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mardi 17 octobre 2023

Découverte d'un mécanisme de tolérance aux conditions acides de l’estomac de E. coli O157:H7

«Contamination des aliments solides : découverte d’un mécanisme de tolérance chez une bactérie pathogène», source communiqué de presse de l’Inrae du 13 octobre 2023.

Des scientifiques d’INRAE ont découvert que la bactérie pathogène Escherichia coli O157:H7 peut développer une tolérance aux conditions acides de l’estomac dans certains environnements retrouvés dans les aliments solides comme la viande hachée et le fromage. Leurs résultats, publiés dans npj Science of Food, mettent en évidence la nécessité de prendre en compte les caractéristiques propres à chaque type d’aliments dans les stratégies de gestion du risque sanitaire.

Les aliments peuvent être contaminés par des bactéries pathogènes qui peuvent provoquer des intoxications alimentaires avec parfois des complications graves pour les patients. La gestion des risques microbiens se base sur des seuils de contamination standardisés. Cependant ces seuils ne tiennent pas compte des spécificités des différents types d’aliments et de la diversité de populations microbiennes qui y sont présentes. En effet, un aliment solide, comme la viande hachée ou le fromage, présente ce qu’on appelle des microenvironnements qui auront des populations microbiennes différentes et des caractéristiques physicochimiques différentes avec des endroits plus ou moins acides. Les scientifiques ont étudié ces microenvironnements en cas d’une faible contamination par Escherichia coli O157:H7.

Ils se sont intéressés à l’expression d’un gène spécifique de cette bactérie qui lui permet de produire une molécule clé dans sa tolérance aux milieux acides. Ils ont pour cela utilisé des hydrogels qui simulaient la texture de certains aliments afin de mieux comprendre l’adaptation de la bactérie à différents microenvironnements (plus ou moins acides en présence d’autres bactéries…). Comme sur les aliments solides, les bactéries se multiplient et forment des microcolonies à certains endroits de l’hydrogel. Leurs résultats montrent que l’expression du gène était plus forte dans les hydrogels acides (pH = 5), notamment à la périphérie des microcolonies, mais également en présence d’une autre bactérie, L. lactis, utilisée notamment pour la fermentation de certains fromages. Les bactéries Escherichia coli provenant de ces environnements étaient plus tolérantes lorsqu’elles étaient placées dans un milieu très acide (pH = 2) simulant l’estomac, par comparaison avec des bactéries cultivées dans un milieu liquide ou sur un hydrogel ayant un pH neutre.

Ces résultats mettent en évidence l’importance de prendre en compte les caractéristiques spécifiques de chaque type d’aliment dans l’évaluation des risques microbiens pour la santé publique.

Dans le résumé de l’article précité, les auteursrapportent,


Ces résultats ont des implications significatives pour l’évaluation des risques et la santé publique car ils mettent en évidence les différences inhérentes à la physiologie bactérienne et à la virulence entre les produits alimentaires liquides et structurés. Les caractéristiques contrastées observées soulignent la nécessité de prendre en compte les défis distincts posés par ces types d’aliments, soulignant ainsi l’importance de stratégies adaptées d’atténuation des risques.

Commentaire

Pour les steaks ou viande hachée, cette étude change-t-elle quelque chose au fait de cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée pour les populations sensibles …

On peut aussi lire dans le Bilan des connaissances relatives aux Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (STEC) d’avril 2003 de l’Afssa devenue ensuite l’Anses,

La principale différence entre E. coli O157:H7 et les autres E. coli est que certaines souches présentent une capacité de survie bien supérieure en conditions acides (produits carnés ou laitiers fermentés, jus de fruits, salades assaisonnées…). Cette survie en milieu acide est favorisée lorsque les aliments sont conservés à une température de réfrigération.  

Les études de M. Séralini sur les fameux "rats aux OGM" étaient frauduleuses, selon la justice

On pourra attendre longtemps un démenti de l'hebdomadaire qui a publié les informations de M. Séralini ...

Complément 

Enfin une victoire pour la science : un tribunal français a rejeté un procès en diffamation intenté contre trois journalistes par le célèbre scientifique militant anti-OGM Gilles-Eric Seralini (vous vous souvenez des rats atteints de tumeurs ?), qui réclamait 50 000 euros de dommages et intérêts.

dimanche 15 octobre 2023

Les infections à Salmonella résistant et les résultats cliniques

«Infections à Salmonella résistant liées aux pires résultats» , source nouvelle brève de Chris Dall paru le 13 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Les infections causées par Salmonella avec une résistance aux antibiotiques sont associées à des résultats cliniques plus graves, notamment des hospitalisations et des décès, ont rapporté des chercheurs des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) dans Clinical Infectious Diseases.

À l'aide des données épidémiologiques du Foodborne Diseases Active Surveillance Network (FoodNet) et des données sur la résistance aux antimicrobiens du National Antimicrobial Resistance Monitoring System (NARMS), des chercheurs de la Division of Foodborne, Waterborne, and Environmental Diseases du CDC ont examiné les résultats chez des patients atteints d'infections à Salmonella non typhique de 2004 à 2018. Ils ont comparé les résultats des infections à Salmonella résistantes à ceux causés par des infections à Salmonella non résistantes avant et après ajustement en fonction de l'âge, de l'état, de la race/origine ethnique, des voyages internationaux, de l'association à l'épidémie et du sérotype ou de la source de l'isolat.

Les pires résultats pourraient impliquer plus que l’échec du traitement

Au total, 5 549 enregistrements à FoodNet ont été appariés avec des isolats de Salmonella provenant des données du NARM. Parmi ces isolats, 20% (1 105) présentaient une résistance (définie comme une résistance à un ou plusieurs antibiotiques) et 8% (469) présentaient une résistance clinique (un ou plusieurs des antibiotiques suivants : ampicilline, azithromycine, ceftriaxone, ciprofloxacine ou triméthoprime-sulfaméthoxazole).

Les patients dont les isolats présentaient une résistance étaient plus susceptibles d'être hospitalisés (31% contre 28%) ou d'avoir un séjour à l'hôpital de 3 jours ou plus (20% contre 16%) que les patients dont les isolats ne présentaient aucune résistance. Les décès étaient rares, mais plus fréquents chez les personnes présentant une quelconque résistance que chez aucune résistance (1,0% contre 0,4%). Les résultats pour les patients dont les isolats présentaient une résistance clinique ne différaient pas significativement de ceux sans résistance.

