samedi 8 juillet 2023

Lactalis et lait contaminé. Que reproche la justice ?

«Scandale du lait contaminé : défaut d’hygiène, tromperie… Que reprochent les juges d’instruction à Lactalis ?», source Sud-Ouest du 8 juillet 2023.

Après plusieurs cas d’intoxication alimentaires de nourrissons en 2017, Lactalis est poursuivi pour trois infractions.

Plusieurs dizaines de nourrissons avaient été atteints fin 2017 en France de salmonellose, des intoxications alimentaires qui peuvent s’avérer graves chez les plus faibles

«Défaut d’hygiène», consommateurs «trompés», déficit de «réaction»… En mettant en examen en février le numéro un tricolore de l’agroalimentaire Lactalis pour le scandale du lait contaminé de 2017, les juges d’instruction ont énoncé une large liste de charges.

Selon des éléments de l’enquête dévoilés samedi, le groupe, qui a intégré en 2022 le top 10 mondial de l’agroalimentaire, et qui vend les camemberts Président, la mozzarella Galbani ou le fromage à trous Leerdammer, est poursuivi pour trois infractions, à la satisfaction des parties civiles, parmi lesquelles l’Association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS).

Plusieurs dizaines de nourrissons avaient été atteints fin 2017 en France de salmonellose, des intoxications alimentaires qui peuvent s’avérer graves chez les plus faibles. Le lien avait été fait avec leur consommation d’un produit pour enfant, essentiellement de marques Milumel ou Picot, sorti de l’usine de Craon (Mayenne). Lactalis dénombre aujourd’hui 37 enfants victimes.

Une probable souche résistante

Ces infections valent d’abord à la société une mise en examen pour blessures involontaires sur au moins 28 enfants, par «violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité». L’entreprise dirigée par Emmanuel Besnier avait évoqué comme cause de la contamination des «travaux réalisés courant 1er semestre 2017».

Mais le site de Craon avait déjà subi une précédente contamination à la salmonelle en 2005, affectant 146 nourrissons, alors qu’il n’appartenait pas encore à Lactalis. L'Institut Pasteur avait ensuite conclu que la bactérie présente à Craon avait subsisté entre 2005 et 2017, ce qu’un rapport d’octobre 2022 a semblé corroborer, évoquant une «probable […] souche résidente dans un ou plusieurs points du site».

Pour les experts auteurs du document, restreindre la contamination à un seul événement épisodique «est certainement abusif». Ils privilégient «une dégradation progressive de la maîtrise de l’hygiène». Le document pointe un «manque de vigilance voire de clairvoyance» de l’entreprise «vis-à-vis des signaux négatifs répétés qui alertaient sur une perte de sécurité de fabrication» et «des plans d’actions/réactions peu lisibles et n’ayant pas permis le rétablissement de cette maîtrise».

Tromperie aggravée et retrait chaotique

Les juges les ont suivis : ils reprochent au groupe de n’avoir pas pris «les mesures nécessaires pour identifier les causes» et «corriger» les problèmes d’hygiène détectés en 2017. Ils mettent donc en cause Lactalis pour tromperie aggravée, deuxième délit, notamment sur «les risques inhérents à l’utilisation» de certaines poudres de lait fabriquées à Craon.

Car pour les juges, troisième infraction, Lactalis n’a «pas engagé immédiatement les procédures de retrait» de lots fabriqués à Craon malgré «des raisons de penser que ceux-ci étaient préjudiciables à la santé». Le processus de retrait avait été chaotique : le 2 décembre 2017, les autorités sanitaires avaient rappelé douze références de laits infantiles fabriqués dans l’usine de Mayenne, puis Bercy avait publié le 10 décembre une liste de plus de 600 lots rappelés, interdits à la consommation et à l’exportation.

Après plusieurs semaines de crise, le groupe, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits à Craon. La production avait été suspendue pendant plus de six mois. Devant les juges en février, le directeur juridique Fabrice Collier a assuré que Lactalis était «pleinement conscient du préjudice subi par les enfants et leurs parents», pour «la plupart […] indemnisés». «Nous souhaitons, tout autant que ces victimes, que la vérité soit faite sur les causes et origines» de cette contamination, a ajouté le groupe.

Mais Lactalis a aussi critiqué en interrogatoire deux des principales pièces à charge, des rapports de 2018 et 2019 de la DGCCRF, les estimant dépourvus d'«explications» des «techniciens mis en cause». «Lactalis n’a jamais mis sur le marché un produit qu’elle savait contaminé», a ajouté Fabrice Collier, ajoutant qu’il demeurait dans l’enquête «un travail sur la preuve important à réaliser».

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Belgique : L'usine Ferrero d'Arlon fermée temporairement après la découverte de la présence de Salmonella dans l'environnement de fabrication

«Belgique : une usine Ferrero fermée temporairement après la découverte de salmonelle», source TF1. Il s’agit d’un prélèvement de l’environnement. Le blog en a parlé ici le 29 juin.

- Les activités de l'usine Ferrero d’Arlon ont été suspendues vendredi, après la découverte de salmonelle.
- Le site assure, à lui seul, 7% de la production mondiale de Kinder.

Une mesure préventive. Quelques jours après la découverte de traces de salmonelle sur le site, lors de procédures de contrôle, l'usine Ferrero d'Arlon a annoncé vendredi fermer ses portes à titre provisoire. Près d'un an après le scandale, l'activité du site, qui assure près de 7% de la production mondiale de Kinder, va cesser pendant un mois. Néanmoins, cette fois, c'est dans l'environnement, et plus précisément des «plinthes au mur», qu'a été détectée la salmonelle, précise un porte-parole de Ferrero France, au Parisien

Aucun aliment n'est infecté

Pour l'heure, aucun produit infecté n'a été découvert. Mais, pour éviter toute (nouvelle) propagation, la firme a décidé de ne prendre aucun risque. Elle va ainsi interrompre temporairement et «à titre préventif les lignes de production le temps de procéder au nettoyage et à l’assainissement nécessaire», souligne l'entreprise. Le microbe, à l'origine de gastro-entérites, a été décelé «très loin des chaînes de production», continue-t-elle. «Par mesure de précaution, aucun produit ne sera bien sûr livré» mais «il ne faut donc pas inquiéter les consommateurs», appelle-t-elle encore. 

