lundi 7 septembre 2020

Recherche en cours sur la désinfection par plasma froid potentiellement révolutionnaire


« Recherche en cours sur la désinfection par plasma froid potentiellement révolutionnaire », source Food Safety News.

Une équipe de recherche de l'Université Drexel développe un traitement de l'eau de lavage au plasma froid qui pourrait tuer les agents pathogènes dangereux et être utilisé avec des produits frais délicats sans effets néfastes sur la qualité, des opérations à faible coût et sans produits chimiques ajoutés.

C'est une percée potentiellement énorme car les produits frais délicats, comme la laitue romaine, sont difficiles à nettoyer et peuvent contenir des agents pathogènes potentiellement dangereux.

S'il y a une question sur l'importance de ce type de traitement de lavage, l’article propose un tableau des éclosions à E. coli liées à ces produits frais depuis 1995. L’article liste 43 éclosion liés à des végétaux aux Etats-Unis mais aussi au Canada.

Le Center for Produce Safety finance l'équipe de recherche qui travaille au développement du traitement de l'eau de lavage par du plasma froid. L'équipe travaille également en partenariat avec SmartWash Solutions, un important partenaire de fabrication dans l'industrie de la transformation des produits frais, et Sunterra Produce Traders East représentant la technologie pour créer ce système plasma.

« Si vous avez peut-être Listeria, E. coli ou Salmonella dans l'eau de lavage, vous voulez vous en débarrasser, vous devez donc ajouter des produits chimiques que vous ne voudrez peut-être pas », selon Alexander Fridmen et directeur du C. and J. Nyheim Plasma Institute de l'Université de Drexel. « Le plasma froid n'utilise non seulement aucun produit chimique, mais pas de stérilisation thermique. Et c’est plus que ça. Il est nettement moins sensible aux charges organiques. »

L'Université Drexel avait déjà développé un instrument connu sous le nom de plasmatron, un système qui ionise les molécules de gaz pour déclencher une réaction chimique. Lorsque de l'eau est injectée à travers le flux de plasma, les molécules de gaz ionisé initient des réactions chimiques dans l'eau qui produisent des composés désinfectants, comme l'ozone. Ces réactions sont de très courte durée et les composés se décomposent rapidement en produits inoffensifs, tels que l'eau et l'oxygène. Mais pendant cette fraction de seconde, les composés désactivent les agents pathogènes dans l'eau.

Points clés à retenir:
  • La technologie est similaire à celle utilisée dans les téléviseurs à écran plasma ou les ampoules fluorescentes.
  • Le plasma froid a été utilisé pour traiter l'eau dans d'autres applications industrielles.
  • La recherche cherchera à modifier son utilisation pour l'industrie des produits frais découpés.
  • Le plasma froid offre un potentiel en tant que méthode économique de désinfection non chimique et non thermique pour l'eau de lavage.
« Si nous pouvons produire des produits frais sans produits chimiques, c’est un gros deal », a dit Fridman. « Ce sera, je pense, le plus gros impact. »

Le projet a maintenant un an. Ils sont en train de valider la technologie avec un modèle prototype utilisant une cuve de 380 litres dans laquelle l'électrode plasmatron a été immergée. L'équipe de recherche simulera une augmentation de la charge organique observée dans une installation de transformation de produits fraîchement découpés.

De l'eau traitée au plasma sera utilisée pour laver les produits inoculés par un cocktail microbien de souches de E. coli ainsi que les produits non inoculés. Ensuite, les produits et l'eau de lavage seront testés pour les agents pathogènes afin de déterminer le taux d'inactivation. Les produits lavés seront également inspectés et surveillés pour les changements de qualité. La dernière étape consistera pour le collaborateur du projet SmartWash Solution à installer le système pilote dans un système de lavage de produits fraîchement découpés à l'échelle commerciale.

NBDeux références un peu anciennes traitent de ce sujet en Europe, 1 et 2.

