lundi 10 octobre 2022

De la présence d'ecstazy dans des vins français victimes d'une organisation criminelle

Apparemment les grands vins français sont la cible de personnes criminelles ...
Je relaie bien volontiers ce tweet de Joe Whitworth qui relate que «Plus tôt cette année, de la MDMA ou ecstasy cachée dans des bouteilles de champagne a été en quelque sorte vendue comme du champagne en Europe, empoisonnant 11 personnes et tuant 1 personne…

Pour en savoir plus,
- Voir le fil de la notification au RASFF,
Food Safety News a proposé deux articles.

L'affaire a rebondi avec ce communiqué de l'Australian Federal Police du 9 octobre qui signale «Deux arrestations, 300 kg de MDMA liquide cachés dans des bouteilles de Champagne saisies».

Il était une fois les pérégrinations de pancakes au chocolat entre la France, le RASFF et l’Italie, Listeria inside !

Ou comment l’UE ne fonctionne pas en matière de rappels de produits alimentaires ?
Le sous-titre aurait pu être, De la pseudo coopération entre les États membres de l’UE.

Je ne prendrai qu’un seul exemple pour illustrer le titre de court article.

- Le 22 septembre sont rappelés en France des pancakes chocolat suite à la mis en évidence de la présence de Listeria monocytogenes.
- Le 4 octobre 2022, la France notifie au RASFF de l’UE la présence de Listeria monocytogenes dans des pancakes au chocolat de France. La notification indique que le produit a été distribué en Italie.
- Le 10 octobre, le ministère de la Santé d’Italie informe du rappel de pancakes au chocolat pour cause de risque microbiologique. Listeria monocytogenes doit être un gros mot en Italie, donc on ne l’utilise pas avec les consommateurs. Ce n’est qu’en allant sur la fiche de rappel de l’importateur que l’on trouve la mention, «Non-conformité microbiologique : possible présence de Listeria monocytogenes».

Bilan de ce constat, pour la France, 12 jours entre le rappel en France et la notification au RASFF de l’UE, et six jours entre la notification au RASFF de l’UE par la France et la publication du rappel en Italie.

Et dire qu’il y en a qui croient encore aux intitulés au sein de l’UE, ainsi RASFF est sensé vouloir dire réseau d’alerte rapide, pouvez-vous répéter ? 

Question subsidiaire, et le consommateur, on s'en fout ?

Complément
Une version italienne revue par Roberto La Pira d'ill fatto alimentare est aussi disponible, Allerta in Francia per pancake con Listeria venduti anche in Italia. L’avviso arriva dopo 19 giorni.

Encore une Opération Alimentation Vacances dans le Val d'Oise : Deux restaurants fermés !

On se dit si tout le monde faisait comme le préfet du Val d’Oise, l’hygiène des restaurants se porterait mieux en France, c’est un avis personnel, mais jugez plutôt

Et voici donc le troisième article, issu du site Actu.fr du 6 octobre 2022, «Deux restaurants fermés à la suite de contrôles sanitaires à Cergy et L'Isle-Adam». Le préfet du Val-d'Oise a prononcé la fermeture administrative de deux restaurants de Cergy Port et de L'Isle-Adam pour des manquements aux règles d'hygiène.

Après la fermeture d’une boucherie à Gonesse à la suite de la découverte de 150 kg de viande avariée, ce sont deux restaurants du Val-d’Oise qui ont dû baisser leurs rideaux pour des raisons sanitaires, a annoncé la préfecture du Val-d’Oise ce jeudi 6 octobre 2022.

En début de semaine, des inspecteurs de la Direction départementale de la protection des populations du Val-d’Oise (Ddpp95) ont ainsi investi La Marina Café, située à Cergy-Port, et l’établissement Le Delhi, à L’Isle-Adam.

Propreté des lieux, conservation des aliments, date de péremption, traçabilité des produits… Les inspecteurs de la Ddpp n’ont rien laissé passer.

Saleté et tromperies sur les produits
Pour La Marina, ces derniers ont pointé du doigt des problèmes importants de saleté des locaux, de l’huile de la friteuse retrouvée noircie et cristallisée et des denrées alimentaires moisies. Ils ont également dénoncé des tromperies sur les produits et souligné que les tartares étaient fabriqués à partir de produits achetés congelés.

