vendredi 30 juin 2023

Encore peu de connaissances sur les réactions allergiques suite à la consommation d'insectes, selon le BfR

Le 15 février 2022, je vous proposais un article sur un projet de recherche sur les aspects de sécurité sanitaire des insectes comestibles par le BfR, voici «Encore peu de connaissances sur les réactions allergiques suite à la consommation d'insectes», source Communication n°29/2023 du 27 juin 2023.

En 2021, une espèce d'insecte a été approuvée pour la production alimentaire dans l'Union européenne pour la première fois, plus précisément : la larve du ver jaune de farine (Tenebrio molitor). Entre-temps, trois espèces d'insectes supplémentaires ont été approuvées et la Commission européenne a reçu de nouvelles demandes d'approbation. La mesure dans laquelle la consommation de ces aliments peut provoquer des réactions allergiques ou déclencher des allergies fait actuellement l'objet d'études scientifiques.

A ce jour, seuls quelques cas de réactions allergiques ont été rapportés suite à la consommation d'aliments contenant des farines d'insectes. Il n'existe pas non plus actuellement de données sur la fréquence des allergies alimentaires aux insectes pour l'Europe. L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) n'a pas connaissance à ce jour de cas de réactions allergiques graves en Allemagne. Il faut cependant tenir compte du fait que la consommation d'aliments à base d'insectes est encore rare.

La larve du ver de farine jaune (Tenebrio molitor) a été le premier insecte à être approuvé par la Commission européenne le 1er juin 2021. Elle a ensuite été suivie par le criquet migrateur (Locusta migratoria, approuvé le 12 novembre 2021), le grillon domestique (Acheta domesticus, le 10 février 2022) et la larve (petit ver de farine) du coléoptère (Alphitobius diaperinus, en janvier 2023). Les aliments et préparations qui en sont issus et décrits dans les demandes d'agrément respectives peuvent être commercialisés dans toute l'UE. Selon l'agrément, les insectes sont utilisés sous forme séchée, congelée, pâteuse ou en poudre. Les aliments fabriqués à partir d'insectes ou contenant des insectes sont de nouveaux aliments et doivent donc faire l'objet d'une procédure d'approbation conformément aux règles du règlement européen sur les nouveaux aliments. Une partie de cette procédure implique une évaluation des risques pour la santé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). L'approbation par la Commission européenne n'est possible que si cette évaluation ne soulève aucun problème de sécurité sanitaire.

Pour les espèces d'insectes approuvées à ce jour, l'EFSA a recommandé dans ses avis que des recherches supplémentaires soient menées sur le potentiel allergisant des aliments à base d'insectes. La raison en est que les preuves limitées disponibles suggèrent que la consommation d'aliments à base d'insectes peut entraîner une sensibilisation allergique et déclencher des réactions allergiques à certaines protéines d'insectes. Les experts supposent que la consommation d'aliments pour insectes pourrait également provoquer des réactions allergiques chez les personnes allergiques aux crustacés et aux acariens, car certaines protéines de chaque espèce sont très similaires les unes aux autres. De tels cas sont qualifiés par les experts de réactions croisées.

L'étendue des allergies alimentaires aux insectes n'est pas connue, du moins pour l'Europe. Les quelques études qui se sont penchées sur ce sujet proviennent principalement d'Asie de l'Est, où la consommation d'insectes est plus courante. En outre, seuls quelques cas sont connus à ce jour dans lesquels des réactions allergiques sont survenues après la consommation de farine obtenue à partir d'insectes qui ont été approuvées dans l'UE.

Fondamentalement, des réactions allergiques peuvent se manifester sur la peau, sous forme d'urticaire, de démangeaisons, d'éruptions cutanées ou d'enflures. Cependant, un essoufflement, un asthme respiratoire, des nausées, une diarrhée ou, dans le pire des cas, un choc anaphylactique peuvent survenir, ce qui peut mettre la vie en danger. Dans le registre de l'anaphylaxie «ANAPHYLAXIE.NET», une base de données commune pour l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, aucun cas correspondant n'a été signalé à ce jour suite à la consommation d'aliments pour insectes, selon une enquête du BfR (au 10.03.2023).

Toujours dans la base de données des intoxications du BfR, qui enregistre les intoxications et les suspicions d'intoxication liés aux l'aliments sur la base de déclarations volontaires, aucun cas de problèmes de santé causés par des aliments à base d'insectes n'a été enregistré (à l'exception du miel).