Après ajustement, les infections à Salmonella avec toute résistance (odds ratio ajusté [aOR], 1,23 ; intervalle de confiance [IC] à 95%, 1,04 à 1,46) et la multirésistance (aOR, 1,40 ; IC à 95%, 1,12 à 1,75) sont restées significativement associées à hospitalisation. Mais la résistance clinique n’était pas associée de manière significative à l’hospitalisation.

Les auteurs de l'étude disent que l'absence d'association entre la résistance clinique et les pires résultats suggère que des facteurs autres que l'échec du traitement, tels que la virulence de la souche, la source de la souche et les facteurs de l'hôte, peuvent être importants.

«Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les coûts économiques directs et indirects attribués aux salmonelles résistantes et pour clarifier le rôle des facteurs d'hôte et de souche dans la détermination des résultats cliniques», ont-ils conclu.

samedi 14 octobre 2023

Un article met en évidence l’épidémie de botulisme en France

«Un article met en évidence l’épidémie de botulisme en France», source article de Stéphanie Soucheray paru le 13 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Paru le 12 octobre 2023 est paru dans Eurosurveillance, des chercheurs font état d'une épidémie de 15 cas d'intoxication par le botulisme, dont 1 décès, le mois dernier pendant la Coupe du monde de rugby organisée à Bordeaux, France.

Les auteurs présentent les descriptions de cas cliniques de huit patients vus au CHU de Bordeaux, où le premier patient traité lors de l'épidémie a été admis en unité de soins intensifs (USI) le 6 septembre. Ce patient a nécessité une ventilation mécanique et a présenté un certain nombre de graves symptômes, notamment un affaissement oculaire, des troubles de la déglutition et une paralysie oculomotrice, dans lesquels l'œil affecté ne suit pas correctement.

«En raison des symptômes neurologiques, le patient a été initialement traité pour le syndrome de Guillain-Barré, mais le botulisme a également été suspecté», précisent les auteurs. Au cours des 4 jours suivants, deux autres patients sont arrivés à l’hôpital avec des symptômes neuro-ophtalmiques similaires et ont nécessité des soins intensifs.

Des conserves de sardines maison mises en cause

Les trois premiers patients vus à l'hôpital ont déclaré s'être rendus en France pour le tournoi de rugby. Le 10 septembre, les enquêteurs français ont interrogé les trois hommes, qui ont tous déclaré avoir mangé des sardines en conserve maison dans le même bar-restaurant de Bordeaux.

Du 11 au 12 septembre, l'hôpital a accueilli cinq autres patients, tous des visiteurs internationaux, présentant des symptômes d'intoxication par le botulisme, notamment une paralysie descendante et une maladie gastro-intestinale étendue.

Les patients venaient du Canada, de France, d'Irlande et des États-Unis. Deux patients étaient des hommes, six étaient des femmes et tous, sauf un, avaient moins de 50 ans. Le délai moyen entre la consommation de sardines et les premiers signes de maladie était de 13 heures.

«Six cas sur huit ont nécessité une ventilation mécanique invasive en raison d'une paralysie des muscles respiratoires», ont indiqué les auteurs. Le délai médian entre l’apparition des symptômes et l’intubation était de 25 heures.

Au 12 octobre, six des huit patients vus au CHU de Bordeaux sont sortis, et deux restent sous ventilation mécanique. Tous les huit avaient reçu un traitement à base d’antitoxine botulique.

La plus grande épidémie en France

Suite aux premiers cas, la Direction générale de la santé (DGS) a adressé une alerte nationale à tous les praticiens concernant les cas constatés à Bordeaux, 2 cas supplémentaires et 1 décès liés à cette épidémie. Au total, 15 personnes sont tombées malades et toutes ont déclaré avoir mangé des sardines dans le même restaurant.

Bien que rare, le botulisme peut être l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves, souvent causée par des aliments en conserve ou fermentés maison mal transformés.

De 2008 à 2018, la France a signalé 82 foyers de cas de botulisme d'origine alimentaire, dont 159 cas, et le plus grand nombre de personnes impliquées dans une seule épidémie était six, faisant de cette nouvelle épidémie la plus importante du pays.

Les cliniciens de toute la France ont été invités à rechercher des symptômes de botulisme chez les patients ayant récemment voyagé à Bordeaux. Ces symptômes comprennent des difficultés à avaler, une vision floue, des troubles de l'élocution et une paralysie flasque descendante.

«Le botulisme d'origine alimentaire peut être mal diagnostiqué», concluent les auteurs. «Ce article souligne l'importance de notifier rapidement les cas suspects de botulisme, car cela déclenche une prise de conscience et une enquête immédiate pour déterminer la source et contrôler l'épidémie.»

Référence

Courtot-Melciolle Léa, Jauvain Marine, Siefridt Mona, Prevel Renaud, Peuchant Olivia, Guisset Olivier, Mourissoux Gaëlle, Diancourt Laure, Mazuet Christelle, Delvallez Gauthier, Boyer Alexandre, Orieux Arthur. Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023. Euro Surveill. 2023;28(41):pii=2300513. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2023.28.41.2300513

Complément

Selon les auteurs de l’étude,
Il est possible que l'épidémie de botulisme à Bordeaux, provoquée par la neurotoxine botulique de type B, soit liée à l'utilisation d'huile d'olive et d'herbes aromatiques (marinade) avant la stérilisation des sardines en conserve.
Complément bis
On lira ce document de l’Anses du 26 octobre 2023, «Le botulisme : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?» 

Shigellose : Un vaccin prometteur mis au point chez la souris

Dans la revue, Microbiology Spectrum, des chercheurs décrivent un candidat vaccin sous-unitaire auto-adjuvant qui induit une réponse immunitaire protectrice contre plusieurs sérotypes et espèces de Shigella, que l'hôte ait déjà été exposé à Shigella ou non.

L’article s’intitule, «The L-DBF vaccine cross protects mice against different Shigella serotypes after prior exposure to the pathogen».

Résumé

Le système de sécrétion de type III (T3SS) de Shigella est un système de sécrétion spécialisé qui constitue le principal facteur de virulence qu'il utilise pour infecter la muqueuse colique. Il a été démontré que les protéines IpaB et IpaD de l'appareil de sécrétion de type III (T3SA), ainsi que la fusion génétique, appelée DBF, protègent les souris contre l’infection à Shigella spp. dans un modèle pulmonaire mortel. Dans une étude précédente, nous avons fusionné LTA1, la partie active de la toxine mortelle de Escherichia coli entérotoxinogène au DBF pour produire un candidat vaccin auto-adjuvant L-DBF, qui protège les souris contre quatre sérotypes de Shigella flexneri et Shigella sonnei. Ici, nous avons exposé des souris à une ou deux doses sublétales de S. flexneri 2a pour identifier si la réponse immunitaire induite par le L-DBF chez l'hôte serait affectée par une infection antérieure par des sérotypes homologues ou hétérologues de Shigella.