Pour Le Dehli, les inspecteurs ont fait état de locaux mal entretenus et sales, de l’entreposage de denrées dans des conditions favorisant les contaminations, et noté l’absence de justificatif de formation à l’hygiène des aliments des employés présents le jour du contrôle.

« Les mesures de fermeture seront levées dès que l’établissement sera de nouveau aux normes », précise la préfecture du Val-d’Oise.

«Préserver la santé publique et protéger les consommateurs»
Ces derniers cinq mois, les contrôles de la Direction départementale de la protection des populations du Val-d’Oise (Ddpp95) se multiplient sur les marchés et dans les restaurants. Si plusieurs établissements ont dû fermer, notamment à la suite d’intoxications alimentaires de clients, plus de 650 kg de viande ont dû être jetés par des commerçants après des opérations de contrôle menées sur les marchés de Sarcelles et de Garges-lès-Gonesse.

Puis intervient le bla bla bla habituel, 
«Ces contrôles visent à préserver la santé publique et protéger les consommateurs, notamment des intoxications alimentaires. Les services de l’État demeurent pleinement mobilisés sur le terrain, en multipliant ce type d’opérations, indique la préfecture du Val-d’Oise», souligne la préfecture du Val-d’Oise.

Commentaire
Comme indiqué précédemment, il s’agit d’opérations coup de poing, ce n’est pas beaucoup au regard de ce qui vendu ou proposé régulièrement aux consommateurs rfréquentant ces établissements. Oui à des contrôles réguliers, des sanctions plus importantes car les opérations coup de poing ne représentent qu’une partie de ce que devrait être des contrôles.

Je relate inlassablement l’état en France des inspections en sécurité des aliments,
2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000
2018 : 57 500
2019 : 58 200
2020 : 41 600
2021 : 48 775
Il faut toujours savoir revenir aux faits !

Dans un autre registre, un article très intéressant paru sur Food Safety News s’intéresse à la pénurie de main d’oeuvre et la sécurité des aliments dans les restaurants aux Etats-Unis, Understaffing restaurants and the risk of foodborne Illness (Les restaurants en sous-effectif et le risque de maladies d'origine alimentaire).
Fin septembre 2021, un sondage menée par la National Restaurant Association a montré que 78% des exploitants ont déclaré que leurs restaurants n'avaient pas suffisamment d'employés pour répondre à la demande des clients. 

Notez aussi par ailleurs que le personnel chargé des contrôles en sécurité des aliments en France est aussi en sous effectif ...

NB : Photo © Préfecture du Val-d’Oise.

Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2021 aux Etats-Unis

«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments. Données issues du Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire sur 10 sites aux Etats-Unis, 2016-2021», source MMWR du 7 octobre 2021.

Sommaire
Que sait-on déjà sur ce sujet ?
En 2020, le nombre d'infections signalées au Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire (FoodNet) a diminué par rapport à la moyenne signalée de 2016 à 2018. Les mesures liées à la pandémie ont probablement réduit l'occurrence de certaines infections et limité la détection d'autres.

Qu'apporte ce rapport ?
En 2021, le nombre d'infections signalées à FoodNet a diminué de 8% par rapport à la moyenne de 2016-2018, probablement en raison de la pandémie. La plupart des infections ont été causées par Campylobacter ou Salmonella ; les cinq sérotypes de Salmonella les plus courants sont restés prédominants. L'utilisation de tests de diagnostic indépendants de la culture a augmenté.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?
Des efforts considérables sont nécessaires pour améliorer la sécurité des aliments. Des progrès substantiels sont nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux, en particulier pour Salmonella et Campylobacter. Les cultures traditionnelles restent essentielles pour la surveillance des infections entériques.

