vendredi 22 septembre 2023

L'Allemagne touchée par une épidémie d'hépatite A liée à des baies surgelées depuis trois ans

«L'Allemagne touchée par une épidémie d'hépatite A liée à des baies surgelées depuis trois ans», source article de Food Safety News paru le 22 septembre 2023.

Une épidémie d'hépatite A liée à des baies surgelées a rendu malade près de 60 personnes en Allemagne en deux ans.

Au total, 55 cas confirmés par séquence et quatre infections probables ont été identifiés dans 10 Länder, selon l'Institut Robert Koch (RKI).

En janvier 2022, le RKI a été informé de huit cas de virus de l'hépatite A (VHA) avec des séquences de génotype IB identiques provenant de deux Länder, la Hesse et la Bavière. En raison du manque d'antécédents de voyage et de répartition des maladies, une transmission par des aliments contaminés a été suspectée.

Sur la base des premières enquêtes menées par les autorités sanitaires et de l'expérience des épidémies passées, l'hypothèse était que les cas pourraient être liés à la consommation de baies surgelées contaminées. En raison de la longue durée de conservation et de la grande stabilité du VHA, les produits surgelés peuvent encore entraîner des maladies des mois après leur achat par le consommateur.

Lien vers des fraises surgelées

Il existe 43 cas primaires et 16 cas secondaires avec transmission interhumaine à partir d'un cas primaire. La premier cas de maladie est apparu fin octobre 2021 et e dernier en juillet 2023. Au total, 42 personnes sont tombées malades depuis début 2023. Huit personnes sont tombées malades en 2021 et neuf en 2022.

Sur 42 cas primaires confirmés par séquence, 15 étaient des hommes et l'âge médian était de 30 ans et demi, allant de 8 à 73 ans. Une hospitalisation a été signalée pour 38 des 55 patients, mais aucun décès n'a été enregistré.

Les patients ont le plus souvent déclaré avoir des fraises surgelées ou des produits fabriqués à partir de celles-ci. La consommation était probable pour 25 des 39 personnes et possible pour sept autres patients.

Différents revendeurs ont été mentionnés comme lieu d'achat des fraises surgelées, mais dix personnes ont cité un supermarché.

«Les résultats fournissent des preuves épidémiologiques claires selon lesquelles les fraises surgelées disponibles dans le commerce en Allemagne seront probablement un véhicule d'infection important dans cette épidémie. Sur la base des résultats de l'enquête menée auprès des personnes concernées, on peut supposer que les fraises surgelées contaminées étaient/sont en vente dans tout le pays sous différentes marques et noms de produits sur différents marchés», ont dit les scientifiques.

L'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) a également partagé la séquence du VHA dans le système européen de surveillance des maladies EpiPulse.

jeudi 21 septembre 2023

Côte d'Ivoire : Forte suspicion de toxi-infection alimentaire collective suite à une consommation de bouillie de maïs contaminée par les herbicide

Après le décès de neuf enfants dans un village de Côte d’Ivoire situé près de Bouaké, au centre du pays, le ministère de la Santé a émis une «forte suspicion» d’intoxication alimentaire, a déclaré mercredi son directeur de cabinet, Charles Koffi Aka.

«Il s’agit d’une forte suspicion de toxi-infection alimentaire collective suite à une consommation de bouillie de maïs contaminée par les herbicides», survenue dans le village de Niangban, à 27 kilomètres de Bouaké, a-t-il affirmé, cité dans un communiqué du ministère.

«Au total, 71 cas dont 9 décès ont été enregistrés», et ce «chez les enfants de moins de 15 ans, suite à la consommation de la bouillie de maïs. Quatre des enfants décédés» sont ceux de la famille qui a préparé la bouillie contaminée, indique le document.

Le ministère explique que «l’inspection de la chambre où est stocké le maïs ayant servi à la préparation de la bouillie, a permis de découvrir trois bidons d’herbicide et de la farine de maïs étalée pour (le) séchage».

Il assure que «deux patients sont hospitalisés au CHU de Bouaké et sont pris en charge», et qu’«une équipe de veille a été mise en place dans le village, pour une détection rapide des cas et leur transfert immédiat au CHU».

