mardi 17 septembre 2019

Trois décès et plus de 200 personnes malades dans une épidémie à Listeria en Espagne


« Trois décès et plus de 200 personnes malades dans une épidémie à Listeria en Espagne », source article de Joe Whitworth paru le 17 septembre 2019 dans Food Safety News.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 220 personnes ont été malades et trois sont décédées dans le cadre d'une épidémie de listériose en Espagne.

Du 7 juillet au 13 septembre, 222 cas confirmés ont été signalés dans cinq régions d’Espagne: 214 patients en Andalousie, quatre en Aragon, deux en Estrémadure et un en Castille-León et Madrid.

La plupart des cas andalous ont été enregistrés à Séville avec 175 mais 17 personnes sont malades à Huelva, 11 à Cadix, six à Málaga et cinq à Grenade. Vendredi dernier, il ne restait que 21 personnes à l'hôpital.

L'épidémie a été attribuée à un produit à base de viande de porc rôtie et réfrigérée fabriqué en Espagne par Magrudis et vendu sous le nom de marque « La Mechá ». En général, environ 300 cas d’infection à Listeria en Espagne sont enregistrées chaque année.

Selon les autorités espagnoles, 66 cas probables et 80 cas suspects sont en cours d'investigation à Aragon, dans les îles Canaries, en Castille-et-León, en Castille-La Manche, en Catalogne, à Valence, en Estrémadure, à Madrid et à Melilla.

Cas internationaux potentiels
L'OMS a recommandé de ne pas restreindre les voyages ou les échanges commerciaux en raison de l'épidémie. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) surveille également l’incident.

Les autorités espagnoles ont signalé l’épidémie le 20 août à l'Organisation mondiale de la santé, via le réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN). Trois jours plus tard, les autorités espagnoles avaient alerté les consommateurs sur la sécurité des aliments en leur demandant d'éviter tout produit vendu sous la marque Magrudis et qu'une autre société, Commercial Martínez León, a également vendu une petite quantité du rôti de porc réfrigéré impliqué.

La France a notifié un cas lié à un citoyen du Royaume-Uni qui avait voyagé en Andalousie. Les médias espagnols ont signalé des infections en Allemagne, mais les autorités espagnoles ont déclaré qu'aucune personne d'origine allemande n'avait encore été incluse dans l'épidémie.

Seuls trois cas de listériose ont été enregistrés avec une date de consommation postérieure au 17 août, mais ils ont tous acheté le produit avant l'alerte alimentaire. La période d'incubation maximale dans l'éclosion est de 30 jours, mais la listériose peut avoir une période d’incubation jusqu'à 70 jours.

Cinquante-sept pour cent des malades sont des femmes, dont 38 femmes enceintes et 24% ont 65 ans ou plus. Trois décès ont été signalés chez deux personnes de plus de 70 ans et une personne de plus de 90 ans qui était atteinte de listériose au moment de son décès. Six femmes ont eu des fausses couches liées à l'épidémie.

« Bien que les produits en cause aient été rappelés, compte tenu de la longue période d'incubation de la listériose (jusqu'à 70 jours), de la durée de conservation des produits en cause (trois mois) et de la popularité de cette marque de viande servie dans de nombreux restaurants, des cas supplémentaires sont attendus dans les prochaines semaines », ont déclaré des responsables de l'OMS.

« De plus, étant donné le nombre élevé de touristes en Espagne et en Andalousie, en particulier pendant les mois d'été, les voyageurs internationaux peuvent avoir été exposés pendant que le produit était sur le marché; bien que le risque de propagation internationale de maladies soit faible étant donné que les produits ont été rappelés et n’ont pas été exportés hors de l’Espagne. »

Cela étant, un rappel de produits de chez Magrudis a eu lieu en Allemagne.

Analyse WGS de la souche épidémique
Les autorités andalouses ont suspendu la production du porc en cause chez Magrudis et ordonné le retrait de tous les lots du marché. La société a rappelé tous les produits fabriqués depuis le 1er mai 2019.

Au cours des investigations menées à l'usine par les autorités espagnoles, Listeria monocytogenes a été isolée dans d'autres produits commercialisés sous la même marque. Le séquençage du génome complet (WGS) d’isolats par l’Instituto de Salud Carlos III en Espagne a révélé que les souches humaines et les souches alimentaires partageaient la même séquence. La souche a été caractérisée comme étant le sérovar IVb, séquence type 388, complexe clonal 388 et typage par cgMLST, CT8466.

