vendredi 17 février 2023

La présence de E. coli est un mauvais indicateur de la pollution fécale des plages, selon une étude

«La présence de E. coli est un mauvais indicateur de pollution fécale», source ASM News du 7 février 2023.

Escherichia coli est surtout connu comme agent pathogène gastro-intestinal chez les animaux à sang chaud. Au cours des cent dernières années, sa présence sur les plages a été supposée indiquer une pollution fécale, entraînant la fermeture de plages. Une nouvelle étude examine la base génétique des découvertes récentes selon lesquelles de nombreuses souches de E. coli se développent sans danger dans le sol, l'eau et le sable des plages. L’étude, Genetic Determinants of Escherichia coli Survival in Beach Sand, est publiée dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology.

Dans l'étude, des chercheurs ont isolé E. coli des eaux usées humaines, des excréments de goélands et du sable de la plage. Ils ont ensuite enterré les bactéries de chacune des 3 sources ensemble dans du sable, à l'intérieur de petits récipients en polyvinyle avec de minuscules trous qui pouvaient laisser passer l'humidité et l'oxygène, mais qui gardaient les bactéries à l'intérieur. Ceux-ci ont été enterrés pendant 45 jours, à un demi-mètre de profondeur dans le sable sur une plage d'eau douce du lac Michigan.

Il existe le core genes (ensemble des gènes communs à toutes les souches d’une même espèce) qui sont pour la plupart identiques dans différentes souches de E. coli. Les «gènes accessoires» (ensemble des gènes présents uniquement dans la souche étudiée ainsi que ceux présents dans deux ou plusieurs souches) diffèrent souvent d'une souche à l'autre. C'est en partie parce qu'ils peuvent être acquis par «transfert horizontal», principalement à partir d'autres souches de E. coli, mais peut-être à partir d'autres bactéries étroitement apparentées. Le transfert horizontal de gènes accessoires est un moyen rapide d'acquérir de nouvelles capacités, telles que la capacité de prospérer dans des habitats extra-intestinaux tels que le sable des plages.

Au bout des 45 jours, les chercheurs ont déterré les conteneurs. Ils ont comparé les gènes accessoires de E. coli qui ont survécu à l'enterrement de 45 jours dans le sable de la plage avec ceux de E. coli qui n'avaient pas subi l'épreuve, trouvant plusieurs gènes accessoires liés à la survie dans le sable de la plage.

L'impulsion de la recherche était le manque de moyens de différencier E. coli indiquant la présence d’une pollution fécale des congénères inoffensifs qui se produisent naturellement dans le sable de la plage, ce dernier conduisant à «des fermetures inutiles de plages, avec des opportunités récréatives et économiques perdues», a déclaré le co-auteur. Elizabeth Alm, Département de biologie et Institut de recherche sur les Grands Lacs, Central Michigan University.

«Ce travail a des implications dans le monde réel pour le domaine de la microbiologie appliquée et de la santé publique», a déclaré la première auteure Sandra McLellan, professeur à la School of Freshwater Sciences de l'Université du Wisconsin-Milwaukee. Des travaux antérieurs examinant l'évolution de E. coli se sont concentrés sur les agents pathogènes, avec beaucoup moins d'attention accordée aux souches commensales, et pratiquement aucune recherche sur les souches qui se développent en dehors de l'hôte dans un environnement secondaire.

«La découverte la plus frappante de l'étude est peut-être que bon nombre des traits génomiques enrichis dans les collections d'isolats survivants sont largement répartis entre les souches de E. coli», a dit McLellan. «La seule exception à cette large distribution est le phylogroupe B2 de E. coli, qui contient principalement des agents pathogènes humains."

Des recherches antérieures ont démontré que B2 a été sélectionné chez des hôtes humains. Dans la présente étude, les chercheurs montrent que les traits liés à la survie dans l'environnement semblent être ancestraux chez E. coli, mais largement perdus dans les lignées B2.

L’étude, dit McLellan, «pourrait finalement conduire au développement d'indicateurs plus directement liés à la santé humaine».

L'Anses entend interdire les principaux usages du S-métolachlore. Quid de nos production agricoles ?

«S-métolachlore : vers l’interdiction des principaux usages pour préserver la qualité des eaux souterraines», source Anses du 15 février 2023.

