vendredi 2 juin 2023

Confirmation du décalage entre le calendrier européen sur le S-métolachlore et son interdiction en France.

On s’en souvient, s’agissant du S-métolachlore, l’Anses avait engagé la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachloreafin de préserver la qualité des eaux souterraines ...

Mais voici ce qui se passe au niveau européen ...

Une étude révèle que des aliments à risque sont souvent disponibles dans les établissements de santé

«Une étude révèle que des aliments à risque sont souvent disponibles dans les établissements de santé», source article de Joe Whitworth paru le 2 juin 2023 dans Food Safety News.

Des aliments dits à risque ont été retrouvés sur les menus des établissements de santé en Allemagne et en Italie, selon une étude.

Des produits pouvant présenter un risque pour les personnes vulnérables – notamment des salades de charcuterie, des charcuteries crues et/ou fermentées, des fromages à pâte molle, du poisson fumé ou des baies surgelées – étaient proposés au menu de tous les établissements en Allemagne et d'un tiers des sites en Italie.

Des chercheurs ont examiné l'utilisation des données électroniques des menus alimentaires pour soutenir les enquêtes sur les épidémies d'origine alimentaire associées aux soins de santé grâce à une enquête auprès de 35 établissements de santé en Allemagne et en Italie. Ils ont constaté que l'utilisation des données sur les menus alimentaires dans les enquêtes sur les éclosions était difficile en raison d'une documentation incomplète.

Une grande variabilité a été signalée dans la durée de stockage des données ded menu, de zéro à 10 ans. Les formats comprenaient le papier, les formats électroniques pdf, Word ou Excel et des bases de données interrogeables.


Besoin de sensibiliser
L'enquête, entre juin 2019 et février 2021, a été complétée par des hygiénistes hospitaliers, des chefs de cuisine, des traiteurs ou des diététiciens en charge de la gestion des menus alimentaires des patients. Il comprenait 22 sites en Italie et 13 en Allemagne. Les résultats ont été publiés dans la revue Epidemiology and Infection, «Catering of high-risk foods and potential of stored food menu data for timely outbreak investigations in healthcare facilities, Italy and Germany».

Le questionnaire couvrait des informations sur la gestion des services de restauration, le format et la durée de stockage des données des menus, la disponibilité des données de menu pour chaque patient, l'historique des données de menu par l'établissement en relation avec une suspicion d'éclosion d'origine alimentaire, et des informations indiquant s'il a fourni des aliments à risque.

L'étude a porté sur 26 hôpitaux et neuf maisons de repos de différentes tailles. Un EHPAD en Allemagne n'a pas participé, en disant que «l'intoxication alimentaire n'était pas un problème» dans son établissement. Cela souligne la nécessité de sensibiliser au risque d'épidémies et de renforcer les recommandations d'hygiène alimentaire parmi le personnel et les entreprises alimentaires, ont déclaré les chercheurs.

Les systèmes de restauration comprenaient des services internes, externes et mixtes. Les activités de restauration étaient principalement externalisées par les hôpitaux italiens, alors qu'en Allemagne, la restauration interne était plus souvent présente dans les hôpitaux et les EHPAD.

Un hôpital en Allemagne, dans lequel une épidémie à Salmonella Derby s'est produite à cause de la saucisse crue fermentée à tartiner (German Teewurst) n'offrait plus cet article, mais d'autres aliments potentiellement à haut risque étaient disponibles pour les patients, tels que du fromage à pâte molle et du poisson fumé.


Utilisation des données du menu pendant les épidémies
La majorité des hôpitaux en Italie ont indiqué qu'un lien direct entre les données du menu alimentaire et les patients individuels pouvait être établi, contrairement à seulement la moitié des hôpitaux en Allemagne. Dans les EHPAD, le lien direct entre les données de menu et les résidents individuels des EHPAD était peu courant en Italie et en Allemagne.

Des bases de données électroniques étaient disponibles pour la plupart des hôpitaux italiens, mais seulement pour quelques hôpitaux allemands. Aucune base de données de ce type n'a été utilisée par les EHPAD.

