mercredi 12 avril 2023

Des chercheurs développent des lingettes nettoyantes, naturelles, antimicrobiennes et lavables

«Des chercheurs développent des lingettes nettoyantes, naturelles, antimicrobiennes et lavables», source ARS de l’USDA.

La plupart des lingettes antimicrobiennes, qui sont principalement constituées de fibres synthétiques comme le polyester et le polypropylène, sont jetées après une seule utilisation et finissent dans des décharges où elles peuvent rester pendant des centaines d'années et devenir une source de pollution environnementale par les fibres microplastiques. Mais des chercheurs de l’ARS de l’USDA) ont récemment mis au point des lingettes antimicrobiennes durables lavables en machine qui peuvent être utilisées au moins 30 fois pour nettoyer les surfaces dures et non poreuses.

Il y a eu une augmentation remarquable de l'utilisation de lingettes antimicrobiennes en raison de la sensibilisation croissante à la protection de la santé personnelle. Selon le rapport du Antimicrobial Wipes Market Outlook, le marché mondial des lingettes antimicrobiennes devrait atteindre 21,6 milliards de dollars d'ici 2030.

Des chercheurs de l'ARS ont développé des lingettes antimicrobiennes en utilisant de la fibre de coton brut qui produit naturellement des nanoparticules d'argent à l'intérieur de la fibre en présence d'un précurseur d'argent. Ces nanoparticules d'argent incorporées peuvent alors libérer des ions d'argent qui agissent comme des agents antibactériens et tuent les bactéries dangereuses.

«Les nanoparticules d'argent sont l'un des agents antimicrobiens populaires utilisés pour produire des produits textiles anti-infectieux et anti-odeurs et d'autres produits de santé personnels», a déclaré Sunghyun Nam, ingénieur de recherche à la Cotton Chemistry and Utilization Research Unit de l'ARS, Nouvelle-Orléans.

Selon Nam, les personness pourront nettoyer les surfaces en mouillant les chiffons antimicrobiens avec de l'eau du robinet, puis en essuyant les surfaces. Dans leurs recherches, les scientifiques ont découvert que les lingettes tuaient 99,9% des bactéries dangereuses, S. aureus et P. aeruginosa sur les surfaces.

La technologie derrière cette recherche est avantageuse à plusieurs égards. Elle omet des prétraitements conventionnels des fibres de coton brut (tels que le lavage et le blanchiment), qui consomment un grand nombre de produits chimiques et d'énergie. Elle ne nécessite aucun agent chimique à l'exception d'un précurseur d'argent.

Elle transforme également les fibres de coton elles-mêmes en agents antimicrobiens plutôt que de servir de support d'agents antimicrobiens, ce qui les rend réutilisables. Les lingettes antimicrobiennes sont fabriquées à partir de fibres de coton naturelles, plutôt que de fibres synthétiques conventionnelles à base de pétrole.

Pour réutiliser les lingettes, les personnes peuvent simplement les laver à la machine.

«Nous avons également constaté que les lingettes détruisaient toujours avec succès les agents pathogènes, même après avoir été lavées 30 fois en machine», a déclaré Nam. «Les lingettes régénèrent leur surface antimicrobienne chaque fois qu'elles sont mouillées ou lavées car les nanoparticules incorporées agissent comme un réservoir d'ions d'argent.»

Nam a déclaré qu'un autre avantage important de la technologie d'intégration est de minimiser les impacts environnementaux négatifs liés à la lessivage des nanoparticules.

«Ces lingettes sont conçues pour dégager progressivement de faibles niveaux d'ions d'argent des nanoparticules intégrées à l'intérieur de la fibre de coton pendant toute la durée d'utilisation et épuiser les nanoparticules», a dit Nam.

En développant des lingettes antimicrobiennes réutilisables et lavables, Nam et ses collègues visent à trouver des alternatives durables pour réduire les déchets environnementaux provenant de l'élimination des lingettes antimicrobiennes à usage unique.

Plus de détails sur l'étude et la technologie derrière les lingettes antimicrobiennes sont publiés dans la revue Molecules, «Washable Antimicrobial Wipes Fabricated from a Blend of Nanocomposite Raw Cotton Fiber».

Légende la photo. Image au microscope électronique à transmission de la coupe transversale de la fibre de coton brut traitée : des nanoparticules d'argent ont été produites et intégrées dans la paroi cellulaire primaire de la fibre de coton brut. (Photo de Sunghyun Nam)

mardi 11 avril 2023

Nouveau contrôle sanitaire dans le Val d'Oise, as usual !