Pour évaluer les progrès réalisés dans la prévention des infections entériques aux États-Unis, le Foodborne Diseases Active Surveillance Network (FoodNet) mène une surveillance active basée sur la population pour les infections diagnostiquées en laboratoire causées par Campylobacter, Cyclospora, Listeria, Salmonella, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC), Shigella, Vibrio et Yersinia sur 10 sites aux États-Unis. Ce rapport résume les données préliminaires de 2021 et décrit les changements dans l'incidence annuelle par rapport à l'incidence annuelle moyenne pour 2016-2018, la période de référence pour les objectifs du U.S. Department of Health and Human Services’ (HHS), Healthy People 2030. En 2021, l'incidence des infections causées par Salmonella a diminué, l'incidence des infections causées par Cyclospora, Yersinia et Vibrio a augmenté, et l'incidence des infections causées par d'autres pathogènes n'a pas changé. Comme en 2020, les modifications comportementales et les interventions de santé publique mises en œuvre pour contrôler la pandémie de la COVID-19 pourraient avoir réduit la transmission des infections entériques. D'autres facteurs (par exemple, l'utilisation accrue de la télémédecine et l'augmentation continue de l'utilisation des tests de diagnostic indépendants de la culture) pourraient avoir modifié leur détection ou leur notification. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs du HHS (ministère de la Santé), Healthy People 2030, en particulier pour les infections à Salmonella, qui sont fréquemment attribuées aux produits de volaille, et les infections à Campylobacter, qui sont fréquemment attribuées aux produits de poulet.

FoodNet est une collaboration entre le CDC, 10 départements de santé des États, le Food Safety and Inspection Service du ministère américain de l’Agriculture (FSIS-USDA) et la Food and Drug Administration (FDA). La zone de FoodNet (Connecticut, Géorgie, Maryland, Minnesota, Nouveau-Mexique, Oregon, Tennessee et certains comtés de Californie, du Colorado et de New York) comprend environ 15% de la population américaine (environ 50 millions de personnes en 2020).

En 2021, FoodNet a identifié 22 019 cas d’infection, 5 359 hospitalisations et 153 décès. L'incidence a été la plus élevée pour Campylobacter (17,8 cas pour 100 000 habitants) et Salmonella (14,2). Dans l'ensemble, 8% d'infections en moins ont été signalées en 2021 par rapport à la moyenne de 2016 à 2018 ; l'incidence a diminué pour Salmonella, a augmenté pour Cyclospora, Vibrio et Yersinia et est restée inchangée pour Campylobacter, Listeria, Shigella et STEC. Le pourcentage d'infections entraînant une hospitalisation et le pourcentage d'infections associées à une épidémie sont restés stables. Dans l'ensemble, 7% des infections en 2021 ont étét étaient associées à des voyages internationaux, contre 13% en 2016-2018.

Les deux tiers (67%) des infections bactériennes ont été diagnostiquées à l'aide de tests indépendant de la culture (CIDT pour culture-independent diagnostic tests) en 2021, contre environ la moitié (49%) de 2016 à 2018. En 2021, 37% des infections bactériennes ont été diagnostiquées en utilisant uniquement la CIDT (c'est-à-dire que l'échantillon avait un résultat de culture négatif ou n'était pas cultivé) contre 26% en 2016-2018. Une culture a été réalisée pour 70% des infections diagnostiquées par CIDT en 2021, comme en 2016-2018. Les tentatives de mise en culture ont diminué pour Campylobacter, Listeria, STEC, Vibrio et Yersinia. Le pourcentage de mise en culture ayant donné un pathogène variait de 24% pour Yersinia à 89% pour Listeria.

Parmi 6 110 isolats de Salmonella, 5 442 (89%) ont été sérotypés en 2021. Les sept sérotypes les plus courants étaient Enteritidis (908 ; 17%), Newport (596 ; 11%), Typhimurium (510 ; 9%), Javiana (406 ; 7%), I 4,[5],12:i:- (304 ; 6%), Oranienburg (247 ; 5 %) et Infantis (232 ; 4 %). Par rapport à 2016-2018, l'incidence était plus élevée pour Oranienburg (augmentation de 38,6% ; intervalle de crédibilité [Icr] à 95% = 14,2% à 72,1%) et Infantis (23,7% ; [Icr] 95% = 2,9% à 48,7%), plus faible pour I 4,[5],12:i:- (−33,4% ; [Icr] 95% = −45,4% à −17,9%), Typhimurium (−29,2% ; [Icr] 95% = −35,7% à −22,4%), et Enteritidis (−24,7 % ; [Icr] 95% = −33,6% à −15,6%), et inchangé pour Javiana (−23,0% ; [Icr] 95% = −44,0% à 12,4%) et Newport (−8,7% ; [Icr] 95% = −28,5% à 19,2%). Enteritidis, Newport, Typhimurium, Javiana et I 4,[5],12:i:- font partie des cinq sérotypes les plus courants depuis 2010. Infantis fait partie des 10 plus courants depuis 2013. En 2021, Oranienburg a provoqué une épidémie liée à des oignons ; avant cela, Oranienburg figurait pour la dernière fois parmi les 10 sérotypes les plus courants en 2009.

