dimanche 30 avril 2023

Allemagne : des analyses trouvent Listeria et E. coli dans du lait cru provenant de distributeurs automatiques

«Allemagne : des analyses trouvent Listeria et E. coli dans du lait cru provenant de distributeurs automatiques», source Food Safety News.

Listeria et E. coli ont été retrouvés lors d’analyses sur du lait cru (non pasteurisé) provenant dexploitations laitières en Allemagne.

De 2020 à 2022, le Bureau d'enquête chimique et vétérinaire (CVUA) de Stuttgart a testé 54 échantillons de lait cru provenant de distributeurs automatiques pour une série de micro-organismes.

Les paramètres examinés comprenaient le nombre de cellules somatiques, le nombre total de germes, les organismes de d’altération, les germes indicateurs d'hygiène tels que les entérobactéries et E. coli, et des agents pathogènes tels que Salmonella, Listeria, Campylobacter et E. coli producteurs de shigatoxines (STEC).

La vente de lait cru est majoritairement interdite mais il peut être vendu directement à la ferme via des distributeurs automatiques en libre service. Les producteurs devraient afficher des avis indiquant aux consommateurs de faire bouillir le lait cru avant consommation.

Certains résultats étaient positifs puisque 30 échantillons étaient conformes, mais 24 présentaient des problèmes. Les résultats soulignent l'importance d'un nettoyage régulier des machines à traire, des tuyaux et des réservoirs dans les exploitations laitières, ont dit les scientifiques. Un refroidissement insuffisant peut également entraîner une contamination du lait cru.

Au total, 52 échantillons ont été analysés pour Pseudomonas et 16 avaient une teneur en germes supérieure à 104 unités formant colonie par millilitre (UFC/mL). Les entérobactéries ont été examinées dans 53 échantillons et dans 13, c’était supérieure à 103 UFC/mL. La découverte de Pseudomonas et d'enterobacteries peut indiquer que le distributeur de lait ou l'équipement n'a pas été correctement nettoyé, ont dit les scientifiques.

Au total, 53 échantillons ont été examinés pour l'indicateur E. coli et cinq étaient au-dessus de 102 UFC/mL.

Salmonella et Campylobacter n'ont pas été retrouvés dans les analyses. Des STEC ont été détectés dans sept échantillons. Trois étaient positifs pour Listeria monocytogenes. Deux d'entre eux étaient inférieurs à 10 UFC/g, mais l'autre positif était à des niveaux plus élevés.

La détection d'agents pathogènes peut indiquer des lacunes en matière d'hygiène lors de la collecte et de la manipulation du lait cru. Cela montre également la nécessité de vérifier l'efficacité des mesures préventives et d'initier des moyens d'améliorer l'hygiène dans les élevages laitiers, ont dit les scientifiques.

Ils ont ajouté que les résultats positifs pour Listeria et STEC montrent clairement qu'il est nécessaire d'avoir un avis de faire bouillir le lait apposé sur les distributeurs automatiques de lait cru pour le libre-service. Il est conseillé aux groupes à risque, tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes malades, de ne pas boire de lait cru sans le faire bouillir au préalable.

Etude plus large en 2022
Dans une analyse différente dans le cadre de travaux en 2022, les quatre CVUA du Land de Bade-Wurtemberg ont détecté des STEC dans quatre des 44 échantillons de lait cru.

Après avoir bu du lait cru dans une ferme, un enfant atteint du syndrome hémolytique et urémique (SHU) a dû être soigné en soins intensifs. Les analyses de laboratoire ont isolé des STEC de l'échantillon global de lait cru du troupeau de vaches laitières, mais ils n'ont pas pu être appariés avec l'isolat du patient fourni par l'hôpital.

Les échantillons envoyés à un laboratoire de Stuttgart dans le Bade-Wurtemberg en raison d'investigations sur les maladies d'origine alimentaire ont augmenté par rapport à 2021. En 2022, 765 échantillons liés à 297 incidents ont été traités en lien avec des suspicions de maladies d'origine alimentaire. Le nombre d'échantillons est plus élevé qu'en 2021 et 2020 mais inférieur aux niveaux de 2019.

Dans les échantillons alimentaires testés dans les quatre laboratoires, une gamme de types de Salmonella a été trouvée, notamment Agona, Amsterdam, Bardo, Chester, Coeln, Derby, Enteritidis, Havana, Infantis, Kintambo, Kottbus, Mbandaka, Newport, Orion, Paratyphi, Senftenberg, Typhimurium , et Virchow.

Dans un incident, des cas d’infection à Salmonella sont survenues chez plusieurs jeunes femmes au cours de la dernière année. Salmonella Mbandaka et Salmonella Chester ont été identifiées et des enquêtes épidémiologiques ont conduit à un restaurant asiatique comme lieu présumé de la maladie. L'analyse en laboratoire a détecté Salmonella Chester et Salmonella Mbandaka dans des oignons nouveaux de printemps et un type de champignon.

Une épidémie mondiale à Salmonella a été révélée fin 2021 liée à des produits de sésame tels que la halva et le tahini de Syrie. Dans le cadre d'un programme spécial en 2022, les autorités allemandes ont examiné 69 échantillons de halva et 60 de tahini. Au total, 11 échantillons de tahini et cinq échantillons de halva étaient positifs pour Salmonella. Salmonella Amsterdam, Senftenberg, Havana, Kintambo et Orion ont été identifiés.

