mardi 23 juin 2020

Clic… des bactéries résistantes prises sur le fait !


Clic… des bactéries résistantes prises sur le fait !, source communiqué de l'Université Catholique de Louvain du 22 juin 2020.

En bref :
Pendant que l’humanité lutte contre le coronavirus, la bataille contre les bactéries résistantes aux antibiotiques continue.
Des scientifiques de l’UCLouvain ont réussi à capter des images inédites de protéines-soldats qui aident les bactéries à résister aux médicaments. Cette découverte est publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature Chemical Biology. 
Cette capture d’image va permettre de mettre au point de nouvelles attaques contre les bactéries et ainsi produire des antibiotiques plus performants
La résistance des bactéries aux antibiotiques est un problème de santé majeur. Le problème ? Ces bactéries acquièrent de nouveaux mécanismes de défense, pour contre l’action des médicaments. Depuis plusieurs années, l’équipe de Jean-François Collet, professeur à l’Institut de Duve de l’UCLouvain s’intéresse à cette question, et en particulier aux bactéries entourées de deux membranes (ou deux murs d’enceinte).

Pour qu’une bactérie survive, elle doit parvenir à construire ses deux murs d’enceinte et, une fois assemblés, elle doit les protéger des attaques des molécules toxiques, dont certains antibiotiques. En effet, si l’un des murs est abîmé, la bactérie meurt.

Dans le mur d’enceinte extérieur, il y a un type de tour de garde particulièrement important. Ces tours, qui s’appellent BAM a sont des lieux de passage obligés pour la surveillance, la maintenance et la protection des fortifications. Plusieurs découvertes, entre autre réalisées par l’UCLouvain, ont fait de BAM une cible privilégiée pour le développement de nouveaux antibiotiques. Cependant, malgré le travail intense de nombreux laboratoires universitaires et de sociétés pharmaceutiques sur BAM, le mode de fonctionnement de BAM reste mal connu, ce qui freine le développement de nouvelles stratégies antibactériennes.

Les scientifiques de l’UCLouvain viennent de « prendre BAM la main dans le sac ». En effet, les tours de garde BAM sont des points de passage obligés pour toutes les protéines-soldats qui montent la garde sur les remparts ainsi que pour certaines protéines-soldats qui sortent de la fortification bactérienne pour surveiller les alentours. L’UCLouvain a réalisé l’exploit d’obtenir une photographie instantanée (ou structure tridimensionnelle) qui permet d’observer BAM en train d’exporter une des protéine-soldats (RcsF) au travers du mur d’enceinte extérieur.

Cette découverte UCLouvain, publiée dans la prestigieuse revue scientifique, Nature Chemical Biology, offre une perspective inédite : elle donne des informations précieuses sur le mécanisme des bactéries et propose un nouvel angle d’attaque pour prendre d’assaut les tours de garde BAM lors d’un traitement antibiotique. En ce sens, la découverte des chercheurs de l’UCLouvain contribue à l’effort mondial de répondre à cette problématique grandissante.

Cette recherche a été menée par une équipe internationale de l’Institut de Duve de l’UCLouvain, en collaboration avec des chercheurs de la VUB, du VIB, du CNRS et de l’Université de Leeds. Les recherches ont été financées par le programme EOS et le WELBIO. La co-première auteure de cette publication, Raquel Rodriguez Alonso, est soutenue par le réseau européen ITN Train2Target qui vise à former une nouvelle génération de scientifiques spécialisés dans la recherche de nouveaux

lundi 22 juin 2020

COVID-19: La France est le pays où le taux de létalité est le plus élevé


Dans le dernier rapport d’information du 3 juin de M. Richard Ferrand, président de l’Assemblée Nationale, fait au nom de la mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de Coronavirus-Covid-19, il est rappelé les données à savoir le nombre de cas et de décès dus à l’épidémie de COVID-19 au 1er juin 2020 à travers le monde …
Cela étant si l’on suit ce qu’en rapporte l’ECDC au 22 juin sur le Case Fatality Rate (CFR, le nombre de morts divisé par le nombre de cas confirmés dans un pays) dans les pays les plus touchés par l'épidémie. La France est le pays où ce CFR est le plus élevé. C’est ce qu’indique le Pr Raoult dans un tweet de ce jour …

Pour mémoire, le blog vous en avait déjà parlé en indiquant que le CFR s’appelait aussi le taux de létalité, dans cet article du 14 mai 2020 ainsi que celui du 2 juin 2020, « COVID-19: La France occupe la première place mondiale, si l'on considère le taux de mortalité » qui citait les données de l’Université John Hopkins.

