Affichage des articles dont le libellé est avis. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est avis. Afficher tous les articles

mardi 26 janvier 2021

La surveillance des avis en ligne des consommateurs pourrait contribuer à améliorer la sécurité des aliments, selon une nouvelle étude

«La surveillance des avis en ligne des consommateurs pourrait contribuer à améliorer la sécurité des aliments, selon une nouvelle étude», source Society for Risk Analysis via EurekAlert!

Des informaticiens utilisent l'exploration de textes des avis en ligne des consommateurs pour identifier les aliments qui présentent des risques pour la santé.

Selon les Centers for Disease Control (CDC), environ 48 millions de cas de maladies d'origine alimentaire sont contractés aux États-Unis chaque année, provoquant environ 128 000 hospitalisations et 3 000 décès. Dans certains cas, la source est bien connue, comme un lot de viande hachée bovine contaminée qui a infecté 209 personnes par E. coli en 2019. Mais 80% des cas d'intoxication alimentaire sont d'origine inconnue, ce qui rend impossible d'informer les consommateurs des aliments dangereux.

David Goldberg, professeur assistant en management information systems à l'Université d'État de San Diego, souhaite améliorer la traçabilité et la communication des produits alimentaires à risque. Dans une nouvelle étude publiée par la revue Risk Analysis, son équipe de recherche propose un nouveau système de surveillance de la sécurité des aliments (FSMS pour Food Safety Monitoring System) qui utilise les commentaires et avis des consommateurs publiés sur des sites Internet pour identifier les produits associés à des maladies d'origine alimentaire.

Les chercheurs ont utilisé une technologie d'intelligence artificielle appelée text mining (fouille de textes ou «extraction de connaissances) pour analyser les commentaires et les critiques de deux sites Internet : Amazon.com, le plus grand distributeur de commerce électronique au monde, et IWasPoisoned.com, un site où les consommateurs alertent les autres sur les cas d'intoxication alimentaire. La base de données comprenait 11 190 avis sur Amazon sélectionnés au hasard sur des articles alimentaires «d'épicerie et de conserve» achetés entre 2000 et 2018, ainsi que 8 596 avis sur des produits alimentaires publiés sur IWasPoisoned.com. Ces deux ensembles de données ont permis aux chercheurs de tester le text mining avant d'analyser 4,4 millions d'avis supplémentaires sur Amazon.

Les ordinateurs ont été programmés pour reconnaître les mots associés aux maladies d'origine alimentaire comme «malade», «vomissement», «diarrhée», «fièvre» et «nausée». Cela a abouti à une liste de produits signalés comprenant des marques spécifiques de barres protéinées, de tisanes et de protéines en poudre. Deux des produits signalés par les ordinateurs avaient déjà été rappelés.

Une étape finale importante du système de surveillance a été un examen manuel par un groupe de 21 experts en sécurité des aliments. Leur travail consistait à vérifier le niveau de risque d'un produit et à proposer une stratégie de réhabilitation pour le fabricant. Par exemple, dans le cas d'une réaction allergique, les experts recommandent d'enquêter sur des ingrédients alternatifs ou de réviser l'emballage du produit pour inclure un avertissement au consommateur.

Dans ses travaux futurs, Goldberg espère créer un moyen d'alerter les consommateurs sur les risques liés aux produits alimentaires lorsqu'ils font des achats en ligne. Les critiques d'Amazon peuvent attribuer des étoiles aux produits et publier des commentaires, mais il est difficile et chronophage de trier ces critiques à la recherche de risques pour la santé. «S'il y avait un panneau qui apparaissait sur leur écran, cela les rendrait plus informés en tant que consommateurs et leur permettrait de prendre une décision d'achat qui pourrait finalement les rendre plus en sécurité sanitaire», dit Goldberg.

NB : Il existe une version française de IWasPoisoned.com ici.

vendredi 18 décembre 2020

Dans la série tout le monde a un avis sur le glyphosate, quand Mme Aurélie Philipetti dit des bêtises

Dans la série tout le monde a un avis sur le glyphosate, aujourd'hui, voici Mme Aurélie Philipetti, ancienne ministre de la culture, sans aucun doute une agronome en devenir, qui nous donne son avis sur le glyphosate, l'agriculture et les agriculteurs, c'est passionnant ...

Tant de bêtises en si peu de mots, quel travail d'artiste de la culture. Le souci est qu'à aucun moment la journaliste ne lui pose la question de savoir, mais au fait, quelles sont les alternatives, puisqu'il y en a beaucoup … à la veille de Noël, ce n'est pas bien de faire de promesses, Mme Aurélie 
Philipetti !

Complément du 21 décembre 2020. Lu dans Alerte EnvironnementSNCF : l’alternative au glyphosate va coûter un bras aux contribuables…et à l’environnement. 

samedi 17 octobre 2020

Réécriture du génome, éthique et confiance, un avis de l’Académie d’agriculture de France

Communiqué de l'Académie d'Agriculture du 14 octobre 2020, Prix Nobel de chimie 2020 et avis de l’Académie d’agriculture de France sur le thème « Réécriture du génome, éthique et confiance ».

Le prix Nobel de chimie 2020 est décerné à Emmanuelle CHARPENTIER et Jennifer DOUDNA pour leur découverte du système CRISPR-Cas. Cet outil très puissant pourrait trouver de multiples applications dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage ou de la forêt. Aussi, dès 2017, l’Académie d’agriculture de France (AAF) a-t-elle initié une réflexion large et approfondie autour des pistes nouvelles ainsi ouvertes et des questions, voire des risques, que leur application pourrait entraîner, en mettant en place un groupe de travail où étaient représentées toutes les sections de l’Académie. Bertrand Hervieu et Paul Vialle, rapporteurs du groupe de travail, ont animé les débats sur ce thème très sensible.