Un cas d'intoxication à Bacillus cereus a été attribué à un restaurant qui a admis avoir préparé des champignons puis les avoir gardés au chaud jusqu'à leur utilisation. Deux personnes sont tombées malades à cause de Staphylococcus aureus après avoir mangé du fromage de chèvre d'un marché local. Du thon qui n'avait pas été correctement réfrigéré était également à l'origine de plusieurs cas d'histamine dans un restaurant.

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info d'avril 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro d'avril 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie
Épidémie de Salmonella Virchow ST16 touchant plusieurs pays : depuis le mois de juin 2017, une épidémie de Salmonella Virchow ST16 sévit de manière ininterrompue dans cinq pays de l’Union européenne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Au total, 210 cas ont été recensés. La plupart des personnes contaminées avaient consommé de la viande de kebab servie dans des restaurants. D’ici à ce que des investigations plus poussées soient entreprises pour identifier les sources et les points de contamination le long de la chaîne de production de la viande de poulet, de nouvelles infections risquent de survenir. EFSA, 16 pages. (30.03.2023).

Des Enterobactéries positives au gène tet(X4) mises en évidence pour la première fois dans des légumes vendus au détail : dans le cadre d’une nouvelle étude, 113 échantillons de légumes provenant de marchés de producteurs ont été analysés afin de détecter la présence de souches résistantes à la tigécycline (tet (X4)). Dix Escherichia coli (deux ST195, deux ST48 ainsi qu’une ST10, une ST58, une ST88, une ST394, une ST641 et une ST101) et une Klebsiella pneumoniae (ST327) provenant de neuf échantillons de légumes (8 %) ont été identifiées comme étant porteuses du tet(X4). Int J. Food Micr, 10 pages. (16.04.2023).

Staphylococcus argenteus entérotoxinogène identifié pour la première fois comme agent pathogène d’origine alimentaire : une étude récente a caractérisé deux staphylocoques non pigmentés à coagulase positive impliqués dans deux foyers distincts survenus en France. Les deux isolats ont été identifiés, par séquençage du génome entier, comme étant des Staphylococcus argenteus. Les résultats ont mis en lumière les propriétés entérotoxinogènes de S. argenteus et soulignent l’importance de surveiller S. argentus en tant qu’agent pathogène émergent d’origine alimentaire. Int J FoodMicr, 10 pages. (02.06.2023).

Mise en évidence dans des aliments prêts à être consommés de Listeria monocytogenes résistante aux antimicrobiens : une étude réalisée en Afrique du Sud a évalué la sensibilité de L. monocytogenes trouvé dans des aliments prêts à être consommés aux agents antimicrobiens utilisés pour le traitement contre la listériose et aux risques potentiels de résistance aux antimicrobiens. Une résistance élevée (> 50 %) à l’amoxicilline, à la pénicilline, à l’ertapénem, à l’érythromycine, au sulfaméthoxazole, au céfotétan, à la ceftriaxone, au triméthoprime, à la streptomycine, à l’oxytétracycline et à la vancomycine a été observée. Foods, 14 pages. (22.03.2023).

Maladie du dépérissement chronique des cervidés dans des exploitations aux États-Unis : la maladie du dépérissement chronique des cervidés (MDC), est une encéphalopathie spongiforme transmissible à prion qui touche les cervidés. Le nombre de cas est en augmentation depuis 5 ans. Les scientifiques américains estiment que, comme dans le cas de l’ESB, un risque d’infection existe pour l’être humain. Le 11 avril 2023, les autorités de santé animale du Texas ont annoncé que la MCD avait été détectée chez des cervidés détenus dans des exploitations agricoles. CIDRAP, 1 page. (12.04.2023). Publication originale : TAHC.

Transmission potentielle de Vibrio parahaemolyticus par l’ingestion de produits d’eau douce : Vibrio parahaemolyticus est un agent pathogène d’origine alimentaire de plus en plus important qui provoque des gastro-entérites aiguës chez l’être humain. Cependant, la prévalence et la transmission de ce pathogène par des produits d’eau douce demeurent floues. Une étude montre que les bactéries V. parahaemolyticus sont davantage présentes dans les produits d’eau douce (56,7%) que dans les produits de la mer (38,8%). Food Microbiol., 10 pages. (08.2023).

Chimie
Risques de mod    fications génétiques involontaires liés à l’utilisation de techniques d’édition génomique : Testbiotech, une organisation à but non lucratif active dans le domaine du génie génétique, renvoie à plusieurs études mettant en garde contre les modifications génétiques non intentionnelles pouvant résulter de l’utilisation de techniques d’édition du génome, mais qui sont peu susceptibles de se produire dans le cadre d’une sélection végétale traditionnelle ou d’une mutagénèse aléatoire. Testbiotech insiste sur le fait que ces modifications pourraient avoir des effets néfastes sur la santé et l’environnement allant au-delà des effets connus de la sélection conventionnelle. Affidia, 1 page. (04.04.2023). Publication originale : Testbiotech.