Parmi les 1 203 isolats de STEC en 2021, le sérogroupe O157 était le plus courant (314 ; 26 %), suivi de O26 (179 ; 15%), O103 (140 ; 12%) et O111 (116 ; 10%). En 2020, FoodNet a identifié 49 cas de SHU post-diarrhéique chez des enfants et adolescents âgés de moins de 18 ans (0,4 cas pour 100 000), dont 21 (43%) chez des enfants âgés de moins de 5 ans (0,7 pour 100 000). L'incidence globale du SHU était similaire à celle de 2016-2018 (variation de -7,6 % ; [Icr] 95% = -21,1% à 8,4%). L'incidence des infections à STEC O157 en 2020 a diminué de 16,8% ([Icr] 95% = -25,0% à -9,3%) par rapport à la moyenne de 2016 à 2018. Dans l'ensemble, 37 (76%) cas de SHU présentaient des signes d'infection à STEC ; 18 des 23 (78 %) cas de SHU avec infection à STEC confirmée par culture appartenaient au sérogroupe O157.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.
L'image provient du CDC et représente les zones de surveillance de FoodNet.

dimanche 9 octobre 2022

Vingt enfants conduits à l’hôpital après une suspicion d’intoxication alimentaire à la cantine à Rantigny (Oise)

Intoxication alimentaire ou gastro, «Vingt enfants conduits à l’hôpital après une suspicion d’intoxication alimentaire à la cantine à Rantigny (Oise)», source Courrier Picard du 8 octobre 2022.

Vingt enfants sur les 138 qui ont mangé à la restauration scolaire ce vendredi 7 octobre se sont plaints de douleurs abdominales.

Sapeurs-pompiers, gendarmerie et SAMU : les secours sont intervenus en masse ce vendredi 7 octobre, en début d’après-midi, aux abords de l’école primaire Marcelin-Berthelot de Rantigny, près de Liancourt (Oise).

À l’issue du service de restauration scolaire, vingt enfants, sur les 138 qui ont déjeuné à la cantine, se sont plaints de douleurs abdominales, certains étant pris de vomissements. Tous les enfants symptomatiques ont été évacués par précaution vers les urgences pédiatriques des hôpitaux de Compiègne, Creil et Beauvais pour y passer des examens de contrôle. Les parents des élèves concernés ont été aussitôt avisés de la situation. «On soupçonne une intoxication alimentaire, évoque un officier de gendarmerie. Une enquête judiciaire a été ouverte. Le plat témoin (échantillon représentatif de ce qui est consommé) va être analysé pour confirmer ou non cette hypothèse

Tahini et halva en Suède, c'est open bar pour Salmonella

Dans la série welcome ou open bar aux produits de sésame au sein de l’UE, voici la Suède et ses épidémies récurrentes à Salmonella

Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information. Il indique dans son tweet que la Suède a signalé 6 cas en près d'un an lors d'une épidémie à Salmonella pluriannuelle et dans plusieurs pays due au couple tahini et/ou halva. Désormais 47 personnes malades depuis 2019.

Voici donc un inventaire des contaminations intervenues en Suède et cela peut continuer si on ne tarit pas la source …

Le document proposé ci-dessous est une synthèse, pour plus de détails, merci de vous reporter au document original, mis à jour le 26 septembre 2022 par Folkhälsomyndigheten. Tout semble avoir commencé en juillet 2019 ...

Salmonella (Suède juillet 2019-)
L'épidémie causée par plusieurs types différents de Salmonella liés à des produits à base de sésame en provenance de Syrie se poursuit.

