samedi 14 septembre 2019

Lacunes dans les analyses chimiques suite à un audit des laboratoires britanniques


« Lacunes dans les analyses chimiques suite à un audit des laboratoires britanniques », source article de Joe Whitworth publié le 14 septembre 2019 dans Food Safety News.

Des lacunes dans la capacité d'effectuer certaines analyses chimiques ont été identifiées lors d'une revue (audit) effectuée dans des laboratoires officiels au Royaume-Uni.

L'examen a évalué la capacité, la capabilité et la gouvernance du système de laboratoires officiels du Royaume-Uni pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux et a formulé des recommandations visant à combler les lacunes et les faiblesses liées au maintien des normes de sécurité sanitaires lorsque le Royaume-Uni aura quitter l'Union européenne (UE), un processus connu sous le nom de Brexit.

Le nombre de laboratoires officiels d'analyse des denrées alimentaires et des aliments pour animaux a diminué ces dernières années, ce qui a amené les autorités à déterminer si les services seraient suffisants après la sortie de l'UE.

La première phase de la revue en deux parties a été réalisée par Fera Science Ltd, un joint venture entre le Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) et Capita. Il a constaté que dans plusieurs régions le nombre de laboratoires chargés des contrôles officiels (OCLs) et/ou de laboratoires officiels (OLs) basés au Royaume-Uni et en mesure de faire respecter les lois régissant les contrôles des aliments pour animaux et des denrées alimentaires était insuffisant.

Les OCLs assistent la FSS (Food Standards Scotland), la Food Standards Agency (FSA) et les autorités locales en analysant la sécurité sanitaire et les normes applicables aux denrées alimentaires et aux aliments pour animaux. En Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, la FSA est responsable des contrôles officiels de l'application des lois sur les aliments pour animaux et des denrées alimentaires, et en Écosse, il s'agit de ka FSS.

Problème pour les analyses chimiques
Les domaines dans lesquels il existait une capacité limitée ou inexistante comprenaient la détermination des concentrations de toutes les toxines végétales réglementées dans des échantillons d'aliments pour animaux et les denrées alimentaires; des analyses nécessaires pour démontrer la conformité à la réglementations sur les matériaux et objets en contact avec les aliments, les concentrations de polluants organiques persistants (POPs) halogénés dans les aliments pour animaux et les denrées alimentaires, les esters gras de glycidyle, certains additifs alimentaires, des analyses d'authenticité et des analyses OGM.

« Le coût de la mise en place d'analyses pour les domaines de capacités limitées/inexistantes dans un laboratoire est prohibitif à moins de pouvoir garantir un grand nombre d'échantillons avec une stratégie d'échantillonnage et un budget. Compte tenu du nombre d'échantillons officiels prélevés dans ces zones ces dernières années, il n'est peut-être pas étonnant que cette capacité n'ait pas été développée/maintenue à ce niveau », a déclaré la revue.

Il a été constaté que tous les laboratoires participant aux contrôles officiels des aliments pour animaux et des denrées alimentaires disposaient de l'instrumentation et des ressources qualifiées pour être en mesure de mettre en œuvre de nouvelles méthodes dans leurs laboratoires avec un financement approprié.

Bien que les laboratoires ne soient pas prêts tout de suite après le Brexit car il faut du temps pour se développer, valider et obtenir une accréditation interne, avec une formation appropriée, la plupart des analyses requises pour appuyer la mise en application pourraient être couverts par le réseau des OCLs et des OLs. Ces laboratoires ont également accès à un réseau de laboratoires partenaires à l’étranger, de laboratoires nationaux de référence (LNR) et d’autres laboratoires d’essai par sous-traitance.

L’examen a révélé que les laboratoires avaient la capacité de procéder à des analyses officielles d’échantillons pour la contamination microbiologique des échantillons à travers le Royaume-Uni, un certain nombre de Food Examiner et d’analystes publics de laboratoire capables de réaliser les analyses requises.

La deuxième partie de la revue
Ernst & Young a effectué la deuxième phase de l'examen. Il a procédé à une évaluation des risques de la situation « en l'état » afin de définir des mesures d'atténuation susceptibles de réduire les risques.

Les risques élevés identifiés dans le système d’application des lois sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux au Royaume-Uni comprenait une évaluation insuffisante des risques, car celui-ci dépend de ce qui est actuellement créé par l’UE : incapacité à planifier pour la capacité et la capabilité requise, utilisation limitée des laboratoires privés en raison des conflits d'intérêts potentiels et une augmentation réelle ou perçue d'incidents liés à la sécurité des aliments ayant des incidences sur les consommateurs, le tourisme et le commerce.