Des types de PFAS « plus sûrs » utilisés dans les emballages alimentaires restent dangereux : des entreprises recourent désormais à l’utilisation de substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) plus larges pour maintenir l'imperméabilité à l'eau et à la graisse des emballages de fast-food. Ceux-ci sont présentées comme des alternatives « plus sûres », inertes et trop lourdes pour pouvoir s’échapper des produits. Cependant, une étude apporte pour la première fois l’indication que ce type de PFAS utilisées dans les emballages alimentaires pourraient se décomposer en molécules plus petites qui restent nocives et pourraient s’infiltrer dans les aliments et se répandre dans l’environnement. Food Safety Mag, 1 page. (28.03.2023). Publication originale : Environ. Sci. technol. Lett.

Pollution aux PFAS dans le sud de Lyon - présence de PFAS confirmée dans des œufs : la préfecture du Rhône a confirmé la présence de taux élevés de polluants PFAS dans des œufs prélevés près d’usines chimiques au sud de Lyon. En janvier déjà, la préfecture avait indiqué que des premiers prélèvements avaient révélé des taux de PFAS huit à 16 fois supérieurs aux valeurs réglementaires. Ces résultats ont conduit la préfecture à étendre l’interdiction de consommer des œufs à d’autres communes alentours. Le Monde, 1 page. (03.04.2023). Publication originale : Préfète du Rhône.

La présence de lithium dans l’eau potable augmente le risque de développer des troubles autistiques : le lithium naturellement présent dans l’eau potable peut affecter le développement du cerveau des enfants à naître. Des chercheurs ont comparé 8842 enfants atteints d’autisme à 43 864 enfants ne présentant pas ce genre troubles. Plus l’eau potable consommée par les mères durant leur grossesse est riche en lithium, plus le risque est élevé que l’enfant soit diagnostiqué autiste. Forschung und Wissen, 1 page. (09.04.2023). Publication originale : JAMA Pediatr.

Confitures contenant des insecticides ou des fongicides : en France, l’Institut national de la consommation (INC) a détecté 15 molécules différentes d’insecticides ou de fongicides dans 22 des 40 pots de confiture de supermarchés qu’il a analysés. Quatre pots contenaient deux pesticides dont l’usage est interdit dans l’Union européenne en raison de leur nocivité : la carbendazime et le thiophanate-méthyl. 60 Millions de consommateurs, 2 pages. (30.03.2023).

Résidus de pesticides dans des feuilles de vigne : le magazine allemand Öko-Test a analysé huit feuilles de vigne non farcies et 11 feuilles de vigne farcies avec du riz, à la recherche de résidus de pesticides. En ce qui concerne les feuilles de vigne farcies, le laboratoire a procédé à des analyses distinctes des feuilles et de la farce. Différents pesticides ont été détectés en grandes quantités dans certains produits, tandis que d’autres produits en étaient exempts. Öko, 4 pages. (05.04.2023).

L’exposition prénatale à des métaux lourds a un effet sur la production des hormones stéroïdiennes des enfants : une étude réalisée en Chine a constaté qu’une exposition au mercure durant la grossesse pouvait avoir des conséquences sur les hormones sexuelles des enfants et ainsi avoir des effets à long terme sur la génération suivante. Nature, 10 pages. (27.03.2023).

Corée du Sud - toxine alimentaire dans des tomates cerises : récemment, une série de cas de vomissements survenant après l’ingestion de tomates cerises ont été signalés en Corée du Sud. Un glycoalcaloïde appelé tomatine, qui a été détecté dans une nouvelle variété de tomates cerises, est soupçonnée d’en être la cause. Le Ministry of Food and Drugs vient de le confirmer. ProMed, 2 pages. (31.03.2023).

Les étiquettes thermiques apposées sur les aliments comme source d’exposition alimentaire au BPS : une équipe de recherche canadienne a analysé 140 matériaux d’emballage d’aliments frais achetés en Amérique du Nord. Ni les emballages, ni les étiquettes thermiques analysés ne contenaient de bisphénol A (BPA). Des concentrations élevées de bisphénol S (BPS) et d’autres révélateurs de couleurs ont cependant été mesurées dans les étiquettes. EnvSciTech, 10 pages. (15.03.2023).

Nutrition
Lien entre obésité infantile et exposition prénatale à des polluants environnementaux : les résultats d’une étude suggèrent que l’état nutritionnel de la mère durant la grossesse peut moduler les effets de l’exposition prénatale à des polluants sur le développement d’une obésité infantile. Les chercheurs ont constaté que des niveaux élevés de vitamine B12 sont susceptibles de renforcer l’effet obésogène de l’exposition au fongicide hexachlorobenzène. À l’inverse, la bêta-cryptoxanthine, un antioxydant alimentaire, pourrait avoir avoir un effet protecteur contre les effets obésogènes du sulfonate de perfluorooctane (PFOS). EurekAlert!, 3 pages. (22.03.2023). Publication originale : ehp.

Bubble tea – un nombre d’ingrédients plus élevé qu’attendu : d’origine taïwanaise, le bubble tea est un véritable phénomène dont les jeunes raffolent. La Fédération romande des consommateurs (FRC) a analysé certaines de ces boissons vendues en Suisse qui, d’après la recette, étaient supposé contenir uniquement les ingrédients suivants : théine, lactose et saccharose. Or, il s’est avéré qu’elles contenaient également un mélange de glucose et de fructose, des conservateurs et des colorants. Selon les fabricants, les boissons répondent aux exigences en matière de sécurité et de qualité. FRC, 3 pages. (30.03.2023). Informations supplémentaires : 20 minutes.