L'agriculture française en grand danger ?


N'étant pas sur certains réseaux, je m'empresse de vous communiquer cette intervention, et il est vrai, que tout est dit, n'est-ce pas Monsieur le ministre de l'agriculture ...

dimanche 6 septembre 2020

Le SARS-CoV-2, la sécurité des aliments et l'ICMSF



Vient de paraître un avis de l’ICMSF sur le SARS-CoV-2 et sa relation avec la sécurité des aliments ; le blog a traduit quelques extraits ici-dessous :

COVID-19 et sécurité des aliments

Le SARS-CoV-2 ne devrait pas être considéré comme un danger de sécurité des aliments car un vrai danger de sécurité des aliments entre dans le corps humain via le tractus gastro-intestinal, où il peut infecter les organes ou les tissus n’importe où le corps humain.

Un bon exemple est le virus de l’hépatite A qui entre dans le flux sanguin après avoir infecté l’épithélium intestinal humain et ensuite établit une infection dans le foie et cause une maladie d’origine alimentaire. De plus, il est important de distinguer une danger de sécurité des aliments d’un risque de sécurité des aliments, par exemple, la simple présence d’un agent infectieux dans un aliment n’entraîne pas nécessairement une infection humaine.

En dépit de plus milliards de repas consommés et d’emballages alimentaires manipulés depuis le début de la pandémie de COVID-19, à ce jour, il n’y a eu aucune preuve que les aliments, les emballages alimentaires ou la manipulation des aliments soit une source ou une voie de transmission du SARS-CoV-2 entraînant le COVID-19.

Considérant qu’à ce jour, il n’y a aucun cas prouvé, ni aucune association scientifique entre la consommation d’aliments et le COVID-19, il est hautement improbable que le SARS-CoV-2 constitue un risque de sécurité des aliments. Il y a relativement peu de données sur le fait que le SARS-CoV-2 ait été retrouvé dans des ingrédients alimentaires, des produits alimentaires et des matériaux d’emballage. Dans plusieurs cas, de telles données ne sont pas spécifiques pour dire comment le virus a été isolé, quelle quantité a été retrouvée et si le virus est viable et infectieux. Comme les méthodes d’identification du virus sont principalement génétiques, ce que montre la plupart des données est la présence d’ARN du virus. Dans ce sens, ces données montrent qu’un danger pour la santé humaine peut être présent. Elles ne montrent pas qu’il y a actuellement un danger présent (par exemple, virus viable) ou qu’il est un risque pour la santé humaine via l’ingestion ou la manipulation d’un aliment. Les virus présents dans les aliments ou un emballage alimentaire va perdre en viabilité au cours du temps. A la suite d’une approche basée sur les risques, il est très improbable qu’une telle contamination entraînerait une infection.

Mise à jour du 11 septembre 2020. Des experts affirment que le coronavirus est «hautement improbable» pour être un risque alimentaire, selon un article de Joe Witworth paru dans Food Safety News.

Une étude s’intéresse à la présence de E. coli et de Campylobacter dans les exploitations agricoles et dans le lait cru en Finlande


« Une étude s’intéresse à la présence de E. coli et de Campylobacter dans les exploitations agricoles et dans le lait cru », source Food Safety News.

E. coli et Campylobacter peuvent persister dans les exploitations laitières pendant des mois et contaminer le lait du tank non pasteurisé vrac malgré certaines mesures d'hygiène, selon une thèse.

Les travaux d’Anniina Jaakkonen ont étudié la fréquence et les facteurs contributifs de la contamination du lait par les E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) et de Campylobacter jejuni dans les exploitations laitières finlandaises. Il s'appuient sur trois publications: une en 2017 dans la revue Zoonoses and Public Health, une autre en 2019 dans Applied Environmental Microbiology et la dernière en avril de cette année dans la revue PLoS ONE.