Les scientifiques ont dit que les données sur les menus alimentaires devraient être documentées pour tous les repas proposés et être liées aux patients individuels ou aux résidents des EHPAD. Une durée minimale de stockage des données d'au moins un an faciliterait l'investigation d'événements de longue durée tels que les épidémies de listériose ou pour les articles ayant une longue durée de conservation, tels que les aliments surgelés.

La numérisation et la collecte de données supplémentaires entraîneront des coûts supplémentaires, y compris en ressources humaines. Le rapport coût-bénéfice de la collecte et de la numérisation des données sur les menus alimentaires doit être évalué, car l'utilisation et l'analyse de ces données peuvent avoir des avantages partagés pour différents professionnels de la santé, selon l'étude.

Des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si la présence d'aliments à haut risque au menu est liée à un manque de connaissance des recommandations en matière de sécurité des aliments ou reflète la demande des patients et des résidents des EHPAD, ont dit les scientifiques.

Intoxications alimentaires et norovirus, selon l’Anses

Au travers de cet article de l’Anses du 20 janvier 2023, «
Comment éviter les intoxications alimentaires liées aux norovirus ?», vous allez successivment passer des maladies (infectieuses) d’origine alimentaire, aux gastroentérites aigües et enfin aux  toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ...

Ces termes semblent recouvrir plus ou moins la même notion, mais très souvent dans les médias, quand une épidémie de gastro survient en restauration collective ou en EHPAD, on nous dit ce n’est pas une TIAC, mais une gastro. On lira pour s’en convaincre un article du blog, La France, le pays de la suspicion d'intoxication alimentaire.

En France, les norovirus sont la principale cause de gastroentérites aigües, toutes classes d’âge confondues. On fait le point sur l’origine de ces virus et comment ils se transmettent.

Mais on nous dit aussi,

La majorité des TIAC à nororovirus en France est liée à la consommation de coquillages contaminés, en particulier les huîtres consommées crues.

Dans une moindre mesure, les plats composés, comme les sandwiches ou les salades composées, et certains végétaux consommés crus, comme les fruits rouges, peuvent également être à l’origine de ces intoxications.

Les norovirus en chiffre. Les norovirus sont responsables d’un tiers des infections d’origine alimentaires en France. Avec une estimation de 516 000 cas par an, ils sont associés à 20% des hospitalisations causées par de telles infections.

Mais cela n’apparaît pas dans les «Toxi-infections alimentaires collectives en France : les chiffres 2020» publiés par Santé publique France.

Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 43% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (36% en 2019). 
Les autres agents pathogènes les plus couramment suspectés étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureusClostridium perfringens et Bacillus cereus (74% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspect).

Exit donc norovirus des TIAC, il y en aurait beaucoup trop, semble-t-il, et ils resterons donc dans la rubrique ‘gastroentérites aigües’ ...

Un dernier point pour ceux qui auraient mal intérprété les propos de l’Anses, à propos de la consommation de coquillages, il est préférable de consommer des coquillages issus d’une zone de production autorisée et contrôlée.


Complétons cet article de l'Anses avec quelques données récentes. En France, selon l’application RappelConso, il y aurait eu 31 rappels de décembre 2022 à ce jour :
- 7 rappels le 2 janvier 2023
- 5 rappels le 5 janvier 2023
- 2 rappels le 6 janvier 2023
- 1 rappel le 13 janvier 2023
- 6 rappels le 17 janvier 2023
- 1 rappel le 24 janvier 2023

Dans ce contexe, signalons qu’il y a eu 26 notifications au RASSF de l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de France, de décembre 2022 à avril 2023,
- 2 notifications en décembre 2022
- 5 notifications en janvier 2023
- 5 notifications en février 2023
- 11 notifications en mars 2023
- 3 notifications en avril 2023

Ces chiffres montrent que 19 notifications sur 26 ont eu lieu en février, mars et avril.

Ces chiffres indiquent qu’il peut donc y avoir des notifications au RASFF de l’UE pour la présence de norovirus dans des huîtres de France et pas nécéssairement de rappel en France, mais comment est-ce possible ?

Signalons enfin que 5 notifications sur 26 sont le fait de la France, vivement une police unique pour protéger le consommateur en France ...

