samedi 9 mars 2019

Datura, rêve éveillé pour nos autorités sanitaires ou cauchemar pour les consommateurs après un rappel de haricots verts fins par E.Leclerc


Avis de rappel du 8 mars de Haricots verts très fins 1Kg de marque Notre Jardin (Marque Repère E.Leclerc) pour présence de datura. Plusieurs lots de ces haricots verts très fins Notre jardin de la marque Repère sont contaminés par le datura. Voir le détail sur l'affichette précitée.

Comme à son habitude, le site Oulah! est le premier site à relayer l'info sur son site et les dits réseaux sociaux Facebook et Twitter.
Pendant ce temps, pas info de la part de nos autorités sanitaires, à croire qu'en ce vendredi, veille de week-end, tout le monde soit déjà parti …

Il peut y avoir une explication qui est celle fournie par le site www.drogues-info-service.fr,
le datura, considéré comme une drogue, est consommé par les usagers pour vivre une expérience introspective (pour faire un « voyage », un « trip »). Les effets recherchés sont :
  • sensation de rêve éveillé : par exemple parler à quelqu’un qui n’est pas présent ;
  • puissantes hallucinations auditives, visuelles, tactiles (modification de la perception des couleurs, impression de s’enfoncer dans le sol, modification des formes…) ;
  • perte des repères spatiotemporels ;
  • insensibilité à la douleur.
Graines de datura
L'absence de réaction de nos autorités fait croire qu'il font un rêve éveillé après avoir mangé un bon plat de haricots verts très fins de marque Notre Jardin, en attendant ce sont les consommateurs qui hallucinent ...

Selon ce site,
Le Datura (Datura stramonium) est une plante éminemment toxique, quelle que soient les parties en cause. Bien connue comme poison, elle agit un peu comme la belladone mais se montre encore plus toxique. Rien qu’à découvrir les noms couramment employés pour la définir, on comprend vite qu’elle est redoutable : Herbe du diable, Herbe aux sorciers, Herbe des magiciens, Herbe aux voleurs, Chasse-taupe, Endormie, Pomme épineuse, Stramoine…
J'ai déjà écrit deux articles sur Datura, Graines de sarrasin bio et datura, attention danger ! et,Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires, le tout sans oublier les articles sur les rappels de produits alimentaires, on retrouvera l'ensemble des articles où Datura est rapporté ici.

Un article de Magali Labadie paru dans Vigil’Anses n°5, le bulletin des vigilances de l’Anses, de juin 2018, Datura ou les « fleurs du mal », soulignait, « Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé», en ville mais aussi dans les champs ...

Pour mémoire, le 5/03/2019 le site du ministère de l'agriculture et de l’alimentation publiait un article sur le Datura, ses dangers, les contrôles en place etc...
Parmi les moyens préventifs pour éliminer les plants de Datura, il est question d'emploi d’herbicides, arrachage manuel, repérage visuel….

Herbicides vous avez dit herbicides, c'est-à-dire des produits phytosanitaires (ou pesticides), mais si on les utilisait, le problème Datura aurait été réglé ...

Merci à Franck Valloyer, fondateur et directeur du site Oulah!, de m'avoir transmis certaines informations.

Complément. Tout arrive, la DGCCRF informe du rappel de haricots verts très fins surgelés 1kg le 11 mars 2019 en raison de la présence de bogues de Datura, mais il manque les informations suivantes : 
  • pas de code-barres,
  • pas de recommandation,
  • pas d'information sur le distributeur,
  • manque une DLUO à un des lots.
Autre complément intéressant, Carrefour informe tardivement le 12 mars 2019 du rappel de haricots verts très fins surgelés 1kg. On apprend aussi que l'entreprise à l'origine du rappel est GreenyardFrozen France et pas d'information présente sur son site Internet à propos de ces rappels ... mais que fait la police ?