L’Anses a mené une expertise sur le risque de contamination des eaux souterraines par la substance herbicide S-métolachlore et ses métabolites. L’évaluation montre que les concentrations estimées des trois métabolites métolachlore-ESA, métolachlore-OXA et métolachlore-NOA dans les eaux souterraines sont supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne en la matière. Afin de préserver la qualité des ressources en eau, l’Anses engage la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore.

Le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus utilisées en France. Elle se dégrade en métabolites qui migrent dans les milieux : les sols et les eaux de surface et eaux souterraines.

Lors des contrôles des eaux destinées à la consommation humaine, les métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité.

Dans ce contexte, l’Agence a collecté toutes les données de présence des métabolites du S-métolachore dans les eaux (souterraines, de surface et distribuées pour la consommation humaine) à travers son dispositif de phytopharmacovigilance et publié son rapport en 2021. A l’issue de ce rapport, l’Agence a introduit des mesures de restriction dans les autorisations de mise sur le marché des produits à base de S-métolachlore, en particulier une réduction des doses maximales d’emploi pour le maïs, le tournesol, le soja et le sorgho.

Selon Les Echos,
Les producteurs de maïs, principaux utilisateurs de ce désherbant, mais aussi les planteurs de betteraves, d'oléagineux ou encore de pommes de terre ont fait part de leur inquiétude face à ce retrait. «C'est un nouveau coup de semonce pour le secteur agricole», ont fait savoir 5 organisations de producteurs. Cette procédure d'interdiction «intervient alors même que la procédure européenne de réexamen de l'autorisation de mise en marché de la molécule n'est pas arrivée à son terme», notent-ils.
Un décalage qui va provoquer selon elles des distorsions de concurrence avec les autres Etats membres. Ils appellent donc l'Anses à attendre la décision des autorités européennes.

Le Comité du Codex Alimentarius adopte des lignes directrices sur les épidémies biologiques d’origine alimentaire. D’autres normes sont en débat

«Le Comité du Codex adopte des lignes directrices sur les épidémies biologiques d’origine alimentaire. D’autres normes sont en débat», source article de Joe Whitworth paru le 17 février 2023 dans Food Safety News.

Un rapport tant attendu sur les décisions prises lors de la dernière réunion de la Commission du Codex Alimentarius a finalement été publié.

L'agence des Nations Unies chargé des normes alimentaires s'est réuni à Rome en novembre 2022. Le Codex Alimentarius est une initiative de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le retard était dû au nombre de commentaires reçus sur le projet de rapport et à l'assurance que les membres acceptaient la version finale. C'est la deuxième année consécutive que le processus d'adoption du rapport a dépassé la période impartie mais n'a toujours pas pu se conclure.

Lignes directrices sur les épidémies biologiques d’origine alimentaire
Des lignes directrices pour gérer les épidémies biologiques d’origine alimentaire ont été publiées. L'objectif est d'aider à une gestion et à une communication efficaces de ces épidémies afin de minimiser l'impact et de réduire les risques. Ils ont été élaborés pour être utilisés avec les textes du Codex sur l'analyse des risques et les systèmes nationaux de contrôle des aliments et sont destinés aux autorités responsables de la gestion des épidémies ainsi qu'aux entreprises alimentaires.

D'autres directives ont porté sur l'élaboration d'une législation harmonisée sur la sécurité sanitaire des aliments dans en Afrique. En fournissant un cadre, le texte aidera les pays à identifier leurs besoins en capacités, à faciliter le commerce et à encourager une utilisation plus large des normes du Codex. Elles sont utilisées par plusieurs gouvernements pour mettre à jour leur législation nationale.

Des normes sur les teneurs maximales en aflatoxines dans plusieurs catégories d'aliments, dont certaines céréales et produits de céréales tels que les aliments pour nourrissons et enfants en bas âge, ont été adoptées. Cependant, quelques nations étaient contre cette décision car les limites n'étaient pas conformes aux règles nationales ou parce qu'elles devraient être aussi basses que raisonnablement possible.

Concernant les aliments à base de céréales pour nourrissons, près de 50 nations ont émis des réserves dont l'Algérie, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Union européenne, le Ghana, l'Irak, le Maroc, la Norvège, la Russie, le Sénégal, Singapour, la Suisse, la Tunisie, l'Ouganda, le Royaume-Uni et le Zimbabwe.