En cliquant sur 'play', vous avez un aperçu de l'évolution ... et ce que rapportait le Pr Raoult avec des données issues de l’ECDC est une confirmation … source Our world in data.

Il faudrait vraiment que la mission d’information précitée ne s’arrête pas qu’au fiasco des masques, des tests, des respirateurs, des blouses, de l’app StopCovid, la liste est longue, mais aussi aux cas et aux décès, nous devons bien cela à ce qui ont aujourd’hui ont disparu du fait de la gestion de la pandémie en France …


Le journal Libération rapporte le 19 juin 2020, « Est-il vrai que la létalité du Covid en France a été de 19% contre 6% aux Etats-Unis, comme l'affirme le professeur Perronne ? »

Le pourcentage est répété depuis plusieurs jours par le professeur Christian Perronne, qui y voit la preuve de la gestion désastreuse de l'épidémie en France. Mais cet indicateur n'a que peu de sens.

Comme on ne peut rien dire sur cet indicateur, alors on dit qu’il « n’a peu de sens. »

Je pense que ce journal devrait peut être mieux informer ses lecteurs et modifier sa réponse en reprenant les données de l’ECDC du 22 juin 2020 … mais ça, c’est pas gagné …

Etats-Unis : Même lavées trois fois et prêtes à consommer, des sachets de salades contiennent Cyclospora


Selon Outbreak News du 21 juin 2020, Le CDC et la FDA enquêtent sur une épidémie comprenant 76 cas de maladie à Cyclospora dans 6 États liés à des salades en sachets achetées dans les magasins Aldi, Hy-Vee et Jewel-Osco.

Pour le moment, aucun rappel officiel n'a été annoncé par la FDA, mais Jewel-Osco a volontairement rappelé ses salades affectées «par excès de prudence». Jusqu'à présent, 16 personnes ont été hospitalisées.

La répartition des cas par État est la suivante: Iowa (28), Illinois (23), Kansas (1), Minnesota (10), Missouri (7) et Nebraska (7).

La FDA et le CDC recommandent aux consommateurs de ne pas consommer ces salades et aux restaurants et distributeurs de ne pas vendre, ni servir toutes les salades de la marque «Garden Salad» vendues dans les bars à salades chez ALDI dans l’Iowa, l’Illinois, le Minnesota et le Missouri ; toutes les salades de la marque «Garden Salad» de chez Hy-Vee vendues dans l’Iowa, l’Illinois, le Kansas, le Minnesota, le Missouri et le Nebraska ; et toutes les salades de la marque «Garden Salad» de chez Jewel-Osco vendues en Illinois.

Les investigations sont toujours en cours, et le CDC et la FDA avertissent les consommateurs qu'il est probable que davantage de marques, de magasins et de mélanges de salade soient liés.

Pour Bill Marler, l’avocat en sécurité des aliment bien connu aux Etats-Unis, rapporte à propos de salades commercialiées, «Lavées trois fois et prêtes à déguster» (Triple-Washed and Ready to Enjoy) et Cyclospora est toujours dans le sachet de laitue, mais au fait, «qui a transformé la salade»?

Les distributeurs ALDI, Hy-Vee et Jewel-Osco n'ont probablement pas transformé la «salade à Cyclospora». Il est très probable qu'un transformateur ait conditionné les salades «triple lavage et prêtes à déguster» pour les salades conditionnes avec cette marque «Garden Salads» vendues chez ces distributeurs.

La FDA, en collaboration avec le CDC et des partenaires étatiques et locaux, enquête sur une épidémie dans plusieurs États sur des cas d’infections à Cyclospora potentiellement liés à ALDI, Hy-Vee et Jewel-Osco concernant des salades de marque «Garden Salads» contenant de la laitue iceberg, du chou rouge et des carottes. Cela s'applique uniquement aux salades de cette marque étiquetée comme «Garden Salads»  et non pas aux autres types de salades conditionnées d’autres marques de magasin vendues chez ces distributeurs.

dimanche 21 juin 2020

Royaume-Uni : Le conseil d'administration de la FSA rend hommage aux industries alimentaires et de l'alimentation animale pour «un travail remarquable dans la présence des aliments dans les rayons»


On imagine mal en France l'Anses remercier l'industrie alimentaire, mais au Royaume-Uni, Le conseil d'administration de la FSA rend hommage aux industries alimentaires et de l'alimentation animale pour «un travail remarquable dans la présence des aliments dans les rayons», source communiqué de la Food Standards Agency du 19 juin 2020.