Mardi 11 avril 2023, vingt-deux établissements du marché d'Eaubonne ont été contrôlés dans le cadre d'une opération de contrôle sanitaire. Onze avertissements ont été dressés. Source actu.fr.

L'exposition à un biopesticide issu de Chromobacterium ne sélectionne pas la résistance des moustiques de type Aedes.

Des chercheurs ont mis au point un biopesticide bactérien à forte activité anti-moustiques. Des doses sublétales n'ont pas sélectionné de résistance et n'ont pas non plus influencé la sensibilité des moustiques au virus de la dengue ou aux insecticides chimiques.

Un article paru dans mBio traite de «L'exposition à un biopesticide issu de Chromobacterium ne sélectionne pas la résistance des moustiques de type Aedes

Résumé
Développer des outils efficaces pour contrôler les populations de moustiques est essentiel pour réduire l'incidence de maladies telles que le paludisme et la dengue. Les biopesticides d'origine microbienne sont une source riche et sous-explorée de composés anti-moustiques. Nous avons précédemment développé un biopesticide à partir de la bactérie Chromobacterium sp. Panama qui tue rapidement les larves de moustiques vecteurs, dont Aedes aegypti et Anopheles gambiae. Ici, nous démontrons que deux colonies d’Aedes aegypti exposées à une dose sublétale de ce biopesticide sur des générations consécutives ont constamment présenté une mortalité élevée et des retards de développement, ce qui indique que la résistance ne s'est pas développée au cours de la période d'étude. De manière critique, les descendants de moustiques exposés aux biopesticides ont connu une longévité réduite et n'ont pas montré de sensibilité accrue au virus de la dengue, ni de sensibilité réduite aux insecticides chimiques courants. Grâce au séquençage de l'ARN, nous n'avons observé aucun lien entre l'exposition aux biopesticides et l'activité accrue du métabolisme xénobiotique et des gènes de détoxification généralement associés à la résistance aux insecticides. Ces résultats indiquent que le biopesticide issu de Chromobacterium est un outil passionnant de lutte contre les moustiques émergents.

Importance
La lutte antivectorielle est un élément essentiel de la réductionn des maladies causées par des agents pathogènes que les moustiques propagent. La lutte antivectorielle moderne dépend fortement de l'utilisation d'insecticides synthétiques pour éliminer les populations de moustiques avant qu'elles ne puissent provoquer des maladies. Cependant, bon nombre de ces populations sont devenues résistantes aux insecticides couramment utilisés. Il est impératif d'explorer des stratégies alternatives de lutte antivectorielle visant à atténuer la charge de morbidité. Les biopesticides, insecticides d'origine biologique, peuvent avoir des activités antimoustiques uniques, ce qui signifie qu'ils peuvent tuer efficacement les moustiques qui sont déjà résistants à d'autres insecticides. Nous avons précédemment développé un biopesticide contre les moustiques très efficace à partir de la bactérie Chromobacterium sp., Csp_P. Ici, nous avons étudié si l'exposition à une dose sublétale de ce biopesticide Csp_P sur 9 à 10 générations provoque l'apparition d'une résistance chez les moustiques Aedes aegypti. Nous ne trouvons aucune preuve de résistance au niveau physiologique ou moléculaire, confirmant que le biopesticide Csp_P est un nouvel outil très prometteur pour contrôler les populations de moustiques.

Une perspective de vaccin contre la peste porcine africaine

«Une perspective de vaccin contre la peste porcine africaine», source communiqué de l’Anses du 24 mars 2023.

La peste porcine africaine est la cause d’une épizootie qui touche l’Union européenne depuis 2014. Elle provoque des pertes importantes au sein des populations de sangliers sauvages et dans les élevages porcins. Le virus n’a pas encore été détecté en France mais il circule actuellement en Italie, en Pologne et en Allemagne. La maladie, qui ne se transmet pas à l’être humain, n’a pas de traitement.

Des résultats prometteurs pour un futur vaccin
L’équipe a réalisé une série d’études sur cette souche atténuée et a confirmé la faiblesse des symptômes chez la plupart des porcs inoculés avec ce virus par voie intramusculaire ou oronasale. Même si l’innocuité n’était pas parfaite, le taux de survie était bien plus important qu’avec la souche virale d’origine

 « La vaccination intramusculaire est la méthode la plus utilisée dans les élevages, précise Marie-Frédérique Le Potier, cheffe de l’unité virologie immuniuté porcinesLa vaccination par voie orale pourrait, elle, permettre de vacciner les sangliers sauvages à l’aide d’appâts. Cette méthode a été utilisée pour la peste porcine classique au début des années 2000 et a permis d’éliminer la maladie des zones où elle était présente en France. C’est pourquoi nous avons testé dès le début ces deux voies d’administration»

Autre résultat prometteur : les porcs infectés développent une réponse immunitaire, qui leur permet de résister à une infection par le virus de la peste porcine africaine sans présenter de symptôme et ce dès deux semaines après la vaccination. Ces résultats sont parus dans la revue Viruses en décembre 2022.