Après la consommation du plat vendredi et samedi, des premiers cas de «gastroentérite non fébrile» et de «convulsions» ont été constatés dimanche, selon le ministère.

«Des prélèvements des sécrétions des patients (vomissures, urines, sang, sueur, selles) ainsi que des aliments consommés ont été acheminés à l’INHP (Institut national d’hygiène publique) et transférés dans des laboratoires compétents pour analyses», a indiqué M. Koffi Aka.

Selon lui, «aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis 48 heures dans le village».

Il a également souligné «une récurrence des épisodes de toxi-infection alimentaire collective (TIAC)» en Côte d’Ivoire, «ces dernières années».

«Depuis le début de l’année 2023, 5 épisodes de TIAC ont été détectés avec 131 cas dont 32 décès soit une létalité de 24,4%», a-t-il précisé.

M. Koffi Aka a expliqué cette situation par différents facteurs, notamment «l’insuffisance d’hygiène alimentaire dans les ménages et dans les établissements de restauration collective», et «l’utilisation abusive et anarchique des pesticides».

En février, dans le village de Kpo-Kahankro, également proche de Bouaké, deux personnes avaient été condamnées à cinq ans de prison après une contamination à Clostridium, bactérie qui avait fait 16 morts selon un bilan officiel, 21 selon les villageois. Source Le JCournal de Montréal.

NB : On lira sur le portail officiel du gouvernement de Côte d’Ivoire, «Toxi-infection alimentaire a Djebonoua (Bouaké) : Le ministre de laSanté situe les causes et active la riposte».

Mise à jour du 25 septembre 2023

Un dixième enfant est décédé, source Le Monde.

Quelques curiosité sur des actions de rappels ici et là ...

98 rappels depuis le 1er septembre 2023 sur le site RappelConso ! Il y en avait eu 151 en août, mais tout peut évoluer …

Moules de bouchot

98 rappels, mais, mais, c’était sans compter sur deux rappels de moules de bouchot, oubliés par RappelConso, les 13 et 14 septembre, l’un pour cause de présence de E. coli et l’autre pour présence de toxines lipophiles. Ce dernier rappel a été confirmé par une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 septembre … tout fini par arriver, certes en retard, mais ça arrive … Merci pour les consommateurs !

Farine de sarrasin

Que l’on se rassure, il n’y a pas eu en France de rappel de ce produit en septembre pour cause de  teneur trop élevée en alcaloïdes tropaniques ou pour cause de teneur en alcaloïdes du datura supérieur au seuil réglementaire en septembre, et pourtant …

La France a notifié le 18 septembre 2023 au RASFF de l’UE la présence d’alcaloïdes tropaniques dans de la farine de sarrasin (bio) de France …

La notification indique que la France a réalisé un rappel de auprès des consommateurs, le problème est que ce rappel a eu lieu le 30 août 2023 !

L’autre souci est que la notification au RASFF a permis a des Etats membres de rappeler la farine de sarrasin auprès de leurs consommateurs. C’est ainsi que l’AFSCA de Belgique informe le 19 septembre 2023 du rappel de farine de sarrasin bio de le marque Elbio de France pour cause de teneur en alcaloïdes tropaniques. Soit 20 jours après la France ...

Notons que les lots et références tant en France qu’en Belgique sont strictement identiques.

Voilà ce qui se passe quand on ne pense pas aux autres, et bonjour l’entraide entre les Etats membres de l’UE, et je ne parle même du soi disant réseau d’alerte rapide ou RASFF …

Cela étant, la farine de sarrasin bio continue de poser des soucis avec avec la présence de datura, 9 rappels en 2023 versus 1 en 2022, selon RappelConso.

Dans un article du blog en février 2019, «Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires», le blog a citéun article paru dans le bulletin des vigilances de l’Anses de juin 2018, Datura ou «les fleurs du mal», à propos de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par datura en août 2017,

Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.

En d’autres termes, moins de pesticides, plus de datura ?

La Commission européenne propose de renouveler le glyphosate pour dix ans

«La Commission européenne propose de renouveler le glyphosate pour dix ans», source La France Agricole.

La Commission européenne a publié un projet de règlement qui sera très prochainement discuté avec les États membres. Outre le sujet de la période de renouvellement, plusieurs conditions et restrictions d’utilisation sont évoquées.

