samedi 9 mars 2019

Etats-Unis : Les cas de rougeole et de tétanos mettent en évidence le coût réel du mouvement anti-vaccin

Enfants afghans dans l'attente de la vaccination contre la polio
« Les cas de rougeole et de tétanos mettent en évidence le coût réel du mouvement anti-vaccin », source CIDRAP News.

Après le coût d'une épidémie de rougeole chez 10 personnels de santé, qui auraient dû être 'normalement' vaccinés, en Allemagne, voici une nouvelle étude du coût réel du mouvement anti-vaccin aux Etats-Unis ... mais il me semble que face à cette mouvance, une réflexion doit être menée sur le coût des traitements médicaux à faire payer par les anti-vaccins ... à suivre ...

Dans un commentaire publié dans le Journal de l'American Medical Association (JAMA), plusieurs professionnels de la santé publique ont énuméré le coût réel actuel des cas de rougeole aux Etats-Unis, suggérant que le traitement d'un seul cas de rougeole coûte 142 000 dollars, parmi les autres impacts importants.

En 2000, les États-Unis ont éliminé la rougeole endémique, mais des communautés avec des enfants non vaccinés, qui le sont en grande partie pour des raisons religieuses ou philosophiques, ont alimenté plusieurs éclosions récentes dans le pays.

Les auteurs du commentaire notent que, outre les coûts financiers, les séquelles de la rougeole durent 2 à 3 ans après l’infection. À plus grande échelle, les éclosions perturbent considérablement les bureaux de la santé publique et les pratiques cliniques.

« Les décideurs doivent prendre en compte les effets immunologiques à long terme de l'infection par le virus de la rougeole sur l'individu, le coût financier total associé à la riposte à la flambée et la pression qui en résulte sur l'infrastructure du système de santé lorsque les ressources sont détournées au niveau individuel, hospitalier et communautaire », concluent les auteurs.

Dans un autre exemple du coût réel du refus des vaccinations systématiques, Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR) a publié aujourd'hui un rapport sur le premier cas de tétanos enregistré en Oregon depuis plus de 30 ans. Le patient était un garçon de 6 ans qui a contracté l'infection bactérienne en 2017 après avoir subi une lacération au front. Le garçon n'avait reçu aucune immunisation.

Le garçon souffrait de symptômes sévères, notamment de crampes à la mâchoire, de spasmes musculaires, de spasticité et de difficultés respiratoires, avant d'être transféré à l'hôpital.

« Le garçon a eu besoin de 57 jours de soins actifs en hospitalisation, dont 47 à l'unité de soins intensifs. Les frais d'hospitalisation s'élevaient à 811 929 dollars (sans compter les frais de transport aérien, de réadaptation pour patients hospitalisés et de suivi ambulatoire) », ont déclaré les auteurs.

« Malgré un examen approfondi des risques et des avantages de la vaccination antitétanique par les médecins, la famille a refusé la deuxième dose de DTCoq (diphtérie, tétanos, coqueluche) et toute autre vaccination recommandée. »

A signaler l'article de seppi qui rapporte l'information selon laquelle « Vaccin et rougeole... et pas de lien avec l'autisme ». Devant un certain nombre de 'tarés' anti-vaccin, je crois que cette information sera hélas considérée comme une « fake news » car elle ne vient pas de leur monde ... c'est bien triste ...

Complément. On lira aussi The cost of not getting vaccinated: The numbers can really add up!

Survie de Salmonella sur des tranches de citron et de lime et son transfert ultérieur dans des boissons

Un article* vient de paraître dans Food Protection Trends de mars/avril 2019 à propos de la « Survie de Salmonella sur des tranches de citron et de lime et son transfert ultérieur dans des boissons ».
On sait peu de choses sur les risques microbiens associés à l'ajout de tranches de citron et de lime aux boissons dans l'industrie de la restauration commerciale.