«Aucun produit final qui pourrait être suspect n’a atteint le consommateur», confirme l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire belge (Afsca), joint par nos confrères. «Il va de soi que si l’Afsca constate des faits ou apprend des informations au cours de cette enquête qui nécessitent des mesures supplémentaires afin de garantir la protection des consommateurs ; elle n’hésitera pas à les prendre sans délai», ajoute l'instance. 

Les 725 salariés du site belge ne vont pas être placés en chômage technique. Ils continueront donc d'être rémunérés normalement pendant cette période.

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Selon DH de Belgique, «Une partie des lignes de production de l'usine Ferrero d'Arlon est toujours suspendue, une semaine après la découverte d'un cas de salmonelle dans l'environnement de l'usine, a indiqué jeudi le fabricant de produits alimentaires par voie de communiqué.»

Par ailleurs, on apprenait :

Le Parquet du Luxembourg a indiqué qu’en tout six perquisitions ont été menées ce mercredi (6 juin 2023) sur les sites Arlon et de Bruxelles ainsi qu’au Grand-Duché de Luxembourg, où se trouve le siège de la multinationale «Casa Ferrero». «Elles ont été menées simultanément par la police judiciaire fédérale et les agents de l’AFSCA, en étroite collaboration avec les autorités judiciaires et policières luxembourgeoises», précise encore le communiqué du Parquet. Des documents et du matériel informatique ont été saisis en vue d’être analysés par les enquêteurs.

Manger bio signifie-t-il manger mieux ?

Etats-Unis : Augmentation sensible des infections à Cyplospora. Á propos d'une note du terrain sur une épidémie liée à de la salade en Floride.

«Notes du terrain : Doublement des cas de cyclosporose partiellement attribuables à un kit de salade en Floride, 2021-2022», source MMWR du 7 juillet 2023.

Le CDC publie cette note du terrain qui souligne l’importance du parasite Cyclospora aux Etats-Unis.

La cyclosporose est une infection gastro-intestinale causée par un parasite protozoaire, Cyclospora cayetanensis. Cette espèce n'est connue que pour infecter les humains et est acquise lorsque les oocystes sont ingérés par des aliments ou de l'eau contaminés par des matières fécales contenant le parasite. La maladie a été signalée pour la première fois en 1979, et l'organisme a été identifié et nommé en 1994. Historiquement, les infections étaient généralement acquises en dehors des États-Unis ou à partir de produits importés aux États-Unis. Ces dernières années, le nombre de cas signalés aux États-Unis a augmenté : les cas ont plus que doublé, passant de 537 en 2016 à 1 194 en 2017, puis ont presque triplé pour atteindre 3 519 cas en 2018 ; en 2019, 4 703 cas de cyclosporose ont été signalés. Récemment, le parasite a été retrouvé sur des produits cultivés localement et des infections ont été attribuées à ces aliments. Le lavage des produits diminuera mais n'éliminera pas le parasite.

Investigation et résultats
En Floride, le nombre de cas signalés de cyclosporose a augmenté au cours des 10 dernières années† ; 254 cas ont été signalés en Floride en 2021, et le nombre a doublé pour atteindre 513 en 2022, dont 486 (95%) cas confirmés en laboratoire et 27 (5%) cas probables. Des prélèvements de 276 (54 %) patients atteints de cyclosporose ont été soumis au projet de génotypage de Cyclospora du CDC, dont 211 (76%) qui ont été appariés à un code de cluster génétique temporel spécifique. Parmi les 513 cas signalés en 2022, 469 (91%) patients ont signalé un début de maladie entre le 1er mai et le 31 août 2022, avec un pic début juillet.

Le Florida Department of Health a exigé que le personnel de santé publique du comté remplisse le questionnaire national de génération d'hypothèses sur la cyclosporose du CDC (CNHGQ pour CDC Cyclosporiasis National Hypothesis Generating Questionnaire) pour tous les patients dont la maladie est apparue entre le 1er mai et le 31 août 2022. Parmi les 457 questionnaires remplis, 330 (72%) répondants ont déclaré des informations sur l'exposition sans voyage international, dont 200 (61%) qui ont déclaré avoir été exposés à de la salade en sachet, un sachet de salade prélavée produit commercialement. Parmi les répondants ayant déclaré avoir été exposés à de la salade heten sac, 85 (43 %) ont mentionné une marque spécifique de kits de salade César contenant uniquement de la laitue romaine, d'une chaîne spécifique de magasins. Les dates d'apparition de ce cluster de cas se sont produites entre le 23 juin et le 16 juillet, avec une date médiane d'apparition de la maladie du 1er juillet. 76 personnes supplémentaires atteintes de cyclosporose ont déclaré avoir été exposées à des kits de salade César, mais ces personnes ne pouvaient pas se souvenir des marques de salade ou avaient achetés auprès d'une chaîne différente pour un total de 161 cas potentiellement liés. Des éclosions de cyclosporose ont déjà été associées à des salades en sachet dans le passé. Cette activité a été examinée par le CDC.

