dimanche 22 mai 2022

La Food Standards Agency et la problématique des effectifs et des lacunes en matière de données après le Brexit

«La FSA et la problématique des effectifs et des lacunes en matière de données après le Brexit», source article de Joe Whitworth paru le 22 mai 2022 dans Food Safety News.

Le recrutement et la perte d'accès aux données et aux réseaux font partie des défis auxquels est confrontée la Food Standards Agency maintenant que le Royaume-Uni a quitté l'UE, selon un rapport du National Audit Office (NAO), Regulating after EU Exit.

Près de 18 mois après la fin de la période de transition lorsque le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne, l'analyse a évalué la façon dont les agences ont géré et leur réponse aux opportunités et aux défis.

Le NAO a examiné le cas de trois agences qui ont assumé des fonctions précédemment exercées par l'UE, dont la Food Standards Agency (FSA), qui a désormais plus de responsabilités dans l'évaluation des risques pour la sécurité de l'alimentation humaine et animale.

Le rapport a révélé que la FSA est entrain de renforcer ses capacités à assumer des responsabilités accrues, mais est confrontée à des défis opérationnels qui doivent être relevés à mesure qu'elle s'éloigne des dispositions provisoires.

Hors de la boucle de l'UE
Les chercheurs ont révélé qu'à la fin de 2021, le Royaume-Uni avait été invité à quitter la tête des agences de sécurité des aliments, un groupe d'agences de l'UE qui se réunissent tous les deux ans pour encourager la coopération et partager les bonnes pratiques. Le Royaume-Uni a quitté le groupe en février 2022. La FSA avait participé à plusieurs groupes de travail et en avait coprésidé un sur la fraude alimentaire.

Comme l'UE n'est plus tenue de partager des renseignements avec le Royaume-Uni, il existe un risque que moins d'informations soient partagées sur les risques de fraude alimentaire, selon la National Food Crime Unit (NFCU).

La perte d'accès au système d'alerte rapide de l'UE pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) a eu un impact négatif sur la capacité de la FSA à évaluer les risques et à mener à bien son travail. L'agence tente d'atténuer cet impact en utilisant d'autres systèmes internationaux, des données accessibles au public ou en mettant en place des accords de partage de données au cas par cas.

Les estimations indiquent que la FSA a besoin d'environ 65% de personnel équivalent temps plein de plus pour fournir le même échange international d'informations sur les incidents de sécurité des aliments aujourd'hui qu'elle l’avait avec le RASFF.

Emily Miles, directrice générale de la FSA, a déclaré que le rapport reconnaissait une croissance significative des attributions de l'autorité après le Brexit.

«Depuis que nous avons quitté l'UE, nous avons assumé plusieurs nouvelles fonctions. En particulier, nous sommes désormais responsables de l'approbation des nouveaux produits alimentaires qui arrivent sur le marché britannique. Nous avons un rôle accru dans les contrôles à l'importation des aliments entrant dans le pays et nous avons élargi notre travail pour lutter contre la fraude alimentaire. Nous n'avons plus un accès complet aux alertes de données de l'UE, mais nous sommes désormais en contact avec plus de 180 pays pour les notifications de sécurité des aliments, tout en recevant également des notifications de pays tiers de l'UE», a-t-elle déclaré.

Déficit de compétences et nouvelles façons de travailler
La FSA a du mal à recruter les compétences spécialisées nécessaires dans des domaines clés tels que la toxicologie. Elle étudie de nouveaux modèles de travail pour gérer les défis liés à la fourniture de vétérinaires officiels et d'inspecteurs de l'hygiène des viandes, mais il existe un risque que les contraintes de capacité retardent les décisions réglementaires, selon le rapport.

Nesil Caliskan, de la Local Government Association, a dit que le rapport reflétait les avertissements qu'il avait formulés concernant le manque de capacité professionnelle sur laquelle s'appuyer dans des emplois clés tels que la santé environnementale et les normes commerciales.

«Avec l'expansion des capacités nécessaires des services réglementaires nationaux, il existe un risque accru que les services de réglementation des conseils locaux, qui sont déjà sollicités, soient encore plus endommagés à mesure que la main-d'œuvre professionnelle locale est recrutée dans des rôles nationaux. Il est donc essentiel que le gouvernement veille à ce que les ressources et le soutien appropriés soient fournis pour former la prochaine génération d'agents dans l'ensemble du système de réglementation, afin de protéger l'avenir de ces rôles importants», a-t-elle dit.