La pandémie de COVID-19 a été l'un des principaux sujets de discussion, selon le Conseil d'administration de la Food Standards Agency (FSA) qui s'est réuni cette semaine pour la première fois depuis le 11 mars.

La présidente de la FSA, Heather Hancock, a ouvert la réunion en ligne du mercredi 17 juin uniquement en exprimant sa gratitude à tous ceux qui travaillent dans les industries des denrées alimentaires et des aliments pour animaux pour avoir continué à fournir et à rendre les aliments accessibles aux consommateurs.

Elle a dit:
«Les personnes qui travaillent dans le secteur des denrées alimentaires et des aliments pour animaux - dont nous devons nous rappeler qu'il s'agit du plus grand secteur manufacturier du pays et d'un secteur de la vente au détail d'une importance cruciale - ont fait un travail remarquable pour maintenir les aliments dans les rayons, les usines fonctionnent, les chaînes d'approvisionnement et la logistique ont fait face à une énorme tension et ont du modifier leurs activités pour répondre aux besoins des consommateurs, en particulier là où sont nos consommateurs les plus vulnérables.»

Des remerciements ont également été adressés à notre personnel et à ceux qui effectuent des inspections d'hygiène de la viande pour le compte de la FSA, ainsi qu'aux responsables des autorités locales, aux conseillers scientifiques indépendants et aux responsables de la santé portuaire pour leurs efforts - dont la plupart ont été ligne de front pour maintenir l'approvisionnement alimentaire.

Les membres du conseil ont entendu parler de la réponse robuste, efficace mais flexible de la FSA à la pandémie tout en aidant le personnel à se protéger et à protéger les autres tout au long de l'épidémie - et il est très peu probable que vous puissiez attraper le coronavirus à partir des aliments.

Pendant ce temps, les membres ont été informés que la FSA reste vigilante et fermement engagée à aider l'industrie agro-alimentaire à maintenir ses normes élevées alors que l'économie continue de rouvrir, notamment en aidant le secteur de l'hôtellerie à relever les défis auxquels il est confronté, tout en protégeant toujours le consommateur.

Dans son rapport final au Conseil en tant que conseiller scientifique en chef, le professeur Guy Poppy a déclaré aux membres que le COVID-19 avait souligné l'importance vitale du travail d'analyse des risques effectué par la FSA et la meilleure façon de communiquer ce risque aux autres. Il a également encouragé l'utilisation accrue des ressources scientifiques établies par la FSA, telles que les comités consultatifs scientifiques indépendants et le Strategic Evidence Fund (Fonds pour des preuves stratégiques).

L’ordre du jour comprenait également une mise à jour sur le rôle de la FSA après la fin de la période de transition de sortie de l’UE. Le directeur de la FSA, Paul Morrison, a réitéré la position du gouvernement selon laquelle la période de transition ne sera pas prolongée et a rappelé au Conseil les principes que la FSA continue d'appliquer en préparation de l'approche du gouvernement. Les dispositions devraient:
  • être au moins aussi efficace, ou plus efficace, pour protéger la santé publique,
  • maintenir ou accroître la confiance dans la sécurité des aliments et le système de réglementation,
  • minimiser les perturbations pour les consommateurs et l'industrie,
  • s'efforcer de parvenir à un système aussi unifié que possible, dans l'intérêt des consommateurs, tout en respectant les modalités de déconfinement.
Le Conseil d'administration a également discuté des implications potentielles du Protocole sur l'Irlande du Nord et de ce que la FSA fait pour s'y préparer. Cela nécessitera que la FSA continue de travailler en étroite collaboration avec d'autres ministères du Royaume-Uni et les administrations décentralisées, en maintenant les relations de coopération et positives à ce jour.