Les sucreries entraînent des changements dans le cerveau : les aliments gras et sucrés altèrent fortement le système de récompense du cerveau. Selon une étude, le cerveau apprend ainsi à préférer inconsciemment ces aliments. FoodAktuell, 1 page. (22.03.2023). Publication originale : Cell Metab.

La consommation de grandes quantités de sucralose, un édulcorant artificiel courant, peut affaiblir le système immunitaire : une nouvelle étude constate que, consommé en grandes quantités, le sucralose atténue les réponses immunitaires chez les souris. Davantage de recherche est nécessaire pour comprendre les effets du sucralose sur l’être humain. MedNewsToday, 3 pages. (23.03.2023). Publication originale : Nature.

Le «souffle du dragon», un bonbon en vogue sur Tiktok – des enfants se blessent en mangeant de l’azote liquide : le souffle du dragon (chiki ngebul ou chikibulis), une friandise plongée dans de l’azote liquide, produit de la vapeur qui s’échappe du nez et de la bouche de la personne qui le consomme. Le ministère indonésien de la santé a mis en garde contre les dangers de ce bonbon, rendu populaire par Tiktok, après qu’il a causé des brûlures et des intoxications alimentaires chez certains enfants. Aucun décès n’est à déplorer, mais ces incidents auraient touché près de 25 enfants dont deux auraient été hospitalisés. The Guardian, 1 page. (17.01.2023).

Fraudes / Tromperie
Suisse – du pain trop léger : en 2022, des entreprises vendaient des pains dont le poids était inférieur à celui indiqué : 86 des 761 échantillons contrôlés (11%) ne répondaient pas aux exigences légales. De plus, les prix dans les boulangeries, les pâtisseries-confiseries et les tea-rooms rattachés à ces boulangeries ou pâtisseries confiseries n’étaient pas toujours indiqués correctement. FoodAktuell, (29.03.2023). Publication originale : seco.

Alcool destiné à la production de désinfectants durant le covid utilisé dans la fabrication de champagne et de vin : la garde des finances a mis au jour une entreprise criminelle de contrebande, de falsification et de contrefaçon de boissons alcoolisées à Naples. Douze personnes ont été arrêtées et 10 millions d’euros, saisis. Durant cette opération, près de 900 bouteilles portant la mention « huile d’olive », mais qui contenaient en réalité de l’huile de graines, ont été saisies. RD, 3 pages. (16.03.2023).

Pesticides illicites : l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et les autorités bulgares ont saisi environ 11 tonnes de pesticides illicites en Bulgarie. Une partie des substances saisies sont interdites (thiaméthoxame, imidacloride, chlorpyrifos) au sein de l’UE en raison du danger qu’elles présentent pour la santé humaine et l’environnement. OLAF, 1 page. (31.03.2023). 

La FDA approuve un médicament oral à base de microbiote fécal pour prévenir l'infection récurrente à Clostridioides difficile

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La FDA approuve un médicament oral pour prévenir l'infection récurrente à Clostridioides difficile», source article de Lisa Schnirring paru le 28 avril 2023 dans CIDRAP News.

La Food and Drug Administration (FDA) a annoncé cette semaine l'approbation du premier microbiote fécal qui peut être pris par voie orale pour la prévention de l'infection récurrente à Clostridioides difficile (ICD) chez les personnes âgées de 18 ans et plus à la suite d’un traitement antibactérien suite à son état.

Le produit, appelé Vowst et fabriqué par Seres Therapeutics, basée au Massachusetts, contient des bactéries vivantes provenant de matières fécales humaines données par des personnes qualifiées. Les patients prennent quatre gélules une fois par jour pendant 3 jours consécutifs.

Dans un communiqué du 26 avril, Peter Marks, qui dirige le Center for Biologics Evaluation and Research de la FDA, a déclaré : «La disponibilité d'un produit de microbiote fécal qui peut être pris par voie orale est une avancée significative dans l'amélioration des soins aux patients et de l'accessibilité. pour les personnes qui ont souffert de cette maladie qui peut être potentiellement mortelle.»

Clostridioides difficile est l'une des infections associées aux soins de santé les plus courantes du pays et est liée à 15 000 à 30 000 décès chaque année. Le traitement antibiotique peut modifier les micro-organismes dans l'intestin, et d'autres facteurs tels que l'âge et le fait de vivre dans une maison de retraite peuvent augmenter le risque d'ICD. Les options de traitement sont limitées, mais on pense que l'administration de microbiote fécal rétablit la flore intestinale pour prévenir davantage d'épisodes d'ICD.

L'approbation fait suite à la publication en février des résultats d'un essai clinique de phase 3 , qui a révélé que la thérapie du microbiome, anciennement appelée SER-109, était bien tolérée et présentait un bénéfice clinique. Les chercheurs ont conclu que les données confirment le rôle important du médicament dans le cadre d'un changement de paradigme dans le traitement des ICD récurrentes.

