mardi 27 septembre 2022

Listeria : Trois décès et 66 cas en Italie avec des saucisses de volaille contaminées. Wudy Aia parmi les marques impliquées

Mise à jour du 28 septembre
Il m'a été communiqué que le nombre de personnes impliquées dans cette épidémie est de trois décès et 66 cas. Le reste de l'article demeure inchangé.

«Listeria : trois décès et 66 cas en Italie avec des saucisses contaminées. Wudy Aia parmi les marques impliquées», source article de Giulia Crepaldi du 26 septembre 2022 paru dans il fatto alimentare

Trois décès et au moins 66 personnes atteintes : c'est le bilan d'une épidémie de listériose qui a touché plusieurs régions italiennes ces derniers mois. La cause ? La consommation de saucisses de Francfort à base de viande de volaille crue produites dans une usine de Veronese et vendues sous différentes marques, parmi lesquelles se distingue Wudy Aia. L’information, qu'il fatto alimentare a pu consulter, a été diffusée par le réseau d'alerte rapide européen (RASFF) dans un rapport de 72 pages. Mais pour arriver à découvrir «le coupable», la route a été longue et tortueuse, et a également impliqué un fromage innocent, injustement accusé pendant des semaines d'être à l'origine de l'épidémie.

Tout a commencé le 2 août, lorsque le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de la Commission européenne a reçu une notification par l'Italie d'un foyer de cas à Listeria monocytogenes souche ST 155, qui comptait déjà 29 cas et deux décès, principalement répartis entre la Lombardie et l'Émilie Romagne. Les enquêtes des autorités sanitaires régionales se concentrent alors sur le fromage Asiago Pressato, qui servait également à préparer des salades de riz.
Les produits ont été distribués dans près de 34 pays -aa.

En peu de temps, en croisant les données avec les échantillons stockés dans la base de données génomique nationale de Listeria monocytogenes de l'Institut supérieur de la santé, les cas constatés de 2020 s'élèvent à 33, répartis dans neuf régions italiennes. Pendant ce temps, les investigations se poursuivent à la recherche des marques de fromages contaminées, mais les analyses des autorités sanitaires continuent de s'avérer négatives.

Nous arrivons donc au 12 septembre, lorsque, après presque un mois sans mise à jour sur les causes de l'épidémie, des saucisses de Francfort font pour la première fois leur apparition. Le ministère de la Santé informe la Commission européenne que, alors que les cas confirmés sont passés à 61, les emballages intacts de deux lots de saucisses de Francfort Töbias d'Eurospin ont été retrouvés au domicile d'un patient, contaminés par la même souche de Listeria que l'épidémie. Il s'agit du lot 1810919 avec durée minimale de conservation 17/09/2022 et du lot 1785417 avec une DDM au 03/09/2022. De ce dernier lot, par coïncidence, il fatto Alimentare avait publié le rappel en raison de la présence de Listeria dès le 22 août (désormais retiré du site du ministère pour dépassement de la DDM), puis suivi du second lot.
Le nombre de cas selon la notification au RASFF indique 66 cas - aa.

Une inspection dans l'usine du producteur de würstel, Agricola Tre Valli Soc. Coop., a révélé la présence d'une contamination environnementale. À ce stade, le retrait préventif de tous les produits commercialisés jusqu'au 12 septembre sous différentes marques, en plus des Töbias d'Eurospin précités : Golo, Wurs, Pavo, Salchichia, AV5, Salumeo de chez Lidl et, last but not least, Wudy Aia, dont l'implication avait déjà été révélée par la chaîne de supermarchés Unes, suivie plus tard par Bennet e Prix. L'entreprise de fabrication a également publié un avis aux consommateurs rappelant que les saucisses avec une DDM du 20/09/2022 au 05/12/2022 et la marque d'identification IT 04 M CE peuvent être contaminées et ne doivent donc être consommées qu'après une cuisson soignée. Malgré cela, au moment de la rédaction de cet article, la notification au RASFF de l’UE cite toujours le «fromage» comme produit impliqué dans l'alerte. Voir l'image ci-contre.

Le 23 septembre, le ministère de la Santé a également décidé de publier un long communiqué de presse dans lequel il informe enfin de l'existence de l'épidémie de listériose et qu'une corrélation a été trouvée entre certains cas cliniques et la présence de la souche ST 155 dans la viande. saucisses de Francfort à base de volailles produites par Agricola Tre Valli, également confirmées par des prélèvements dans l'usine de production. Ce qui manque cependant dans le communiqué, c'est une liste exhaustive des marques concernées par la contamination. Le ministère, en revanche, laisse la balle entre les mains des consommateurs, qui devront scanner les étiquettes des saucisses à la recherche de la marque d'identification de l'établissement, pour savoir si l'emballage présent dans le réfrigérateur de la maison est un risque.