Le CDC utilise un outil de génotypage pour faciliter le couplage épidémiologique des cas en temps quasi réel. Parmi 211 spécimens génotypés avec succès de Floride, 153 (73%) ont été assignés au même groupe génétique temporel (2022_001), dont 43 (96%) des 45 spécimens génotypés liés au cluster de salade en sachet et 30 (39%) des 76 les personnes déclarant des kits de salades César sans autre information d'identification. Ces informations ont été partagées avec la Food and Drug Administration ainsi que des informations sur l’origine du produit impliqué de la chaîne de magasins afin de faciliter la traçabilité du produit ; cependant, la source du produit probablement contaminé n'a pas été identifiée.

Conclusions préliminaires

Dans cette investigation, les résultats de l'analyse de génotypage ont démontré une forte concordance entre les données de génotypage et épidémiologiques. La combinaison du CNHGQ rempli et des données génétiques renforce les preuves pour identifier les cas potentiellement liés à la même source d'infection et peut guider les futures enquêtes.

NB : La photo est du CDC.

Des chercheurs créent un test pour détecter le SARS-CoV-2 dans n'importe quelle espèce animale

«Des chercheurs créent un test pour détecter le SARS-CoV-2 dans n'importe quelle espèce animale», source article de Mary Van Beusekom paru le 6 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Une équipe dirigée par des chercheurs de l'Université de l'Illinois a mis au point un test qui, selon eux, peut détecter le SRAS-CoV-2 chez n'importe quelle espèce d'animal sauvage ou domestique.

Leur étude, publiée dans mSphere, détaille le développement et la validation de leur test immunoenzymatique (bELISA) basé sur des anticorps monoclonaux (mAb), qui, selon les auteurs de l'étude, est un outil utile pour identifier de nouveaux réservoirs animaux potentiels afin de prévenir de futurs épidémies de coronavirus.

Le test cible la protéine N du virus

La plupart des tests d'anticorps sont conçus pour les humains et reposent sur des réactifs chimiques spéciaux spécifiques à l'espèce, dont la plupart ne sont pas disponibles dans le commerce, ce qui entrave la recherche pan-espèce. Mais celui-ci détecte les anticorps dirigés contre la protéine N du virus, ce qui est constant d'une espèce à l'autre, ce qui en fait une meilleure cible que les protéines virales liées à la membrane habituellement utilisées dans ces tests.

«La protéine N est plus abondante et plus conservée que les protéines utilisées dans la plupart des tests», a dit l'auteure principale Ying Fang, dans un communiqué de presse de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign.

En plus des humains, le SRAS-CoV-2 est connu pour infecter les chats, les chiens, les cerfs, les visons, les lions, les léopards des neiges et les tigres. «Ces découvertes suscitent de grandes inquiétudes quant au potentiel de transmission d'homme à animal et d'animal à homme, ainsi qu'à l'apparition de mutations virales en tant que propagation du virus entre les espèces», ont écrit les auteurs.

Outil de surveillance utile

Les chercheurs ont créé le test en enduisant une plaque ELISA de la protéine N du virus de type sauvage et en ajoutant un échantillon de sérum regroupé de 24 chats infectés expérimentalement par les variants Alpha, Delta ou Omicron du SRAS-CoV-2. S'il est infecté par le SRAS-CoV-2, le sérum de l'animal contiendra des anticorps anti-protéine N, qui se lieront à la plaque.

L'équipe lave ensuite la plaque et ajoute un mAb secondaire marqué à la biotine (vitamine B) qui cible la protéine N. Si l'animal est infecté, ses anticorps empêcheront les anticorps secondaires de se lier à la protéine N. S'ils ne sont pas infectés, les mAb se fixent à la plaque enduite et génèrent un signal de couleur lorsque certains produits chimiques sont ajoutés à la plaque.

Les chercheurs ont validé l'outil à l'aide d'échantillons de sérum d'animaux dont le statut infectieux était connu, obtenant une sensibilité diagnostique de 97,8% et une spécificité diagnostique de 98,9%.

La sensibilité est la probabilité qu'un test identifie correctement tous les cas positifs ; plus la sensibilité est élevée, plus la probabilité de résultats faussement négatifs est faible. La spécificité, d'autre part, est la capacité d'identifier ceux qui n'ont pas de condition ; plus la spécificité est élevée, plus le risque de résultats faussement positifs est faible. L'aire sous la courbe du test, qui représente la précision, était de 0,998, démontrant une grande précision.

Les auteurs de l'étude ont déclaré que le test présente une répétabilité élevée, déterminée par un faible coefficient de variation, ou rapport de l'écart type à la moyenne, entre les séries (7,2%), au sein des séries (4,9%) et dans la plaque (3,2%). Le test a pu détecter les anticorps du SRAS-CoV-2 chez les chats infectés expérimentalement dès 7 jours après l'infection et chez deux des trois chiens présentant des symptômes de type COVID traités dans une clinique vétérinaire.

«Le panel de mAbs générés dans cette étude fournit des réactifs précieux pour le diagnostic des maladies et les études de pathogenèse virale», ont écrit les chercheurs. «Le bELISA basé sur les mAbs pourrait être un outil utile pour la surveillance sur le terrain afin de déterminer la prévalence de la COVID-19 dans les populations animales et d'identifier de nouveaux réservoirs animaux potentiels.»

Un capteur qui détecte les aliments quand ils sont altérés

Sceptique quant à la date limite de consommation de vos courses ?

Le développement d'un minuscule capteur pH par une étudiante de SMU pourrait être un prédicteur de fraîcheur de nouvelle génération pour les aliments conditionnés, source communiqué de la Southern Methodist University du 16 mars 2023.

Khengdauliu Chawang, étudiante diplômée de SMU, a développé un capteur pH miniature qui peut dire quand l’aliment s'est altéré en temps réel. La création de l'appareil était une chose personnelle pour elle.