26 septembre 2022
Depuis juillet 2019, 47 personnes en Suède ont été signalées malades avec plusieurs sérotypes différents de Salmonella (S. Havana, S. Kintambo, S. Mbandaka, S. Orion, S. Senftenberg et S. Amsterdam) qui ont également été retrouvés dans du tahini (pâte aux graines de sésame) et de la halva (confiserie à base de tahini) de Syrie. Un grand nombre d'épidémies ont également été identifiées à l'échelle internationale, en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie. Au cours de l'investigation, un certain nombre de produits contenant des salmonelles confirmées, et qui ont été distribués dans plusieurs pays différents, ont été rappelés.

Le travail d'enquête nationale se déroule en collaboration entre les municipalités, les unités de contrôle des infections, l'Agence suédoise de l'alimentation, la SVA et l'Agence de santé publique. La coopération européenne et internationale a lieu entre les autorités centrales, via le système européen de notification pour la sécurité alimentaire, RASFF, et est coordonnée par l'autorité européenne de contrôle des infections, l’ECDC.

Le séquençage du génome entier (analyse du génome de la bactérie) a été utilisé pour relier les cas entre eux et aux isolats de Salmonella identifiés dans les aliments, tant au niveau national qu'international. Pour la Suède, la plupart des cas signalés ont été infectés par S. Havana (n = 16) suivi de S. Mbandaka (n = 14), S. Kintambo (n = 7), S. Orion (n = 4) soit de deux types différents. souches identifiées de S. Senftenberg (n = 3) et S. Amsterdam (n = 3).

17 novembre 2021
Depuis juillet 2019, 41 personnes ont été signalées malades avec plusieurs sérotypes et souches différents de Salmonella.

Tous les produits sont fabriqués en Syrie et n'ont probablement pas été vendus en Suède via les grandes chaînes alimentaires, mais dans de plus petits magasins spécialisés.

4 octobre 2021
Depuis juillet 2019, 36 personnes ont été déclarées malades de plusieurs types différents de Salmonella (S. Havana, S. Kintambo, S. Mbandaka, S. Orion et S. Senftenberg) qui ont été associés à des produits à base de sésame en provenance de Syrie.

19 juillet 2021
Depuis juillet 2019, 26 cas de trois types différents de Salmonella, S. Havana, S. Mbandaka et S. Orion ont été signalés. Le dernier cas a été contracté en mai 2021. Les cas qui se répartissent en trois clusters différents, S. Havana (n=11), S. Mbandaka (n=11) et S. Orion (n=4).

Comme le même type de bactérie Salmonella a été détecté à la fois dans des cas et dans des produits à base de graines de sésame dans d'autres pays, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe, une source commune d'infection est suspectée.

Dans des analyses effectuées sur du tahini (pâte de graines de sésame) et de la halva (confiserie à base de tahini) achetés en Suède, S. Havana, S. Mbandaka et S. Orion ont été détectés et les souches peuvent être liées aux cas humains de l'épidémie. D'autres types de salmonelles ont également été détectés dans les produits. Les produits sont fabriqués en Syrie et n'ont probablement pas été vendus via les grandes chaînes alimentaires, mais dans de plus petits magasins spécialisés.

La photo de tahini est issue du site des rappels de produits alimentaires de Suède et date de 2021.

De la désintoxication du déoxynivalénol par Lactobacillus plantarum

«Désintoxication du déoxynivalénol par Lactobacillus plantarum : une revue concise», source Journal of Food Protection.

Résumé
Les mycotoxines sont des métabolites fongiques secondaires toxiques qui contaminent les aliments, et leurs niveaux restent stables pendant la transformation des aliments. L'impact économique des mycotoxines sur la production animale est principalement dû aux pertes liées aux effets directs sur la santé animale et aux pertes commerciales liées au rejet des grains. Le déoxynivalénol (DON) est une mycotoxine trichothécène avec une prévalence mondiale d'environ 80%, qui induit de nombreux effets toxiques sur la santé humaine et animale. Les stratégies de détoxification visant à réduire les niveaux de DON dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux comprennent des méthodes physiques et chimiques, mais elles ne sont pas très efficaces à intégrer dans le processus de production industrielle. Une alternative intéressante pour atteindre cet objectif est l'utilisation de bactéries lactiques. Ces bactéries peuvent maîtriser la croissance fongique et ainsi surmonter la production de DON ou peuvent détoxifier la mycotoxine par adsorption et biotransformation.