Lors de l'examen des risques pour la santé, il faut tenir compte du fait que le marché des aliments à base d'insectes a jusqu'à présent été un marché de niche. Cela signifie que le nombre de personnes consommant de tels aliments est actuellement probablement faible.

Mise à jour du 5 juillet 2023

Tous les insectes ne sont pas comestibles, la preuve en est avec ces deux rappels le 5 juillet 2023 de thés et d’infusions de plantes Lipton et d’infusions de plantes Éléphant, 1 et 2.
Non-conformité en raison de la présence de l’insecte Lasioderma serricorne dans les produits ÉLÉPHANT et LIPTON livrés au Port de l’île de la Réunion uniquement pour les produits achetés en magasin entre le 4 juin 2023 et le 30 juin 2023.
Il faut avoir de la mémoire pour être consommateurs en France ...

États-Unis : Les infections à Cronobacter chez les bébés sont désormais une maladie à déclaration obligatoire

«États-Unis : Les infections à Cronobacter chez les bébés sont désormais une maladie à déclaration obligatoire», source article de Coral Beach paru le 29 juin 2023 dans Food Safety News.

Le CDC a annoncé qu'il commencerait à suivre les infections causées par Cronobacter, qui était à l'origine d'une épidémie en 2021-22 chez des bébés et a provoqué une pénurie de préparations pour nourrissons qui a tourmenté le pays pendant des mois.

Le conseil est l'organisme qui recommande les maladies «à déclaration obligatoire». Cette liste comprend déjà des maladies causées par d'autres agents pathogènes d'origine alimentaire, notamment E. coli, Salmonella et Listeria. Environ 120 autres maladies figurent sur la liste des agents pathogènes «à déclaration obligatoire au niveau national». Le conseil et le CDC gèrent la liste.

Lorsque la recommandation deviendra active, les infections à Cronobacter identifiées chez les nourrissons de moins d'un an seront signalées par les médecins et les laboratoires aux services de santé de l'État. Ces départements informeront alors le CDC.

Les groupes de défense des consommateurs, notamment STOP Foodborne Illness, Consumer Reports et Environmental Working Group, ont plaidé en faveur du changement pendant des années, mais ont intensifié leurs efforts lors de l'épidémie de 2021-22.

Bien que peu de données soient disponibles car les infections causées par la bactérie n'ont pas été systématiquement suivies, les chiffres actuels montrent que 40% des bébés infectés par Cronobacter décèdent.

Le Minnesota et le Michigan sont les seuls États qui ont signalé des infections à Cronobacter au CDC. La recommandation peut être adoptée désormaist par n'importe quel État, mais n'entrera officiellement en vigueur qu'en 2024.

Sur la base d'une recommandation du Council of State and Territorial Epidemiologists, les responsables du Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont annoncé leur décision le jeudi 29 juin.

Les responsables du Minnesota ont découvert la première infection infantile à cronobacter de l'épidémie de 2021-22 et l'ont signalée à la FDA. Cela a conduit les responsables de la santé publique locaux, étatiques et fédéraux à mettre en commun des informations et à découvrir des patients au Texas et dans l'Ohio. Après l'épidémie, des groupes de consommateurs ont déclaré que si l'infection à Cronobacter avait été une maladie à déclaration obligatoire, les maladies auraient pu être évitées et des vies auraient pu être sauvées.

«Ces efforts aideront les agences de santé publique à quantifier et à identifier la cause des infections à Cronobacter», a dit Janet Hamilton, directrice exécutive du Council of State and Territorial Epidemiologists, dans un communiqué. «(Cela) contribuera à protéger la santé des personnes les plus vulnérables. En fin de compte, nous voulons que ces infections soient évitées.»

Observation

Pour la France, la liste des maladies à déclaration obligatoire établie par Santé publique France se trouve ici.

Épidémie dans plusieurs États d'infections à Escherichia coli O157:H7 liées à une chaîne nationale de restauration rapide au États-Unis en 2022

Le paradoxe de l'œuf et de la poule est un très ancien paradoxe : «Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ?»
De façon similaire, Joe Whitworth se demande ci-dessous, qui a contaminé les consommateurs, la viande hachée bovine ou les légumes verts à feuilles ?
Le résultat se trouve dans l’article très intéressant ci-dessous ...

«Notes du terrain : Épidémie dans plusieurs États d'infections à Escherichia coli O157:H7 liées à une chaîne nationale de restauration rapide au États-Unis en 2022», source MMWR du 30 juin 2023.