La FDA a noté que les effets secondaires les plus courants étaient les ballonnements abdominaux, la fatigue, la constipation, les frissons et la diarrhée. Lorsque la société a demandé une licence, la FDA lui a accordé un examen prioritaire, une thérapie révolutionnaire et la présence de médicament orphelin. En 2021, Seres et Nestlé Health Science ont signé un accord pour commercialiser conjointement la thérapie aux États-Unis et au Canada. En décembre 2022, la FDA a approuvé le premier microbiote fécal préventif pour l'ICD, Rebyota, qui est administré par lavement.

NB : Photo de Seres Therapeutics

samedi 29 avril 2023

Danemark : Données sur des épidémies à Salmonella et 2022 a été une «année Listeria»

Le Statens Serum Institut du Danemark publie dans son bulletin 1/2 de 2023 des informations sur les épidémies de maladies infectieuses (EPI-News) parmi lesquelles figurent les maladies infectieuses d’origine alimentaire comprenant une épidémie à Listeria due à de la charcuterie et à Salmonella dans du chocolat.

L'année 2022 s'est avérée être une «année Listeria», car une augmentation a été enregistrée, passant de 43 à 61 cas de listériose invasive au cours des cinq dernières années à plus de 80 cas en 2022.

De plus, le printemps a provoqué deux épidémies d'origine alimentaire à Listeria monocytogenes. La source de l'infection de l'un des foyers de cas à Listeria a été identifiée comme de la viande assaisonnée roulée produite dans une usine danoise en Allemagne. Le produit a été retiré du marché. En automne, un deuxième foyer à Listeria a été résolu et un grand nombre de boulettes de poisson produits au Danemark ont été retirés du marché.

Une grande épidémie internationale à Salmonella Typhimurium monophasique s'est produite au premier semestre 2022. La source de l'infection était le chocolat d'une usine de production belge.
L'épidémie a déclenché un retrait majeur de l'UE peu avant Pâques, comprenant également le Danemark. Le Danemark a enregistré un total de quatre personnes faisant partie de cette épidémie. L'utilisation étendue de nouvelles méthodes de biologie moléculaire telles que le séquençage du génome entier pour l'identification d'agents pathogènes identiques chez l'homme et les aliments, associée à des études épidémiologiques classiques, a renforcé la surveillance et la résolution des épidémies d'origine alimentaire à l'échelle nationale et internationale. Il est important de prélever des échantillons pour analyse auprès de personnes suspectées de maladies d'origine alimentaire, même s'il n'y a pas d'indication de traitement pour le patient en question. La collecte d'échantillons peut aider à résoudre et à freiner les épidémies.

Par ailleurs, entre le 31 mars et le 28 septembre 2022, 24 cas de Salmonella Enteritidis ont été enregistrés au Statens Serum Institut . Le Statens Serum Institut, la Danish Veterinary and Food Administration et le Norwegian Food Institute DTU ont enquêté sur le foyer de la maladie, mais la source de l'infection est restée inconnue.

«Une épidémie à Salmonella rend 16 personnes malades et un décès au Danemark en 2023», source Food Safety News.
Les autorités danoises recherchent la source d'une épidémie à Salmonella qui a touché 16 personnes malades avec un décès enregistré.
En mars et avril 2023, 16 cas à Salmonella Muenchen ont été enregistrés.
Huit hommes et huit femmes sont malades. Les patients sont âgés de 10 à 95 ans avec une moyenne de 73 ans. Une personne est décédée et sept ont été hospitalisées.
Les personnes malades vivent dans tout le pays avec huit cas à Hovedstaden, quatre à Sjælland, trois à Midtjylland et un à Syddanmark.

Le Statens Serum Institut (SSI), la Danish Veterinary and Food Administration (Fødevarestyrelsen) et le DTU Food Institute enquêtent sur l'épidémie.

Le SSI continue de séquencer le génome entier des isolats des patients et de les interroger, eux ou leurs proches, pour tenter d'identifier une source possible de l'infection.
Le séquençage du génome entier de bactéries isolées chez des patients a révélé qu'elles étaient très étroitement liées, ce qui suggère qu'il existe une source commune d'infection.
Salmonella Muenchen est un type rare au Danemark avec généralement seulement environ deux à huit cas par an.

Quel est le problème rencontré avec la CMI ou Concentration Minimale Inhibitrice d'un antibiotique ?

Le site Internet de bioMérieux répond à la question, Quelle est l’utilité de la CMI ?

La CMI constitue un élément essentiel de la relation entre un antibiotique et des micro-organismes. Elle se définit comme la plus petite concentration d’un antibiotique permettant d’inhiber une bactérie / un champignon et permet de mesurer la sensibilité de l’agent pathogène à un antibiotique. Les CMI sont utilisées pour mesurer la sensibilité d’un agent pathogène à un éventuel traitement antibiotique in vitro
1. Une CMI faible indique une plus grande sensibilité à l’antibiotique
2. Une CMI élevée indique une sensibilité plus faible et un risque de résistance vis-à-vis de l’antibiotique
L’antibiogramme et la mesure de la CMI ont pour but de prévoir la probabilité de succès ou d’échec du traitement prescrit.

Cela étant la question qui est posée dans une étude résumée ci-après est «Quel est le problème avec la CMI ou concentration minimale inhibitrice ?