Nous démontrons que la pré-infection avec deux doses sublétales de S. flexneri 2a n'a pas provoqué de protection croisée contre S. sonnei, contrairement à la vaccination avec L-DBF.

Nos résultats indiquent que le L-DBF est un candidat vaccin réalisable offrant une protection croisée contre les différents sérotypes de Shigella, même après une exposition préalable à l’agent pathogène.

Ce travail fournit une preuve de concept selon laquelle un nouveau vaccin sous-unitaire peut non seulement protéger un hôte naïf contre une provocation par Shigella, mais peut également protéger contre une provocation après une infection antérieure par le même ou différents sérotypes de Shigella.

Importance

La shigellose est endémique dans les régions du monde à revenu faible ou intermédiaire, où les enfants sont particulièrement vulnérables. Dans de nombreux cas, il existe des anticorps préexistants dans la population locale et l’effet d’une exposition antérieure doit être pris en compte lors du développement et des tests de vaccins contre l’infection à Shigella.

Notre étude montre que les réponses immunitaires induites par L-DBF ne sont pas affectées par une exposition antérieure à cet agent pathogène. De plus, des profils de cytokines quelque peu différents ont été observés dans les poumons de souris vaccinées n'ayant pas été exposées à Shigella, ce qui suggère que les réponses immunitaires provoquées par l'infection à Shigella et la vaccination par L-DBF suivent des voies différentes.

mercredi 11 octobre 2023

Des scientifiques utilisent CRISPR pour rendre des poulets résistants à l’influenza aviaire

«Des scientifiques utilisent CRISPR pour rendre des poulets résistants à l’influenza aviaire», source article de Lisa Schnirring paru le 10 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Alors que de nombreux pays se préparent à plus d’épidémies d’influeza aviaire hautement pathogène dues à la migration saisonnière des oiseaux et aux changements climatiques, des scientifiques du Royaume-Uni ont rapporté que l'élevage de poulets capables de résister aux virus - avec l'aide de la technologie de l'édition du génome CRISPR - est prometteur en tant qu'outil pour combattre la maladie.

Détaillant leurs découvertes dans Nature Communications, l'équipe a élevé des poulets en utilisant des techniques d'édition du génome pour modifier la protéine ANP32A dans les cellules de poulet que le virus de l’influenzae aviaire utilise pour la réplication. Les scientifiques sont issus de l’Université d’Édimbourg, de l’Imperial College de Londres et du Pirbright Institute.

Des résultats prometteurs, mais un seul changement génétique pourrait ne pas suffire

Lorsqu’ils ont exposé des poulets génétiquement modifiés à une dose normale de grippe aviaire H9N2, 9 oiseaux sur 10 sont restés en bonne santé, sans propagation à d’autres poulets. Ensuite, ils ont exposé les oiseaux génétiquement modifiés à une dose artificiellement élevée du virus, constatant que 5 sur 10 ont été infectés, ce qui, selon eux, est un taux bien inférieur à celui des poulets non modifiés exposés à la même dose. L'édition du génome a également permis de limiter la propagation à 1 poulet sur 4 non génétiquement modifié dans le même incubateur, sans transmission aux oiseaux génétiquement modifiés.

L'équipe a dir que la modification d'un seul gène de la protéine ANP32A n'est pas assez robuste pour s'appliquer à la production de volaille, et elle examine la possibilité, en utilisant des cellules de poulet cultivées en laboratoire, de modifier deux protéines supplémentaires, ce qui, selon elles, empêcherait également l'émergence de l‘échappement du virus.

Mike McGrew, chercheur principal de l'étude et travaillant au Roslin Institute de l'Université d'Édimbourg, a dit dans un communiqué de presse que l’influenza aviaire reste une menace, mais que la vaccination pose un certain nombre de défis, notamment en termes de coût.

«L’édition du génome offre une voie prometteuse vers une résistance permanente aux maladies, qui pourrait être transmise de génération en génération, protégeant ainsi les volailles et réduisant les risques pour les humains et les oiseaux sauvages. Nos travaux montrent que pour arrêter la propagation de l’influenza aviaire chez les poulets, il faudra plusieurs changements génétiques simultanés», a-t-il dit.

Wendy Barclay, co-auteure de l'étude à l'Imperial College de Londres, a dit que le travail est une collaboration passionnante qui fusionne l'expertise en virologie avec la capacité génétique de pointe de l'Institut Roslin.

«Bien que nous n'ayons pas encore obtenu la combinaison parfaite de modifications génétiques pour appliquer cette approche sur le terrain, les résultats nous ont beaucoup appris sur le fonctionnement du virus de l’influenza aviaire à l'intérieur de la cellule infectée et sur la manière de ralentir sa réplication», a-t-elle dit.

Avantages et inconvénients de la vaccination, et nouvelles directives européennes

La vaccination des volailles est une stratégie utilisée dans certaines régions d'Asie, notamment en Chine, et a été lancée pour la première fois en Europe, la France ayant récemment introduit la vaccination des canards. L’inconvénient de la vaccination est que les oiseaux vaccinés peuvent parfois encore héberger le virus sans présenter de symptômes, ce qui peut masquer la propagation de la maladie.

Les inquiétudes concernant la vaccination peuvent déclencher des restrictions à l'importation, et fin septembre, le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a annoncé des restrictions sur les volailles en provenance de France et de ses partenaires commerciaux, en raison du risque d'importation d’influenza aviaire hautement pathogène aux États-Unis.

Dans le même ordre d'idées, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s'est prononcée aujourd'hui sur la vaccination contre l’influenza aviaire chez les volailles, en décrivant les vaccins disponibles et en fournissant des informations sur les stratégies de vaccination.

L'ESFA a déclaré qu'un seul vaccin contre l’influenza aviaire pour la volaille a été approuvé dans l'Union européenne et qu'il n'est pas possible de comparer d'autres vaccins. Il a également ajouté que peu de vaccins ont été testés sur des volailles autres que les poulets.

La vaccination préventive constitue la meilleure stratégie pour réduire le nombre d'épidémies et leur durée et pourrait s'avérer un outil utile dans les zones à haut risque, a dit l'EFSA. En cas d’épidémie, elle recommande la vaccination dans un rayon de 3 km autour de l’épicentre de l’épidémie lorsqu’il se trouve dans des zones à haut risque.