La ferme Tre Valli dans un communiqué de presse arrivé à la rédaction nie catégoriquement qu'il existe des preuves technico-scientifiques qui pourraient conduire à corréler les cas de décès dus à la listériose et les saucisses produites par Agricola Tre Valli. «La société coopérative a activé une procédure de retrait volontaire en accord avec les autorités compétentes avec un avis d'information relatif à l'utilisation correcte de l'aliment exclusivement à titre de précaution, comme le stockage incorrect du produit et le non-respect des les modes de cuisson indiqués sur l'étiquetage pourraient rendre les aliments impropres à la consommation d'un point de vue microbiologique.»

Commentaire
En ce qui concerne le fromage injustement mis en cause, il faut noter que l’AFSCA de Belgique informe le 23 septembre du rappel différents produits à base de fromage Asiago Pressato et de saucisses de poulet des marques AIA Wudy et Pavo en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes.

On voit dans cette triste affaire qu’il semble difficile de changer de version, le fromage est le coupable, alors que les éléments de preuves sont retrouvés dans des produits de charcuterie. Mais quest-ce que c’est que ce mic mac européen et que dire de la coopération entre les Etats membres ? Chacun continue de croire à un scénario et la version n’évolue pas !

Autre point, chez nous, en France, des produits italiens de charcuterie ont fait l’objet d’un rappel le 23 septembre, saucisse de Francfort de la marque Pavo et différents libellés de saucisses de marque Wudy Wurstel. Bonne nouvelle, contrairement à la Belgique, il n’est pas fait mention du fromage.

A noter, cinq rappels en Allemagne le 26 septembre.

Complément
Au 27 septembre, le RASFF de l'UE continue de parler de fromage ...

Complément du 28 septembre
On lira l’article de Joe Whitworth dans Food Safety News, «Poultry sausages linked to deadly Listeria outbreak in Italy» ou Des saucisses de volaille liées à une épidémie mortelle à Listeria en Italie.

lundi 26 septembre 2022

La centrale nucléaire de Fessenheim a été tuée deux fois !

Mise à jour du 27 septembre 2022
Sénateur LR et vice-président de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication, Stéphane Piednoir est membre du groupe d'Études «Énergie» au Sénat et membre de l'Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST). À ce titre, il est l'auteur de deux importants rapports, l'un sur les scénarios technologiques permettant l'arrêt de commercialisation des véhicules thermiques en 2040 (2018), l'autre sur le nucléaire du futur et les conséquences de l'abandon du projet de réacteur de 4e génération «Astrid» (2021).
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour le sénateur LR du Maine-et-Loire, depuis l'alliance entre le PS et les Verts en 1997, Lionel Jospin, puis surtout François Hollande et Emmanuel Macron, sont responsables d'un affaiblissement délibéré du nucléaire en France. Et nos concitoyens vont en subir les conséquences.

L’article est disponible en intégralité. 

Acérola : attention aux risques d’allergie

Voici que l’Institut Pasteur prend le relai de l’Anses et de la direction générale de la Santé, mais c’est pour la bonne cause, notre santé, notre plus grand bien.

«Acérola : attention aux risques d’allergie», source communiqué de l’Institut Pasteur du 26 septembre.

L’acérola est un fruit tropical vendu en parapharmacie pour sa teneur en vitamine C et en antioxydants. Mais il contiendrait aussi des composés allergisants, comparables à ceux présents dans certains pollens et fruits à coque. Des composés qui peuvent se retrouver dans les jus et certains compléments alimentaires issus de ce fruit.

L’acérola, ou cerise des Barbades, est un fruit tropical endémique d’Amérique du Sud, également cultivé aux Antilles et à la Réunion. Le fruit se conserve mal, c’est pour cela qu’il n’est pas exporté, et n’est consommé en tant que fruit frais que dans le pays de production. De fait, l’acérola est principalement exploitée pour sa grande richesse en vitamine C (20 à 30 fois plus qu’une orange), ainsi que pour sa teneur en antioxydants. Sous nos latitudes, on la consomme donc sous forme de jus ou de compléments alimentaires riches en vitamine C (présentés sous forme de poudre ou de comprimés). Elle est conseillée, en parapharmacie, pour les effets bénéfiques connus liés à la vitamine C (anti-fatigue, renforcement des défenses naturelles, ...).