Par ailleurs, l’Agence espagnole de sécurité alimentaire et de nutrition (AESAN) a informé qu’un échantillon de viande de porc rôtie réfrigérée de la marque « Sabores de Paterna » a été contrôlé positif pour Listeria et l’alerte a ensuite été étendue pour inclure tous les articles produits par Sabores de Paterna SCA Les produits étaient principalement distribués en Andalousie, mais aucune infection liée à l'alerte n'a été confirmée.

L’AESAN a également alerté le public sur la présence de Listeria dans des produits de la marque « La Montanera Del Sur », produite par Incarybe SL, basée à Benaoján (Málaga). Par précaution, les autorités andalouses ont ordonné le retrait de tous les produits fabriqués par la société, mais aucun cas de maladie n’a été enregistré.

Graphique illustrant les cas confirmés dans l'épidémie à Listeria du 15 juillet au 11 septembre 2019, par date d’apparition des symptômes. Source: SVEA, Regional Office for Health and Family Affairs. Regional Government of Andalusia.
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NB : Tous les liens sont de mon fait.

dimanche 15 septembre 2019

Décès d’un enfant huit ans après une contamination par des E. coli producteurs de shigatoxines présents dans des steaks hachés

Le Parisien.fr du 14 septembre 2019 rapporte, « Le petit Nolan, 10 ans, qui avait été intoxiqué par un steak haché Lidl, quand il avait 23 mois, est décédé ce samedi des suites de cette intoxication. Il avait été admis en soins intensifs plus tôt dans la matinée quand son cœur a lâché. »
En juin 2011, des steaks hachés contaminés par la bactérie E. coli et distribués par Lidl, avaient gravement rendu malade une quinzaine d'enfants dans les Hauts-de-France. L'un d'eux, Nolan, avait gardé de graves séquelles neurologiques, tandis que les autres ont développé un syndrome qui a de fortes chances de perturber à vie le fonctionnement de leurs reins.
« Ce garçon est malheureusement mort plusieurs fois, c'est un vrai drame pour la famille de Nolan qui vit un véritable calvaire depuis l'accident », a déploré Me Florence Rault, l'avocate de la famille.
Pour avoir omis d'opérer des contrôles sur les steaks hachés produits par son entreprise, Guy Lamorlette, âgé aujourd'hui de 78 ans, avait été condamné en 2017 à trois ans de prison, dont deux ferme, par le tribunal correctionnel de Douai (Nord). Un jugement confirmé en appel en février dernier, mais le septuagénaire s'était pourvu en cassation. 
Rappelons qu’à l’époque sur le blog, il était noté sur l’un des communiqués datant du 20 mai 2011 (ce lien n’existe plus aujourd’hui …) publié sur le site du ministère de l’agriculture, la société mise en cause rappelait
« des produits ayant subi plusieurs contrôles négatifs après cuisson mais issus d’une matière première potentiellement dangereuse avant cuisson. »

Sur l’un des commentaires d’un article du blog, le 29 juin 2017, il était noté,
La société de boucherie SEB-Cerf, basée à Saint-Dizier (Haute-Marne), était à l’époque le n°3 français de la viande hachée surgelée. L’établissement, mis en difficulté à la révélation de cette affaire en juin 2011, a été liquidé définitivement début novembre 2011. L’usine employait 180 personnes.
Victime d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU), l’un des enfants malades, Nolan, a conservé de lourdes séquelles physiques et mentales. « Ça ne fera pas revenir mon fils comme il était avant, mais je suis contente du jugement, que [Guy Lamorlette] ait été interdit d’exercer dans la viande bovine », a réagi la mère de Nolan, Priscilla Vivier, devant la presse.
« On disait que c’était ma faute d’avoir donné ce steak à mon fils. Mais c’était eux, ils se sont permis de donner ça aux gens », a-t-elle ajouté.

Très grande tristesse ... 

De l'émergence des maladies infectieuses, doit-on s'en inquiéter?


« Lettre de la rédaction: Je suis un peu inquiet, n'est-ce pas? », source article d’opinion de Dan Flynn paru le 15 septembre 2019 dans Food Safety News.

