lundi 27 juillet 2020

Suisse : Rapport concernant la surveillance des zoonoses et des foyers de toxi-infection alimentaire. Données 2019


Et oui, en Suisse, on a déjà les résultats de 2019 dans le « Rapport concernant la surveillance des zoonoses et des foyers de toxi-infection alimentaire. Données 2019 ». Source Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

En 2019, la campylobactériose reste la zoonose la plus fréquemment enregistrée chez l’homme. Au total, 7223 cas de campylobactériose confirmés par diagnostic de laboratoire ont été déclarés. On en déduit un taux de 84 nouveaux cas déclarés pour 100 000 habitants, ce qui représente une légère diminution par rapport à l’année précédente (7675 cas). Dans la plupart des cas, l’homme s’infecte en consommant des denrées alimentaires contaminées, la viande de volaille étant la première source d’infection. La bactérie responsable de la maladie est naturellement présente dans le tube digestif des poules, pour la santé desquelles elle ne présente aucun risque.
Nombre de cas de campylobactériose déclarés chez l’homme entre 2010 et 2019
(Source : Office fédéral de la santé publique, chiffres au mois d’avril 2020).
La deuxième zoonose la plus fréquente en Suisse est la salmonellose. En 2019, 1547 cas de salmonellose confirmés par diagnostic de laboratoire ont été déclarés chez l’homme, ce qui correspond à un taux de 18 nouveaux cas déclarés pour 100 000 habitants. Le nombre de cas a légèrement augmenté par rapport à l’année précédente (1467 cas). Chez l’animal, le nombre de cas de salmonellose a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (90 cas contre 98). Les bovins, les reptiles, les chiens et les chats sont les espèces les plus touchées.

Avec 993 cas confirmés au total, l’année 2019 a été marquée par une nouvelle augmentation des infections par les Escherichia coli producteurs de vérotoxines (VTEC) chez l’homme (822 cas en 2018). Le taux de 11,5 nouveaux cas déclarés pour 100 000 habitants est le plus élevé enregistré depuis l’introduction de l’obligation de déclaration en 1999. La cause principale de cette hausse est vraisemblablement la suivante : grâce aux nouvelles méthodes d’analyse, les laboratoires pratiquent davantage de tests de dépistage des VTEC, ce qui permet de détecter plus de cas.
En 2019, 103 cas de fièvre Q ont été déclarés, ce qui correspond à un taux de déclaration de 1,2 nouveau cas pour 100 000 habitants, soit un doublement des cas par rapport à l’année précédente. Cette augmentation s’explique principalement par un foyer qui s’est déclaré au printemps au Tessin, très probablement en lien avec deux troupeaux de chèvres infectés.

Pour l’année sous rapport, 162 cas de tularémie humaine ont été déclarés au total, soit 1,9 pour 100 000 habitants. Ce chiffre a plus que doublé par rapport à 2016, les morsures de tiques étant la principale source d’infection.

Les cas d’infections groupées d’origine alimentaire sont rares en Suisse depuis plusieurs années. 23 événements de ce type ont été rapportés pour l’année sous rapport. Ce chiffre, bien que doublé par rapport à l’année précédente (12 événements), reste cependant bas.
A propos du faible nombre de cas d’infections groupées d’origine alimentaire ou les maladies affectant plusieurs personnes en lien avec la consommation de denrées alimentaires, ce que nous appelons en France les toxi-infections alimentaires collectives, il est rapporté,
D’une manière générale, il est bien connu que de nombreux cas de toxi-infections alimentaires ne sont pas notifiés et que les données ainsi collectées ne donnent pas nécessairement une image complète de la situation (par exemple, tous les malades ne consultent pas un médecin et ne font pas l’objet d’analyses d’échantillons biologiques). L’annonce des cas dépend entre autre du nombre de malades, de la gravité de la maladie, des hospitalisations éventuelles qui y sont associées ainsi que de la collaboration des différents acteurs impliqués (patients, médecins, organes de contrôle). Enfin les foyers avec une période d’incubation courte sont souvent détectés plus vite que ceux avec un temps d’incubation plus long. On peut donc supposer que le nombre de cas rapportés aux autorités fédérales est probablement trop faible pour correspondre à la réalité. C’est pourquoi un projet a été initié en 2018 afin de se pencher sur la problématique et tenter d’améliorer la situation, non seulement pour sensibiliser les diverses autorités concernées à l’importance d’annoncer les cas, mais aussi pour leur fournir les outils d’investigations nécessaires lors de tels évènements. A ce titre, on peut naturellement se demander si le nombre de foyers d’intoxications collectives plus élevé en 2019 n’est pas déjà le reflet d’une meilleure sensibilisation. Les chiffres des années prochaines nous apporteront peut-être une réponse.
Commentaire. Rappelons qu’en France, nous n’avons pas de rapport annuel sur les zoonoses prises dans leur ensemble. Il faut soit aller sur chaque zoonose sur le site de Santé publique de France et s’armer de patience … ou consulter le bilan fait par l'EFSA ...

Par ailleurs, il existe un bilan annuel des toxi-infections alimentaires collectives en France, mais celui-ci n’est publié que plus d’un an après ; le blog vous proposé un article sur les dernières données disponibles, celles de 2018, le 5 avril 2020. Les données de 2020 ne seront proposées que vers mars ou avril 2021 ...

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