Les risques du système actuel signifient que le Royaume-Uni ne peut plus continuer tel quel, aussi Ernst & Young a-t-il créé un modèle « à être » (to- be). Un modèle cible opérationnel (TOM pour Target Operating Model) a été développé pour fournir un système de laboratoires adapté aux besoins futurs.

Ils ont identifié six domaines dans lesquels des améliorations pourraient être apportées pour réduire les risques dans le système actuel. Il s’agissait de la stratégie et de la responsabilité, du financement, de l’organisation des laboratoires, de la nomination d’analystes publics, de leur qualification et de l’échantillonnage des produits alimentaires.

Le modèle comprend une agence centrale responsable coordonnant la création et la fourniture d'une évaluation nationale des risques reposant sur le renseignement qui pourrait être dirigée par la FSA ou la FSS et une agence centrale de mise en service chargée de mettre en œuvre la stratégie définie par l'ancienne agence.

Commentaires : Pour vous faire partager mes réflexions sur la situation de la sécurité sanitaire des aliments en France, dont on sait qu’elle fait l’objet d’une « mission des inspections générales de leurs ministères (Solidarités et Santé, Économie et Finances, Intérieur, Agriculture) pour améliorer l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. », voir aussi De la nécessite d'une police unifiée de l'alimentation ?, il me semble que l’Anses serait à même de répondre aux nouveaux enjeux de la sécurité des aliments … après une période de transition, afin d’exercer pleinement ses missions … à suivre ...

Norvège: Présence d'alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques dans des échantillons d'aliments


« La Norvège trouve des alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques dans des échantillons d'aliments », source adaptation d’après Food Safety News.

Bien entendu, cette présence n’est pas un scoop, mais plutôt une confirmation. Ainsi en France, respectivement en 2018 et 2019, selon Oulah, il y a eu 10 et neuf rappels de produits alimentaires pour cause de présence d’alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques, voir à ce sujet, Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires et Datura, rêve éveillé pour nos autorités sanitaires ou cauchemar pour les consommateurs après un rappel de haricots verts fins par E.Leclerc.

De l'atropine a été détectée dans quatre des 14 échantillons d'aliments à base de céréales destinés aux enfants, selon une enquête réalisée l'année dernière par l'autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet). Le rapport complet est ici avec un résumé en anglais.

Un autre alcaloïde tropanique, la scopolamine, a été détecté dans deux des échantillons. Comme en 2017, les concentrations les plus élevées ont été observées dans les collations transformées pour bébés appelées « skumpinner » en provenance de Slovaquie. L'une était supérieure à la limite maximale de 1 µg/kg à 1,68 µg/kg. L’Espagne est l’autre pays de l’échantillon positif.

Les alcaloïdes tropaniques se trouvent en grande quantité dans les graines de Datura. Les récoltes peuvent être contaminées par ces graines lors de la récolte et les alcaloïdes tropaniques peuvent poser un problème dans les aliments à base de céréales et de graines.

Image du marché intérieur
Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) sont souvent présents dans les mauvaises herbes des régions tropicales et subtropicales, et le thé provenant de ces régions peut être potentiellement contaminé. L'UE n'a pas fixé de valeurs limites pour les alcaloïdes pyrrolizidines dans le thé. Le miel d'abeilles collectant le nectar de plantes produisant des AP peut également en contenir.

Les AP ont été détectées dans huit des 10 échantillons de thé, les taux les plus élevés ayant été retrouvés dans le thé vert. Des AP présentes dans du séneçon jabobée ont été détectées à des niveaux très élevés dans un échantillon de thé. Dans le miel, des AP ont été détectées dans neuf échantillons sur 15, mais seulement à de faibles concentrations.

L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a échantillonné des aliments pertinents sur le marché intérieur pour se faire une idée de la teneur en alcaloïdes tropaniques (AT) et AP dans les aliments. Les échantillons ont été analysés par l'Institut norvégien de recherche en bioéconomie (NIBIO).

En 2018, 14 échantillons ont été reçus pour l'analyse d'alcaloïdes tropaniques. Dix étaient du porridge à base de céréales et quatre des aliments transformés pour bébé. Dix échantillons de thé et 15 échantillons de miel ont été reçus pour l'analyse des AP.