Mise à jour du 13 octobre 2019. Selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

vendredi 8 mars 2019

De l'information sur deux ou trois crises sanitaires en 2018


Retour sur deux ou trois crises sanitaires de 2018 … après la Mise en place d’un site Internet unique pour les retraits et rappels de produits non-conformes.

Pélardon et cas de salmonellose
Le 24 août 2018, Le Parisien.fr rapporte Risque de salmonellose : rappel de fromages «Pélardon».
Le ministère de la Santé demande le rappel des fromages de chèvre « Pélardon » en raison d’une suspicion de contamination à la salmonelle. 
Un rappel de lots de fromages au lait de chèvre « Pélardons » (société Mounier) a été lancé après la découverte d’une vingtaine de cas de salmonellose, ont annoncé ce vendredi les ministères de l’Agriculture et de la Santé. 
L’entreprise Mounier, située à Quézac (Lozère), a procédé le 10 août dernier au retrait de la vente et au rappel de ses fromages de chèvre « Pélardon », à la suite de la mise en évidence de la présence de salmonelles dans ces produits. « Les investigations menées par les autorités sanitaires ont permis de mettre en évidence plusieurs cas de salmonelloses humaines en lien avéré avec la consommation de fromages Pélardon produits par l’entreprise Mounier » rappelle un communiqué de la Direction générale de la Santé. Une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien.

Effectivement, le ministère de la santé indique le 24 août 2019, « Contamination de fromages « Pélardon » de l’entreprise Mounier par des salmonelles : élargissement du retrait-rappel suite à plusieurs cas de salmonelloses ».

Un premier rappel a lieu le 10 août 2018 puis un rappel élargi le 24 août 2018, suite à plusieurs cas de salmonelloses.

On apprend, ce qui confirme l'information du Parisien.fr précitée, « À ce jour, une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien. »

Et puis plus rien jusqu'à la parution le 7 mars 2019 du rapport d'activité de la DGAL 2018 …où l'on apprend stupéfait qu'il y a eu « Une centaine de cas de salmonelloses dus à des fromages pélardons » 
Un retrait/rappel des lots identifiés chez les malades a été lancé le 10 août, accompagné d'un communiqué de presse afin de toucher des consommateurs potentiels au niveau national pendant cette période de vacances avec une importante mobilité des personnes. La distribution dépassant les frontières de l'Hexagone, l'alerte a été notifiée sur le réseau européen d'alerte (Rasff) le 13 août 2018. 
Le 22 août, Santé Publique France rapporte l'existence de nouveaux cas humains de salmonelloses, répartis sur l'ensemble du territoire, dus à une souche de Salmonella Newport, souche génétiquement identique à celle trouvée dans les pélardons impliqués, début août, dans les Tiac des Bouches du Rhône. Les ministères de l’Agriculture et de la Santé décident alors de publier un second communiqué de presse national élargissant les mesures de retrait/rappel à tous les pélardons sur le marché fabriqués par l'entreprise lozérienne. 
Au total, 104 malades ont été recensés en France entre le 11 juillet et le 22 août 2018. L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre. Des analyses du lait ont permis d'identifier un animal à l'origine de la contamination. Des opérations rigoureuses de nettoyage et désinfection ont été effectuées dans l'établissement. Un suivi renforcé sur plusieurs semaines a accompagné la reprise de son activité.

Notons que le communiqué du 10 août 2018 du ministère de l'agriculture indique que les produits ont été commercialisés « à partir du 21/07/2018 sur l’ensemble du territoire national, dans les commerces de détail et sur les marchés locaux. »

Beaucoup de temps s'est donc écoulé entre la commercialisation et le premier rappel …

Par ailleurs, «  L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre », peut aussi vouloir dire qu'il n'y avait plus de produits en circulation en raison de sa date initiale de commercialisation.

Un dernier point, à ma connaissance, pas d'action en justice ...

