mercredi 4 août 2021

Évaluation des risques pour la santé liée aux résidus d'oxyde d'éthylène dans les graines de sésame par le BfR

«Évaluation des risques pour la santé liée aux résidus d'oxyde d'éthylène dans les graines de sésame», source avis du BfR actualisé n°024/2021, publié le 20 juillet 2021.

Les autorités régionales allemandes ont détecté des résidus de la substance oxyde d'éthylène dans des produits contenant des graines de sésame en provenance d'Inde.

Les produits concernés comprenaient diverses catégories telles que des barres, des collations ou des garnitures pour salades et ont été retirés du marché. Dans le même temps, le public a été informé au moyen du système d'alerte rapide de l'UE.

Dans l'UE, l'oxyde d'éthylène est interdit de toute utilisation dans les produits phytopharmaceutiques. Dans les produits biocides, l'oxyde d'éthylène peut être utilisé comme substance active pour la désinfection mais le contact alimentaire n'est pas autorisé. L'oxyde d'éthylène est mutagène et cancérigène. Par conséquent, la substance n'est pas soumise à une valeur indicative de sécurité sanitaire et les résidus dans les aliments sont généralement indésirables. Le BfR a donc déduit un «niveau d'ingestion de faible préoccupation» basé sur la méthode de «l'approche des grands facteurs d'évaluation» de l'EFSA. L'approche sert principalement d'outil de gestion des risques pour hiérarchiser les mesures de réduction des risques en fonction de leur portée et de leur urgence. L'approche calcule la quantité de substance pour laquelle, même en cas d'ingestion à vie, le risque supplémentaire de contracter un cancer est peu susceptible de dépasser 1:100 000. Pour l'oxyde d'éthylène, le BfR a calculé que cette «ingestion de faible préoccupation» était aussi faible que 0,037 microgramme par kilogramme de poids corporel/jour (μg/kg de poids corporel/jour). Il convient toutefois de noter qu'en accord avec l'EFSA, cette approche n'est pas utilisée pour décider si des substances actives ou des produits phytopharmaceutiques peuvent être autorisés, ni pour fixer des teneurs maximales en résidus. L'approche ne doit en aucun cas être utilisée pour déterminer la valeur marchande des denrées alimentaires contenant des résidus d'oxyde d'éthylène, ni conduire à un abandon général de l'exigence de minimisation des cancérogènes génotoxiques sans seuil.

Des analyses récentes des autorités régionales montrent que dans les échantillons de sésame étudiés, l'oxyde d'éthylène était presque entièrement converti en 2-chloroéthanol. Actuellement, l'UE évalue conjointement les deux substances, à savoir l'oxyde d'éthylène et son métabolite 2-chloroéthanol. Le niveau de résidus maximal autorisé par l'UE de 0,05 milligramme d'oxyde d'éthylène par kilogramme de sésame est basé sur la limite de détection analytique respective et se rapporte à la somme de l'oxyde d'éthylène et du 2-chloroéthanol. Les valeurs subsumées sont rapportées en oxyde d'éthylène. Le BfR soutient cette approche compte tenu des indications d'activité mutagène du 2-chloroéthanol dans les études animales. Actuellement, il n'y a pas suffisamment de données pour exclure avec suffisamment de certitude la possibilité que le 2-choréthanol n'ait pas d'effet cancérigène. Cependant, rien n'indique que le produit de dégradation 2-chloroéthanol puisse produire des effets mutagènes ou cancérigènes plus forts que l'oxyde d'éthylène. Dans l'attente d'un avis complémentaire, il est donc recommandé d'évaluer la génotoxicité et la cancérogénicité du métabolite 2-chloroéthanol en lien avec celle de l'oxyde d'éthylène. 

Commentaire. La phrase, le public a été informé au moyen du système d'alerte rapide de l'UE, est curieuse dans le mesure où, en France notamment, le consommateur ne sait pas ce qu'est le RASFF, et encore moins, ce qu'est le RASFF consommateur.


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