mardi 15 septembre 2020

Quand Barbara Pompili insulte l’Anses et la science …

Je relaie bien volontiers l’article d’Alerte Environnement, « Barbara Pompili insulte l’Anses (et la science) en pactisant avec les marchands de peur Nicolino and Co ».
Tant pis si « Nous voulons des coquelicots » n’est pas crédible, y compris dans son appellation, tant pis si son animateur principal est un homme qui n’hésite pas à appeler à la violence physique contre ceux qui ne partagent pas sa vision du monde sans jamais préciser qui (histoire d’échapper aux tribunaux), tant pis si ce collectif ne pèse pas autant qu’il l’affirme (n’importe qui peut signer 50 ou 200 fois leurs pétitions)…
Le ministre de la Transition écologique Barbara Pompili vient d’apporter un soutien regrettable à « Nous voulons des coquelicots » en signant leur appel contre les pesticides de synthèse, mais pas ceux utilisés dans le bio malgré une dangerosité similaire et une absence de risque pour les synthétiques et les bios (pour comprendre la différence entre « danger » et « risque », cliquez ici).
Le lobby bio qui finance en grande partie l’initiative (Générations Futures, Biocoop, etc. Voir la liste diffusée en page 5 de ce document) n’est peut-être pas pour rien dans cet oubli… Tant pis si le ministère de la Transition écologique et solidaire est le ministère de tutelle de l’Anses, autorité sanitaire allègrement insultée par « Nous voulons des coquelicots » sur le dossier des SDHI.
Si ce n’est pas un véritable coup de poignard dans le dos de Roger Genet, le directeur de l’Anses…
En même temps, il n’est pas le premier à souffrir des ambitions et de l’opportunisme de cette politicienne sans scrupule !
Mise à jour du 19 septembre 2020. On lire l’article d’André Heitz, « Un scandale d'État ! La ministre Barbara Pompili signe une pétition et s'auto-interpelle... » 

Mise à jour du 23 septembre 2020. On lira la lettre ouverte de  Jean-Paul Pelras, Lettre ouverte à Jean Castex sur les agriculteurs.
« Monsieur le Premier Ministre,

En juillet dernier, alors que vous veniez d'être nommé à Matignon, vous m'écriviez dans le cadre d'un échange amical « espérer pouvoir compter sur moi pour vous signaler ce qui mérite de l'être. Il faut recoudre et cicatriser ce pays. » Voilà que l'actualité me donne l'occasion de vous interpeller sur ce terrain que nous connaissons bien tous les deux, puisqu'il s'agit de celui de la ruralité et de l'agriculture. 
En revanche, qu'une ministre de votre gouvernement puisse « partager l'appel de ce mouvement » en suscitant la satisfaction d'un président d'association pose réellement question. 
Car le monde agricole est en droit de se demander désormais quelles orientations vont être prises, qui sera écouté et dans quelles proportions le modèle qui permet de garantir notre sécurité alimentaire va être préservé. (...)
Arrêtons donc de laisser dire n'importe quoi, car, chaque jour, les paysans français nourrissent 67 millions de personnes. Chaque jour, jour après jour et sans bricoler. Qui a suffisamment de force, de courage, de conviction et d'expérience pour assumer cette responsabilité ?
Mise à jour du 4 octobre 2020. On lira aussi un article de seppi, Une ministre s'oublie... le Secrétaire général de la FNSEA a mal à sa République.

Mise à jour du 6 octobre 2020. L'excellent blog-notes d'Olivier Masbou rapporte La pression des coquelicots sur Pompili.

La presse a largement rendu compte de la signature de l’Appel des coquelicots par Barbara Pompil, ministre de la Transition écologique. Très fière de sa prise, l’association raconte, sur son site internet, comment elle a obtenu cette signature. Les représentants de l’association ont lu devant la ministre une « Plainte morale à l’encontre de Madame Barbara Pompili ». « La crise de la vie sur Terre, et donc en France, est totale. Vous le savez, mais vous faites semblant qu’il n’en est rien » écrivent les auteurs. « Madame Pompili, vous êtes responsable. Vous êtes responsable personnellement, et nous n’acceptons pas les subterfuges habituels » poursuivent-ils. « Le mouvement des coquelicots dépose ce 15 septembre 2020 une plainte majeure contre vous. Elle n’est pas pénale, elle est morale. Et fondamentale. C’est une plainte solennelle pour non-respect de votre propre parole. C’est une plainte pour non-assistance à des milliards d’êtres vivants en danger de mort immédiate, dont le peuple des abeilles n’est qu’une première ligne. C’est une plainte qui restera. Cette flétrissure vous suivra tout au long de votre vie. À moins que? ». A moins que la ministre signe. C’est ce qu’elle a fait « sous les regards consternés de ses conseillers » se félicite le site NousVoulonsDesCoquelicots.

Qu’est-ce qui est le plus surprenant ? Le plus incroyable ? Qu’une association exerce une énorme pression morale sur un ministre ? Que le ministre cède à cette pression ? Que l’association revendique cette pression, et s’en félicite en la rendant publique ? Les 3 ?

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