vendredi 4 janvier 2019

Des bactéries fournissent un traitement prometteur contre E. coli O157



« Des bactéries fournissent un traitement prometteur contre E. coli O157 », source communiqué de l’Université de Glasgow du 4 décembre 2018.

E. coli, microbe notoire associé à une grave intoxication alimentaire et généralement attrapé dans de la viande insuffisamment cuite, est une préoccupation commune pour tous ceux qui cuisinent pendant les périodes de fête.

Bien que la cuisson minutieuse de la viande et le lavage des légumes et des mains après la préparation des aliments puissent prévenir l’infection à E. coli, le traitement des microbes gastriques sévères peut être difficile, car les antibiotiques aggravent la maladie en libérant une toxine puissante dans l’intestin de la personne infectée.

Des scientifiques de l’Université de Glasgow ont découvert un produit fabriqué à partir de bactéries vivant dans le sol, capable de traiter avec succès E. coli O157 - [l’un des] types les plus graves de microbe - sans entraîner d’effets secondaires graves.

La nouvelle étude, publiée dans Infection and Immunity (en accès libre), a révélé qu'aurodox, un composé découvert pour la première fois en 1973, mais jugé peu actif comme véritable antibiotique, était capable de bloquer avec succès les infections à E. coli O157.

L’Ecosse est l’un de pays où l’incidence de E. coli O157 est la plus élevée au monde et près de la moitié des cas à O157 en Écosse concernent des enfants de moins de 16 ans.

Images en microscopie d'un essai d'infection cellulaire par EHEC.
Le composé aurodox  a été capable de réduire la capacité de E. coli O157 à se lier à des cellules humaines et, contrairement aux antibiotiques traditionnels, ne provoquait pas la libération de toxines puissantes. Les chercheurs estiment que ce composé pourrait être utilisé comme traitement futur prometteur des infections à E. coli O157.

Le professeur Andrew Roe, professeur de microbiologie moléculaire et auteur principal de l'article, a déclaré : « E. coli O157 est une bactérie potentiellement mortelle dont le traitement aux antibiotiques n’est actuellement pas recommandé. Nous avons été ravis de constater qu'aurodox était capable de prévenir une liaison entre E. coli et des cellules humaines et d'agir efficacement en tant que puissant composé bloquant la maladie. »

« Nos résultats sont encourageants et suggèrent que ce composé pourrait être utilisé comme traitement anti-virulence prometteur pour le traitement de ces infections. »

E. coli O157 provoque de la diarrhée, des crampes d'estomac et parfois de la fièvre. Les symptômes peuvent durer jusqu'à 14 jours, mais la bactérie peut rester présente plus longtemps. Certaines personnes infectées ne présentent aucun symptôme, tandis que d'autres développent des complications très graves, parfois mortelles. Les jeunes enfants courent un risque plus élevé d'infection à E. coli et, à l'instar des adultes plus âgés, ils présentent un risque plus élevé de complications graves.

L’article ‘Characterisation of the mode of action of Aurodox, a Type III Secretion System inhibitor from Streptomyces goldiniensisa été publié dans Infection and Immunity. L’étude a été financée par le Biotechnology and Biological Sciences Research Council (BBSRC) et a été réalisé en collaboration avec l’Université de Strathclyde.

D’après un article paru dans Food Safety News à ce sujet,
Les chercheurs ont caractérisé l'effet de l'aurodox sur le système de sécrétion de type III (T3SS) chez E. coli entérohémorragique (EHEC) O157:H7, E. coli entéropathogène (EPEC) O127:H6 et Citrobacter rodentium démontrant que les effets sont indépendants de la croissance.

Les T3SS jouent un rôle central dans la pathogenèse de nombreuses espèces bactériennes. L'équipe a découvert qu'aurodox entraînait une inhibition du T3SS dépendante de la concentration chez les EPEC, EHEC et C. rodentium et qu'aux concentrations utilisées (5 µg/ml au maximum), il n'y avait aucun effet sur le taux de croissance bactérienne ou la viabilité chez l'espèce testée.
Les chercheurs ont suggéré un modèle dans lequel aurodox agit en amont de Ler et non directement sur le T3SS lui-même. Le T3SS de EHEC et EPEC est codé par un îlot de virulence nommé Locus of enterocyte effacement (LEE). Cet îlot de pathogénicité est réglementé par le régulateur principal, Ler, (LEE encoded regulator).

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