Les membres ont adopté un code de pratique pour prévenir et réduire la contamination par le cadmium dans les fèves de cacao et un niveau maximum de cadmium dans la poudre de cacao. Bien que l'UE, le Cameroun, la Norvège, la Suisse et la Russie n'étaient pas d'accord avec cela.

Les promoteurs de croissance forcent un vote
Il y a eu un débat animé sur le projet de limites maximales de résidus (LMR) pour le promoteur de croissance chlorhydrate de zilpatérol dans le foie, les reins et les muscles des bovins qui a conduit à un vote. La question est dans le Codex depuis 10 ans.

L'UE, le Royaume-Uni, la Russie, l'Arabie saoudite et la Chine faisaient partie des membres qui ont exprimé une forte opposition. Cependant, des pays comme les États-Unis, le Chili, l'Uruguay et le Zimbabwe ont soutenu des LMR avant leur adoption potentielle lors de la prochaine réunion de la Commission du Codex Alimentarius.

Un arbre de décision a été ajouté aux principes généraux d'hygiène alimentaire du Codex en tant qu'outil permettant aux parties prenantes de la chaîne de production de déterminer les points critiques pour leur maîtrise lors de l'application de HACCP. Il se compose de quatre questions à répondre à chaque étape du processus où un danger a été identifié.

Des progrès ont été réalisés en ce qui concerne les teneurs maximales en méthylmercure dans l'hoplostète orange et l'anguille brosme et sur le plomb dans les aliments à base de céréales pour nourrissons et enfants en bas âge, le sucre blanc et raffiné, les sirops de maïs et d'érable, le miel et les bonbons à base de sucre.

Les nouveaux travaux comprenaient des principes et des lignes directrices sur l'utilisation de l'audit et de la vérification à distance dans les cadres réglementaires. Les travaux sur les concentrations maximales de plomb dans les œufs frais, l'ail séché et la mélasse ont été interrompus.

Les membres ont également discuté de 2023 comme étant le 60e anniversaire de la Commission du Codex Alimentarius et de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments en juin, consacrée au thème des normes.

NB : La Commission du Codex a utilisé le terme ‘épidémies biologiques d’origine alimentaire’ pour traduire le terme anglais ‘biological foodborne outbreaks’.

Commentaire
Il me semble que la DGCCRF représentait la France, si vous avez des questions, ils vous répondront très certainement.

jeudi 16 février 2023

Des contrôles anglais révèlent des aliments importés illégalement de l'UE

«Des contrôles anglais révèlent des aliments importés illégalement», source Food Safety News.

De la viande et des œufs potentiellement illégaux ont été découverts après que les autorités aient arrêté un véhicule en Angleterre.

Les produits présumés importés illégalement ont été découverts dans une camionnette blanche allant de la Roumanie vers la Grande-Bretagne, via le port de Douvres.

La découverte a été faite lors de vérifications ponctuelles multi-agences de véhicules, à Lowestoft, début février, avec des détails qui viennent d'être publiés.

L'équipe aliments et de sécurité sanitaire du East Suffolk Council a enquêté sur le contenu du véhicule à la suite d'une demande des collègues des normes commerciales du Suffolk County Council.

La camionnette contenait de la viande, qui était principalement du porc, des œufs et d'autres aliments, qui, selon les accusés, étaient destinés à la consommation personnelle. Les fonctionnaires ont également trouvé des balances et un réfrigérateur.

Risque de peste porcine africaine
Il est interdit par la loi d'apporter personnellement du porc ou des produits à base de porc pesant plus de deux kg en Grande-Bretagne à moins qu'ils ne soient produits selon les normes commerciales de l'UE. Cela ne s'applique pas aux importations commerciales.

Les occupants du véhicule ont volontairement remis tous les produits qui ont été acheminés vers une usine d'incinération pour y être détruits.

«Depuis septembre, des contrôles stricts limitant la circulation du porc et des produits de porc en Grande-Bretagne ont été mis en place pour aider à protéger les porcs britanniques de la menace de la peste porcine africaine. Ce fut un excellent travail de la part de toutes les personnes impliquées pour retirer ces aliments importés de la circulation et éliminer tout risque éventuel pour la santé animale et humaine», a déclaré Mary Rudd, du East Suffolk Council.