La FSA est désormais responsable de l'évaluation des produits réglementés tels que les nouveaux aliments, les additifs alimentaires et les organismes génétiquement modifiés (OGM) destinés à l'alimentation humaine et animale, ce qui était auparavant effectué par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la Commission européenne.

De nouveaux processus sont en place pour gérer les incidents liés aux aliments à travers le Royaume-Uni, mais le rapport a révélé que la FSA intègre toujours de nouvelles sources d'informations, telles que les données douanières, qu'elle prévoit d'utiliser pour améliorer le processus d'évaluation des risques.

La sécurité des aliments est une question décentralisée dans les quatre pays du Royaume-Uni. Des cadres communs aux approches réglementaires en matière de sécurité des aliments et d'hygiène fonctionnent provisoirement et sont examinés par le parlement.

La FSA a récemment publié sa stratégie à long terme, qui définit de larges ambitions, mais le NAO a déclaré qu'il n'y avait aucun détail sur la manière dont la réglementation pourrait changer dans la pratique.

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samedi 21 mai 2022

Hauts-de-Seine: 383 personnes victimes d'une toxi-infection alimentaire collective dans une cantine de Châtenay-Malabry

Photo d'illustration

Voilà une toxi-infection alimentaire collective qui va faire du bruit, jugez plutôt, «Hauts-de-Seine : 363 élèves malades après une intoxication dans une cantine de Châtenay-Malabry», source France bleu du 20 mai 2022.

Une intoxication alimentaire collective a touché 363 élèves et 20 adultes ce jeudi 19 mai dans une cantine de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, annonce la Préfecture ce vendredi. Tous ont présenté des «symptômes digestifs comme des nausées, douleurs abdominales, vomissements ou diarrhées».

es élèves et des adultes malades après une intoxication alimentaire collective ce jeudi 19 mai dans la cantine d'un groupe scolaire de Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine. En tout, 363 élèves, dont 23 au niveau primaire et 340 au niveau secondaire, et 20 professeurs et encadrants ont présenté des «symptômes digestifs comme des nausées, douleurs abdominales, vomissements ou diarrhées». Parmi eux, trois enfants ont été «ponctuellement hospitalisés», précise la Préfecture.

Ce vendredi, la restauration a été arrêtée, ajoute la préfecture, précisant que «des analyses sont en cours (...), en lien avec le prestataire de la cantine et le responsable de l'établissement, pour déterminer l'origine de l'intoxication». Contacté par l'AFP, le prestataire en charge du restaurant scolaire n'était pas disponible ce vendredi soir.

Selon Le Figaro,

La restauration a été arrêtée ce vendredi, précise la préfecture qui ajoute que «des analyses sont en cours (...), en lien avec le prestataire de la cantine et le responsable de l'établissement, pour déterminer l'origine de l'intoxication». L'agence régionale de santé (ARS) et la direction départementale de protection des populations (DDPP) sont intervenues. 

Il y a 363 élèves et de 20 adultes, soit 383 personnes. Les titres des médias semblent ne s’intéresser qu’aux 363 enfants.
Apparemment, on se dirige pour de vrai vers une toxi-infection alimentaire collective …

A suivre.

Autre toxi-infection alimentaire collective en perspective, selon O.-F. du 20 mai 2022, «22 élèves d’une école de l’Orne hospitalisés: la piste de l’intoxication alimentaire privilégiée».
Vingt-deux enfants âgés de 6 à 11 ans, scolarisés à l’école Victor-Hugo à L’Aigle (Orne), ont été emmenés à l’hôpital ce vendredi 20 mai 2022. Tous avaient déjeuné à la cantine. Les enfants vont bien, une enquête a été ouverte.

Mise à jour du 26 mai 2022. Selon ce site, et d'près une déclaration dur directeur de l'établissement,
«D’après l’ARS, il pourrait s’agir d’un norovirus transmissible par l’eau provoquant des gastro-entérites» a-t-il déclaré au Parisien. Il a assuré que des précautions seraient prises dès cette semaine, comme la mise à disposition de couverts jetables et la distribution de bouteilles d’eau en plastique. Un «renforcement des gestes barrières» a également été prévu.

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États-Unis: Voici que Salmonella, isolé en 2010 dans une usine, refait son apparition en 2022 dans une nouvelle épidémie liée à du beurre d’arachide !

L’exemple traité ci-dessous par Bill Marler, l’avocat bien connu aux États-Unis dans les affaires de sécurité des aliments, avec du beurre d’arachide et Salmonella est assez emblématique de ce qui est arrivé ici et là avec de la farine ou de la pâte à cookies avec des STEC ou des produits chocolatés et Salmonella, pour s’en convaincre, on lira ou relira, Une autre année, un autre continent, plus d'enfants horriblement malades et le même E. coli.