Moisissures dans les aliments : identifier les toxines mutagènes et cancérigènes, selon un outil de prédiction de l'Anses

«Moisissures dans les aliments : identifier les toxines mutagènes et cancérigènes», source Anses.

L’utilisation combinée de différents logiciels informatiques pourrait accélérer l’acquisition de connaissances sur les toxines produites par les moisissures se développant dans les aliments, appelées mycotoxines. Cette approche innovante a été utilisée par des scientifiques de l’Anses pour identifier les mycotoxines qui pourraient être mutagènes et/ou cancérigènes.

Les moisissures dans les aliments, notamment ceux d’origine végétale, peuvent produire des toxines, les mycotoxines, dont certaines peuvent favoriser des mutations génétiques ou des cancers chez l’être humain ou les animaux : «Les moisissures peuvent se développer tout le long de la production de l’aliment, depuis sa culture jusqu’au produit fini», explique Denis Habauzit, chargé de projet au sein de l’unité Toxicologie des contaminants, du laboratoire Anses de Fougères. Céréales, fruits ou légumes : de nombreux aliments sont susceptibles d’être contaminés par les mycotoxines.

La réglementation européenne limite strictement la quantité maximale autorisée pour les principales mycotoxines susceptibles d’être présentes dans les aliments mis sur le marché, mais les données manquent pour les autres : «Des travaux de recherche ont montré que les aliments peuvent contenir des mycotoxines pour lesquelles nous n’avons pas ou peu d’information concernant leur toxicité et qui ne sont ni réglementées ni surveillées», indique Valérie Fessard, cheffe de l’unité.

Des outils informatiques pour repérer les molécules les plus toxiques
Afin d’identifier les mycotoxines ayant une activité mutagène ou cancérigène, les scientifiques de l’unité se sont appuyés sur la modélisation informatique. Ils ont utilisé une combinaison de logiciels de type «Quantitative structure-activity relationship» (QSAR), qui permettent de prédire les effets des molécules sur les êtres vivants selon leur structure. Cette méthode a l’avantage de permettre une première caractérisation des mycotoxines, qui sont difficiles à synthétiser et à purifier. Elle évite d’avoir à les tester et particulièrement à avoir recours à l’expérimentation animale. Les résultats sont parus dans la revue Environmental Pollution en avril 2023.

L’équipe a sélectionné les combinaisons de logiciels les plus performantes en les testant sur des mycotoxines dont le potentiel cancérigène ou mutagène est connu. Tous les logiciels sélectionnés étaient gratuits, pour faciliter leur utilisation par d’autres équipes de recherche. Les scientifiques ont ensuite analysé 904 mycotoxines et métabolites de mycotoxines provenant de la base de données créée par l’équipe. Résultats : 127 auraient un potentiel mutagène et 548 pourraient être cancérigènes.

Selon l’Anses, il s’agit d’«Un premier tri à affiner».

 «Les logiciels sont encore en développement, prévient Denis Habauzit, un risque d’erreur est possible. Mais cela permet d’alerter sur certaines molécules et d’identifier celles sur lesquelles il faudrait faire en priorité des études de toxicologie expérimentale.» 

95 de ces mycotoxines seraient à la fois mutagènes et cancérigènes. De ce fait, elles pourraient représenter un risque pour la santé même en petite quantité.

En parallèle, les effets potentiels des mycotoxines devront être croisés avec les quantités de ces molécules retrouvées effectivement dans l’alimentation humaine et animale, pour déterminer le risque qu’elles représentent réellement. 

Commentaire
Nous n’en sommes pour l’instant qu’au stade des prédictions, mais «le changement climatique et la restriction d’usage des fongicides pourraient favoriser le développement de moisissures et la contamination des aliments par des mycotoxines émergentes.»

Je ne sais pas entre deux maux lequel choisir, des fongicides ou les mycotoxines. On n’a pas fini d’en entendre parler, mais rappelez-vous déjà ce qui était rapporté à propos du datura ou les fleurs du mal dans le bulletin des vigilances de l’Anses, Juin 2018),

Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.

Y’aurait donc du bien dans le passé, du temps pas si lointain, où il y avait des fongicides ?