Dans les première et troisième études, une exploitation laitière a d'abord été échantillonnée en raison d'une suspicion d'épidémie. Le premier article décrit une épidémie à STEC O157 avec 11 cas identifiés dans le sud-ouest de la Finlande en juin 2012. Six enfants ont été hospitalisés, dont quatre avec un type d'insuffisance rénale appelée syndrome hémolytique et urémique (SHU), après avoir bu du lait de vache cru de la ferme locale. La ferme a été échantillonnée pendant l'épidémie et trois mois plus tard.

La troisième article est une étude de suivi d’une flambée de campylobactériose dans l’ouest de la Finlande en novembre 2012. Deux enfants ont été hospitalisés pour une diarrhée sanglante et une infection à Campylobacter jejuni après avoir consommé du lait de vache cru acheté dans une ferme locale. La ferme a été échantillonnée au cours des six mois suivant l'épidémie.

Dans le deuxième article de la recherche, trois fermes laitières ont été recrutées après un isolement préalable à la ferme de STEC O157:H7 et de Campylobacter jejuni. Elles ont été échantillonnées entre janvier 2014 et juin 2015. Malgré l'isolement simultané de STEC O157:H7 ou de Campylobacter jejuni provenant de bovins, ces bactéries ont rarement été isolées des filtres à lait et du lait.

E. coli et Campylobacter isolés dans les exploitations laitières
Les mesures d'hygiène comprenaient la désinfection continue des auges pour boire et pour manger et des zones contaminées. Des pratiques d'hygiène améliorées ont été appliquées à la traite et à la manipulation des aliments pour animaux et du fumier. Pour décontaminer le lait du tank vrac dans les fermes associées à l'épidémie, soit la salle de lait a été remplacée, soit la machine à traire et le tank ont été rincés à l'acide et les composants ont été remplacés.

En Finlande, les ventes à la ferme sont autorisées jusqu'à 2 500 kilogrammes par an sans approbation officielle. Les fermes qui vendent annuellement plus que cette quantité de lait non pasteurisé ont besoin d'avoir un établissement alimentaire approuvé et d'un plan de surveillance des pathogènes.

Dans la première étude, des STEC O157:H7 ont été isolés des excréments de bovins et de l'environnement de la ferme, à partir de neuf échantillons dans les trois mois suivant l'épidémie. Dans la deuxième étude, des STEC O157:H7 ont été isolés des trois fermes au cours d'une période d'échantillonnage d'un an. La contamination par des STEC se produit pendant la traite, lorsque le bétail excrète la bactérie, malgré une hygiène stricte à la ferme. Des STEC O157:H7 ont persisté dans deux troupeaux jusqu'à 12 mois.

Campylobacter jejuni a été isolé de toutes les fermes laitières dans les trois études, mais ce n'est que dans la troisième étape de la recherche que des isolats ont été récupérés à partir de lait du tank vrac. Il a contaminé de manière persistante le lait de tank vrac pendant sept mois malgré les mesures d'hygiène. Seule la souche à l'origine de l'épidémie de séquence type (ST) 883 a été isolée du lait, bien que d'autres types aient été isolés de la ferme.

Retouver et réduire la contamination
Les STEC étaient rarement isolés du lait du tank vrac et des filtres à lait et seulement simultanément avec l'isolement fécal. Les taux de détection plus élevés provenaient des filtres à lait que du lait par les méthodes de culture et par PCR en temps réel. Ainsi, les filtres à lait sont des cibles d'échantillonnage plus fiables pour la surveillance des STEC que le lait.

La contamination du lait par les bactéries STEC peut être réduite, mais pas évitée, par des pratiques à la ferme. L'effet de neuf facteurs de risque sur la contamination par stx du lait de tank vrac, en tant qu'indicateur de la contamination par les STEC, a été étudié. La réduction de la contamination du lait était associée à l'abattage des vaches laitières, au nettoyage majeur dans l'étable et au pâturage des vaches laitières.