Le groupe a souligné que la vaccination devrait être utilisée parallèlement à d’autres mesures de prévention et de contrôle, telles que la surveillance, la détection précoce et la biosécurité.

Des épidémies frappent davantage d’élevages de dindes aux États-Unis

Suite à une baisse attendue des épidémies d’influenza aviaire au cours de l'été chez les volailles, l’Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS) de l'USDA a signalé une légère augmentation récente des événements dans les élevages de volailles, notamment dans un élevage commercial de dindes dans le comté de Jerauld, dans le Dakota du Sud.

Le 10 octobre, l'APHIS a signalé deux autres foyers dans des élevages de dindes, tous deux situés dans le comté de Sanpete, dans l'Utah. Un élevage hébergeant 134 200 dindes et l’autre 7 600 oiseaux.

Des épidémies record chez les volailles aux États-Unis, qui ont débuté en février 2022, ont entraîné une perte record de 58,9 millions d’oiseaux dans 47 États.

lundi 9 octobre 2023

Oh my gut ! Oh mon intestin ! L’origine microbienne des maladies neurodégénératives est-elle réelle ?

Oh mon instestin ! L’origine microbienne des maladies neurodégénératives est-elle réelle ? Cet article dans Infection and immunity résume ce que l'on sait de la contribution microbienne à des maladies comme la maladie d'Alzheimer et de Parkinson, ainsi que de l'impact potentiel sur la résistance aux antimicrobiens.

Le côté obscur des effets du soleil sur les bouteilles en plastique

«Le côté obscur des effets du soleil sur les bouteilles en plastique», source article de Sydney Ross Singer paru le 9 octobre 2023 dans Food Safety News. Article très détaillé et documnté, le blog vous en propose quelques éléments ..

Cela peut être difficile à avaler, mais la bouteille que vous transportez consciencieusement avec vous toute la journée pour rester bien hydraté peut fournir plus que de l'eau à votre corps.

La bouteille d'eau en plastique la plus couramment utilisée est en polyéthylène téréphtalate, ou PET, qui est indiqué sur la bouteille par un cachet du chiffre 1 entouré de flèches.Ce plastique est considéré comme sans danger pour l’eau. Mais est-ce le cas ?

Bien que certains résidus chimiques issus du processus de production contaminent tous les récipients en plastique et puissent être rejetés dans les aliments ou les boissons qu'ils contiennent, les bouteilles d'eau en plastique PET contiennent relativement peu de ces résidus chimiques, ce qui les rend relativement sûres à utiliser pour l'eau, si la bouteille est utilisée comme destiné.

La plupart des personnes ne connaissent pas les conditions environnementales pour lesquelles leur bouteille en plastique a été fabriquée. En effet, ces bouteilles ne sont pas destinées à être exposées au soleil, ni à être stockées dans une voiture chaude.

Les rayons UV du soleil ont la capacité de briser les liaisons chimiques des plastiques, y compris du PET, ce qui entraîne une décomposition rapide du plastique. Selon un article paru dans Plastics Today, «le PET est sensible à la lumière UV, en particulier à des températures élevées, sous une humidité élevée et en présence d'oxygène, autant d'éléments présents lorsque les bouteilles en PET sont exposées aux intempéries.» Cela se produit également lorsque des personnes gardent leur bouteille d’eau dans leur voiture ou à côté d’eux à la plage.

Selon un article paru dans Recycle Magazine, «les données montrent clairement que l'exposition aux rayons ultraviolets a été très dommageable pour le matériau PET… L'exposition aux rayons UV, qu'ils proviennent d'un stockage extérieur ou éventuellement même d'une exposition à un éclairage fluorescent dans les magasins de détail, devrait être évitée. considéré comme un autre contributeur à la dégradation de la qualité du PET. En d’autres termes, la lumière du soleil et la chaleur décomposent le plastique, produisant une multitude de produits chimiques.»

Quel est le problème avec les produits chimiques issus de la dégradation des plastiques ? Selon l’Endocrine Society, «les plastiques contiennent et libèrent des produits chimiques dangereux, y compris des perturbateurs endocriniens qui menacent la santé humaine… Les perturbateurs endocriniens sont des produits chimiques qui perturbent le système hormonal de l'organisme et peuvent provoquer le cancer, le diabète, des troubles de la reproduction et des déficiences neurologiques. du développement des fœtus et des enfants. Le rapport décrit une multitude de preuves étayant les liens directs de cause à effet entre les additifs chimiques toxiques contenus dans les plastiques et les impacts spécifiques sur la santé du système endocrinien.

N'hésitez pas à lire la suite ...

mercredi 4 octobre 2023

Des chercheurs montrent l’impact spécifique des pathogènes lié aux mesures du COVID-19

«Des chercheurs montrent l’impact spécifique des pathogènes lié aux mesures du COVID-19», source article de Joe Whitworth paru le 4 octobre 2023 dans Food Safety News.

Selon une analyse des pathogènes au cours de la pandémie de coronavirus, les infections à Listeria et à E. coli sont revenues aux niveaux attendus plus rapidement que les cas à Salmonella.

Des chercheurs ont examiné l’impact de la réponse à l’épidémie du COVID-19 sur les tendances des infections gastro-intestinales à l’aide des données de surveillance de six systèmes nationaux coordonnés par l’UK Health Security Agency (UKHSA).

Après des diminutions lors du premier confinement de mars à mai 2020, les pathogènes bactériens et parasitaires liés aux voies de transmission alimentaires ou environnementales se sont rétablis rapidement entre juin et septembre 2020, tandis que ceux associés aux voyages ou à la transmission de personne à personne sont restés inférieurs aux prévisions pour 2021. Une forte activité de norovirus hors saison a été observée avec l’assouplissement des mesures de confinement entre juin et octobre 2021.

Les pathogènes viraux sont plus susceptibles d’être transmis d’une personne à l’autre, tandis que les agents pathogènes bactériens sont plus communément transmis par voie alimentaire. Les virus sont fréquemment associés à des environnements fermés tels que les écoles, les hôpitaux ou les établissements alimentaires, tandis que les agents pathogènes bactériens sont souvent transmis par des produits alimentaires consommés à la maison.

Variété des pathogènes

Les mesures visant à réduire la transmission du coronavirus comprenaient une meilleure hygiène des mains, une réduction des contacts sociaux, un nettoyage accru de l’environnement et la fermeture d’établissements.