Vu dans la rubrique des rappels de produits alimentaires en retard

En attendant, la parution de l'information incessamment sous peu par RappelConso, qui est tout même en retard sur ce rappel, voici que Carrefour et Auchan informent du rappel le 1er juin du produit 'Apérivrais aux noix, noisettes et amandes croquantes'.

La Fromagerie Grièges procède aujourd’hui (avis de rappel daté du 31 mai 2023 -aa) au retrait et rappel de la vente des barquettes Apérivrais aux noix, noisettes et amandes croquantes suite à la mise en évidence de la présence involontaire de l’allergène lait de chèvre non déclaré dans la liste des ingrédients (NB: l’étiquetage mentionne seulement la présence de lait de vache).

Numéro de lot : G23122H32A

L’ensemble du lot est retiré de la commercialisation.

Les personnes allergiques ou intolérantes au lait de chèvre ne doivent pas les consommer et peuvent les ramener en magasin et seront remboursés de la valeur du produit.

Les personnes ne présentant aucune allergie ou intolérance au lait de chèvre peuvent consommer sans risque ces produits.

Les autres lots et les autres produits de la marque ne sont pas concernés par ce rappel.

Complément
Comme attendu, le rappel est enfin opérationnel pour RappelConso le 2 juin.

jeudi 1 juin 2023

La phagothérapie basée sur CRISPR semble prometteuse dans un premier essai chez l'homme

«La phagothérapie basée sur CRISPR semble prometteuse dans un premier essai chez l'homme», source article de Chris Dall paru le 31 mai 2023 dans CIDRAP News.

La société danoise de technologie du microbiome, SNIPR Biome, a annoncé les résultats positifs d'une étude de phase 1 de sa phagothérapie basée sur CRISPR ciblant Escherichia coli dans le tractus gastro-intestinal.

SNIPR001 contient quatre bactériophages (virus tueurs de bactéries) armés de la technologie d’édition de gènes, CRISPR/Cas9, pour l'ADN conçue pour éradiquer sélectivement E. coli dans l'intestin, y compris les souches résistantes aux antibiotiques. Les résultats intermédiaires de l'essai de phase 1 sur 36 personnes, qui visait à examiner le profil d'innocuité et la pharmacodynamique de SNIPR001, ont montré que l'administration orale sur 7 jours était bien tolérée, avec seulement des effets secondaires légers à modérés. De plus, le traitement avec SNIPR001 a réduit numériquement les niveaux de E. coli dans l'intestin.

Le traitement ciblera initialement les patients atteints de cancers hématologiques (comme le lymphome et la leucémie) qui subissent des greffes de cellules souches hématopoïétiques et sont vulnérables aux infections du sang qui se produisent lorsque E. coli diffuse de l'intestin vers le sang. Le traitement antibiotique le plus courant, les fluoroquinolones, est inefficace contre les souches de E. coli résistantes aux fluoroquinolones et a tendance à endommager le microbiome intestinal en éliminant les bactéries bénéfiques.

Les responsables de la société affirment que les résultats démontrent une preuve clinique du principe de la nouvelle technologie.

«Grâce aux effets destructeurs combinés des bactériophages et de la technologie CRISPR-Cas9, SNIPR001 a démontré sa capacité à cibler et à éliminer les souches de E. coli résistantes aux antibiotiques dans l'intestin, offrant une alternative sûre aux traitements traditionnels qui ne fonctionnent pas contre les souches résistantes aux antibiotiques, tout en épargnant le reste du microbiome intestinal», a déclaré le co-fondateur et PDG de SNIPR Biome, Christian Grondahl, dans un communiqué de presse.

«Il s'agit d'une étape importante dans notre mission de développer des solutions révolutionnaires dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, et nous sommes impatients de faire progresser SNIPR001 grâce à d'autres études cliniques pour en savoir plus et finalement, nous l'espérons, améliorer les résultats pour les patients», a-t-il ajouté.

Les futurs essais viseront à déterminer si SNIPR001 réduit le taux d'infections sanguines à E. coli chez les patients cancéreux.