Reblochons au lait cru et cas de SHU

Le rapport de la DGAL 2018 cite aussi le cas de « Reblochons au lait cru et cas de SHU » :

Très curieusement, le chapeau de cet article fait état de « Sept cas d’infections par la bactérie Escherichia coli de type O26, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), sont survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans. Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru. »

Alors que dans le texte, il est question « Au total, 12 cas de SHU en lien avec la consommation de reblo­chons fabriqués par un établissement de Haute-Savoie ont été recensés. »

Ce même rapport de la DGAL 2018 omet cependant de signaler l'« Epidémie de salmonellose à Salmonella Enteritidisen Haute Savoie : 83 personnes concernées  » qui s'est passée en 2018, … étonnant, non ?

Lutte contre les germes indésirables dans le lait et le fromage

« Nouveaux tests pour lutter contre les germes indésirables dans le lait et le fromage », source communiqué d'Agroscope.ch du 5 mars 2019.
Dans la transformation fromagère, les bactéries propioniques ainsi que la bactérie lactique nocive Lactobacillus parabuchneri sont très redoutées, car de faibles quantités de ces germes provoquent de graves défauts du fromage. Des chercheuses et des chercheurs d’Agroscope ont développé des méthodes d’analyse très sensibles pour détecter ces germes rapidement et de manière fiable. Des essais pratiques confirment que les tests permettent de dépister et de corriger facilement les contaminations chroniques dans les installations de traite.
Ces deux germes résistent bien à une température élevée, ce qui leur permet, lors de conditions défavorables, de se nicher dans les installations de traite. Par conséquent, le lait cru livré est contaminé de manière chronique par ces germes et parvient dans le processus de transformation. Étant donné que les germes pathogènes survivent pendant plusieurs minutes à des traitements thermiques de 52–54º C, ils ne sont pas éliminés du lait cru lors de la fabrication du fromage et peuvent se multiplier au cours de l’affinage. Un défaut d’arôme, des trous atypiques ou des lainures dans le fromage ainsi que la formation d’histamine, qui a un effet nocif pour la santé, en sont les conséquences.

Un test de biologie moléculaire permet d’identifier rapidement le foyer
Ces dernières années, Agroscope a développé de nouvelles méthodes de biologie moléculaire permettant de détecter de manière indubitable des bactéries dans une citerne à lait, même après un à deux jours. La réaction en chaîne par polymérase (qPCR) permet d’une part de raccourcir énormément la durée d’analyse par rapport à la méthode de détection classique utilisée jusqu’à présent, dans laquelle les bactéries doivent tout d’abord se développer dans un milieu de culture et, d’autre part, grâce à sa spécificité élevée, elle permet aussi de différencier clairement les différentes espèces de bactéries lactiques et propioniques présentes dans le lait. La comparaison des bactéries dans le fromage à celles du lait livré permet de déterminer l’exploitation d’origine. Grâce à ce diagnostic rapide, les exploitations concernées peuvent éliminer plus rapidement les défauts. Elles peuvent reprendre plus rapidement la livraison de leur lait et diminuer ainsi les pertes financières. Les consommateur peuvent se réjouir d’une sécurité et d’une qualité alimentaire accrues.
L’acide propionique provoque des défauts au niveau des trous dans le fromage à raclette (photo Agroscope, Jürg Maurer)
On lira aussi Éviter les contaminations persistantes dans les installations de traite. Jürg Maurer, Daniel Wechsler, Stefan Irmler et Thomas Berger ;Agroscope, 3003 Berne, Suisse.

Un mélange de fruits secs soupçonné d’être à l’origine de l'épidémie à Salmonella en Norvège

Produit concerné par le rappel
« Un mélange de fruits secs soupçonné d’être à l’origine de l'épidémie à Salmonella en Norvège », source article de Joe Whitworth paru le 8 mars 2019 dans Food Safety News.

Une marque de mélanges de fruits exotiques secs a été retrouvée être associée à une épidémie en cours à Salmonella Agbeni en Norvège.

L’Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet) a signalé 21 cas confirmés et neuf cas possibles dans une mise à jour des 11 cas d'infections confirmées et des 12 cas d'infections suspectées au cours de la semaine écoulée.