Alcaloïdes pyrrolizidiniques dans le thé et le miel
Le thé noir avait une faible teneur en AP ou en était totalement exempt. Trois des quatre échantillons de thé vert présentaient des concentrations moyennes à élevées, avec une concentration totale de 55, 90 et 447 µg d’AP par kilo de thé. Tous ces échantillons de thé vert ont été produits en Chine. La teneur la plus élevée en AP était de 447 µg/kg.

La lycopsamine, le N-oxyde d'intermédine, le séneçon jacobée et le N-oxyde de séneçon jacobée étaient des AP présents dans le thé. Le N-oxyde séneçon jacobée et/ou le séneçon jacobée ont été détectées dans six des 10 échantillons et à des concentrations très élevées lors d'une analyse.

Deux échantillons de miel norvégien contenaient des alcaloïdes pyrrolizidiniques à moins de 5 µg/kg. De faibles concentrations d'alcaloïdes pyrrolizidiniques, inférieures à 3,5 µg/kg, ont été détectées dans sept échantillons de miel provenant de Serbie, d'Ukraine, de Roumanie et du Chili.

La sénécionine N-oxyde, la sénéciphylline N-oxyde et le séneçon jacobée étaient des alcaloïdes pyrrolizidiniques présents dans du miel norvégien. De l’échimidine, la lycopsamine, l’intermédine, la latekirkin, l’héliotrine et de la lasiocarpine ont été détectées dans des échantillons importés. Un échantillon d'Inde, qui est l'un des plus gros exportateurs de miel, ne contenait pas d'alcaloïdes pyrrolizidiniques.

En 2017, de l'atropine a été détectée dans trois des 35 échantillons d'aliments à base de céréales et d'aliments destinés aux enfants. Deux de ces produits provenaient de Suède et un de Slovaquie.



La DGCCRF indique qu‘elle « réalise chaque année une enquête portant sur la contamination de certaines denrées alimentaires. »

Il faudra être patient pour l’année 2017 et suivantes ...

Mise à jour du 13 octobre 2019. Selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

Décontamination de filets de poulet dans l'emballage à l'aide du plasma froid


Montage expérimental utilisé pour le traitement par plasma froid d'échantillons de poulet. Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Faits saillants
Le plasma froid dans un emballage permet de maîtriser efficacement les germes d'altération présents dans des filets de poulet.
Le plasma froid a un effet minimal sur la couleur, le pH et la capacité de rétention d'eau de la viande de volaille.
Le traitement par du plasma a permis de prolonger la durée de conservation microbienne d’environ 6 jours dans un stockage réfrigéré.
Le plasma froid dans l'emballage constitue une alternative viable à la désinfection chimique des surfaces de volaille.

Résumé
Le plasma froid atmosphérique (PFA) est une technologie non thermique prometteuse dans la maîtrise de l’altération des aliments.

Dans cette étude, un traitement par le PFA à 100 kV pendant 1, 3 et 5 minutes a été appliqué à des échantillons de filets de poulet. Environ 2 log ufc/g de réduction de la microflore naturelle du poulet ont été atteints en moins de 5 minutes de traitement et 24 heures de stockage.

La réduction observée a été attribuée aux espèces réactives à l’oxygène et l’azote du plasma froid. Pour l’étude de la durée de conservation, des échantillons témoins et des échantillons traités par le PFA (100 kV pendant 5 minutes) ont été analysés pour déterminer la population de bactéries mésophiles, de psychrotrophes et de Enterobacteriaceae, ainsi que la couleur et le pH de l’échantillon sur une période de stockage de 24 jours.

A J24, la population de mésophiles, de psychrotrophes et de Enterobacteriaceae chez le poulet traité était respectivement inférieure de 1,5, 1,4 et 0,5 log par rapport au groupe témoin. Ces résultats suggèrent que le traitement par du PFA de filets de poulets conditionnés constitue une technologie efficace pour prolonger la durée de conservation des produits à base de volaille.

Référence
Rkia Moutiq N.N.Misra, Aubrey Mendonça, KevinKeener.In-package decontamination of chicken breast using cold plasma technology: Microbial, quality and storage studies. Meat Science Volume 159, January 2020, 107942.

L’article est disponible intégralement et gratuitement.

vendredi 13 septembre 2019

Surveillance à l'échelle de la population de la résistance aux antibiotiques chez Escherichia coli par une analyse des prélèvements d’eaux usées municipales et des hôpitaux


« Une étude révèle des taux de résistance aux antibiotiques similaires dans les eaux usées et les prélèvements cliniques », source CIDRAP News.