Les résultats font suite à une étude précédente qui avait révélé une réduction des infections gastro-intestinales au cours des six premiers mois de la réponse à l’épidémie de COVID-19 en Angleterre. Les hypothèses expliquant ce déclin incluaient des changements dans les comportements de recherche de soins, des tests limités, des changements dans la prestation de soins de santé et une véritable diminution de l'incidence.

Dans la dernière étude, publiée dans la revue Epidemiology and Infection, pour les ensembles de données de laboratoire et sur les épidémies, la période pandémique a été définie du 30 décembre 2019 au 30 avril 2022, avec des données historiques couvrant le 29 décembre 2014 au 29 décembre 2019. Pour les indicateurs de surveillance syndromique, la période historique couvrait du 31 décembre 2018 au 29 décembre 2019. Les données ont été divisées en phases pandémiques de COVID-19 à des fins de comparaison, déterminées par la rigueur des mesures de contrôle.

L'activité de E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) est revenue aux niveaux attendus à partir de mai 2020 avec l'assouplissement des mesures de confinement, tandis que Campylobacter est revenu à la normale en novembre 2020. Les rapports sont restés comparables ou supérieurs aux chiffres historiques pour le reste de la période de la pandémie.

Les rapports sur Cryptosporidium, Giardia, Shigella et Salmonella confirmés en laboratoire sont restés nettement inférieurs aux chiffres historiques tout au long de la période pandémique. Les niveaux de tous les pathogènes bactériens et parasitaires, à l’exception de Giardia, sont revenus aux niveaux attendus ou supérieurs au début de 2022.

Plusieurs facteurs derrière les taux

Les appels au 111 du National Health Service (NHS) pour diarrhée et vomissements ont diminué avant le premier confinement, sont tombés à un faible nombre tout au long de la période pandémique et ont augmenté avec l’assouplissement des mesures à la mi-2021. Les recherches sur les termes «maladie», «gastroentérite» et «intoxication alimentaire» ont montré une faible activité tout au long de la période pandémique jusqu'à l'assouplissement des restrictions à la mi-2021, selon la surveillance syndromique et les données de Google Trends.

Tout au long de la période pandémique, l’activité des pathogènes entériques était corrélée aux étapes de la réponse. Les périodes d’activité plus élevées des pathogènes correspondaient à l’assouplissement de mesures initiales, et des niveaux plus faibles correspondaient à la réimplémentation de mesures de contrôle supplémentaires lors des vagues ultérieures de COVID-19.

Il est possible que les personnes atteintes d’infections plus graves et prolongées, telles que celles liées aux STEC, aient été plus susceptibles d’accéder aux soins ou que les échantillons de diarrhée sanglante aient été prioritaires pour les tests. Les scientifiques ont dit que Salmonella restait inférieur aux chiffres historiques pour 2020/2021, probablement affectée par les restrictions de voyage.

De nombreuses mesures de contrôle pendant la pandémie de COVID-19 étaient similaires à celles mises en œuvre en réponse à une épidémie d’infection gastro-intestinale. La fermeture des établissements de restauration et les restrictions sur les rassemblements de masse et les événements avec traiteur ont probablement réduit les risques associés aux maladies d'origine alimentaire. Deux pics ont été observés à l’été 2020, correspondant à la réouverture des restaurants sur place pour les clients et à l’initiative anglaise «Eat Out to Help Out».

«Nous montrons qu’après la fin du premier confinement en 2020, l’activité des pathogènes d’origine alimentaire tels que les STEC et Campylobacter est rapidement revenue à des niveaux historiques, tandis que les pathogènes davantage associés à la transmission de personne à personne ou aux voyages à l’étranger, et donc plus influencés par l’hygiène des mains, les mesures de distanciation sociale et les réglementations en matière de voyages se sont rétablies à un rythme plus lent», ont dit les chercheurs.

«Ces résultats suggèrent que, bien que des changements rapides dans la prestation de soins de santé aient modifié le comportement de recherche de soins et la capacité de test non-COVID-19, cela a probablement entraîné des diminutions initiales observées dans les systèmes de surveillance, il y a eu de véritables réductions de l’incidence spécifiques des pathogènes en raison des mesures mises en œuvre.»

mardi 26 septembre 2023

Des probiotiques meilleurs que des antibiotiques pour combattre Helicobacter pylori, c'est une idée à suivre ...

Helicobacter pylori est à l'origine de 78% des cas de cancer gastrique. Pour contrôler la bactérie, des chercheurs ont conçu des probiotiques qui sécrètent des peptides antimicrobiens guidés sélectifs ; les probiotiques ont surpassé le traitement antibiotique chez la souris. Lire l’étude parue dans Microbiology Spectrum, «Control of Helicobacter pylori with engineered probiotics secreting selective guided antimicrobial peptides».

lundi 25 septembre 2023

Utiliser du café et du thé «déjà utilisés» pour augmenter la durée de conservation et la valeur nutritionnelle de gâteaux

«Utiliser du café et du thé «déjà utilisés» pour augmenter la durée de conservation et la valeur nutritionnelle de gâteaux», source ACS News.

L’étude parue dans ACS Omega s’intitule, «The Bioactive Substances in Spent Black Tea and Arabic Coffee Could Improve the Nutritional Value and Extend the Shelf Life of Sponge Cake after Fortification» (Des substances bioactives contenues dans le thé noir et le café Arabica pourraient améliorer la valeur nutritionnelle et prolonger la durée de conservation de gâteaux (sponge cake) après enrichissement).

Le sponge cake ou gâteau éponge est un gâteau anglais à base de génoise, très aéré, d'où son nom de gâteau «éponge».

Dans un après-midi d'automne frais, il existe peu d'accords meilleurs qu'une boisson chaude et une pâtisserie sucrée. Mais et si vous pouviez utiliser les restes des feuilles de thé ou de marc de café de la boisson pour rendre cette délicieuse gâterie également plus saine ?

C’est exactement ce que des chercheurs ont fait en incorporant de la poudre de thé ou de café usagés dans de la pâtes à sponge cake pour en faire une collation plus nutritive et qui dure plus longtemps.

Le thé et le café sont parmi les boissons les plus consommées au monde, juste derrière l'eau. En plus de fournir de la caféine, les deux sont riches en substances bioactives, notamment des antioxydants, des fibres et des nutriments importants, notamment le potassium et le calcium. Mais lors du processus de préparation des boissons, bon nombre de ces composés sont laissés sur place, soit dans le marc de café, soit dans les feuilles de thé. Dans le passé, du thé ou du café ont été ajoutés aux aliments pour animaux et au compost agricole, mais peu de chercheurs ont envisagé d'incorporer ces déchets dans les aliments afin de les enrichir pour la consommation humaine. Ainsi, Abdelrahman Ahmed, Khaled Ramadan, Mohamed Mahmoud et leurs collègues ont voulu inclure des poudres de thé et de café déjà utilisés dans des sponge cakes, ainsi qu'explorer leurs propriétés nutritionnelles et sensorielles et leur durée de conservation.

