vendredi 27 novembre 2020

Influence des émojis sur l'interprétation des rapports d'inspection en sécurité des aliments des restaurants

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Visage dégoûté, lieu endroit infesté ? Influence des émojis sur l'interprétation des rapports d'inspection des restaurants», source Journal Health CommunicationArticle disponible en intégralité.
Cet article fait appel à l'ELM (ou elaboration likelihood model of persuasion) ou Modèle de persuasion de la probabilité d’élaboration. Le modèle ELM décrit les modalités de formation de l’attitude et de la persuasion suivant que la motivation et le degré d’implication du sujet sont importants ou faibles. 
Cet article peut aussi aider les autorités réglementaires qui choisissent des émojis comme symbol du résultat de l'inspection, voir en France, le cas Alim'confiance.
Résumé
Chaque année, des millions d'Américains tombent malades d'une maladie d'origine alimentaire et on estime que la moitié de tous les cas signalés surviennent dans des restaurants.
Pour information, en France en 2018, selon les données de Santé publique de France, dernières données disponibles, 39% des TIAC ont lieu en restauration commerciale et 31% en restauration collective, soit 70% du nombre total de TIAC !
Pour protéger le public, les services réglementaires sont encouragés à effectuer des inspections des restaurants et à divulguer des rapports aux consommateurs.

Cependant, le format des rapports d'inspection est incohérent et contient généralement des informations peu claires pour la plupart des consommateurs qui interprètent souvent mal les résultats de l'inspection. De plus, les consommateurs recherchent de plus en plus ces informations dans un contexte numérique.

Des recherches limitées explorent les rapports d'inspection comme des outils de communication. En utilisant l'affect en tant qu'information et l'ELM comme cadres théoriques, cette expérience a examiné comment des émotions discrètes (par exemple, le dégoût) véhiculées par des indices illustrés (c'est-à-dire des émojis) influençaient le traitement des rapports d'inspection par les consommateurs. Les participants, recrutés dans Amazon Mechanical Turk (une plateforme Internet de microworking -aa), ont été assignés au hasard à l'une des six conditions expérimentales avec 3 (émojis: souriant versus dégoûté vs aucun) x 2 (niveau de non-conformité: faible versus élevé).

Ensuite, les participants ont rempli un questionnaire sur la perception et le traitement cognitif du message. Les résultats ont révélé que, par rapport au texte, l'émoji dégoûté augmentait les perceptions du risque et les comportements d'évitement.

En termes d'émotion, l'émoji visage souriant a motivé les participants à ressentir plus d'émotions liées à l'hygiène.

À leur tour, des sentiments positifs ont diminué la probabilité d'élaboration. Comme prévu par ELM, l'implication a également prédit l'élaboration, de sorte que les participants qui étaient très impliqués dans les rapports d'inspection élaboraient plus que ceux qui étaient moins impliqués. La participation a également modéré la relation entre les emojis présentés et leur élaboration. Les implications pratiques sont également discutées.

Les implications pratiques
Les autorités sanitaires qui sont généralement responsables de la conception des rapports, doivent tenir compte à la fois du style de présentation et du contenu.

Le seul fait d'inclure des emojis souriants conduit à des problèmes. Par exemple, le King County utilise un emoji légèrement souriant pour les restaurants avec de nombreuses non-conformités critiques. C'est un message incongru et les consommateurs déploieront en fait plus d'efforts pour essayer de le comprendre. C'est contre-intuitif. De plus, en termes de perception du risque et d'intention comportementale, un emoji souriant semble avoir le même effet qu'un texte seul.

À l'inverse, si un émoji dégoûté est ajouté au mélange, les consommateurs peuvent être en mesure d'identifier de manière plus appropriée le risque immédiat et de se protéger du problème.

Bien que ce soit un outil de communication bénéfique pour les autorités sanitaires afin de prévenir la propagation des maladies d'origine alimentaire, il est peu probable que les restaurateurs soient désireux de préconiser que des visages nauséeux soient associés à leur entreprise, même temporairement.

Cependant, en raison des attitudes et des comportements défavorables associés à l'émoji dégoûté, cela pourrait améliorer les conditions de sécurité des aliments dans les restaurants en général.

Les recherches indiquent que la divulgation publique des rapports d'inspection des restaurants, en particulier sur Internet, améliore la conformité en matière de sécurité des aliments (Waters et al., 2013).

Cependant, si les autorités sanitaires considèrent que l'implication dans les rapports d'inspection est faible dans leur domaine, alors l'emoji souriant aide à alléger la charge cognitive des consommateurs.