L'agence enquête actuellement avec les autorités locales, l'Institut vétérinaire et l'autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) pour confirmer le lien suspecté. Les responsables de la santé publique ont déclaré qu'il était trop tôt pour conclure que le mélange de fruits était la source de l'infection.

Cependant, plusieurs personnes devenues malades ont déclaré avoir mangé le mélange de fruits. Des échantillons de produits ont été envoyés pour analyse mais les résultats ne seront disponibles que la semaine prochaine.

Bama Gruppen AS, un distributeur de fruits et légumes en Norvège, a rappelé le mélange de fruits secs en cause, qui est conditionné avec l'étiquette « husk! eksotisk miks » selon la mise à jour de santé publique.

Le produit est en vente dans tout le pays depuis la mi-novembre 2018 dans les chaînes NorgesGruppens telles que Spar, Bunnpris, Jacobs, Joker, Kiwi et Meny. Au total, 3 250 sachets ont été vendus. Bama est l'importateur en Norvège. Le mélange de fruits secs a été produit par Eurocompany srl en Italie, une entreprise active dans la transformation et la commercialisation de fruits secs.

La contamination présumée est limitée au numéro de lot 8291 avec une date de péremption au 30 juin 2019, mais tous les lots ont été retirés du marché. Les consommateurs qui ont le produit à la maison ont été invités à le jeter ou à le ramener au magasin où ils l'ont acheté.

La plupart des patients atteints de la maladie ont déclaré avoir mangé des mélanges de fruits secs, de baies et des fruis à coque avant de tomber malades. L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments poursuit ses enquêtes sur ces produits. Des entretiens avec des patients et des personnes saines sont en cours dans le cadre d’une étude cas-témoins. Des échantillons d'aliments ont été prélevés pour déterminer la source des cas d'infections.

Les personnes ont commencé à signaler des cas de maladie en janvier et en février. Les cas confirmés et possibles comprennent 12 hommes et 18 femmes âgés de 2 à 91 ans. Ils vivent à Oslo, Akershus, Buskerud, Østfold, Vestfold, Vest-Agder, Rogaland, Møre og Romsdal, Trøndelag et Nordland.

Des bactéries avec un profil d'ADN similaire ont été détectées dans les cas confirmés, ce qui suggère fortement une source d'infection commune, très probablement un produit alimentaire, distribué dans tout le pays, selon la mise à jour de l'épidémie.

Entre 900 et 1300 cas de salmonellose sont signalés chaque année en Norvège, la majorité étant infectée lors d'un voyage à l'étranger. Salmonella Agbeni est l'un des sérovars les plus rares d'Europe, d'après les données de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Les personnes peuvent présenter des symptômes d'infection à Salmonella entre six et 72 heures après l'exposition, et ces symptômes durent généralement de trois à sept jours. Ils comprennent la fièvre, la diarrhée, les vomissements, les maux de tête, les crampes d'estomac et la perte d'appétit. Des symptômes plus graves peuvent survenir chez les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

Rapport d'activité de la DGAL 2018, rapport globalement positif ?

C'est une courte analyse du bilan 2018 de la DGAL auquel je me livre ci-après, faute de temps ...

Dans le Bilan des alertes dans le domaine alimentaire en 2017 : Y'a beaucoup de boulot !, il était noté qu'il y avait eu 1045 alertes pour 2017 … c'était déjà beaucoup, mais que dire de 2018 avec 1270 alertes sur des produits … quel bond en avant, du jamais vu !

Où trouve cette dernière donnée, dans le rapport d'activité de la DGAL 2018

Ainsi apprend-on, ce qu'on ne nous avait pas dit à l'époque :
« Une centaine de cas de salmonelloses dus à des fromages pélardons ». 
Plusieurs toxi-infections alimentaires (Tiac) dues à des salmonelles ont été déclarées dans le département des Bouches du Rhône début août 2018. Les enquêtes alimentaires effectuées par l'ARS et la DDPP on permis d'identifier des fromages à l'origine de ces cas. Des analyses ont en effet révélé la présence de, salmonelle dans plusieurs lots de Pélardons fabriqués par une entreprise de Lozère consommés par les malades. 
Au total, 104 malades ont été recensés en France entre le 11 juillet et le 22 août 2018.