La survie de Salmonella sur le citron et le citron vert (lime) et le transfert de ces fruits dans de l’eau et du thé glacé non sucré ont été examinés. La survie de Salmonella sur citron flavedo** est significativement plus élevée (p < 0,05) après 24 h avec un stockage à la température ambiante (2,45 log UFC/tranche) par rapport au stockage sur glace et au réfrigérateur (sous la limite de détection de 0,95 log UFC/tranche) ; il en va de même pour l'albédo*** à la température ambiante (1,43 log UFC/tranche) par rapport à la glace et la réfrigération (sous la limite de détection de 0,95 log UFC/tranche) après 24 h.
Les populations de Salmonella survivent mal sur la chair du citron ; aucune différence significative n'existe entre la glace et la température ambiante, car les populations restent en dessous de la limite de détection (0,95 log UFC/tranche) pendant la majorité du temps. La chair du lime favorise de manière significative la survie de Salmonella par rapport à la chair de citron la majorité du temps.
Salmonella inoculé sur de l'écorce de lime ou albédo et maintenu à la température ambiante ou sur de la glace ne diminue pas en 24 h. Les populations sur du lime à température ambiante ont la plus grande survie. L'ajout de flavedo ou d'albédo à partir de limes inoculés dans de l'eau réfrigérée entraîne le plus grand transfert de Salmonella dans la boisson.

Dans leur conclusion, les auteurs notent,
La survie de Salmonella dans les garnitures au citron et au citron vert, et le transfert dans des boissons réfrigérées, pouvant indiquer que les garnitures soient mal gérées et mal entreposées peuvent être un véhicule potentiel pour la transmission de maladies d'origine alimentaire. Le stockage de ces garnitures sur de la glace et en réfrigération ont diminué la croissance des populations de Salmonella à la surface des fruits ; conserver les garnitures réfrigérées préviendra les augmentations de populations de Salmonella.

Il faut veiller à ce que la contamination croisée initiale ne se produit pas sur ces items alimentaires, car il n’y a pas d’étape pour éliminer ou tuer les pathogènes une fois qu'ils entrent en contact avec la surface du fruit. 

* l'article est disponible intégralement et gratuitement.
**la couche externe du citron, également nommée « flavedo », est riche en flavonoïdes, pigments jaunes, du latin flaveo, « jaune ».
***la couche interne blanche et spongieuse, également nommée « albédo » (du latin albedo, « blancheur »), constitue la source la plus importante en pectines et en glucides.

Datura, rêve éveillé pour nos autorités sanitaires ou cauchemar pour les consommateurs après un rappel de haricots verts fins par E.Leclerc


Avis de rappel du 8 mars de Haricots verts très fins 1Kg de marque Notre Jardin (Marque Repère E.Leclerc) pour présence de datura. Plusieurs lots de ces haricots verts très fins Notre jardin de la marque Repère sont contaminés par le datura. Voir le détail sur l'affichette précitée.

Comme à son habitude, le site Oulah! est le premier site à relayer l'info sur son site et les dits réseaux sociaux Facebook et Twitter.
Pendant ce temps, pas info de la part de nos autorités sanitaires, à croire qu'en ce vendredi, veille de week-end, tout le monde soit déjà parti …

Il peut y avoir une explication qui est celle fournie par le site www.drogues-info-service.fr,
le datura, considéré comme une drogue, est consommé par les usagers pour vivre une expérience introspective (pour faire un « voyage », un « trip »). Les effets recherchés sont :
  • sensation de rêve éveillé : par exemple parler à quelqu’un qui n’est pas présent ;
  • puissantes hallucinations auditives, visuelles, tactiles (modification de la perception des couleurs, impression de s’enfoncer dans le sol, modification des formes…) ;
  • perte des repères spatiotemporels ;
  • insensibilité à la douleur.
Graines de datura
L'absence de réaction de nos autorités fait croire qu'il font un rêve éveillé après avoir mangé un bon plat de haricots verts très fins de marque Notre Jardin, en attendant ce sont les consommateurs qui hallucinent ...