Dans son blog Agri 007, Jim Romahn écrit,
En utilisant la chaleur pour inactiver des échantillons de la souche Georgia de peste porcine africaine, le laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort de l’Anses a détecté une souche atténuée qui ne provoquait qu'une légère fièvre chez les animaux infectés, alors que l'infection par la souche Georgia tue normalement tous les porcs.
La plupart des porcs inoculés par voie intramusculaire ou oronasale avec le virus atténué n'ont présenté que des symptômes bénins. 
Selon le communiqué de l’Anses, «Même si l’innocuité n’était pas parfaite, le taux de survie était bien plus important qu’avec la souche virale d’origine.» 

Bienvenue en Absurdisthan : Quand la France s’interdit à elle-même l’exportation de céréales

Le blog vous en avait parlé dans La France, l'un des principaux acteurs mondiaux, ne pourra plus exporter de céréales hors d'Europe. Merci qui ? Merci l'Anses !

Voici une suite avec «La France, interdite d'exportations de céréales à partir du 25 avril» source article de Keren Lentschner paru dans Le Figaro le 11 avril 2023.

C'est une situation ubuesque pour l'une des principales puissances agricoles mondiales. À partir du 25 avril, la France ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors d'Europe.

À cette date, l'utilisation de phosphine, un insecticide, sera, en effet, interdite en France pour traiter les cargaisons de céréales dans les cales des bateaux. Or la fumigation de ce produit, utilisé en tablettes, est obligatoire dans de nombreux pays clients de l'Hexagone, à commencer par l'Afrique du nord. Sans cela pas de certificat à l’arrivée au port et les grains risquent de repartir vers l’expéditeur … À la clef, 11,5 millions de tonnes de céréales sont concernées, selon L'Opinion qui a enquêté sur les coulisses de l'affaire. Les céréaliers sont vent debout. 

En cause une décision prise enoctobre 2022 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses), à revers de la plupart des pays européens.

«C'est une situation absurde alors même que l'utilisation de cet insecticide figure dans le cahier des charges des pays à qui la France vend ses céréales», déplore Guillaume Kasbarian, député Renaissance, président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, qui a saisi l'Anses sur ce sujet. «Cela interroge aussi sur la capacité de l'Anses à prendre une décision de cette importance sans concertation avec le gouvernement et sans tenir compte du contexte européen».

Dans L'Opinion, l'Anses rejette la responsabilité sur le principal fabricant de phosphine, le Néerlandais UPL Holdings, qui ne lui aurait pas transmis le dossier complet car il aurait lui-même renoncé à l'homologation du produit... Ce que le fabricant dément. Une nouvelle audition pourrait être organisée à la Commission des affaires économiques de l'Assemblée dans les prochaines semaines. 

Complément du 9 avril 2023 
Mise à jour du 27 avril 2024
«Pesticides : les vraies raisons du bras de fer entre l’Anses et le gouvernement», source article de Mme Géraldine Woessner du 22 avril 2023 paru dans Le Point.
Depuis que l’agence a le pouvoir d’homologuer les pesticides, l’affrontement avec le ministère de l’Agriculture est devenu permanent. Plongée en absurdie. 

La France pourra finalement continuer à exporter des céréales vers les pays qui exigent une fumigation des cargaisons (pour détruire les insectes) à la phosphine. Le problème qui a suscité bien des interrogations, débats et manœuvres : une modification des conditions d'utilisation du produit qui la génère, qui mettait fin à une procédure particulière à compter du 25 avril 2023. Une modification décidée par l'ANSES dans des conditions qui, en outre, posent question.

Cet article a été rédigé avant qu'une solution ne fût trouvée. Une version en a été publiée sur Contrepoints sous un autre titre.

Viandes bovine et porcine du Canada destinées à l’exportation vers l’Union européenne. Les actions canadiennes sont encore largement infructueuses, selon un rapport d'audit

Voici un extrait du rapport d’un audit effectué par la DG Santé et sécurité alimentaire au Canada du 7 au 27 septembre 2022 afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre des mesures prises par les autorités canadiennes en réponse aux recommandations formulées dans le rapport d’audit DG(Santé)/2019-6681 portant sur les viandes bovine et porcine destinées à l’exportation vers l’Union européenne.