Certains Lactobacillus spp. souches, tels que L. plantarum , ont démontré des effets protecteurs contre la toxicité du DON chez les volailles et les porcs. Cet effet bénéfique est associé à une capacité de liaison du peptidoglycane de la paroi cellulaire des bactéries lactiques avec les mycotoxines.

De plus, plusieurs composés antifongiques ont été isolés des surnageants de L. plantarum, notamment des acides lactique, acétique, caproïque, phényllactique, acides gras hydrxylés et des dipeptides cycliques.

La biotransformation du DON par L. plantarum en d'autres produits est également supposée, mais le mécanisme reste inconnu. Dans cette revue concise, notre objectif était de mettre en évidence l'utilisation de L. plantarum comme approche alternative pour réduire les niveaux de DON et sa toxicité. Bien que le mécanisme d'action de L. plantarum ne soit pas encore entièrement compris, ces bactéries constituent une stratégie sûre, efficace et peu coûteuse pour réduire les pertes économiques liées aux cas de contamination par les mycotoxines.

DON (vomitoxine)
Également connu sous le nom de vomitoxine, le déoxynivalénol (ou DON) appartient au groupe trichothécène des mycotoxines. Il est produit par des champignons du genre Fusarium. Le déoxynivalénol est souvent présent dans des produits végétaux tels que ceux des cultures céréalières comme le blé, le maïs, l’orge, l’avoine et le seigle. Source r-biopharm.

samedi 8 octobre 2022

La ville de Paris et les rats, énième épisode !

Bien évidemment, la ville de Paris fait fi de la position de l’Académie de médecine avec les rats, et procède comme à son habitude, sa propre sauce, comme le montre ces tweets ci-desous.

Mise à jour du 30 octobre 2022
On lira avec intérêt l'article publié sur le blog d'André Heitz, Les rats de Paris (et ailleurs) et Le Monde.

Le partage des données sur la sécurité des aliments reste délicat, selon des experts

«Le partage des données sur la sécurité des aliments reste délicat, selon des experts», soure article de Joe Whitworth paru le 8 octobre 2022 dans Food Sfaety News.

Il doit y avoir une incitation pour que les données sur la sécurité des aliments soient partagées entre les secteurs public et privé, selon les intervenants du Forum de Vienne sur la sécurité des aliments.

L'événement, organisé par l'UNIDO (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), the Department of Agriculture, Water and the Environment of Australia and the Standards and Trade Development Facility (STDF), a également soulevé des inquiétudes concernant la propriété, la confidentialité et la qualité des données, ainsi que la confiance entre les parties prenantes.

Donald A. Prater, commissaire associé à la sécurité des aliments importés à la Food and Drug Administration des États-Unis, a dit que l'agence parlait quotidiennement de données et d'informations.

«De plus en plus, nous utilisons des outils d'analyse prédictive, l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour piloter notre allocation de ressources basée sur les risques. Ainsi, dans ces activités de surveillance telles que les inspections et les prélèvements, nous voulons utiliser des données et des informations pour nous guider. Nous avons des ressources limitées, nous ne pouvons pas être partout tout le temps, nous cherchons donc à mener des activités réglementaires qui ont le plus d'impact sur la santé publique. Nous voulons aller là où il y a un risque accru», a-t-il dit.

Valeur des données fournies
Les services réglementaires sont assis sur une montagne de données, mais l'industrie en a également beaucoup et il existe d'autres sources, a dit Prater.

«La qualité des données est un gros problème. L'un des défis du partage de données et d'informations est d'assurer la confidentialité et de créer cet environnement où la peur d'une action punitive est minimisée, ce qui nous aidera à nous améliorer ensemble. Nous envisageons des plates-formes de partage de données, en tirant parti d'audits tierce partie fiables et de partenariats avec des services réglementaires internationaux chargés de la réglementation de la sécurité des aliments. La façon dont nous obtenons des données et les partageons est un défi. Nous examinons des techniques telles que l'agrégation, la désidentification et l'anonymisation pour fournir des niveaux de confidentialité tout en surveillant les tendances et les résultats de santé publique», a-t-il dit.