Vous verrez aussi que Salmonella isolée en 2010 dans l’usine est réapparu en 2022, quel suspense ! Toute ressemblance avec des situations ayant existé ne saurait être que fortuite ...

«L'épidémie à Salmonella liée au beurre d'arachide Jif frappe l'Arkansas, la Géorgie, l'Illinois, le Massachusetts, le Missouri, l'Ohio, la Caroline du Nord, New York, la Caroline du Sud, le Texas, le Texas et Washington», source article de Bill Marler paru le 21 mai 2022 dans le Marler Blog.

Ce soir, la FDA, en collaboration avec le CDC et des partenaires étatiques et locaux, enquête sur une épidémie dans plusieurs États d'infections à Salmonella Senftenberg liée à certains produits de beurre d'arachide Jif fabriqués dans les installations de J.M. Smucker Company à Lexington, Kentucky.

Nombre total de cas: 14, hospitalisations: 2, apparition de la dernier cas, 1er mai 2022.
États avec des cas: Arkansas (1), Géorgie (2), Illinois (1), Massachusetts (1), Missouri (1), Ohio (1 ), Caroline du Nord (1), New York (1), Caroline du Sud (1), Texas (2), Texas (1) et Washington (1). L'examen des informations épidémiologiques par le CDC indique que cinq personnes sur cinq ont déclaré avoir consommé du beurre d’arachide et quatre des cinq personnes ont spécifiquement déclaré avoir consommé différentes variétés de beurre d’arachide de marque Jif avant de tomber malade. La FDA a effectué une analyse de séquençage du génome entier (WGS) sur un échantillon environnemental prélevé dans les installations à Lexington de J.M. Smucker Company en 2010. L'analyse montre que cet échantillon environnemental de 2010 correspond à la souche causant des cas de maladie dans cette épidémie actuelle. Des preuves épidémiologiques indiquent que le beurre d’arachide de marque Jif produit dans les installations de J.M. Smucker Company situées à Lexington est la cause probable des maladies dans cette épidémie.

J.M. Smucker Company a volontairement rappelé certains produits de beurre d'arachide de marque Jif dont les numéros de code de lot sont compris entre 1274425 et 2140425 fabriqués à Lexington, Kentucky.

Il s’agit d’une longue histoire:

En 1996, 15 personnes sont tombées malades après avoir mangé du beurre d’arachide contaminé par Salmonella enterica sérotype Mbandaka, selon un article de 1998 publié dans Australia and New Zealand Journal of Public Health. Les enquêteurs ont retracé la source de contamination aux cacahuètes grillées.

En novembre 2006, des responsables de la santé publique ont détecté une augmentation substantielle des rapports d'isolats de Salmonella Tennessee. En février 2007, une étude cas-témoins multi-états a établi un lien entre la consommation des marques Peter Pan ou Great Value Peanut Butter et l'infection. 715 personnes sont tombées malades et 129 ont été hospitalisées. Par la suite, la même souche de Salmonella Tennessee a été isolée de pots de beurre d'arachide non ouverts et d'échantillons environnementaux prélevés à l'usine de transformation. Le produit a été rappelé et les nouveaux rapports de maladie ont diminué. Les conditions insalubres de l'usine de transformation de Sylvester, Géorgie, étaient connues depuis 2004. Le 5 avril 2007, ConAgra a informé de l'humidité accidentelle d'un toit qui fuyait et que le système de gicleurs aurait pu favoriser la croissance de bactéries dans l'usine. La marque Great Value était vendue dans les magasins Walmart.

À partir de novembre 2008, des membres de CDC PulseNet a noté un petit cluster multi-états très dispersé d'isolats de Salmonella Typhimurium. L'éclosion consistait en deux groupes de cas de maladie définis par électrophorèse en champ pulsé (PFGE). Le premier groupe présentait un schéma de restriction unique de l'enzyme primaire (XbaI) et un schéma de restriction de l'enzyme secondaire (BlnI) peu commun. Le deuxième groupe avait deux profils XbaI étroitement liés qui étaient très similaires au premier groupe et un modèle BlnI qui ne se distinguait pas du premier groupe. Les cas de maladie ont continué à être révélées jusqu'en avril 2009, lorsque le dernier rapport du CDC sur l'épidémie a été publié. Au total, 714 personnes ont été malades, dont 171 hospitalisées et il y a eu au moins neuf décès. Le beurre de cacahuète et les produits contenant du beurre de cacahuète fabriqués par l'usine de Peanut Corporation of America à Blakely, Géorgie, ont été impliqués. Le beurre d'arachide de marque King Nut a été vendu à des établissements institutionnels. Le beurre d'arachide a été vendu à de nombreuses entreprises alimentaires pour être utilisée comme ingrédient. Les produits à base d'arachides impliqués ont été largement vendus aux États-Unis, dans 23 pays et territoires non américains.