NB : Le texte qui suit est la traduction de parties du rapport d’audit original [nº de réf. DG(Santé)/2022-7444]. destiné à être consulté par les visiteurs de ce site, il n’a cependant aucune valeur officielle. en tout état de cause, il convient de se reporter au texte intégral du rapport original.

Le rapport décrit les résultats d’un audit effectué au Canada, du 7 au 27 septembre 2022, par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire. L’objectif de cet audit était de suivre la mise en œuvre des mesures prises en réponse à un précédent audit réalisé en 2019 [réf. DG (SANTE) 2019-6681] concernant les viandes bovine et porcine destinées à l’exportation vers l’Union européenne.

En particulier, l’audit a évalué la mise en œuvre et l’efficacité des mesures annoncées et/ou prises par l’autorité compétente canadienne pour donner suite aux recommandations du rapport d’audit de 2019. L’autorité compétente a mis en œuvre une grande partie des mesures contenues dans le plan d’action fourni à la Commission.

Cependant, seules les mesures visant à remédier aux problèmes détectés en 2019 dans les entrepôts frigorifiques peuvent être considérées comme pleinement efficaces. Sinon, globalement, les mesures correctives prises pour répondre aux recommandations relatives à la conformité des établissements figurant sur la liste de l’UE n’ont pas permis de garantir que seuls les établissements du secteur alimentaire pleinement conformes soient inscrits ou maintenus sur la liste aux fins des exportations vers l’UE, malgré la vérification et la confirmation de leur conformité par l’autorité compétente.

En témoignent les lacunes constatées par l’équipe d’audit dans certains établissements figurant sur la liste de l’UE, mais non détectées et/ou enregistrées par les contrôles de l’autorité compétente, et auxquelles les exploitants du secteur alimentaire n’ont donc pas remédié. Bien que le programme canadien de certification de l’absence de produits stimulant la croissance puisse fournir des garanties que seule la viande obtenue à partir d’animaux non traités avec des produits stimulant la croissance entrerait dans la chaîne d’exportation de l’UE, dans la pratique, les lacunes constatées par l’équipe d’audit dans la mise en œuvre de ce programme ainsi que dans les contrôles officiels auxquels il est soumis et dans la supervision officielle de ces contrôles fragilisent ces garanties.

Par conséquent, les mesures prises par l’autorité compétente en réponse aux recommandations pertinentes (c’est-à-dire en ce qui concerne la traçabilité des bovins admissibles dans l’UE, les faibles performances des vétérinaires agréés chargés des contrôles officiels de la production primaire et la supervision de ces vétérinaires agréés) ne peuvent être considérées comme efficaces pour remédier de manière satisfaisante aux lacunes constatées au niveau des exploitations lors de l’audit de 2019. Néanmoins, il convient de noter que l’équipe d’audit n’a trouvé aucune preuve ou aucun élément indiquant que des animaux susceptibles d’avoir été traités avec des produits stimulant la croissance avaient été abattus ou envoyés à l’abattage pour la production destinée à l’exportation vers l’UE.

Lettre à ceux qui nous nourrissent et à ceux qui les pourrissent, par Jean-Paul Pelras

«Lettre à ceux qui nous nourrissent et à ceux qui les pourrissent», par Jean-Paul Pelras publié le 10 avril 2023 dans l’agri.

Parce que je manque de temps et peut être de correction, je réponds assez rarement à ceux qui m’écrivent à propos de ce que je publie, ici ou ailleurs, semaine après semaine. Certains, une petite minorité, ne méritent pas que l’on souscrive à cet exercice chronophage. Tout simplement car, de toute évidence qualifiés pour s’occuper du métier des autres, ils le sont certainement beaucoup moins pour se servir de l’outil qui permet de gagner et de cuire son pain.

Il en est en revanche qui méritent toute mon attention et parfois même mon respect tel ce message qui me fut adressé, ces jours derniers, par un agriculteur Nivernais. Lequel s’étonne de voir « tant de haine et de mépris à l’égard de ceux qui nous nourrissent ». « Souvenez-vous, me dit-il, comme les agriculteurs étaient bien vus à l’époque du Covid. Et puis plus rien. La société ne les remercie plus, elle les méprise, elle les oublie ! »

Et oui, elle les oublie sans s’indigner quand, parce qu’ils ne peuvent plus protéger leurs cultures contre le puceron vecteur de la jaunisse sur betteraves, les cultivateurs doivent abdiquer. La France, jusqu’ici premier pays producteur de sucre européen, risquant de perdre ce marché au profit des Allemands, des Russes, des Etasuniens, des Ukrainiens qui, eux peuvent continuer à traiter.