Les maladies infectieuses d'origine alimentaire ne sont généralement pas considérées comme « hautement contagieuses ». Il y a bien sûr des exceptions. Les enfants en contact étroit peuvent se transmettre mutuellement des infections à E. coli.

Mais en règle générale, si vous ne mangez pas les aliments contaminés, vous ne tomberez pas malade juste parce que vous êtes en contact avec ceux qui les ont mangés.

Personne ne veut avoir une maladie infectieuse d'origine alimentaire, mais nous craignons probablement beaucoup plus ces maladies « très contagieuses ».

Le type de maladies contagieuses dont je parle est celui qui se transmet par voie aérienne ou par la sueur ou la salive d'une personne. Nous avons eu la chance de vivre à l’ère de la santé publique parce que la plupart de ces types de maladies contagieuses sont de l’histoire ancienne, du moins nous le pensions.

Je n'étais pas loin de l'université quand la planète Terre a éradiqué la variole. C'était très contagieux et mortel. Une armée de travailleurs de la santé publique l'a abattu sur tous les continents. Le monde a applaudi.

La variole n’existe plus que dans les laboratoires gouvernementaux et les stocks de vaccins ne sont disponibles que si jamais ça revenait. Pas plus tard que la semaine dernière, une société appelée Emergent BioSolutions fournissait 170 millions de dollars en vaccins contre la variole. Nous supposons qu'il faut envisager l'éradication et vacciner selon une approche ceinture et bretelles contre la variole.

Qu'est-ce qui rend le gouvernement nerveux face aux maladies infectieuses que nous pensions ne plus exister? C'est peut-être parce qu'elles continuent à apparaître.

Prenez la rougeole, par exemple. Une fois les maladies infantiles passées, nous avons pensé que la rougeole était de l’histoire ancienne.

La rougeole a tracé un nouveau territoire record en 2019. Du 1er janvier au 5 septembre 2019, 1 241 cas individuels de rougeole ont été confirmés dans 31 États. C’est le plus grand nombre de cas signalés aux États-Unis depuis 1992.

(En France, nous sommes sur les mêmes bases, car selon le ministère de la santé, « Depuis le 1er janvier 2019, 244 cas de rougeole ont été déclarés (contre 665 cas sur la même période en 2018). »

Plus de 75% des cas cette année sont liés à des épidémies à New York. La rougeole est plus susceptible de se propager et de provoquer des épidémies dans les villes américaines où des groupes de personnes ne sont pas vaccinés. Tout le monde veut croire sa propre science dans ce pays et nous avons grandi avec une génération dans certains endroits qui ne croient pas aux vaccins.

La majorité des cas 2019 de rougeole concernent des personnes qui n’étaient pas vaccinées contre la rougeole. La rougeole peut causer de graves complications. Au 5 septembre 2019, 130 des personnes qui avaient attrapé la rougeole cette année avaient été hospitalisées et 65 ont déclaré avoir des complications, notamment une pneumonie et une encéphalite.

La rougeole est très contagieuse. Elle se propage quand une personne infectée tousse ou éternue.

(Le ministère de la santé nous dit « Une personne contaminée par la rougeole peut infecter entre 15 et 20 personnes. »

De quoi d'autre pourrait-on s'inquiéter?

Eh bien, que diriez-vous de cela. Le Dr Marc K. Siegal, professeur de médecine et médecin à la Doctor Radio de la NYU Langone Health, explique que ce n’est qu’une question de temps avant l’apparition d’une épidémie de lèpre aux États-Unis.

« Certaines populations » aux États-Unis font que le pays est mûr pour une bataille contre la lèpre, qui s'appelle désormais « la maladie de Hansen ».

Les États-Unis ont chaque année 150 à 250 cas individuels de lèpre, contre 20 000 nouveaux cas par an en Amérique centrale et en Amérique du Sud. La lèpre est causée par une bactérie à croissance lente qui se propage aux endroits proches où l’on rencontre des conditions insalubres. (Pour les cas en France, voir ici.)

Ces conditions ne sont pas sans rappeler celles qui sont souvent décrites comme contribuant à l’épidémie d’hépatite A aux Etats-Unis. Au cours des 30 derniers mois, l’épidémie d’hépatite A a infecté près de 25 000 personnes et entraîné le décès de près de 250 personnes.