Quand le ministère de l'agriculture est très en retard sur un rappel, il le fait savoir, un exemple avec Carrefour et des charcuteries italiennes


Chacun sait que les notifications ou les communiqués de rappels sur le site du ministère de l'agriculture et de l'alimentation sont rares, on n'en pas eu depuis le 7 février 2020, soit il y a plus de quatre mois, alors que des rappels, il y a en a presque tous les jours …, cela reste pour moi un mystère, ça, c'est pour la pseudo-transparence de l'information de ce ministère opaque …

On apprend donc le 20 juin par un communiqué de Carrefour sur le site du ministère de l'agriculture que Carrefour procède au retrait/rappel de charcuteries italiennes...

Grand moment de marketing de la sécurité des aliments que ce communiqué !

On découvre stupéfait deux éléments-clés :
Carrefour a décidé, par principe de précaution, d’étendre le rappel à tous les autres produits de charcuterie tranchés et conditionnés sur le même site de fabrication.

« Carrefour a décidé d'étendre le rappel à tous les autres produits », cela signifie donc qu'il y a déjà eu un voir deux précédents rappels, mais, ça, le ministère de l'agriculture s'est bien gardé de nous le dire … je vais y revenir dans la chronologie de ce rappel …

Le second élément-clé est le recours au principe de précaution. C'est complètement hors sujet, il n'y a aucun doute sur la nature du rappel, le communiqué de Carrefour est pourtant très clair,
des autocontrôles ont mis en évidence la présence de Listeria monocytogenes à des teneurs supérieures à celles autorisées dans deux lots de Mortadella Carrefour BIO.

Je serai tenté de dire des teneurs très supérieures à celles autorisées … vous allez comprendre plus loin ...

Voici donc la chronologie des événements … j'en avais rapporté une partie dans un article du 11 juin, Rappel de mortadella bio par Carrefour, surprise, l'avis de rappel a 11 jours de retard !
Voilà les éléments que tout un chacun peut vérifier, et c'est le plus souvent comme cela que les avis de rappels sont transmis aux consommateurs, le plus souvent en retard voire très retard, mais comme tout le monde s'en fout …, il n'y a donc pas de raison que cela change, car comme on a sans doute le meilleur système de sécurité des aliments au monde tout comme on a ou avait sans doute le meilleur système de santé au monde ...

vendredi 19 juin 2020

Les masques permettent aux gouttelettes contenant des virus de s'échapper, selon une étude


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« Les masques faciaux permettent aux gouttelettes contenant des virus de s'échapper, selon une étude », source CIDRAP News.

Dans une étude ayant des implications pour la transmission de COVID-19, une toux légère peut expulser de petites gouttelettes de salive à travers et autour d'un masque facial et parcourir jusqu'à 1 mètre, selon une étude publiée dans Physics of Fluids.

Des chercheurs de l'Université de Nicosie à Chypre ont simulé la transmission de gouttelettes en suspension dans l'air pour une personne avec et sans masque à l'aide de modèles informatiques et ont constaté que, si les masques peuvent réduire la transmission de gouttelettes en suspension dans l'air et protéger le porteur des gouttelettes de salive d'autres personnes, ils offrent une protection incomplète contre de nombreuses gouttelettes qui se propagent autour et loin d'eux.

Les normes de certification des masques définissent l'efficacité d'un masque chirurgical comme une valeur constante et ne prennent pas en compte la dynamique de l'écoulement des fluides, les fuites de gouttelettes à travers les ouvertures du masque ou les effets de la toux répétée, qui peuvent saturer les masques et réduire leur efficacité, ont déclaré les auteurs.

L'étude a montré que 10 cycles de toux réduisaient l'efficacité du masque d'environ 8%, et qu'une toux sévère et un temps de port de masque plus long la réduiraient encore plus.

Les chercheurs ont découvert que les tailles des gouttelettes de salive changent constamment pendant la toux cyclique en raison des interactions entre le visage et le masque, qui ont généralement des écarts de 4 millimètres à 1,4 centimètres.

« Les masques diminuent l'accumulation de gouttelettes pendant des cycles de toux répétés », explique l'auteur principal Talib Dbouk, dans un communiqué de presse de l'American Institute of Physics. « Cependant, il n'est pas clair si les grosses gouttelettes ou les petites sont plus contagieuses. »

Les auteurs ont appelé à la distanciation physique, à de nouveaux critères d'évaluation des performances des masques et à une évaluation tenant compte de la physique des écoulements et de la dynamique de la toux, et à la fourniture d'équipements de protection individuelle plus complets aux travailleurs de la santé, tels que des casques avec filtres intégrés, des écrans faciaux, des blouses jetables, et des ensembles de gants doubles.