Oubliez cette date de péremption de votre saumon ou votre yaourt. Une étudiante diplômée de la SMU (Southern Methodist University) a mis au point un capteur miniature du pH qui peut dire quand les aliments se sont avariés en temps réel.

Le capteur flexible du pH ne mesure que 2 mm de long et 10 mm de large, ce qui permet d'intégrer le capteur dans les méthodes actuelles d'emballage alimentaire, telles que les emballages en plastique. Les industries utilisent généralement des capteurs beaucoup plus volumineux - environ 2,5 cm de long sur 33 cm de large - pour mesurer le pH, ils ne conviennent donc pas pour être inclus dans chaque emballage d’aliment pour surveiller sa fraîcheur en temps réel.

«Les capteurs de pH que nous avons développés fonctionnent comme un petit dispositif d'identification par radiofréquence sans fil - similaire à ce que vous trouvez à l'intérieur de votre étiquette de bagage après qu'elle a été vérifiée dans les aéroports. Chaque fois qu'un emballage alimentaire avec notre appareil passe un point de contrôle, tel que des centres logistiques d'expédition, des ports, des portes ou des entrées de supermarchés, il peut être scanné et les données peuvent être renvoyées à un serveur qui suit leurs pH», a dit Khengdauliu Chawang, étudiante en doctorat à la Lyle School of Engineering du SMU et créateur principal de l'appareil. «Une telle configuration permettrait une surveillance continue du pH et détecterait avec précision les limites de fraîcheur tout au long du trajet, des fermes aux maisons des consommateurs.»

Le concours Big Ideas de l'Institute of Electrical and Electronics Engineer (IEEE) lors de la conférence 2022 IEEE Sensors a décerné à Chawang le prix de la meilleure entreprise appartenant à des femmes pour son invention, qu'elle a construite avec le soutien de J.-C. Chiao, professeur au département de génie électrique et informatique de la Lyle School.

Comment ça fonctionne ?

Le niveau de fraîcheur des aliments est directement corrélé aux niveaux de pH, a expliqué Chawang. Par exemple, les aliments dont le pH est supérieur à la plage normale indiquent des aliments altérés, car les champignons et les bactéries se développent dans des environnements à pH élevé. Ainsi, des changements soudains de pH dans le stockage des aliments pendant la production et l'expédition peuvent indiquer une éventuelle altération des aliments.

Le niveau de pH est mesuré par la concentration d'ions hydrogène présents dans une substance ou une solution.

Étant donné que les ions hydrogène sont des molécules chargées électriquement, les électrodes du capteur de pH de Chawang peuvent détecter la charge électrique générée par la concentration d'ions hydrogène dans les aliments, convertissant le niveau en valeurs de pH à l'aide de ce que l'on appelle l'équation de Nernst.

Le capteur de pH a été testé avec succès sur des aliments comme le poisson, les fruits, le lait et le miel, a dit Chawang. D'autres tests sont en cours.

Le capteur est fabriqué avec une très petite quantité de matériaux biocompatibles et utilise des technologies d'impression sur des films flexibles.

«L'ensemble du processus est similaire à l'impression de journaux. Le traitement ne nécessite pas d'équipement coûteux, ni d'environnement de salle blanche pour semi-conducteurs », a dit le professeur Chiao. «Ainsi, les coûts sont faibles et rendent le capteur jetable.»

Chiao et l'étudiante diplômée Chawang étudient si le dispositif à électrodes qu'ils ont développé pour surveiller les aliments pourrait également être utilisé pour assurer une fermentation fiable du fromage et du vin. En outre, la même technologie pourrait avoir des applications potentielles dans la détection des signes avant-coureurs de septicémie ou d'infection des plaies lorsqu'elles sont utilisées sur la peau, a dit Chawang.

Chiao, qui a rejoint la faculté SMU en 2018, est largement reconnu pour ses recherches sur l'utilisation des ondes électromagnétiques dans des applications médicales, notamment les systèmes de gestion de la douleur en boucle fermée et la gestion de la motilité gastrique.

Une vidéo accompagne le communiqué.

À la recherche du prochain virus pandémique

Les maladies zoonotiques représentent 75% des maladies infectieuses nouvelles ou émergentes – les virus d'origine animale sont particulièrement préoccupants. Les scientifiques peuvent-ils trouver des virus à potentiel zoonotique avant qu'ils ne se propagent à la population humaine ? Source ASM Microbiology.

«À la recherche du prochain virus pandémique», source Madeline Barron, ASM News.

Et si les chercheurs pouvaient trouver le prochain virus pandémique avant qu'il ne trouve les humains ? C'est la base des initiatives de découverte de virus, qui impliquent la recherche et le catalogage des virus dans les populations animales pour découvrir les menaces zoonotiques potentielles. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des agents pathogènes zoonotiques dont ils ignorent l'existence ? Plus important encore, comment peuvent-ils utiliser les connaissances acquises grâce aux efforts de chasse aux virus pour prévenir les pandémies ? C'est compliqué.

D'une part, les outils informatiques ont renforcé l'utilité des données de découverte en identifiant de nouveaux virus animaux (et leurs hôtes) qui présentent le plus grand risque zoonotique. En revanche, prévenir la prochaine pandémie, qui, comme toute pandémie virale depuis le début du XXe siècle, proviendra probablement d'un virus d'origine animale, est une tâche colossale. Selon le Dr Gregory Albery, écologiste des maladies à l'Université de Georgetown et co-fondateur de la Viral Emergence Research Initiative (Verena), la découverte de virus n'est qu'un seul engrenage dans un système complexe de procédures et de comportements de réduction des risques zoonotiques.