Une température extérieure moyenne plus élevée était associée à une contamination accrue du lait. Aucun effet n'a été observé pour cinq facteurs de risque: anomalies dans l'alimentation, entretien et pauses de l'équipement de traite, nombre de jours de pluie, nombre total de bactéries et le nombre total de cellules.

Jaakkonen a conclu que toutes les fermes produisant du lait cru de consommation devraient appliquer des mesures d'hygiène économiques pour réduire le risque de contamination. Ces étapes ne peuvent pas prévenir totalement la contamination du lait et le traitement thermique du lait cru avant sa consommation est recommandé pour des raisons de sécurité sanitaire.

samedi 5 septembre 2020

Oignons : Aucun signe que l’épidémie à Salmonella ne se termine alors que le nombre de patients aux États-Unis a dépassé les 1 000 personnes



« Oignons : Aucun signe que l’épidémie à Salmonella ne se termine alors que le nombre de patients aux États-Unis a dépassé les 1 000 personnes », source Food Safety News.

Un mois après que Thomson International Inc. ait lancé un rappel d'oignons lié à une épidémie à Salmonella, les autorités fédérales signalent que le nombre de patients a dépassé 1 000 aux États-Unis. Les responsables canadiens disent que des centaines de personnes sont malades dans ce pays.

À partir de cette semaine, 1 012 personnes dans 47 États ont été confirmées comme étant infectées, selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis (mise à jour au 1er septembre 2020). Parmi les personnes interrogées jusqu'à présent, 90% déclarent qu'elles se souviennent spécifiquement d'avoir mangé des oignons ou des aliments contenant des oignons pendant les jours précédant l'apparition des symptômes de l'infection à Salmonella.

Parmi ces patients pour lesquels des informations complètes étaient disponibles, 136 étaient si malades qu'ils ont dû être hospitalisés. Aucun décès n'a été signalé. En raison du délai entre le moment où une personne tombe malade et le moment où les résultats des tests de laboratoire confirmés sont signalés, il y aura probablement plus de patients identifiés dans cette éclosion.

Au départ, on pensait que seuls les oignons rouges étaient impliqués, mais en raison de la façon dont les oignons sont cultivés, récoltés et préparés pour la vente, d'autres variétés, y compris les oignons jaunes, blancs et doux, font l'objet d'un rappel. Une contamination croisée des variétés est suspectée.

« Sur les 154 personnes à qui on a demandé quels types d'oignons elles avaient consommé, 103 (67 pour cent) ont dit des oignons rouges, 96 (62 pour cent) ont dit des oignons blancs et 86 (56 pour cent) ont dit des oignons jaunes. La plupart des personnes malades ont déclaré manger plus d'un type d'oignon », selon la mise à jour du CDC.

Consultez la liste complète des oignons et aliments rappelés pour les consommateurs américains.

Au Canada, il y a désormais 457 patients confirmés. Une personne est décédée, mais on ne sait pas si Salmonella a contribué à la cause du décès, selon l'Agence de la santé publique du Canada.

« … sur la base des résultats de l'enquête à ce jour, l'exposition aux oignons rouges importés des États-Unis a été identifiée comme une source probable de l'épidémie. De nombreuses personnes malades faisant l'objet d'une enquête ont déclaré avoir mangé des oignons rouges avant de tomber malades », selon les responsables fédéraux canadiens.

« Grâce à une enquête menée en collaboration entre des partenaires de la santé publique et de la salubrité des aliments au Canada et aux États-Unis, des informations de traçabilité ont révélé que les oignons rouges contaminés proviennent de Thomson International Inc. de Bakersfield, en Californie. »

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a émis des avis de rappel d'aliments pour les produits en cause qui ont été envoyés au Canada. Certains des produits ont peut-être été distribués à l'échelle nationale, selon les avis de rappel de l'ACIA.