SNIPR Biome a reçu un financement de 3,9 millions de dollars en mai 2021 de CARB-X (l'accélérateur biopharmaceutique de lutte contre les bactéries résistantes aux antibiotiques) pour développer SNIPR001.

Répression contre un réseau criminel lituanien impliqué dans de la fraude alimentaire et l'évasion fiscale à grande échelle

«Répression contre un réseau criminel lituanien impliqué dans de la fraude alimentaire et l'évasion fiscale à grande échelle», source Eurojust.

Soutenues par Eurojust et Europol, les autorités judiciaires et répressives de Lituanie, d'Estonie, de France et d'Allemagne ont démantelé un groupe criminel organisé lituanien (GCO) qui aurait mis sur le marché des millions de produits alimentaires périmés avec un étiquetage modifié. Ils sont également soupçonnés de fraude à la TVA à grande échelle.

Eurojust a coordonné l'action conjointe qui a conduit à l'arrestation de 24 suspects. Jusqu'à 70 perquisitions et inspections d'entrepôts et d'autres lieux ont été effectuées. Plus de 200 agents ont été mobilisés sur le terrain lors de la journée d'action.

Actif depuis au moins début 2021, le GCO aurait acheté des millions de produits alimentaires périmés et d'autres denrées périssables, comme des cosmétiques, en Allemagne et en France. Le GCO a modifié les dates de péremption de ces produits et les a régulièrement fournis au marché lituanien, où ils ont été achetés par des milliers de consommateurs.

Les premières estimations suggèrent que le GCO a obtenu plus d'un million d'euros grâce à cette activité criminelle. Les suspects auraient tenu des registres comptables fictifs pour cacher les valeurs réelles d'achat et de vente afin d'éviter de payer des impôts.

Lors d'une journée d'action commune le 23 mai, 24 suspects ont été arrêtés en Lituanie. Jusqu'à 70 perquisitions et inspections d'entrepôts et d'autres lieux ont été effectuées et plus de 30 témoins ont été interrogés en Estonie, France, Allemagne et Lituanie. Du matériel permettant de modifier les dates de péremption des produits, notamment des solvants ménagers, des imprimantes et des étiquettes, a été trouvé à plusieurs endroits en Lituanie, ainsi que de grandes quantités de produits périmés.

L'affaire a été ouverte en janvier 2023 à la demande des autorités lituaniennes. Eurojust a facilité la communication, l'échange d'informations et la coordination entre les autorités nationales et a contribué à la préparation de la journée d'action commune. L'Agence a également accueilli trois réunions de coordination et mis en place un centre de coordination pour permettre une coopération rapide entre les autorités judiciaires impliquées dans les opérations.

Les autorités belges et roumaines ont apporté un soutien supplémentaire à l'enquête. Les autorités italiennes mènent actuellement une vaste enquête qui vise également la fraude alimentaire et la contrefaçon de marque à grande échelle par un GCO opérant en Italie.

Europol soutient cette affaire depuis décembre 2022 en facilitant l'échange d'informations entre les autorités concernées et en fournissant un soutien analytique. Des bureaux mobiles ont été déployés en Lituanie et en France lors de la journée d'action pour assister les enquêteurs.

Les autorités suivantes d’Estonie, Allemagne, Roumanie, Lituanie ainsi que la France ont participé à l’opération.

Pour la France, Instruction d’un juge de l’unité de de Santé Publique, Tribunal Judiciaire de Paris, OCLAESP (Office central de lutte contre les infractions à l'environnement et à la santé publique) Direction de Valenciennes, Unités Départementales de Gendarmerie de Beauvais, Rodez et Laval, Service national d'enquête de la DGCCRF, Brigade Nationale d'Investigation Vétérinaire.

Articles les plus lus par les lecteurs du blog en mai 2023

Très bonne fréquentation en mai, malgré de nombreux ponts, je vous en remercie.

