vendredi 4 février 2022

A propos de la désintensification des productions des agriculteurs ?

Comme toujours, Olivier Masbou dans son blog-notes voit juste, et voici à quelle sauce vont être mangé les agriculteurs, l’idée du parti présidentiel LREM étant de «désintensifier» l’agriculture.

La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, et le député européen (LREM), Pascal Canfin (président de la commission Environnement du Parlement européen) planchent sur le programme écolo de LREM (et du futur candidat). Dans Le Monde (27 janvier), ils expliquent vouloir mettre en place «une écologie du contrat». Ainsi, en agriculture, «il s’agit, par exemple, de mettre en place un contrat de transition agricole, sur trois ou cinq ans, dans lequel les agriculteurs s’engagent à désintensifier leurs productions. En échange, l’Etat s’engage à renégocier leurs dettes auprès des banques et à leur apporter une aide financière», explique Pascal Canfin. Bon. Alors, il va falloir, production agricole par production agricole donner une définition, des critères, de ‘désintensification’. Et les agriculteurs qui sont déjà en système extensif (l’élevage de montagne par exemple), ils n’ont rien ?

Dans un article du 20 janvier paru dans l’Opinion (réservé aux abonnés), Jean-Paul Pelras écrivait «Lettre à Barbara Pompili qui incite à surveiller les paysans».

«Sachant que nous venons de perdre plus de 100 000 paysans en vingt ans, continuez à serrer la bride autour des pratiques agricoles françaises, et vous pourrez bientôt mettre vos contrôleurs au chômage car il ne restera plus un seul agriculteur à contrôler»

Les agriculteurs sont cernés. D’une part, avec le dispositif Phytosignal animé par les agences régionales de santé en Nouvelle-Aquitaine, dans les Pays de la Loire ou en Bretagne, qui permet, comme son nom l’indique, aux riverains de signaler l’épandage de produits phytosanitaires à proximité de leurs domiciles. Et, d’autre part, avec le lancement de sites Internet mis à disposition des préfectures pour renseigner sur les zones traitées. Deux dispositifs complémentaires qui, se rajoutent à ceux déjà existants et qui auront, a minima, le don d’exacerber les tensions dans nos campagnes si l’on considère le degré d’hystérie collective suscité par ce sujet.

Vous trouverez une analyse par André Heitz sur son blog de la «Lettre à Barbara Pompili qui incite à surveiller les paysans», une tribune de M. Jean-Paul Pelras dans l'Opinion, c’est à lire sans modérationita, avec en exergue cette citation de Michel Rocard ...

Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. 
La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare.
M. Jean-Paul Pelras s'insurge devant de nouvelles mesures de «flicage» des agriculteurs de nature à exacerber les tensions dans les campagnes.
C'est, comme d'habitude, élégant et bien tourné, et percutant, mais dans ce cas précis, difficile à comprendre en l'absence de détails sur les événements qui ont suscité son courroux. Mais cela reste juste quant au fond.

Dans Sud-Radio, Jean-Paul Pelras a expliqué sa lettre dans une vidéo qui commence d’emblée avec son intervention à 1min52s.

Enfin, on lira un article un peu plus ancien d'octobre 2020, «Désintensifier» la production agricole et nourrir plus de personnes, douce utopie ?

Mise à jour du 6 février 2022. On lira cet article d'André Heitz et de Marcel Kuntz, La France en perdition sur le plan de sa souveraineté alimentaire, sur Atlantico.

La France est encore aujourd’hui la première puissance agricole de l’Union européenne, mais sa balance commerciale connaît une érosion depuis 2015 et elle perd en compétitivité sur de nombreux secteurs. Comment cette industrie fer de lance de l’économie française à l’orée du 3e millénaire s’est-elle dégradée ? Quels ont été les moments clefs de cette descente ? Des chiffres annoncent-ils une catastrophe à ce propos ? 

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

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