Les patients en cas d'éclosion au Canada sont tombés malades entre la mi-juin et le début d'août. Parmi eux, au moins 66 ont été hospitalisés. Les patients sont âgés de 1 à 100 ans. Les personnes malades ont déclaré avoir mangé des oignons rouges à la maison, dans des plats commandés au restaurant et dans des établissements de soins résidentiels avant de tomber malades.

Les responsables de la santé publique des deux pays exhortent les consommateurs et les entreprises à jeter tous les oignons d'origine inconnue en plus de jeter tous les oignons spécifiquement sous rappel.

Islande : Amélioration nécessaire des contrôles des aliments prêts à consommer, selon un rapport d'audit

« Islande : Amélioration nécessaire des contrôles des aliments prêts à consommer », source article de Joe Whitworth publié le 5 septembre 2020 dans Food Safety News.

Il a été demandé à l'Islande d'améliorer les contrôles officiels sur les aliments prêts à consommer par l'Association européenne de libre-échange (AELE) ou European Free Trade Association (EFTA)

L'Autorité de surveillance de AELE (ESA pour EFTA Surveillance Authority) contrôle le respect des règles dans l'Espace économique européen (EEE) en Islande, au Liechtenstein et en Norvège.

L'ESA a évalué comment l'Islande satisfait aux exigences d'hygiène de l'EEE pour les aliments prêts à consommer (PAC) tels que le saumon fumé, le salami et les fromages lors d'un audit en mars de cette année.

Problèmes de ressources et calendrier de suivi
Les auditeurs ont constaté que l'Islande dispose d'un système basé sur les risques pour effectuer des contrôles officiels dans les usines produisant des aliments PAC, ce qui est généralement efficace. Cependant, il y a un manque de ressources pour effectuer les inspections et de longs intervalles sont accordés aux entreprises pour mettre en œuvre des mesures correctives. Ils ont déclaré que cela pourrait augmenter le risque de mise sur le marché d'aliments insalubres car toutes les non-conformités ne sont pas détectées et traitées en temps opportun.

« L'Islande doit veiller à ce que suffisamment de temps et de ressources soient disponibles pour les inspections de sécurité des aliments. De plus, les entreprises alimentaires devraient se voir accorder des délais plus stricts, pour remédier à tout problème identifié lors de l'inspection », selon le rapport d'audit.

Au cours des trois dernières années, le nombre d'heures d'inspection effectuées par l'Autorité islandaise alimentaire et vétérinaire (MAST) dans le secteur de la viande et des produits laitiers a diminué par rapport aux heures prévues. Cependant, dans le secteur des produits de la pêche, il y a eu une augmentation des heures d'inspection.

En raison de la pandémie de coronavirus, une seule visite de site dans un établissement de produits de la pêche a eu lieu. Des réunions ont été organisées avec deux entreprises de produits carnés et un producteur de produits laitiers, de salades et de sandwichs, une entreprise de restauration et un laboratoire national de référence (LNR).

Réaction aux problèmes soulevés lors de l'audit
Dans l'usine de produits de la pêche visitée, l'équipe d'audit a vu des exemples de non-conformités tels que le stockage d'emballages portant des marques d'identification d'un autre établissement, le mélange de sous-produits animaux et d'aliments, le mélange d'aliments et de produits plus d'un an après sa date d'expiration et un manque de traçabilité sur certains produits.

Le stockage des emballages portant la marque d'identification d'un autre site avait été détecté par l'autorité plus de cinq semaines auparavant et n'avait pas été abordé. Un élément de non-conformité lié à la traçabilité avait été enregistré lors d'une inspection précédente plus d'un an auparavant.

« Dans ce cas, la gravité a été évaluée de la manière qu'il n'y avait aucun risque immédiat de sécurité des aliments pour les consommateurs. En règle générale, si une non-conformité n'a pas été corrigée au moment de la prochaine visite d'inspection, l'exploitant du secteur alimentaire en question subira une non-conformité grave et une baisse de la catégorie de performance », a dit la MAST, ajoutant que l'entreprise n'est plus en fonctionnement.