En août 2022, le Michigan Department of Health and Human Services a alerté le CDC d'une multiplication par cinq environ des cas régionaux d'infection à Escherichia coli O157:H7. Le séquençage du génome entier a été utilisé pour caractériser les isolats de cas d’infection confirmés en laboratoire chez des personnes malades.

Les premiers entretiens avec les patients ont indiqué que beaucoup avaient consommé des repas à la même chaîne nationale de restauration rapide. Les autorités fédérales, étatiques et locales ont lancé une investigation pour identifier la source de l'épidémie et prévenir d'autres cas. Cette activité a été examinée par le CDC et a été menée conformément à la loi fédérale applicable et à la politique du CDC.

Le CDC a défini un cas comme une infection à E. coli O157:H7 avec un isolat fortement lié à la souche épidémique (entre 0 et 2 allèles) par typage multilocus du génome central, avec apparition de la maladie du 26 juillet au 24 août 2022. PulseNet, le réseau national de typage moléculaire du CDC pour la surveillance des maladies entériques a détecté 109 cas dans six États, dont le Michigan (67 ; 61%), l'Ohio (24 ; 22%), l'Indiana (11 ; 10%), la Pennsylvanie (quatre ; 4%), le Kentucky (deux ; 2%) et New York (un ; 1%). L'âge médian des patients était de 22 ans (intervalle = 1 à 94 ans) et 49 (45 %) étaient des femmes. Cinquante-deux (48%) patients ont été hospitalisés et 13 (12%) ont développé un syndrome hémolytique et urémique, une complication reconnue de l'infection à E. coli O157:H7 ; aucun décès n'est survenu.

Des entretiens générateurs d'hypothèses ont été menés auprès de 84 (77%) patients ; parmi ceux-ci, 70 (83%) ont déclaré avoir mangé dans la même chaîne de restauration rapide au cours de la semaine précédant le début de la maladie. L'investigation a identifié 11 groupes de restaurants (groupes de personnes malades non apparentées qui ont mangé dans le même restaurant). Les personnes malades ont déclaré avoir mangé des ingrédients alimentaires couramment servis ensemble sur plusieurs plats du menu. Parmi les 68 patients qui ont fourni des informations détaillées, les expositions les plus fréquemment signalées étaient les galettes de bœuf (53 ; 78%) et la laitue romaine sur les sandwichs (46 ; 68%). Au début de l'investigation, l'exposition à la laitue romaine a dépassé 90%, ce qui a incité la chaîne de restauration rapide à retirer la laitue dans les États où des cas associés à une éclosion se sont produits.

Des manipulateurs d'aliments infectés par la souche de l'éclosion ont été identifiés, mais il est peu probable qu'ils en soient la source ultime. Bien que les manipulateurs d'aliments malades aient pu amplifier l'épidémie dans certains endroits, de nombreux cas groupés dans des restaurants n'avaient aucun manipulateur d'aliments affecté.

Compte tenu des éléments du menu signalés par des personnes malades et du fait que les éclosions d'origine alimentaire à E. coli O157:H7 sont souvent liées aux légumes verts à feuilles et à la viande bovine, la Food and Drug Administration (FDA) a tracé la laitue romaine et l’U.S. Department of Agriculture’s Food Safety and Inspection Service (USDA-FSIS) a tracé les galettes de viande bovine pour déterminer leur source. Aucun des deux traçabilités n'a identifié un seul lot de production qui pourrait expliquer toutes les maladies associées aux épidémies. En l'absence d'un autre cas groupé de restaurants en dehors de la chaîne nationale de restauration rapide, la FDA et l'USDA n'ont pas été en mesure d'utiliser la triangulation pour identifier la convergence d'un aliment spécifique vers une source commune. Les États ont testé les aliments des restaurants et la FDA a testé les aliments et les prélèvements environnementaux de la chaîne d'approvisionnement ; cependant, la souche épidémique n'a pas été identifiée dans les prélèvements analysés.