Idem pour les céréales qui, consécutivement à une décision de l’Anses ne pourront plus été exportées par bateau vers le Maghreb, l’Asie, le Moyen Orient, l’Afrique subsaharienne. La moitié des volumes étant concernés par cette décision qui consiste à ne plus pouvoir traiter les cales.

Autre aberration, l’augmentation du débit réservé en rivière dans les Pyrénées-Orientales. Quand une association environnementale est parvenue à faire retoquer un décret préfectoral pour que les canaux et leur maillage multiséculaire laissent repartir en mer cette eau pourtant si nécessaire sur terre. Résultat des courses, arboriculteurs et maraîchers roussillonnais vont voir leurs productions sacrifiées, car ils ne pourront plus arroser leurs jardins, récolter leurs vergers. Alors, bien sûr,  nous mangerons des fruits et des légumes importés !

Et que dire de ces troupeaux décimés, de jour en jour, dans nos montagnes car l’ours et le loup sont désormais plus considérés que les éleveurs et les bergers. A moins que, comme le 5 avril dans le Trentin italien, d’autres promeneurs se fassent massacrer en Auvergne, en Provence ou dans les Pyrénées par un ours, comme le fut un jeune homme de 26 ans travaillant dans la vallée du Val di Sole.  Ces ours qui avaient déjà attaqué l’homme et blessé Alessandro Ciccolini à Val di Rabbi ou encore Fabio et Christian Misseroni, sur le plateau de Paganella.

Et que dire de ces viticulteurs qui, en 2020 dans l’Aude, n’ont pas pu vendanger car des écologistes se sont opposés au décollage de l’hélicoptère devant traiter les vignes contre le mildiou, les sols étant détrempés et les tracteurs ne pouvant pas être utilisés.

Et ainsi de suite, tout a l’avenant, avec les éleveurs qui ne peuvent plus drainer ou creuser les «rases» sans risquer d’être traduits devant les tribunaux, avec ceux qui ne peuvent plus couper les haies entre mars et fin mai car il faut privilégier la nidification des oiseaux, avec ces gens qui ne supportent plus les épandages, les mouches, le bruit des cloches, le chant du coq, les retenues d’eau et le bruit du tracteur que l’agriculteur ose démarrer un peu trop tôt.

Ces gens à qui il faudrait justement laisser les clés du tracteur pendant une semaine. Une semaine seulement. Et nous verrions, comme à l’époque du confinement, réapparaître les gentils sentiments de ceux qui, l’estomac vide devant les étals désertés, se mettent à regretter le bon vieux temps des paysans qui leur fournissaient, 365 jours par an, de quoi manger.  

Complément
J’ajouterais que l’Anses s’y met aussi avec ce podcast «Zootopique» : Toujours carnivores demain ? (2 / 5), où il est indiqué,

nous nous intéressons à nos rapports aux produits d'origine animale, de la viande aux chaussures en cuir. Le bien-être animal est-il compatible avec l'élevage ? La société de demain sera-t-elle végétarienne, voire végan ? L'avenir de la viande est-il dans l'artificiel ? 

Ce n’est pas cela que l’on attend de l’Anses, «son travail est de prouver, pas de prêcher.*» 
*Source «L’un des maux les plus graves de notre époque est que nous ne croyons plus à rien» par Andrea Marcolongo dans Le Figaro.

Les contrôles sanitaires sont-ils sufisants en France

Il y a peu le blog signalais une erreur dans une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation  qui publiait de façon erroné le chiffre des inspections en sécurité des aliments en France. Ilest indiqué 58 200 au lieu de 48 960 inspections. Toujours pas de modification à ce jour.

Voici un état des statistiques des résultats des contrôles sanitaires en France

Cette page vous propose des statistiques calculées chaque nuit à partir des données officielles publiées par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Là aussi, contrairement à ce qui est écrit, «pour chaque année de 2015 à 2021, le nombre de contrôles sanitaires ». En fait, il s’agit du nombre de contrôles sanitaires de 2017 à 2022. 2017 n’est pas une année anodine puisque le dispositif Alim’confiance a démarré le 1er mars 2017.

Le dispositif Alim’confiance ne fournit aucune donnée statistique. Cela étant dit, ces statistiques sont plus complètes que celles que donne l’open data de la DGAL où par exemple on n’a accès qu’à des données partielles de 2022 et des premiers mois de 2023. bref ces statistiques évoquées plus haut sont donc les bienvenues. Allez sur ces sites pour comprendre ...