«Une non-conformité concernant la traçabilité a été constatée lors d'une inspection le 21 juin 2019, où les produits étaient stockés sans marquage. Lors d'une visite du 2 octobre 2019, cela aurait été corrigé. Par la suite, lors des trois prochaines inspections en notre nom, aucune remarque n'a été faite sur la traçabilité. Donc, aucune remarque n'a été faite pendant un certain temps et malheureusement, cela se passe à nouveau.

Prélèvements pour la recherche de Listeria
Le rapport d'inspection le plus récent d'un établissement, en activité depuis 2018, ne mentionnait aucune procédure écrite de traçabilité ou de rappel de produit et qu'un système HACCP n'était pas encore mis en œuvre. Ces non-conformités n'étaient pas considérées comme des écarts graves et l'autorité prévoyait de vérifier ces non-conformités lors de la prochaine inspection.

La MAST a dit que cela avait été corrigé grâce à l'utilisation du système d'inspection informatisé Isleyfur.

Une entreprise alimentaire rencontrée par l'équipe d'audit a soumis deux unités plutôt que cinq pour constituer un échantillon pour l'analyse de Listeria monocytogenes. Cela n'est pas conforme à la réglementation de l'UE, mais n'a pas été détecté lors des contrôles officiels et était en cours depuis au moins deux ans.

En réponse, la MAST a dit qu'elle examinait les directives d'échantillonnage de Listeria pour les entreprises alimentaires.

« La fréquence appropriée d'échantillonnage et le nombre correct d'unités formant un échantillon pour l'analyse de Listeria monocytogenes seront clairement indiqués dans les directives. La règle principale restera que cinq unités sont nécessaires pour constituer un échantillon destiné à l'analyse de Listeria monocytogenes. »

La MAST a dit que si moins de cinq unités sont acceptées pour l'échantillonnage, les entreprises devront démontrer avec des données historiques qu'elles disposent d'un système HACCP efficace conforme aux règles de l'UE. Ceci sera vérifié par une visite pour passer en revue toutes les questions dans la section HACCP du manuel d'inspection.

NB : Tous les liens sont de mon fait -aa.

Commentaire. Je pense qu'il est possible de remplacer Islande par France dans la phrase ci-dessous:
L'Islande doit veiller à ce que suffisamment de temps et de ressources soient disponibles pour les inspections de sécurité des aliments. De plus, les entreprises alimentaires devraient se voir accorder des délais plus stricts, pour remédier à tout problème identifié lors de l'inspection.

vendredi 4 septembre 2020

Le désarroi de l'agriculture française


Un grand bravo et un grand merci à seppi pour son article qui s’intitule « Agriculture et eau... pinion ». Que d'informations pertinentes !

Le 18 août 2020, L'Opinion a publié quatre articles – évidemment de grande qualité – sur l'agriculture et l'eau :

« Changement climatique, usage domestique ou agricole : la ressource en eau sous pression », avec en sur-titre : « La science infuse », et en chapô : « Un manque chronique d’eau n’est pas à craindre en France. Il faut gérer les stockages en acceptant que la perturbation, minime, du cycle naturel est acceptable au regard du bénéfice pour l’agriculture. »

« Histoire d’eau: comment la France maltraite son agriculture », avec en sur-titre : « sado-masochisme », et en chapô : « Eleveurs et cultivateurs font face cette année à une sécheresse dramatique. Une situation amenée à se répéter. Des solutions de gestion et de stockage de l’eau existent mais se heurtent à de fortes résistances » ;

« Agriculture: l’irrigation emportée par un flot de désinformation », avec en sur-titre : « Inondation », et en chapô : « L’irrigation, bien que peu utilisée en France au regard de ce qui se pratique ailleurs en Europe, déchaîne les oppositions écologistes » 