Les investigateurs ont établi un lien entre cette large éclosion d'infections à E. coli O157:H7 dans plusieurs États et le fait de manger dans une chaîne nationale de restauration rapide. Malgré les enquêtes épidémiologiques, de traçabilité et microbiologiques, l'ingrédient contaminé n'a pas été confirmé. Cette épidémie met en évidence les défis récurrents associés aux investigations sur les éclosions liées à des chaînes uniques de restaurants. La colinéarité des ingrédients (c'est-à-dire le partage de nombreux ingrédients entre plusieurs éléments de menu) a empêché l'identification d'un seul élément associé à des maladies. La contamination croisée entre les ingrédients ou par des manipulateurs d'aliments malades a également compliqué l'identification de la source. L'absence de cas groupés de restaurants avec un système d'approvisionnement indépendant en dehors de la chaîne de restauration rapide a empêché l'utilisation de la triangulation pour identifier la source. Malgré ces défis, une communication claire avec les partenaires de l'État, la FDA, l'USDA-FSIS et la chaîne de restaurants a conduit à une action de santé publique rapide pour retirer la laitue romaine suspectée des restaurants identifiés. Aucun cas de maladie associée à l'éclosion n'a été signalée après le retrait de la laitue romaine présumée.

Commentaire

Une confirmation de ce qui a été dit plus haut dans le récent avis de l’Anses sur les STEC, il était rapporté,

L’Agence constate que les sources de contamination ne sont que rarement identifiées lors d’investigations épidémiologiques des cas d’infection. Or, les épidémies récentes en France et à l’étranger pointent vers de nouvelles sources (p.ex. farines). Aussi, dans une approche «Une seule Santé», l’Anses recommande de conduire des études d’attribution des sources afin d’identifier et de quantifier la contribution relative des réservoirs animaux, de l’environnement et des aliments au fardeau sanitaire. En complément de la filière bovine (viande hachée et fromages au lait cru), d’autres filières alimentaires devraient faire l’objet d’une surveillance microbiologique (contrôles officiels et autocontrôles) incluant le séquençage des souches isolées. L’Agence souligne enfin l’importance d’une collaboration des différents acteurs impliqués dans la surveillance des maladies et des dangers, notamment dans le cadre de la plateforme de surveillance sanitaire de la chaîne alimentaire.

Vu le temps qui a été mis identifier la farine comme nouvelle source, on peut sans doute espérer une meilleure prise en compte de la bibliographie internationale qui avait identifiée le sujet depuis 2009, c'est-à-dire il y a 14 ans ...

L’étude américaine du CDC montre que la ou les sources de contamination n’ont pas été identifiées. Néanmoins, la laitue romaine suspectée, mais non prouvée sur le plan microbiologique, une fois retirée du marché, a permis la fin de cette importante épidémie.  

Autriche : Le propriétaire d’une fromagerie accusé d'homicide par négligence des règles d’hygiène vis-à-vis de Listeria

Le blog vous en avait parlé en septembre et décembre 2022.
«Fromagerie Gloggnitz : le propriétaire de l'entreprise accusé d'homicide par négligence», selon ce site autrichien du 29 juin 2023.

Selon l'agrence de presse autrichienne APA, le parquet de Wiener Neustadt a déposé une plainte pénale contre le propriétaire de l'entreprise dans une affaire impliquant des cas de Listeria qui pourraient être associés à la fromagerie Gloggnitz. L'homme est accusé de cinq chefs d'homicide involontaire coupable par négligence grave, de trois chefs de lésions corporelles par négligence grave et de trois chefs de lésions corporelles par négligence grave. Le suspect a jusqu'à présent nié les allégations.

Selon le parquet, l'accusé n'aurait pas respecter les règles d'hygiène nécessaires. En outre, il se peut qu'il n'ait pas effectué les corrections demandées par l'inspecteur des denrées alimentaires, également pour des raisons financières. Le propriétaire de l'entreprise est également accusé de ne pas avoir entretenu un équipement.

La fromagerie s'est fait connaître en septembre 2022 en lien avec Listeria. À cette époque, il y avait un rappel pour le kajmak, un yaourt à boire et du fromage à la crème de l'entreprise. Auparavant, des analyses des cas groupés effectuées par l'Agence de sécurité sanitaire et alimentaire (AGES) avaient montré que huit cas de maladie survenues depuis 2020 pouvaient être attribuées à une souche identique de Listeria. L'entreprise était considérée comme une source potentielle. Cependant, une relation a toujours rejetée par le propriétaire.

Avant de déposer plainte au pénal, un expert avait été désigné par le parquet au printemps. Il s'agissait de vérifier si les décès et les cas de maladie étaient liés aux produits de l'entreprise. 

La fromagerie Gloggnitz GmbH a déposé le bilan à la fin de l'année dernière. Selon Wirtschaftscompass, une agence de presse, la décision du 12 avril a finalement ordonné la fermeture de l'entreprise.