L’avis sur la « Réécriture du génome, éthique et confiance » dans le cas des plantes cultivées, de la forêt et des animaux d’élevage a été approuvé en séance plénière de l’Académie d’agriculture de France le 8 janvier 2020 par plus de 80% des votants.

Au terme de ces travaux, l’Académie énonce 8 recommandations selon 4 principes directeurs pour guider l‘action :
  • Agir de façon responsable,
  • Respecter le principe de précaution,
  • Associer largement le public. Informer. Agir de façon transparente,
  • Procéder à des réévaluations régulières.
L’avis analyse ces technologies de réécriture du génome (dont celle de CRISPR Cas 9), plus précises, plus rapides, que les méthodes antérieures, mais dans certains cas impossibles à distinguer par la suite. Sur des exemples concrets très divers, il ressort que chaque cas est singulier, et que cette diversité doit être prise en considération tant au niveau des bénéfices que des risques éventuels.

Pendant les travaux de l’Académie, la Cour de justice de l’Union européenne, sur la base de la directive européenne 2001-18, a rendu une décision classant les produits issus de ces techniques parmi les OGM, indépendamment de l’évolution scientifique de ces 20 dernières années.

L’Académie affirme le bien-fondé d’utiliser ces techniques pour des objectifs de recherche cognitive, comme c’est déjà le cas en santé humaine. Elle est convaincue que certaines de leurs applications peuvent faire partie des solutions pour contribuer à relever les défis mondiaux urgents : biodiversité, changement climatique, évolution de la population mondiale, et qu’elles peuvent s’inscrire dans les priorités politiques actuelles, comme l’agroécologie ou le bien-être animal.

L’AAF maintient la nécessité d’une autorisation préalable dans le cadre de l’article 7 de la directive 2001-18 instaurant une procédure différenciée - apparemment jamais utilisée - mais avec des dossiers mieux calibrés et un suivi des autorisations, limitées dans le temps et révocables, auxquelles il pourrait être mis fin sans irréversibilité. Pour éviter le décalage entre science, droit et société, elle propose une révision tous les 7 ans des textes régissant ces domaines, comme pour le Conseil consultatif national d’éthique.

L’Académie demande avec insistance aux pouvoirs publics de sortir d’une position attentiste. Enfin, elle souhaite contribuer à cette évolution et, pour ce faire, est prête à solliciter et accompagner les législateurs, en lien avec d’autres académies françaises et européennes.

Sur ce sujet, on lira aussi l'article de seppi, Le Prix Nobel de Mme Emmanuelle Charpentier et les cocoricouacs du gouvernement,
Où l'on découvre soudain que Mme Emmanuelle Charpentier est française... mais les applications agricoles de sa découverte sont interdites de séjour en France. Et notre personnel politique a fait fort dans les cocoricouacs. Mais il n'est pas trop tard pour utiliser ce Prix Nobel pour faire de la pédagogie.

Complément du 19 octobre 2020. On lira Emmanuelle Charpentier prix Nobel de Chimie, France prix Nobel d’Idéologie, article de Jean-Paul Oury dans European scientist du 16 octobre 2020. 

lundi 7 septembre 2020

Avis de rappel de sauces Suzi Wan publié par la DGCCRF. Mais pourquoi viens-tu si tard ?



Dans cet article, je rapporte le rappel des produits suivants,
27 août 2020 : Rappels de sauces froides, Nem, Nuoc Mam et soja de marque Suzi Wan (125 et 137,5 ml) pour cause de possible présence de petits fragments de verre, source Ouest-France du 27 août 2020 et 28 août 2020 par Auchan. Rappel plus tardif chez Carrefour et Système U le 31 août 2020. Rappel aussi au Luxembourg le 28 août 2020 ...

Mais, patatras, voici que la DGCCRF nous informe le 7 septembre 2020, soit 11 jours après les informations du rappel par les distributeurs, du rappel de sauces Suzi Wan …

Alors vous pouvez choisir, coup de fatigue, problème d’effectif, mauvaise organisation, bref, à vous de voir ce qu’il en est ...

Il serait temps que le plan de relance se focalise sur la sécurité des aliments, mais ça, c'est une autre histoire ...

Les crèmes pour la peau, le maquillage et les shampooings doivent être exempts de Pluralibacter, selon un avis du BfR


« Les crèmes pour la peau, le maquillage et les shampooings doivent être exempts de Pluralibacter », source avis mis à jour du BfR n°038/2020 du 7 septembre 2020.

L'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) a évalué les risques sanitaires associés avec des produits cosmétiques contaminés par Plurialibacter gergoviae. Uniquement les produits appliqués à l'extérieur - comme les crèmes pour la peau, le maquillage ou les shampooings - ont été envisagés.

Depuis son introduction en 2005, un nombre croissant de produits présentant un risque microbiologique ont été notifiés via le système européen d'alerte rapide pour les produits de consommation « Safety Gate » (anciennement RAPEX). Dix produits cosmétiques répertoriés dans la base de données RAPEX ont été affectés par une contamination confirmée par P. gergoviae.

Si des produits contaminés par P. gergoviae sont utilisés, la bactérie peut pénétrer dans l'organisme par des plaies ouvertes ou muqueuses. Des infections sévères peuvent se développer chez les personnes atteintes de maladies préexistantes.

De l'avis du BfR, les produits cosmétiques externes appliqués devraient être exempts de P. gergoviae afin d'éviter un risque pour la santé humaine. Les risques pour la santé associés à l'utilisation de tels produits cosmétiques ne peuvent actuellement pas être quantifiés en raison du manque de données fiables.