Cela étant, parmi les articles de ce top 10, il y en a qui sont là pour montrer que des problèmes récurrents existent dans la sécurité des aliments ici et là. 
Mais, comme vous l'avez lu et compris, demain, en France, avec la nouvelle police sanitaire unique, tout ira pour le mieux. Est-on obligé de croire de telles billevesées ? 
Comment développer une police sanitaire alors que précisémment on s'est acharnée à la réduire méthodiquement, année après année depuis 2012, soit depuis un peu plus de 10 ans, n'est-ce pas M. Le Foll, ministre de l'agriculture du gouvernement Hollande, et ausi les autres ministres qui ont suivi. Décidément, il n'y a pas de justice pour les consommateurs ! 
  1. Notifications de l'hépatite A dans l'UE et de l’EEE, 2010-2019
  2. Les micro et nano plastiques dans l'approvisionnement alimentaire
  3. Le gouvernement néerlandais va-t-il présenter des excuses à ses agriculteurs ?
  4. France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !
  5. La contamination par Listeria dans les installations de production est plus probable dans les zones non en contact avec le produit, selon une nouvelle étude
  6. Les biofilms formés par les bactéries peuvent favoriser l’émergence d’antibiorésistances
  7. 5 personnes malades dont 2 cas de SHU en France liés à du lait cru fermenté
  8. Danemark : Plus d'un passager sur 10 ramène chez lui de la nourriture illégale de l'étranger
  9. États-Unis : Facteurs de risque des infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines non-O157

Incidents de sécurité des aliments au premier trimestre 2023, selon le réseau INFOSAN

«Résumé trimestriel INFOSAN, 2023 #1, de janvier à mars 2023», source INFOSAN de l’OMS du 31 mai 2023.

Incidents liés à la sécurité des aliments
Le secrétariat d'INFOSAN a été impliqué dans 47 incidents de sécurité des aliments concernant 53 États membres et territoires de l'OMS de toutes les régions de l'OMS au cours de ce premier trimestre de l'année. Il y a eu vingt-huit incidents impliquant un danger biologique [Salmonella spp. (9), Listeria monocytogenes (6), E. coli (3), Clostridium botulinum (2), virus de l’hépatite A (2), Anisakis (1), Cronobacter (1), Entamoeba histolytica (1), Leptospira (1), Norovirus (1) et Shigella (1)] ; neuf impliquant un danger chimique [méthanol (2), aflatoxines (1), chlorothalonil (1), alcaloïdes de l'ergot (1), histamine (1), plomb (1), azote (1) et patuline (1)], six impliquant un allergène et.ou un ingrédient non déclaré [cacahuètes (2), œuf (1), gluten (1), lait (1), soja (1)], trois impliquant un danger physique [verre (1), métal (1), pierres (1)] et un avec un danger inconnu.

Les catégories d'aliments les plus fréquemment impliquées dans les 47 incidents survenus au cours du premier trimestre 2023 étaient le poisson et les autres produits de la mer (6), la viande et les produits de viande (6), les aliments composés (5), les fruits à coque et les oléagineux (5), les céréales et les produits à de céréales. (3), fruits et produits de fruits (3), le lait et les produits laitiers (3), les collations, desserts et autres aliments (3), les végétaux et produits de végétaux (3), les boissons alcoolisées (2), les aliments pour nourrissons (2), les herbes, épices et condiments (2), les légumes et les légumineuses (1), les boissons non alcoolisées (1) et deux sources alimentaires inconnues.

Grâce à l'engagement actif des membres et partenaires d'INFOSAN, 53% des incidents ont été signalés au secrétariat d'INFOSAN par les membres d'INFOSAN (points de contact d'urgence et points focaux), 28% de ces incidents ont été communiqués au secrétariat par le biais du système d'alerte rapide de la Commission européenne. pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) et 19% via divers canaux de l'OMS.

Ces incidents ont impliqué 53 États et territoires membres de l'OMS de toutes les Régions de l'OMS. Les États membres touchés étaient répartis comme suit : 23 États membres sur 53 de la Région européenne, 9 sur 27 du Pacifique occidental, 8 sur 35 des Amériques, 7 sur 47 d'Afrique, 4 sur 11 du Sud -Asie de l'Est, et 2 sur 21 en Méditerranée orientale.