Une étude dans Microbiology Spectrum, «What’s the Matter with MICs: Bacterial Nutrition, Limiting Resources, and Antibiotic Pharmacodynamics» (Quel est le problème avec les CMI : nutrition bactérienne, ressources limitées et pharmacodynamie des antibiotiques), montre que les CMI sont une mesure incomplète de la façon dont une infection interagira avec un antibiotique. Comprendre les critiques de la CMI est l'une des nombreuses étapes nécessaires pour améliorer le traitement des maladies infectieuses.

Résumé
La CMI d'un antibiotique nécessaire pour prévenir la réplication est utilisée à la fois comme mesure de la sensibilité rt/ou de résistance des bactéries à un antibiotique et comme paramètre pharmacodynamique unique pour la conception rationnelle des systèmes de traitement par des antibiotiques. Les CMI sont estimées expérimentalement in vitro dans des conditions optimales pour l'action de l'antibiotique. Cependant, les bactéries se développent rarement dans ces conditions optimales. À l'aide d'un modèle mathématique de la pharmacodynamique des antibiotiques, nous faisons des prédictions sur la dépendance nutritionnelle de la croissance bactérienne en présence d'antibiotiques. Nous testons ces prédictions avec des expériences dans un bouillon et un milieu minimal limité en glucose avec Escherichia coli et huit antibiotiques différents. Nos expériences remettent en question la suffisance de l'utilisation des CMI et des fonctions pharmacodynamiques simples comme mesures de la pharmacodynamique des antibiotiques dans les conditions nutritionnelles des tissus infectés.

Dans une mesure qui varie selon les antibiotiques : (i) les CMI estimées obtenues en milieu riche sont supérieures à celles estimées en milieu minimal ; (ii) l'exposition à ces antibiotiques augmente le temps avant le début de la croissance logarithmique, leur décalage ; et (iii) la densité en phase stationnaire des populations de E. coli diminue avec des concentrations d'antibiotiques inférieures aux CMI plus élevées.

Nous postulons un mécanisme pour tenir compte de la relation entre les sub-CMI des antibiotiques et ces paramètres de croissance. Cette étude se limite à une seule souche bactérienne et à deux types de milieux de culture aux teneurs nutritives différentes. Ces limites mises à part, les résultats de notre étude remettent clairement en question l'utilisation de la CMI comme paramètre pharmacodynamique unique pour développer des protocoles à visée thérapeutique.

Importance
Pour les études sur les antibiotiques et leur fonctionnement, la mesure de l'efficacité des médicaments la plus souvent utilisée est la CMI. La CMI est la concentration minimale inhibitrice d'un antibiotique nécessaire pour inhiber la croissance bactérienne. Ce paramètre est essentiel à la conception et à la mise en œuvre de l'antibiothérapie. Nous apportons la preuve que l'utilisation de la CMI comme seule mesure de l'efficacité d’un antibiotique ignore des aspects importants de la dynamique de croissance bactérienne.

Jusqu'à présent, il n'y avait pas de lien entre les bactéries, les conditions dans lesquelles elles se développent et la CMI.

Plus important encore, peu d'études ont pris en compte les sub-CMI des antibiotiques, malgré leur importance clinique.

Ici, nous explorons ces concentrations en profondeur et nous démontrons que la CMI est une mesure incomplète de la façon dont une infection interagira avec un antibiotique spécifique. Comprendre les critiques de la MIC est la première des nombreuses étapes nécessaires pour améliorer le traitement des maladies infectieuses.

Du lait cru lié à des cas à STEC chez des nourrissons dans le Tennessee

«Du lait cru lié à des cas à E. coli producteurs de shigatoxines chez des nourrissons dans le Tennessee », source article de Stéphanie Soucheray paru le 28 avril 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude parue dans Morbidity and Mortality Weekly Report décrit comment du lait cru provenant d'un accord de partage de vaches du Tennessee a probablement causé deux cas d'infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) chez des nourrissons, ce qui a conduit l'un des nourrissons à développer une insuffisance rénale due à un syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Les nourrissons ont développé une diarrhée entre le 25 juillet et le 1er août 2022 et les analyses ont révélé des STEC. Les deux ménages recevaient du lait cru des participants au même partage de vaches. Les enfants de moins de 5 ans, les adultes de plus de 25 ans et les personnes immunodéprimées sont les plus à risque de développer des complications des infections à STEC.

Le Tennessee Department of Health (TDH) a investigué le programme de partage des vaches, qui comprenait 7 à 10 vaches traites à la main chaque jour. Ils ont obtenu une liste de consommateurs de lait cru et identifié cinq cas à STEC, dont deux confirmés chez des nourrissons hospitalisés ; aucun décès n'a été signalé.

«Dans le Tennessee, la vente directe de lait cru est interdite et le TDH déconseille la consommation de lait cru ; cependant, le partage de lait cru par le biais d'accords de partage des vaches est légalement autorisé», ont dit les auteurs. «Cette éclosion met en évidence le risque de maladie grave associé aux accords de partage des vaches, en particulier chez les jeunes enfants, qui présentent un risque accru de SHU lié aux STEC. L'épidémie a également démontré que les ménages qui ne participent pas officiellement aux accords de partage des vaches peuvent être affectés.»

Fermeture d'une boucherie à Tours pour non respect des règles d'hygiène

Personne ne répond plus au téléphone de la Boucherie Halal de la Rotonde, à Tours. Le commerce très apprécié dans le quartier affiche porte close depuis ce jeudi 27 avril 2023, à la suite du passage des inspecteurs de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Une fermeture administrative «temporaire […] consécutive au non-respect des règles d’hygiène, susceptible de présenter un risque pour la santé des consommateurs», précise la préfecture d’Indre-et-Loire sur les réseaux sociaux ce vendredi. 