Dans un projet de règlement publié le 19 septembre 2023, la Commission européenne propose un renouvellement du glyphosate, dont l’approbation actuelle prend fin le 15 décembre prochain, pour une durée de dix ans.

La Commission estime en effet «qu’on ne peut s’attendre, à court terme, à obtenir suffisamment de nouvelles informations pour aboutir à un résultat différent» des études menées depuis 2012 sur la matière active. Elle signale néanmoins qu’avec «l’intensification des recherches sur le glyphosate ces dernières années», il est possible que de «nouvelles connaissances» sur la matière active «apparaissent». Un renouvellement sur dix ans permet donc, selon Bruxelles, de prendre en compte ces deux aspects.

Cette proposition sera discutée avec les États membres lors la prochaine réunion du comité permanent des végétaux (Scopaff), le vendredi 22 septembre 2023, sans qu’il n’y ait de «vote à ce stade», a précisé les services du ministère de l’Agriculture, en réaction à la communication de la Commission.

L’Etat français non satisfait

«Aujourd’hui, les autorités françaises ne sont pas satisfaites de cette proposition», ont réagi les services du ministère de l’Agriculture. La France souhaite en effet que l’approche à la française, à savoir «la recherche d’alternatives pour ne laisser aucun agriculteur sans solution», puisse être harmonisée au niveau européen et approfondie. «La France demandera également […] d’accélérer la mise au point de méthodes d’évaluation des risques pour la biodiversité», a précisé le ministère.

Commentaire

La France est à la recherche d’alternatives comme certains sont à la recherche du dahu, mais depuis le temps, elles sont où ces alternatives ?

France : Un cas de listériose lié à la consommation de saucisse sèche d'Itale

Le 20 septembre, notification par la France au RASFF de l’UE de la présence de Listeria monocytogenes dans dans de la saucisse sèche ou du saucisson sec d’Italie.

La base de la notification est un cas d’intoxication alimentaire, listériose.
L’analyse microbiologique a été effectuée le 9 août avec pour résultat <10 ufc/g.

Avoir plus d’informations sur cette notification relèverait du miracle et comme je n'y crois pas ...

Des professionnels de l'hygiène partagent leur expertise lors du congrès de l'EHEDG

De gauche à droite
: Patrick de Wilde, Matilda Freund, Georg Kalss et Peter Overbosch.

«Des professionnels de l'hygiène partagent leur expertise lors du congrès de l'EHEDG», source article de Joe Whitworth paru le 21 septembre 2023 dans Food Safety News.

L'importance d'équipements et d'usines alimentaires conçus de manière hygiénique a été soulignée lors du récent congrès en ligne de l'EHEDG 2023.

La première journée de la conférence du European Hygienic Engineering and Design Group (EHEDG) la semaine dernière s'est concentrée sur la conception hygiénique et sa contribution à la sécurité sanitaire et à la qualité des aliments. La deuxième journée a été lié la conception hygiénique aux avantages en matière de productivité et de durabilité.

Lors d'une table ronde, Matilda Freund, trésorière de l'EHEDG ; Georg Kalss de Bühler ; Peter Overbosch et Patrick de Wilde de Cargill ont parlé de la prévention des incidents liés à la sécurité sanitaire et à la qualité des aliments.

De Wilde a déclaré qu’il était important de détecter les problèmes lorsqu’ils se produisent pleinement.

«Faites la liste des leçons apprises, menez une enquête et présentez-les à toutes les différentes fonctions d'une organisation pour en tirer des leçons afin que tout le monde comprenne ce qui n'a pas fonctionné. Dans l’industrie, on voit moins d’experts et plus de généralistes.

Combien de temps les gens restent-ils en fonction ? Quelques années, puis ils passent à autre chose. C’est important, mais l’un des effets secondaires est que les personnes ne connaissent plus toujours les détails, ni ne voient les risques.

Modification des dangers et des pressions

Overbosch a dit que la conception hygiénique vise à prévenir la pénétration, l’accumulation et la croissance.

«Si nous nous attendons à davantage de micro-organismes et à des températures plus élevées, le besoin d’une conception hygiénique augmentera. En termes de nettoyabilité, pouvons-nous nettoyer efficacement avec moins d’eau, moins d’énergie et moins de produits chimiques ?