L'Angleterre et le Pays de Galles signalent une baisse des infections à E. coli pour 2020

Assez tardif ce bilan 2020, sans doute pire qu’en France, c’est dire ...« L'Angleterre et le Pays de Galles signalent une baisse des infections à E. coli pour 2020», source article de Joe Whitworth paru le 30 juin 2023 dans Food Safety News.

Il est probable que la pandémie de la COVID-19 ait contribué à une baisse de 25% des cas à E. coli O157 en Angleterre en 2020 par rapport à 2019, selon les chiffres récemment publiés par la UK Health Security Agency (UKHSA).

En 2020, 1 419 cas confirmés à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalés en Angleterre et au Pays de Galles. Cela comprenait 402 cas confirmés par culture de E. coli O157 et 690, où un sérogroupe autre que O157 a été isolé. Cinq personnes sont décédées. Pour 329 autres cas, les prélèvementss ont été retrouvés positifs par PCR pour les gènes des shigatoxines, mais STEC n'a pas été cultivé. En 2019, 539 cas d’infection à E. coli O157 et 768 E. coli non-O157 ont été notées.

La transmission peut se produire par contact direct ou indirect avec des animaux ou leur environnement, par la consommation d'aliments ou d'eau contaminés et par la propagation interhumaine.

Sept cas confirmés ont été infectés par plusieurs types en 2020, dont O145 et O157 ; O26 et O157 ; O26 et O168 ; O91 et O146 et O87 et O113. Il s'agit du taux le plus bas signalé depuis 1996, lorsque les tests ont commencé en Angleterre pour STEC O157 sur tous les prélèvements fécaux de patients suspects d'infection gastro-intestinale. Cependant, il est probable que la pandémie ait joué un rôle, la tendance doit donc être interprétée avec prudence, ont déclaré les responsables de la santé.

Données de E. coli O157

Sur 365 cas confirmés à STEC O157 en Angleterre, 195 étaient des femmes. Les enfants âgés de 5 à 9 ans présentaient l'incidence d'infection la plus élevée. Les 1 à 4 ans avaient été les plus touchés les années précédentes.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est survenu dans 10 cas confirmés à STEC O157. Deux cas de SHU avaient moins de 5 ans, avec une fourchette de 1 à 93. Deux décès ont été signalés parmi les cas confirmés.

La baisse des voyages à l'étranger signalés par les cas de STEC O157, de 30% les années précédentes à 8% en 2020, indique un nombre limité de voyages à l'étranger.

L'incidence la plus élevée était dans le sud-ouest et la plus faible à Londres. L'hospitalisation est survenue dans 121 cas, soit un tiers des cas, avec une durée allant de un à 14 jours avec une médiane de trois jours.

Une baisse des infections liées aux voyages a été observée, avec seulement 30 personnes déclarant être à l'étranger pendant leur période d'incubation, qui était de sept jours avant le début, contre respectivement, 28% et 31% en 2018 et 2019, Sur ces 30 personnes, cinq ont passé toute leur période d'incubation à l'étranger. Les destinations les plus fréquentes étaient la Turquie, l'Espagne et Malte.

En Angleterre, 557 cas positifs à la culture de 95 sérogroupes différents ont été confirmés, et au Pays de Galles, le nombre était de 132 cas de 53 types différents.

Au total, 85 cas de STEC non-O157 ont été hospitalisés. Le SHU est survenu dans 28 cas confirmés. Les sérogroupes les plus fréquemment isolés étaient O26 10 fois et O145 à quatre reprises. Les cas de SHU variaient de 10 mois à 6 ans et 10 avaient entre 1 et 4 ans. Trois personnes sont décédées.

Chiffres des E. coli non-O157

La détection des infections à STEC non-O157 a diminué par rapport à 2019. Le sérogroupe le plus couramment isolé était le STEC O26, suivi de O146 et O91.

Dix pour cent des cas confirmés à O26 ont développé un SHU, contre 3% des cas confirmés à O157, et une proportion plus élevée de cas à O26 ont signalé une hospitalisation par rapport aux patients à O157.

En août 2020, la UKHSA, Public Health Scotland (PHS) et Public Health Wales (PHW) ont enquêté sur une épidémie avec 20 cas confirmés, dont 15 en Angleterre, quatre au Pays de Galles et un en Écosse. L'âge médian était de 42 ans. Cinq personnes ont été hospitalisées.