Andrew Reid, du conseil du comté de Suffolk, a déclaré que l'incident est un rappel de la menace de la peste porcine africaine (PPA) si l'on ne prend pas soin de l'arrêter. La maladie peut être mortelle pour les porcs mais n'affecte pas les humains.

«La criminalité et la fraude alimentaires peuvent prendre de nombreuses formes, affectant la qualité, l'authenticité et, surtout, la sécurité des aliments. En plus de représenter un danger pour la santé publique, la criminalité alimentaire sape les entreprises légitimes et la réputation de l'industrie alimentaire», a-t-il déclaré.

Les preuves des inspections dans les ports britanniques suggèrent que des véhicules transportent illégalement de la viande de porc dans le pays depuis certaines parties de l'UE touchées par la peste porcine africaine. Selon une évaluation du Département de Environnement, alimentation et affaires rurales (Defra).

Contrôles roumains de la viande
Fin janvier, la Commission européenne a été informée de la médiocrité des enregistrements de traçabilité et de l'absence d'étiquetage sur une variété d'aliments destinés à l'Irlande du Nord depuis la Roumanie et la Moldavie.

Plus tôt dans le mois, plus de 6 tonnes de viande bovine congelée ont été saisies en Roumanie suite à une action de contrôle.

Les inspecteurs de l'Autorité nationale vétérinaire sanitaire et de sécurité des aliments (ANSVSA) et des Directions vétérinaires sanitaires et de sécurité des aliments (DSVSA) d'Ilfov, Bucarest et Giurgiu ont mené une opération sur la commercialisation de la viande congelée importée. Ils ont ciblé 29 entrepôts frigorifiques autorisés au commerce dans les trois comtés.

Les agents ont recherché des pratiques illégales, telles que la congélation de la viande pour laquelle le fabricant a mis sur une étiquette qu'elle devait être vendue réfrigérée. La congélation est parfois effectuée vers la fin de la durée de conservation. Cette tactique est utilisée pour prolonger la durée de conservation du produit et une autre étiquette contenant des informations sur la viande congelée avec une durée de conservation différente est attachée.

Les conditions d'hygiène, le respect des documents d'accompagnement, le maintien en température des conditions de stockage, la garantie de la traçabilité et l'étiquetage des produits ont également été contrôlés.

Les inspecteurs ont découvert plusieurs lots de viande bovine congelée importée en Europe de pays tels que l'Argentine, l'Uruguay, le Brésil et les États-Unis à l'état réfrigéré et congelée en chambre froide dans l'UE, la date de péremption indiquée par le fabricant ayant été modifié.

Les principales non-conformités relevées sont le double étiquetage des articles. En plus de l'étiquette du fabricant, une autre a été appliquée après le changement du produit par congélation. Dans certains cas, il y avait un manque de traçabilité des produits.

Les inspecteurs ont appliqué 20 sanctions et retenu plus de 6 tonnes de viande bovine. Les résultats ont également incité les autorités à étendre les contrôles officiels sur ce sujet au niveau national.

Les pratiques trompeuses ou frauduleuses identifiées lors des contrôles officiels sont saisies dans le système d'assistance et de coopération administratives, une plateforme utilisée au niveau de l'Union européenne pour échanger des informations sur les non-conformités transfrontalières des règles.

Laits infantiles contaminés par Salmonella Agona : Lactalis mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires

«Lait contaminé : Lactalis mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires», source Le Figaro avec l’AFP.

Le groupe annonce sa mise en examen par le tribunal de Paris dans le cadre de l'enquête sur la contamination aux salmonelles (Salmonella Agona -aa) de laits infantiles, en 2017. Des dizaines de nourrissons sont concernées.

Le groupe Lactalis et la société Celia Laiterie de Craon ont été mis en examen jeudi dans l'enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles qui a touché des dizaines de nourrissons fin 2017, a annoncé le groupe dans un communiqué. Les deux sociétés ont été mises en examen pour tromperie aggravée, blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et rappel, et placées sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300.000 euros chacune.