L’orientation générale peut également changer. Il est probablement plus urgent que jamais de déterminer si la nature des dangers restera la même ou si elle se déplacera vers des choses venant dans notre direction ?

Kalss a déclaré qu'il était difficile de trouver de nouvelles personnes bien qualifiées pour les emplois techniques.

«Nous voyons des cas où il est possible de tirer des leçons du côté du fabriquant d'équipements et de l'utilisateur de l'équipement. Cela prend du temps et des ressources. Cela a toujours été important mais cela va grandir parce que nous perdons de l’expérience.

Freund a déclaré que parfois la conception hygiénique est négligée, ou cela l'a été dans le passé.

«Lorsque nous parlons de conception nous devons prendre en compte le produit, l'emballage, l'équipement, le processus et l'environnement dans lequel nous produisons. Nous essayons de développer un produit et un emballage robustes qui assurent la sécurité sanitaire du consommateur pendant toute la durée de conservation, avant et après ouverture. Nous recherchons un processus contrôlable qui élimine systématiquement les dangers et un environnement de production qui prévient la recontamination. Des équipements et des installations conçus de manière hygiénique peuvent gérer les dangers potentiels et garantir un nettoyage et une désinfection efficaces», a-t-elle dit.

«Un point critique à maîtriser (CCP) ne peut pas fonctionner si vous ne disposez pas de tous les programmes qui le prennent en charge. Vous ne pouvez pas avoir de CCP si vous n’avez pas les prérequis appropriés. C’est pourquoi il est si important que nous nous concentrions sur la conception hygiénique, car c’est véritablement le fondement de la sécurité des aliments.

«Les pressions économiques qui résulteront du réchauffement climatique constituent l’une des plus grandes menaces pour la sécurité des aliments depuis de nombreuses années. Nos systèmes de sécurité des aliments reposent sur des personnes qui s’efforcent de faire ce qu’il faut. Lorsque vous subissez cette pression économique, vous vous retrouvez potentiellement confronté à des personnes qui n’essaient pas de faire ce qu’il faut, et c’est une façon différente de gérer.

Aspects de productivité et de durabilité

Peter Overbosch a présenté un livre qu'il a écrit avec Yasmine Motarjemi et Huub Lelieveld : Food Safety Short Stories: A Collection ofReal-Life Experiences (Histoires courtes sur la sécurité des aliments : une collection d'expériences réelles) comprend 87 situations vécues ou vues par des professionnels de l'alimentaire. Les histoires sont toutes anonymisées mais se concentrent sur un événement important, un accident, une pratique de gestion ou une question éthique. Le livre fournit une analyse des incidents ou des quasi-accidents. Il a été publié fin 2022. (Le blog en parlé ici en janvier 2023 -aa).

L’objectif est d’aider à mieux comprendre la gestion de la sécurité des aliments, comment réduire les risques et améliorer la prise de décision en matière de sécurité des aliments. Les articles couvrent différents types de risques, tels que microbiens, chimiques et physiques, associés à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement.

Le deuxième jour de l’événement, la conception hygiénique et les avantages en termes de productivité ont été mis en avant. Une table ronde réunissait Ana Soares de Kraft Foods, James Hartley de Mondelez International, Patrick Wouters de Cargill et Olivier Couraud de Commercial Food Sanitation.

Un autre panel s'est concentré sur la conception hygiénique et les avantages en matière de durabilité. Les intervenants étaient Adam Ruskin d'Ecolab, John Donaghy de Nestlé, Jürgen Hofmann, consultant, et José Mellenbergh de Tetra Pak.

Les experts ont couvert une série de questions allant de la consommation d'eau et d'énergie aux temps d'arrêt de la production, en passant par les coûts de nettoyage en termes de produits chimiques et de ressources, la conception des équipements, le zonage et la validation du nettoyage.

Le prochain congrès de l'EHEDG est un événement physique prévu à Nantes, France, les 2 et 3 octobre 2024.

Commentaire

Cela me rémémore que du 4 au 5 juin 1996, il y avait eu la 4e Conference Internationale ASEPT, Sécurité Alimentaire 96/Food Safety 96 à Laval (Mayenne), co-sponsorisé par l’lAMFES, qui a été suivie le 6 juin du EHEDG Symposium 1996.