Par conséquent, les autorités sanitaires devraient faire un effort pour comprendre les motivations des consommateurs et leur interprétation des emojis avant de façonner les divulgations en conséquence.

En outre, comme de nombreuses autorités sanitaires s'appuient sur le Food Code de la FDA des États-Unis pour déterminer les règles de sécurité des aliments, il serait avantageux pour l'agence d'explorer comment des emojis pourraient être universellement classés en ce qui concerne l'hygiène.

Enfin, dans le contexte actuel où une prime a été accordée à l'hygiène des lieux publics en raison du COVID-19, les considérations sur la meilleure façon de communiquer les mesures mises en œuvre aux clients sont devenues urgentes. La communication de preuves scientifiques au profane est une entreprise fondamentale, aujourd'hui plus importante qu'il y a quatre mois.

Nouveau projet de recherche sur les infections à Campylobacter jejuni afin de développer un vaccin

Un projet de recherche sur les infections à Campylobacter jejuni (C. jejuni) vient de recevoir un financement de 387 000 $ sur deux ans du Réseau international des Instituts Pasteur (RIIP). Source INRS Canada.

Les professeurs Charles Gauthier et Charles Dozois, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et la docteure Laurence A. Mulard, de l’Institut Pasteur (Paris, France), forment le consortium CampyVac responsable des travaux sur la bactérie Campylobacter jejuni (C. jejuni), l’une des principales causes de gastro-entérite bactérienne.

Même s’il frappe particulièrement dans les pays en développement, on estime que le Campylobacter est à l’origine de 400 millions de cas de gastro-entérite par année.

« Compte tenu de la charge socio-économique et de santé publique qui en découle, il y a un besoin urgent de trouver des mesures visant à réduire les infections à C. jejuni », précise le professeur Gauthier. « C’est également le principal déclencheur du syndrome de Guillain-Barré et du syndrome de Miller-Fisher, deux maladies auto-immunes qui peuvent altérer gravement et de façon permanente le système nerveux périphérique. De plus, cette bactérie est particulièrement virulente chez les enfants de moins de cinq ans. »

Un vaccin à base de sucre

Dans le cadre du projet intitulé « Development of heptose-containing semi-synthetic glycoconjugate vaccines against campylobacteriosis  », les membres du consortium de recherche espèrent développer un glycovaccin contre la campylobactériose. « L’émergence de souches de C. jejuni multirésistantes complique les options thérapeutiques. Le développement de vaccins sous-unitaires sûrs et efficaces, capables d’induire une réponse en anticorps ciblant les polysaccharides de surface de cette bactérie, est une avenue prometteuse alors qu’il n’existe actuellement aucun vaccin homologué contre C. jejuni, que ce soit pour l’homme ou l’animal », souligne Laurence A. Mulard, responsable de structure à l’Institut Pasteur. Le glycovaccin dont il est question dans cette étude est une priorité en santé publique. Il sera préférentiellement conçu à partir de sucres commerciaux. Il peut également être développé à partir de polysaccharides purifiés à partir d’extraits bactériens.

« Laurence A. Mulard et Charles Gauthier travailleront de concert afin de mettre au point des voies de synthèse efficaces et simples pour accéder, entre autres, à la barrière protectrice de la bactérie, le polysaccharide capsulaire (CPS). Celui-ci se trouve à la surface des bactéries et constitue une cible idéale pour le développement de vaccins, puisqu’il interagit directement avec le système immunitaire. Ce CPS est composé de sucres rares qui se retrouvent chez C. jejuni, précise Charles Dozois. Une fois cette synthèse effectuée, mon groupe prendra le relai et nous évaluerons les vaccins créés sur l’immunogénicité des poulets. La colonisation de la bactérie qu’on peut trouver dans le contenu fécal des poulets sera, elle aussi, évaluée après la vaccination. »

Éventuellement, ce projet de recherche pourrait devenir la première preuve de concept d’un vaccin glycoconjugué issu de sucres de synthèse contre la campylobactériose.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé l’article.

Glyphosate: De la fiabilité de la parole présidentielle ...

L'Alerte Environnement rapporte Avis aux agriculteurs : la parole présidentielle est-elle fiable ?

Et si la nomination de Julien Denormandie était en fait un miroir aux alouettes ? Le Ministre de l’agriculture plait au monde agricole et ce dernier l’applaudit. Mais la parole présidentielle est-elle fiable ? D’un côté le Ministre dit de beau discours, de l’autre, le président et son administration n’en font qu’à leur tête.