Mais aussi, 
Sept cas d’infections par la bactérie Escherichia coli de type O26, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), sont survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans. Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru.

Concernant les inspections en sécurité des aliments, il y a du nouveau …

Petit rappel du passé ou plutôt du passif, comme les lecteurs qui me suivent le savent, grâce au très grand mérite du ministre de l’agriculture Le Foll, il y a eu sur cinq ans une baisse de 36% des inspections en sécurité des aliments (voir le détail des chiffres, ici et ici) :

2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000

Alors bien sûr, il faut se réjouir du chiffre de 2018 avec 57 500 inspections en sécurité des aliments, une petite augmentation qui est la bienvenue, car cela ne pouvait plus fonctionner comme auparavant … avec L'inexorable baisse des contrôles de sécurité des aliments en France vue par le ministère de l'agriculture.

Notons que plus de la moitié des inspections ont fait l'objet d'une suite, 66% en restauration commerciale, c'est dire l'étendue du boulot qui reste à faire …

En effet, le nombre de fermetures totales ou partielles effectives a atteint, à mon avis, un record, la baisse des contrôles des six dernières années en a certainement une bonne part de responsabilité ...

Bref, un très léger mieux dans un océan de morosité des contrôles et des inspections en sécurité de aliments en France. Plus de transparence sur les infections d'origine alimentaire serait apprécié mais cela fait tellement longtemps que je le dis, à force, on s'épuise devant cet état de fait ...
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jeudi 7 mars 2019

Des aliments pour enfants ne respecteraient pas la réglementation européenne sur l'acrylamide, selon le BEUC

Selon un communiqué de presse du BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs) du 6 mars 2019, « Acrylamide dans nos aliments : un nouveau test montre que l’UE doit davantage protéger les consommateurs ».
Dix organisations de consommateurs ont testé plus de 500 denrées alimentaires connues pour contenir de l’acrylamide, telles que chips, biscuits, café et céréales pour le petit déjeuner. 
Ce sont particulièrement les biscuits et gaufrettes qui posent problème, avec un tiers des échantillons dont les teneurs en acrylamide atteignent ou dépassent les valeurs indicatives. 
Ces résultats sont d’autant plus préoccupants que les enfants de moins de 3 ans consomment souvent ces produits, pour lesquels les teneurs de référence en acrylamide sont plus élevées que pour les biscuits spécialement destinés aux bébés et jeunes enfants. 

Cependant, lorsqu’on applique les seuils plus stricts réservés aux biscuits pour bébé, près de 2 biscuits « classiques » sur 3 ne conviennent pas aux jeunes enfants. 
Le BEUC demande également à la Commission européenne de fixer des teneurs indicatives pour les chips de légumes. Les tests montrent qu’en moyenne, les chips de carottes, betteraves ou encore panais – souvent perçues comme des alternatives plus saines – contiennent deux fois plus d’acrylamide que les versions à base de pomme de terre.

Les résultats complets sont détaillés dans l’annexe de la lettre du BEUC à la Commission européenne.

Selon ce site,
Le dépassement concerne 13% des produits industriels comme des bouillies et des petits pots, ainsi que 6,3% des biscuits pour bébés. Par ailleurs, près de deux tiers de 44 biscuits sucrés et snacks salés destinés aux enfants de moins de trois ans ne respectent pas ces valeurs limites. 
Les chips aux légumes sont aussi pointés du doigt. Considérées comme un produit sain par bon nombre de personnes, leur teneur médiane en acrylamide est deux fois plus élevée que celle des pommes de terre. La raison de ce taux excessif: une absence de valeurs de référence pour cette catégorie.
Complément. Une information du 6 mars 2019 de la DGCCRF, « L’acrylamide dans les aliments : une préoccupation de santé publique ».