« Les implications de l'efficacité réduite du masque et de la transmission des gouttelettes respiratoires loin du masque sont encore plus critiques pour les personnles de la santé », ont-ils écrit.

Produits de la mer et d'eau douce : 53% des établissements (48% en 2017) ont au moins une anomalie, selon la DGCCRF


La DGCCRF nous informe le 19 juin 2020 sur les produits de la mer et d'eau douce. C'est une sorte du jeu du chat et de la souris, où les anomalies se succèdent aux anomalies, faute d'une pression de contrôles suffisante … et en raison d'un manque de personnels ...
Depuis le début des années 2000, le consommateur doit obligatoirement être informé sur le nom commercial, le nom scientifique, la zone de capture, le mode de production ou encore sur les engins utilisés pour la pêche des produits de la mer et d’eau douce.
En 2018, 1318 établissements ont été contrôlés par la DGCCRF et au moins une anomalie a été constatée dans 53% des établissements.
Il s'agit donc d'une enquête de 2018 dont les résultats viennent, comme à l'accoutumée, assez tardivement, mauvaise habitude … par manque de personnels …
En 2018, 1546 contrôles ont été effectués dans 1318 établissements, auprès de pêcheurs en vente directe, dans des poissonneries de détail (forains et sédentaires) ou des grandes surfaces, des grossistes, des mareyeurs, des fabricants de produits transformés à base de poisson et des restaurateurs, afin de vérifier le respect de la réglementation relative à l'information des consommateurs et aux tailles minimales des produits de la pêche. Ces contrôles ont donné lieu à des avertissements pour 483 de ces établissements, à des suites administratives pour 130 d’entre eux et à des procès-verbaux pénaux pour 118 d’entre eux.

Dans 53% des établissements (48% en 2017, 46% en 2016 et 1402 établissements visités), au moins une anomalie a été constatée.

Notons aussi qu'en 2013 et 2014, il y a eu respectivement, 2624 et 1569 contrôles, soit bien plus qu'en 2018, voilà où se situe la baisse des effectifs à la DGCCRF ...

Toujours plus d'anomalies, sans doute liées à un manque de personnel …

74 échantillons ont été prélevés et analysés dont 36 ont présenté des anomalies. Les anomalies portent sur l’ajout d’eau exogène, la substitution d’espèce, la présence d’additifs non autorisés, non annoncés ou avec des dépassements de teneurs autorisées, le déficit de masse nette ou de la quantité d’ingrédients annoncée.

26% des produits analysés ont été déclarés non conforme ou non satisfaisant (par exemple pour de l’eau ajoutée non déclarée dans des filets de loup ou des teneurs en sulfites supérieure à la limite légale réglementaire pour des crevettes)
23% des produits ont été déclarés «à surveiller». Les anomalies relevées dans ce cas concernent le déficit de masse nette mesurée ou la quantité d'ingrédients inférieure à celle annoncée. Les autres écarts concernent l’étiquetage nutritionnel et le non-respect de critères de composition pour du surimi.

Information du consommateur
Les anomalies d’étiquetage sont plus fréquentes dans les poissonneries et les marchés forains (70%) que dans les grandes et moyennes surfaces (47%).
des contrôles d’hygiène des établissements et des denrées, des contrôles de température et de date limite de consommation, ont été réalisés à l’occasion de 537 visites d’établissements et donné lieu à un taux d’anomalie de 28%. Le contrôle de l’affichage des allergènes a été réalisé lors de 162 visites d’établissements et a mis en évidence un taux d’anomalie de 57%. Le contrôle des quantités et des instruments de mesure a été effectué lors de 281 visites d’établissement et a conduit à un taux d’anomalie de 9%.

Protection de la ressource
En 2018, 441 établissements ont été contrôlés pour la vérification du respect de la réglementation de protection de la ressource concernant le respect des tailles minimales ; les contrôles ont fait apparaître un taux d’anomalies de près de 4% (en augmentation par rapport à 2017 : environ 2%), 7 avertissements, 5 injonctions et 2 procès-verbaux font suite à ces contrôles.