Le 22 septembre 2012, le CDC a annoncé une éclosion multi-états à Salmonella sérotype Bredeney liée à du beurre d’arachide salé crémeux Valencia de Trader Joe. Les efforts de collaboration des responsables locaux, étatiques et fédéraux de la santé publique et de la réglementation ont retracé le produit jusqu'à Sunland, Inc., une société de Portales, Nouveau-Mexique. Sunland a émis un rappel de plusieurs beurres d’arachide et de produits à base de beurres d’arachide. Lorsque l'épidémie a été déclarée terminée, un total de 42 personnes infectées par la souche épidémique de Salmonella sérotype Bredeney avaient été signalées par 20 États. Parmi les personnes pour lesquelles des informations étaient disponibles, les dates d'apparition de la maladie variaient du 14 juin 2012 au 21 septembre 2012. Les personnes malades étaient âgées de moins d'un an à 79 ans, avec un âge médian de 7 ans. Soixante et un pour cent des personnes malades étaient des enfants de moins de 10 ans. Parmi 36 personnes disposant d'informations disponibles, 10 (28%) patients avaient été hospitalisés. La FDA a confirmé que les échantillons environnementaux prélevés à l'installation de Sunland avaient une empreinte ADN qui ne se distinguait pas de l'empreinte ADN retrouvée chez les patients associés à l'épidémie.

Le 21 août 2014, le CDC a annoncé une épidémie multi-états à Salmonella Braenderup impliquant 6 personnes résidant dans le Connecticut (1), l'Iowa (1), le Nouveau-Mexique (1), le Tennessee (1) et le Texas (2). Le beurre d'amande et de cacahuète fabriqué par nSpired Natural Foods, Inc. a été désigné comme la source probable de cette épidémie. L'éclosion a été déclarée terminée le 16 octobre 2014. Les dates d'apparition de la maladie vont du 22 janvier 2014 au 16 mai 2014. Parmi les 5 personnes malades pour lesquelles des informations sont disponibles, une personne a déclaré avoir été hospitalisée. Lors d'inspections à l'installation nSpired Natural Food à Ashland, Oregon, entre janvier 2014 et août 2014, la FDA a isolé Salmonella Braenderup à partir d'échantillons environnementaux. Une recherche dans la base de données PulseNet a relié les patients malades aux isolats environnementaux prélevés dans l'usine de production nSpired. Le 19 août 2014, nSpired Natural Foods a émis un rappel volontaire de certains lots de beurre d'amandes et d'arachide en raison d'une contamination potentielle par Salmonella. Les marques rappelées comprennent Arrowhead Mills, MaraNatha et des beurres d'amande et d'arachide spécifiques de marque privée.

Le 2 décembre 2015, JEM Raw Chocolate LLC (JEM Raw) de Bend, Oregon, a annoncé le rappel de sa gamme complète de tartinades au beurre d’arachide en raison d'une possible contamination par Salmonella. Les autorités sanitaires de la FDA, de l'Oregon Health Authority, du ministère de l'Agriculture de l'Oregon et du CDC avaient lié des maladies chez 13 personnes qui consommaient des tartinades aux noix. Les dates d'apparition variaient du 18 juillet 2015 au 22 novembre 2015. Des cas ont été signalés en Californie, Colorado, Géorgie, Hawaï, Idaho, Illinois, Maine, Caroline du Nord, New Jersey et Oregon.

En mars 2017, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et plusieurs départements de la santé des États ont attribué une épidémie dans plusieurs États à Escherichia coli O157:H7 producteurs de shigatoxines à la marque I.M. Healthy SoyNut Butter fabriquée par Dixie Dew et vendue au détail sur des points de vente en ligne. Les investigateurs de l’épidémie ont récupéré des contenants ouverts de beurre de soja au domicile de personnes malades et des contenants non ouverts dans des points de vente au détail. Les contenants de beurre de soja des lots #243162 et 244161 ont été testés positifs pour E. coli. Le séquençage du génome entier a révélé que la même souche de E. coli a été retrouvée dans des isolats cliniques de personnes malades et des conteneurs de beurre de noix de soja I.M. Healthy. Une investigation. épidémiologique a déterminé que 32 personnes atteintes de cette souche de E. coli avaient été infectées en mangeant ou en fréquentant un établissement qui servait du beurre de noix de soja I.M. Healthy. Cela comprenait des résidents de l'Arizona (4), Californie (5), Floride (2), Illinois (1), Massachusetts (1), Maryland (1), Missouri (1), New Jersey (1), Oregon (11), Virginie (2), Washington (2) et Wisconsin (1).