«Cette étape marque le début de l'instruction judiciaire dans laquelle Lactalis s'engagera pleinement et en toute transparence», assure Lactalis, pour qui «l'enjeu de cette procédure est de permettre la manifestation de la vérité scientifique dans ce dossier industriel complexe». Au total, plusieurs dizaines de nourrissons identifiés avaient été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon, située en Mayenne.

Santé publique France avait recensé 36 nourrissons (Santé publique France note dans ce mommuniqué 38 nourrissons -aa) ayant consommé, en France, du lait produit par Lactalis «dans les trois jours précédant la date de début de leurs symptômes». Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires, qui vont de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves, notamment pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.

Le processus de retrait avait été chaotique et de nombreux dysfonctionnements ayant mené à la contamination avaient été mis au jour. Après plusieurs semaines de crise, le groupe, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits dans l'usine incriminée, dont la production avait dû être suspendue pendant plus de six mois.

L'entreprise dirigée par Emmanuel Besnier avait affirmé que la contamination s'expliquait par des «travaux réalisés courant 1er semestre 2017». Mais le site avait déjà subi une contamination à la salmonelle en 2005. L'Institut Pasteur avait ensuite annoncé être arrivé à la conclusion que la bactérie présente à Craon avait subsisté entre 2005 et 2017.

«Mais le dossier ne conduit aucunement à constater que l'entreprise n'aurait pas respecté ses engagements préétablis pour se mettre en conformité avec les exigences de la réglementation (...) ou bien qu'elle aurait commercialisé avant le 1er décembre (2017, ndlr) des produits en sachant qu'ils étaient contaminés par des salmonelles suite à une analyse d'autocontrôle», ajoutent toutefois les experts.

NB : L'image est issue du site de Santé publique France.

La souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France

Guerre en Ukraine. La souveraineté alimentaire française recule, en dépit des besoins. Source Web-agri.

Après un an de guerre en Ukraine, les conséquences du conflit sur les productions agricoles françaises, le commerce extérieur et la consommation sont en partie mesurables, et alors que le contexte géopolitique devrait appeler à un renforcement de la souveraineté alimentaire, les politiques européennes n’encouragent absolument pas la production agricole, regrette le président des Chambres d’agriculture.
Extrait.

Une souveraineté alimentaire encore plus dégradée
Au final, si dans ce contexte, «la France aurait pu compenser le rôle que l’Ukraine n’a pas pu jouer» en raison du conflit, «la souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France», constate Sébastien Windsor.

Le président des chambres d’agriculture s’inquiète particulièrement des orientations de la Commission européenne, qui n’encourage pas la production agricole mais, au contraire, ajoute davantage de contraintes, comme l’illustrent les réflexions sur la directive IED, le bien-être animal, les systèmes alimentaires durables, la restauration de la nature, la directive concernant les pesticides. «Je ne vois aucune politique européenne sur la reconquête de souveraineté alimentaire», déplore-t-il. Dans ces conditions, le recours aux importations ne fera qu’augmenter, tant que Bruxelles ne se saisit pas davantage de la question des clauses miroirs pour protéger les producteurs, estime-t-il. En parallèle, des politiques d’encouragement à la consommation seraient également nécessaires, par exemple à travers l’étiquetage de l’origine, ou la possibilité de faire de l’origine un critère dans les appels d’offres des collectivités, rappelle enfin Sébastien Windsor.

Suisse : Salades de fruits et bactéries pathogènes, des améliorations sont nécessaires, selon l’Association des chimistes cantonaux

«Salades de fruits et bactéries : des améliorations sont nécessaires !», source communiqué de l’Association des chimistes cantonaux de Suisse, 15 février 2023.

Les bactéries pathogènes qui peuvent représenter un risque pour la santé, peuvent être présentes dans des aliments dans lesquels elles ne sont pas nécessairement attendues : les fruits. En 2021, une contamination de melons par des Salmonelles a rendu malade plus de 300 personnes en Europe. Les chimistes cantonaux ont souhaité contrôler la qualité microbiologique des salades de fruits lors d'une campagne nationale. Au total, 205 prélèvements ont été réalisés avec des résultats surprenants.

Lors de la campagne de contrôle, organisée de mai à septembre 2022, plus de 200 échantillons de salades de fruits ont été prélevés dans l’ensemble de la Suisse et du Liechtenstein afin de vérifier leur qualité microbiologique et l'éventuelle présence de bactéries pouvant représenter un risque pour la santé.