Mise à jour du 6 juillet 2020. On lira l'article consacré à cette enquête de la DGCCRF sur le site de l'UFC Que Choir qui se termine en ces termes ...
Comme les années précédentes, ces contrôles ont donné lieu à des centaines d’avertissements, suites administratives et procès-verbaux… sans avoir, pour l’instant, réussi à infléchir la tendance. 

'Manger sans s'empoisonner', un numéro anxiogène de la revue 60 millions de consommateurs


Nous vivons dans le pays du monde où la sécurité alimentaire est la meilleure, où les excès tuent plus sûrement que la qualité de la nourriture. On brandit la peur de l'empoisonnement quand éducation et mesure suffiraient. Cette une a quelque chose de profondément indécent.

Eh oui, c'est profondément indécent et surtout un jugement à l'emporte-pièce … cela n'est pas sans rappeler cet article du blog de 2015 « Manger peut-il donner le cancer ? », citant un numéro du Courrier International n°686 du 24 décembre 2004 , « Manger tue » ...
Après l'agribashing, l'industrie alimentaire est dans la ligne de mire ...

jeudi 18 juin 2020

Allégations santé et COVID-19, un exemple au Luxembourg. Quid de la France ?



Voici un exemple de ce qu'a entrepris le Luxembourg … à propos des Allégations de santé liées au coronavirus.

A ce jour, aucun ingrédient ou aliment ne permet de prévenir, de réduire ou de guérir l’infection au Coronavirus. En plus, la législation européenne interdit pour les denrées alimentaires toute référence à la prévention et à la guérison de maladies humaines. Il en est de même pour les allégations faisant référence aux virus pathogènes pour l'homme.
La Division de la sécurité alimentaire a publié le suivi de sa campagne de contrôle relative aux allégations de santé liées au Coronavirus.

Au cours des dernières semaines, certains produits alimentaires mettant en avant de telles propriétés sont apparus sur le marché. Au niveau européen, il a été décidé de rechercher activement les allégations en relation avec le Coronavirus pour retirer ces produits du marché.

Au Luxembourg, la Division de la sécurité alimentaire a effectué:
  1. une recherche par mots-clés liés au Coronavirus au niveau des compléments alimentaires vendus au Luxembourg,
  2. une recherche systématique des exploitations luxembourgeoises vendant des compléments alimentaires via leurs sites internet.
Les premiers résultats de cette campagne de contrôle (avril 2020) permettent de conclure que peu de non-conformités en relation directe avec le Coronavirus ont été relevées pour les exploitations luxembourgeoises.  Par contre, cette recherche a permis de relever d’autres non-conformités sur des allégations non-autorisées.

Pour le suivi de cette campagne de contrôle (mai 2020), il a été conclu que les non-conformités en relation avec le Coronavirus au Luxembourg restent faibles. Même s’il n’est toujours pas exclu que certains sites internet ou blogs n’ont pas été contrôlés, il est peu probable que de nouveaux articles sur le Coronavirus apparaissent. Cependant, les recherches généralisées continuent à fréquence régulière.

Plus de détails de cette campagne de contrôle sont disponible dans la communication saisonnière: allégations de santé liées au Coronavirus de avril 2020 et mai 2020.  

Pour en savoir plus

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de juin 2020


Source OSAV.
L’OSAV compile chaque mois les informations les plus importantes sur la sécurité des aliments.
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Voici donc le Seismo info 06/2020. Pour retrouver les précédents Seismo Info sur le blog, voir ici.


Nouvelles tendances alimentaires
Génotypage. En Australie, des chercheurs ont développé une méthode standardisée d’identification des souches de salmonelles pour un meilleur suivi des toxi-infections alimentaires. Elle s’appelle génotypage à des niveaux de résolution multiples (multilevel genome typing, MGT). Chaque souche bactérienne reçoit une propre identité en utilisant une série de chiffres ou un code-barres. Cette identité pourrait devenir, espèrent les chercheurs, un système standardisé international. Food Navigator, 1 page. Publication originale, 14 pages. (09.06.2020).

Mises en garde. Est-ce que les mises en garde aident les consommateurs à choisir des boissons saines ?
Oui, selon une méta-analyse portant sur plus de 20 études, qui a analysé les mises en garde apposées sur les boissons sucrées. EurekAlert, 2 pages. Résumé, 1 page. (05.06.2020).