On se souvient notamment de ce 27 novembre 2017, où pour plaire aux lobbies écolos, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir interdire le glyphosate « d’ici trois ans ». Tout en sachant déjà à l’époque que cela n’était pas possible faute d’alternative et pour des raisons de concurrence (étrangère) déloyaleSans maîtriser le sujet ni tenir compte de l’avis des spécialistes. En 2019, le chef de l’État avait dû reculer, estimant finalement que cette promesse n’était « pas faisable ». Ce que lui expliquaient depuis des années les agriculteurs et leurs instances représentativesSans qu’on les écoute ou qu’on les prenne au sérieux.

On apprend ce jour que lors du conseil de défense écologique prévu vendredi à l’Élysée, Emmanuel Macron devrait proposer une interdiction du glyphosate à l’échelle européenne pour fin 2022… Une mesure d’autant plus irréaliste que les alternatives n’existent toujours pas et que la concurrence n’est pas qu’européenne mais avant tout mondiale. Les agris pensaient que leurs interlocuteurs avaient « imprimé » sur la question du glyphosate ? Leurs interlocuteurs peut-être, Julien Denormandie en tête, mais pas le Président Emmanuel Macron et confirme que la parole présidentielle n’est pas fiable.

Autre message de Gil Rivière-Wekstein dans ce tweet,

Et comme le rapporte un lecteur du tweet, il faudrait rappeler à Europe 1 que « l'illustration est totalement fausse vu que le glyphosate n’est pas répandue sur les cultures ... » 

Mise à jour du 30 novembre 2020
Au micro de RTL, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé que l’aide financière aux agriculteurs serait «accentuée» pour accélérer le processus de sortie. Des « dispositions » seront «présentées au parlement dans les jours à venir», a garanti le ministre. Selon lui, la transition hors du glyphosate est pour l'instant «payée par les agriculteurs», malgré des revenus parfois limités.
Julien Denormandie a également insisté sur la nécessité de «porter ce débat au niveau européen». Dans un souci de «justice et d'équité», le ministre a expliqué ne pas souhaiter que deux produits d'États membres de l'Union européenne soient vendus sur les mêmes étales, «mais ne répondent pas aux mêmes normes environnementales».

L'idéologie fait faire des dépenses inutiles et si le ministre de l'agriculture respectait la science ... 

Complément du 21 décembre 2020. Lu dans Alerte EnvironnementSNCF : l’alternative au glyphosate va coûter un bras aux contribuables…et à l’environnement.

jeudi 26 novembre 2020

France: Epidémie de salmonellose liée à des produits de charcuterie, 26 cas dont 17 enfants

Il en fallu du temps pour nous annoncer par un communiqué du 26 novembre 202, le Retrait et rappel de saucisses sèches et de rosettes tranchées contaminées par des salmonelles.


Cette information que le blog a relayé provenait d'une notification au RASFF de l'UE par la France le 16 novembre 2020, à propos d'une épidémie d'origine alimentaire suspectée à Salmonella Bovismorbificans en lien avec de la charcuterie sèche de France.

Nous y voilà donc avec cette quatrième épidémie à
Salmonella en 2020 en France, voir le détail ici.
26 cas de salmonelloses, dont 17 concernent des enfants, ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des Salmonella (Institut Pasteur) et Santé publique France en octobre-novembre. Les personnes interrogées sont tombées malades à partir du 22 septembre. Elles ont toutes consommé des saucisses sèches achetées dans une même enseigne de magasins. Le lien entre la survenue de symptômes chez ces personnes et la consommation de charcuterie sèche fabriquée par l’établissement France Salaison a été confirmé le 13 novembre par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé et Santé publique France.
Un retrait et un rappel de plusieurs lots de saucisses sèches suspectes de la marque Saint AZAY commercialisées par l’enseigne Leclerc a eu lieu dès le vendredi 13 novembre sur la base des premiers éléments de l’enquête.
Il s’agit des produits :
  • Saucisse sèche droite (250g) : toutes les DDM (date de durabilité maximum) jusqu’au 08/12/20 inclus
  • Saucisse sèche courbe (300g) : toutes les DDM jusqu’au 08/12/20 inclus.
Plus généralement, l'information sur ce rappel a eu lieu le 14 novembre 2020, et non pas le 13 novembre, car souvent les communiqués de rappel sont diffusés, selon les cas, 24 à 48 heures, après la date de publication du communiqué de rappel, quand elle existe sur l'avis de rappel.
Le 16 novembre 2020, en complément et de manière préventive, la société France Salaisons a procédé au retrait et rappel de :
  • Rosette de Lyon 15 tranches (150g) des lots : 111001 (DDM 28/01/2020) et 111928 (DDM 29/01/2021) de la marque Saint ALBY
  • Rosette pré tranchée 15 tranches (150g) des lots : 111236 (DDM 24/01/2020) et 111818 (DDM 29/01/2021) de la marque Le Flutiau
Plus généralement, l'information sur ce rappel de rosette de Lyon de marque Saint-Alby a eu lieu le 17 novembre 2020, et le produit a été commercialisé notamment sous forme de différentes marques de sandwichs de rosette, voir les 5 avis de rappel sur le site Oulah!