La boucherie était l’un des commerces de bouche contrôlés dans ce quartier dans le cadre d’une action ciblée géographiquement. «Trois équipes d’inspecteurs sont allées sur place jeudi matin, et ont contrôlé plusieurs commerces, dont une épicerie, une boulangerie, et cette boucherie», précise Fany Molin, la directrice de la DDPP d’Indre-et-Loire. Lors de ces inspections, plusieurs non-conformités ont pu être relevées dans les autres commerces, sans que cela présente un risque pour le consommateur. «Les inspecteurs vérifieront ultérieurement que des mesures ont été prises», précise Fany Molin.

Dans le cas de la boucherie en revanche, «il y avait de vrais soucis de nettoyage des locaux, du matériel, des problèmes de rangement, de traçage des produits», ont listé les inspecteurs de la DDPP. Dans ce contexte général, «il n’y avait plus de maîtrise des risques sanitaires», conclut Fany Molin.

Le commerce restera donc fermé jusqu’à ce que l’ensemble des non-conformités soient corrigées. Le propriétaire pourra alors contacter la DDPP et des inspecteurs retourneront sur place pour tout vérifier.

Je profite de cet article pour signaler toujours à Tours, suite à une inspection du 13 mars 2023, que l’hygiène de la cantine du collège Philippe de Commynes, 16, avenue Beethoven, est à améliorer.

A propos du gel hydroalcoolique

Source Comment le gel hydroalcoolique tue les microbes ?

Dans cette article, il est rappelé que «Le savon est déjà très utile et doit donc être utilisé en priorité. Mais quand nous sommes à l’extérieur, il n’est pas possible d’utiliser de l’eau et du savon. Dans ces cas-là, nous pouvons utiliser du gel hydroalcoolique.»

Cela étant, quelques points complémentaires méritent considération ...

Utilisez un désinfectant pour les mains à base d'alcool qui contient au moins 60% d'alcool. Surveillez les jeunes enfants lorsqu'ils utilisent un désinfectant pour les mains pour éviter d'avaler de l'alcool, en particulier dans les écoles et les garderies.
Source CDC.
En l’absence de point d’eau, lavage au gel hydoalccolique en suivant les recommandations suivantes :
- Eviter que l’enfant porte ses mains à la bouche après application de gel hydroalcoolique et lui laver les mains au savon dès que possible.
- Eviter de laisser le gel hydroalcoolique à la portée des enfants en bas âge (que ce soit pour le risque d’ingestion ou de projection dans les yeux). Privilégier, la prise du gel hydroalcoolique par l’accompagnateur qui l’appliquera lui-même sur les mains de l’enfant.
- En cas de projection dans l’œil, rincer immédiatement l’œil pendant une quinzaine de minutes à l’eau. En cas de douleur vive après rinçage, consulter un ophtalmologue (risque lésions oculaires).

Dans un autre article, Lavage des mains : le savon et le gel hydroalcoolique, selon l'Anses, j’avais signalé ce que rapportait le CDC des Etats-Unis à propos de norovirus,

Un désinfectant pour les mains ne fonctionne pas bien contre norovirus. Le lavage des mains est toujours préférable. Lavez-vous les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes. Vous pouvez utiliser un désinfectants pour les mains en plus du lavage des mains, mais le désinfectant pour les mains ne remplace pas le lavage des mains à l'eau et au savon. 

vendredi 28 avril 2023

Facteurs potentiellement contributifs à la contamination de melon cantaloup impliqué dans une épidémie à Salmonella Typhimurium

«Facteurs potentiellement contributifs à la contamination du melon cantaloup impliqué dans une épidémie à Salmonella Typhimurium au cours de l'été 2022 », source FDA du 27 avril 2023.

En août 2022, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et des partenaires des États ont mené une investigation dans plusieurs États sur une épidémie à Salmonella Typhimurium liée à du melon cantaloup.

Nombre total de cas : 88
Hospitalisations : 32
Décès : 0
Début de la dernier cas de maladie : 11 septembre 2022
États avec des cas : Georgie (1), Illinois (5), Indiana (17), Iowa (39), Kentucky (3), Michigan (3), Minnesota (4), Montana (2), Ohio (3), Caroline du Sud (1), Wisconsin (10)

L'investigation sur la riposte à l'épidémie a révélé :

1. En août 2022, le CDC a informé la FDA d'un d’un cluster dans plusieurs Etats de cas à Salmonella Typhimurium avec un signal potentiel d'exposition au melon. Les cas étaient répartis géographiquement dans le haut Midwest américain.

2. Les isolats de ce cluster de cas de maladie se situaient dans les 7 allèles / 11 polymorphismes d’un seul nucléotidie (SNPs) (SNPs) de deux échantillons de d'écouvillons de sol de la FDA collectés lors d'une investigation lors d’une épidémie de 2020 dans l'Indiana. Dans le cadre de l'investigation de 2022, la FDA et les partenaires de l'État ont collecté plusieurs échantillons, mais aucun des isolats résultants ne correspondait définitivement à la souche épidémique de 2022.