En mai 2022, une étude concernant l’acérola a été publiée dans la Revue Française d’Allergologie. L’équipe de Pascal Poncet, chercheur en allergologie à l’Institut Pasteur, a collaboré avec des cliniciens allergologues de l’APHP (Hôpital Armand Trousseau, Paris) et des biologistes. Ils ont montré que le fruit frais (importé de la Réunion), le jus commercial, et une poudre d’acérola commercialisée en parapharmacie, contiennent une molécule de la famille des protéines de transfert lipidique (LTP en anglais pour Lipid Transfer Protein). Les LTP sont des allergènes puissants, que l’on retrouve dans différents aliments tels que l’arachide, les fruits à coque, certains fruits dont la pêche ou la pomme, et dans certains pollens comme ceux du platane ou de l’olivier. Dans ces différentes espèces végétales, les LTP se ressemblent fortement. Par conséquent, chez les personnes allergiques aux LTP, ingérer de l’acérola peut provoquer des symptômes allergiques sévères. Les comprimés d’acérola, vendus pour leur richesse en vitamine C, ne semblent pas contenir de LTP allergéniques du fait des procédés de fabrication. Attention aux jus et à la poudre !

La Suisse refuse d'interdire l'élevage intensif

Le journal La France Agricole indiquait que «Les Suisses voteront le dimanche 25 septembre 2022 pour se prononcer sur l'interdiction de l'élevage intensif dans ce pays encore très rural et déjà doté de lois parmi les plus strictes au monde en matière de bien-être animal.»

Les organisations de défense des animaux à l'origine de l'initiative veulent inscrire dans la Constitution la dignité des animaux d'élevage. Leur proposition éradiquerait essentiellement tout élevage industriel.

On connaît désormais le résultat, «Élevage intensif: pas de durcissement de la loi en matière de bien-être animal», selon Swissinfo du 26 septembre 2022.

Le peuple suisse a refusé dimanche l’initiative sur l’élevage intensif qui voulait inscrire la protection de la dignité des animaux dans la Constitution helvétique. La majorité des citoyens et citoyennes a considéré que la législation actuelle était déjà suffisamment stricte.

Le peuple a rejeté dimanche l'initiative populaire «Non à l'élevage intensif» par 62,9% des voix. Seul le canton de Bâle-Ville a dit «oui» à ce durcissement des règles.

En Suisse romande, le refus a été particulièrement net en Valais, avec 76,1%, à Fribourg (72,9%) et dans le Jura (72,4%). Vaud (65,6%) et Neuchâtel (63,9%) ont été un peu moins sévères. Le Tessin rejette également l'initiative, à près de deux contre trois.

Appenzell Rhodes-Intérieures est le champion du «non» avec 78,4% des voix, suivi d'Obwald avec 76,3% et de Schwyz avec 74,9%. Berne a aussi refusé par 61,5%. Le texte a fait de meilleurs scores dans les zones urbaines. Au total, environ 1,8 million de personnes ont refusé l'initiative. Le camp du «oui» a lui réuni un peu plus d'un million de votes.

En rejetant l’initiative contre l’élevage intensif ce dimanche, les Suisses ont une nouvelle fois exprimé leur attachement à une agriculture nationale forte. Mais les milieux agricoles ne pourront pas balayer d’un simple revers de la main le débat grandissant sur l’impact climatique des aliments.

Les agriculteurs et agricultrices suisses peuvent souffler. Du moins, celles et ceux, largement majoritaires, qui s’opposaient à l’interdiction de l’élevage intensif. Même si la campagne a été un peu moins émotionnelle et agitée que celle de l’an dernier sur l’interdiction des pesticides de synthèse, cette votation avait un air de déjà-vu.

Le texte, soutenu par des associations antispécistes et de défense des animaux, voulait inscrire dans la Constitution suisse la protection de la dignité des animaux de rente et l’interdiction de l’élevage intensif. Il prévoyait aussi que, d’ici 25 ans, les exigences en matière de bien-être du bétail et de la volaille atteignent au moins les standards 2018 du label Bio Suisse. Ces critères auraient également été valables pour les importations d’animaux et de produits d’origine animale.

Sur Twitter, le comité d'initiative déplore avoir manqué une opportunité, mais assure vouloir se «battre pour une Suisse sans élevage intensif».

Commentaire
Comme souvent des habitants des grandes villes (des bobos ou des écolos ou bien les deux ?) comme à Bâle, mais hélas aussi en France, s’opposent à ce que font les agriculteurs. C’est sûr, ‘ils’ doivent mieux savoir ...