A noter qu'il y a eu aussi deux rappels de rosette de France tant au Luxembourg qu'en Belgique.

L'autre référence de rosette de la marque Le Flutiau n'a pas fait l'objet, à ma connaissance, de rappel  via les distributeurs.

Rappelons que pour ces différents rappels, il n'y a eu aucune communication de la part de nos autorités sanitaires, mais est-ce leur job ? Apparemment pas !

Complément du 28 novembre 2020. Le distributeur E.Leclerc n'est pas aficionado des publications des avis de rappels, comme on le comprend, mais on le plaint pas, pour exemple, voici comment il présente les avis de rappels, souvent publiés avec retard, 

La photo ci-contre
 concerne les rappels en cours chez E.Leclerc.

La photo ci-dessous concerne les rappels des saucisses sèches en lien avec l'épidémie ... c'est du E.Leclerc ...

Complément du 29 novembre 2020. On lira aussi l'article paru dans Food Safety News. Mostly children sick in French Salmonella outbreak.

Compréhension de la façon dont les communautés microbiennes affectent l'expression des shigatoxines de Escherichia coli O157:H7

Dans le cadre de la publication d'une
Special Section on the Third International E. Coli and the Mucosal Immune System (ECMIS) Symposium, la revue Applied and Environmental Microbiology propose un article, Environnement toxique: une compréhension croissante de la façon dont les communautés microbiennes affectent l'expression des shigatoxines de Escherichia coli O157:H7.

N'hésitez pas aussi à retrouver les autres articles dans ce numéro spécial.

Résumé
Les souches de Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC), y compris E. coli O157:H7, provoquent une maladie grave chez l'homme en raison de la production de shigatoxines (stx) et d'autres facteurs de virulence. Parce que stx est corégulé avec l'induction d'un prophage lambdoïde, son expression est particulièrement sensible aux signaux environnementaux.

Les infections à E. coli producteurs de shigatoxines peuvent être difficiles à modéliser en raison du large éventail de résultats de la maladie: certaines infections sont relativement bénignes, tandis que d'autres entraînent de graves complications.

Les organismes probiotiques, les membres du microbiome intestinal et les acides organiques peuvent réduire la production de stx, dans de nombreux cas en inhibant la croissance des souches de EHEC. D'autre part, les facteurs actuellement connus pour amplifier stx agissent via leur effet sur le phage de conversion de stx.

Ici, nous caractérisons deux mécanismes interactifs qui augmentent la production de stx par les souches de E. coli O157:H7: premièrement, des interactions directes avec E. coli sensibles aux phages, et deuxièmement, une amplification indirecte par des facteurs sécrétés.

L'infection de souches sensibles par le phage stx pour convertir des souches peut s'étendre à la population productrice de stx chez un hôte humain ou animal, et il a été démontré que l'infection par un phage module la virulence in vitro et in vivo. Les facteurs acellulaires, en particulier les colicines et les microcines (des bactériocines -aa), peuvent tuer les cellules O157:H7, mais peuvent également déclencher l'expression de stx dans le processus. Les colicines, microcines et autres bactériocines ont des cibles cellulaires diverses, et nombre de ces molécules restent non caractérisées.

L'identification d'interactions microbiennes supplémentaires amplifiant stx améliorera notre compréhension des infections à E. coli O157:H7 et aidera à élucider la régulation complexe de la pathogénicité des souches de EHEC.

NB : On lira une définition des phages lambdoïdes ici.

