, les cas peuvent se propager sur une vaste zone géographique. Un système national de surveillance y compris les données de séquence des isolats offre la possibilité de suivre les différentes souches observées dans le pays et de détecter même de petits cas groupés qui se propagent à l'échelle nationale. De tels systèmes de surveillance en laboratoire basés sur les agents pathogènes sont développés pour Salmonella, L. monocytogenes, STEC et le virus de l'hépatite A aux Pays-Bas, ce qui a conduit à l'identification de plusieurs épidémies nationales qui, autrement, n'auraient pas été vues du tout ou n'auraient pas été détectées avant longtemps à un stade ultérieur. Un système de surveillance basé sur les isolats est actuellement développé pour Campylobacter, qui montre une incidence élevée stable ainsi qu'une charge de morbidité, indiquant que les efforts visant à réduire ce pathogène lors de la production primaire ou pendant la phase de manipulation et de transformation ne sont pas efficaces. L'identification de ces cas gtoupés nationaux augmente les possibilités d'études cas-témoins et de recherche des sources grâce auxquelles les sources potentielles peuvent être identifiées et éventuellement éliminées, réduisant ainsi la charge de morbidité. De plus, le système national actuellement en place offre également la possibilité de communiquer avec d'autres pays voisins pour déterminer si une épidémie est observée à l'échelle internationale. Dans certains cas, cela peut même conduire à une enquête conjointe, comme cela s'est produit avec plusieurs épidémies dans notre aperçu, par ex. STEC dans la laitue avec l'Islande. Salmonella Newport dans les germes de soja avec l'Allemagne et Salmonella Enteritidis dans les œufs dans le cadre d'une enquête européenne conjointe.

Conclusion
L'utilisation de différentes voies pour surveiller les épidémies d'origine alimentaire aide à mieux comprendre la survenue de ces épidémies. PHS enregistre les épidémies locales, les systèmes nationaux de surveillance spécifiques à une maladie détectent les épidémies dispersées sur une zone plus vaste et les citoyens signalent les épidémies qui, autrement, auraient été manquées. L'analyse de 12 années d'épidémies d'origine alimentaire révèle la persistance de ces épidémies aux Pays-Bas. Une multiplicité d'agents pathogènes peut provoquer des maladies via une vaste gamme de produits alimentaires, ce qui complique le contrôle et l'élimination des maladies d'origine alimentaire. La contamination pendant le processus de production, la consommation de produits crus et une mauvaise hygiène, manipulation, stockage et préparation sont les principaux facteurs sous-jacents qui pourraient être traités pour réduire le nombre d'épidémies d'origine alimentaire. Dans l'ensemble, norovirus, Salmonella et Campylobacter semblaient être les agents pathogènes les plus répandus liés aux épidémies d'origine alimentaire. De plus, des liens spécifiques ont été observés entre les agents pathogènes et les denrées alimentaires. Ces résultats guideront les futures enquêtes sur les épidémies afin de concentrer la recherche sur la source dans la mesure du possible.

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.