Rhône : Fermeture administrative d'un restaurant à Villefranche-sur-Saône

Pas d’information de la préfecture du Rhône, visiblement dans le Rhône, on ne communique pas comme dans le Val d’Oise.

Voici donc cette brève information car la suite est réservée aux abonnés. Cela est étrange pour des actions publiques devant être connus de tous !

«Un restaurant de Villefranche fermé pour des «manquements graves» aux règles d’hygiène», Source Le Progrès du 19 septembre 2023.

C’est un contrôle réalisé par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Rhône qui a mis en lumière la situation de ce restaurant, situé dans le centre-ville de Villefranche-sur-Saône.

Ce mardi matin 19 septembre, deux agents des services de l’État ont constaté de «graves manquements aux règles d’hygiène» au sein du restaurant La Colonne.

Lorsque les agents ont poussé les portes du restaurant, ils ont eu la mauvaise surprise de découvrir des produits périmés et une présence importante de déjections de nuisibles.

Ils ont constaté également «un défaut de maintenance et de nettoyage des locaux de production, de stockage et des équipements » et un «défaut de traçabilité» des denrées.

Avant d'envisager la réouverture du restaurant, les gérants devront faire appel à une entreprise pour éradiquer la présence des nuisibles et désinfecter les locaux. Il faudra attendre un nouveau contrôle et le feu vert des autorités pour accueillir à nouveau des clients. Source radioscoop.

Le rappel s'est élargi en Norvège alors que l'épidémie à E. coli se poursuit

«Le rappel s'est élargi en Norvège alors que l'épidémie à E. coli se poursuit», source article de Joe Whitworth paru le 20 septembre 2023 dans Food Safety News.

Un rappel de produits carnés dans le cadre d'une épidémie à E. coli en Norvège a été élargi.

Nordfjord Kjøtt a émis un rappel élargi la semaine dernière. Il couvre désormais certaines dates de conservation de neuf produits, dont Hamburger Classic, Prima Hamburger, Bacon Burger, viande hachée et Big Beef burger.

Cette décision a été motivée par le fait que les produits sont fabriqués avec la même matière première. Les articles ont été vendus dans les magasins Rema 1000. Ils ont été retirés de la vente, mais les consommateurs peuvent toujours les avoir chez eux dans les congélateurs.

Les autorités norvégiennes ont déclaré qu’il s’agissait de l’une des épidémies à E. coli les plus importantes du pays depuis 2006.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a signalé que E. coli O26:H11 avait été détecté chez 17 personnes.

Le FHI a dit que des personnes sont tombées malades en juillet et août. Les patients sont âgés de moins de 5 à 55 ans.

Cinq personnes ont développé une maladie grave, un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale et peut entraîner des lésions cérébrales et d'autres complications à vie.

Investigation en cours

Les soupçons selon lesquels ces produits pourraient être à l'origine de l'infection ont été renforcés après de nouveaux entretiens avec des patients et des travaux de traçabilité dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire.

L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) a reçu des patients ce qui restait de deux paquets de hamburgers. Une analyse préliminaire de l'Institut vétérinaire a contribué à renforcer les soupçons à l'égard des hamburgers.

Les responsables de la santé ont souligné que la congélation ne tue pas E. coli et que les produits de viande hachée bovine doivent être bien cuits. Cela signifie une température à cœur de 70°C. L'USDA affirme que la viande hachée crue doit être cuite à une température interne de 71°C, mesurée avec un thermomètre alimentaire.

Il a également été conseillé aux personnes de se laver les mains et de laver les ustensiles après avoir touché des hamburgers surgelés ou réfrigérés.

Les groupes vulnérables tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli ne devraient pas manger de hamburgers légèrement ou moyennement cuits.