Informations sur la durée minimale de conservation. Un groupe de recherche interdisciplinaire de l’Université américaine du Maryland a publié un article sur le caractère (l’absence de caractère) scientifique des informations sur les durées minimales de conservation apposées sur les denrées alimentaires. La réglementation, la standardisation et la compréhension insuffisantes des informations inscrites sur les denrées alimentaires (comme par ex. « À consommer de préférence avant le… ») conduit chaque année à un gaspillage de denrées alimentaires évitable. ScienceDaily, 2 pages. Résumé, 1 page. (08.06.2020).

Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Listéries dans du fromage suisse. Au moins 11 personnes se sont infectées en Suisse et deux sont décédées après avoir consommé du fromage contaminé par Listeria monocytogenes. Après que des listéries ont été détectées, lors de contrôles internes, dans du fromage et des locaux de production d’une fromagerie dans le canton de Schwyz, l’OSAV a publié une mise en garde publique. La fromagerie a arrêté la production. Food Safety News, 2 pages. 20 Minuten, 3 pages. (19.05.2020).

Encéphalite à tiques causée par du fromage. 26 habitants d’une région de l’Est de la France ont développé une méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE) et un patient présentant des comorbidités est décédé. Le mode de transmission de la maladie semble être du fromage au lait cru de chèvre et de vache. Le virus de la MEVE se transmet normalement par une tique infectée, mais une transmission exceptionnelle par la consommation de lait cru ou de fromage au lait cru d’un animal infecté est aussi possible. Sud Ouest, 1 page. (04.06.2020). Mise à jour : les autorités françaises ont rapporté 32 infections. (communication à l’OFSP Focalpoint, non publiée, 11.06.2020). Le blog avait fait un article à ce sujet.

Campylobacter. Une épidémie de campylobactériose s’est déclarée sur une île danoise et pourrait avoir touché une centaine de personnes. Les premiers cas ont été déclarés début juin et le bilan, à ce jour, est de 54 personnes testées positives à Campylobacter. Les échantillons d’autres patients sont en cours d’analyse. Si la source du foyer n’a pas encore été élucidée, les autorités soupçonnent qu’une denrée alimentaire produite sur place, un plat pré-cuisiné probablement, puisse en être la cause. Food Safety News, 2 pages. (08.06.2020). Mise à jour des enquêtes épidémiologiques laissent entendre que du lait (pasteurisé) en est la cause. Food Safety News, 2 pages. (11.06.2020).

Salmonella Newport. Une nouvelle publication revient sur une épidémie passée (2018) de salmonellose à Salmonella Newport en France en relation avec la consommation de fromage au lait cru de chèvre. Plus de 150 personnes avaient été touchées, bien que la fromagerie responsable soit un petit établissement. C’était la cinquième épidémie alimentaire due à S. Newport en France depuis l’an 2000 en relation avec du fromage au lait cru de chèvre. Food Safety News, 2 pages. Publication originale, 23 pages. (19.05.2020).

Sécurité alimentaire
Complément alimentaire mortel. Les autorités espagnoles ont publié une mise en garde contre un complément alimentaire provenant des Etats-Unis, suite au décès d’une personne en Espagne en relation avec la prise de ce produit. Une insuffisance hépatique aiguë est la cause présumée du décès du patient. Celui-ci avait pris ce complément alimentaire commercialisé comme produit amaigrissant. Food Safety News, 3 pages. (19.05.2020).

Contrôles nationaux. L’OSAV mène chaque année plusieurs programmes de contrôle à la frontière en fonction des risques, en collaboration avec l’Administration fédérale des douanes et les autorités cantonales de contrôle des denrées alimentaires. Sur les 428 échantillons analysés en 2019, 100 (23 %) n’étaient pas conformes aux exigences légales. Des protéines en poudre, des compléments alimentaires et des fruits et légumes en provenance d’Asie étaient les trois catégories de produits les plus fréquemment contestées. OSAV, 37 pages. (20.05.2020)

Épidémie d’origine alimentaire (foyer de toxi-infection alimentaire). Une nouvelle publication identifie des accumulations saisonnières de toxi-infections alimentaires aux États-Unis. Cette approche d’analyse pourrait être utile pour déterminer quand et où des inspections de denrées alimentaires devraient être réalisées. Cette publication montre que si les foyers de toxi-infection alimentaire atteignent généralement leur pic en juillet, le rappel de la denrée alimentaire a lieu un à deux mois plus tard et atteint son pic de la mi-août à la mi-septembre. EurekAlert, 2 pages. Résumé, 1 page. (08.06.2020).