France : La police sanitaire recrute, engagez-vous !

Il ne s’agit pas de la même procédure que pour devenir enseignant ou job
s dating mais ça y ressemble. Le blog avait parlé de cette police sanitaire en mai 2022, mais cela est en passe de devenir une réalité, attendons tout de même 2023 …

Une consultante, amie du blog, m’a fait parvenir cette information issue de son école,
«Le recrutement est express et on a vraiment l'impression qu'il y a urgence de créer cette police sanitaire. Est ce que ces personnes vont remplacer les techniciens actuels, qui basculeraient vers la DGAL? Affaire à suivre …»

Comme vous avez pu le voir dans la flash info DGER (Direction générale de l'enseignement et de la recherche), et parce que vos établissements proposent un diplôme d'intérêt particulier par rapport au recrutement de techniciens principaux vétérinaire et alimentaire - domaine sécurité sanitaire des aliments, je me permets de vous transmettre les supports de cette campagne de recrutement en pièce jointe, ainsi que vous demander spécifiquement de relayer vers vos anciens apprenants.

Les diplômés titulaires des diplômes suivants possèdent les compétences visées par ce concours et devraient être particulièrement encouragés à postuler, même si d'autres profils ne sont pas à exclure : BTSA sciences et technologie des aliments, BTSA Anabiotec, BTS Bioqualité (ou ex Qualité dans les industries alimentaires et les bioindustries), DUT génie biologique option industries alimentaires et biologiques, DUT génie biologique option analyses biologiques et biochimiques, licences professionnelles dans le domaine des industries agroalimentaire, qualité et analyses.

Ce concours exceptionnel est destiné à pourvoir des postes dans le domaine de la «Sécurité Sanitaire des Aliments» dans le cadre de la police sanitaire unique qui se mettra en place en 2023 sous l'égide du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Les missions principales des agents recrutés par ce concours seront l'inspection et le contrôle de terrain, à tous les stades de la chaîne alimentaire, depuis la production primaire et jusqu'à la transformation, entreposage et commercialisation, et l'exportation.

Attention les délais très courts pour l'inscription à ce concours exceptionnel. Les inscriptions sont ouvertes du 15 septembre au 15 octobre 2022.

Pour en savoir plus sur ce concours, voir cette note de service du ministère de l’Agriculture, «Concours et examen professionnel pour le recrutement de techniciens supérieurs (dans le grade de technicien principal) dans le domaine de la sécurité sanitaire et alimentaire ouverts au titre de la session 2022.» Le terme ‘police sanitaire’ est absent de cette note, étonnant, non ?

Voici en complément une copie de ce que reçoivent certaines écoles,
Concours exceptionnel techniciens principaux spécialité «Vétérinaire et Alimentaire»
Le ministère de l'Agriculture ouvre un concours exceptionnel pour le recrutement de techniciens principaux spécialité «Vétérinaire et Alimentaire» destiné à pourvoir des postes dans le domaine de la «Sécurité Sanitaire des Aliments». Les missions principales seront l'inspection et le contrôle de terrain,  à tous les stades de la chaîne alimentaire, depuis la production primaire et jusqu'à la transformation, entreposage et commercialisation, et l'exportation.
Les délais l'inscription à ce concours exceptionnel sont très courts : du 15 septembre au 15 octobre 2022.
Il est important d'assurer une large diffusion de ces informations, en particulier auprès des récents diplômés de BTSA et de licence pro, ainsi qu'aux associations d'anciens élèves.

Affaire à suivre, comme l'on dit ...

NB : Sur le bas de l’image, en haut, à droite, on peut lire la phrase suivante, «Ils donneront à n'importe qui un badge». C’est donc de l’humour, bienvenue dans la police sanitaire !
Complément
Ce recrutement va-t-il inverser la tendance de baisse des inspections observées depuis des années ? Les détails se sont arrêtés au grade sans oser parler salaire. Cela rebutera certains candidats.

Détermination quantitative de Campylobacter sur des poulets de chair le long de 22 chaînes de transformation au Royaume-Uni

Je n’ai malheureusement accès qu’au résumé, mais cette étude très intéressante a été publiée dans le Journal of Food Protection, «Quantitative Determination Of Campylobacter On Broilers Along 22 UK Processing Lines, To Identify Potential Process Control Points and Cross-contamination From Colonized To Uncolonized Flocks.» ou Détermination quantitative de Campylobacter sur des poulets de chair le long de 22 chaînes de transformation au Royaume-Uni, afin d’identifier les points potentiels à maîtriser et la contamination croisée de troupeaux colonisés vers des troupeaux non colonisés.