Trois foyers de cas enregistrés

Trois éclosions à E. coli O157 impliquant 63 cas ont été signalées en 2020, mais aucun cas de SHU ou décès lié n'a été signalé.

La UKHSA et la PHW ont enquêté sur une autre épidémie et identifié le véhicule de l'infection comme étant des concombres importés consommés dans le cadre d'un produit de restauration rapide. Il y avait 36 cas confirmés, dont 27 vivaient en Angleterre et neuf au Pays de Galles. Treize personnes ont déclaré avoir été hospitalisées.

La UKHSA a enquêté sur une troisième éclosion avec 18 cas confirmés. Trois personnes ont été hospitalisées, mais la source n'a pas été retrouvée.

Suisse : Retour à la normale d'avant la pandémie pour les zoonoses en 2022

«Publication du rapport 2022 sur les zoonoses en Suisse», source OSAV du 29 juin 2023.

Dans l’ensemble, le nombre de cas de zoonoses déclarées chez l’être humain en Suisse a augmenté en 2022 par rapport aux deux années précédentes. Il correspond quasiment au niveau atteint en 2019, . Pendant l’année sous revue, les zoonoses les plus courantes chez l’être humain demeurent les maladies diarrhéiques telles que la campylobactériose et la salmonellose, qui sont le plus souvent causées par des denrées alimentaires contaminées. Les consommateurs peuvent réduire le risque de contamination en adoptant une bonne hygiène en cuisine et en prenant des mesures simples : savourerensecurite.ch.

Voici le résumé du Rapport concernant la surveillance des zoonoses et des foyers de toxi-infections alimentaires. Données 2022.

En 2022, les nombres de cas de zoonoses déclarées chez l’homme ont globalement augmenté en comparaison avec les années 2020 et 2021, pour s’établir à nouveau quasiment à leur niveau élevé d’avant la pandémie de SARS-CoV-2. L’augmentation concerne en particulier les agents zoonotiques les plus fréquents que sont les campylobacters, les salmonelles et les Escherichia coli productrices de shigatoxines (STEC), qui pour certains, ont même atteint un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie. Cette évolution est probablement due à la reprise des voyages ainsi qu’à la multiplication du nombre de tests réalisés suite à l’utilisation croissante de nouvelles méthodes, qui a entraîné une augmentation de la fréquence des détections.

Avec 7 597 cas de campylobactériose humaine confirmés par diagnostic de laboratoire (contre 6797 l’année précédente), la campylobactériose a à nouveau été la zoonose la plus fréquemment enregistrée en 2022. Dans la plupart des cas, l’homme s’infecte par des denrées alimentaires contaminées (par ex. en manipulant de la viande de volaille crue ou insuffisamment chauffée). La bactérie est souvent présente dans le tube digestif des poules, sans toutefois présenter de risque pour leur santé.

La salmonellose reste la deuxième zoonose la plus fréquemment déclarée en Suisse : en 2022, 1843 cas confirmés par diagnostic de laboratoire ont été enregistrés chez l’homme (1486 en 2021). Parmi ces cas, 49 ont pu être rattachés à un foyer d’une souche monophasique de Salmonella Typhimurium ST 34 ayant touché toute l’Europe et lié à la consommation de différents types de produits à base de chocolat «Kinder» ayant été fabriqués dans un établissement de transformation en Belgique. Chez l’animal, le nombre de cas de salmonellose est resté dans la fourchette de celui des années précédentes, puisqu’il s’est établi à 114 (2021 : 127 cas). Les espèces les plus touchées étaient les bovins, les reptiles, les chiens et les chats.

Une nette augmentation a été constatée dans le nombre de cas de listériose, qui a atteint 78, contre 33 en 2021. Cette hausse est principalement due à un foyer qui s’est répandu dans toute la Suisse et qui a donné lieu à la déclaration de 20 cas chez l’homme entre avril et juillet 2022. Des investigations auprès des patients et des analyses de séquençage du génome entier (Whole Genome Sequencing, WGS) ont permis d'identifier l'origine du problème – qui provenait de truites fumées – et d'éliminer la source de contamination dans l’entreprise.

En 2022, les autorités de contrôle ont déclaré au total 40 foyers de toxi-infections alimentaires en Suisse, ayant donné lieu à plus de 780 malades, au moins 40 personnes hospitalisées et un décès. La majorité de ces foyers (38) ne concernaient qu’un seul canton. Sur les deux autres cas, l’un a touché au moins six cantons et l’autre 15 cantons mais aussi d’autres pays. Jusqu’en 2020, les foyers de toxi-infections alimentaires étaient plutôt rares (13 foyers).