Épidémie à Salmonella Mbandaka liée à des produits de poulet d’Ukraine
Le secrétariat d'INFOSAN a suivi l'évolution d'une épidémie dans plusieurs pays (n = 247) à Salmonella Mbandaka ST 413 liée à des produits de poulet en provenance d'Ukraine. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, les derniers chiffres disponibles sur les cas signalés sont la République tchèque (n = 5), Estonie (n = 3), Finlande (n = 89), France (n = 10), Allemagne (n = 2), Irlande (n = 1), Israël (n = 4), Pays-Bas (n = 1) et Royaume-Uni (n = 132). Les derniers cas ont été détectés en mars 2023 au Royaume-Uni et ont été liés par séquençage du génome entier.

Informations partagées via le RASFF de la Commission européenne, les produits impliqués liés à l'épidémie ont été distribués à neuf pays. Le secrétariat d'INFOSAN a rapidement engagé les États membres de l'OMS en dehors du RASFF à les informer de cette distribution, à rechercher des informations supplémentaires concernant la distribution internationale des produits impliqués et à demander des informations sur tout cas éventuel lié à la consommation des produits impliqués.

Grâce à une étroite collaboration avec le point de contact d'urgence d'INFOSAN et le point focal national pour le IHR en Ukraine, le secrétariat d'INFOSAN a été informé qu'aucune autre distribution internationale de l'Ukraine à d'autres États membres de l'OMS, au-delà de celles déjà notifiées par le RASFF, n'a été identifiée pour date. Les autorités ukrainiennes ont ouvert une enquête et informé le Réseau des mesures de gestion des risques mises en œuvre dans les installations du fabricant impliqué.

Le secrétariat d'INFOSAN continue d'aider les États membres de l'OMS à faciliter l'échange d'informations afin de faciliter les enquêtes et la mise en œuvre de mesures supplémentaires de gestion des risques. De plus amples détails seront partagés via le réseau dès qu'ils seront disponibles.

Mise à jour du 2 juin 2023
Selon Joe Whitworth de Food Food News«Le Réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN) a été partie prenante de 47 alertes de janvier à mars 2023, soit le même nombre que d'octobre à décembre 2022.»

mercredi 31 mai 2023

États-Unis : 40% des épidémies d'origine alimentaire dans les restaurants sont attribuées à des employés malades

«États-Unis : 40% des épidémies d'origine alimentaire dans les restaurants sont attribuées à des employés malades», source article de Mary Van Beusekom paru le 30 mai 2023 dans CIDRAP News.

Quarante pour cent des épidémies de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis dans les restaurants et autres établissements de restauration de 2017 à 2019 étaient liées à un employé malade, selon une étude publiée dans Morbidity and Mortality Weekly Report.

Des chercheurs du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont dirigé l'étude, qui consistait à recueillir des données sur la santé environnementale au cours de l'enquête sur 800 éclosions de maladies d'origine alimentaire dans 875 établissements alimentaires de vente au détail signalés au National Outbreak Reporting System (NORS) par 25 services de santé des États et locaux, de 2017 à 2019.

Les réglementations de la plupart des juridictions en matière de sécurité des aliments sont basées sur le Food Code alimentaire de la FDA des États-Unis, des recommandations conçues pour réduire les maladies d'origine alimentaire dans les établissements de vente au détail.

L'étude a utilisé des données sur la santé environnementale, qui ne sont généralement que très peu communiquées au NORS, à partir du National Environmental Assessment Reporting System (NEARS). Depuis sa création en 2014, le NEARS a reçu des données de santé environnementale sur les éclosions de maladies d'origine alimentaire de 29 départements de la santé.


Norovirus, Salmonella sont les causes les plus fréquentes
Parmi les 800 éclosions, 27,0% sont survenues en 2017, 38,3% en 2018 et 34,8% en 2019. Parmi ces éclosions, 90,6% concernaient un établissement et 9,4% concernaient plusieurs établissements. Au total, 3,5% étaient des éclosions dans plusieurs États. Les agents pathogènes les plus courants, qui étaient impliqués dans 69,4% des éclosions avec un agent confirmé ou suspecté, étaient norovirus et Salmonella, représentant respectivement 47,0% et 18,6% des éclosions.