NB : En France, le 22 juillet 2020, il y a eu un rappel de plusieurs produits de lingettes bébé de marque Lupilu pour cause de suspicion de la présence du germe Pluralibacter gergoviae.

dimanche 6 septembre 2020

Le SARS-CoV-2, la sécurité des aliments et l'ICMSF



Vient de paraître un avis de l’ICMSF sur le SARS-CoV-2 et sa relation avec la sécurité des aliments ; le blog a traduit quelques extraits ici-dessous :

COVID-19 et sécurité des aliments

Le SARS-CoV-2 ne devrait pas être considéré comme un danger de sécurité des aliments car un vrai danger de sécurité des aliments entre dans le corps humain via le tractus gastro-intestinal, où il peut infecter les organes ou les tissus n’importe où le corps humain.

Un bon exemple est le virus de l’hépatite A qui entre dans le flux sanguin après avoir infecté l’épithélium intestinal humain et ensuite établit une infection dans le foie et cause une maladie d’origine alimentaire. De plus, il est important de distinguer une danger de sécurité des aliments d’un risque de sécurité des aliments, par exemple, la simple présence d’un agent infectieux dans un aliment n’entraîne pas nécessairement une infection humaine.

En dépit de plus milliards de repas consommés et d’emballages alimentaires manipulés depuis le début de la pandémie de COVID-19, à ce jour, il n’y a eu aucune preuve que les aliments, les emballages alimentaires ou la manipulation des aliments soit une source ou une voie de transmission du SARS-CoV-2 entraînant le COVID-19.

Considérant qu’à ce jour, il n’y a aucun cas prouvé, ni aucune association scientifique entre la consommation d’aliments et le COVID-19, il est hautement improbable que le SARS-CoV-2 constitue un risque de sécurité des aliments. Il y a relativement peu de données sur le fait que le SARS-CoV-2 ait été retrouvé dans des ingrédients alimentaires, des produits alimentaires et des matériaux d’emballage. Dans plusieurs cas, de telles données ne sont pas spécifiques pour dire comment le virus a été isolé, quelle quantité a été retrouvée et si le virus est viable et infectieux. Comme les méthodes d’identification du virus sont principalement génétiques, ce que montre la plupart des données est la présence d’ARN du virus. Dans ce sens, ces données montrent qu’un danger pour la santé humaine peut être présent. Elles ne montrent pas qu’il y a actuellement un danger présent (par exemple, virus viable) ou qu’il est un risque pour la santé humaine via l’ingestion ou la manipulation d’un aliment. Les virus présents dans les aliments ou un emballage alimentaire va perdre en viabilité au cours du temps. A la suite d’une approche basée sur les risques, il est très improbable qu’une telle contamination entraînerait une infection.

Mise à jour du 11 septembre 2020. Des experts affirment que le coronavirus est «hautement improbable» pour être un risque alimentaire, selon un article de Joe Witworth paru dans Food Safety News.

vendredi 10 juillet 2020

Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention, selon un avis du BfR


Une recommandation du CDC des Etats-Unis indique clairement, « Say No to Raw Dough », Dites non à la pâte crue.

« Escherichia coli dans la farine, sources, risques et prévention », source avis du BfR n°004/2020 du 20 janvier 2020.

La farine est un produit naturel et un aliment précieux. Cependant, Escherichia coli producteur de shigatoxines (STEC pour Shigatoxin-producing Escherichia coli) a été détecté dans plusieurs échantillons de farine (blé, épeautre et seigle) lors d'une surveillance alimentaire de routine en Allemagne en 2018.

Les Escherichia coli sont des bactéries qui sont présentes naturellement dans l’intestin des animaux et des humains et la détection de E. coli dans les aliments est un indicateur fort d'une contamination fécale. Les bactéries provenant des fèces ou des selles peuvent être rejetées dans l'environnement et contaminer par la suite divers aliments d'origine animale et végétale. La transmission directe entre les animaux et les humains et des humains aux humains est également possible. Certains variants de E. coli produisant des toxines peuvent provoquer de graves maladies chez les animaux et les humains.

Les variants de E. coli qui peuvent produire des shigatoxines sont particulièrement importantes pour l'homme. Les STEC, qui provoquent des maladies chez l'homme, sont appelées des E. coli entérohémorragiques (EHEC pour enterohemorrhagic E. coli).

Les symptômes d'une infection par des STEC sont initialement gastro-intestinaux. La gravité possible de la maladie va de la diarrhée aqueuse à la diarrhée sanglante. Chez l'adulte, l'évolution de la maladie peut également se poursuivre sans symptômes. Une complication particulièrement grave est le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une maladie qui se manifeste par une insuffisance rénale aiguë, des troubles de la coagulation sanguine et la destruction des globules rouges et peut entraîner la mort dans certains cas.
Dites non à la pâte crue.
Visuel du CDC des Etats-Unis

Cette forme de la maladie affecte des groupes de personnes particulièrement sensibles, tels que les jeunes enfants.

Le BfR conseille donc aux consommateurs qui souhaitent se protéger et protéger leurs familles contre les infections alimentaires de suivre les recommandations ci-après lors de la manipulation de la farine, en plus des règles d'hygiène de cuisine standard:
  • Avant de préparer des aliments et après un contact avec de la farine, se laver soigneusement les mains à l'eau et au savon et les sécher soigneusement.
  • Dans la mesure du possible, évitez tout contact entre la farine et les aliments destinés à la consommation directe, utilisez également différentes planches, assiettes, bols et agitateurs ou lavez-les après le contact avec la farine.
  • Nettoyez soigneusement les surfaces et les objets avec du détergent et de l'eau tiède après le contact avec de la farine et séchez-les.
  • Ne mangez pas de pâte à gâteau et à cookie non cuite. 