L'Anses et les compléments alimentaires 'naturels' pour cheveux à mâcher


Les recommandations de l'Anses de cet avis sont celles qui vous sont proposées dans la dernière actualité de l'Anses du 26 novembre 2020, bis repetita donc

Nous allons voir pourquoi cette recommandation de l'Anses ci-après est nécessaire mais non suffisante …

Commercialisé par la société HairBurst, le produit Chewable Hair Vitamins® est un complément alimentaire, sous forme de gommes à mâcher, utilisé notamment pour la vitalité des cheveux.
Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance, l’Anses a reçu en 2019 deux signalements d’hépatites aiguës menaçant le pronostic vital susceptibles d’être liées à la consommation de ce complément alimentaire. Les deux femmes, de 29 et de 36 ans, ont dû être hospitalisées et l’une d’elles a dû recevoir une greffe du foie en urgence. Toutes les deux prenaient un contraceptif oral.
Selon l’Anses, la responsabilité du complément alimentaire dans la survenue de ces deux hépatites aiguës sévères était très vraisemblable. Plusieurs hypothèses sont possibles : un effet complexe de la combinaison des nombreux ingrédients du produit, une interaction avec d’autres substances, notamment celles contenues dans les contraceptifs oraux, ou encore une éventuelle contamination ou adultération, c’est-à-dire un ajout d’une substance de façon frauduleuse.
Recommandations de l’Anses relatives à la consommation de compléments alimentaires :
  • Signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire.
  • Respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant.
  • Eviter des prises multiples, prolongées ou répétées au cours de l’année de compléments alimentaires sans avoir pris conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, diététicien…).
  • Etre très vigilant vis-à-vis des allégations abusives.
  • Etre très vigilant quant à l’achat de produits vendus dans les circuits non traditionnels (internet, salles de sport…) et sans conseil individualisé d’un professionnel de santé.
Ces produits ne sont pas que vendus dans les circuits non traditionnels, ils sont aussi vendus, par exemple, chez Séphora,
Chewable Hair Vitamins ou Vitamines Pour Cheveux À Mâcher de marque HAIR BURST, aussi appelées « bonbons gomme », ces vitamines sont des pastilles à la fraise et au cassis, qui contiennent des ingrédients clés pour la santé des cheveux.
Mais quand va-t-on rappeler aux fabricants et aux distributeurs de mettre des recommandations très strictes encadrant ce type de produit et de cesser des allégations non fondées et parfois dangereuses… c'était un message à l'attention de la DGCCRF ...

Parmi les FAQs d'Hairburst, il est rapporté,
Les vitamines produisent-elles des effets secondaires négatifs?
Hairburst est 100% naturel. Par conséquent, aucun effet secondaire connu ne découle de sa prise. Si vous pensez que quelque chose dans les ingrédients peut ne pas être en accord avec vous, consultez votre médecin.
C'est extraordinaire, naturel signifie, pour Hairburst, sans danger !
Puis-je prendre Hairburst si je suis enceinte ou si j'allaite?
Oui, vous pouvez prendre nos vitamines pour les cheveux pour les nouvelles mamans, cette formule a été spécialement adaptée pour les femmes qui allaitent ou qui sont enceintes.
La réponse est non, selon l'Anses !

Dans la dernière publication de la DGCCRF du 10 mars 2020 sur le Contrôle des allégations nutritionnelles et de santé sur les sites internet de compléments alimentaires, il était rapporté, 
La règlementation est peu respectée, quelle que soit la taille de l’entreprise
Les enquêteurs ont contrôlé 95 sites internet proposant l’achat en ligne de compléments alimentaires et ont constaté de nombreux manquements à la réglementation. Le taux moyen de non-conformité (76%) est important.
Les principales anomalies constatées portaient sur l’utilisation d’allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme (64 % des sites contrôlés concernés), l’utilisation d’allégations thérapeutiques interdites (49 % des sites contrôlés), l’emploi d’allégations dites «générales» non associées à des allégations de santé dûment autorisées (23% des sites contrôlés). 
Y'a encore beaucoup de boulot à faire, peut-être aussi renforcer la législation  ... car un rapide examen pour que la dérive de ces sites Internet se poursuit ...

OGM naturel ? La patate douce est génétiquement modifiée, mais il y a 8 000 ans !

Voici une grosse racine car les patates douces ne sont pas des tubercules ou des tiges épaissies, comme les pommes de terre. Les patates douces sont des racines, gonflées et remplies d'amidon.

Les OGM naturels existent, des scientifiques les ont rencontrés !

« OGM naturel? La patate douce génétiquement modifiée il y a 8 000 ans », source blog NPR’s Goats and Soda.

La première culture génétiquement modifiée n'a pas été faite par une méga-corporation ou un scientifique universitaire essayant de concevoir une tomate plus durable. Non, pas du tout, la nature l'a fait, il y a au moins 8 000 ans.

Eh bien, en fait, les bactéries du sol étaient des ingénieurs. Et le travail manuel du microbe est présent dans les patates douces partout dans le monde aujourd'hui.