Pour mesurer au plus juste la prévalence de ces bactéries lors de grande production de salade de fruits (ex. entreprises, 4ème gamme, restauration collective, restaurants, distributeurs avec préparation sur place, etc.), les échantillons ont été prélevés de manière ciblée en fonction des variétés de fruits plus susceptibles d'être contaminées par des bactéries (ex. fruits peu acides tels que le melon ou la pastèque), de l’origine des fruits et en respectant les critères et les plans de prélèvements stipulés dans la législation alimentaire.

Présence de bactéries pathogènes
Dix produits, soit 5% des prélèvements, étaient contaminés par des bactéries. Ce constat s’avère nettement plus mauvais que celui attendu par les chimistes cantonaux pour ce type de produits. En effet, contre toute attente, l’acidité des salades de fruits n’a pas empêché la présence et le développement de Staphylocoques à coagulase positive et de Listeria monocytogenes, qui ont été détectés respectivement dans 5 échantillons. Au vu de ces résultats, des mesures ont été prises immédiatement auprès des entreprises productrices de ces salades de fruits afin d'identifier la source de contamination, d'améliorer leurs autocontrôles et de garantir la sécurité alimentaire.

Aucune Salmonelle n’a été mise en évidence pendant cette campagne nationale. Il est néanmoins nécessaire de rester vigilant en ce qui concerne les salmonelles, car leur développement est parfois encore possible.

Conclusion
Cette campagne de contrôle des chimistes cantonaux de Suisse montre que rechercher les agents pathogènes en suivant les plans d’échantillonnage dans des aliments peu propices au développement bactérien peut s’avérer pertinent. Les salades de fruits pourraient représenter un risque pour la santé, en particulier si les températures et durées de conservation ne sont pas adéquates et que les produits sont destinés à des personnes vulnérables, par exemple dans les maisons de retraite, les maisons de soins ou les hôpitaux. Un renforcement des plans de contrôle paraît donc nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire. La lutte contre la contamination des aliments par des bactéries dangereuses pour la santé, notamment envers la Listeria, fait partie des priorités des chimistes cantonaux et des actions sont menées depuis plusieurs années pour améliorer la situation dans les entreprises produisant des denrées alimentaires.

NB : Photo d'illustration.

Suède : Le nombre de personnes malades dans l'épidémie à Salmonella dans les œufs continue d'augmenter

Le blog vous en vait déjà par les 19 janvier et 28 janvier, mais là, les choses se compliquent un peu plus en Suède qui auparavant le très bon élève de l’Europe.

«Le nombre de personnes malades dans l'épidémie suédoise à Salmonella dans les œufs continue d'augmenter», source Food Safety News.

Le nombre de personnes malades lors d'une épidémie à Salmonella en Suède liée à des œufs a de nouveau augmenté pour atteindre près de 80 personnes.

L'Agence de santé publique de Suède (Folkhälsomyndigheten) a dit, au 13 février 2023, que 76 personnes étaient malades, contre 48 lors d'une précédente mise à jour.

Des patients de 16 régions différentes ont été confirmés infectés par la souche épidémique de Salmonella Enteritidis.

Les personnes malades comprennent 36 femmes et 40 hommes tombés malades entre début décembre 2022 et fin janvier 2023. Ils sont âgés de 1 à 91 ans avec un âge moyen de 35 ans.

Fin décembre 2022, Salmonella Enteritidis a été identifiée chez CA Cedergren, un important producteur suédois dans l'une des étables de ponte lors d'un contrôle de prélèvements de l’environnement en routine.

Après la découverte de Salmonella dans la ferme de Småland, l'Agence suédoise pour l'agriculture a dit que 165 000 poules pondeuses devaient être tuées. Des souches similaires ont déjà été trouvées dans plusieurs autres pays.

Les données du programme national de contrôle montrent qu'il est inhabituel de retrouver Salmonella dans la viande ou les œufs suédois et la plupart des personnes qui tombent malades sont affectées à l'étranger ou par des aliments importés.

L'épidémie a été liée à des œufs, qui ont été rappelés par Coop, Axfood, ICA, Lidl et Kronägg et qui ont maintenant dépassé leur date de consommation.

Les cas récents semblent impliquer des personnes porteuses de l'infection pendant un certain temps avant d'être testées et d'obtenir des résultats de prélèvements ou des cas d'infections secondaires d'autres patients.

L'épidémie a fait l'objet d'une enquête par l'Agence suédoise pour l'agriculture, l'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket), l'Agence suédoise de santé publique ainsi que les autorités régionales et locales.

Mise à jour du 21 février 2023
Trois rappels d’œufs le 20 février sur le site de Agence alimentaire suédoise, Livsmedelsverket.
Coop rappelle des emballages de 24 œufs de poules élevées en plein air Coop et les emballages de 15 œufs de poules élevées en liberté Xtra Egg qui peuvent contenir SValmonella
Axfood et ICA rappellent des œufs qui peuvent contenir Salmonella.

Nouvel avis de rappel 'oublié', le second en une semaine

Je vous avais signalé le 14 février d’un oubli de RappelConso, carpaccio Italiano et fromage rapé de marque Corte Gusto pour une DLC indiquée incorrecte, selon Carrefour.
Ce produit n'a toujours pas été signalé par RappelConso.

Voici que le 15 février, nouveau rappel, toujours selon Carrefour, ‘oublié’ voire ‘en retard’ pour RappelConso.

Suite à un problème qualité au cours du stockage du produit, la société Stéphan Pâtisserie procède aujourd’hui au rappel du produit : 4 Gaufres.
Il s’agit de produits portant les caractéristiques suivantes :
- Dénomination du produit : 4 Gaufres
- EAN : 3533950000617
- N° de lot : 03823 A
Il est donc recommandé aux personnes qui détiendraient des produits appartenant au lot décrit ci-dessus de ne pas les consommer et de les détruire, ou faire rembourser.

Il s’agit, me semble-t-il, du second rappel ‘oublié’ cette semaine ... et espérons un signalement bientôt ...

Mise à jour du 17 février 2023
RappelConso a enfin signalé le rappel de gauffres le 17 février, soit deux jours après la diffusion par Carrefour.

mercredi 15 février 2023

Ecosse : L’agence de santé publique publie son premier rapport depuis 2020 sur les maladies d'origine alimentaire

«Ecosse : L’agence de santé publique publie son premier rapport depuis 2020 sur les maladies d'origine alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 15 février 2023 dans Food Safety News.

Les responsables de la santé en Ecosse ont admis que la surveillance des épidémies d'origine alimentaire a souffert en raison des pressions de la pandémie de la COVID-19.

Dans un rapport sur les agents pathogènes gastro-intestinaux et zoonotiques pour 2020 et 2021, seules les épidémies impliquant le Public Health Scotland (PHS) sont couvertes. Les responsables ont déclaré que la surveillance étant devenue caduque, il ne s'agissait pas d'un registre complet des incidents, mais pour 2023 à 2024, ObSurv, le système de surveillance des épidémies de maladies infectieuses intestinales en Écosse, sera rétabli.

Il s'agit du premier rapport de ce type publié par Public Health Scotland depuis sa création en avril 2020 lors de la pandémie de COVID-19.

En 2020 et 2021, 12 foyers de cas à Salmonella ont été identifiés par séquençage du génome entier. Dans 10 d'entre eux, le mode de transmission était d'origine alimentaire et ils faisaient partie d'épidémies à l'échelle du Royaume-Uni. Deux épidémies étaient locales et auraient également été causées par des aliments.

La plus importante était une épidémie à Salmonella Enteritidis liée à de la volaille transformée, qui a rendu 26 personnes malades. Salmonella Typhimurium dans les noix du Brésil en a affecté 11 et Salmonella Infantis dans de la couenne de porc a causé 21 cas de maladie.

Neuf éclosions à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalées en 2020 et 2021. Trois en 2020 ont été causées par E. coli O157 et une par E. coli O145. Dans les quatre épidémies, qui ont touché 13 personnes, la source était liée à des aliments et elles faisaient partie d'épidémies à l'échelle du Royaume-Uni. En 2021, il y a eu cinq éclosions avec 14 cas. Trois étaient dues à E. coli O157 et une à E. coli O145 et à E. coli O26

En 2021, deux épidémies à Listeria ont été enregistrées, qui faisaient partie d'événements à l'échelle du Royaume-Uni et une seule personne en Écosse a été malade dans chaque incident.

Données sur Campylobacter et E. coli
Les responsables ont déclaré que les rapports de routine avaient été suspendus au cours des premières années de la pandémie en raison d'une interruption «importante» de service, car presque toutes les ressources ont été redirigées, mais un retour à un rapport annuel est prévu.

En 2020, le PHS a reçu 5 392 rapports de laboratoire sur Campylobacter et ce chiffre était de 5 890 en 2021. Ceux-ci sont en baisse par rapport aux 5 977 rapports de 2019.

Le taux d'incidence chez les hommes est resté supérieur à celui des femmes en 2020 et 2021, comme on l'a vu les années précédentes. Les taux les plus élevés ont continué d'être observés chez les jeunes enfants âgés de moins d'un an à 4 ans et les adultes âgés de 65 ans et plus. En 2020, le pic printemps-été a été retardé, potentiellement en raison du confinement initial des mesures de santé publique pour contrôler la pandémie de la COVID-19.

Le PHS a reçu 113 rapports de laboratoire pour E. coli O157 en 2020 et 137 en 2021, contre 149 en 2019. Les taux d'incidence les plus élevés continuent d'être observés chez les jeunes enfants âgés de moins d'un an à 4 ans et la plupart des isolats ont été signalés pendant les mois d'été.

En 2020, il y a eu 100 rapports de laboratoire pour des STEC non-O157, et 122 en 2021 contre 109 en 2019. Les taux d'incidence les plus élevés étaient chez les jeunes enfants âgés de moins d'un à 4 ans et les adultes âgés de 65 ans et plus.

Données sur Listeria, Salmonella et Shigella
Treize cas de Listeria ont été enregistrés en 2020 et 17 en 2021. Seulement sept déclarations ont été notées en 2019. La plupart sont dans la tranche d'âge des 65 ans et plus.

Le PHS a reçu 342 signalements de Salmonella en 2020 et 330 en 2021, contre 757 en 2019. Les taux d'incidence les plus élevés concernaient les jeunes enfants et les personnes âgées.

Les deux types les plus courants restent Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium. En 2020, ils représentaient 57% de tous les signalements de Salmonella et 42% en 2021. Les autres types courants comprenaient Newport, Infantis, Stanley et Agona.

Il y a eu 38 cas à Shigella en 2020 et 27 en 2021. Ceux-ci sont en baisse par rapport aux 102 cas en 2019. La baisse a été entraînée par moins de rapports de Shigella sonnei.

Virus et parasites
En 2020, le PHS a reçu 211 rapports de laboratoire de norovirus et 349 rapports en 2021, contre 885 en 2019. Les tendances saisonnières habituelles n'ont pas été observées en 2020 et 2021. Le taux d'incidence chez les femmes était plus élevé que chez les hommes en 2020 et 2021 et le taux le plus élevé les taux continuent d'être chez les jeunes enfants âgés de moins de 1 à 4 ans et les adultes de plus de 65 ans.

«La diminution des rapports de laboratoire en 2020 et 2021 reflète probablement les changements dans la mixité sociale, l'augmentation des mesures d'hygiène en place ainsi que la distanciation sociale et les modalités de soins et de visites plus strictes en place pendant la pandémie de la COVID-19», selon le rapport.

En 2020, le PHS a reçu quatre rapports de laboratoire sur Cyclospora et un en 2021, contre 16 en 2019. Aucun des quatre cas en 2020 n'était lié à un voyage, mais le cas en 2021 aurait été acquis à l'étranger.

Sur 16 rapports de laboratoire en 2019, 13 seraient tombés malades à l'étranger. La baisse en 2020 et 2021 pourrait refléter des changements dans les comportements de voyage liés à la pandémie, selon le rapport.

Il y a eu 11 déclarations d'hépatite A en 2021 et 10 en 2020. Cinquante cas ont été enregistrés en 2019.

En 2020, le PHS a reçu 127 rapports de laboratoire sur l'hépatite E et 96 en 2021, contre 158 en 2019. Quatorze cas de yersiniose, quatre cas de taeniasis et 42 de toxoplasmose ont également été enregistrés en 2021.