Pour créer les poudres, l'équipe a préparé du thé noir ou du café Arabica, puis a soigneusement rincé, séché et pulvérisé les restes de marc ou de feuilles. Ceux-ci ont ensuite été ajoutés à la farine utilisée pour la pâte pour sponge cake en différentes quantités, créant ainsi des miches avec 1%, 2% ou 3% de poudre. Ce matériau confère aux gâteaux une activité antioxydante plus élevée et des concentrations accrues de nutriments importants par rapport aux gâteaux témoins préparés uniquement avec de la farine ordinaire. Cependant, un panel sensoriel a évalué les miches contenant des quantités plus élevées de poudre de thé déjà utilisée avec des propriétés sensorielles inférieures, en grande partie en raison de leur aspect foncé. Les gâteaux contenant de la poudre du marc de café ont été notés de manière plus similaire aux micjes témoins en termes d'apparence, de goût et de texture. De plus, les gâteaux enrichis étaient légèrement plus stables à la conservation et présentaient moins de croissance microbienne après 14 jours de stockage maximum. Les chercheurs disent que ces travaux pourraient contribuer à fournir de nouvelles voies pour recycler un produit autrement gaspillé et améliorer la valeur nutritionnelle des aliments.

Photo : Ces génoises ou sponge cakes, enrichies de feuilles de thé (à gauche) ou de marc de café (à droite), étaient plus nutritives et duraient plus longtemps que les témoins. Mohamed Mahmoud.

samedi 23 septembre 2023

France : Facteurs de risque des STEC associés au SHU

«Des scientifiques étudient les facteurs de risque des STEC associés au SHU en France», source article de Joe Whitworth paru le 23 septembre 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont constaté une tendance à la hausse significative des cas sporadiques de SHU à E. coli O26 et E. coli O80 au cours d'une décennie en France, mais une diminution notable pour E. coli O157.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) associé à E. coli constitue un risque important de santé publique en France, selon les scientifiques. Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale et peut entraîner des lésions cérébrales et d'autres complications à vie.

Les chercheurs ont mené une étude sur 1 255 cas pédiatriques sporadiques signalés entre 2012 et 2021, et les résultats ont été publiés dans la revue du CDC, Emerging Infectious Diseases, «Sporadic Shiga Toxin–Producing Escherichia coli-Associated Pediatric Hemolytic Uremic Syndrome, France, 2012–2021».

Les notifications annuelles de cas variaient entre 109 en 2014-2015 et 163 en 2017. La plupart concernaient des enfants de moins de trois ans. Les sérogroupes O26, O80 et O157 de E. coli représentaient 78% des cas, et 13 groupes importants ont été identifiés.

Cas sporadiques enregistrés

En France, la surveillance des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) repose sur une surveillance clinique et microbiologique volontaire du SHU chez les enfants de moins de 15 ans. Les taux d'incidence annuels du SHU à STEC pédiatrique sont relativement élevés. Les cas suspects de SHU à STEC chez les moins de 15 ans sont signalés à Santé Publique France.

La surveillance microbiologique des STEC est volontaire et coordonnée par le Centre National de Référence (CNR) des E. coli, Salmonella et Shigella de l'Institut Pasteur et son laboratoire associé.

Déterminer la source de contamination des cas sporadiques est difficile pour des raisons telles que les données épidémiologiques limitées, les multiples sources potentielles de contamination et les lacunes dans les connaissances sur les interactions source-vecteur du pathogène, ont dit les scientifiques.

Un prélèvement a été envoyé au CNR pour 1 132 cas, et 717 ont eu un sérogroupe STEC identifié. Les trois principaux sérogroupes représentaient 559 des 717 cas : O26 avec 228 cas, O80 avec 149 et O157 avec 182 cas.

La proportion de patients de sexe féminin et masculin était comparable sur la période d’étude. Près de 800 des 1 255 cas concernaient des patients âgés de moins de trois ans. Les taux d'incidence variaient selon le groupe d'âge, les plus élevés chez les enfants de 1 à 2 ans. L'incidence la plus élevée s'est produite de juillet à octobre.

Pour les STEC O26 et STEC O80, les régions de la moitié est de la France présentaient des taux d'incidence légèrement plus élevés. Pour les STEC O157, les taux les plus élevés se situent essentiellement dans le nord-ouest de la France.

Clusters trouvés

L'analyse par sérogroupe a identifié deux clusters significatifs : STEC O26 en 2019 dans le Sud-Est de la France et STEC O80 en 2017 dans le Nord-Est de la France. Les données WGS pour les isolats du cluster O26 2019 ont identifié trois clusters liés au WGS de deux isolats chacun. Cependant, les enquêtes épidémiologiques n’ont pas permis d’identifier une source commune d’infection.

Le Sud-Est de la France est la deuxième région la plus densément peuplée du pays et comprend une grande ville, Lyon, mais aussi des zones rurales et une forte densité de bétail.

L'analyse annuelle a identifié 13 clusters importants. Il y avait au moins un cluster chaque année, sauf en 2014 et 2017, avec un maximum de trois en 2018. La taille moyenne des clusters était de 10 cas mais variait de deux à 20 cas. Des clusters se sont produites de juin à novembre et la plupart correspondaient au pic saisonnier observé dans les notifications des SHU à STEC de juillet à octobre.

Les auteurs notent dans leur étude,

Notre étude s'ajoute à un corpus de recherches existant démontrant l'effet de l'application de statistiques d'analyse pour décrire la dynamique spatio-temporelle des maladies sporadiques, même pour des événements plus rares. Nos résultats fournissent des informations importantes sur le contexte épidémiologique et ont des implications pour la détection et l'enquête sur les épidémies ainsi que pour les perspectives de recherche visant à améliorer la connaissance des facteurs de risque associés aux disparités géographiques de la maladie.