Quel est le constat que je fais à la lecture de ces résultats ci-dessous.
- Le total du nombre de contrôles sanitaires en 2022, 35 469, est différent de celui du nombre d'inspections en sécurité des aliments, 48 960, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL. A quoi tient cette différence, nous en le saurons pas ...
- Le dispositif Alim’confiance n’a en rien amélioré le nombre d"établissements alimentaires vers des catégories où l'hygiène alimentaire est très satifaisante.
- La catégorie des établissements ayant comme résultat «A améliorer» est resté constante au fil des ans. A noter aussi que la plupart des établissements se situent dans catégorie «Satisfaisant»  et non pas dans la catégorie «Très satisfaisant». 
- Certes, le nombre d'étalissements où l'hygiène doit être «corriger de manière urgente» est faible, mais l'exemple du département du Val d'Oise montre que cette catégorie perdure dans certains départements.
- Autre brève remarque, le nombre de contrôles n’a pas augmenté, il a même tendance à diminuer.
- En conclusion, le nombre de contrôles sanitaires sont insufisants en France, notamment en 2022, et la question est de savoir si la nouvelle police sanitaire fera mieux à partir de 2024 ...

 Très satisfaisant : pas de non conformité ou non-conformités mineures.
 Satisfaisant : non-conformités qui donnent lieu à un courrier de rappel de la réglementation.
 A améliorer : non-conformités importantes qui donnent lieu à une mise en demeure de l'exploitant de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé, un nouveau contrôle est prévu.
 A corriger de manière urgente : non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l’autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l’agrément sanitaire.

lundi 10 avril 2023

Val d’Oise : Le cauchemar en cuisine se poursuit pour les commerce de bouche. Quid des autres départements ?

La gazette du Val d’Oise rapporte, « Le cauchemar en cuisine se poursuit pour les commerçants du Val-d’Oise proposant à la vente des produits alimentaires à la qualité des plus douteuses. Menant une lutte sans relâche depuis plusieurs mois, «afin d’assurer la sécurité des consommateurs dans le Val-d’Oise», souligne la préfecture, ses services multiplient les opérations de contrôle.»
S'agit-il d'un département pilote ?

Ainsi que le soulignait un commentaire suite à un article du blog, « Et surtout: pourquoi uniquement dans le Val-d'Oise? En cherchant (un peu), il y a matière à appliquer des fermetures administratives dans tous les départements français! Il serait bon que d'autres préfectures suivent l'exemple...».

Cela étant, en Seine-Saint-Denis, département voisin, cela tape aussi fort sur les commerces indélicats avec l’hygiène, ainsi «tous les trois jours en moyenne, un restaurant ou commerce de bouche est frappé d’une fermeture administrative», selon Le Parisien.

En voici ci-dessous, une liste non exhaustive des actions de contrôle récentes dans le Val d’Oise, et il y a de la constance,