Le rôle de la découverte de virus dans la prévention des pandémies zoonotiques

Selon le Dr Neil Vora, ancien agent du service de renseignement sur les épidémies du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et médecin chez Conservation International, il existe 2 branches de la prévention des pandémies : primaire et secondaire. Cette dernière est largement réactionnaire ; la surveillance des maladies préoccupantes et les efforts associés pour contenir la propagation de cette maladie ont lieu après qu'un événement de débordement s'est produit.

À l'inverse, la prévention primaire se concentre sur la prévention des retombées de l'animal sur l'hôte humain. La découverte virale s'aligne sur cette stratégie. Idéalement, en profilant les virus circulant parmi les animaux, les chercheurs espèrent savoir quels virus existent à proximité des humains et comment ces virus peuvent évoluer ou acquérir la capacité d'infecter les humains. De telles informations pourraient aider les scientifiques à développer des stratégies pour éviter des retombées sur la route. Elles pourraient également éclairer les tactiques de prévention secondaire, y compris le développement de vaccins et de diagnostics pour les menaces zoonotiques émergentes.

Cette vision ramifiée de la découverte de virus en tant que tremplin pour la préparation à une pandémie a éclairé plusieurs initiatives au cours de la dernière décennie. Un exemple frappant est PREDICT, un projet mené par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) en partenariat avec l'Université de Californie (UC) Davis One Health Institute. PREDICT, qui s'est déroulé de 2009 à 2020, a permis une surveillance mondiale des agents pathogènes qui peuvent se propager des animaux hôtes aux humains. Les chercheurs ont identifié 958 nouveaux virus, dont un nouveau virus Ebola et plus de 100 nouveaux coronavirus provenant de plus de 160 000 animaux et personnes à des interfaces animal-humain à haut risque dans plus de 30 pays. Les découvertes ont mis en lumière la distribution des virus à potentiel zoonotique et ont fourni une base pour étudier leur virologie, leur pathogenèse et leur évolution.

De nouvelles initiatives sont également en préparation. En octobre 2021, l'USAID a annoncé un projet de 125 millions de dollars sur 5 ans (Discovery & Exploration of Emerging Pathogens-Viral Zoonoses, or DEEP VZN) visant à renforcer la capacité mondiale à détecter et à comprendre les risques de propagation virale de la faune à l'homme qui pourrait causer une autre pandémie. Le National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID) des États-Unis a également lancé récemment le Centers for Research in Emerging Infectious Diseases (CREID), qui réunit des équipes multidisciplinaires de chercheurs du monde entier pour étudier les maladies infectieuses émergentes et réémergentes. Bien que le CREID ne se concentre pas spécifiquement sur la découverte de virus, les projets du réseau comprennent des prélèvements de la faune pour les virus à fort potentiel zoonotique en Malaisie et en Thaïlande, et la surveillance des populations animales dans diverses régions pour les virus connus et inconnus.

Comment chasser un virus ?

Lorsque les scientifiques partent à la chasse aux virus, ils prélèvent généralement des échantillons d'animaux (par exemple, du sang et des matières fécales) et utilisent des méthodes de biologie moléculaire (par exemple, la PCR et/ou le séquençage à haut débit) pour détecter les virus présents dans le prélèvement. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des virus à potentiel zoonotique, et quels types de virus devraient-ils rechercher ? Le risque de propagation d'un virus dépend de facteurs liés au virus lui-même, à son ou ses hôtes animaux et à l'environnement, qui façonnent tous les stratégies de découverte.

Cibler les interfaces homme-animal dans les points chauds de débordement

Le débordement est intimement lié aux impacts liés à l’homme sur l'environnement et aux modifications de celui-ci. La déforestation, par exemple, augmente les chances que les humains rencontrent des animaux auparavant isolés et leurs virus. Il contribue également au changement climatique, qui (avec sa myriade d'autres effets négatifs) favorise les retombées en forçant les animaux à quitter des environnements de plus en plus inhospitaliers vers des régions peuplées. En tant que tels, les points chauds de débordement sont centrés dans des régions tropicales riches en biodiversité subissant des changements d'affectation des terres (par exemple, la déforestation), en particulier en Asie du Sud-Est, en Afrique de l'Ouest et centrale et dans le bassin amazonien, où le changement climatique a, et continuera d'avoir, des effets prononcés.

Au sein de ces points chauds, les efforts de découverte de virus se concentrent sur les interfaces animal-humain. Les chercheurs recueillent des prélèvements du bétail et d'animaux domestiques qui peuvent servir de réservoirs pour que les virus se propagent aux humains. Ils ciblent également les animaux sauvages faisant l'objet d'un commerce d'espèces sauvages (l'une des principales voies de transmission virale entre les animaux et les humains) et ceux qui vivent avec ou à proximité des humains. Par exemple, le virus Bombali, un nouveau virus Ebola découvert via le projet PREDICT, a été isolé chez des chauves-souris à queue libre qui se perchent dans les maisons des habitants de la Sierra Leone. La Dr Christine Johnson, directrice de l'EpiCenter for Disease Dynamics à l'UC Davis One Health Institute, a souligné que le virus a depuis été détecté dans d'autres pays et que les chercheurs étudient actuellement s'il pouvait infecter les humains (ou l'a déjà fait).

Prélèvements d'animaux susceptibles d'héberger des virus zoonotiques

La proximité des humains avec les animaux n'est qu'un des facteurs du risque de propagation d'un virus ; la physiologie, le comportement et la répartition géographique de son ou de ses hôtes jouent également un rôle. Par exemple, la parenté génétique entre l'hôte animal d'un virus et l'homme peut influencer si les gens possèdent la machinerie cellulaire pour faciliter l'entrée et la réplication du virus. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les maladies zoonotiques émergent souvent chez les mammifères sauvages. À cette fin, Johnson et ses collègues ont récemment découvert que 3 ordres de mammifères (rongeurs, chauves-souris et primates) hébergeaient près de 76% des virus zoonotiques connus. Les chauves-souris et les rongeurs sont particulièrement connus pour héberger des agents pathogènes zoonotiques, bien que les raisons ne soient pas tout à fait claires. Cela peut être lié, en partie, au grand nombre d'espèces de chauves-souris et de rongeurs réparties dans le monde (respectivement, environ 1 400 et 2 500).