Une étude publiée dans Eurosurveillance suggère que l'analyse des prélèvements d'eaux usées pourrait être utilisée pour la surveillance de la résistance aux antibiotiques au niveau de la population, complétant les systèmes de surveillance actuels et fournissant des données cliniquement pertinentes pour les pays où la surveillance clinique fait défaut.

Dans le cadre de cette étude, une équipe de chercheurs suédois a collecté les eaux usées hospitalières et municipales respectivement à huit et six reprises, en 2016, puis ils ont analysé 1 252 isolats de Escherichia coli prélevés dans les échantillons afin de déterminer leur résistance à huit antibiotiques différents.

Les taux de résistance annuels moyens mesurés dans les eaux usées des hôpitaux étaient plus élevés que dans les eaux usées municipales pour sept des huit antibiotiques, et une prévalence plus élevée des producteurs de bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE) a également été observée dans les eaux usées des hôpitaux.

En outre, les bactéries E. coli présentant une résistance à au moins un des antibiotiques étaient deux fois plus présentes dans les eaux usées de l'hôpital (36,6% contre 17,9%), et 10 des 11 isolats les plus résistants ont été retrouvés dans les eaux usées de l'hôpital.

La comparaison des taux de résistance dans les isolats hospitaliers et municipaux a montré une forte corrélation avec les taux de résistance des isolats cliniques correspondants provenant de patients hospitalisés et d'échantillons d'urine de soins primaires, la corrélation plus forte observée entre le taux de résistance des eaux usées hospitalières et des isolats cliniques hospitaliers ( respectivement, r² = 0,95 et 0,89 pour les échantillons d'urine et de sang,) et une corrélation légèrement plus faible entre les taux de résistance dans les eaux usées municipales et les isolats de soins primaires (r² = 0,82).

Les taux de résistance des isolats d'eaux usées hospitalières étaient globalement proches de ceux observés chez les isolats de patients hospitalisés, tandis que les taux de résistance dans les eaux usées municipales étaient environ la moitié de ceux mesurés dans les isolats de soins primaires.

« En conclusion, cette étude indique que les données de résistance obtenues à partir de prélèvements d’eaux usées reflètent bien la situation de résistance dans les populations étudiées.

« Cependant, pour pouvoir utiliser la surveillance des eaux usées afin de prédire la situation clinique d'autres populations, y compris celles pour lesquelles de telles données sont manquantes, une nouvelle calibration est nécessaire », écrivent les auteurs de l'étude. « Cette calibration pourrait être étendu de E. coli à d'autres agents pathogènes importants pouvant être présents dans les matières fécales (telles que Klebsiella pneumoniae et Salmonella enterica) et éventuellement à l'étude des populations humaines jusqu'à l'élevage d'animaux. »

Success story dans le poulet élevé sans antibiotique aux Etats-Unis


« Chick-Fil-A a atteint l'objectif de vendre du poulet élevé sans antibiotiques dans tous ses restaurants », source CIDRAP News.

Chick-fil-A est une chaîne de restauration rapide américaine spécialisée dans les plats à base de poulet.

Chick-Fil-a a annoncé avoir atteint son objectif de servir uniquement du poulet élevé sans utilisation régulière d’antibiotiques, une ambition fixée en 2014, selon un communiqué de presse du groupe.

Chik-Fil-A a atteint son objectif « plus jamais d'antibiotiques » en mai et vantera ses résultats obtenus sur son packaging dans ses restaurants le mois prochain. Matt Abercrombie, directeur des menus et du packaging pour la société, a déclaré: « Notre objectif était de rechercher les standards les plus strictes et de collaborer avec l'USDA [ministère de l'agriculture des États-Unis] pour le vérifier. » Il a ajouté: « Nous avons travaillé avec nos fournisseurs pour convertir notre offre de poulet en Plus jamais d’antibiotique (No Antibiotics Ever), ce qui a révolutionné le secteur, car l'offre en poulet No Antibiotics Ever n'existait pas auparavant et correspondait à notre envergure. »

Les chaînes de restaurants Chipotle, Panera, McDonald's, Subway et KFC ont également franchi cette étape, selon un article publié sur le blog de la NRDC (Natural Resources Defence Council) par Avinash Kar et Lena Brook basé à New York.

Ils ont écrit: « Cela reflète une success story étonnante sans les antibiotiques qui s’est développée dans l’industrie américaine du poulet au cours de la dernière décennie », soulignant que 92% du poulet américain vendu l’an dernier a été produit sans utiliser d’antibiotiques importants sur le plan médical.