Mise à jour du 22 mai 2022. On lira aussi cet article de Bill Marler dans le Marler Blog, Salmonella Peanut Butter Outbreaks – what have we learned since 2008? mais aussi cet autre article, OK, I admit it – Did I miss if the FDA deemed Peanut Butter a “High-Risk” food yet? (OK, je l'admets - Ai-je raté quelque chose si la FDA considérait déjà le beurre d’arachide comme un aliment «à haut risque»?).

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vendredi 20 mai 2022

Pas simple de récupérer des pathogènes lors de la surveillances des environnements de fabrication alimentaire ...

«Les principaux facteurs environnementaux température, heure et typeayant une incidence sur la récupération de Salmonella Typhimurium, de Listeria monocytogenes et du virus Tulane à partir de surfaces»,source Journal of Food Protection.

Résumé
Les programmes de surveillance environnementale (SE) sont conçus pour, détecter la présence de pathogènes dans les environnements de fabrication alimentaire dans le but de prévenir la contamination microbienne des aliments.

Néanmoins, il existe peu de connaissances concernant l'influence des conditions environnementales sur la récupération microbienne au cours de la SE. Cette étude utilise un outil de la SE en mousse de polyuréthane disponible dans le commerce pour déterminer l'influence des facteurs environnementaux sur la récupération des pathogènes d'origine alimentaire.

Les objectifs spécifiques de cette étude étaient de déterminer si les conditions environnementales et la composition de la surface ont un impact sur la récupération des micro-organismes recherchés présents dans les environnements de transformation alimentaire.

Ces données sont comparées selon 1) le type de micro-organisme, 2) le type de surface, 3) la température ambiante et l'humidité relative, et 4) le temps d'exposition.

Deux bactéries (Listeria monocytogenes, Salmonella Typhimurium) et un substitut du norovirus humain (virus de Tulane [VT]) ont été inoculés sur trois surfaces non poreuses (polypropylène, acier inoxydable, néoprène). Les surfaces ont été maintenues dans une chambre climatique pendant 24 ou 72 h à 30°C/30 %, 6°C/85% et 30°C/85% d'humidité relative (HR). Les données indiquent que la récupération microbienne des surfaces environnementales varie considérablement (p ≤ 0,05) selon le type de micro-organisme, les conditions environnementales et le temps d'exposition.

Par exemple, tous les micro-organismes étaient significativement différents les uns des autres, la plus grande réduction logarithmique moyenne étant avec le VT avec 4,94 ± 1,75 log10 PFU/surface et la moindre réduction étant avec L. monocytogenes avec 2,54 ± 0,91 log10 UFC/surface. Dans l'ensemble, ces données peuvent être utilisées pour améliorer l'efficacité des programmes de SE et soulignent la nécessité de mieux comprendre comment les résultats des analyses de la SE sont influencés par les conditions environnementales de fabrication des aliments.

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A la demande de la Lituanie, la cour de justice de l’UE statue sur la présence de Salmonella dans les poulets

«Le VMVT de Lituanie a défendu sa position devant la Cour de justice de l'UE sur l'interdiction de la commercialisation de viande de volaille non sûre», source VMVT du 16 mai 2022.

La cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a jugé que l'Office alimentaire et vétérinaire de l'État (VMVT pour Valstybinė maisto ir veterinarijos tarnyba) a pris à juste titre sa position pour protéger l'intérêt public dans une affaire contre une entreprise interdite par VMVT de commercialiser de la volaille contenant des salmonelles.

En 2018, VMVT a inspecté la viande de volaille importée de Pologne et, après avoir détecté le micro-organisme pathogène, Salmonella Kentucky, a interdit sa mise sur le marché et infligé une amende. Dans la viande de volaille importée par la même entreprise en 2019, un autre type de micro-organisme pathogène, Salmonella Infantis, a été détecté . L'entreprise s'est de nouveau vue interdire de commercialiser ces produits.

UAB Romega, qui importait la viande, n'était pas d'accord avec les sanctions appliquées et a déposé une plainte auprès du tribunal, demandant d'annuler les décisions prises par VMVT et de demander à la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) des éclaircissements. La société a fait valoir que le règlement de l'UE ne mentionnait pas les noms de tous les micro-organismes interdits, de sorte que la viande contenant de telles bactéries Salmonella retrouvées pouvait être commercialisée.

