Le
8 novembre 2011, on apprend par un communiqué
que « L'EFSA évalue les risques pour la santé
publique associés aux alcaloïdes de l’opium dans
les graines de pavot »
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un avis scientifique concluant que la consommation d’aliments contenant des graines de pavot pourrait susciter des préoccupations en termes de santé pour certains consommateurs. Le groupe scientifique sur les contaminants de la chaîne alimentaire (CONTAM) a cependant souligné les incertitudes rencontrées pour évaluer l’apport d’alcaloïdes opioïdes à partir de graines de pavot dans les aliments, en raison des données limitées sur la consommation et les niveaux présents dans les denrées alimentaires. Naturellement, les graines de pavot ne contiennent pas d’alcaloïdes opioïdes mais elles peuvent toutefois être contaminées par la sève de la plante de pavot à la suite de dommages causés par des organismes nuisibles ou par les procédés de récolte. L’avis indique également que la transformation des aliments peut diminuer la teneur en alcaloïdes opioïdes présents dans les graines de pavot jusqu’à 90 %.
Le 18 mai 2018, « L'EFSA a mis à jour son évaluation des risques liés aux alcaloïdes de l'opium dans les graines de pavot, confirmant plusieurs de ses conclusions antérieures, notamment la quantité de ces substances pouvant être consommées en toute sécurité. »
On peut y lire :
Peu de cas d'effets nocifs résultant de la consommation de graines de pavot dans les aliments ont été rapportés; néanmoins, on ne peut pas présumer que de telles réactions ne se produisent pas de temps en temps. Des effets semblables à ceux de la morphine ont été observés chez l’homme suite à la consommation d’un seul repas contenant des graines de pavot contaminées par des alcaloïdes de l’opium.
Dans
le procès-verbal
de la réunion du 25 janvier 2019 du Comité d’experts spécialisé
« Evaluation des risques physico-chimiques dans les Aliments »
(ERCA) » de l’Anses, il a été recommandé d’évaluer la
pertinence de la mise en place d’une réglementation pour
« spécifiquement
les graines de pavot ».
Depuis,
le
1er
mars 2019, on a appris par la DGCCRF,
« Signalement
aux autorités sanitaires de teneurs anormalement élevées en
alcaloïdes dans des graines de pavot : des investigations sont en
cours ».
Les autorités sanitaires ont été informées par le Centre Antipoison de Paris d’un signalement de personnes ayant présenté des taux anormalement élevés d’alcaloïdes (morphine et codéine) dans leurs urines. Ces personnes avaient consommé au préalable des pains aux graines de pavot. Les graines de pavot présentes sur les produits consommés ont été analysées et présentaient effectivement des teneurs particulièrement élevées en alcaloïdes. Des investigations sont actuellement en cours pour identifier l’origine de cette contamination et déterminer si des produits actuellement commercialisés sont concernés.
Voir aussi l'article du blog ici.
Un
article
de Juliette Bloch dans vigilanses de mars 2020 traite « Des
contrôles positifs aux opiacés dus à la consommation de sandwichs
au pavot ».
Début 2019, un lien est établi entre la consommation de sandwichs aux graines de pavot et des résultats positifs de test de dépistage des opiacés dans les urines. Si les aliments incriminés ont été retirés rapidement du marché, il n’en reste pas moins que selon le type de graines de pavot utilisé, le processus de nettoyage de ces graines et les recettes et procédés de fabrication des produits de boulangerie, la teneur en alcaloïdes du pavot peut rester suffisamment élevée pour rendre positifs les tests de dépistage, ou plus rarement, entraîner des signes cliniques. Des discussions sont en cours au niveau de l‘Union européenne pour modifier la réglementation.
En
attendant, que faire ?
Dans l’attente de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne et de la sensibilisation complète de la profession aux processus de fabrication permettant une réduction de la teneur en alcaloïdes des graines de pavot et des produits en contenant, il est recommandé d’en limiter la consommation et de l’éviter complètement en cas de conduite de véhicule ou d’activité nécessitant un état de vigilance totale. Ces mesures concernent particulièrement les enfants, les femmes enceintes et les personnes à risque de rétention urinaire ou de pauses respiratoires.
En cas de contrôle positif entraînant une procédure judiciaire, il est possible, avec des dosages réalisés dans des laboratoires de toxicologie comme celui du CHU de Garches, de prouver l’origine alimentaire des alcaloïdes par la présence de thébaine, parmi les alcaloïdes dosés. À défaut d’avoir pu effectuer les dosages urinaires ou sanguins dans les 48h, il est possible de trouver de la thébaïne dans les cheveux.
Il est important que consommateurs, policiers, avocats et magistrats en soient informés.
Commentaire. Voilà presque 10 ans que l'on attend une réglementation, heureusement que la Commission européenne et l’EFSA ne s’occupent
pas du COVID-19, parce que à ce compte là, on en serait encore à des
discussions sans fin, sur le port du masque, le confinement, les
tests, etc. et je n’ose même pas parler de la chloroquine ...
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