Selon ce site,
Le Datura (Datura stramonium) est une plante éminemment toxique, quelle que soient les parties en cause. Bien connue comme poison, elle agit un peu comme la belladone mais se montre encore plus toxique. Rien qu’à découvrir les noms couramment employés pour la définir, on comprend vite qu’elle est redoutable : Herbe du diable, Herbe aux sorciers, Herbe des magiciens, Herbe aux voleurs, Chasse-taupe, Endormie, Pomme épineuse, Stramoine…
J'ai déjà écrit deux articles sur Datura, Graines de sarrasin bio et datura, attention danger ! et,Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires, le tout sans oublier les articles sur les rappels de produits alimentaires, on retrouvera l'ensemble des articles où Datura est rapporté ici.

Un article de Magali Labadie paru dans Vigil’Anses n°5, le bulletin des vigilances de l’Anses, de juin 2018, Datura ou les « fleurs du mal », soulignait, « Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé», en ville mais aussi dans les champs ...

Pour mémoire, le 5/03/2019 le site du ministère de l'agriculture et de l’alimentation publiait un article sur le Datura, ses dangers, les contrôles en place etc...
Parmi les moyens préventifs pour éliminer les plants de Datura, il est question d'emploi d’herbicides, arrachage manuel, repérage visuel….

Herbicides vous avez dit herbicides, c'est-à-dire des produits phytosanitaires (ou pesticides), mais si on les utilisait, le problème Datura aurait été réglé ...

Merci à Franck Valloyer, fondateur et directeur du site Oulah!, de m'avoir transmis certaines informations.

Complément. Tout arrive, la DGCCRF informe du rappel de haricots verts très fins surgelés 1kg le 11 mars 2019 en raison de la présence de bogues de Datura, mais il manque les informations suivantes : 
  • pas de code-barres,
  • pas de recommandation,
  • pas d'information sur le distributeur,
  • manque une DLUO à un des lots.
Autre complément intéressant, Carrefour informe tardivement le 12 mars 2019 du rappel de haricots verts très fins surgelés 1kg. On apprend aussi que l'entreprise à l'origine du rappel est GreenyardFrozen France et pas d'information présente sur son site Internet à propos de ces rappels ... mais que fait la police ?

Mise à jour du 13 octobre 2019. Selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

vendredi 8 mars 2019

De l'information sur deux ou trois crises sanitaires en 2018


Retour sur deux ou trois crises sanitaires de 2018 … après la Mise en place d’un site Internet unique pour les retraits et rappels de produits non-conformes.

Pélardon et cas de salmonellose
Le 24 août 2018, Le Parisien.fr rapporte Risque de salmonellose : rappel de fromages «Pélardon».
Le ministère de la Santé demande le rappel des fromages de chèvre « Pélardon » en raison d’une suspicion de contamination à la salmonelle. 
Un rappel de lots de fromages au lait de chèvre « Pélardons » (société Mounier) a été lancé après la découverte d’une vingtaine de cas de salmonellose, ont annoncé ce vendredi les ministères de l’Agriculture et de la Santé. 
L’entreprise Mounier, située à Quézac (Lozère), a procédé le 10 août dernier au retrait de la vente et au rappel de ses fromages de chèvre « Pélardon », à la suite de la mise en évidence de la présence de salmonelles dans ces produits. « Les investigations menées par les autorités sanitaires ont permis de mettre en évidence plusieurs cas de salmonelloses humaines en lien avéré avec la consommation de fromages Pélardon produits par l’entreprise Mounier » rappelle un communiqué de la Direction générale de la Santé. Une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien.

Effectivement, le ministère de la santé indique le 24 août 2019, « Contamination de fromages « Pélardon » de l’entreprise Mounier par des salmonelles : élargissement du retrait-rappel suite à plusieurs cas de salmonelloses ».

Un premier rappel a lieu le 10 août 2018 puis un rappel élargi le 24 août 2018, suite à plusieurs cas de salmonelloses.

