samedi 24 avril 2021

DLC ou DLUO pour les yaourts ?

Vous lirez cette information parue dans EurActiv du 23 avril 2020, «L’UE prudente face à l’évolution de Danone vers le marquage de la date 'meilleur avant'» mais dans l'attente voici ce que rapporte un communiqué de Danone Belgique du 20 avril 2021, «Danone s’engage dans la lutte contre le gaspillage alimentaire»

Danone annonce l’implémentation (ou de la mise en œuvre -aa) d’un nouvel affichage de date de péremption sur 85% de son portfolio et rejoint la coalition belge «Waste Warrior Brands» de Too Good To Go.

Dans chaque cuisine belge, les mêmes conversations résonnent : «ce yaourt est-il encore bon ? Non, la date de péremption est déjà passée ! Oh, mais on peut encore manger ça des jours plus tard !».

Ça vous dit quelque chose ?

Danone veut mettre fin à cette conversation et ainsi contribuer à diminuer le gaspillage alimentaire à la maison. Le producteur de produits laitiers et végétaux abandonnera progressivement la date limite de consommation (à consommer jusqu’au) pour privilégier la date de durabilité minimale (à consommer de préférence avant) pour 85% de son portfolio de produits laitiers en Belgique. Les différentes alternatives d’origine végétale de l’entreprise utilisent déjà cette date. Le changement d’affichage de date sur les produits laitiers permettra aux consommateurs d’être plus flexibles dans la gestion de leurs achats et de consommer les produits après la date indiquée. Inspiré par son cadre d’action ‘One Planet. One Health’, Danone s’engage au niveau global à diminuer de moitié ses pertes et gaspillages alimentaires au sein de sa chaîne de valeurs d’ici 2030. De cette manière, Danone souhaite contribuer à l’économie circulaire. Le 31 mars, plusieurs marques de Danone, dont, Alpro, ont rejoint la coalition belge ‘Waste Warrior Brands’ de Too Good To Go2, pour ‘une planète sans déchets alimentaires’.

De DLC à DDM

En remplaçant la date de péremption sur ses produits laitiers, de la date limite de consommation (à consommer jusqu’au) à la date de durabilité minimale (à consommer de préférence avant), Danone veut aider à réduire le gaspillage alimentaire, voire même le prévenir.

«La première chose à faire lorsque vous avez un doute sur la façon d’interpréter la date d’un produit, c’est de vérifier comment elle est indiquée sur l'emballage. S'il s'agit d'une DDM (à consommer de préférence avant) , ne le jetez surtout pas ! La texture, le goût et la couleur de l’aliment peuvent effectivement être légèrement modifiés, mais le produit peut encore être consommé en toute sécurité. La sécurité alimentaire est toujours garantie après cette date. La meilleure chose à faire est d'ouvrir et de vérifier par vous-même le produit via trois étapes très simples : regarder, sentir et goûter.» explique Sofie Buekers, responsable Qualité et Sécurité Alimentaire pour Danone Belgique.

Commentaire

C'est très curieux ce type d'argument, puisque chacun sait que le yaourt nature sans sucre peut être consommé en toute sécurité sanitaire après la date (DLC) indiquée sur le couvercle du pot, je dirais même que c'est meilleur après, chacun ses goûts !

Quant à ce qu'on appelle les produits laitiers, dont il est question, c'est une autre paire de manche car ils n'ont pas les même caractéristiques que les yaourts nature et ils sont soumis à une DLC mais Danone veut faire ici un coup marketing bien loin de la sécurité des aliments …

On trouvera dans l'avis de l'Anses relatif à la définition des denrées périssables et très périssables du 27 février 2015 les éléments suivants :

Aujourd’hui, la plupart des aliments vendus à l’état réfrigéré portent une DLC. Or, certains d’entre eux ne présentant pas de danger pour la santé humaine (produits laitiers résultant d’une acidification comme les yaourts, le kéfir ou d’une pasteurisation comme le lait), il en résulte que des aliments peuvent être jetés, sans raison réelle, dès que la DLC est atteinte ou dépassée.

Compte tenu des difficultés de compréhension des dates rapportées dans différents pays, les réactions des consommateurs à d’autres mentions d’étiquetage pourraient être étudiées : par exemple « meilleur avant » (traduction de « best before ») à la place de « à consommer de préférence avant » ou « consommer avant », ou « ne pas consommer après », au lieu de « à consommer jusqu’au ».

La durée de vie, qui dépend de la température d’entreposage, est fixée sous la responsabilité de l’exploitant (en France sous la responsabilité du conditionneur). Une durée de vie plus longue pourrait être de nature à diminuer le gaspillage en rendant plus facile la gestion des stocks, tant dans la distribution que chez le consommateur, par exemple en rapprochant la durée de vie de la périodicité des achats. Toutefois, pour les produits relevant de la DLC, il est nécessaire d’étudier préalablement les conséquences sanitaires d’un allongement de la durée de vie sur l’augmentation relative du risque, avant de prendre une décision en la matière. Le logiciel européen du consortium Frisbee, Cold Chain Predictor Software, associé à la base de données sur la chaîne du froid dans les pays membres de l’Union européenne, Cold Chain Database, a été créé pour aider les exploitants dans ce contexte précis.

Enfin, un article du 29 mai 2017, réservé aux abonnés, de la revue 60 millions de consommateurs rapporte, «Les yaourts «périmés» restent bons». 

Nature, aromatisés ou aux fruits, les yaourts sont soumis à une date limite de consommation. Faut-il absolument s’y fier ? Non, selon nos analyses.

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