Passé les bornes, il n'y a plus de limites, l'Anses accusée de collusion avec les lobbies de l'agrochimie


Prophétique Tintin?
J’ai été mis sur la piste par seppi à propos de son article, « Chers journalistes, arrêtez d'être les porte-voix des menteurs. Une lettre ouverte aux salles de presse du monde entier»

Après l’article récent, « A propos d'un différent entre le règlement REACH et un gentil écologiste, passé les bornes, il n'y a plus de limites ... », voici une nouvelle information, qui, à mon sens, a dépassé les bornes, jugez plutôt …

Bien entendu, on a le droit de critiquer l’Anses, mais de là à parler « de collusion de l’Anses avec les lobbies de l'agrochimie et de ne pas protéger la santé de la population », il y a plus qu’un pas qui vient d’être franchi … par des pseudo-écologistes, passé les bornes, il n’y a plus de limites ...

En effet, selon Le Point, article de Géraldine Wormser du 13 septembre 2019, « Pesticides : l'Anses répond aux « élucubrations » de Fabrice Nicolino ».
Le journaliste et militant anti-pesticides affirme dans un livre que nous sommes à l'aube d'une « potentielle catastrophe sanitaire ».
Dans un livre choc publié ce jeudi, le journaliste et militant anti-pesticides Fabrice Nicolino, cofondateur du mouvement Nous voulons des coquelicots, soupçonne l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) de collusion avec les lobbies de l'agrochimie et l'accuse de ne pas protéger la santé de la population.
Un an après la parution d’une tribune signée d’un collectif de médecins et de chercheurs dans Libération, le débat est toujours vif sur les fongicides agricoles de la famille des SDHI. Pour éclairer ce dossier, Gérard Lasfargues, directeur général délégué du pôle sciences pour l’expertise de l’Anses, a répondu à nos questions, dans le numéro 3 du magazine culture agri à paraitre le 16 septembre.

Vous lirez ce document afin de vous éclairer plus avant sur ce qui va suivre … car « Dans son livre, « Le crime était presque parfait », le journaliste affirme que nous serions à l'aube d'une « potentielle catastrophe sanitaire », délibérément ignorée des pouvoirs publics. »

« Fongicides SDHI, entretien avec Gérard Lasfargues, directeur général délégué du pôle sciences pour l’expertise de l’Anses », source Campagnes et Environnement du 11 septembre 2019, extrait de Culture Agri n° 3 – Septembre 2019.

Fongicides SDHI pour inhibiteurs de la succinate déshydrgénase.

On ne manquera pas aussi de (re)lire cet article de Ravijen de septembre 2018, « Pourquoi je ne signerai pas l’appel de M. Nicolino. » où déjà M. Nicolino demandait, « l’interdiction de tous les pesticides (de synthèse) en France ».
Quand j’étais enfant, avant la généralisation des herbicides, j’ai arraché dans les champs de blé de la folle avoine, des coquelicots et des bleuets…..
Cette anecdote à part, je ne suis pas d’accord parce que plusieurs présupposés sont faux dans cet appel. Il est imprégné d’une philosophie où le naturel est déifié, forcément “sain”.
Il y a une différence énorme entre réguler les usages des produits pouvant être dangereux et tout interdire.


On lira aussi de manière un peu prophétique l'article de Gil Rivière-Wekstein du 28 août 2019, La guerre contre les fongicides SDHI est lancée

Complément du 16 septembre 2019. On lira dans le Journal de l'environnementPesticides: les SDHI rejoignent la tourmente, dont j'extrais ce quelques lignes:
Face au livre de Fabrice Nicolino qui appelle à la «dissoudre», la réaction est vive à l’Anses. Dans un courrier électronique adressé mercredi aux administrateurs de l’agence, son directeur Roger Genet s’insurge contre «l’approche éminemment subjective que le journaliste réserve au récit du travail qu’a mené l’Anses suite à l’alerte du groupe de scientifiques réuni par Pierre Rustin». 
Roger Genet dit également trouver «regrettable» que Fabrice Nicolino «passe sous silence une partie des conclusions du rapport d’expertise et de l’avis de l’Anses rendu publics le 15 janvier 2019. En effet, si l’Anses a statué sur l’absence d’alerte sanitaire pouvant conduire au retrait des AMM [autorisations de mise sur le marché] des SDHI, ce que le journaliste déplore et présente comme un traitement de l’alerte ‘par le mépris’, elle a cependant lancé un appel à la vigilance au niveau européen et international, et souligné la nécessité de renforcer la recherche sur les potentiels effets toxicologiques chez l’homme, ce que le livre se garde d’évoquer».
Complément du 22 septembre 2019. On lira cet article très documenté de seppi, « Fongicides SDHI : pétages de câbles en série ! »
« Les faux lanceurs d'alerte sont probablement, aujourd'hui, les plus fervents relais de théories du complot, et une grave menace pour la démocratie » (Géraldine Woessner) 
Complément du 23 septembre 2019. Épandage des pesticides : « Il y a une confusion dans le débat actuel », affirme le président de l'Anses.
Le président de l'Anses, invité du "8.30 franceinfo", lundi 23 septembre 2019, recommande une zone tampon de 5 à 10 mètres entre l'épandage de pesticides et les habitations.
Vous aurez rectifié, Roget Genet est directeur général de l'Anses et non pas président, ils connaissent le sujet les journalistes de France info ... 