Des scientifiques de l'International Potato Center à Lima, Pérou, ont trouvé des gènes de bactéries dans 291 variétés de patates douces, y compris celles cultivées aux États-Unis, en Indonésie, en Chine, dans certaines parties de l'Amérique du Sud et en Afrique. Les résultats suggèrent que des bactéries ont inséré les gènes dans l'ancêtre sauvage de la culture, bien avant que les humains ne commencent à faire des frites de patates douces.

«Les gens mangent un OGM depuis des milliers d'années sans le savoir», explique le virologue Jan Kreuze, qui a dirigé l'étude. Lui et ses collègues ont rapporté leurs découvertes le mois dernier dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

Un doux arc-en-ciel: les Américains aiment leurs patates douces orange et remplies de sucre. Mais en Afrique, les variétés jaunes et blanches sont également populaires. Ils ont tendance à être moins sucrés.

Kreuze pense que l'ADN supplémentaire a aidé à la domestication du légume sucré en Amérique centrale ou du Sud.

Les patates douces ne sont pas des tubercules, comme les pommes de terre. Ce sont des racines, des parties gonflées de la racine. «Nous pensons que les gènes des bactéries aident la plante à produire deux hormones qui changent la racine et en font quelque chose de comestible», explique Kreuze à Goats and Soda. «Nous devons le prouver, mais pour le moment, nous ne pouvons pas trouver de patates douces sans ces gènes.»

Lorsque nos ancêtres ont commencé à cultiver des patates douces, dit Krezue, ils ont très probablement remarqué la racine gonflée et sélectionné des plantes qui portaient les gènes étrangers. Les gènes ont persisté alors que la patate douce s'est répandue dans le monde entier, d'abord en Polynésie et en Asie du Sud-Est, puis en Europe et en Afrique.

Aujourd'hui, la patate douce est la septième culture la plus importante au monde, en termes de livres de denrées alimentaires produites, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

«Aux États-Unis, cela ne semble important qu'à Thanksgiving», plaisante Kreuze. «Mais dans certaines régions d'Afrique, c'est une culture de base. Elle est très robuste. Quand toutes les autres cultures échouent, les patates douces poussent encore.»

En Chine, les patates douces sont utilisées pour nourrir le bétail. Et dans de nombreux autres endroits, les gens cuisinent les feuilles de la plante pour en faire un délicieux plat appelé les feuilles de patates douces.

Tous ces agriculteurs, qu'ils aient tendance à cultiver des parcelles au Rwanda ou à dans des méga-fermes en Chine, cultivent un OGM naturel.

«Je ne pense pas que ce soit si surprenant», déclare Greg Jaffe, expert des OGM au Center for Science in the Public Interest de Washington. «Quiconque est familier avec le génie génétique ne serait pas surpris que (la bactérie) Agrobacterium ait inséré de l'ADN dans certaines cultures.»

Faire des plantes GM est étonnamment facile. Des scientifiques prennent quelques cellules végétales et les mélangent avec une bactérie spéciale, appelée Agrobacterium. Le microbe agit un peu comme un virus: il injecte un petit morceau d'ADN dans les cellules végétales, qui finit par trouver son chemin vers le génome de la plante.

Les biologistes amènent ensuite les cellules modifiées à se répliquer et à se développer en une plante entière, avec des racines et des pousses. Chaque cellule de cette plante contient alors les gènes de la bactérie. Voila! Vous avez une plante GM. (Contrairement aux animaux, les plantes n'ont pas besoin de pousser à partir d'un embryon. De nombreuses espèces peuvent germer à partir de divers types de cellules.)

Agrobacterium est omniprésent dans les sols du monde entier et infecte plus de 140 espèces végétales. Il ne faut donc pas beaucoup d'imagination pour voir comment l'ADN de la bactérie pourrait éventuellement se retrouver dans notre nourriture. «Je suppose que si vous regardez plus de cultures, vous trouverez d'autres exemples», dit Jaffe.

Alors pourquoi une patate douce GM de 8 000 ans est-elle importante? L'exemple pourrait être utile pour les services réglementaires et les scientifiques qui s'intéressent à la sécurité sanitaire des cultures GM, dit Jaffe. «Dans de nombreux pays africains, certains services réglementaires et scientifiques sont sceptiques et s'inquiètent de savoir si ces cultures sont sûres», dit Jaffe. «Cette étude leur apportera probablement un certain réconfort. Elle met cette technologie en contexte.»

Mais l'étude n'apaisera pas les inquiétudes de nombreux consommateurs concernant les OGM, dit Jaffe. «Beaucoup de gens ne se soucient pas seulement de savoir si ce que les scientifiques ont fait est naturel ou si les cultures sont bonnes à manger.»