Les EHEC/STEC sont détruits par la cuisson, le rôtissage et le mijotage. En général, lors de la préparation des aliments dans des ménages privés par ébullition ou friture, une température d'au moins 70°C au cœur des aliments maintenus pendant au moins deux minutes est suffisante. Il convient de noter que ces valeurs ne s'appliquent pas à l'application de chaleur sèche (sans eau) et sont également insuffisantes pour cuire la pâte. Dans le produit à base de farine sèche (teneur en eau d'environ 13%), les STEC ne sont pas tués à 70°C. Ces bactéries sont également relativement insensibles aux acides, aux basses températures ou à la déshydratation. Par conséquent, même dans le congélateur, les bactéries STEC ne peuvent pas être tuées de manière fiable.

Si de la farine est mélangée à des œufs, du lait ou de l'eau pour former une pâte, les bactéries STEC peuvent être tuées à des températures à cœur de 70°C pendant au moins deux minutes. Des températures à cœur plus élevées peuvent réduire le temps de cuisson nécessaire.

Cependant, il y a encore un grand besoin de recherche, de sorte qu'une évaluation finale des risques pour la santé n'est pas encore possible. Le BfR prévoit une réunion avec des experts sélectionnés pour discuter des questions scientifiques ouvertes sur les STEC dans la farine.

NB : Le blog vous a proposé de très nombreux articles à ce sujet ici et ici, dont un de 2011, Où l’on reparle de la pâte à cookies … ainsi qu’un autre de 2018, Farine et la sécurité des aliments, c’est toujours d’actualité !

mardi 30 juin 2020

Avis du BfR: L’ergostérol dans les fruits, un marqueur des toxines de moisissures ?


Le BfR a étudié si l'ergostérol peut être utilisé comme une «substance marqueur» fiable pour une contamination des aliments par des toxines de moisissure, et si l'apport d'ergostérol ou de vitamine D2 par les aliments - en particulier par les fruits ou les produits à base de fruits - peut avoir des effets néfastes sur la santé des les consommateurs.

« L’ergostérol dans les fruits, un marqueur des toxines de moisissures ? », source avis du BfR n°017/2020 du 30 mars 2020.

L'ergostérol (également connu sous le nom de provitamine D2) est présent dans les membranes cellulaires des champignons (y compris celles des levures et moisissures). En conséquence, l'ergostérol peut se produire naturellement (comme dans les champignons comestibles, le pain ou les fromages affinés avec des moisissures) ou peuvent survenir en raison de contamination par des moisissures. À la lumière de ces faits, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a étudié si l'ergostérol peut être utilisé comme «substance marqueur» fiable d’une contamination des aliments par des toxines de moisissures, et si l'apport d'ergostérol ou de vitamine D2 provenant des aliments - en particulier des fruits ou des produits à base de fruits - peut avoir des effets sur les consommateurs.

À quelques exceptions près, comme les fromages affinés avec des cultures de moisissures (par exemple, le camembert, le gorgonzola ou le roquefort), la présence des moisissures n'est pas souhaitable sur ou dans les produits alimentaires. Cela présente un risque potentiel pour la santé des consommateurs, car certains genres de moisissures peuvent produire des toxines de moisissures (mycotoxines) dans certaines conditions. L'ingestion de ces toxines avec les aliments peut avoir de graves conséquences pour la santé humaine. Des données limitées provenant de publications scientifiques sur la teneur en ergostérol des fruits et des produits à base de fruits ne permettent ni de déduire la tolérance ni les niveaux maximaux ni d'estimer de manière fiable si la teneur en ergostérol est un marqueur approprié pour la contamination par les mycotoxines dans les aliments.

L'irradiation des aliments avec des rayons UV pour augmenter la teneur en vitamine D est autorisée pour certains aliments qui contiennent naturellement de l'ergostérol (comme les champignons comestibles ou la levure de boulangerie) dans l'Union européenne. Cette irradiation UV entraîne la transformation de l'ergostérol en vitamine D2 (ergocalciférol). Celui-ci peut ensuite être converti en la forme biologiquement active de la vitamine D (calcitriol) par le métabolisme humain dans le foie et les reins. Un apport excessif et supérieur aux besoins en vitamine D peut entraîner des conséquences sur la santé, notamment des arythmies cardiaques, troubles de la fonction rénale et du métabolisme du calcium (hypercalcémie). De l’avis du BfR, il n'y a aucune preuve que la consommation d'aliments irriadiés par des UV produits conformément avec la législation de l'UE pose des problèmes de santé. De plus, il n'y a actuellement aucune indication que l'ingestion d'ergostérol ou de vitamine D2 dans les aliments - en particulier dans les fruits ou les produits à base de fruits - pourrait entraîner des effets néfastes sur la santé tels qu'un surdosage en vitamine D (hypervitaminose).

L'Autriche enregistre 813 rappels d'aliments au cours des dix dernières années


L’Autriche, le pays à suivre en matière d’exemple pour les rappels de produits alimentaires ?

Pour information, le site Oulah! avait rapporté 367 aliments rappelés en 2019 ... la comparaison s'arrête là ...

« L'Autriche enregistre 813 rappels d'aliments au cours des dix dernières années», source Food Safety News, article adapté par mes soins.

1 028 avertissements, rappels et avis sur des produits concernant les aliments, les matériaux en contact avec les aliments, les cosmétiques et les jouets ont été publiés en Autriche entre 2010 et 2019.

Les principales raisons étaient les résidus de pesticides, les micro-organismes et la contamination par des corps étrangers. Les produits les plus touchés étaient les jouets, les produits céréaliers, les produits carnés et les produits laitiers.

Au cours de cette période, le public a été informé 813 fois des rappels d'aliments, selon une analyse publiée par l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité alimentaire (AGES). Le rapport complet est ici.

La plupart des rappels provenaient des entreprises elles-mêmes, mais si le fabricant ou le distributeur ne remplit pas cette obligation, AGES émet un avertissement de produit au nom du ministère fédéral des Affaires sociales, de la Santé, des Soins et de la Protection des consommateurs (BMSGPK).