Résumé
Dans le cadre d'un programme visant à réduire le nombre de Campylobacter, un pathogène humain, sur des poulets vendus au détail, vingt-deux chaînes de transformation de poulets de chair, représentant plus de 90% de la production du Royaume-Uni, ont été caractérisées en dénombrant Campylobacter sur les peaux du cou poolées après les étapes de transformation, saignée, échaudage, plumage, éviscération, enlèvement des matières végétales, lavage intérieur-extérieur et refroidissement à l'air (ou réssuyage). Seize des chaînes de transformation étudiées ont montré des réductions significatives (p < 0,05) du nombre de Campylobacter en raison de l'échaudage des carcasses. Cependant, dans toutes ces lignées, l'étape de plumage suivante a provoqué une augmentation significative de la contamination par Campylobacter qui a effectivement annulé les réductions causées par l'échaudage. Sur quatre lignes de transformation, le refroidissement primaire a également entraîné une réduction significative du nombre de Campylobacter. Sur trois lignes, il y avait un bénéfice microbiologique significatif du lavage intérieur-extérieur (I/E). Les étapes où les nombres de Campylobacter ont été réduits nécessitent des investigations supplémentaires pour déterminer les mécanismes spécifiques responsables afin que les réductions de pathogènes observées puissent être optimisées et plus largement mises en œuvre. Le transfert de jusqu'à 4 log UFC de Campylobacter par gramme de peau du cou d'un troupeau colonisé vers le troupeau non colonisé suivant a été observé. La contamination croisée était substantielle et toujours détectable après que 5 000 carcasses d'un troupeau non colonisé aient été transformées. Les nombres de Campylobacter récupérés dans les troupeaux non colonisés étaient les plus élevés sur le premier des oiseaux non colonisés à passer le long de la ligne et, en général, les nombres diminuaient à mesure que davantage d'oiseaux non colonisés étaient transformés. Les prélèvements de l'air ont récupéré de faibles nombrement aux différentes étapes de transformation surveillées, indiquant que la transmission aéroprtée était peu probable d’être le méchanisme primaire de transfert opérant dans la contamination croisée entre les troupeaux.

dimanche 25 septembre 2022

Témoignage fort de parents des victimes des pizzas Buitoni

Témoignage fort dans l’affaire Buitoni Nestlé sur France info du 25 septembre, «On les laisse empoisonner et tuer des gens, personne ne réagit», dénonce le père d'une des deux victimes.

Au cœur du scandale sanitaire des pizzas Buitoni, suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres, certaines familles font part de leur colère face à la lenteur de la procédure pénale.

Yohan a vu sa vie bouleversée quand son fils Natan, huit ans, est mort en février après avoir mangé, en famille, une pizza Buitoni. Puis l'homme de 41 ans dit avoir pris comme un deuxième coup sur la tête suite à ce qu'il appelle «le silence indigne de la justice et de l'État»: une juge d'instruction n'a été nommée que trois mois après les faits. «On est en colère. J'ai appris le nom de la juge d'instruction dans les médias. Je n'ai jamais vu sa tête. Je n'ai jamais entendu le son de sa voix», souffle-t-il.

Malgré le mea culpa du patron de Nestlé France, propriétaire de Buitoni, en juillet, aucune mise en examen n'est encore intervenue. Yohan ne l'accepte pas : «Il faut qu'on les ait en face de nous, qu'ils voient nos visages, qu'ils voient l'état dans lequel beaucoup de familles sont. On les laisse empoisonner et tuer des gens. Personne ne réagit. Ce n'est pas considéré comme une situation prioritaire par l'État. C'est inquiétant.»

On sait que l’avocat des plaignants a demandé des «dommages et intérêts réclamés pour la famille de Yohan et 47 autres familles d'enfants victimes. 250 millions d'euros. «Bien peu», disent ces parents, au regard des 16 milliards de bénéfices net enregistrés par Nestlé en 2021.»

Dans un reportage sur BFMTV du 20 septembre, on apprend que l’avocat dont il est question, représente 45 familles sur 55.

Répondant seulement à une agence de presse financière suisse, la direction se défend d'avoir commis une faute lourde et explique avoir pris au plus vite la décision de retirer des rayons la totalité des produits suspectés. La semaine dernière, le géant de l'agroalimentaire a annoncé viser un redémarrage en novembre de son usine de Caudry, d'où sont sorties les pizzas contaminées. Sous réserve du feu vert des autorités. 

Source de l’image en haut à droite.