« Dans le droit de l’eau, le besoin agricole ne se fait plus entendre » (c'est une citation), avec en sur-titre : « Noyade », et en chapô: « Pour la juriste Carole Hernandez-Zakine, la complexification du droit de l’eau, dans une conception environnementaliste, a déséquilibré la prise en compte des besoins ».
Voici un « extrait de l'un d'eux (ne pas lire si vous voulez rester de bonne humeur) », ou être très triste pour notre agriculture :
« Finalement, le problème est que l’agriculture, activité de «pollueurs» pour ses détracteurs, recoure à l’eau. Pour Carole Hernandez-Zakine, l’écriture des documents de planification de l’usage de l’eau montre que le contrôle de l’accès est devenu le levier pour changer le modèle économique agricole, imposer la fin des pesticides, trier les cultures «correcte de celles qui ne le sont pas. « On explique aux agriculteurs qu’ils ne doivent pas faire de maïs ici, pas de maraîchage là, pas d’abreuvement d’animaux là-bas. Qu’on ne parle pas de transition agroécologique : c’est un leurre. On ne demande pas aux agriculteurs de s’adapter mais de renoncer. » C’est, dans les faits, condamner au désert agricole des zones entières de la France. »

Et dire qu’il y a un plan de relance de l’agriculture qui a pour volet la transition agro-écologique, afin soit-disant d’« accélérer la transition agroécologique pour donner accès à tous les Français à une alimentation saine, durable et locale ».

A suivre ...


Mise à jour du 6 septembre 2020. On lira l'éditorial de Jean-Paul Pelras dans l'agriPlan de relance : « 1 % pour ceux qui nourrissent la France ».

A mon sens, ce n'est plus un désarroi mais un grand désarroi de l'agriculture qui est laissée pour compte par l'Etat ...

Pour l'Anses, la présence de cyanobactéries en eau douce est toujours un sujet de préoccupation sanitaire croissante

L’an passé l’Anses publiait, un article dans le numéro 8 de Vigil’Anses de juin 2019 sur « Les toxines de cyanobactéries : une préoccupation sanitaire croissante ».

De nouveau, l’Anses informe le 3 septembre 2020 à propos de la « Présence de cyanobactéries en eau douce : l’Anses fait des propositions en vue d’harmoniser la surveillance et le contrôle. »
L’Anses publie un avis relatif aux risques sanitaires liés à la présence de cyanobactéries et leurs toxines dans les eaux de loisirs, les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) et aux activités de pêche»
Ces travaux ont notamment permis d’actualiser la liste des cyanobactéries productrices de toxines en eau douce présentant un danger pour l’Homme. Pour harmoniser et améliorer les pratiques de surveillance, de contrôle sanitaire et d’analyse des eaux, l’Agence propose des fiches constituant un appui à la gestion du risque des cyanotoxines pour les différents usages de l’eau. Elle fournit également des éléments d’éclairage utiles aux gestionnaires, tant pour l’interdiction que pour la levée d’interdiction de consommation de poissons d’eau douce en lien avec des proliférations de cyanobactéries susceptibles de produire ces toxines.

Parmi les propositions,
  • Réduire les apports en nutriment dans les eaux pour protéger les écosystèmes des cyanobactéries
  • EDCH et eaux récréatives : harmoniser les pratiques de surveillance et de suivi
  • Consommation de poissons d’eau douce : acquérir des données pour évaluer l’exposition alimentaire des consommateurs aux cyanotoxines
La revue de la littérature sur la contamination des poissons d’eau douce par les cyanotoxines réalisée par l’Agence en 2016 a été actualisée. Le manque de connaissances persiste concernant les vitesses de contamination et d’élimination des cyanotoxines par les poissons ou encore le lien entre les efflorescences de cyanobactéries et le niveau de contamination des poissons. L’Agence renouvelle sa recommandation relative au besoin d’acquisition de données sur le sujet. Pour pouvoir évaluer l’exposition alimentaire des consommateurs, l’Agence rappelle également qu’il est indispensable d’obtenir des données sur la contamination des poissons d’eau douce par les cyanotoxines en France.
L’Agence a néanmoins proposé des éléments d’éclairage afin d’aider les gestionnaires, tant pour l’interdiction que pour la levée d’interdiction de consommation de poissons d’eau douce en lien avec des proliférations de cyanobactéries.
Enfin, l’Agence précise que, pour limiter l’exposition des consommateurs aux cyanotoxines, il est nécessaire d’étêter et d’éviscérer les poissons avant de les consommer (ou avant de les congeler) et de ne pas consommer entiers les petits poissons d’eau douce (fritures).
A suivre pour la mise en œuvre de ces propositions ... mais quand ?