«Il existe plus d'une centaine de sérotypes de Salmonella qui présentent le plus grand risque pour la santé humaine, mais tous ne sont pas répertoriés dans la législation de l'UE. Sans ambiguïté, tout type de bactérie Salmonella constitue une menace pour la santé humaine. Bien que l'entreprise ait tenté de faire appel du fait que le règlement ne contient pas spécifiquement de bactéries présentes dans la viande qu'elle importe, le tribunal de l'UE a précisé que le critère du caractère raisonnable doit être suivi et que seuls des aliments sûrs doivent parvenir aux consommateurs. Nous n'avons pas et ne ferons pas de compromis sur la sécurité des aliments.», a commenté le directeur du VMVT, Mantas Staškevičius.

L’entreprise n'a pas été la seule à contester les décisions de VMVT sur la présence de Salmonella Kentucky et de Salmonella Infantis dans la viande réfrigérée. Après de nombreuses années de contentieux avec les importateurs de poulet, l'interprétation de la CJUE a mis fin à ces litiges.

Merci à Joe Whitworth qui a traité le sujet dans Food Safety News avec cet article EU court rules on Lithuanian Salmonella in chicken case.

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jeudi 19 mai 2022

Des bactéries à la manœuvre et une entreprise défaillante = pénurie de poudre infantile aux Etats-Unis

Les lecteurs du blog ont été tenus informés avec deux articles, l’un de Phyllis Entis, «Abbott Nutrition: la tempête qui se prépare» et l’autre de Bill Marler, «M. Abbott, vous allez aller en prison pour avoir fabriqué des préparations pour nourrissons contaminées».

Un article récent de L’Express explique bien «Pourquoi les Etats-Unis font face à une pénurie de lait en poudre».

Depuis plusieurs semaines, les parents américains peinent à trouver du lait en poudre pour leurs bébés. Une pénurie dans tout le pays due à une combinaison de facteurs économiques et sanitaires.

 Et de pointer la responsabilité du groupe pharmaceutique Abott Nutrition ?

Il est plus pertinent d'analyser les conséquences d'un scandale sanitaire dont est responsable l'entreprise pharmaceutique Abbott Nitrition, qui commercialise plusieurs marques de lait en poudre, dont Similac, consommée par des millions d'Américains. En février dernier, sur demande des autorités sanitaires, elle a dû rappeler ses produits après que des cas graves d'intoxications alimentaires ont été recensés chez des nourrissons. Quatre enfants avaient, en effet, été infectés par la bactérie Cronobacter, qui peut causer de graves infections chez les plus jeunes. Et alors que deux d'entre-eux ont perdu la vie, des traces de cette bactérie ont été retrouvées dans une usine d'Abott Nutrition du Michigan. Après enquête, l'agence américaine du médicament a conclu à un manque d'hygiène coupable de la part du groupe, qui, à ce jour, n'a pas repris la production.

Ce mercredi 11 mai, le groupe a dit s'efforcer «d'augmenter l'approvisionnement en faisant venir du Similac depuis le site de Cootehill en Irlande par avion et en produisant plus de Similac liquide et d'Alimentum». Sous réserve de l'autorisation de l'agence américaine du médicament, la production de lait en poudre pourrait reprendre d'ici deux semaines. 

Pendant ce temps, Bill Marler poursuit sa charge avec cet article du 19 mai 2022, «M. Abbott, vous allez faire face à des sanctions pénales».

Selon le CDC et la FDA, au moins 4 enfants ont été malades et deux d’entre eux sont décédés, après avoir bu du lait maternisé Abbott. Abbott nie la relation. Cependant, l'enquête et l'inspection qui en ont résulté (et les documents d’un lancuer d’alerte) ont révélé suffisamment de problèmes dans l'installation d'Abbott pour la fermer, causant des ravages dans l'approvisionnement en préparations pour nourrissons.

L'établissement est maintenant sur le point de rouvrir, mais pas avant que le procureur américain n'ait poursuivi Abbott et plusieurs employés. Dans la plainte, déposée par le ministère américain de la Justice au nom de la FDA, le gouvernement allègue que les préparations en poudre pour nourrissons fabriquées dans les installations d'Abbott Nutrition de Sturgis ont été contaminées parce qu'elles ont été fabriquées dans des conditions insalubres et en violation des exigences actuelles en matière de bonnes pratiques de fabrication.