En effet, les animaux avec une grande diversité d'espèces et de larges zones géographiques ont un plus grand risque de transmission virale entre espèces. Alors que le changement climatique oblige les animaux à se réfugier dans de nouveaux habitats, le partage viral entre diverses espèces de mammifères (y compris les humains) devrait augmenter. Ainsi, concentrer les initiatives de découverte de virus sur certains groupes d'animaux (c'est-à-dire de mammifères) est utile pour découvrir les menaces zoonotiques. Bien que ce ne soit pas une mince tâche (on estime que les scientifiques ne connaissent qu'environ 1% des virus des mammifères), cela permet une chasse plus ciblée.

Focus sur les virus à fort potentiel de propagation

Tous les virus ne sont pas égaux dans leur potentiel de propagation vers et parmi les humains. Par exemple, la variabilité génétique, l'adaptabilité et la large gamme d'hôtes des virus à ARN, comme les coronavirus et les virus de la grippe, en font des candidats de premier plan pour les retombées. Les virus à ADN ont un taux d'évolution inférieur à 1% de celui des virus à ARN, ce qui rend moins probable l'infection réussie et l'adaptation à de nouveaux hôtes (par exemple, les humains). En effet, les virus à ARN sont les coupables des récentes pandémies, de la pandémie de grippe H1N1 à la COVID-19. Étant donné qu'il est probable que le prochain virus pandémique présentera des similitudes avec ceux déjà connus pour infecter les humains, les experts estiment que la recherche de virus ayant un potentiel de débordement démontré est une approche avantageuse. Pour cette raison, PREDICT a principalement utilisé la PCR consensus (cPCR) pour la découverte ciblée des coronavirus, filovirus, paramyxovirus et virus de la grippe ; chaque groupe comprend des virus de «préoccupation zoonotique connue» avec un «risque élevé de provoquer de futures épidémies ou pandémies». L'accent mis sur l'étude de certains pathogènes «prototypes» hautement prioritaires pour atténuer les menaces futures a également gagné du terrain dans le plan de préparation à la pandémie du NIAID, annoncé plus tôt cette année.

Donner un sens aux données de découverte avec les technologies de risque zoonotique

Pourtant, même avec une stratégie de chasse aux virus ciblée, «l'identification des virus n'est que la première étape», a déclaré Albery. «Après ce point, vous devez évaluer leur risque, qui est une toute autre paire de manches.» En d'autres termes, trouver un virus est formidable, mais connaître le risque qu'il représente pour l'homme est essentiel.

Ce besoin a conduit au développement d'outils informatiques, ou technologies de risque zoonotique, qui utilisent ce que l'on sait sur les virus qui infectent les humains pour prédire quels agents pathogènes animaux peuvent constituer une menace de propagation. Par exemple, les chercheurs ont développé un outil Internet interactif open source, appelé SpillOver, qui utilise les données de PREDICT pour effectuer une évaluation comparative des risques entre les virus zoonotiques connus et ceux présentant un potentiel de propagation non caractérisé. Dans leurs analyses initiales, l'équipe a découvert que les virus les mieux classés étaient des agents pathogènes connus, notamment le virus Lassa et le virus Ebola, bien que la liste contienne également des virus nouvellement détectés, en particulier des coronavirus. Johnson et ses collègues ont également développé une nouvelle méthode qui utilise l'apprentissage automatique pour déterminer la gamme d'hôtes de virus zoonotiques connus afin de prédire l'espèce hôte de nouveaux virus animaux et où les humains s'intègrent dans le mélange.

Ces outils offrent plusieurs avantages. Albery a noté que la découverte et l'identification virales doivent être suivies d'expériences en laboratoire pour comprendre la dynamique d'infection des virus d'intérêt (par exemple, le récepteur d'entrée dans les cellules humaines et son utilisation, la réplication virale et la pathogenèse, entre autres caractéristiques). Les technologies à risque zoonotique peuvent aider les chercheurs à cibler leurs expériences (et leurs ressources) sur les virus à haut risque.

Dans cet esprit, la technologie des risques zoonotiques peut également façonner les pipelines de chasse aux virus dès le départ. Albery et ses collègues ont récemment utilisé des modèles d'apprentissage automatique pour identifier les espèces de chauves-souris susceptibles d'héberger des bêtacoronavirus non découverts (une famille de virus à haut risque de propagation qui comprend le MERS-CoV, le SARS-CoV-1 et le SARS-CoV-2), sur la base des caractéristiques de transporteurs connus. L'équipe a identifié 400 espèces de chauves-souris dans le monde qui pourraient être des hôtes non détectés de bétacoronavirus.

«Ce que nos outils nous permettent de faire, c'est de réduire les chauves-souris susceptibles d'héberger des bétacoronavirus, de cibler notre échantillonnage sur ces espèces et d'extraire les virus qui, selon nous, pourraient en fait, un jour, constituer un risque réel pour la santé humaine», a déclaré le Dr. Colin Carlson, auteur principal de l'étude et professeur de recherche adjoint au Center for Global Health Science and Security de l'Université de Georgetown, lors de l'atelier numérique du Verena Forum on Zoonotic Risk Technology en janvier 2021. Carlson, qui a cofondé Verena avec Albery, a noté que ce sous-ensemble de virus peut ensuite être rattaché à des analyses en aval, permettant peut-être le développement ciblé de diagnostics et de vaccins pour les virus problématiques avant qu'ils n'infectent les humains.