On apprend, ce qui confirme l'information du Parisien.fr précitée, « À ce jour, une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien. »

Et puis plus rien jusqu'à la parution le 7 mars 2019 du rapport d'activité de la DGAL 2018 …où l'on apprend stupéfait qu'il y a eu « Une centaine de cas de salmonelloses dus à des fromages pélardons » 
Un retrait/rappel des lots identifiés chez les malades a été lancé le 10 août, accompagné d'un communiqué de presse afin de toucher des consommateurs potentiels au niveau national pendant cette période de vacances avec une importante mobilité des personnes. La distribution dépassant les frontières de l'Hexagone, l'alerte a été notifiée sur le réseau européen d'alerte (Rasff) le 13 août 2018. 
Le 22 août, Santé Publique France rapporte l'existence de nouveaux cas humains de salmonelloses, répartis sur l'ensemble du territoire, dus à une souche de Salmonella Newport, souche génétiquement identique à celle trouvée dans les pélardons impliqués, début août, dans les Tiac des Bouches du Rhône. Les ministères de l’Agriculture et de la Santé décident alors de publier un second communiqué de presse national élargissant les mesures de retrait/rappel à tous les pélardons sur le marché fabriqués par l'entreprise lozérienne. 
Au total, 104 malades ont été recensés en France entre le 11 juillet et le 22 août 2018. L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre. Des analyses du lait ont permis d'identifier un animal à l'origine de la contamination. Des opérations rigoureuses de nettoyage et désinfection ont été effectuées dans l'établissement. Un suivi renforcé sur plusieurs semaines a accompagné la reprise de son activité.

Notons que le communiqué du 10 août 2018 du ministère de l'agriculture indique que les produits ont été commercialisés « à partir du 21/07/2018 sur l’ensemble du territoire national, dans les commerces de détail et sur les marchés locaux. »

Beaucoup de temps s'est donc écoulé entre la commercialisation et le premier rappel …

Par ailleurs, «  L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre », peut aussi vouloir dire qu'il n'y avait plus de produits en circulation en raison de sa date initiale de commercialisation.

Un dernier point, à ma connaissance, pas d'action en justice ...

Reblochons au lait cru et cas de SHU

Le rapport de la DGAL 2018 cite aussi le cas de « Reblochons au lait cru et cas de SHU » :

Très curieusement, le chapeau de cet article fait état de « Sept cas d’infections par la bactérie Escherichia coli de type O26, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), sont survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans. Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru. »

Alors que dans le texte, il est question « Au total, 12 cas de SHU en lien avec la consommation de reblo­chons fabriqués par un établissement de Haute-Savoie ont été recensés. »

Ce même rapport de la DGAL 2018 omet cependant de signaler l'« Epidémie de salmonellose à Salmonella Enteritidisen Haute Savoie : 83 personnes concernées  » qui s'est passée en 2018, … étonnant, non ?

Lutte contre les germes indésirables dans le lait et le fromage

« Nouveaux tests pour lutter contre les germes indésirables dans le lait et le fromage », source communiqué d'Agroscope.ch du 5 mars 2019.
Dans la transformation fromagère, les bactéries propioniques ainsi que la bactérie lactique nocive Lactobacillus parabuchneri sont très redoutées, car de faibles quantités de ces germes provoquent de graves défauts du fromage. Des chercheuses et des chercheurs d’Agroscope ont développé des méthodes d’analyse très sensibles pour détecter ces germes rapidement et de manière fiable. Des essais pratiques confirment que les tests permettent de dépister et de corriger facilement les contaminations chroniques dans les installations de traite.
Ces deux germes résistent bien à une température élevée, ce qui leur permet, lors de conditions défavorables, de se nicher dans les installations de traite. Par conséquent, le lait cru livré est contaminé de manière chronique par ces germes et parvient dans le processus de transformation. Étant donné que les germes pathogènes survivent pendant plusieurs minutes à des traitements thermiques de 52–54º C, ils ne sont pas éliminés du lait cru lors de la fabrication du fromage et peuvent se multiplier au cours de l’affinage. Un défaut d’arôme, des trous atypiques ou des lainures dans le fromage ainsi que la formation d’histamine, qui a un effet nocif pour la santé, en sont les conséquences.