Beaucoup de gens se demandent si les OGM augmentent l'utilisation de pesticides et d'herbicides ou que certaines entreprises utilisent la technologie pour faire de la propriété intellectuelle des semences. «Dans ces cas, vous devez examiner les OGM au cas par cas», explique Jaffe.

Dans le cas des patates douces, au moins, le monde semble clair sur tous ces sujets.

Bienvenue dans le monde devenu fou des rappels de produits alimentaires

Je vous rassure tout de suite, il ne sera pas ici question du énième article sur les rappels liés aux graines de sésame contaminées par de l'oxyde d'éthylène ...

Oh, ce n'est qu'une anecdote, une brève comme l'on dit, mais elle est significative de l'état des lieux des rappels en France et dans l'UE, jugez plutôt …

En France, le 2 novembre 2020 a lieu le rappel par Naturalia de ketchup au sucre de canne (la marque n'est pas indiquée dans l'avis de rappel) en raison du risque pour les personnes allergiques, car la présence de moutarde est non étiquetée sur la liste des ingrédients.

Le communiqué indique aussi que « Ce produit était disponible en magasin à partir de juin 2020 ».

On mesure ainsi l'incroyable retard à l'information qui s'est produit entre juin et novembre, mais, bon ça se passe en France, et on sait ce qu'il en est des avis de rappels chaotiques de la part des distributeurs imitant en cela nos autorités qui ne communiquent que très peu sur le sujet … car elles s'arcboutent sur la responsabilité des opérateurs alimentaires et le consommateur ne sait plus quoi penser … et les personnes qui ont une allergie aussi ...

Au niveau européen, même schéma, si j'ose dire, on apprend par le réseau d'alerte rapide ou RASFF, qui n'a jamais si mal porté son nom, la notification par la Belgique (référence 2020.5302) le 25 novembre 2020 de la présence de moutarde non déclaré dans du ketchup de France.

Cette notification fait suite à un avis rappel l'AFSCA de Belgique le 19 novembre 2020 pour cause de présence d'un allergène non mentionné sur l'étiquette, la moutarde.

C'est fou ce que la soit disant coopération entre les Etats membres fonctionne …

C'était donc une brève dans le monde devenu fou des rappels de produits alimentaires !

Prévision de la présence de Listeria monocytogenes dans des fruits et des légumes, selon ComBase

«Les modèles de ComBase sont valides pour prédire la présence de Listeria monocytogenes sur dix fruits et légumes crus entiers et intacts», source Journal of Food Protection.

Pour plus d'information sur ComBase, voir ici.

L. monocytogenes a été associée à plus de 60 rappels de produits entre 2017 et 2020, y compris des rappels de tomates, de cerises, de brocoli, de citron et de lime.

Cette étude décrit les effets de la température, du temps et de la matrice alimentaire en tant que facteurs influençant le comportement de L. monocytogenes sur des fruits et légumes crus entiers et intacts.

Un cocktail de cinq souches de L. monocytogenes précédemment associées à des éclosions d'origine alimentaire a été utilisé.

Dix produits de fruits et légumes entiers intacts ont été choisis sur la base des lacunes dans les données identifiées dans une revue systématique de la littérature.

Les produits étudiés appartiennent aux principales familles de produits: Ericaceae (mûre, framboise et myrtille), Rutacées (citron et mandarine), Roseaceae (cerise douce), Solanacées (tomate), Brassacées (chou-fleur et brocoli) et Apiaceae (carotte).

Les fruits et légumes entiers inoculés intacts ont été incubés à 2, 12, 22, 30 et 35°C avec des humidités relatives adaptées aux conditions typiques du monde réel.

Les aliments ont été prélevés (n = 6) pendant jusqu'à 28 jours, selon la température. Les taux de croissance et de décroissance ont été estimés à l'aide du logiciel DMFit sur Excel.

Les taux de croissance ont été comparés aux prévisions de modélisation de ComBase pour L. monocytogenes. Presque toutes les expériences ont montré une croissance initiale, suivie d'un décroissance ultérieure. L. monocytogenes a pu se développer sur toute la surface intacte de tous les produits testés, à l'exception de la carotte.

Les 10 produits ont permis la croissance de L. monocytogenes à 22 et 35°C. La croissance et la survie à 2 et 12°C variaient selon le produit.

L'écart type de la racine carrée des taux de croissance et de décroissance a montré une variabilité significativement plus grande avec les taux de croissance et de décroissance au sein des répétitions à mesure que la température augmentait.