La chasse aux virus ne suffit pas pour prévenir les pandémies zoonotiques

Néanmoins, Carlson a averti que «la connaissance d'un virus ne nous rend pas intrinsèquement plus préparés.» En effet, le MERS-CoV et le SARS-CoV-1 ont fait allusion à la menace potentielle des coronavirus de type SRAS, mais la connaissance de la menace n'a pas arrêté la COVID-19. De plus, ce n'est pas parce qu'on cherche le prochain agent pathogène pandémique qu'on le trouvera. Il est pratiquement impossible de détecter chaque virus dans le monde animal. Certains passeront inévitablement entre les mailles du filet. Vora a souligné qu'avec nos connaissances et technologies actuelles, il est difficile de déterminer quels virus animaux nouvellement découverts pourraient causer une maladie humaine, ou une pandémie d'ailleurs. Un mélange complexe de facteurs ancrés dans l'immunologie, l'écologie et l'épidémiologie détermine si un virus réussit à infecter un hôte humain et à se propager. Albery a convenu : la découverte, même lorsqu'elle est renforcée par des outils informatiques émergents, «ne va pas vraiment suffire» pour conduire une action coordonnée et efficace pour freiner les pandémies zoonotiques.

«Nous devons être clairs sur ce qui est pour aujourd'hui - des actions ici et maintenant pour sauver des vies - par rapport à ce qui est de générer des connaissances», a déclaré Vora. Il a souligné les actions qui minimisent les risques de débordement, quelle que soit la menace virale spécifique. Il s'agit notamment de réduire la déforestation, de réglementer les marchés commerciaux et le commerce des espèces sauvages, d'améliorer le contrôle des infections lors de l'élevage d'animaux de ferme et d'améliorer la santé des communautés vivant dans les foyers de maladies émergentes.

Pour Johnson, il ne fait aucun doute que la découverte de virus est importante, mais le cadre dans lequel elle est mise en œuvre est essentiel. Elle a utilisé PREDICT comme exemple, déclarant que le projet ne visait pas seulement à découvrir de nouveaux virus, il «cherchait également à unifier la surveillance des virus dans les secteurs de la santé animale et humaine et à identifier les interfaces faune-humain, en particulier dans les zones où le paysage change, la déforestation et d'autres aspects de l'environnement qui pourraient favoriser une partie de la connectivité entre les animaux et les humains et augmenter le niveau de risque.» PREDICT visait à renforcer les capacités de détection et de surveillance dans les pays où, historiquement, ces capacités étaient limitées. Le projet a également combiné des efforts de découverte virale «avec une approche qui a également détecté des virus connus dans les familles de virus qui étaient déjà préoccupantes.»

En conséquence, tous les experts ont souligné qu'en plus des efforts de prévention primaire qui réduisent le risque de contagion, il est nécessaire de soutenir des stratégies de prévention secondaire qui traitent des contagions lorsqu'elles se produisent (inévitablement). Cela comprend la surveillance des animaux et des personnes pour garder un œil sur les agents pathogènes zoonotiques connus et inconnus au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans une population et le renforcement de l'infrastructure de soins de santé pour y répondre lorsqu'ils le font. «Si [nous] choisissons de ne pas investir dans l'un de ces éléments, nous aurons un maillon faible et nous resterons sensibles», a averti Vora. «Aucun d'entre eux n'est parfait en soi.»

vendredi 7 juillet 2023

Nouvelle-Zélande : De nouvelles règles indiquent que les entreprises alimentaires doivent effectuer un rappel simulé annuellement

Vu le nombre important de rappels en France, je ne crois pas que cette mesure nous concerne, mais sait-on jamais ?

«De nouvelles règles signifient que les entreprises doivent effectuer un rappel fictif annuel», source Food Safety News du 7 juillet 2023.

Les entreprises alimentaires en Nouvelle-Zélande doivent effectuer un faux rappel tous les 12 mois en vertu de la nouvelle réglementation.

À compter de juillet 2023, toutes les entreprises ayant un plan ou un programme en vertu du Food Act, Wine Act ou Animal Products Act ainsi que les importateurs et exportateurs de produits alimentaires devront entreprendre une simulation de rappel au moins une fois par an.

«Un rappel simulé teste la capacité d'une entreprise à retracer et à rappeler ses produits, en s'assurant qu'elle est prête si un véritable rappel d'aliments est nécessaire pour prévenir ou limiter les dommages aux consommateurs», a dit Jenny Bishop, directrice générale adjointe par intérim de la sécurité des aliments de la Nouvelle-Zélande. .

«Les entreprises doivent être en mesure d'agir rapidement et avec précision pour identifier et retirer les produits à risque des rayons. Avoir des systèmes efficaces en place pour le faire protège les personnes contre les aliments contaminés, qui peuvent causer de graves dommages.

Scénarios potentiels

L'espoir est que la pratique des rappels aidera les entreprises à s'assurer que leurs procédures fonctionnent afin que le personnel sache quoi faire et que toute lacune soit identifiée avant qu'une véritable urgence ne se produise. Ils devraient ensuite évaluer l'efficacité de l'identification des domaines à améliorer.

Des exemples de problèmes pourraient inclure un allergène non déclaré tel que l'arachide ou le lait, un corps étranger comme le verre ou le métal, un danger microbiologique, par exemple Listeria monocytogenes ou un danger chimique comme l'histamine dans le poisson.

Les entreprises sont encouragées à identifier une histoire sur la façon dont le problème a été identifié ou signalé, comme une plainte d'un client, une notification par un fournisseur ou la détection d'une maladie par New Zealand Food Safety.