Abbott avoue essentiellement des violations dans le décret de consentement ci-dessous. En vertu du décret de consentement proposé, Abbott Nutrition sera tenu de retenir les services d'un expert indépendant pour examiner les opérations de l'installation de Sturgis afin de garantir le respect de la loi. Cela comprend également des exigences pour analyser les produits, ainsi que pour cesser la production et informer rapidement la FDA en cas de détection de contamination. Le projet de décret d'agrément prévoit également la mise en place d'un plan de nettoyage-désinfection, d'un plan de surveillance environnementale et de programmes de formation des employés.

Voici des documents clés :

Veuillez lire ce qui précède et vous posez la question, est-ce ainsi que les préparations pour nourrissons auraient dû être fabriquées ?

Alors, qu'est-ce qui donne au gouvernement le droit d'accuser une entreprise et certains employés d'un crime ou d'un délit ?

Le Congrès a adopté le Federal Food, Drug, and Cosmetic Act (FDCA) en 1938 en réaction aux exigences croissantes de sécurité publique. L'objectif principal de la Loi était de protéger la santé et la sécurité sanitaire du public en empêchant les articles délétères, contaminés ou mal étiquetés d'entrer dans le commerce entre les Etats. En vertu de l'article 402(a)(4) de la Loi, un produit alimentaire est réputé «contaminé» si l'aliment a été «préparé, emballé ou conservé dans des conditions insalubres dans lesquelles il peut avoir été contaminé par des salissues ou dans lequel il peut avoir été rendu nuisible à la santé».

Un produit alimentaire est également considéré comme «contaminé» s'il contient ou contient une substance toxique ou délétère susceptible de le rendre nocif pour la santé. La Loi de 1938 et la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments récemment signée constituent aujourd'hui le principal moyen par lequel le gouvernement fédéral applique les normes de sécurité des aliments.

Le chapitre III de La loi traite des actes interdits, soumettant les contrevenants à la fois à la responsabilité civile et pénale. Les dispositions relatives aux sanctions pénales sont claires:

Les infractions criminelles comprennent la falsification ou le mauvais étiquetage d'un aliment, d'un médicament ou d'un appareil, et la mise dans le commerce entre les Etats d'un aliment, d'une médicament ou d'un appareil contaminé ou mal étiqueté. Toute personne qui commet un acte interdit enfreint le FDCA. Une personne qui commet un acte interdit «avec l'intention de frauder ou d'induire en erreur» est coupable d'un crime passible d'années de prison et de millions en amendes ou les deux.

Une condamnation pour délit en vertu du FDCA, contrairement à une condamnation pour crime, ne nécessite pas de preuve d'intention frauduleuse, ni même de conduite consciente ou délibérée. Au contraire, une personne peut être condamnée si elle occupait un poste de responsabilité ou d'autorité dans une entreprise tel qu'elle aurait pu empêcher la non-conformité. Les condamnations en vertu des dispositions sur les délits sont passibles d'une peine maximale d'un an ou d'une amende maximale de 250 000 dollars, ou les deux.

Le jargon juridique mis à part, si vous êtes un producteur d’aliments et que vous fabriquez et vendez sciemment ou non des aliments contaminés, vous pouvez (et devriez) faire face à des amendes et à des peines de prison.

Last but not the least, on apprend, «Pénurie de lait pour bébé aux États-Unis: Joe Biden instaure un pont aérien pour résoudre la crise». Bien entendu, la crise économique liée à l'Ukraine a bon dos, ici c'est surtout une entreprise qui n'a pas bien fait son job et cela a permis aux bactéries de le faire à sa place ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

Le vrai scandale des produits de la marque Kinder (Ferrero) n'est-il pas dans la très forte augmentation du nombre de cas de salmonellose entre le 8 avril et le 18 mai 2022 ?

L'objet de l'article est de monter la différence du nombre de cas entre le premier rapport de l'EFSA et de l'ECDC du 8 avril et celui du 18 mai 2022.

Le premier rapport de l'EFSA et de l'ECDC du 12 avril 20022, Multi-country outbreak of monophasic Salmonella Typhimurium sequence type (ST) 34 linked to chocolate products 12 April 2022, a rapporté150 cas.

Nombre de cas confirmés et probables à Salmonella Typhimurium monophasique et proportion d'hospitalisations par pays au 8 avril 2022.

Nombre de cas confirmés et probables à Salmonella Typhimurium monophasique et proportion d'hospitalisations par pays au18 mai 2022.
Le scandale en dehors d'autres aspects déjà vus, comme des questions sans réponse dans un précédent article, n'est-il pas aussi là !