Lors du hachage de la viande, les bactéries présentes à la surface peuvent se propager dans tout le produit. Si la viande hachée n'est pas suffisamment cuite, les bactéries présentes au milieu peuvent survivre.

mercredi 20 septembre 2023

Quand l’OMS s’intéresse aux cas de botulime en France

Botulisme en France, source communiqué de l’OMS du 20 September 2023

Situation en un coup d'œil

Le 12 septembre 2023, les autorités locales de santé publique en France ont identifié un groupe de 10 cas suspects de botulisme, dont un décès. Au 14 septembre 2023, le National IHR (International Health Regulations) Focal Point pour la France a notifié à l'OMS un total de 15 cas suspects de botulisme, dont un décès, signalés à Bordeaux et en Ile-de-France.

Les investigations épidémiologiques ont indiqué que la source de l'infection est la consommation de sardines en conserve faites maison, à différentes dates, dans le même restaurant de Bordeaux au cours de la semaine du 4 au 10 septembre 2023. L'aliment a été fabriqué au restaurant pour être consommé sur place.

En raison de la période d'incubation pouvant aller jusqu'à huit jours et du fait que le restaurant attire des visiteurs internationaux pendant la Coupe du Monde de Rugby, il est possible que des cas supplémentaires parmi les visiteurs internationaux soient signalés en France, ou éventuellement hors de France lorsque les voyageurs rentrent chez eux, jusqu'au 18 septembre. .

Description de la situation

Le 12 septembre 2023, les autorités locales de santé publique en France ont identifié un groupe de 10 cas suspectés de botulisme, dont un décès.

Au 14 septembre 2023, le National IHR Focal Point pour la France a notifié au total 15 cas de suspicion de botulisme, dont un décès, signalés à Bordeaux et en Ile-de-France. Sur ces 15 cas, 10 ont été hospitalisés, et huit patients ont été admis dans une unité de soins intensifs. Quatorze cas sur quinze sont signalés parmi des ressortissants étrangers identifiés dans six pays en plus de la France. Il s’agit notamment du Canada, de l’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de la Grèce, de l’Irlande, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

Tous les cas suspects ont consommé le même produit (sardines en bocaux) à des dates différentes dans le même restaurant bordelais au cours de la semaine du 4 au 10 septembre 2023. Les investigations épidémiologiques ont indiqué que la source de l'infection est la consommation de sardines en conserve faites maison. Le produit alimentaire a été produit et servi au restaurant.

Epidémiologie du botulisme

Le botulisme est une maladie neurologique grave causée par une toxine très puissante produite par la bactérie Clostridium botulinum. Elle se développe particulièrement dans les aliments mal conservés. Le botulisme humain peut faire référence au botulisme d'origine alimentaire, au botulisme infantile, au botulisme par plaie et au botulisme par inhalation ou à d'autres types d'intoxication.

Le botulisme d'origine alimentaire est une maladie grave, potentiellement mortelle. Il s’agit d’une intoxication causée par l’ingestion de puissantes neurotoxines – les toxines botuliques – formées dans les aliments contaminés. La transmission du botulisme de personne à personne ne se produit pas. Les manifestations, ou symptômes, de l’intoxication peuvent varier et se caractérisent par une paralysie flasque descendante pouvant entraîner une insuffisance respiratoire. Les premiers symptômes comprennent une fatigue marquée, une faiblesse et des vertiges, généralement suivis d'une vision floue, d'une bouche sèche et de difficultés à avaler et à parler. Des vomissements, de la diarrhée, de la constipation et un gonflement abdominal peuvent également survenir. La maladie peut évoluer vers une faiblesse du cou et des bras, après quoi les muscles respiratoires et les muscles du bas du corps sont touchés. Il n’y a ni fièvre ni perte de conscience. Les symptômes apparaissent généralement plusieurs heures à huit jours après la consommation d’aliments contaminés.

Bien que les épidémies de botulisme soient relativement rares, elles sont considérées comme des urgences de santé publique qui nécessitent une reconnaissance rapide pour identifier la source de la maladie, distinguer les types d’épidémies (naturelles, accidentelles ou délibérées), prévenir des cas supplémentaires et administrer efficacement un traitement aux patients affectés. Le succès du traitement dépend dans une large mesure d’un diagnostic précoce, de l’administration rapide de l’antitoxine botulique et de soins respiratoires intensifs.

L'incidence du botulisme est faible, mais le taux de mortalité est élevé si un diagnostic rapide et un traitement approprié et immédiat ne sont pas administrés. La maladie peut être mortelle dans 5 à 10% des cas.