Commentaire
Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France.

Des scientifiques identifient Aeromonas comme cause fréquente de gastro chez les jeunes enfants et les adultes de plus de 50 ans

«Des scientifiques identifient une cause fréquente de gastro chez les jeunes enfants et les adultes de plus de 50 ans», source communiqué de l’UNSW  Sydney du 29 juin 2023.

Un type de bactérie qui n'est pas systématiquement analysé a été découvert comme la deuxième cause la plus fréquente de gastro-entérite bactérienne, dans une étude portant sur plus de 300 000 prélèvements de patients.

Un groupe de scientifiques de l'UNSW Sydney ont découvert qu'un type de bactérie connu sous le nom de Aeromonas est le deuxième agent pathogène bactérien le plus répandu chez les patients atteints de gastro-entérite.

La gastro-entérite - communément appelée gastro - est une maladie contagieuse de courte durée déclenchée par l'infection et l'inflammation du système digestif qui provoque des vomissements et des diarrhées.

Dans une étude récente dirigée par la professeur Li Zhang, de l'École de biotechnologie et des sciences biomoléculaires, des résultats surprenants ont fourni de nouvelles informations sur les types de bactéries entériques - bactéries de l'intestin - que peut causer le microbe de l'estomac.

Jusqu'à présent, on pensait qu'après Campylobacter, la cause la plus fréquente de gastro bactérienne était l'infection à Salmonella.

«Nos résultats ont révélé que Aeromonas est le deuxième pathogène bactérien entérique le plus répandu dans tous les groupes d'âge, et sont en fait des pathogènes bactériens entériques les plus courants chez les enfants de moins de 18 mois», a dit la professeur Zhang.

Les dernières résulats, publiés dans Microbiology Spectrum, pourraient avoir un impact sur le processus de diagnostic de la gastro-entérite et, à terme, conduire à un traitement plus ciblé.

«Avec des recherches plus poussées, une fois que nous serons en mesure de déterminer la source de l'infection, nous pourrons éventuellement être équipés des connaissances sur la meilleure façon de prévenir l'infection par Aeromonas.»

Un schéma d'infection distinct

«Historiquement, les espèces de Aeromonas ont été largement négligées et sous-étudiées, mais elles sont de plus en plus reconnues comme des pathogènes entériques émergents à l'échelle mondiale», a dit la professeur Zhang.

L'équipe, qui comprenait le doctorant Christopher Yuwono, a analysé les données de 341 330 patients atteints de gastro-entérite en Australie entre 2015 et 2019.

En utilisant une méthode PCR quantitative en temps réel, des prélèvements fécaux de ces patients ont été testés pour détecter la présence d'agents pathogènes bactériens.

Pour mieux comprendre les facteurs influençant l'infection par la gastro-entérite, des prélèvements de patients ont été regroupés en fonction des groupes d'âge.

Lors de leur analyse, l'équipe de recherche a identifié un schéma d'infection unique, caractérisé par trois pics d'infection distincts associés à l'âge du patient. 

«La survenue d'infections entériques à Aeromonas a été principalement observée chez les jeunes enfants et les personnes de plus de 50 ans, ce qui suggère une plus grande sensibilité à ces infections à des stades où le système immunitaire a tendance à être plus faible», explique la professeur Zhang.

De plus, il y a eu une augmentation des infections entériques à Aeromonas chez les patients âgés de 20 à 29 ans, ce qui pourrait être attribué à une exposition accrue à l'agent pathogène à cet âge.

«Ces résultats suggèrent que l'hôte humain et les facteurs microbiens contribuent au développement d'infections entériques à Aeromonas

Une évolution du processus de diagnostic

Actuellement, lorsque des échantillons de selles de patients gastro-intestinaux sont envoyés aux laboratoires de diagnostic, les agents pathogènes entériques comme Aeromonas ne sont pas systématiquement détectés.

«Mais le taux élevé d'infection Aeromonas découvert dans notre étude, et de manière significative, leur impact sur les différents groupes d'âge des patients, suggèrent que les espèces Aeromonas devraient être incluses dans la liste commune d'examen des pathogènes bactériens entériques, a dit la professeur Zhang.»