La lèpre se soigne facilement lorsqu'elle est détectée tôt, mais le problème que semble poser le Dr Siegal est que de nombreux médecins américains sont à la recherche d'une maladie du Moyen Âge. Mais le médecin de l'Université de New York s'est penché sur les conséquences de la tuberculose, de la rougeole et du typhus, puis a comparé le problème à la situation des sans-abri dans des régions comme le comté de Los Angeles et il pense qu’un retour de la lèpre est possible.

Nous ne pouvons pas permettre aux maladies contagieuses de prendre pied de quelque manière que ce soit et nous devons absolument empêcher ces maladies du Moyen-Âge de faire leur retour.

Pour atteindre ces deux objectifs, nous devons d’abord soutenir nos services locaux de santé. Nous devons étendre cet appui à l’ensemble de la communauté de la santé publique.

C’est agréable de vivre dans un pays qui ne laisse pas ses maladies contagieuses se déchaîner.

NBOn lira dans le dernier BEH (N° 21 - 23 juillet 2019), Épidémiologie de la lèpre en Nouvelle-Calédonie de 1983 à 2017.

samedi 14 septembre 2019

Manger du poisson par l'Anses

Manger du poisson, Pourquoi? Comment?, tels sont les objectifs de cette vidéo de l'Anses très bien faite, avec Charlotte Grastilleur, Directrice Santé Alimentation à l’Anses, en guest star ...

Aspect nutritionnel avec les fameux oméga-3, 
Manger du poisson deux fois par semaine dont un poisson gras, 
Varier les lieux d'approvisionnement et les espèces, 
Recommandations pour les personnes à risque concernant le poisson et les coquillages crus, y compris les crustacés décortiqués préalablement cuits ..

Comment conserver le poisson? 
Consommer rapidement après achat, si possible dans les 48 heures, Pour le préparer, attention, il vous faut une planche à découper pour le poisson cru et une planche à découper pour le poisson cuit.

Comment consommer le poisson? 
Cuit à coeur! 
Si l'on consomme du poisson cru, il faut impérativement que le poisson ait été préalablement congelé, par exemple dans le congélateur domestique pendant au moins 7 jours, en raison de la présence éventuelle de parasites ...notamment l'Anisakis.
On lira aussi quelques enquêtes de la DGCCRF sur le sujet:
On lira aussi La vie d'un poisson ? Pas si simple ... de l'Anses.

Baisse de 80% des antibiotiques chez les volailles britanniques en 7 ans, selon un rapport


« Baisse de 80% des antibiotiques chez les volailles britanniques en 7 ans, selon un rapport », source CIDRAP News.

Dans un rapport publié cette semaine par le British Poultry Council (BPC), le secteur britannique de la viande de volaille a réduit ses antibiotiques de 80,2% de 2012 à 2018 et ses antibiotiques « d'importance critique » de 82,6%, malgré une augmentation globale de 12,4% en 2018.

Le total des antibiotiques utilisés dans le secteur de la volaille au Royaume-Uni s'élevait à 81,8 tonnes en 2012, mais l'utilisation est tombée à 14,4 tonnes en 2017 avant de grimper légèrement à 16,2 tonnes en 2018, selon le rapport, qui attribue cette hausse à des maladies saisonnières chez les oiseaux.

« Ayant atteint un faible niveau d'utilisation, il est inévitable que notre chiffre annuel fluctue en fonction des défis auxquels nous sommes confrontés au cours de cette période », indique le rapport du BPC.

« L'essentiel est que nous continuions d'être ouverts et honnêtes quant aux raisons de ces fluctuations et à ce que nous faisons pour les atténuer à l'avenir. »

En outre, l'industrie a constaté une réduction de 19% des antibiotiques essentiels de 2017 à 2018, ont noté les auteurs du rapport. En 2012, l'industrie de la viande de volaille du Royaume-Uni utilisait 21% du total des antibiotiques homologués pour les animaux destinés à l'alimentation, mais cette part est tombée à 7,1% en 2017.

Le président du British Poultry Council, Graeme Dear, a déclaré dans un communiqué de presse: « Les volailles représentant la moitié de la viande consommée dans le pays, la gestion des antibiotiques dans l'industrie britannique de la viande de volaille joue un rôle crucial pour assurer une bonne santé et le bien-être des oiseaux, en garantissant une utilisation responsable des antibiotiques, préserver l'efficacité des antibiotiques et aider à produire la confiance des consommateurs en produits alimentaires. »

Au cours des années de l’étude, l’industrie avicole britannique a arrêté l’utilisation préventive des antibiotiques, a arrêté la polymyxine (colistine) en 2016, a utilisé des fluoroquinolones et des macrolides en dernier recours et a cessé en 2012 d’utiliser des céphalosporines de troisième et de quatrième génération, selon les auteurs du rapport.