Origines et tendances de la salmonellose humaine en Europe, 2015-2019, selon une étude

Un article vient de paraître dans International Journal of Food Microbiology, «Sources and trends of human salmonellosis in Europe, 2015–2019: An analysis of outbreak data» (Origines et tendances de la salmonellose humaine en Europe, 2015-2019 : une analyse des données sur les épidémies). L’article est disponible en intégralité.

Faits saillants
- Les épidémies à Salmonella en Europe fournissent une image des sources les plus importantes au niveau de l'exposition.
- L'importance relative des différentes sources alimentaires par an, région européenne et sérotype est déterminée.
- Les œufs restent la source alimentaire la plus importante des épidémies de salmonellose en Europe.
- Les épidémies à Salmonella rapportées ont considérablement augmenté dans les pays d'Europe de l'Est.

Résumé
Salmonella reste une cause majeure d'épidémies d'origine alimentaire en Europe malgré la mise en œuvre de programmes de contrôle harmonisés. Les données sur les épidémies sont observées comme critères de santé publique et fournissent une image des sources les plus importantes de salmonellose humaine au niveau d'exposition. Pour prioriser les interventions, il est important de se tenir informé des sources et des tendances des éclosions de salmonellose. L'objectif de cette étude était de déterminer les principales sources alimentaires et les tendances récentes des épidémies à Salmonella en Europe. Les données sur les éclosions à Salmonella dans 34 pays européens entre 2015 et 2019 ont été obtenues auprès de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Pour l'analyse d'attribution des sources, les aliments impliqués ont été classés selon le système de classification du catalogue des zoonoses de l'EFSA. Un modèle d'attribution de source probabiliste établi a été appliqué à l'aide des informations sur les aliments impliqués, dans l'ensemble et par région et par sérotype. Pour évaluer les tendances significatives de l'occurrence des épidémies, dans l'ensemble et par région et par sérotype, des modèles de Poisson à effets mixtes ont été utilisés.

Dans l'ensemble, la principale source alimentaire d'épidémies de salmonellose était les œufs (33%, Intervalle de confiance [IC] à 95% : 31-36%), suivis de la viande de porc (7%, IC à 95% : 6-8%), et (général ) produits de viande (6%, IC à 95% : 5 à 8%). Alors que les œufs étaient la source alimentaire la plus importante dans toutes les régions, le porc était la deuxième source alimentaire la plus courante en Europe du Nord et de l'Ouest, et les produits de viande (en général) en Europe de l'Est et du Sud. Les épidémies causées par S. Enteritidis (SE) et d'autres sérotypes connus (autres que SE et S. Typhimurium et son variant monophasique [STM]) ont été, respectivement), principalement attribués aux œufs (37%, IC à 95% : 34-41% et 17%, IC à 95% : 11 à 25%, tandis que les épidémies causées par STM étaient principalement attribuées à de la viande de porc (34%, IC à 95% : 27 à 42%). Dans l'ensemble, il y a eu une augmentation significative du nombre d'épidémies signalées entre 2015 et 2019, de 5% en moyenne par an (rapport de taux d'incidence [IRR] : 1,05, intervalle de confiance [IC] à 95% : 1,01-1,09). Cela s'explique par une augmentation significative du nombre d'épidémies en Europe de l'Est, en particulier celles causées par SE (IRR : 1,15, IC à 95% : 1,09-1,22), tandis qu'en Europe du Nord et du Sud, les épidémies causées par SE ont considérablement diminué de 2015 à 2019. (respectivement, IRR: 0,72, IC à 95% : 0,61-0,85 ; IRR: 0,70, IC à 95% : 0,62-0,79). Des différences régionales, temporelles et associées au sérotype dans les contributions relatives des différentes sources ont également été observées.

Conclusion
Sur la base des données sur les éclosions, la source la plus importante de salmonellose humaine en Europe de 2015 à 2019 était les œufs, suivis de la viande de porc. Des différences régionales, temporelles et associées au sérotype dans les contributions relatives des différentes sources ont également été observées. Des preuves que les épidémies de salmonellose ont augmenté dans les pays d'Europe de l'Est au cours de la période d'étude, en particulier celles causées par S. Enteritidis, ont également été fournies. Étant donné que les épidémies ne représentent qu'un aspect spécifique, bien qu'important, de l'épidémiologie de la salmonellose, les comparaisons de ces résultats avec ceux basés sur l'attribution à l’origine des cas sporadiques en différents points de la chaîne de transmission fourniraient une image complète de l'origine de la salmonellose humaine.