jeudi 12 septembre 2019

France: Champion du monde des avis de rappel des produits alimentaires et l'un des plus performants système de sécurité sanitaire des aliments au monde, comment c'est possible ?


Voici un tweet du ministère de l'agriculture en date du 11 septembre 2019,
Mais, ce n'est pas tout, devinez qui a retweeté l'information ... la DGCCRF! 

Il n'y a pas de publicité mensongère dans cette phrase mis en exergue dans ce tweet, tout au plus une légère forme d'auto-congratulation, surtout quant on sait que « les restaurants sont contrôlés une fois tous les 20 ans » aux dires du ministre de l'économie et des finances ou bien selon ce tweet du 14 juin 2018 de la chaîne LCP, « La DGCCRF n’a plus les moyens d’assurer ses missions », selon Bruno Le Maire ...

Et par quel miracle devient-on l'un des plus performants système de sécurité sanitaire des aliments au monde en faisant baisser le nombre d'inspections en sécurité des aliments (source ministère de l’agriculture) de 86 239 en 2012 à 57 500 en 2018 …, alors un peu de modestie serait de bon aloi !

Au niveau des rappels, c'est-à-dire de la nécessaire et indispensable information du consommateur, on a 13 rappels en 12 jours en septembre 2019!

Pssit! Demandez combien d'avis de rappel nos autorités précitées ont diffusés ?

A suivre ...

Mise à jour du 15 septembre 2019. Dans ce contexte, on lira les commentaires de seppi dans son article, « La guerre de l’alimentation n’aura pas lieu » La tribune de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture », dans l'Opinion.

Une femme atteinte de botulisme et paralysée après avoir consommé une soupe périmée


« Une femme atteinte de botulisme et paralysée après avoir consommé une soupe périmée », source Le Parisien.fr.
Une habitante de l’Essonne a été hospitalisée fin août 2019 après un malaise. Selon les médecins, elle a été victime de la très grave toxine botulique, retrouvée dans une bouteille de soupe dans son frigo.

« Elle est quasi totalement paralysée, souffle une amie de la famille. Et avec très peu d'espoir de récupération. » Une semaine et demie après un premier malaise survenu fin août, la santé de cette habitante de l'Essonne s'est considérablement dégradée. Après plusieurs jours d'hospitalisation, les médecins de la Pitié-Salpêtrière à Paris ont diagnostiqué chez elle un cas de botulisme. Une maladie très rare, qu'elle a contractée en ingérant une soupe aux légumes périmée. En Île-de-France, seulement deux cas ont été déclarés en 2018.

Les médecins ont d'abord cru à un accident vasculaire cérébral. Mais après une batterie d'examens, le diagnostic final est tombé : elle souffre de botulisme, une maladie grave, parfois fatale, due à l'absorption de toxines présentes dans des aliments contaminés. La toxine botulique, produite par des bactéries, est d'autant plus dangereuse qu'elle ne modifie ni le goût, ni l'odeur des aliments.
Aussitôt informée, l'Agence régionale de santé (ARS) a alerté les autorités compétentes pour qu'elles déterminent l'origine de la contamination.

Pour la famille, qui ne souhaite pas s'exprimer, une soupe de légumes est à l'origine de la maladie. Dans le frigo de la victime, plusieurs produits interpellent les enquêteurs de la répression des fraudes. Parmi eux, une soupe avec en date limite de consommation (DLC) le 4 août… périmée depuis trois semaines.

« Nous avons pris cette information très au sérieux et nous nous sommes immédiatement mis à la disposition des autorités, détaille la marque de soupe incriminée. Aucun problème n'a été signalé sur les 630 bouteilles du lot qui ont été vendues et consommées depuis. »

Selon elle, la négligence aurait donc été commise par la consommatrice. « Compte tenu de la durée d'incubation, trois jours selon l'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), de la date d'hospitalisation de la patiente, fin août, et de la date limite de consommation du produit, le 4 août, il est avéré que la personne malade a consommé un produit périmé », poursuit l'entreprise.