Raisons des rappels d'aliments
Les entreprises sont responsables de la sécurité sanitaire de ce qu'elles produisent ou vendent et du respect des réglementations en matière de législation alimentaire. La sécurité des aliments est assurée par des normes et un réseau de contrôles, qui commence par les producteurs et se termine par des programmes de surveillance à l'échelle de l'UE, selon AGES.
Causes des rappels d'aliments

Sur un total de 1 028 avis, 59 avertissements de produits et 446 rappels de produits ont été communiqués par AGES et le public a été informé 523 fois par des avis dans les magasins.
En moyenne, 103 avertissements et rappels de produits ont été enregistrés chaque année. La plupart des informations publiques datent de 2018 avec cinq avertissements, 62 rappels et 100 avis.

Des aliments ont été rappelés 260 fois en raison d'une contamination par des micro-organismes tels que Salmonella, Listeria ou E. coli. Des mesures ont été prises 214 fois parce que des niveaux de mycotoxines, de métaux lourds ou de pesticides étaient trop élevés par rapport aux quantités maximales autorisées.

À 188 reprises, des corps étrangers tels que des morceaux de verre, des particules de plastique ou des morceaux de métal en étaient la raison. Au total, 83 avertissements et rappels de produits étaient dus à un étiquetage incorrect des allergènes, dont près d'un tiers était dû au gluten non déclaré.

Type d’aliments rappelés
Les aliments d'origine animale comme la viande et les produits carnés avec 113 rappels et le lait et les produits laitiers avec 95 étaient parmi les aliments qui devaient être rappelés le plus souvent. Les produits céréaliers ont été impliqués dans 104 rappels et les fruits et légumes dans 74 rappels, principalement en raison de résidus. Les corps étrangers étaient plus susceptibles d'être retrouvés dans les plats cuisinés avec 73 rappels.

Listeria a principalement touché le lait et les produits laitiers, mais aussi la viande et les produits carnés et le poisson et les produits de la pêche. Salmonella a été retrouvé principalement dans les épices, mais aussi dans les produits laitiers, les fruits à coques, les produits à base de fruits à coques et les graines, ainsi que les œufs et les ovoproduits. E. coli était principalement à l'origine des avis d'information du public dans les groupes des produits à base de viande et des produits laitiers.

Les mycotoxines comme cause de rappel ont été retrouvées principalement dans les céréales et les produits céréaliers, mais aussi dans les fruits à coques, les produits à base de fruits à coques et les graines. Des biocontaminants tels que les alcaloïdes du tropane, l'acide cyanhydrique ou les alcaloïdes de la pyrrolizidine ont été principalement détectés dans des céréales et des produits de boulangerie.

Le fipronil a provoqué trois rappels d'ovoproduits, le 1,3-diméthylamylamine (DMAA) dans une alerte aux compléments alimentaires, de la viande de cheval, des norovirus dans les fruits et légumes et Cronobacter sakazakii dans des aliments pour enfants ont tous provoqué deux alertes.

mercredi 24 juin 2020

Eaux usées valorisées: prévention des agents pathogènes bactériens sur les fruits et légumes frais, selon un avis du BfR


« Eaux usées valorisées: prévention des agents pathogènes bactériens sur les fruits et légumes frais », Avis du BfR n°021/2020 du 21 avril 2020.

Du fait du changement climatique affectant l'Allemagne et l'Europe, une augmentation de l'utilisation des eaux usées récupérées pour l'irrigation des plantes est à prévoir, y compris pour les cultures prêtes à consommer. Des exigences appropriées pour cette eau d'irrigation sont donc en cours d'élaboration au niveau de l'UE.

Dans ce contexte, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a travaillé avec l'Institut Julius Kühn (JKI) et l'Institut Max Rubner (MRI) pour analyser les résultats de recherches récentes sur la présence de certains agents pathogènes bactériens dans les eaux usées récupérées ainsi que dans les fruits et les légumes. Les propriétés saines des fruits et légumes signifient que la plupart des gens - et même des individus particulièrement sensibles aux infections d'origine alimentaire - les mangent crus ou seulement après une préparation alimentaire minimale.

Les agents pathogènes bactériens les plus importants qui se trouvent dans les eaux usées et qui pourraient être consommés par l'homme en consommant des fruits ou des légumes sont Salmonella, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) et Listeria monocytogenes. Les STEC sont des souches de E. coli pathogènes, qui peuvent produire une shigatoxine qui affecte l'intestin humain. Lorsque ces bactéries causent des maladies chez l'homme, elles sont également connues sous le nom de E. coli entérohémorragiques (EHEC). Listeria monocytogenes peut entraîner une maladie grave chez la femme enceinte et les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

Malgré un taux de détection relativement faible dans les aliments d'origine végétale, des éclosions importantes de maladies d'origine alimentaire se produisent régulièrement en raison de la contamination des fruits et légumes par des agents pathogènes humains. Étant donné que les chaînes d'approvisionnement alimentaire sont souvent très longues et que les aliments frais à base de végétaux se gâtent relativement rapidement, les fruits et légumes sont souvent consommés bien avant que des foyers potentiels ne soient identifiés et que des denrées alimentaires suspectes soient examinées.

Le risque que la population générale contracte une salmonellose ou une infection à STEC à la suite de la consommation de fruits ou légumes prêts à consommer a jusqu'à présent été considéré comme faible en Allemagne. Pour les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli en Allemagne, le risque de souffrir de listériose après avoir consommé des fruits et légumes prêts à consommer continue également d'être considéré comme faible, malgré la gravité de la maladie. Cependant, si les plantes cultivées pour produire des fruits ou des légumes sont irriguées avec des eaux usées récupérées et ensuite consommées crues (en tout ou en partie), ces risques pourraient augmenter.