Commentaire
Les auteurs de l’article ont raison, «Salmonella reste une cause majeure d'épidémies d'origine alimentaire en Europe malgré la mise en œuvre de programmes de contrôle harmonisés.» 
Mais pourquoi ne disent-ils pas ou ne dénoncent-ils pas cette hypcrysie qui consiste à dire que les contrôles harmonisés sur le papier ne le sont pas dans la réalité. Et, si jamais un Etat membre tente de contrôler un peu plus sytématiquement les produits d’un autre Etat membre vis-à-vis de Salmonella, la Commission européenne lui tombe rapidement dessus en le menaçant ...

Japon : des scientifiques trouvent un grand écart dans les estimations d'Anisakis et les statistiques officielles

«Japon : des scientifiques trouvent un grand écart dans les estimations d'Anisakis et les statistiques officielles», source article de Joe Whitworth paru le 24 septembre 2022 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont estimé que le Japon comptait environ 20 000 cas d’anisakidose chaque année en 2018 et 2019. Ces chiffres sont bien supérieurs aux données officielles.

L'anisakidose est une maladie parasitaire causée par des larves d’Anisakidae. La transmission se produit lorsque des larves infectieuses sont ingérées à partir de poissons ou de calmars consommés crus ou insuffisamment cuits. Les Japonais consomment de grandes quantités de fruits de mer et il est courant d'avoir des fruits de mer crus, comme des sushis et des sashimis.

Pour l'anisakidose, il existe une grande différence entre les statistiques d'intoxication alimentaire du ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales et l'incidence réelle, ont déclaré les chercheurs.

À l'aide d'une base de données des réclamations d'assurance maladie de 2018 à 2019, les scientifiques ont estimé l'incidence annuelle moyenne de l'anisakidose au Japon à 19 737 cas. La base de données couvre plus de 8,4 millions de personnes par an, soit environ 6% de la population totale du Japon.

Le nombre de patients enregistrés dans la base de données était de 991 en 2018 et de 766 en 2019, a constaté l'étude publiée dans la revue du CDC, Emerging Infectious Diseases.

Les chercheurs ont estimé que le nombre personnes atteintes d'anisakidose au Japon était de 21 511 en 2018 et de 17 962 en 2019. Le nombre de patients enregistrés dans les statistiques d'intoxication alimentaire au cours de la même période était considérablement inférieur à 478 en 2018 et 336 en 2019.

Plus d'attention sur l'infection à Anisakis
Le gouvernement du Japon a demandé aux établissements locaux tels que les restaurants et les poissonniers ainsi qu'aux consommateurs de congeler les fruits de mer à -20°C pendant au moins 24 heures avant de les consommer crus ou d'enlever les larves d’Anisakidae pendant la cuisson.

Le ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être du Japon fournit des statistiques sur les intoxications alimentaires avec des informations sur les espèces de poissons signalées par les patients et les procédures de préparation associées aux infections pour aider les consommateurs et les poissonniers à éviter l'anisakidose.

Les scientifiques ont également obtenu 189 larves de vers d’Anisakis isolés de 181 patients atteints d'anisakidose dans 30 des 47 préfectures du Japon en 2018 et 2019. Ils ont identifié 168 larves d'Anisakis simplex sensu stricto, 10 larves d'Anisakis pegreffii et 11 larves de Pseudoterranova azarasi.

Au Japon, les parasites Anisakis simplex sont responsables de l'incidence la plus élevée, tandis que les parasites Anisakis pegreffii sont la principale cause en Europe et en Corée du Sud.

Les symptômes de l'anisakidose sont des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une distension abdominale, de la diarrhée, du sang et du mucus dans les selles et une légère fièvre. Des réactions allergiques accompagnées d'éruptions cutanées et de démangeaisons, ainsi que d'anaphylaxie, peuvent également survenir. Le traitement peut nécessiter l'ablation chirurgicale du ver.

Selon l’Anses, dans les recommandations aux opérateurs, il est rapporté, «La cuisson (60°C à cœur) et la congélation telle que décrite dans le règlement (CE) n°853/2004 du 29 avril 2004, dans des conditions de temps et températures précises (- 20°C en tous points du produit pendant au moins 24 heures), sont les traitements les plus efficaces pour tuer les larves d’Anisakis et Pseudoterranova

Les recommandations aux consommateurs sont :

L’inactivation des larves d’Anisakidae est assurée par :
- une congélation pendant sept jours dans un congélateur domestique,
- une cuisson à cœur (un minute minimum à 60°C à cœur). Une cuisson rose à l’arête est insuffisante pour inactiver les larves potentiellement présentes.
Une éviscération rapide du poisson pêché ou acheté entier est conseillée. La découpe en tranches fines (carpaccio) plutôt qu’en tranches épaisses ou en cubes permet souvent de détecter la présence de parasite. Une larve d’Anisakis coupée en deux morceaux reste capable de pénétrer dans la paroi du tube digestif. Il n’existe pas de mesure permettant d’éviter le risque allergique, seule l’éviction est recommandée en cas d’allergie.