Au regard de la gravité de la maladie, le mode de production de la société a été passé au crible. « Nous avons pu démontrer que toutes les opérations de fabrication ont été réalisées dans les règles de l'art, ajoute le porte-parole. Il s'agit d'une soupe pasteurisée et comme tous les produits de ce type, elle est chauffée au-delà de 80°C. C'est ce qui garantit une pasteurisation mais pas une stérilisation. Elle doit donc être conservée au frais et consommée dans un délai de 30 jours maximum. Au-delà de cette DLC, la fraîcheur d'un produit de ce type ne peut pas être garantie. »

Au total, l'équipe du Dr Christelle Mazuet (de l’Institut Pasteur) a analysé vingt-cinq aliments du réfrigérateur de la victime. Si les conclusions de l'enquête n'ont toujours pas été rendues, les plus forts soupçons pèsent sur cette fameuse bouteille de soupe. « Il s'agit d'un produit frais avec une date limite de consommation courte largement dépassée, détaille-t-elle. Cela en fait forcément un produit à risques. »
Plutôt rare sur ce type d'aliment, la toxine botulique est en revanche plus connue dans le cas de conserves artisanales et de jambon cru. « Il est nécessaire de respecter les dates limites de consommation, rappelle le Dr Christelle Mazuet. Il est également primordial de ne pas rompre la chaîne du froid et de bien régler son réfrigérateur à 4°C. »

NB : Il faudra attendre la fin des investigations car la bactérie responsable du botulisme a parfois un comportement particulier ...

Détection d'un nouveau type de Salmonella isolé au cours d’une éclosion liée à de la pâte de sésame à tartiner ou les aventures d'un nouveau type de Salmonella


« Détection d'un nouveau type de Salmonella isolé au cours d’une éclosion », source Food Safety News.

Selon des chercheurs, la détection de Salmonella enterica lors d'une éclosion a été facilitée par le fait qu'il s'agissait d'un nouveau sérotype.

L'épidémie de salmonellose a enregistré 47 cas confirmés dans cinq pays européens entre mars 2016 et avril 2017. Sept autres cas d’infection ont été enregistrées entre mai et septembre 2017. Une investigation a suggéré une contamination croisée entre différents lots de graines de sésame dans une grande entreprise de transformation grecque.

Les chercheurs, écrivant dans Eurosurveillance, ont déclaré qu’un même schéma épidémique avec un sérotype courant comme Enteritidis aurait probablement été détecté beaucoup plus tard ou pas du tout sans des données de typage hautement discriminantes. Les dates et la propagation géographique des cas de maladies en dehors de la Grèce ressemblaient également à des cas sporadiques.

Nouveau membre de la famille? Salmonella Vari
En 2016, la Grèce a signalé une épidémie causée par un sérotype de Salmonella non décrit auparavant. Entre mars et mai 2016, le Laboratoire de référence national grec pour Salmonella et Shigella à Vari, une banlieue d'Athènes, a détecté 16 isolats de Salmonella de formule antigénique 11:z41:e,n,z15 partageant un profil PFGE impossible à distinguer.

Le Centre collaborateur de référence et de recherche sur Salmonella de l’Organisation mondiale de la santé à l’Institut Pasteur en France, a confirmé un nouveau sérotype de Salmonella. Le nom proposé est Salmonella Vari.

Les investigations épidémiologiques initiales n’ont pas révélé de lien entre les cas. Les résultats d'une étude de cas ont fourni des preuves de la présence probable de tahini, une pâte à tartiner à base de graines de sésame décortiquées, moulues et grillées, en tant que véhicule probable de l'infection en Grèce. Cependant, il n'a pas été possible d'identifier une seule marque de produit ou un lieu d'achat pour le tahini et aucun isolat alimentaire n'a été récupéré à des fins d’analyses.

Entre mai 2016 et avril 2017, l'Allemagne, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la République tchèque ont signalé des infections à salmonellose avec le nouveau sérotype. Sur 47 cas liés à l’éclosions, 22 étaient de Grèce, 13 d’Allemagne, cinq de République Tchèque, quatre du Luxembourg et trois du Royaume-Uni Sur les 26 informations disponibles, 12 personnes ont été hospitalisées.