La prochaine étape pour la professeur Zhang et son équipe est d’identifier les agents pathogènes Aeromonas à un niveau plus détaillé. «Nous savons déjà qu'au moins cinq espèces différentes de Aeromonas provoquent des infections gastro-intestinales en Australie». «Et nous savons qu'ils ont des gènes virulents différents - et certains sont plus virulents que d'autres. Donc, si les bactéries Aeromonas sont identifiées au niveau de l'espèce, cela pourrait conduire à un traitement encore plus ciblé.»

Le deuxième défi auquel fait face les scientifiques est d'identifier la source de l'agent pathogène. Des recherches antérieures ont démontré que la majorité des infections entériques à Aeromonas en Australie étaient acquises localement, sans antécédents de voyage à l'étranger.

«Des recherches futures sont nécessaires pour identifier les sources d'infections à Aeromonas en Australie, afin que des stratégies efficaces puissent ensuite être mises en œuvre pour réduire ces infections.»

NB : La photo illustre une image au microscope électronique de Aeromonas veronii, une espèce couramment isolée chez des patients atteints de gastro-entérite en Australie.

jeudi 29 juin 2023

Salmonella à nouveau détecté dans l'environnement de l'usine Ferrero d'Arlon en Belgique

Des médias belges parlent d’«un nouveau cas de salmonelle détecté», il s’agit en fait d’un prélèvement positif pour Salmonella dans l'environnement de l’usine Ferrero d’Arlon.

Usine Ferrero à Arlon : un nouveau cas de salmonelle détecté, la production à l'arrêt, source DH du 29 juin 2023. Idem pour le site Internet de La Libre.

Déjà dans la tourmente il y a un peu plus d’un an, un nouveau cas de salmonelle a été découvert à l’usine Ferrero d’Arlon. Mais aucun produit sorti de l’usine n’est impacté par cette contamination jusqu’à présent.

Mais pour un autre site internet du Luxembourg, «Des salmonelles à nouveau détectées chez Ferrero à Arlon».

Par mesure de précaution, l'usine arlonaise a stoppé des lignes de production et a lancé de nombreuses analyses afin de trouver l'origine de ces bactéries.

Une porte-parole de Ferrero a confirmé la nouvelle durant l'après-midi auprès de l'Avenir Luxembourg expliquant que «suite à l’identification de salmonelles dans l’environnement par nos contrôles internes, nous avons, à titre de mesure préventive immédiate, arrêté les lignes de production concernées et travaillons à l’analyse des causes».

Toutefois, et à la grande différence de ce qu'il s'était passé en 2022, aucun produit final n’a été testé positif et aucun n’a quitté l'usine. L’Afsca, l'agence fédérale de la sécurité alimentaire a été rapidement informée. Toujours auprès de nos confrères, l'agence précise bien que les salmonelles détectées l’ont été dans l’environnement interne à l’usine, sur le sol par exemple, mais pas dans les produits chocolatés. On apprend par ailleurs que l’usine n’était même pas tenue légalement de procéder à ces contrôles.

L’information a été confirmée par la porte-parole de Ferrero, Laurence Evrard : «Suite à l’identification de salmonelles dans l’environnement par nos contrôles internes, nous avons, à titre de mesure préventive immédiate, arrêté les lignes de production concernées et travaillons à l’analyse des causes. Aucun produit final n’a été testé positif et aucun n’a quitté nos installations. L’Afsca a été rapidement informée», a-t-elle ajouté.

De nouveaux cas détectés?

Mais aujourd'hui, un cas de salmonelle (un prélèvement -aa) a été détecté dans l’environnement de l’usine Ferrero située à Arlon, indique l’Agence fédérale de la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) à Belga, confirmant une information de Sudinfo. L’Afsca rassure toutefois et précise qu’aucune denrée alimentaire n’a été testée positive, la détection est probablement due à un contrôle renforcé du personnel de l’usine après la fermeture du site l’an dernier.

«Ils ont pris les mesures nécessaires», rassure la porte-parole de l’Afsca, Aline Van den Broeck, en se référant au personnel de l’usine de la province du Luxembourg. «Le risque est tout à fait contrôlé», poursuit-elle. «Aucun produit final destiné à la consommation n’a été testé positif.» Aucun produit n’a cependant quitté l’usine, note la porte-parole.

«Ça peut provenir d’une plinthe ou même d’une chaussure», note Aline Van den Broeck pour parler de la détection repérée ce jeudi. Source 7sur7.be.

Commentaire

Je trouve assez curieux que l’AFSCA tente de relativiser ce prélèvement positif à Salmonella dans l’environnement.

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