Nouvelle Opération Alimentation Vacances dans le Val d'Oise : Plus de 250 kg de viande jetés après un contrôle sanitaire dans un marché de Garges-les-Gonesse

Il doit s’agir du marché de la gare (marché de Saint-Just) de Garges-les-Gonesse, qui a lieu le jeudi et le dimanche matin.

En effet, dans le «Val-d'Oise. Plus de 250 kg de viande jetés après un contrôle sanitaire sur le marché de Garges-lès-Gonesse», source la gazette du Val d’Oise du 23 septembre.

Les inspecteurs de la direction de la protection de la population du Val-d'Oise multiplient les contrôles sur les marchés et dans les restaurants ces derniers mois.

Plus de 250 kg de viande avariée à la poubelle. C’est le bilan d’une nouvelle opération de contrôle sanitaire menée sur les marchés du Val-d’Oise, jeudi 22 septembre 2022, sous l’autorité du préfet du Val-d’Oise, Philippe Court.

Vers 9h15, vingt-deux agents de la Direction départementale de la protection de la population du Val-d’Oise (Ddpp 95), accompagnés de fonctionnaires de la police aux frontières et du commissariat de Sarcelles, ont investi le marché de Garges-lès-Gonesse  l’un des plus grands du département.

Les inspecteurs de la Ddpp ont rapidement relevé plusieurs infractions sur le stand d’un boucher. Des viandes conservées ayant été retrouvées largement au-dessus des températures réglementaires, dont un poulet à 19°C soit quinze degrés de plus que la température maximale autorisée. La viande a aussitôt dû être jetée par le commerçant.

Saisie de 250 médicaments
Au final, sur les 45 contrôles effectués, 23 avertissements ont été remis aux commerçants. Plus de dix procès-verbaux ont également été dressés dont un pour exercice illégal de la pharmacie à la suite de 250 médicaments sur un stand. Les contrôles ont également mené au retrait de 100 jouets présentant des risques pour les enfants, indique la préfecture.

Depuis cinq mois, les contrôles de la Ddpp se multiplient sur les marchés et dans les restaurants menant à la fermeture de plusieurs établissements pour des manquements aux règles d’hygiène.

En juillet dernier, près de 400 kg de viande avaient dû être jetés par des commerçants après une opération de contrôle menée sur le marché de Sarcelles.

Selon le préfet du Val d’Oise, le bilan de l’opération sur 45 contrôles effectués :
- 23 avertissements
- 10 PV dont un pour exercice illégal de la pharmacie
Des saisies importantes :
- plus de 250kg de viande avariée,
⁃ plus de 250 médicaments
- Retrait de 100 jouets présentant des risques

Dans une précédente intervention, le blog vous avait proposé le 2 juillet cet article, Opération Alimentation Vacances dans le Val d'Oise. Citons aussi, trois fast-food de Saint-Ouen-l'Aumône fermés après une opération de contrôle sanitaire», selon la gazette du Val d’Oise.

Commentaire
Je pense qu'il n'y a pas que le préfet du Val d'oise qui réalise ce type d'opération, mais on entend moins les autres, dommage. A ma connaissance sur le plan de la sécurité sanitaire, il y a eu deux à trois opérations depuis juillet dans le Val d’Oise, des opérations coup de poing, ce n’est pas beaucoup au regard de ce qui vendu ou proposé régulièrement aux consommateurs fréquentant ce marché. Oui à des contrôles réguliers, des sanctions plus importantes car les opérations coup de poing ne représentent qu’une partie de ce que devrait être des contrôles.
Grâce au soit disant ‘bon’ ministre de l’agriculture, M. Le Foll, les inspections en sécurité des aliments, sont passées sous son ministère (était-il responble donc pas coupable ou bien on lui a forcé la main) de 2012 à 2016 :

2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000

Et on ne peut pas dire que cela s’est arrangé depuis, d’où ces opérations coup de poing,

2017 : 54 000
2018 : 57 500
2019 : 58 200
2020 : 41 600
2021 : 48 775

Il faut toujours savoir revenir aux faits !

NB : La photo en haut d'article est de la préfecture du Val d'Oise.