Produit rappelé par les autorités luxembourgeoises en mars 2017.
Sept des neuf patients interrogés, tous les cinq en Allemagne et deux sur quatre au Luxembourg, ont indiqué avoir consommé une marque particulière de sésame sucré à tartiner. La pâte à tartiner de sésame a été contrôlée positif pour Salmonella spp. en mars 2017 et le produit a été rappelé.

Des cas d’infections ont eu lieu dans des pays où le produit n’était pas distribué
Sept autres cas d’infection par le nouveau sérotype ont été découverts entre mai et septembre 2017, dont deux en France, deux autres en Grèce et un en Allemagne, un au Luxembourg et un en Serbie. La contamination croisée dans l'entreprise grecque signifie que d'autres produits pouvaient être des vecteurs d'infection. Cela pourrait expliquer des cas de maladie dans des pays où le produit n'a pas été distribué tels que la Grèce, la République Tchèque, le Royaume-Uni et la Serbie.

En mars 2016, des sushis avec des graines de sésame étaient positifs pour le nouveau sérotype via un contrôle de l'entreprise effectué dans un laboratoire privé au Royaume-Uni, mais les tests de suivi n'ont révélé la présence de Salmonella dans aucun des 24 ingrédients, y compris trois types de graines de sésame. Public Health England a utilisé ‘Salmonella non nommée’ pour le nouveau sérotype, ce qui a retardé la recherche du lien entre l'isolat du sushi et l'épidémie.

Huit pots de pâte de sésame à tartiner ont été collectés en Allemagne. Au Luxembourg, un pot a été acheté chez un distributeur. Les neuf pots provenaient du même lot, le seul sur le marché à cette époque, et le nouveau sérotype avait été retrouvé dans tous les pots. Salmonella spp. variait de 77 à 160 unités formant colonies (ufc) par gramme de sésame réparti dans trois pots non ouverts.

La pâte de sésame à tartiner positive pour Salmonella avait atteint une date limite avant le 1er février 2018 et a été produite en Grèce avec des graines de sésame du Soudan. Les graines ont été récoltées au Soudan en juin 2015 et sont arrivées chez la société grecque en novembre 2015. Le tahini fait à partir de ces graines a été produit le 18 mars 2016. Il a été stocké dans des tanks sur palette plastique jusqu'au 21 mars, puis mélangé à du d’autres ingrédients de la pâte de sésame à tartiner, sucre, huile de de coton et lécithine de soja.

Le produit a été versé dans des bocaux en verre traités aux ultraviolets avant remplissage, sans les bouchons. Des graines de sésame restantes ont été utilisées pour produire de l'huile de sésame et ont été décortiquées ainsi que des graines grillées.

La pâte de sésame a été livrée en Allemagne en mars 2016 et distribué en Autriche, Belgique, Estonie, France, Luxembourg, Portugal et Suisse. Il était disponible dans les magasins d'aliments spécialisés dans la santé et dans des boutiques en ligne à partir de mars 2016.

Graines de sésame du Nigeria
En décembre 2016, une livraison de graines de sésame de Grèce vers l’Allemagne a donné un résultat positif à la recherche de Salmonella 11:z41:e,n,z15 lors d’une vérification de routine par l'entreprise en Allemagne. Le lot contaminé a été renvoyé à la société de distribution en Grèce.

Ces graines de sésame provenaient du Nigéria et ont été récoltées en janvier 2016. En septembre 2016, les graines sont arrivées dans la même société grecque. Elles ont été expédiés à une entreprise allemande par le biais de sept livraisons, mais ils provenaient du même lot.

Les graines de cette livraison n’ont jamais été livrées au consommateur et ne pouvaient expliquer les cas. Les six livraisons restantes ont donné un résultat négatif à Salmonella spp. et ont ensuite été distribuées.

La société grecque, une grande entreprise de transformation de graines de sésame qui distribue des gaines et des produits dans divers pays européens, a reçu la visite des autorités grecques. Tous les contrôles de l'entreprise concernant Salmonella spp. étaient négatifs.

On ne sait toujours pas comment une contamination croisée entre la pâte à tartiner à base de sésame et les graines de sésame du Nigeria a été possible dans l'entreprise et pourquoi la stérilisation n'a pas été pas efficace pour prévenir les salmonelloses.

À la suite de l'investigation sur l'épidémie, la Commission européenne a inclus les graines de sésame du Nigeria, du Soudan et de l'Ouganda dans la liste des denrées alimentaires d'origine non animale soumises à des contrôles officiels renforcés sur les importations en raison d'une possible contamination par Salmonella.