jeudi 21 février 2019

14% des saucisses canadiennes sont mal étiquetées, selon une étude de l'Université de Guelph

Selon une étude parue dans Food Research International, les fabricants de produits de saucisses ont amélioré leurs performances, à en juger par une étude de l’Université de Guelph. L'étude portait sur des conditionnement de saucisses étiquetées comme ne contenant qu'un seul type de viande.

Il y a quatre ans, les chercheurs avaient découvert que 20% des saucisses retrouvées dans des magasins de vente au détail contenaient de la viande autre que celle revendiquée.

Cette fois-ci, c’est 14%.

« Nous avons réévalué les taux d’étiquetage erroné et avons trouvé des niveaux inférieurs », a déclaré le professeur Robert Hanner, auteur principal de l’étude. « L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a pris des mesures de suivi après notre étude initiale et il semble que cela ait eu un impact. », selon un communiqué de presse de l'Université de Guelph, Ontario, Canada.

Selon une nouvelle étude sur le codage à barres de l'ADN ou barcoding moléculaire de l'Université de Guelph, les saucisses sont mal étiquetées au Canada.

Des chercheurs ont découvert que 14% des échantillons de saucisses prélevés dans les magasins du pays avaient été étiquetés incorrectement et contaminés par plusieurs espèces de viande. C’est une baisse par rapport à la toute première étude menée par les mêmes chercheurs, il y a plus d’un an et qui révélait un taux de 20% d’étiquetage erroné.

Les chercheurs ont utilisé le codage à barres de l'ADN ainsi que la PCR numérique pour déterminer quelles viandes se trouvaient dans les échantillons de saucisses.

« Il y a de l’ADN dans presque chaque cellule de chaque organisme. Le codage à barres peut donc être appliqué à des produits tels que les viandes hachées, difficiles à identifier par d’autres moyens », a déclaré Hanner, professeur de biologie intégrative à l’Institut de la biodiversité de l’Université de Guelph. « Dans cette étude, les codes à barres ont été utilisés pour identifier le type de viande dominant dans les échantillons de saucisses. »

« L’innovation scientifique aide à protéger l’approvisionnement alimentaire du Canada à plusieurs niveaux et le codage à barres de l’ADN joue un rôle clé dans l’identification des espèces. L’ACIA félicite l’Université de Guelph pour ses recherches et son dévouement continu aux progrès de la science », a déclaré la responsable adjointe de la sécurité des aliments de l’ACIA, Mme Aline Dimitri.

Les chercheurs ont testé des saucisses étiquetées comme ayant du bœuf, du poulet, du porc ou de la dinde. Ils ont également analysé les échantillons pour du mouton, de la chèvre et du cheval.

Contrairement à la précédente étude qui révélait de la viande de cheval dans un échantillon de saucisse de porc, les chercheurs n’ont trouvé aucune viande de cheval cette fois-ci.

« Nous avons décidé d'inclure également le mouton et la chèvre dans cette étude la plus récente car, même si ces produits ne sont peut-être pas consommés dans les mêmes quantités que le bœuf, le poulet, le porc et la dinde, il s'agit de viandes élevées commercialement qui sont généralement présentes dans notre chaîne d'approvisionnement alimentaire », dit Hanner.

Les produits ont été considérés comme contaminés lorsque plus de 1% d'une autre viande a été détectée. Cela a permis d'éliminer les traces pouvant résulter d'un nettoyage incomplet de l'équipement de transformation.

Sur les 30 saucisses de bœuf analysées, cinq contiennent du mouton, quatre du porc et un du poulet.

Parmi les 20 saucisses de poulet analysées, trois contenaient de la dinde, une du porc et une du bœuf. Parmi les saucisses à la dinde analysées, l'une contenait du poulet et l'autre du porc. Tous les échantillons de saucisses de porc ne contenaient que du porc, ce qui signifie qu’il n’y a pas de contamination croisée avec cette viande.

Les saucisses étiquetées comme ayant une seule viande mais contenant plus d'un type de viande contreviennent à la réglementation en matière d'étiquetage des aliments. Les consommateurs peuvent acheter ces produits en raison de problèmes de santé, tels que les allergies, ou de choix de vie, comme éviter le porc, a déclaré Hanner.

Des contaminants inconnus pourraient également permettre le transfert de pathogènes alimentaires, a-t-il ajouté.

« Dans certains cas, cela peut être préoccupant lorsqu'il y a rappel d'un type de viande spécifique, mais cela n'est pas indiqué sur l'étiquetage. »

Il a déclaré qu'il était difficile de déterminer si la contamination inter-espèces était motivée par des considérations économiques.

« Nous ne connaissons pas les coupes exactes de viande retrouvées dans les échantillons, nous ne pouvons donc pas déterminer si la viande contaminante a été volontairement remplacée parce que c’était une viande moins chère. »

La prochaine étape consistera à effectuer des analyses tout au long de la chaîne d’approvisionnement afin de déterminer où se produisent les erreurs d’étiquetage et la contamination entre espèces.

« Nous allons examiner la situation du marché de la vente au détail et allons constater qu'il y a des problèmes », a déclaré Hanner. « Mais pour bien comprendre la situation, nous devons l'examiner à partir de plusieurs points de la chaîne alimentaire. »

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