Lacunes dans les analyses chimiques suite à un audit des laboratoires britanniques


« Lacunes dans les analyses chimiques suite à un audit des laboratoires britanniques », source article de Joe Whitworth publié le 14 septembre 2019 dans Food Safety News.

Des lacunes dans la capacité d'effectuer certaines analyses chimiques ont été identifiées lors d'une revue (audit) effectuée dans des laboratoires officiels au Royaume-Uni.

L'examen a évalué la capacité, la capabilité et la gouvernance du système de laboratoires officiels du Royaume-Uni pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux et a formulé des recommandations visant à combler les lacunes et les faiblesses liées au maintien des normes de sécurité sanitaires lorsque le Royaume-Uni aura quitter l'Union européenne (UE), un processus connu sous le nom de Brexit.

Le nombre de laboratoires officiels d'analyse des denrées alimentaires et des aliments pour animaux a diminué ces dernières années, ce qui a amené les autorités à déterminer si les services seraient suffisants après la sortie de l'UE.

La première phase de la revue en deux parties a été réalisée par Fera Science Ltd, un joint venture entre le Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) et Capita. Il a constaté que dans plusieurs régions le nombre de laboratoires chargés des contrôles officiels (OCLs) et/ou de laboratoires officiels (OLs) basés au Royaume-Uni et en mesure de faire respecter les lois régissant les contrôles des aliments pour animaux et des denrées alimentaires était insuffisant.

Les OCLs assistent la FSS (Food Standards Scotland), la Food Standards Agency (FSA) et les autorités locales en analysant la sécurité sanitaire et les normes applicables aux denrées alimentaires et aux aliments pour animaux. En Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, la FSA est responsable des contrôles officiels de l'application des lois sur les aliments pour animaux et des denrées alimentaires, et en Écosse, il s'agit de ka FSS.

Problème pour les analyses chimiques
Les domaines dans lesquels il existait une capacité limitée ou inexistante comprenaient la détermination des concentrations de toutes les toxines végétales réglementées dans des échantillons d'aliments pour animaux et les denrées alimentaires; des analyses nécessaires pour démontrer la conformité à la réglementations sur les matériaux et objets en contact avec les aliments, les concentrations de polluants organiques persistants (POPs) halogénés dans les aliments pour animaux et les denrées alimentaires, les esters gras de glycidyle, certains additifs alimentaires, des analyses d'authenticité et des analyses OGM.

« Le coût de la mise en place d'analyses pour les domaines de capacités limitées/inexistantes dans un laboratoire est prohibitif à moins de pouvoir garantir un grand nombre d'échantillons avec une stratégie d'échantillonnage et un budget. Compte tenu du nombre d'échantillons officiels prélevés dans ces zones ces dernières années, il n'est peut-être pas étonnant que cette capacité n'ait pas été développée/maintenue à ce niveau », a déclaré la revue.

Il a été constaté que tous les laboratoires participant aux contrôles officiels des aliments pour animaux et des denrées alimentaires disposaient de l'instrumentation et des ressources qualifiées pour être en mesure de mettre en œuvre de nouvelles méthodes dans leurs laboratoires avec un financement approprié.

Bien que les laboratoires ne soient pas prêts tout de suite après le Brexit car il faut du temps pour se développer, valider et obtenir une accréditation interne, avec une formation appropriée, la plupart des analyses requises pour appuyer la mise en application pourraient être couverts par le réseau des OCLs et des OLs. Ces laboratoires ont également accès à un réseau de laboratoires partenaires à l’étranger, de laboratoires nationaux de référence (LNR) et d’autres laboratoires d’essai par sous-traitance.

L’examen a révélé que les laboratoires avaient la capacité de procéder à des analyses officielles d’échantillons pour la contamination microbiologique des échantillons à travers le Royaume-Uni, un certain nombre de Food Examiner et d’analystes publics de laboratoire capables de réaliser les analyses requises.

La deuxième partie de la revue
Ernst & Young a effectué la deuxième phase de l'examen. Il a procédé à une évaluation des risques de la situation « en l'état » afin de définir des mesures d'atténuation susceptibles de réduire les risques.