Mise à jour du 14 septembre 2020Selon l’Eawag (Institut Fédéral Suisse des Sciences et Technologies) du 17 août 2020, « La présence de cyanobactéries n’a rien d’exceptionnel dans les lacs suisses ».
Les cyanobactéries sont très communes aussi bien dans le milieu aquatique que terrestre. Elles peuvent, ponctuellement, proliférer à la surface des eaux stagnantes au point de former ce que l’on appelle des blooms ou efflorescences. Etant donné que certaines espèces produisent des substances toxiques, elles suscitent de nombreuses questions.

Plusieurs FAQs sont proposées.

Mise à jour du 23 septembre 2020. L'Anses a mis jour son document sur les cyanobactéries.
Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

Les virus pourraient être plus difficiles à tuer après s'être adaptés à des environnements chauds


« Les virus pourraient être plus difficiles à tuer après s'être adaptés à des environnements chauds, source ACS News.


Les entérovirus et autres virus pathogènes qui pénètrent dans les eaux de surface peuvent être inactivés par la chaleur, le soleil et d'autres microbes, réduisant ainsi leur capacité à propager des maladies. Mais les chercheurs rapportent dans Environmental Science & Technology de l’ACS que le réchauffement climatique pourrait provoquer l’évolution des virus, ce qui les rend moins sensibles à ces désinfectants et à d’autres, comme le chlore.

Les entérovirus peuvent provoquer des infections aussi bénignes qu'un rhume ou aussi dangereuses que la polio. Retrouvés dans les matières fécales, ils sont rejetés dans l'environnement à partir des eaux usées et d'autres sources. Leur survie ultérieure dépend de leur capacité à résister aux conditions environnementales qu'ils rencontrent. Parce que la mondialisation et le changement climatique devraient modifier ces conditions, Anna Carratalà, Tamar Kohn et leurs collègues ont voulu savoir comment les virus pourraient s'adapter à de tels changements et comment cela affecterait leur résistance à la désinfection.

L'équipe a créé quatre populations différentes d'un entérovirus humain en incubant des échantillons dans l'eau du lac dans des flacons à 10°C ou 30°C, avec ou sans lumière solaire simulée. Les chercheurs ont ensuite exposé les virus à la chaleur, simulé la lumière du soleil ou le «grazing» microbien et ont constaté que les virus adaptés à l'eau chaude étaient plus résistants à l'inactivation thermique que les virus adaptés à l'eau froide. Peu ou pas de différence a été observée entre les quatre souches en termes d'inactivation lorsqu'elles sont exposées à une lumière solaire plus simulée ou à d'autres microbes.

Une fois transplantés dans de l'eau froide, les virus adaptés à l'eau chaude sont également restés actifs plus longtemps que les souches d'eau froide. De plus, ils ont mieux résisté à l'exposition au chlore. En somme, l'adaptation aux conditions chaudes a diminué la sensibilité virale à l'inactivation, de sorte que les virus dans les tropiques ou dans les régions touchées par le réchauffement climatique pourraient devenir plus difficiles à éliminer par chloration ou chauffage, selon les chercheurs. Ils disent également que cette plus grande résistance pourrait augmenter la durée pendant laquelle les virus adaptés à la chaleur seraient suffisamment infectieux pour rendre malade une personne qui entre en contact avec de l'eau contaminée.
Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous