Une revue et une méta-analyse d'études publiées précédemment ont identifié la possession d'un chien comme un facteur de risque de colonisation par Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM), ont rapporté des chercheurs allemands dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy.
Pour mieux comprendre le risque de colonisation par des micro-organismes multirésistants aux antibiotiques posé par la possession d'un animal de compagnie, les chercheurs ont mené trois revues et une méta-analyses distinctes de la littérature sur la possession d'un animal de compagnie et le SARM, les entérobactéries résistantes aux céphalosporines de troisième génération et les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes et les entérocoques résistants à la vancomycine.
Le principal critère de jugement était le risque relatif de porter un micro-organisme multirésistants aux antibiotiques chez les humains en contact avec des animaux de compagnie (y compris les chiens, les chats, les rongeurs, les oiseaux et les reptiles) par rapport à ceux sans contact avec les animaux de compagnie.
Les chercheurs ont calculé un risque accru de portage du SARM pour les propriétaires de chiens, avec un rapport de risque (RR) de 2,28 (intervalle de confiance à 95% [IC], 1,47 à 3,56), mais pas pour les autres propriétaires d'animaux.
La méta-analyse pour les entérobactéries résistantes aux céphalosporines de troisième génération/les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes n'a pas montré de risque de colonisation significativement plus élevé chez les propriétaires d'animaux que chez les non-propriétaires d'animaux, avec un RR de 1,18 (IC à 95%, 0,83 à 1,68) pour les propriétaires d'animaux en général. Pour les entérocoques résistants à la vancomycine les données étaient insuffisantes pour effectuer une méta-analyse.
Les auteurs de l'étude disent que le risque de SARM chez les propriétaires de chiens est plus élevé que celui retrouvé dans les revues de la littérature et, en raison des limites concernant les populations et les plans d'étude, il peut être une surestimation. Les données suggèrent que la transmission se produit principalement des humains aux chiens, qui peuvent alors servir de réservoir pour la réinfection et la transmission à d'autres membres du foyer domestique. De plus, les chiens peuvent être un vecteur de souches de SARM associées au bétail.
«Si en effet les animaux de compagnie jouent un rôle de facteur de risque pour l'acquisition de micro-organismes multirésistants aux antibiotiques chez l'homme, notre méta-analyse n'a suggéré cette relation que pour la transmission du SARM par les chiens», ont-ils écrit.
On lira aussi «Animaux de compagnie et staphylocoques résistants à la méticilline», Source Anses. Bulletin de veille scientifique n°25. Décembre 2014 et «Infections à germes méthicilline-résistants : ce qu’il faut savoir», source Advetia Centre hopitalier vétérinaire, 13 novembre 2018.
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