Un test de biologie moléculaire permet d’identifier rapidement le foyer
Ces dernières années, Agroscope a développé de nouvelles méthodes de biologie moléculaire permettant de détecter de manière indubitable des bactéries dans une citerne à lait, même après un à deux jours. La réaction en chaîne par polymérase (qPCR) permet d’une part de raccourcir énormément la durée d’analyse par rapport à la méthode de détection classique utilisée jusqu’à présent, dans laquelle les bactéries doivent tout d’abord se développer dans un milieu de culture et, d’autre part, grâce à sa spécificité élevée, elle permet aussi de différencier clairement les différentes espèces de bactéries lactiques et propioniques présentes dans le lait. La comparaison des bactéries dans le fromage à celles du lait livré permet de déterminer l’exploitation d’origine. Grâce à ce diagnostic rapide, les exploitations concernées peuvent éliminer plus rapidement les défauts. Elles peuvent reprendre plus rapidement la livraison de leur lait et diminuer ainsi les pertes financières. Les consommateur peuvent se réjouir d’une sécurité et d’une qualité alimentaire accrues.
L’acide propionique provoque des défauts au niveau des trous dans le fromage à raclette (photo Agroscope, Jürg Maurer)
On lira aussi Éviter les contaminations persistantes dans les installations de traite. Jürg Maurer, Daniel Wechsler, Stefan Irmler et Thomas Berger ;Agroscope, 3003 Berne, Suisse.

Un mélange de fruits secs soupçonné d’être à l’origine de l'épidémie à Salmonella en Norvège

Produit concerné par le rappel
« Un mélange de fruits secs soupçonné d’être à l’origine de l'épidémie à Salmonella en Norvège », source article de Joe Whitworth paru le 8 mars 2019 dans Food Safety News.

Une marque de mélanges de fruits exotiques secs a été retrouvée être associée à une épidémie en cours à Salmonella Agbeni en Norvège.

L’Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet) a signalé 21 cas confirmés et neuf cas possibles dans une mise à jour des 11 cas d'infections confirmées et des 12 cas d'infections suspectées au cours de la semaine écoulée.

L'agence enquête actuellement avec les autorités locales, l'Institut vétérinaire et l'autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) pour confirmer le lien suspecté. Les responsables de la santé publique ont déclaré qu'il était trop tôt pour conclure que le mélange de fruits était la source de l'infection.

Cependant, plusieurs personnes devenues malades ont déclaré avoir mangé le mélange de fruits. Des échantillons de produits ont été envoyés pour analyse mais les résultats ne seront disponibles que la semaine prochaine.

Bama Gruppen AS, un distributeur de fruits et légumes en Norvège, a rappelé le mélange de fruits secs en cause, qui est conditionné avec l'étiquette « husk! eksotisk miks » selon la mise à jour de santé publique.

Le produit est en vente dans tout le pays depuis la mi-novembre 2018 dans les chaînes NorgesGruppens telles que Spar, Bunnpris, Jacobs, Joker, Kiwi et Meny. Au total, 3 250 sachets ont été vendus. Bama est l'importateur en Norvège. Le mélange de fruits secs a été produit par Eurocompany srl en Italie, une entreprise active dans la transformation et la commercialisation de fruits secs.

La contamination présumée est limitée au numéro de lot 8291 avec une date de péremption au 30 juin 2019, mais tous les lots ont été retirés du marché. Les consommateurs qui ont le produit à la maison ont été invités à le jeter ou à le ramener au magasin où ils l'ont acheté.

La plupart des patients atteints de la maladie ont déclaré avoir mangé des mélanges de fruits secs, de baies et des fruis à coque avant de tomber malades. L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments poursuit ses enquêtes sur ces produits. Des entretiens avec des patients et des personnes saines sont en cours dans le cadre d’une étude cas-témoins. Des échantillons d'aliments ont été prélevés pour déterminer la source des cas d'infections.

Les personnes ont commencé à signaler des cas de maladie en janvier et en février. Les cas confirmés et possibles comprennent 12 hommes et 18 femmes âgés de 2 à 91 ans. Ils vivent à Oslo, Akershus, Buskerud, Østfold, Vestfold, Vest-Agder, Rogaland, Møre og Romsdal, Trøndelag et Nordland.