Pour se protéger contre les infections d'origine alimentaire, il est recommandé aux consommateurs de laver soigneusement les fruits et légumes frais à l'eau potable avant de les consommer, afin de réduire la concentration de microbes présents sur la peau des fruits et des légumes. Le simple fait de laver les fruits et légumes ne peut cependant pas enlever tous les agents pathogènes qui peuvent être présents. Il est donc conseillé aux consommateurs de peler ou de blanchir les légumes qui poussent près du sol pour réduire encore plus le risque d'infection.

Il est conseillé aux femmes enceintes et aux individus dont le système immunitaire est faible (en raison de l'âge avancé, de conditions préexistantes ou de prendre certains types de médicaments) de bien chauffer les germes avant la consommation. Il est également conseillé à ces deux groupes de personnes de ne pas consommer de salades prêtes à consommer  préemballées. Au lieu de cela, les salades doivent être préparées juste avant de manger à partir d'ingrédients frais soigneusement lavés à l'eau potable.

Des profils de risque sont proposés dans cet avis.

mardi 2 juin 2020

Propositions nouvelles et mises à jour des doses de référence des allergènes alimentaires, selon un avis du BfR


'VITAL 3.0': Propositions nouvelles et mises à jour des doses de référence des allergènes alimentaires, source Avis du BfR n°015/2020 du 9 mars 2020.

VITAL signifie Voluntary Incidental Trace Allergen Labelling.

Un étiquetage approprié des aliments, y compris la dénomination de tous les ingrédients allergènes que l'aliment contient, est d'une importance majeure pour les personnes souffrant d'allergies à certains aliments.

Les fabricants sont tenus, en vertu du droit de l'UE, de nommer les 14 substances ou produits les plus importants qui provoquent des allergies ou des intolérances dans les listes d'ingrédients des aliments emballés. Par contre, il n’existe pas de règlement d’étiquetage contraignant pour les traces de ces substances allergènes qui ont été involontairement inclus dans le produit alimentaire fini. Cela conduit souvent à des informations de précaution volontaires fournies par le fabricant sur l'étiquette des aliments, telles que 'Peut contenir des traces de…' ou 'peut contenir…'.

Pour les personnes souffrant d'allergies, d'une part, ce type d'informations de précaution peut conduire à des restrictions inutiles dans la sélection des aliments, car il reste finalement à déterminer si le produit alimentaire fini contient réellement une quantité importante de certains allergènes.

D'un autre côté, la possibilité que des quantités problématiques d'allergènes pénètrent accidentellement dans le produit final ne peut néanmoins être exclue pour des aliments sans étiquetage de précaution.

En ce qui concerne les différentes méthodes actuelles de traitement de l'étiquetage purement volontaire pour d'éventuelles traces d'allergènes, la question de savoir si les seuils pour les substances allergènes peuvent sensiblement améliorer la protection des consommateurs pour les personnes concernées est en cours de discussion. Le but ici serait que l'étiquetage du produit soit obligatoire, d'une manière qui reste à déterminer, si ce seuil est dépassé. Cependant, les informations générales sur les allergènes qui sont purement préventif pourrait alors être systématiquement évitées pour les produits alimentaires dans lesquels les seuils en allergènes accidentels n'ont pas été dépassés.

Une condition préalable importante pour fixer des seuils de ce type implique des connaissances sur quelles quantités d'allergènes sont critiques - actuellement connues sous le nom de doses de référence. Les propositions de doses de référence qui ont été publiées par le passé sont actuellement mises à jour et élargies par un groupe d'experts ('VITAL Scientific Expert Panel', VSEP), utilisant des données d'études cliniques et des calculs mathématiques pour les allergènes les plus importants.

Les valeurs vont représenter le niveau actuel des connaissances scientifiques de manière aussi exacte et réaliste que possible, en précisant les quantités d’allergènes susceptibles d’entraîner chez les consommateurs des allergies attendues
avec une certaine probabilité de réaction allergique après consommation.

De nouvelles mises à jour des données et des méthodes de dérivation peuvent en principe faciliter le développement et la spécification des valeurs avec encore plus de précision à l'avenir.

Les nouvelles doses de référence proposées ont été publiées en 2019 sous la rubrique 'VITAL 3.0'.

Cela a abouti à des valeurs nouvelles ou mises à jour pour certaines des substances, par comparaison avec la recommandation précédente 'VITAL 2.0' de 2011 (voir tableau page 8):

Pour les œufs, le lait et les crevettes, les doses de référence ont augmenté.
Pour les lupins, le soja, le blé et le sésame, les valeurs ont diminué.
Pour les noix de cajou, le céleri, le poisson et les noix, les valeurs ont été déterminées pour la première fois.
Pour les arachides, les noisettes et la moutarde, les doses de référence restent inchangées.

Les scientifiques du VSEP ont rapporté une certaine dose déclenchante (eliciting dose ou ED) pour chacun des allergènes étudiés dans 'VITAL 3.0', connu sous le nom de 'ED01'. Si la valeur 'ED01' n'est pas dépassée dans les aliments, il peut donc être déduit que 99% des personnes affectées par chaque allergie sont protégées contre le développement de réactions allergiques objectivement mesurables. Le VSEP a souligné la possibilité que, en vertu de certaines circonstances, des réactions allergiques encore plus graves peuvent survenir pour une petite partie environ des 1% restants ou des personnes souffrant d'allergies.

Une autre limite est que l’étendue des réactions allergiques ne peut pas être prédite avec certitude. En outre, d’autres questions ouvertes et des incertitudes doivent également être prises en compte dans le cadre d'une éventuelle dérivation du seuil.

dimanche 3 mai 2020

L'EFSA revoit les options de maîtrise de Campylobacter chez le poulet


L’EFSA publie le 30 avril 2020 une « mise à jour et une revue des options de maîtrise de Campylobacter dans les poulets en production primaire par le groupe scientifique de l'EFSA sur les risques biologiques (BIOHAZ) ».