Des salmonelles dans de la volaille polonaise. De nombreux pays européens ont émis, depuis le début du mois de mars, près de 100 mises en garde en raison de la présence de salmonelles dans de la volaille réfrigérée ou congelée polonaise. Les sérotypes de salmonelles impliqués étaient Enteritidis, Infantis, Typhimurium, Saintpaul, Derby, Newport et Mbandaka. Food Safety News, 2 pages. (08.06.2020).

Rappels de 2010 à 2019 : l’AGES tire un bilan. Cette agence autrichienne de sécurité des aliments présente, sur son site Internet, une infographie claire des mises en garde émises et des rappels de produits effectués de 2010 à 2019. Les produits à base de viande ou de céréales étaient les catégories de produits les plus fréquemment concernées. AGES, 1 page. (09.06.2020).

Trichinelles. Une nouvelle espèce de trichinelles résistantes à la congélation a été découverte dans un glouton (Gulo gulo) américain. Les êtres humains peuvent contracter la trichinellose en consommant de la viande crue ou pas suffisamment cuite d’animaux infectés (porcs, chevaux, sangliers, etc.). EurekAlert, 1 page. Publication originale, 11 pages. (03.06.2020).

Esters d’acides gras. Dans un avis, le BfR écrit que des teneurs élevées en 3-MCPD et en esters d'acides gras de glycidol dans certains aliments peuvent présenter un risque pour la santé. Les 3-MCPD, 2-MCPD et leurs esters d’acides gras et les esters d’acides gras de glycidol sont des contaminants alimentaires qui peuvent apparaître lors de la fabrication, à des températures élevées, de certains aliments (riches en graisse), tels les produits de la boulangerie, les préparations pour nourrissons, les graisses et les huiles alimentaires. BfR, 60 pages. Les autorités belges ont également publié un avis sur le sujet. SciCom, 24 pages. (08.06.2020).

Pesticides dans des denrées alimentaires importées. Selon une étude de l’Organisation non gouvernementale Public Eye, les denrées alimentaires importées contiennent souvent des résidus de produits phytosanitaires interdits en Suisse en raison de leurs effets nuisibles à la santé de l’homme ou de l’environnement. Sur les 1940 aliments importés contrôlés par les autorités en 2017, 220 (env. 11%) contenaient des résidus de pesticides interdits en Suisse. Il s'agissait principalement de produits provenant du Vietnam, de Thaïlande et d’Inde. Food Aktuell, 1 page. Public Eye, 8 pages. (08.06.2020).

Toxines dans les poissons des fleuves. Un monitorage visant à déterminer la concentration de polluants dans les poissons des fleuves a été réalisé en Basse-Saxe. De l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) a été mis en évidence dans tous les échantillons de poissons analysés. Des anguilles de l’Elbe étaient victimes d’une pollution comparativement élevée en certains pesticides organochlorés. LAVES, 1 page. Rapport, 16 pages. (05.06.2020).

PFAS. Des scientifiques états-uniens ont découvert des substances perfluoro- et polyfluoroalkyles (PFAS) à tous les niveaux dans la chaîne alimentaire du fleuve Yadkin-Pee Dee (dans les États de Caroline du Nord et du Sud), bien qu’il n’y ait pas d’industries connues produisant ces composés dans les régions traversées par ce fleuve. C’est un exemple de longue persistance de ces substances dans la nature. ScienceDaily, 2 pages. Publication originale, 12 pages. (08.06.2020).

Fraudes alimentaires
Réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire : Le rapport annuel 2019 du réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire est paru. Il présente des exemples de lutte coordonnée au sein de l’UE et des statistiques du système de coopération et d’assistance administrative (système AAC-FF). Publication originale, 15 pages. (08.06.2020).

Royaume-Uni. L’Office parlementaire britannique de la science et de la technologie (Parliamentary Office of Science and Technology, POST) a publié un document sur la fraude alimentaire qui décrit, entre autres, les obstacles à la lutte contre la fraude alimentaire ainsi que les répercussions potentielles de la sortie de l’UE. Les denrées alimentaires très fréquemment contrefaites sont les herbes aromatiques, les épices, le café, les fruits de mer, le miel et l’huile d’olive. Publication originale, 7 pages. (08.06.2020).