J'ai bien aimé cet article d'Éric Zemmour paru dans Le Figaro du 28 janvier 2021, «Quand la science régente nos vies», une étude du livre de Charles Percy Snow, Les deux cultures.
En 1959, Percy Snow prononçait une conférence oubliée sur l’opposition des deux cultures, littéraire et scientifique. Qui résonne étrangement à notre époque de primauté du sanitaire.
Cet article a retenu mon attention pour «une phrase d'une lucidité prophétique» de Percy Snow et va bien avec le contexte actuel :
«D’une part, les hommes de science peuvent éventuellement donner de mauvais conseils ; or, ceux à qui les décisions incombent ne sont pas à même de juger si ces conseils sont bons ou mauvais. D’autre part, les hommes de science, lorsqu’une culture est divisée, sont seuls à connaître certaines potentialités. Tout cela rend le processus politique extrêmement complexe et aussi, dans un sens, extrêmement dangereux.»
Un autre article de Charles Jaigu dans le même Figaro du 28 janvier m'a intéressé car il s'agit du vaccin développé par l'Institut Pasteur, et intitulé «Le mystère du vaccin français interrompu».
Le professeur Frédéric Tangy copublie un livre très instructif sur les batailles de l’homme contre le virus. Et il revient, pour «Le Figaro», sur l’échec de son candidat vaccin conçu par l’Institut Pasteur.
Eh oui, contrairement à ce que les médias ont rapporté, ce n'est pas l'Institut Pasteur qui a arrêté le vaccin !
Frédéric Tangy, le patron du laboratoire d’innovation vaccinale de l’Institut Pasteur vient d’apprendre que le vaccin anti-Covid sur lequel il travaille avec son équipe depuis onze mois ne sera pas développé par le géant du médicament américain Merck. Ils espéraient qu’il serait mis sur le marché avant ou après l’été. La déception est immense.
On ne change pas une formule qui marche. Son équipe a donc instillé une dose du virus du Sars-Cov-2 dans le vaccin anti-rougeole. «
Les premiers résultats montrent que sur les douze candidats vaccins testés, certains induisent de très bonnes réponses immunitaires.» écrit-il dans son livre (L'Homme façonné par les virus de Frédéric Tanguy et Jean-Nicolas Tournier) dont le dernier chapitre est le récit minutieux des premières étapes de l'incubation vaccinale. Mais la suite de l'histoire n'était plus du ressort de l'Institut Pasteur. Tester les vaccins sur l'homme est beaucoup trop cher pour un institut de recherche pure.
On apprend que la licence de trois candidats vaccins est confiée à une entreprise autrichienne avec laquelle l'Institut Pasteur avait développé un partenariat. A aucun moment, Sanofi s'est manifesté pour développer ce vaccin anti-Covid.
Mais en avril 2020, ce laboratoire autrichien est racheté par le géant américain Merck.
Pendant plusieurs mois, Merck communique de manière positive sur le déroulement des premières séries d'essais liés à la phase 2. Et puis, au cours du week-end du 24-25 janvier, les services de Merck ont prévenu le patron de Pasteur qu'ils renonçaient au vaccin faute de résultats satisfaisants. Il ne s'agit donc pas d'une décision de l'Institut Pasteur, même si son communiqué en donne l'impression.
Comme la géopolitique n'est jamais très loin, certains suspectent déjà une opération de sabotage de la part d'une entreprise américaine. Pourtant cette dernière a aussi mis fin aux essais d'un vaccin développé aux Etats-Unis. Merck a-t-il décidé de renoncer à un vaccin parce qu'il le juge peu rentable, et trop en retard sur les vaccins à ARN messager ? La question reste en suspens.
Dernière chose lue, dans cet article de Luc Ferry, sur Le Figaro du 28 janvier, «La liberté plus que la vie?», qui s'inscrit dans l'optique d'un futur confinement,
Déplorer les erreurs commises par nos gouvernants ne doit pas nous empêcher de reconnaître qu’ils ont eu globalement raison de mettre, pour la première fois dans l’histoire, la vie au-dessus de l’argent.
Bien entendu, chacun reste libre de critiquer les actions du gouvernement, cela me paraît normal, un peu à la manière des 66 millions de sélectionneurs de l'équipe de France de foot-ball la veille d'un match, voir de 66 millions d'épidémiologistes ...
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