3. L'enquête de traçabilité de la FDA en 2022 a identifié 11 points de service, dont 8 remontent à une usine de conditionnement commune. Bien qu'une station de conditionnement commune ait été identifiée, il n'y avait pas de convergence vers une seule expédition de produits, et par conséquent, trois exploitations agricoles qui approvisionnaient la station dde conditionnement commune ont été identifiées comme des sources potentielles de melon cantaloup.

À la suite de la traçabilité, la FDA a mené des investigations dans l'Indiana dans les trois exploitations agricoles, leur usine de conditionnement commune et les terres publiques voisines. Des échantillons environnementaux positifs à Salmonella ont été retrouvés à chaque endroit, mais aucun des isolats de Salmonella résultants ne correspondait de manière concluante à la souche épidémieque par séquençage du génome entier (WGS). Aucun melon cantaloup n'a été rappelé et aucun avertissement public n'a été émis en raison du fait que les produits en cause n'étaient plus sur le marché.

Combien de temps doit durer la douche parfaite pour le climat ?

Lettre à ceux qui veulent nous apprendre à manger, à nous laver, à nous déplacer, à nous éclairer, à penser… [par J.-P. Pelras]. Source l’agri du 25 mars 2023.

«Combien de temps doit durer la douche parfaite pour le climat ?» Nous sommes samedi matin et je vois passer cette question, publiée par le Huffington Post sur le fil des actualités qui nous incitent, de façon plus ou moins subliminale, à adapter notre modus vivendi. Et c’est Florence Clément, responsable de l’information pour le grand public à l’ADEME, qui répond : «On dit aux gens de prendre une douche sans dépasser le temps d’une chanson». Autrement dit quelques gouttes si l’on écoute «You Suffer» du groupe Napalm Death pendant 1,316 secondes ou quelques millions de mètres cubes pendant 639 ans si l’on choisit «As low as possible» de John Cage, partition de huit pages où il faut attendre des mois pour passer d’une note à l’autre. Nonobstant cette amplitude musicale, je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, tous ces petits conseils commencent à m’emmerder.

Tout, absolument tout ce que l’on nous raconte est destiné à nous faire culpabiliser, à nous infantiliser. Le maçon qui quitte la poussière d’un chantier, l’agriculteur qui vient de faucher ou celui qui sort de sa serre en plein été, le boulanger qui termine sa nuit dans la chaleur du fournil, l’infirmière qui vient de panser les plaies ou le mécano qui a passé sa journée dans le cambouis ont-ils vraiment envie de se demander «combien de temps doit durer la douche parfaite pour le climat ?».

Non, pas plus qu’ils n’ont (pour la plupart d’entre eux) envie de savoir s’ils doivent tondre leur pelouse ou pas, s’ils doivent éteindre la lumière, privilégier les steaks végétaux à la viande grillée sur un barbecue, essayer la farine d’insecte, utiliser davantage son vélo, laisser la bagnole au garage, préférer la paresse aux embouteillages, mettre un couvercle sur la casserole, boire dans une gourde, acheter des frusques d’occasion, fabriquer ses produits ménagers, composter, économiser, trier, recycler, s’adapter, obtempérer et consommer. Oui, au bout du compte, consommer autre chose et, si possible, ce que les nouveaux marchands de raisonnement veulent nous fourguer.

Car c’est ce que nous devons comprendre entre deux spots météos où la gentille présentatrice nous explique comment protéger la couche d’ozone alors que, dans la seconde suivante, la même chaine de télévision nous incite à prendre l’aéroplane pour aller nous changer les idées à l’autre bout d’une planète dangereusement menacée.

Idem pour ces émissions anxiogènes où l’on nous impute la responsabilité des inondations, des pollutions et des sécheresses, entre deux spots publicitaires vantant les mérites du dernier cabriolet, les supers promos de l’hypermarché, la banque et ses taux d’intérêt, le téléphone qu’il faut absolument acheter si l’on ne veut pas passer pour un demeuré, la basket cousue/collée en Corée, le burger «koncépasouiléfabriqué», le bouquin écolo édité dans du bois d’arbre sacrifié ou le maquillage préféré de quelque mater dolorosa, préposée aux frasques du tapis rouge et du prêt à porter, toujours prompte à nous dire avec quoi nous ne devons surtout pas nous nourrir, nous déplacer ou nous habiller.

Cette débauche de conseils, parfois puérils, désormais dispensés des bancs de la maternelle aux amphis d’université, répétés à longueur de journée sur tout ce que nous voyons et derrière tout ce que nous écoutons, conditionne insidieusement notre quotidien et notre façon de penser. L’écologie est devenue une mode à laquelle il faut souscrire si l’on ne veut pas être ostracisé, désigné, accusé. Ou comment le type qui roule en C15 (Citroën, utilitaire méconnu de ceux qui n’ont jamais mis les pieds sur terre) doit être sanctionné ou interdit de circuler, alors que le citadin équipé d’un véhicule hybride japonais dûment sponsorisé doit être subventionné, remercié, encouragé, glorifié, considéré comme étant indispensable au bon fonctionnement de nos petites sociétés. Ces petites sociétés, contraintes et calibrées condamnées à avancer dans la «sobriété». Tristes, obéissantes, dépendantes, résilientes, resignées, emmerdées !