Des bactéries avec un profil d'ADN similaire ont été détectées dans les cas confirmés, ce qui suggère fortement une source d'infection commune, très probablement un produit alimentaire, distribué dans tout le pays, selon la mise à jour de l'épidémie.

Entre 900 et 1300 cas de salmonellose sont signalés chaque année en Norvège, la majorité étant infectée lors d'un voyage à l'étranger. Salmonella Agbeni est l'un des sérovars les plus rares d'Europe, d'après les données de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Les personnes peuvent présenter des symptômes d'infection à Salmonella entre six et 72 heures après l'exposition, et ces symptômes durent généralement de trois à sept jours. Ils comprennent la fièvre, la diarrhée, les vomissements, les maux de tête, les crampes d'estomac et la perte d'appétit. Des symptômes plus graves peuvent survenir chez les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

Rapport d'activité de la DGAL 2018, rapport globalement positif ?

C'est une courte analyse du bilan 2018 de la DGAL auquel je me livre ci-après, faute de temps ...

Dans le Bilan des alertes dans le domaine alimentaire en 2017 : Y'a beaucoup de boulot !, il était noté qu'il y avait eu 1045 alertes pour 2017 … c'était déjà beaucoup, mais que dire de 2018 avec 1270 alertes sur des produits … quel bond en avant, du jamais vu !

Où trouve cette dernière donnée, dans le rapport d'activité de la DGAL 2018

Ainsi apprend-on, ce qu'on ne nous avait pas dit à l'époque :
« Une centaine de cas de salmonelloses dus à des fromages pélardons ». 
Plusieurs toxi-infections alimentaires (Tiac) dues à des salmonelles ont été déclarées dans le département des Bouches du Rhône début août 2018. Les enquêtes alimentaires effectuées par l'ARS et la DDPP on permis d'identifier des fromages à l'origine de ces cas. Des analyses ont en effet révélé la présence de, salmonelle dans plusieurs lots de Pélardons fabriqués par une entreprise de Lozère consommés par les malades. 
Au total, 104 malades ont été recensés en France entre le 11 juillet et le 22 août 2018.

Mais aussi, 
Sept cas d’infections par la bactérie Escherichia coli de type O26, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), sont survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans. Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru.

Concernant les inspections en sécurité des aliments, il y a du nouveau …

Petit rappel du passé ou plutôt du passif, comme les lecteurs qui me suivent le savent, grâce au très grand mérite du ministre de l’agriculture Le Foll, il y a eu sur cinq ans une baisse de 36% des inspections en sécurité des aliments (voir le détail des chiffres, ici et ici) :

2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000

Alors bien sûr, il faut se réjouir du chiffre de 2018 avec 57 500 inspections en sécurité des aliments, une petite augmentation qui est la bienvenue, car cela ne pouvait plus fonctionner comme auparavant … avec L'inexorable baisse des contrôles de sécurité des aliments en France vue par le ministère de l'agriculture.

Notons que plus de la moitié des inspections ont fait l'objet d'une suite, 66% en restauration commerciale, c'est dire l'étendue du boulot qui reste à faire …

En effet, le nombre de fermetures totales ou partielles effectives a atteint, à mon avis, un record, la baisse des contrôles des six dernières années en a certainement une bonne part de responsabilité ...

Bref, un très léger mieux dans un océan de morosité des contrôles et des inspections en sécurité de aliments en France. Plus de transparence sur les infections d'origine alimentaire serait apprécié mais cela fait tellement longtemps que je le dis, à force, on s'épuise devant cet état de fait ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

jeudi 7 mars 2019

Des aliments pour enfants ne respecteraient pas la réglementation européenne sur l'acrylamide, selon le BEUC

Selon un communiqué de presse du BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs) du 6 mars 2019, « Acrylamide dans nos aliments : un nouveau test montre que l’UE doit davantage protéger les consommateurs ».
Dix organisations de consommateurs ont testé plus de 500 denrées alimentaires connues pour contenir de l’acrylamide, telles que chips, biscuits, café et céréales pour le petit déjeuner. 
Ce sont particulièrement les biscuits et gaufrettes qui posent problème, avec un tiers des échantillons dont les teneurs en acrylamide atteignent ou dépassent les valeurs indicatives. 
Ces résultats sont d’autant plus préoccupants que les enfants de moins de 3 ans consomment souvent ces produits, pour lesquels les teneurs de référence en acrylamide sont plus élevées que pour les biscuits spécialement destinés aux bébés et jeunes enfants. 