New Zealand Food Safety a élaboré des lignes directrices et des ressources, et s'est entretenue avec l'industrie au sujet de la nouvelle exigence au cours des dernières années.

«Toutes les entreprises alimentaires ont un rôle à jouer pour assurer la sécurité des aliments en Nouvelle-Zélande, s'entraîner pour un rappel d'aliments garantit qu'ils sauront comment jouer leur rôle lorsque des problèmes seront identifiés», a dit Bishop.

Tahini rappelé

Entre-temps, plusieurs rappels récents ont été émis pour des produits de la marque Durra contenant du tahini en raison d'une possible contamination par Salmonella.

«Les entreprises alimentaires s'efforcent de s'assurer que les aliments qu'elles produisent soient sûrs. Cependant, de temps en temps, les choses peuvent mal tourner et les entreprises alimentaires doivent être prêtes à rappeler rapidement les aliments dangereux. Les entreprises peuvent obtenir des conseils de New Zealand Food Safety pour les aider à résoudre tout problème détecté lors du test afin d'améliorer la rapidité et l'efficacité de tout rappel réel qu'elles doivent effectuer.

Les produits concernés sont vendus dans divers magasins et points de vente à travers la Nouvelle-Zélande et ont été importés de Jordanie. Ce sont différentes tailles de Durra Tahina, Durra Halawa Plain, Durra Halawa Pistachio et Durra Halawa Extra Pistachio. Les dates de durée de conservation vont du 18 décembre 2024 au 12 février 2025. Plusieurs importateurs sont impliqués, mais aucun cas de maladie associée n'a été signalé.

«Le tahini est un aliment à haut risque, c'est pourquoi New Zealand Food Safety surveille de près les problèmes liés au tahini à l'étranger. Lorsque nous avons constaté un problème potentiel avec un produit d'un fabricant de Jordanie, nous avons travaillé avec des importateurs ici pour nous assurer qu'ils évaluaient la sécurité sanitaire du tahini provenant de ce fabricant. Les analyses en faisaient partie, et les analyses se sont révélées positifs pour Salmonella», a dit Bishop.

La sécurité des aliments en Nouvelle-Zélande a également renforcé les règles concernant les aliments importés, avec de nouvelles réglementations entrant en vigueur en août 2023.

«Compte tenu des récents problèmes liés au tahini, New Zealand Food Safety a contacté directement les importateurs de tahini pour expliquer les règles plus strictes, qui obligent les importateurs à évaluer et à confirmer que les aliments qu'ils importeront seront sûrs avant leur arrivée en Nouvelle-Zélande, en vérifiant les informations sur les antécédents de conformité de leur fournisseur en matière de sécurité des aliments et de conserver les preuves de leurs évaluations et confirmations. Comme c'est notre pratique habituelle, New Zealand Food Safety travaillera avec les importateurs pour comprendre comment la contamination s'est produite et empêcher qu'elle ne se reproduise», a dit Bishop.

Que va faire la France après l'avis favorable au glyphosate, suivre la science ou la décroissance écologiste ?

Mise à jour du 20 juillet 2023
On lira avec intérêt l’article d’André Heitz sur son blog, «Glyphosate : un rapport d'évaluation parsemé de mines» 

Fromages de chèvre et/ou de brebis et une suspicion de présence de Listeria : des rappels qui n’en finissent plus, façon puzzle

Contrairement au communiqué de la préfecture de Haute-Corse et accessoirement de l’entreprise, qui informait de rappels dès le 16 juin 2023,  RappelConso signalait que des fromages ont aussi été rappelés le 14 juin 2023.

Ce que ne dit pas le communiqué de la préfecture, ni celui de l’entreprise, c’est qu’il y a eu dans un passé très récent d’autres rappels de fromages :

- Le 2 juin 2023, rappels de pâte molle de chèvre 250gpâte molle de chèvre 350g et tomme Marmanu 700g pour suspicion de Listeria monocytogenes.

- Le 19 mai 2023, rappels de pâte molle de brebis 350g et de pâte molle de brebis 350g pour contamination par Listeria monocytogenes.

Un nouveau rappel de fromage de brebis Le Ghisoni a eu lieu le 21 juin 2023. et publication d'une notification d'alerte au RASFF de l'UE par l'Allemagne le 22 juin pour la présence de Listeria monocytogenes dans des fromages de brebis de France.

On apprend dans cette notification que le produit n’a été distribué qu’en Allemagne  et France. Puis, on apprend qu’il a été aussi distribué en Italie, Pays-Bas, Suisse. La notification ne rapporte toujours pas que le produit a été aussi distribué en Belgique.

En effet, l’AFSCA de Belgique informe le 30 juin du rappel de fromages de chèvre de la marque Ottavi en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes.

Rappelons aussi que le 23 jjuin 2023, des fromages de brebis ont été importés mais non distribués aux États-Unis …

Enfin le 3 juillet, 20e rappel de fromages avec ce rappel de fromages de chèvre/brebis de la fromagerie Ottavi en libre service et à la coupe, pour cause de suspicion de Listeria.

On croyait donc en avoir fini, mais voici que des fromages sont signalés une nouvelle fois aux Etats-Unis. Estancia Holdings, de Cumming, Géorgie, rappelle le 5 juillet (source FDA) un lot de tomme Corse de brbis de marque Ottavi en raison d'une contamination potentielle par Listeria monocytogenes.

Le 22 juin 2023, Estancia Holdings a été informée par le fournisseur français qu'une tomme qu'il a reçue pourrait être contaminée par Listeria monocytogenes (voir photo).

Un cas du lot affecté a été importé la semaine du 9 juin et il a été vendu la même semaine à un distributeur à Portland, Oregon.

Encore un rappel façon puzzle ...