« Le
Royaume-Uni voit une augmentation du nombre de cas à Campylobacter
et à Salmonella », source
article
de Joe
Whitworth paru le 19 janvier 2019 dans Food Safety News.
Les
cas à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) non-O157, à
Campylobacter, à Salmonella ont augmenté au
Royaume-Uni en 2017, selon un rapport.
Le
rapport U.K. Zoonoses
Report a
révélé que les cas à Listeria et de STEC O157 avaient
diminué. Les zoonoses sont des maladies qui peuvent être transmises
de l'animal à l'homme. Campylobacter est resté l'agent
pathogène gastro-intestinal humain le plus souvent signalé et les
cas ont augmenté en 2017 après une baisse au cours des deux années
précédentes.
Taux rapporté des infections à Campylobacter par région et pour 100 000 habitants de 2008 à 2017. Cliquez pour agrandir. |
Au
total, 63 946 cas ont été notifiés, contre 58 938 en 2016 et 63
201 en 2015. Le taux de déclaration est passé de 89,8 pour 100 000
habitants en 2016 à 96,8 pour 100 000 en 2017. Cette hausse a été
constatée dans chacun des pays du Royaume-Uni. L’Irlande du Nord
continue de signaler des taux inférieurs à ceux des autres pays (76
cas pour 100 000 habitants), mais les raisons en sont inconnues.
Il
y a eu neuf épidémies de campylobactériose d'origine alimentaire
au Royaume-Uni, contre huit en 2016. Sept d'entre elles étaient
associées à la consommation de produits à base de volaille, dont
six étaient du pâté de foie de canard ou de foies de volailles.
Deux foyers liés à du lait cru (non pasteurisé) et un foyer à
Campylobacter jejuni ont touché 69 cas en Angleterre liés à
un produit à base de lait cru.
STEC
non O157, STEC O157et lait cru
Selon
le rapport, la charge de morbidité due aux STEC non-O157 est
sous-estimée, mais les laboratoires introduisant la PCR pour trouver
directement les gènes des shigatoxines ont amélioré la détection
des sérogroupes autres que O157.
En
2017, il y avait 589 cas confirmés en laboratoire de STEC non-O157,
384 en Angleterre, un au Pays de Galles, 59 en Écosse et 145 en
Irlande du Nord , ce qui représente une augmentation constante par
rapport aux 59 cas de 2012. Le sérogroupe O26 est le plus fréquent.
au Royaume-Uni après O157, suivis de O91, O146 et O103.
Entre-temps,
il y a eu 775 cas humains confirmés de STEC O157, 563 en Angleterre
et au Pays de Galles, 167 en Écosse et 45 en Irlande du Nord, versus
959 l'année précédente.
L'incidence
des STEC O157 a diminué dans tous les pays par rapport à 2016. Le
taux de déclaration pour le Royaume-Uni est globalement le plus bas
des 10 dernières années et suit une baisse d'un année sur l'autre
en Angleterre depuis 2015. L'Ecosse a enregistré le taux d'infection
le plus élevé depuis 2008, sauf en 2012, lorsqu'un grand foyer
s'est déclaré en Irlande du Nord.
Au
total, 10 éclosions ont été rapportées en 2017. La plupart
étaient de petite taille, de 3 à 17 personnes touchées. Sept
concernaient STEC O157 et trois STEC non-O157, O26, O145 et O55.
Aucune source d'infection commune n'a été déterminée pour aucune
des éclosions liées aux STEC non-O157.
Les
épidémies à STEC O157 comprenaient deux épidémies, l'une liée à
du lait cru de consommation et l'autre aux hamburgers, une épidémie
associée à une piscine, une épidémie dans une école maternelle
où la source de l'infection était inconnue, une épidémie liée à
des aliments crus pour animaux de compagnie et deux autres épidémies
sans aucune source d'infection connue.
L'éclosion
d'infection à O26 en août 2017 comprenait deux cas en Écosse et un
en Angleterre. Un groupe national de STEC du sérogroupe O145 en
septembre 2017 a concerné quatre infections en Angleterre et un en
Écosse. Une épidémie à STEC O55 dans le sud de l'Angleterre a été
une réapparition d'incidents précédemment identifiés et ayant
fait l'objet d'une enquête de 2014 à 2016.
Taux
annuel de rapports confirmés par laboratoire d'infections humaines à
STEC O157 au Royaume-Uni, 2008 à 2017. Cliquez pour agrandir.
|
L'année
a été marquée par la première éclosion à STEC associée au lait
cru de consommation en Angleterre et au Pays de Galles depuis 2014,
avec une incidence de neuf cas. L'épidémie à STEC O157 avec des
phages 21/28 stx2 s'est produite à l'automne 2017 dans le sud de
l'Angleterre. Les enquêtes ont identifié sept cas confirmés et
trois personnes ont développé un syndrome hémolytique et urémique
(SHU). Trois autres cas ont été notifiés à la suite du rappel,
dont deux avaient bu du lait cru de la ferme après le rappel.
Au
pays de Galles, un enfant infecté par un STEC qui avait bu du lait
cru est décédé. Entre-temps, trois épidémies à Campylobacter
ont touché 27 personnes et une infection à Salmonella Dublin.
Il y a eu une augmentation chez les producteurs de lait cru à boire
enregistrés au Royaume-Uni, avec 168 en janvier 2018, contre 108 en
avril 2014.