En fait, rien de bien nouveau, sauf un article du 20 novembre 2017 qui est recyclé.

Vaccination et coût d'une épidémie de rougeole chez 10 personnels de santé

Non seulement la non vaccination est une hérésie, car cela sauve des vies, mais en plus, les conséquences de cet acte débile coûte énormément à la collectivité, jugez plutôt avec cette étude en Allemagne qui indique que le coût d'une épidémie de rougeole chez 10 personnels de santé est de 700 000 euros …

Une épidémie de rougeole impliquant 10 personnels de santé en 2017 a coûté 700 000 euros, selon une analyse publiée dans Vaccine.

L'épidémie a débuté le 31 janvier 2017 dans un hôpital allemand et deux travailleurs de la santé ont contracté la rougeole les 13 et 14 février. Le nombre de personnels de santé touchés a finalement atteint 10 personnes, mais aucun d'entre eux n'a eu de contact direct avec le patient de référence. Le groupe comprenait 6 infirmières, 2 médecins, 1 employé du service de transport des patients et 1 femme de ménage. Huit d'entre eux n'étaient pas vaccinés et 1 avait reçu une seule dose de vaccin.

Les dépenses liées à l'épidémie comprenaient 30 000 euros pour les tests sérologiques, la vaccination et autres frais matériels; 215 000 euros pour les congés médicaux des 10 travailleurs de santé et ceux qui n'étaient pas protégés contre la maladie et 455 000 euros pour la perte de revenus par les patients dont l'admission a dû être différée ou qui ne sont pas venus à l'hôpital du tout à cause de l'épidémie. Cela place le total général à 700 000 euros.

Les auteurs concluent que « Pouvoir identifier les personnels de santé immunisés est une condition essentielle pour prévenir les épidémies, protéger la santé des patients et du personnel des établissements médicaux et pour limiter les coûts économiques d’une épidémie. »

La santé n'a pas de prix mais elle a un coût, au fait, combien aura coûté l'épidémie de 39 cas de rougeole à Val Thorens ?

Complément. On lira aussi The cost of not getting vaccinated: The numbers can really add up!

L'ECDC a lancé la surveillance en temps réel de la listériose invasive via le séquençage complet du génome

À compter du 1er mars, l'ECDC a lancé la surveillance en temps réel, à l'échelle de l'UE et de l'EEE, de la listériose invasive via le séquençage complet du génome. Les données collectées seront analysées chaque semaine afin de détecter des cas groupés ou clusters dans plusieurs pays. Une étude publiée en 2018 par l'ECDC a montré que la plupart des éclosions à Listeria ne sont pas détectées:
Notons dans ce contexte que l'Anses co-organise une conférence scientifique du 26 au 28 mars à Paris sur sur « Protection de la santé publique : impact du séquençage complet des génomes des pathogènes d’origine alimentaire ».
Accélérée par la réduction des coûts de séquençage et le développement à un rythme exceptionnel des ressources algorithmiques et de calculs, la révolution génomique transforme sans attendre et en profondeur les pratiques scientifiques dans les secteurs médical, agronomique et agroalimentaire.
Quatre instituts nationaux travaillant sur la sécurité sanitaire des aliments et l'évaluation des risques en France, au Danemark, en Allemagne et en Corée du Sud vous proposent de faire le point sur les impacts à court et moyen termes des approches du séquençage complet du génome dans le domaine de la sécurité alimentaire. 

Des modifications de la source d’éclairage peuvent produire une évaluation inexacte de la cuisson visuelle de la volaille et inciter les consommateurs à manger des galettes de dinde hachées

Pour éviter tout désagrément, pensez à utiliser un thermomètre !

La volaille insuffisamment cuite est une source potentielle d'agents pathogènes d'origine alimentaire, tels que Salmonella et Campylobacter.