- 28 juin 2022, trois établissements de restauration rapide fermés, Pepper Grill, Ma’Chick et Grill d’Oise, tous installés rue du général Leclerc à Saint-Ouen-L’Aumône.
- 3 juillet 2022, 400 kg de viande avariée jetés après un contrôle au marché de Sarcelles (Val-d'Oise)
- 22 septembre 2022, plus de 250 kg de viande jetés après un contrôle sur le marché de Garges-lès-Gonesse.
- 5 octobre 2022, 180 kg de viande avariée decouverts dans la Boucherie de la place à Gonesse  qui a été fermée.
- 6 octobre 2022, deux restaurants fermés à la suite de contrôles sanitaires à La Marina Café, située à Cergy-Port, et l’établissement Le Delhi, à L’Isle-Adam.
- 8 novembre 2022, trois commerces fermés pour des manquements aux règles d’hygiène : la Marina, Marmaris Turc et Asian Pizzeria à Sarcelles. Au total, 100 kg de denrées alimentaires ont été détruits.
- 25 novembre 2022, lrestaurant Istanbul, avenue des Marais à Franconville et un traiteur, Chez Mariama, présent au marché Héloïse d’Argenteuil, fermés suite à un contrôle sanitaire.
- 6 décembre 2022, fermeture de la pizzeria «Pizza Longvi» et de la boucherie Moumahamed artisans bouchers à Arnouville. Au total, quinze kilos de viande ont été détruits.
- 30 janvier 2023, il s’agit ici de fermetures administratives pour deux restaurants, Chicken spot à Cergy pour 7 jours et du Kouams Barber’99 à Saint-Ouen-l’Aumône pour 15 jours, en raison de personnes en situation de travail illégal.
- 3 février 2023, deux restaurants fermés, «La cuisine de Baba» et «Le Mandala» à Bezons, suite à des contrôles sanitaires réalisés par les services de l’État.
10 février 2023, fermeture de la boulangerie «Les 5 frères» à Argenteuil après un contrôle d’hygiène.
- 14 février 2023, suite à des signalements, un contrôle a été effectué par la DDPP chez Coffe India à Garges-lès Gonesse.
- 22 février 2023, risque d'intoxication alimentaire, un fabricant de pain, l’entreprise «Painorama», doit fermer à Saint-Ouen-L’Aumône.
- 27 février 2023, fermeture du restaurant Chicken Street de Garges-lès-Gonesse à la suite d'un contrôle sanitaire.
- 9 mars 2023, fermeture administrative de la Boucherie de la Place, à Cergy,
- 9 mars 2023, fermeture administrative de la cuisine de l’EHPAD «les Tamaris», à Saint-Leu-la-Forêt.
- 10 mars 2023, contrôle sanitaire au marché de l’Isle-Adam, sur 31 établissements contrôlés, 23 avertissements.
- 13 mars 2023, Deux nouvelles fermetures d’établissements, Le restaurant « Le Plein Air », rue des Quinconces, à Arnouville et La boulangerie «Gourmandise et Création», 114 avenue de Verdun, à Argenteuil.
- 16 mars 2023, un restaurant fermé et 125 kg de denrées détruites à Pontoise, suite à un contrôle sanitaire.
18 mars 2023, fermeture administrative de la boucherie de l’enseigne HMarket, située 13, rue d’épluches à Saint-Ouen-l’Aumône.
- 22 mars 2023, fermé, le restaurant indien aux délices du Kashmir, situé 20, place Notre Dame à Pontoise. Il présentait un danger pour la santé, suite à un contrôle sanitaire.
- 23 mars 2023, fermeture administrative du magasin d’alimentation générale «Avenir», situé au 32 avenue de la République, à la suite d’un contrôle sanitaire des services de la préfecture du Val-d’Oise.
- 24 mars 2023, La ville d’Argenteuil a annoncé avoir procédé à la fermeture temporair du restaurant L’Escale à la suite d’un contrôle sanitaire.
31 mars 2023, deux restaurants, La Maison bleue de Franconville et l’Afc Chicken-N-Burger de Garges-lès-Gonesse ont été fermés administrativement. Plus de 80 kg de denrées saisies sans traçabilité
- 4 avril 2023, opération à Beaumont-sur-Oise, deux établissements fermés en urgence, suite à un contrôle sanitaire.
- 5 avril 2023, la ville d’Argenteuil dégaine son Glocc pour contrôler l’hygiène des commerces alimentaires
- 7 avril 2023, fermeture administrative à Beaumont-sur-Oise, Le «Woodiz», 19 rue Albert 1er et «La Taverne Beaumontoise», 2 avenue Carnot pour non respect des règles de sécurité sanitaire et d’hygiène.

Commentaire
Pourquoi les actions régulières des préfectures et des villes sur les contrôles d’hygiène des commerces de bouche ne sont pas plus médiatisées ? C'est une bonne question à poser aux autorités compétentes !

A propos de la classification des génotypes de STEC détectés dans les aliments en fonction de l'impact potentiel sur la santé publique à l'aide de données cliniques

«Des chercheurs testent une nouvelle approche de E. coli pour aider au management des risques», source article de Food Safety News paru le 10 avril 2023.

Selon une étude, une nouvelle approche pourrait améliorer les décisions de gestion des risques concernant E. coli producteurs de shigatoxines (STEC).

La classification et la gestion des risques liés aux STEC isolés des aliments ont été entravées par des lacunes dans les connaissances sur la façon dont différents types peuvent provoquer des maladies graves.

En 2019, une réunion conjointe d'experts FAO/OMS sur l'évaluation des risques microbiologiques (JEMRA) a proposé que le potentiel pathogène d'une souche de STEC soit classé en fonction des gènes de virulence. Le JEMRA a présenté un classement des souches avec divers gènes de virulence en cinq niveaux en fonction de leur potentiel à provoquer des diarrhées, des diarrhées sanglantes et le syndrome hémolytique et urémique (SHU).

En 2020, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a dit que le sérogroupe des STEC ne pouvait pas être utilisé comme prédicteur des résultats cliniques. L'EFSA a également conclu que tous les types de STEC peuvent être associés à une maladie grave, mais les souches contenant le gène produisant le sous-type de toxine stx2a ont montré les taux les plus élevés de SHU, d'hospitalisation et de diarrhée sanglante, et la présence du gène eae n'est pas essentielle mais était un facteur aggravant.