Les
cas de salmonelles passent à 10 000
Un
peu plus de 10 000 cas de salmonellose confirmés en laboratoire ont
été rapportés en 2017. C'est la première fois depuis 2009 que
plus de 10 000 cas sont signalés et il y a une recrudescence
continue des infections chaque année depuis 2014.
Salmonella
Enteritidis est resté le sérovar le plus souvent signalé,
représentant 27% des cas.
Salmonella
Typhimurium, y compris les variants monophasiques, était le deuxième
sérovar en importance, avec 21% des cas et avait augmenté de 10%
par rapport à 2016. Cette hausse était due à une augmentation du
nombre de cas en Angleterre; des diminutions ont été observées
dans d'autres pays du Royaume-Uni. Les autres sérotypes communs
étaient Newport, Infantis, Agona, Stanley, Java et Kentucky.
Treize
éclosions d'origine alimentaire ont été rapportées, contre 12 en
2016. Deux étaient dues à Salmonella Enteritidis, cinq à
Salmonella Typhimurium et d'autres à Salmonella
Adjame, Salmonella Agona, Salmonella Chester,
Salmonella Infantis, Salmonella Infantis et Salmonella
Stanley. Des œufs ont été impliqués dans deux épidémies à
Salmonella Enteritidis. Les produits à base de viande de porc
ont été impliqués dans deux autres, tous deux des variants
monophasiques du sérovar Typhimurium.
Le
plus bas taux de Listeria en 10 ans
Il
y a eu 153 cas de listériose, ce qui représente une diminution par
rapport aux 202 infections recensées en 2016 et il s'agit du nombre
le plus bas enregistré au cours des 10 dernières années. En 2017,
44% des cas étaient des femmes et 17% étaient associés à une
grossesse.
L'utilisation
du séquençage du génome entier (WGS pour whole genome sequencing)
pour le typage microbiologique des isolats de Listeria a
conduit à une détection accrue des cas liés, souvent sur une
longue période, en raison de la persistance sur le long terme de
Listeria dans les locaux d'entreprises alimentaires. Quatre
cas de listériose ont fait l'objet d'une investigation et trois
d'entre eux étaient des isolats couvant la période,de 2013 à 2017.
Un
foyer a été associé à un producteur de poulet cuit, un autre à
un producteur de sandwichs et la source d'infection était inconnue
pour deux d'entre eux. Deux incidents ont été étudiés dans
lesquels un seul cas était lié microbiologiquement à un ou
plusieurs échantillons d'aliments positifs au moyen d'une analyse
WGS ; l'un impliquant des sandwichs hospitaliers et l'autre un
produit à base de fromage au lait cru. Un décès lié à la
listériose a été signalé en 2017, alors que la même souche avait
été détectée dans un fromage et chez la patiente.
Chiffres
sur l'hépatite E et Cryptosporidium
Les
rapports sur les infections au virus de l'hépatite E (VHE), en
augmentation constante depuis plus de 10 ans, ont finalement diminué
en 2017.
Au
Royaume-Uni, 912 cas ont été signalés en Angleterre et au Pays de
Galles, contre 1 243 en 2016, 170 en Écosse, contre 205 en 2016 et
10 contre 18 en 2016 en Irlande du Nord.
Les
facteurs à l'origine de cette situation ne sont pas clairs mais
peuvent refléter l'évolution du niveau d'exposition au virus par le
biais de la chaîne alimentaire, éventuellement influencée par les
modifications de l'élevage, des pratiques agricoles, de la
transformation des aliments et de l'importation de viande.
Dans
les pays développés, le génotype 3 du VHE est le génotype
autochtone et se transmet principalement par l'ingestion de produits
non cuits provenant d'animaux infectés. La plupart des cas sont
sporadiques, mais des épidémies ont suivi la consommation de viande
de porc insuffisamment cuite, de la viande de cerf ou des crustacés
non cuits.
Le
nombre de cas de cryptosporidiose s'est établi à 5 052, soit une
diminution de 25% par rapport à 2016. Toutefois, leur nombre a été
élevé en 2015 et 2016 en raison de l'augmentation du nombre de cas
à Cryptosporidium hominis chez les personnes ayant voyagé en
Espagne et d'une épidémie à Cryptosporidium parvum liée à
des aliments dans des cafés.
En
France, un tel rapport n'existe pas. Il faut aller sur le site de
l'InVS à la page, Risque
infectieux d'origine alimentaire, mais aussi aller à ma page
Zoonoses,
ainsi que sur la page des Hépatites,
pour tenter d'avoir des données .
Les
maladies infectieuses d'origine alimentaires à Campylobacter
et à Salmonella ne sont pas des maladies à déclaration
obligatoire.
Cela
étant, selon l'InVS,
Une étude sur la morbidité et la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France entre 2008-2013 a permis d’estimer le nombre annuel moyen de cas symptomatiques de Campylobacter à 493 000 (ICr90% : 273 000-1 080 000) dont 392 000 (ICr90% : 215 000-863 000) liés à une transmission alimentaire soit 26 % du nombre total des infections d’origine alimentaire en France (Van Cauteren et al., 2018).
Les salmonelloses, selon cette page du ministère de l'agriculture, représente environ 300 cas par million d’habitants par an en France
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