Julie Pierce, directrice de l'ouverture, des données et du numérique à la Food Standards Agency, a dit que beaucoup avait été appris grâce à des années d'expérience au Royaume-Uni.

«Désormais, nous avons un état d'esprit différent. Il s'agit bien plus d'avoir la bonne information disponible au bon moment pour prendre une décision. Il s'agit de prédire l'avenir, nous ne voulons pas regarder en arrière ce qui s'est passé. Nous avons appris l'importance de la gouvernance des données, des propriétaires de données, de ceux qui ont besoin d'utiliser ou d'accéder aux données et de comprendre ces rôles. Nous devons améliorer la précision des données, il y en a beaucoup, certaines sont bonnes et d'autres non. Là où ce n'est pas bon, nous pouvons les améliorer. L'actualité des données et leur accès aussi près que possible du temps réel sont importants. Nous devons nous améliorer pour surmonter certains des problèmes de confiance», a-t-elle dit.

«Dans les discussions avec les entreprises, nous constatons que la standardisation, la cohérence et la connaissance de ce qui est requis sont précieuses. C'est l'un des rôles que nous pouvons jouer pour permettre aux entreprises de partager plus facilement des données avec nous-mêmes et avec les autres. Nous devons essayer de démontrer où se situe la valeur en aval si quelqu'un investit dans cette donnée. Il faut montrer la valeur qui peut être repoussée en amont. Donc, je fournis ces données et récupère une certaine valeur soit pour m'assurer que mon prochain cycle de production est plus sûr, soit pour améliorer les rendements ou obtenir un meilleur prix. Les données doivent être un atout plutôt qu'un simple surcoût, les services réglementaire exigeant des données pour un certificat.»

Confiance dans les tierce parties
Friedrich Sövegjarto, de l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité des aliments (AGES), a demandé qu'étant donné le niveau élevé de sécurité des aliments en Europe, des données provenant de sources privées sont-elles nécessaires ?

«D'un autre côté, nous avons des ressources réduites et de nouveaux défis comme la durabilité et le problème de la fraude alimentaire. Le système de l'UE signifie l'inclusion de données d'autocontrôle et nos évaluateurs de risques s'interrogent sur la possibilité d'obtenir ces données privées pour faire une meilleure évaluation des risques. Ils ne disposent que de données issues de contrôles officiels. Nous venons tout juste de commencer ces discussions, mais nous sommes confrontés à certains défis. Le principal est la confidentialité et aussi la confiance dans les données », a-t-il dit.

«En Autriche, l'autorité de sécurité des aliments obtient des données de l'industrie alimentaire et il n'y a pas de système d'assurance privé entre les deux. Chaque fois que nous avons une épidémie ou une crise alimentaire, le secteur alimentaire est responsable, mais le deuxième responsable est l'autorité. Si les données sont extraites de systèmes privés, comment pouvons-nous nous assurer que nous ne perdons pas notre indépendance ?»

Le travail numérique à Dubaï
Bobby Krishna, du département de la sécurité des aliments de Dubaï aux Émirats Arabes Unis, a expliqué comment la région avait utilisé la numérisation ces dernières années.

«La plupart des services réglementaires utilisent les données des notifications, de la surveillance et des inspections des maladies d'origine alimentaire, mais ces ensembles de données sont en retard car vous obtenez les informations après qu'un problème se soit produit. Si vous voulez être préventif, vous avez besoin de données qui vous indiquent que quelque chose va mal se passer», a-t-il déclaré.

«Les coûts de mise en conformité peuvent être supportables si cela permet aux entreprises d'exporter leur nourriture ailleurs ou de montrer des preuves afin d’obtenir plus d'affaires, mais cette valeur n'est pas là pour la numérisation. Tout ce qui figure sur un enregistrement est une source de données, à condition qu'il soit au format numérique et non piégé sur papier. C'est tout ce qui peut être converti en un outil décisionnel ou prédictif utilisable.