L’identification de plusieurs zones géographiques présentant des clusters récurrents de SHU à STEC sporadiques confirme statistiquement, et à une échelle géographique beaucoup plus fine, les observations antérieures de disparités d’incidence régionale du SHU à STEC pédiatrique en France. La prise en compte des différences géographiques est pertinente pour l'analyse des données de surveillance à des fins de détection des épidémies, en particulier pour évaluer les signaux épidémiologiques et la décision d'ouvrir des enquêtes. Les différents risques relatifs géographiques identifiés dans cette étude seront intégrés dans SaTScan dans le cadre des recherches en cours sur son application à la détection des épidémies en France. Par rapport au WGS, la détection statistique de clusters spatio-temporels offre une approche réactive qui peut être appliquée aux données de notification de cas avant que les données WGS ne soient disponibles (par exemple, des délais de ≈3 semaines en France) ou en l'absence d'isolement de souche.

Notre étude fournit également les données et justifications nécessaires pour des recherches plus approfondies sur les facteurs géographiques associés à un risque de base plus élevé de SHU à STEC en France. Des études écologiques menées dans plusieurs pays à l'aide des données de surveillance des STEC ont identifié des associations significatives avec la densité des ruminants, la classification rurale et les sources d'eau, en particulier l'utilisation de puits privés. Les résultats d'une étude réalisée en France par Haus-Cheymol et al. ont suggéré une association entre l'incidence pédiatrique du SHU à STEC et la densité des bovins laitiers et des veaux. La répartition géographique décrite dans cette étude pour une densité plus élevée de bovins laitiers chevauche en partie les zones géographiques à plus haut risque identifiées dans notre étude dans le nord-ouest et l'est de la France. L’étude mérite cependant d’être mise à jour car elle date du début des années 2000, se limite à un niveau géographique plus macroscopique et couvre une période antérieure à plusieurs évolutions observées dans l’épidémiologie des STEC en France.

Notre analyse a également identifié des groupes spatio-temporels significatifs et récurrents constitués de cas appartenant à différents sérogroupes. Cette découverte suggère des conditions favorables à la transmission des STEC qui pourraient contribuer à un risque plus élevé de SHU à STEC, notamment des différences géographiques susceptibles d'influencer le risque de STEC en raison de différents modes d'exposition alimentaire et environnementale par diverses voies de transmission. Nous prévoyons d'utiliser nos résultats dans d'autres études visant à explorer l'association avec des paramètres environnementaux potentiellement sous-jacents au risque de SHU à STEC en France. Mener une telle étude à une échelle géographique plus fine viserait à fournir de meilleures informations aux professionnels de la santé publique pour cibler et adapter les interventions de santé publique, y compris la communication avec la population générale, visant la prévention des STEC.

vendredi 22 septembre 2023

Mécanismes d'adaptation de Listeria monocytogenes aux ammoniums quaternaires

Je ne suis pas assez compétent pour expliquer les tenants et aboutissants de cette étude et je vous en livre quelques éléments.

Des désinfectants contenant des composés ammonium quaternaire sont utilisés pour lutter contre la contamination de matières premières par Listeria monocytogenes. Pourtant, la bactérie persiste. Comment ? La revue Microbiology Spectrum de l’ASM publie une étude, «Adaptation mechanisms of Listeria monocytogenes to quaternary ammonium compounds», qui met en lumière la manière dont Listeria s'adapte à ces composés.

Listeria monocytogenes est un micro-organisme ubiquitaire dans la nature et peut facilement pénétrer dans les installations de transformation des aliments en raison de la contamination des matières premières. Plusieurs contre-mesures sont utilisées pour lutter contre la contamination des produits alimentaires, par exemple l'utilisation de désinfectants contenant des composés d'ammonium quaternaire, tels que le chlorure de benzalkonium (BAC) et le bromure de cétyltriméthylammonium (CTAB).

Dans cette étude, nous avons évalué le potentiel d’une souche sauvage EGD-e couramment utilisée à s'adapter au BAC et au CTAB dans des conditions de croissance en laboratoire.

Importance

La survie et la prolifération de Listeria monocytogenes dans l'industrie alimentaire sont des préoccupations constantes et, bien qu'il existe diverses mesures pour lutter contre la contamination des produits alimentaires, l'agent pathogène parvient toujours à résister aux conditions difficiles présentes dans les installations de transformation des aliments, ce qui entraîne des épidémies récurrentes, ultérieures. des infections et des maladies. Pour contrecarrer la propagation de L. monocytogenes, il est crucial de comprendre et d’élucider le mécanisme sous-jacent qui permet leur évasion réussie. Nous présentons divers mécanismes d'adaptation de L. monocytogenes pour résister à deux composés d'ammonium quaternaire importants.

lundi 18 septembre 2023

Association entre la consommation d’additifs alimentaires émulsifiants et le risque de maladies cardiovasculaires

«Association entre la consommation d’additifs alimentaires émulsifiants et le risque de maladies cardiovasculaires», source communiqué de l’Inserm du 7 septembre.

Les émulsifiants figurent parmi les additifs les plus largement utilisés par l’industrie agroalimentaire. Ils permettent d’améliorer la texture des aliments et de prolonger leur durée de conservation. Des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, d’Inrae, de l’Université Sorbonne Paris Nord, d’Université Paris Cité et du Cnam, au sein de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren-Cress), se sont intéressés aux conséquences sur la santé cardiovasculaire de la consommation d’émulsifiants alimentaires. Ils ont analysé les données de santé de 95 442 adultes participant à l’étude de cohorte française NutriNet-Santé au regard de leur consommation globale de ce type d’additifs alimentaires. Les résultats suggèrent une association entre les apports alimentaires d’additifs émulsifiants et un risque accru de maladies cardiovasculaires. Ils font l’objet d’une publication dans le British Medical Journal.

Les émulsifiants figurent parmi les additifs les plus couramment utilisés dans les aliments industriels. Ils sont souvent ajoutés aux aliments transformés et emballés tels que certaines pâtisseries, gâteaux et desserts industriels, glaces, barres chocolatées, pains industriels, margarines et plats préparés, afin d’améliorer leur apparence, leur goût, leur texture et leur durée de conservation. Ils comprennent les celluloses, les mono- et diglycérides d’acides gras, les amidons modifiés, les lécithines, les carraghénanes, les phosphates, les gommes et les pectines.

Comme pour tous les additifs alimentaires, la sécurité des émulsifiants est régulièrement évaluée sur la base des preuves scientifiques disponibles à un moment donné. Pourtant, certaines recherches récentes suggèrent que les émulsifiants peuvent perturber le microbiote intestinal et augmenter le risque d’inflammation, entraînant une susceptibilité potentiellement accrue aux problèmes cardiovasculaires.