Cependant, lorsqu’on applique les seuils plus stricts réservés aux biscuits pour bébé, près de 2 biscuits « classiques » sur 3 ne conviennent pas aux jeunes enfants. 
Le BEUC demande également à la Commission européenne de fixer des teneurs indicatives pour les chips de légumes. Les tests montrent qu’en moyenne, les chips de carottes, betteraves ou encore panais – souvent perçues comme des alternatives plus saines – contiennent deux fois plus d’acrylamide que les versions à base de pomme de terre.

Les résultats complets sont détaillés dans l’annexe de la lettre du BEUC à la Commission européenne.

Selon ce site,
Le dépassement concerne 13% des produits industriels comme des bouillies et des petits pots, ainsi que 6,3% des biscuits pour bébés. Par ailleurs, près de deux tiers de 44 biscuits sucrés et snacks salés destinés aux enfants de moins de trois ans ne respectent pas ces valeurs limites. 
Les chips aux légumes sont aussi pointés du doigt. Considérées comme un produit sain par bon nombre de personnes, leur teneur médiane en acrylamide est deux fois plus élevée que celle des pommes de terre. La raison de ce taux excessif: une absence de valeurs de référence pour cette catégorie.
Complément. Une information du 6 mars 2019 de la DGCCRF, « L’acrylamide dans les aliments : une préoccupation de santé publique ».

En fait, rien de bien nouveau, sauf un article du 20 novembre 2017 qui est recyclé.

Vaccination et coût d'une épidémie de rougeole chez 10 personnels de santé

Non seulement la non vaccination est une hérésie, car cela sauve des vies, mais en plus, les conséquences de cet acte débile coûte énormément à la collectivité, jugez plutôt avec cette étude en Allemagne qui indique que le coût d'une épidémie de rougeole chez 10 personnels de santé est de 700 000 euros …

Une épidémie de rougeole impliquant 10 personnels de santé en 2017 a coûté 700 000 euros, selon une analyse publiée dans Vaccine.

L'épidémie a débuté le 31 janvier 2017 dans un hôpital allemand et deux travailleurs de la santé ont contracté la rougeole les 13 et 14 février. Le nombre de personnels de santé touchés a finalement atteint 10 personnes, mais aucun d'entre eux n'a eu de contact direct avec le patient de référence. Le groupe comprenait 6 infirmières, 2 médecins, 1 employé du service de transport des patients et 1 femme de ménage. Huit d'entre eux n'étaient pas vaccinés et 1 avait reçu une seule dose de vaccin.

Les dépenses liées à l'épidémie comprenaient 30 000 euros pour les tests sérologiques, la vaccination et autres frais matériels; 215 000 euros pour les congés médicaux des 10 travailleurs de santé et ceux qui n'étaient pas protégés contre la maladie et 455 000 euros pour la perte de revenus par les patients dont l'admission a dû être différée ou qui ne sont pas venus à l'hôpital du tout à cause de l'épidémie. Cela place le total général à 700 000 euros.

Les auteurs concluent que « Pouvoir identifier les personnels de santé immunisés est une condition essentielle pour prévenir les épidémies, protéger la santé des patients et du personnel des établissements médicaux et pour limiter les coûts économiques d’une épidémie. »

La santé n'a pas de prix mais elle a un coût, au fait, combien aura coûté l'épidémie de 39 cas de rougeole à Val Thorens ?

Complément. On lira aussi The cost of not getting vaccinated: The numbers can really add up!