La plupart des agents identifiés étaient viraux (48,1%) et bactériens (46,8%), suivis des causes parasitaires (2,3%) et toxiques ou chimiques (2,5%). Au total, 819 facteurs contributifs ont été identifiés.

Sur les 500 éclosions avec un facteur contributif identifié (p. ex. contact des mains nues avec des aliments prêts à consommer), 85,2% avaient au moins un facteur de contamination, 25,8% avaient au moins un facteur de prolifération (les conditions permettaient aux agents pathogènes dans les aliments de se développer ), et 14,2% avaient au moins un facteur de survie (les agents pathogènes ont survécu aux processus conçus pour détruire ou réduire leur nombre).

Parmi les facteurs contributifs identifiés dans 62,5% des éclosions, environ 40% avaient au moins un facteur signalé lié à la contamination des aliments par un employé malade ou infectieux. Lorsque les enquêteurs ont interrogé un directeur d'établissement dans 679 éclosions (84,9%), ils ont constaté que 91,7% avaient déclaré avoir une politique exigeant que les employés du secteur alimentaire les informent lorsqu'ils étaient malades, 66,0% déclarant que leurs règles étaient écrites.

Au total, 23,0% des responsables ont dit que leur règle énumérait les cinq symptômes du Food Code de la FDA nécessitant une notification au responsable (vomissements, diarrhée, jaunisse, mal de gorge avec fièvre et lésion avec pus). La grande majorité des managers (85,5%) ont dit avoir une politique limitant les tâches ou excluant les employés malades du travail, et 62,4% ont dit que la règle était écrite.

Seuls 17,8% des responsables ont dit que leur politique énumérait les cinq mêmes symptômes qui nécessiteraient également de restreindre ou d'exclure les employés du travail, pas seulement d'informer les responsables, et 16,1% avaient des règles traitant des quatre composants du Food Code de la FDA concernant les employés malades ou infectieux.

Ces composants comprennent une politique exigeant que les employés informent un responsable lorsqu'ils sont malades, une liste des cinq symptômes obligeant les employés à informer un responsable, une règle qui limite ou exclut les employés du travail et une règle énumérant les cinq symptômes nécessitant une limitation ou une exclusion d’employés du travail. Moins de la moitié (43,6%) des managers ont dit que leurs établissements offraient des congés payés de maladie à au moins un employé travaillant dans l'alimentation.


Les règles en milieu de travail dont souvent incomplètes
Une approche à plusieurs niveaux pour réduire les épidémies de maladies d'origine alimentaire «comprend non seulement l'adoption et l'application de règles écrites complètes sur les employés malades, mais améliore également la formation, les plans de gestion pour poursuivre les opérations lorsqu'un employé est absent (par exemple, un personnel de garde) et l'adoption d'une culture de la sécurité des aliments où l'absentéisme pour cause de maladie n'est pas pénalisé», ont écrit les auteurs de l'étude.

Les chercheurs ont dit que leurs résultats sont cohérents avec les résultats d'autres ensembles de données nationaux sur les épidémies et mettent en évidence le rôle des employés malades dans les épidémies de maladies d'origine alimentaire. «Bien qu'une majorité de responsables aient signalé que leur établissement avait une règle sur les employés malades, il manquait souvent à ces règles des éléments destinés à réduire le risque de maladie d'origine alimentaire», ont-ils écrit. «Le contenu et l'application des règles existantes pourraient devoir être réexaminés et affinés.»

Les restaurants peuvent prévenir les épidémies virales d'origine alimentaire en exigeant une bonne hygiène des mains et en excluant les employés malades ou infectieux du travail, ont dit les chercheurs.

«Les données du NEARS peuvent aider à identifier les lacunes dans les politiques et pratiques de sécurité des aliments, en particulier celles concernant les employés malades», ont-ils dit. «Les analyses futures de données stratifiées reliant des agents responsables d'épidémie et des aliments spécifiques à des facteurs contribuant à l'épidémie peuvent aider à orienter le développement d'approches de prévention efficaces en décrivant comment les caractéristiques des établissements et les politiques et pratiques en matière de sécurité des aliments sont liées aux éclosions de maladies d'origine alimentaire.»