Lorsque la croissance de L. monocytogenes s'est produite, elle a été modélisée de manière conservatrice par ComBase Predictor, et la croissance a été généralement suivie par une diminution de la concentration. Cette recherche aidera à comprendre les risques d'épidémies et de rappels de maladies d'origine alimentaire associés à L. monocytogenes sur des produits frais entiers.

mercredi 25 novembre 2020

La hausse des températures mondiales est-elle liée une augmentation de la résistance aux antibiotiques?

Ces cartes de 28 pays européens illustrent l’augmentation moyenne de la résistance aux antibiotiques pour  trois agents pathogènes courants (à gauche) et la température minimale moyenne annuelle (à droite)  entre 2000 et 2016. Crédit: Sarah McGough, Boston Children’s

«La hausse des températures mondiales est-elle liée une augmentation de la résistance aux antibiotiques», source Phys.org.

Une nouvelle analyse des données suggère que deux menaces croissantes pour la santé publique - le changement climatique et la résistance aux antibiotiques - sont liées. L'étude, qui s'étend de 2000 à 2016, n'établit pas de cause à effet. Mais ses conclusions, dans la revue Eurosurveillance, suggèrent que la hausse des températures mondiales pourrait contribuer à alimenter l'augmentation des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Des chercheurs dirigés par Mauricio Santillana et Sarah McGough du Boston Children's Hospital Computational Health Informatics Program (CHIP) ont exploité les données de surveillance nationales de 28 pays européens, intégrant les résultats des tests chez plus de 4 millions de patients . Ils ont analysé la prévalence de la résistance aux antibiotiques au fil du temps, en se concentrant sur trois bactéries courantes (Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Staphylococcus aureus). Ils ont également recueilli des données sur la température européenne à partir de sources européennes et américaines.

«Notre étude longitudinale est la première à montrer que les pays européens où la température minimale ambiante est plus chaude ont connu des augmentations plus aiguës de la résistance aux antibiotiques au cours des 17 dernières années», a dit Santillana, également affilié à l'Harvard Medical School et à la Harvard T.H. Chan School of Public Health.

«Cette observation aide à expliquer les différences géographiques de résistance aux antibiotiques documentées dans d'autres études transversales. Une telle résistance pourrait éventuellement rendre nos agents antibiotiques les plus efficaces obsolètes.»

Les températures et la résistance aux antibiotiques augmentent de façon synchronisée

Les pays d'Europe du Sud avec des températures minimales plus chaudes de 10°C, comme l'Espagne, le Portugal, la Roumanie et l'Italie, ont enregistré une augmentation plus rapide de la prévalence de la résistance aux antibiotiques au fil du temps que les pays plus froids d'Europe du Nord comme la Suède et la Finlande et la Norvège. Les augmentations de la résistance allaient de 0,33 à 1,2 pour cent par an, même après avoir tenu compte de facteurs tels que la densité de la population locale et les modèles locaux d'utilisation d'antibiotiques.

L'association était valable pour les quatre classes d'antibiotiques analysées et pour deux des trois espèces bactériennes analysées. (La résistance a diminué pour la troisième bactérie, S. aureus; les chercheurs attribuent cela aux importants efforts de santé publique à travers l'Europe pour réduire S. aureus résistant à la méthicilline, ou SARM).

Pourquoi la température affecterait-elle la résistance aux antibiotiques?

Les chercheurs reconnaissent que leurs preuves sont circonstancielles. En d'autres termes, les augmentations de températures et de la résistance aux antibiotiques pourraient avoir changé indépendamment l'une de l'autre. Cependant, ils présentent certaines façons potentielles dont la température pourrait affecter la résistance aux antibiotiques.

Par exemple, des expériences in vitro montrent que la croissance bactérienne augmente à des températures chaudes, ce qui pourrait faciliter la transmission de souches résistantes. D'autres études fournissent des preuves que des températures plus élevées améliorent le transfert des gènes de résistance aux antibiotiques entre les bactéries.

Pour approfondir le lien, les chercheurs appellent à des études similaires à long terme aux États-Unis, surveillant la température et la résistance aux antibiotiques dans différentes régions du pays au fil du temps.

«Nos résultats peuvent motiver les futures recherches à mieux comprendre les mécanismes biologiques ou les modèles de comportement humain, tels que les pratiques agricoles, qui peuvent se produire dans des endroits plus chauds et peuvent avoir facilité l'augmentation rapide de la souche bactérienne résistante aux antibiotiques», déclare McGough.

«Une meilleure caractérisation des facteurs génétiques et biologiques qui peuvent contribuer à la propagation accrue des souches résistantes aux antibiotiques peut nous aider à mieux concevoir la santé publique et des interventions cliniques spécifiques», ajoute le co-auteur de l'étude Derek R. MacFadden.