Pour approfondir cette question, des chercheuses et chercheurs français ont entrepris d’évaluer les liens entre l’exposition aux émulsifiants et le risque de maladies cardiovasculaires, incluant les maladies coronariennes et les maladies cérébrovasculaires, c’est-à-dire les pathologies affectant la circulation sanguine et les vaisseaux sanguins dans le cœur et le cerveau.

Leurs conclusions sont fondées sur l’analyse des données de 95 442 adultes français (âge moyen 43 ans ; 79% de femmes) sans antécédents de maladie cardiovasculaire qui ont participé volontairement à l’étude de cohorte NutriNet-Santé entre 2009 et 2021.

Au cours des deux premières années de suivi, les participants ont rempli en ligne au moins trois (et jusqu’à 21) jours d’enregistrements alimentaires. Chaque aliment ou boisson consommé a ensuite été croisé avec des bases de données afin d’identifier la présence et la dose des additifs alimentaires, dont les émulsifiants. Des dosages en laboratoire ont également été effectués pour fournir des données quantitatives.

Les participants ont été invités à signaler tout événement cardiovasculaire majeur, tel qu’une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, qui ont été validés par un comité d’experts après examen de leurs dossiers médicaux. Les décès liés aux maladies cardiovasculaires ont également été enregistrés à l’aide du registre national français des décès.

Plusieurs facteurs de risque bien connus pour les maladies cardiaques, notamment l’âge, le sexe, le poids (IMC), le niveau d’éducation, les antécédents familiaux, le tabagisme et les niveaux d’activité physique, ainsi que la qualité globale de l’alimentation (par exemple, les apports en sucre, en sel, en énergie et en alcool) ont été pris en compte.

D’autre part, des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471 et E472) ont été associés à des risques plus élevés pour toutes les pathologies étudiées. Parmi ces émulsifiants, l’ester lactique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472b) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébrovasculaires, et l’ester citrique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472c) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies coronariennes.

Une consommation élevée de phosphate trisodique (E339) était également associée à un risque accru de maladies coronariennes.

Aucune association n’a été détectée dans cette étude entre les autres émulsifiants et la survenue de maladies cardiovasculaires.

NB : La photo est issue d’Affidia.

vendredi 15 septembre 2023

Une étude montre une augmentation des toxi-infections alimentaires en Suisse

Voici que Joe Whitworth de Food Safety News rapporte le 15 septembre 2023 «Une étude montre une augmentation des toxi-infections alimentaires en Suisse»

Des chercheurs ont mis en évidence une augmentation des épidémies d’origine alimentaire en Suisse au cours des 15 dernières années.

Les toxi-infections alimentaires dans le pays sont identifiées par les autorités cantonales et signalées à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et vétérinaire (OSAV). Entre 2007 et 2021, 200 foyers de cas ont été enregistrés. Le nombre le plus élevé a été enregistré au cours de la période d’étude en 2021 et le nombre le plus faible a été enregistré en 2012.

Au moins 4 668 personnes sont tombées malades, 303 ont été hospitalisées et 18 sont décédées. Les principaux agents pathogènes détectés étaient Salmonella, Campylobacter, norovirus et les staphylocoques coagulase positive. D'autres incidents ont été causés par une intoxication par des scombroides, Bacillus, Listeria et Clostridium perfringens.

Les toxi-infections alimentaires ont eu lieu dans des restaurants, des cantines et des sites de restauration, des ménages privés, des jardins d'enfants et des écoles, ainsi que des établissements de plats à emporter, selon l'étude publiée dans le Journal of Consumer Protection and Food Safety, «Foodborne outbreak reports in Switzerland from 2007 to 2021».

Les produits alimentaires signalés lors des toxi-infections alimentaires comprenaient des produits mélangés (tels que des repas composés), du poisson et des produits à base de poisson, du lait et des produits laitiers, ainsi que de la viande et des produits carnés.

Données manquantes et exemples d’épidémies

Dans près de la moitié des foyers de toxi-infections alimentaires, ni un pathogène causal, ni un agent n’ont pu être identifiés. Dans environ un tiers des toxi-infections alimentaires, aucun aliment en cause n’a pu être identifié.

Quatorze des 18 décès ont été attribués à Listeria monocytogenes. Deux étaient causées par le virus de l’hépatite E et un par Campylobacter et norovirus.

Des incidents ponctuels ont eu un impact important sur les chiffres. En 2015, l’eau potable contaminée par norovirus a entraîné 1 194 cas de maladie et cinq hospitalisations. Cette toxi-infection alimentaire a été utilisée pour tester dans quelle mesure les réseaux sociaux pouvaient être utilisés pour une identification précoce des toxi-infections alimentaires.

Une autre épidémie de contamination de l'eau potable s'est produite en 2008. Campylobacter jejuni a été identifié comme étant l'agent pathogène. Au total, 185 personnes sont tombées malades et une personne a été hospitalisée.

Une épidémie de listériose à l’échelle nationale en 2020 a été attribuée à une fromagerie. Le séquençage du génome entier (WGS) a été crucial pour montrer la relation étroite entre les isolats d’un échantillon de fromage et l’environnement et pour relier les cas de 2018 à l’épidémie de 2020. Au total, 34 personnes sont tombées malades et dix sont décédées.

Une augmentation des cas d’hépatite E a été observée entre janvier et mai 2021, avec 105 cas d’infection signalés dans toute la Suisse. Sur près de 200 échantillons, deux foies de porc et trois saucisses cuites se sont révélés positifs au virus de l’hépatite E par PCR. Le séquençage des isolats de virus n'a été possible qu'avec un foie de porc, qui ne correspondait pas aux échantillons humains, de sorte qu'aucune source d'infection n'a été identifiée.

«La tendance des épidémies augmente et devrait continuer à augmenter avec de nouvelles méthodes de typage biologique moléculaire telles que le WGS», ont dit les chercheurs.

Cependant, il est difficile de réaliser des études épidémiologiques détaillées au niveau local. Il s’agit notamment du manque de ressources humaines ou techniques, de priorités contradictoires en matière de santé publique, de la détection tardive des toxi-infections alimentaires et du manque d’expérience dans la conduite de telles études. Cela signifie que de nombreuses épidémies ne peuvent pas être retracées ni résolues.

Pour gérer les toxi-infections alimentaires, l’OSAV fournit de la documentation et des outils pour maîtriser les intoxications collectives d’origine alimentaire. Ces informations s’adressent aux autorités cantonales et fédérales chargées d’enquêter sur la multiplication du nombre de cas de maladies, ainsi que la plate-forme numérique. appelée ALEK qui comprend un site Internet, un guide pratique et un ensemble de quatre manuels pour différents scénarios.