Réponse de santé publique

Le 11 septembre, des prélèvements alimentaires et de sérum ont été expédiés au Centre national de référence des bactéries anaérobies et du botulisme, Institut Pasteur de Paris, et la toxine botulique a été confirmée dans des prélèvements de sérum et dans un prélèvement alimentaire (sardines) le 14 septembre 2023.

Les autorités sanitaires locales ont inspecté le restaurant et tous les produits préparés par le restaurant ont été rappelés. Le 13 septembre, les autorités sanitaires locales ont tenu une conférence de presse et ont informé les professionnels de santé locaux.

Les autorités sanitaires nationales ont publié des conseils de communication sur les risques pour sensibiliser les agents de santé à la symptomatologie et au traitement.

Les informations sur les cas signalés parmi les citoyens de pays étrangers ont été partagées avec les autorités sanitaires compétentes de ces pays.

Évaluation des risques par l'OMS

Les investigations locales ont identifié environ 25 personnes grâce à des reçus de carte de crédit qui ont été exposées (c'est-à-dire qui ont probablement consommé l'aliment suspect). L'exposition s'est produite au niveau local et des mesures ont été mises en œuvre pour éliminer la source de infection, y compris le retrait de l'aliment suspecté, qui n'a pas été distribué à l'extérieur du lieu. Cependant, compte tenu de la durée d'incubation du botulisme qui peut aller jusqu'à huit jours et du fait que tous les clients du restaurant bordelais n'ont peut-être pas été identifiés malgré les efforts déployés, d'autres cas liés à cet événement pourraient encore survenir. Cette épidémie s'est produite en même temps que la Coupe du monde de rugby qui s'est déroulée dans la semaine du 4 septembre 2023, attirant des supporters et des équipes de rugby du monde entier.

En raison de la période d'incubation pouvant aller jusqu'à huit jours et du fait que le restaurant attire des visiteurs internationaux, il est possible que des cas supplémentaires parmi les visiteurs internationaux soient signalés en provenance de France ou à l'étranger jusqu'au 18 septembre.

Conseils de l'OMS

La prévention du botulisme alimentaire repose sur les bonnes pratiques de préparation des aliments, notamment lors du chauffage/stérilisation et de l'hygiène. Le botulisme d'origine alimentaire peut être prévenu par l'inactivation de la bactérie et de ses spores dans les produits stérilisés à la chaleur (par exemple, en autoclave) ou en conserve, ou en inhibant la croissance bactérienne et la production de toxines dans d'autres produits. Les formes végétatives des bactéries peuvent être détruites par ébullition, mais les spores peuvent rester viables après ébullition, même pendant plusieurs heures. Cependant, les spores peuvent être tuées par des traitements à très haute température tels que la mise en conserve (commerciale).

La pasteurisation thermique commerciale (y compris les produits pasteurisés conditionnés sous-vide et les produits fumés à chaud) peut ne pas suffire à tuer toutes les spores et la sécurité sanitaire de ces produits doit donc reposer sur la prévention de la croissance bactérienne et de la production de toxines. Les températures de réfrigération combinées à la teneur en sel et/ou aux conditions acides empêcheront la croissance des bactéries et la formation de toxines.

Les neurotoxines elles-mêmes sont thermolabiles et seront détruites en quelques minutes à des températures supérieures à 80°C ; par conséquent, seuls les aliments mal transformés dans lesquels les bactéries ou les spores survivent présentent un risque.

Les cinq clés de l'OMS pour des aliments plus sûrs servent de base aux programmes éducatifs visant à former les manipulateurs d'aliments et à éduquer les consommateurs. Ils sont particulièrement importants pour prévenir les intoxications alimentaires.

Les cinq clés sont :

- Prenez l’habitude de la propreté;
- Séparez les aliments crus des aliments cuits;
- Faîtes bien cuire les aliments;
- Maintenez les aliments à bonne température
- Utilisez de l’eau et des produits sûrs.

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Mise à jour du 12 octobre 2023

On lira l’étude, «Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023», parue le 12 octobre dans Eurosurveillance.

Complément bis
On lira ce document de l’Anses du 26 octobre 2023, «Le botulisme : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?» 

Les fermes usines en France, ça n'existe pas !