La meilleure façon d'éviter de consommer de la volaille mal cuite est d'utiliser un thermomètre pour aliments lors de la cuisson. Cependant, les consommateurs qui cuisinent de la volaille utilisent souvent l'aspect visuel pour déterminer la cuisson, qui repose sur des facteurs extrinsèques, notamment les conditions d'éclairage.

Étant donné que les États-Unis ont récemment imposé des modifications de l'éclairage afin de promouvoir des économies d'énergie, cette étude a évalué l'effet des sources d'éclairage sur la perception des consommateurs quant à la cuisson et à la volonté de consommer des galettes de volaille (steaks hachés de volaille) cuites.

Les consommateurs (n = 104) ont évalué des photographies validées de galettes de dinde cuites à différentes températures finales (de 57 à 79°C) et ont évalué le degré de perception de leur goût et de leur volonté de consommer chaque échantillon.

Les évaluations ont été menées sous différentes sources de lumière: incandescence (60w, blanc doux), halogène (43w, blanc doux), lampe fluorescente compacte (13w, blanc doux), diode électroluminescente (LED; 10,5 w, blanc doux) et la lumière du jour (14w). L'éclairage a modifié la perception de la cuisson et de la volonté de manger les galettes.

Certaines des options éconergétiques, telles que les LED et les lampes halogènes, semblaient plus efficaces qu'elles ne l'étaient réellement, augmentant ainsi la volonté de consommer des échantillons de volaille insuffisamment cuits. Cela pose un risque de consommation de viande pouvant contenir des bactéries non détruites par un traitement thermique.

Les récents changements apportés à la réglementation en matière d'éclairage peuvent affecter l'éclairage des maisons et avoir une incidence sur la perception de la cuisson de la volaille. Les éducateurs doivent donc insister davantage sur le fait que l'utilisation correcte d'un thermomètre à viande est le seul moyen de garantir que la viande soit cuite à une température sécuritaire.

Référence. Curtis Maughan, Edgar Chamber IV, et al. Changes in Lighting Source Can Produce Inaccurate Assessment of Visual Poultry Doneness and Induce Consumers To Eat Undercooked Ground Turkey Patties. Journal of Food Protection, March 2019, Volume 82, Number 3, pages 528-534, https://doi.org/10.4315/0362-028X.JFP-18-392

O. Pete Snyder, rock star de la sécurité des aliments, s'en est allé ...

« O. Pete Snyder, rock star de la sécurité des aliments », source article de Ben Chapman du barfblog.

C'était effectivement une rock star de la sécurité des aliments, un incroyable pédagogue de l'hygiène et de la sécurité des aliments, le tout, preuves à l'appui! Pour avoir plusieurs fois échangé avec lui, je peux témoigner que c'était un grand Monsieur de la sécurité des aliments …

Mon tout premier thermomètre est un cadeau de Pete, a dit Ben Chapman ?

J'étais un étudiant diplômé débutant, plein d'orgueil, essayant de mon mieux pour comprendre comment communiquer la sécurité des aliments aux manipulateurs de denrées alimentaires dans les restaurants. J'ai commencé à faire des fiches d'information sur la sécurité des aliments (qui se sont transformées en d'autres choses) et Pete était un lecteur inquiet de Fsnet ou Food Safety Net (qui s'est transformé en barfblog).

Après avoir posté quelque chose que j'ai probablement mis en place à la hâte, il m'a envoyé un courriel pour expliquer exactement pourquoi et comment je m'étais trompé. Il était bourru et allé droit au but. Cela m'a fait paniquer. Je ne voulais pas avoir l'air stupide, et avec ce type que je ne connaissais pas, j'avais l'air assez stupide.

Quelques semaines plus tard, j'ai posté quelque chose d'autre, et il m'a encore envoyé un courriel; Même chose, j'étais mauvais et Pete m'a appelé à ce sujet.