L'avis de l'EFSA de 2011 sur Campylobacter a été mis à jour à l'aide de données scientifiques plus récentes.

La réduction du risque relatif de campylobactériose humaine dans l'UE attribuable à la viande de poulet a été estimée pour des options de maîtrise en élevage en utilisant la FAP ou fraction attribuable au risque (fraction de tous les cas d'une maladie particulière ou d'une autre affection indésirable dans une population attribuable à une exposition spécifique -aa) pour les interventions qui réduisent la prévalence de Campylobacter dans les troupeaux de poulets, en mettant à jour l'approche de modélisation pour les interventions qui réduisent les concentrations caecales et en examinant la littérature scientifique.

Selon les analyses de la FAP calculées pour six options de maîtrise, les réductions de risque relatives moyennes qui pourraient être obtenues en adoptant individuellement chacune de ces six options de maîtrise sont estimées de façon substantielle, mais la largeur des intervalles de confiance de toutes les options de maîtrise indique un degré élevé d'incertitude sur les potentiels spécifiques de réduction des risques.

Le modèle mis à jour a entraîné des estimations d'impact plus faibles que le modèle utilisé dans l'avis précédent. Une réduction de 3 log10 des concentrations caecales de poulets a été estimée afin de réduire le risque relatif de campylobactériose humaine attribuable à la viande de poulet de 58% par rapport à une estimation supérieure de 90% dans l'avis précédent.

L'expertise des connaissances a été utilisée pour classer les options de maîtrise, pour pondérer et intégrer les différents flux de preuves et évaluer les incertitudes. Les médianes des réductions de risque relatives des options de maîtrise sélectionnées avaient des intervalles de probabilité se chevauchant largement, de sorte que l'ordre de classement était incertain: vaccination, 27% (intervalle de probabilité (IP) 90% 4-74%); additifs dans les aliments et dans l’eau de boisson, 24% (90% PI 4-60%); dépopulation partielle, 18% (90% PI 5-65%); emploi de peu de personnel mais bien formé, 16% (90% IP 5-45%); éviter les abreuvoirs qui permettent à l'eau de stagner, 15% (90% IP 4-53%); ajout de désinfectants dans l'eau potable, 14% (90% IP 3-36%); sas hygiène, 12% (90% PI 3-50%); outils dédiés à chaque poulailler, 7% (90% PI 1-18%). Il n'est pas possible de quantifier les effets des activités de maîtrise combinées car les estimations fondées sur des preuves sont interdépendantes et il existe un niveau élevé d'incertitude associé à chacune.

Résumé
Les FAP ont été calculés pour six options de maîtrise à partir de plusieurs études et comprenaient un sas hygiène, une lutte efficace contre les nuisibles, ne pas avoir d'animaux à proximité du poulailler, l’ajout de désinfectant à l'eau potable, employer peu de personnel mais bien formé et en évitant les abreuvoirs qui permettent l'eau stagnante. La variation était plus grande entre les différentes options de maîtrise que pour les mêmes options de maîtrise dans différentes études, ce qui a accru la confiance dans le potentiel d'extrapolation des résultats à l'Union européenne (UE).

Selon les analyses de la FAP, les réductions de risque relatives moyennes qui pourraient être obtenues par l’adoption de chacune de ces six options de maîtrise individuellement est substantielle, mais la largeur des intervalles de confiance de toutes les options de maîtrise indique un degré élevé d'incertitude dans les potentiels de réduction des risques spécifiques. Par exemple, l'estimation moyenne de la réduction du risque relatif pour l'option de maîtrise, ‘Ajout de désinfectants à l'eau de boisson’ se situait entre 5 (IC 95% 0,6-8,2) et 32% (IC 95% 6,0-54,9) sur la base de trois études disponibles.

L'approche de modélisation des réductions des risques relatifs obtenue par une réduction des concentrations de Campylobacter dans les cæca, précédemment utilisée dans l'avis de 2011, a été mise à jour.

Une plus grande variété de modèles de phase de consommation et un modèle dose-réponse récemment publié ont également été inclus. De plus, des données publiées récemment et plus complètes sur la relation entre les concentrations de Campylobacter dans les caeca et les échantillons de peau de carcasses de poulets correspondants ont été utilisées. Le modèle mis à jour a entraîné des estimations plus faibles de la pente de la droite de régression linéaire décrivant la relation entre les concentrations dans le contenu caecal et sur la peau. En raison de la diminution de cette pente, des estimations plus faibles ont été obtenues pour l'efficacité des options de maîtrise visant à réduire les concentrations caecales. Par exemple, pour une réduction de 2 log10 des concentrations caecales, l'estimation médiane était désormais une réduction du risque relatif de campylobactériose attribuable à la consommation de viande de poulet produite dans l'UE de 42% (IC à 95% 11-75%), alors que dans l'avis précédent, cette réduction du risque relatif était de 76 à 98% sur la base des données de quatre États membres. De même, une réduction de 3 log10 des concentrations caecales de poulet a été estimée afin de réduire le risque relatif de campylobactériose humaine attribuable à la viande de poulet de 58% (IC à 95% de 16 à 89%), par rapport à une estimation de la réduction du risque relatif de plus de 90% dans quatre États membres, ce qui a été constaté précédemment.

