Exceptionnellement le blog vous propose un extrait de l'entretien que M. Egly a accordé à FigaroVox. «Jean-Marc Egly: «Dans le système français de la recherche, que vous travailliez bien ou pas, cela revient au même», article paru en intégralité dans FigaroVox avec des propos recueillis par Eugénie Boilait.
ENTRETIEN - La France ne compte que quatre établissements dans le top 100 du classement de Shanghai, publié le 15 août. Pour le membre de l'Académie des sciences, si l'on veut enfin enrayer le déclin relatif de la recherche française, des réformes drastiques s'imposent.
Jean-Marc Egly, membre de l'Académie des sciences, est directeur de recherche à l'Inserm et professeur à l'Université nationale de Taïwan. Il a été président du conseil scientifique du Centre national de séquençage (Génoscope, Évry). Il est également lauréat du grand prix de la recherche médicale de l'Inserm (2004) et de la Fondation pour la recherche médicale (2012).
FIGAROVOX. - Quatre établissements français sont présents dans le top 100 du classement de Shanghai 2022. Le gouvernement s'en est félicité. Le bilan est-il positif ?
Jean-Marc EGLY.– Non c'est très négatif et il ne faut pas s'en réjouir. Évidemment le classement de Shanghai est le résultat d'un travail difficile, les critères des universités sont très différents, mais ce classement est n'est pas réellement contestable.
Le premier constat est que nous avons reculé. C'est la suite logique de ce que nous constatons depuis deux ou trois ans. Il y a eu les mauvais résultats de notre pays au Conseil européen pour les grands contrats mais aussi le fait que la France ne cesse de briller par absence lors des congrès internationaux. De le même manière, il est navrant de voir un Français basé à l'Université de Genève recevoir la médaille Fields - basé à Genève car, précisément, la France ne lui offrait pas les conditions de travail nécessaires.
De ce point de vue, la pandémie du Covid a fonctionné comme un révélateur: nous n'avons pas été capables de produire un vaccin et nous n'entendons toujours pas le milieu français proposer un médicament.
Par ailleurs, on a attribué à la ministre le fait que Paris-Saclay est bien classé ; or, ce n'est pas en deux ou trois ans qu'une présidence peut produire un tel phénomène. En réalité, Paris-Saclay est bien classé car beaucoup de grandes écoles y sont regroupées (AgroParisTech, CentraleSupélec). De même, il ne faut pas faire de critique concernant la nouvelle présidente pour le recul enregistré. Une chose est certaine: on ne peut pas se réjouir de ces résultats.
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