mercredi 2 janvier 2019

Des extrémistes végans s'attaquent une fois de plus à une boucherie !



Je me demande en lisant le titre du Courrier picard du 28 décembre 2019, « La boucherie Veys, à La Madeleine, vandalisée par des extrémistes végans », si extrémistes et végans ne sont pas synonymes …
Tagué en lettres rouges majuscules, le mot « assassin » barre la vitrine constellée de la boucherie Veys, avenue du Général-de-Gaulle à La Madeleine. Son propriétaire, Régis George, a été réveillé vers 3 h, ce vendredi, par le déclenchement de l’alarme et par la police. Il a découvert sa devanture fracassée. Les militants végans ont également dégondé la porte de la boutique et l’ont enlevée. Mais ils n’ont pas pénétré dans le magasin, intact, sans doute chassés par l’alarme.
« C’est ce qui m’a sauvé, estime le boucher, choqué. Ce sont des fanatiques, on ne sait pas ce qu’ils pensent... Je suis plutôt du genre pacifiste. » Pas de colère dans sa bouche, mais de l’abattement. « En cette période, on a énormément de travail, je ne dors pas beaucoup. Je suis assuré, les dégâts, ce n’est pas tellement le problème, même si je vais sans doute y laisser quelques plumes, mais c’est surtout une atteinte au moral. »
Comme d’autres établissements de bouche, l’enseigne madeleinoise, réputée, tourne à plein régime en cette période de fêtes et ses rayons sont copieusement garnis. La vente continuait d’ailleurs ce vendredi et ne s’interrompra pas. « Je ne veux pas. Ce serait trop facile. » 
« L’établissement avait fait l’objet d’un reportage sur France 3 la semaine précédente, une médiatisation qui pourrait avoir désigné cette boucherie aux activistes. Deux restaurants et une seconde boucherie des environs auraient été elle aussi taguées la même nuit, d’un « Stop au spécisme » vengeur. »

Cinq suspects seront jugés à la fin du mois au tribunal de Lille pour des faits similaires dans la région. 
Un des mots-clés des antispécistes est le mot sentience :
Le concept de sentience est central en éthique animale car un être sentient ressent la douleur, le plaisir, et diverses émotions ; ce qui lui arrive lui importe. Ce fait lui confère une perspective sur sa propre vie, des intérêts (à éviter la souffrance, à vivre une vie satisfaisante, etc.), voire des droits (à la vie, au respect …). Ces intérêts et ces droits impliquent l'existence des devoirs moraux de notre part envers les autres êtres sentients.
 Rappelons aussi que pour les antispécistes, l’abattage légal des animaux est au choix un crime ou un meurtre ... 

Sur l’antispécisme, je conseille cet entretien de septembre 2012 avec Michel Onfray sur le site Kaisen, dont j’ai extrait cette question-réponse,

L’humain est devenu ce qu’il est aujourd’hui en consommant de la viande (les paléoanthropologues estiment que la consommation de viande a permis le développement du cerveau de l’hominidé et notre dentition aurait aussi évolué avec la modification de notre régime alimentaire)… Peut-on donc être anti-spéciste et ne pas être végétarien/végétalien ?
Vous posez une question importante… Je ressens pour ma part une contradiction (or, comme j’essaie de travailler à la cohérence de mon existence, je la ressens avec énervement …) dans le fait de penser ce que je pense et de manger tout de même de la viande. Même si je n’achète jamais de viande pour moi, il m’arrive d’en acheter pour des amis que j’invite à manger ou pour ma compagne qui en mange, alors que je préfère le poisson - qui, je ne l’ignore pas, est aussi un animal… Mais on parle aussi de viande de poisson… Au restaurant, je mange toujours du poisson.

Mais j’aime le foie gras, ce qui, je le sais, est une hérésie quand on pense ce que je pense et que l’on sait qu’il a fallu faire souffrir un animal par le gavage… Le comble pour un hédoniste… La viande n’est pas seulement un aliment, elle est aussi un symbole et parfois un symbole festif dont ne se défait pas facilement : le chapon ou la dinde de Noël, les huîtres (des animaux mangés vivants et tout crus …) et le foie gras des fêtes, le poulet rôti ou le gigot familial du dimanche, la côte de bœuf grillée ou les merguez des repas de copains… Je suis victime de la logique perverse que je décris, ce qui se nomme tout cru, si je puis me permettre l’expression, l’aliénation !
 
Complément du 6 mai 2019Le Figaro du 6 mai 2019 rapporte qu’« Un boucher agressé à Paris par des vegans ».
Traumatisé par cette attaque militante, il a fermé son échoppe ce week-end. Deux personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre et placées en garde à vue pour « violences volontaires ».
Il s’agit d’un boucher bio situé dans le marché couvert Saint Quentin dans le 10e arrondissement de la capitale. 


Complément du 11 mai 2019. On lira dans Le Figaro.fr  la tribune de Mathieu Bock-Côté, Contre le radicalisme vegan.  

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