Dans l'ensemble, le classement des options de maîtrise a été éclairé par trois flux de preuves différents: effet des options de maîtrise pour réduire la prévalence des troupeaux (étayé par les calculs du FAP basés sur les données de la littérature), effet des options de maîtrise pour réduire les concentrations dans les caecas (étayé par les estimations obtenues par une combinaison de modèles) et l'effet des options de maîtrise directement obtenues à partir de la littérature (non soutenu par la FAP ou la modélisation). En outre, les preuves issues d'études régionales et d'expériences en laboratoire devaient être traduites en effets à l'échelle de l'UE dans les conditions de terrain, et l'application actuelle des mesures de maîtrise, ainsi que les hypothèses de modélisation, devaient être prises en compte lors de l'évaluation de l'efficacité des optionsde maîtrise. Par conséquent, un jugement d'expert était nécessaire pour classer les options de maîtrise compte tenu des incertitudes associées. Le groupe scientifique a convenu de l'utilisation d'une approche structurée, fondée sur les orientations de l'EFSA (2014) sur l'élicitation des connaissances d’experts  (ECE), pour garantir que toutes les preuves et incertitudes identifiées ont été prises en compte de manière équilibrée et pour améliorer la rigueur et la fiabilité du jugements en cause.

L'efficacité de 20 options de maîtrise, si elles sont mises en œuvre par toutes les élevages de poulets de l'UE, en tenant compte du niveau de mise en œuvre actuel, a été estimée à l'aide d'un processus ECE en deux étapes reposant sur les résultats de la modélisation des preuves scientifiques mises à jour, une revue de la littérature (y compris l'avis précédent de l'EFSA) ainsi que les connaissances et l'expérience des experts. Dans le délai imparti pour cet avis, les experts ont effectué des sélections à travers la première étape où toutes les options ont été examinées et pour la deuxième étape où huit options de maîtrise ont été classées par ordre de priorité pour une évaluation plus approfondie de l'ampleur de leurs effets.

Dans la première étape de l'ECE, pour chacune des options de maîtrise, les experts (c'est-à-dire les membres du groupe de travail et certains membres de l'EFSA) ont estimé individuellement la probabilité que la réduction du risque relatif soit supérieure à 10%. Ce 10% a été choisi pour son pouvoir discriminant à différencier l'efficacité des options de maîtrise. La réduction du risque relatif a été jugée plus susceptible d'être supérieure à 10% pour 12 options de maîtrise: sas hygiène à l'entrée du poulailler, pas d'animaux à proximité des poulaillers; employer peu de personnel mais bien formé, ajout de désinfectants à l'eau de boisson, éviter les abreuvoirs qui permettent à l'eau de stagner, nettoyage et désinfection efficaces entre les troupeaux, âge d'abattage réduit, dépopulation partielle, des outils conçus pour chaque poulailler, additifs pour l'alimentation et l'eau de boisson, bactériophages et vaccination.

Les huit options de maîtrise restantes, qui ont été jugées comme ayant une probabilité plus faible de réduire le risque relatif de plus de 10%, comprenaient: une maîrtise efficace des nuisibles, ajuster les temps d'arrêt entre les troupeaux, système de destruction des insectes volants et garder les insectes hors du poulailler, litière propre, densité de peuplement et taille du troupeau, nombre de poulaillers sur le site, élevage sélectif et structure alimentaire.

Parmi les 12 options de maîtrise sélectionnées, huit options ont été sélectionnées pour une priorisation du risque basée sur la qualité des preuves disponibles et la faisabilité pratique de la mise en œuvre de l'option de maîtrise.

Les valeurs médianes de la réduction du risque relatif des huit options de maîtrise prioritaires ont été jugées comme suit; vaccination, 27% (intervalle de probabilité (IP) 90% 4-74%); additifs dans les aliments et dans l’eau de boisson, 24% (90% PI 4-60%); dépopulation partielle, 18% (90% PI 5-65%); emploi de peu de personnel mais bien formé, 16% (90% IP 5-45%); éviter les abreuvoirs qui permettent à l'eau de stagner, 15% (90% IP 4-53%); ajout de désinfectants dans l'eau potable, 14% (90% IP 3-36%); sas hygiène, 12% (90% PI 3-50%); outils dédiés à chaque poulailler, 7% (90% PI 1-18%).Il n'a pas été possible de classer les options de maîtrise sélectionnées en fonction de leur efficacité sur la base des jugements de l’ECE car il existe un chevauchement substantiel des intervalles de probabilité, en raison des grandes incertitudes impliquées.

Il y a des avantages et des inconvénients associés à chaque option de contrôle.

Les avantages comprennent la facilité d'application (par exemple sas hygiène, ajout d'additifs aux aliments pour les animaux), l'amélioration de la santé des oiseaux (par exemple actions de biosécurité), meilleur bien-être des poulets (par exemple, dépopulation partielle), une protection croisée contre d'autres agents pathogènes (par exemple traitements de l'eau potable, additifs alimentaires).

Les inconvénients d'une option de maîtrise donnée peuvent inclure une exigence d'investissements (par exemple, si des changements structurels sont nécessaires pour installer un sas), un manque de maîtrise (par exemple, l'agriculteur peut ne pas être le propriétaire des champs adjacents au poulailler et ne peut donc pas empêcher d'autres animaux d'être à proximité), une croissance réduite des poulets due à une diminution de la consommation d'aliments et/ou d'eau (par exemple si un additif affecte les propriétés sensorielles (odeur, goût ou apparence) rendant l'aliment ou l'eau moins agréable au goût).

De multiples activités de maîtrise devraient avoir un effet plus élevé sur Campylobacter spp. d'entrer dans le poulailler et d'infecter les oiseaux. Pour minimiser le risque de colonisation par Campylobacter, toutes les activités de maîtrise liées à la biosécurité devraient être mises en œuvre intégralement. Il n'est pas possible d'évaluer de manière fiable l'effet des activités combinées de maîtrise car elles sont interdépendantes et il existe un niveau élevé d'incertitude associé à chacune. Certaines options de maîtrise s'améliorent tandis que d'autres réduisent l'effet des autres. La combinaison de deux mesures de maîtrise ciblant respectivement la prévalence et la concentration peut entraîner un effet additif si leurs cibles spécifiques ne sont pas liées.

NB : Le terme ‘control’ en anglais a été traduit par ‘maîtrise’ dans le texte proposé.