Nima Bahramalian, experte en développement industriel à l'UNIDO, a dité qu'il est essentiel de se demander ce qui motive la décision d'une entreprise alimentaire d'enregistrer, d'auto-déclarer et de partager des données.

«Une théorie concerne les avantages et les coûts perçus de la participation à des programmes ou de l'adoption d'une nouvelle pratique. Que cela apporte des avantages commerciaux supplémentaires n'est pas toujours visible. Dans les contextes en développement, le retour sur investissement n'est pas immédiat dans de nombreux cas. Le partage des données entraînerait-il une réduction des contrôles et des coûts pour obtenir des assurances et une certification ? Deuxièmement, il y a la facilité perçue d'utiliser la technologie. La numérisation peut faciliter l'accès aux supports de formation et à la certification, mais il est important que l'assistance technique crée un environnement qui facilite l'utilisation des technologies.»

Résistance de E. coli provenant de denrées alimentaires d’origine animale destinés à l'alimentation en Europe

«Une étude révèle une gamme de résistance chez E. coli provenant de denrées alimentaires d’origine animale destinés à l'alimentation en Europe», source CIDRAP News.

Une analyse de Escherichia coli provenant d'animaux producteurs de denrées alimentaires en Europe a révélé que la sensibilité aux antibiotiques variait considérablement selon les antibiotiques, les espèces animales et les pays, avec quelques signes de déclin ces dernières années, a rapporté une équipe de chercheurs européens dans Journal of Antimicrobial Chemotherapy, European-wide antimicrobial resistance monitoring in commensal Escherichia coli isolated from healthy food animals between 2004 and 2018.

Pour décrire la sensibilité de E. coli provenant de denrées alimentaires d’origine animale à des antibiotiques médicalement importants, des chercheurs ont réalisé au hasard des prélèvements du contenu intestinal de bovins, de porcs et de poulets de chair sains à l'abattoir dans cinq ou six pays de l'Union européenne sur quatre périodes (2004-2006, 2008-2009, 2013-2014 et 2017-2018). 2013-2014 et 2017-2018). Ils ont effectué des tests de sensibilité pour 11 antibiotiques jugés médicalement importants par l'OMS et ont recherché la présence des gènes de résistance à la colistine MCR-1 à MCR-10.

Au total, 10 613 souches de E coli ont été récupérées. En règle générale, l'occurrence de la résistance était plus faible parmi les isolats de E coli provenant de bovins que parmi ceux provenant de porcs et de poulets de chair. Chez les poulets de chair, les pourcentages de résistance étaient les plus faibles en 2017-2018. La résistance au méropénem et à la tigécycline était absente et la résistance à l'azithromycine était de 0,2% à 2,0%. De plus, une faible résistance aux céphalosporines de troisième génération (1,1% à 7,4%) a été détectée chez les poulets de chair. La résistance à la colistine variait de 0,1% à 4,8%.

Les E coli des poulets de chair a montré une résistance élevée à la ciprofloxacine (7,3% à 23,3%), alors que pour les bovins et les porcs, elle était de 0,2% à 2,5%. Une résistance faible et/ou modérée au chloramphénicol (9,3% à 21,3%) et à la gentamicine (0,9% à 7,0%) a été observée chez les porcs et les poulets de chair. La résistance la plus élevée a été notée pour l'ampicilline (32,7% à 65,3%), la tétracycline (41,3% à 67,5%), le triméthoprime (32,0% à 35,7%) et l’association triméthoprime et sulfaméthoxazole (27,5% à 49,7%) chez les porcs et les poulets de chair, avec des différences selon les pays.

Les valeurs globales regroupées pour la multirésistance aux antibiotiques (MDR pour multidrug-resistance) étaient de 3,5% chez les bovins, 23,7% chez les porcs et 25,9% chez les poulets de chair. Une diminution significative de la MDR au fil du temps a également été observée pour les poulets de chair et une tendance à la baisse chez les porcs, alors qu'aucune tendance constante n'a été observée chez les bovins.

Les chercheurs disent que la baisse de la résistance chez les poulets de chair dans plusieurs pays, en particulier pour les antibiotiques les plus couramment utilisés en médecine vétérinaire, est probablement influencée par la baisse de l'utilisation globale d'antibiotiques vétérinaires depuis 2011.