La troisième fois, il a envoyé un courriel pour me demander le numéro de téléphone de notre laboratoire. Il a appelé et a dit qu'il pouvait expliquer la croissance de C. perfringens beaucoup mieux avec une conversation. Nous avons parlé pendant 20 minutes. Pas de bavardage, juste de microbiologie et de sécurité des aliments.

Pendant cet appel, je l'ai finalement eu. Il n’était pas pointilleux, ni ne m’appelait à cause de son ego. Il me donnait ses commentaires parce qu'il s'en souciait. Et il se souciait que je réussisse. Dans cette conversation, nous avons parlé des bons thermomètres et de mauvais thermomètres, je m'en souviens très bien.

Quelques jours plus tard, mon propre thermomètre digital Comark PDT 300 est arrivé par la poste sans être annoncé.

Depuis lors, tout ce que j’écris et tout ce que je crée passe par le test de Pete dans ma tête – comme, « Que dirait Pete à ce sujet? L’ai-je bien compris? ’J’ai également transmis le test de Pete à mes étudiants des cycles supérieurs. »

Au cours de la dernière décennie, Pete et moi sommes devenus amis et nous sommes rencontrés à l’IAFP (International Association for Food Protection) ou à la Conférence sur la sécurité des produits alimentaires à Dubaï (il était une star à ces deux endroits). Il a été si généreux avec ses commentaires et ses louanges et m'a posé beaucoup de questions sur mes enfants.

Il a toujours été la première personne à me souhaiter un joyeux anniversaire sur Facebook.

Pete était un géant. J'ai été attristé d'apprendre qu'il estdécédé la semaine dernière. Une des dernières fois que je l'ai vu, je lui ai parlé du test de Pete. Il a juste rigolé et voulait juste parler de microbiologie. C’est le genre de gars qu’il était.

J'ai utilisé mon Comark PDT 300 lors de notre dîner de ce soir et j'ai pensé à Pete.


Snyder, Oscar Jr. ‘Peter’, est décédé le 1er mars 2019 à 89 ans à Shoreview, après une longue bataille contre la maladie de Parkinson. Né à Washington, DC le 23 février 1930, Pete a grandi principalement sur la côte est et a particulièrement apprécié les vacances au cottage familial Lake Lake à Beaver Lake, dans le New Jersey. Il était officier de carrière, affecté à l'étranger en Allemagne, en Corée et au Vietnam. Il a pris sa retraite en tant que lieutenant-colonel après 22 ans de service. Il a reçu une étoile de bronze et une légion du mérite. En 1974, il est devenu professeur agrégé en sciences des aliments et en nutrition à l'Université du Minnesota, puis en 1982, il a fondé Hospitality Institute of Technology & Management (HITM), une société de formation, de conseil et de conseil en sécurité des aliments. Il a toujours été un partisan passionné de la manipulation sans danger des aliments et de la méthode HACCP pour la préparation des aliments pour des organisations du monde entier. Il aimait particulièrement la photographie, les voyages à travers l'Europe et la musique de Dave Brubeck. Pete a également passé de nombreuses années à faire du bénévolat auprès des Boy Scouts of America et à lire en tant qu’instructeur et laïc à l’église épiscopale Saint-Christophe. Il est précédé dans la mort par ses parents, Oscar & Louise et sa soeur Jane. Il laisse son épouse Ella et de ses fils, Tom (Anne), Scott (Lesley) et Chris (Dawnette); petits-enfants: Griffin (Andrea), Ryan, Andrew, Camille, Jasmine et arrière-petite-fille, Faith. Cérémonie commémorative à l’église épiscopale Saint-Christophe, le samedi 9 mars 2019. Dons au lieu de fleurs pour l’église épiscopale Saint-Christophe, 2300, avenue N. Hamline Ave, Roseville, MN 55113 ; Feeding Tomorrow – IFT Foundation, 525 W. Van Buren, Suite 1000, Chicago, IL 60607; ou IAFP Foundation, 6200 Aurora Ave, Suite 200W, Des Moines, IA 50322.