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira aussi Scandale alimentaire : Ferrero, un mea-culpa tardif ? 

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Doses de référence pour les allergènes, selon un avis du Comité scientifique de l'AFSCA

«Doses de référence pour les allergènes (mise à jour de l’avis SciCom 24-2017)», source Comité scientifique de l’AFSCA, 30 pages.

Résumé

Contexte et termes de référence
En l'absence de seuils de notification ou de doses de référence légales pour les allergènes alimentaires, le Comité scientifique a été sollicité en 2017 pour donner son avis sur les doses de référence à utiliser dans le cadre du contrôle de l'étiquetage des allergènes. Depuis lors, des données cliniques supplémentaires et de nouvelles informations sont devenues disponibles. En conséquence, le Comité scientifique a décidé, de sa propre initiative, de mettre à jour les doses de référence qu'il a proposé pour les allergènes en 2017. Il s'agit des doses de référence pour les allergènes des crustacés, des œufs, du poisson, des arachides, du soja, du lait, du céleri, de la moutarde, des graines de sésame, du lupin, des mollusques et de certains fruits à coque, listés dans le règlement (UE) n°1169/2011.

Méthode
L’avis se fonde sur des données issues de la littérature scientifique et sur les opinions d’experts.

Conclusions et Recommandations
Le Comité scientifique recommande d'appliquer les doses de référence (RDs) recommandées par la FAO/WHO. Les RDs ont été déterminées par un groupe consultatif FAO/WHO d'experts pour huit allergènes considérés comme prioritaires d'un point de vue mondial. Il s'agit des céréales contenant du gluten (par ex. le blé, le seigle, l'orge et les espèces apparentées), des crustacés, des œufs, du poisson, du lait, des arachides, du sésame et de certains fruits à coque (amandes, noix de cajou, noisettes, pécan, pistache et noix de Grenoble). Pour les autres allergènes dont l'étiquetage est obligatoire en vertu du Règlement (UE) n°1169/2011, le Comité suit la même approche que le groupe consultatif FAO/WHO pour établir une RD, à savoir :
(1) la sélection de la dose déclenchante moyenne la plus faible qui provoque théoriquement une réaction chez 5% de la population allergique ou la valeur ED05,
(2) l’arrondi de la valeur ED05 à un chiffre significatif, et
(3) le regroupement des valeurs ED05 en une seule RD pour les aliments dont les valeurs ED05 sont très proches, avec si nécessaire un nouvel arrondi vers le bas.

Les doses de référence suivantes sont proposées par le Comité scientifique pour l’évaluation du risque :
Afin d’évaluer le risque de la présence d’un allergène dans un produit alimentaire pour une personne sensible, la valeur obtenue en multipliant la concentration détectée d’allergène par la taille de la portion est dans la pratique généralement comparée à la dose de référence. En ce qui concerne les céréales contenant du gluten, il est noté qu'il faut faire la distinction entre l'allergie aux céréales et l'intolérance au gluten. Conformément au Règlement d'exécution (UE) n°828/2014, les mentions «sans gluten» et «très faible teneur en gluten» peuvent être apposées sur des produits dont les teneurs maximales en gluten sont respectivement de 20 mg/kg et 100 mg/kg. Toutefois, le Règlement (UE) n°1169/2011 impose toujours l'étiquetage des céréales contenant du gluten lorsqu'elles sont utilisées comme ingrédient du produit. Afin de protéger les consommateurs allergiques à ces céréales, le Comité propose d'appliquer la dose de référence pour l'évaluation des risques.

Les informations fournies dans le présent avis s’inscrivent dans le cadre de la maîtrise du risque susceptible de se poser suite à la présence d'allergènes dans les denrées alimentaires. Indépendamment du contrôle de la présence potentielle d’allergènes non spécifiés sur l’étiquette, les RDs proposées ne concernent en principe pas les allergènes qui ont été ajoutés à titre d'ingrédients dans des produits alimentaires, vu que ces allergènes font partie de la recette du produit et que la législation impose leur indication sur les étiquettes. Les RDs proposées ne doivent pas être utilisées comme base pour affirmer qu’un produit est «exempt» d’un allergène spécifique. En outre, un système proactif de gestion des allergènes devrait réduire au minimum l’utilisation de l’étiquetage de précaution en cas de présence sporadique potentielle d’un allergène via contamination croisée. L’utilisation d’un tel étiquetage devrait toujours être liée à un risque réel basé sur le processus de fabrication appliqué et décrit dans le contexte du système HACCP ou ‘Hazard Analysis and Critical Control Points’.

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