dimanche 31 janvier 2021

COVID-19: La campagne de vaccination en France et dans l'UE s'enlise lentement mais sûrement, mais à qui la faute ?

La question était prophétique mais légitime car je me méfiais et je me méfie toujours des mastodontes comme l'UE, je suis un euro très septique, lorsque j'avais écrit cet article le 30 décembre 2020, Pourquoi a-t-on laissé l'Union européenne s’occuper de commander les vaccins anti-Covid-19 ?

En guise prolongement à cet article, je vous suggère une tribune, Vaccination: «Brexit 1, Bruxelles 0» parue dans Le Figaro.fr du 30 janvier 2021. Extraits.

La pénurie de vaccins guette les vingt-sept tandis que le Royaume-Uni vaccine sans relâche, s’alarment Olivier Babeau, Nicolas Bouzou et Laurent Alexandre. Les conséquences ne seront pas seulement sanitaires et économiques, mais géopolitiques.

Hélas, les doses arrivent au compte-gouttes en Europe puisque les autres pays du monde ont mieux verrouillé leur approvisionnement. Notre seule porte de sortie de la crise sanitaire s’éloigne ainsi de plusieurs mois.

(…) Les comparaisons internationales sont cruelles. Israël a injecté 54 doses pour 100 habitants, le Royaume-Uni 13, les États-Unis 9 et l’Union européenne 2. Les conséquences sanitaires, psychologiques et économiques sont considérables.

(…) L'Union européenne découvre que son programme vaccinal a échoué puisqu'elle est la variable d'ajustement des la boratoires pharmaceutiques pour les livraisons.

A cet égard, cette phrase est révélatrice de la situation vécue en France : «Si toutes les commandes passées sont honorées, nous aurons sans aucun doute de quoi vacciner tous les Français qui le souhaitent à l'été.», a dit M. Véran au JDD du 31 janvier 2021.

(…) L'Union européenne aura justifié dans l'affaire des vaccins beaucoup des reproches qui lui sont réguliièrement adressés : elle réplique en plus grand les lourdeurs de notre procpre machine administrative.

(…) Par ce retard, L'Union européenne démontre son absence d'esprit de puissance. Celui qui vaccine peu et lentement est un «looser» de l'Histoire. Ce sentiment d'humiliation risque de pousser les Européens vers le vote populiste. La crise politique s'ajouterait à la crise sanitaire, économique et sociale, comme si comme si cela ne nous suffisait pas.

Cité dans cet article du Figaro, le ministre britannique de la santé s'est moqué de la situation en France et dans l'UE,

Dans un précédent article, j'écrivais qu'en France: la campagne de vaccination a véritablement pris son envol le 11 janvier 2021. Hélas, trois fois hélas l'envol n'a été que de courte durée !

Nous en sommes à 1 479 146 doses injectées dont 1 449 341 premières doses, selon les données du ministère de la santé du 29 janvier 2020. Pas de données disponibles au 31 janvier 2021. Ah oui, il vous faut savoir par ailleurs que l'on vaccine peu ou pas le week-end ...

Avec le nouveau vaccin AstraZeneca validé par l'agence européenne du médicament, il va y avoir encore un retard dans le retard car le ministre de la santé a demandé un avis à la Haute Autorité de Santé (HAS) : « La Haute autorité de santé (HAS) rendra son avis mardi», a indiqué le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran dans une interview au Journal du dimanche publiée ce dimanche. 

Pourquoi faire ? Quand il s'est agi du délai entre les deux doses de vaccins, le ministre a su faire fi de l'avis de la HAS, alors que va-t-on encore nous concocter, sachant que notre président est plus que réservé sur son usage pour tous, puisque selon Politico, il l'a jugé «quasi inefficace» ...

Last but not the least, est paru, «Covid Performance Index. Deconstructing pandemic responses», source Lowy Institute d'Australie. Un sorte d'étude du comportement des Etats durant la pandémie de Covid-19.

Pour évaluer la performance relative des pays à différents moments de la pandémie, cet interactif a suivi six mesures de COVID-19 dans le 98 pays pour lesquels des données étaient disponibles. La période examinée couvre les 36 semaines qui ont suivi le centième cas confirmé de COVID-19 dans chaque pays, en utilisant les données disponibles au 9 janvier 2021. Les moyennes mobiles sur 14 jours des chiffres quotidiens ont été calculés pour les indicateurs suivants:

  • Cas confirmés
  • Décès confirmés
  • Cas confirmés par million de personnes
  • Décès confirmés par million de personnes
  • Cas confirmés en proportion des tests
  • Nombre de tests pour mille personnes

La situation de la France selon cet indicateur australien n'est guère réjouissante comme le montre l'image ci-dessous, elle est à la 73e position ...

Complément 1On lira aussi sur France info du 30 janvier 2021, Commandes de vaccins contre le Covid-19 : «L'Union européenne a commis des erreurs gravissimes»  critique l'économiste Nicolas Bouzou

L'économiste Nicolas Bouzou dénonce les erreurs de l'Union européenne en matière de commandes de vaccins alors que les Européens font face un retard de livraison de stocks de vaccins.

 Complément 2. Le ministère de la santé a fourni les données au 30 janvier 2921: 1 485 886 doses injectées dont 1 479 909 premières doses. Pour le samedi 30 janvier, il n'y a eu  que 30 563 premières doses de vaccination.

Mise à jour du 2 février 2021. On lira cet article de Maxime Tandonnet dans Le Figaro.fr«La crise sanitaire atténue le clivage entre pays développés et pays émergents»

Un classement publié par un think-tank australien, le Lowy Institute, place la France en très mauvaise position par rapport aux autres pays quant à sa gestion de la crise sanitaire. Dans cette étude, l’efficacité des États ne dépend plus réellement de leur richesse, relève Maxime Tandonnet.

A propos de cette étude, l'auteur indique,

Elle met enfin en lumière la faillite de la politique française, comme si la crise du Covid-19 était révélatrice d’un spectaculaire déclin. La France se situerait au 73ème rang pour la qualité de sa gestion politique du covid-19, derrière l’Allemagne (55ème), l’Italie (59ème), le Royaume-Uni (66ème), la Belgique (72ème).

La responsabilité de cette débâcle est sans doute le fruit d’un effondrement de long terme. Elle procède, au moins en partie, d’un mode d’exercice du pouvoir politique fondé sur le culte de la personnalité, le spectacle narcissique et manipulateur et la grandiloquence stérile, l’obsession de la réélection au détriment du bien commun et le mépris des gens qui détruit la confiance populaire.

Par-delà les échéances électorales, la déroute française face à la crise du covid-19 pourrait être l’occasion d’un questionnement national sur les causes de l’échec et d’une remise en question salutaire d’un modèle qui de toute évidence, conduit à l’abîme. Mais pour l’instant, l’heure est à l’aveuglement et au déni. 

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