Améliorer la réaction aux résultats liés aux STEC
La nouvelle approche combine la probabilité estimée que la souche cause une maladie grave avec le fardeau de santé publique associé à la maladie en termes d'années de vie ajustées sur l'incapacité (DALY) par cas, selon l'étude publiée dans la revue Microbial Risk Analysis, «Classification and ranking of shigatoxin-producing Escherichia coli (STEC) genotypes detected in food based on potential public health impact using clinical data».

Des souches de STEC isolées d’aliments ou de cas de SHU, caractérisées en termes de gènes stx et eae présents, et pour lesquelles des données cliniques ont été rapportées dans l'ensemble de données de l'EFSA ont été utilisées pour illustrer l'approche.

Les chercheurs ont évalué cette méthode en rangeant et en classant les souches alimentaires de STEC recueillies lors d'enquêtes et lors d'une épidémie en Suède.

Du point de vue de la gestion des risques, fixer la limite entre un résultat satisfaisant ou non d'un échantillon alimentaire est un compromis entre l'impact potentiel sur la santé et le coût de déclarer le résultat insatisfaisant, selon l'étude.

Une analyse coûts-bénéfices a été effectuée en utilisant la proportion d'échantillons d'aliments classés comme satisfaisants ou non en fonction du coût en termes de proportion d'aliments rejetés et du bénéfice en termes de proportion de souches causant des maladies graves qui sont capturées.

Une limite de 500 mDALY 10-3 DALY), ciblant les génotypes stx2a+eae+autres gènes stx, conduirait à ce que 14% ou moins des échantillons d'aliments soient considérés comme insatisfaisants et qu'environ 85% des souches de STEC ayant causé le SHU en Suède soient capturées.

Les approches existantes ne classent pas sans équivoque les différents génotypes de STEC en fonction de leur probabilité de provoquer une maladie grave. La nouvelle approche aborde cette limitation, améliore la transparence des décisions de gestion des risques et est basée sur les risques en termes de probabilité et de conséquences suite à une infection (maladie grave). Elle n'est pas fondée sur le risque en termes de risque associé à la présence d'un génotype de STEC dans l'aliment, car cela impliquerait des évaluations des risques spécifiques au génotype tenant compte de l'exposition, ce qui impliquerait plus de travail et des données qui ne sont pas toujours disponibles.

E. coli dans la viande importée en Arabie Saoudite
Une autre étude a examiné E. coli O157 dans des échantillons de viande crue importée des ports d'Arabie saoudite. Les produits en provenance d'Inde et du Brésil étaient les plus fréquemment contaminés.

Selon la Saudi Food and Drug Authority, en 2017, au moins 562, 280 et 50 échantillons de viande de bœuf, de poulet et de mouton ont été testés pour E. coli O157:H7, selon l'étude publiée dans la revue Scientific Reports.

E. coli O157 a été détecté dans 29 des 428 échantillons de bœuf importés d'Inde, deux des 91 du Brésil et un des 15 des Émirats arabes unis. Il a été retrouvé dans 16 des 230 échantillons de poulet du Brésil et un sur 28 d'Ukraine. L'agent pathogène a également été détecté dans l'un des 47 échantillons de viande de mouton provenant d'Inde. Les produits positifs provenaient de plusieurs entreprises différentes.

En Arabie saoudite, aucune éclosion à E. coli O157:H7 n'a été signalée à ce jour et la prévalence est inconnue. Cependant, il a été isolé de plusieurs élevages locaux de bovins.

«La présence de E. coli O157:H7 dans des échantillons de viande crue importée souligne la nécessité d'une surveillance plus régulière aux frontières de l'Arabie saoudite avant que les produits ne soient mis à disposition sur le marché pour être consommés par le public. Nos résultats soulignent la nécessité de protocoles de contrôle plus stricts pour l'approbation des produits alimentaires importés, en particulier de l'Inde et du Brésil, qui sont les principaux fournisseurs de viande de l'Arabie saoudite», ont dit des chercheurs.

NB : La photo est issue du CDC.

Complément
Il n’est jamais trop tard pour citer le blog des microbiologistes ou supermicrobiologistes, c’est comme on voudra. Blog pédagogique s’il en est et très humoristique …

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Mise à jour du 16 avril 2023
On lira dans Microbial Risk Analysis, «Classification and ranking of shigatoxin-producing Escherichia coli (STEC) genotypes detected in food based on potential public health impact using clinical data».

Mise à jour du 19 avril 2023
L'article initialement proposé n'a pas plu à grand nom français du diagnostic, situé à Lyon, et qui l'a fait savoir à Blogger, l'application blog de Google. J'ai donc dû retirer l'illustration de cet article.