Les risques élevés identifiés dans le système d’application des lois sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux au Royaume-Uni comprenait une évaluation insuffisante des risques, car celui-ci dépend de ce qui est actuellement créé par l’UE : incapacité à planifier pour la capacité et la capabilité requise, utilisation limitée des laboratoires privés en raison des conflits d'intérêts potentiels et une augmentation réelle ou perçue d'incidents liés à la sécurité des aliments ayant des incidences sur les consommateurs, le tourisme et le commerce.

Les risques du système actuel signifient que le Royaume-Uni ne peut plus continuer tel quel, aussi Ernst & Young a-t-il créé un modèle « à être » (to- be). Un modèle cible opérationnel (TOM pour Target Operating Model) a été développé pour fournir un système de laboratoires adapté aux besoins futurs.

Ils ont identifié six domaines dans lesquels des améliorations pourraient être apportées pour réduire les risques dans le système actuel. Il s’agissait de la stratégie et de la responsabilité, du financement, de l’organisation des laboratoires, de la nomination d’analystes publics, de leur qualification et de l’échantillonnage des produits alimentaires.

Le modèle comprend une agence centrale responsable coordonnant la création et la fourniture d'une évaluation nationale des risques reposant sur le renseignement qui pourrait être dirigée par la FSA ou la FSS et une agence centrale de mise en service chargée de mettre en œuvre la stratégie définie par l'ancienne agence.

Commentaires : Pour vous faire partager mes réflexions sur la situation de la sécurité sanitaire des aliments en France, dont on sait qu’elle fait l’objet d’une « mission des inspections générales de leurs ministères (Solidarités et Santé, Économie et Finances, Intérieur, Agriculture) pour améliorer l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. », voir aussi De la nécessite d'une police unifiée de l'alimentation ?, il me semble que l’Anses serait à même de répondre aux nouveaux enjeux de la sécurité des aliments … après une période de transition, afin d’exercer pleinement ses missions … à suivre ...

Norvège: Présence d'alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques dans des échantillons d'aliments


« La Norvège trouve des alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques dans des échantillons d'aliments », source adaptation d’après Food Safety News.

Bien entendu, cette présence n’est pas un scoop, mais plutôt une confirmation. Ainsi en France, respectivement en 2018 et 2019, selon Oulah, il y a eu 10 et neuf rappels de produits alimentaires pour cause de présence d’alcaloïdes tropaniques et pyrrolizidiniques, voir à ce sujet, Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires et Datura, rêve éveillé pour nos autorités sanitaires ou cauchemar pour les consommateurs après un rappel de haricots verts fins par E.Leclerc.

De l'atropine a été détectée dans quatre des 14 échantillons d'aliments à base de céréales destinés aux enfants, selon une enquête réalisée l'année dernière par l'autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet). Le rapport complet est ici avec un résumé en anglais.

Un autre alcaloïde tropanique, la scopolamine, a été détecté dans deux des échantillons. Comme en 2017, les concentrations les plus élevées ont été observées dans les collations transformées pour bébés appelées « skumpinner » en provenance de Slovaquie. L'une était supérieure à la limite maximale de 1 µg/kg à 1,68 µg/kg. L’Espagne est l’autre pays de l’échantillon positif.

Les alcaloïdes tropaniques se trouvent en grande quantité dans les graines de Datura. Les récoltes peuvent être contaminées par ces graines lors de la récolte et les alcaloïdes tropaniques peuvent poser un problème dans les aliments à base de céréales et de graines.

Image du marché intérieur
Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) sont souvent présents dans les mauvaises herbes des régions tropicales et subtropicales, et le thé provenant de ces régions peut être potentiellement contaminé. L'UE n'a pas fixé de valeurs limites pour les alcaloïdes pyrrolizidines dans le thé. Le miel d'abeilles collectant le nectar de plantes produisant des AP peut également en contenir.

Les AP ont été détectées dans huit des 10 échantillons de thé, les taux les plus élevés ayant été retrouvés dans le thé vert. Des AP présentes dans du séneçon jabobée ont été détectées à des niveaux très élevés dans un échantillon de thé. Dans le miel, des AP ont été détectées dans neuf échantillons sur 15, mais seulement à de faibles concentrations.

L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a échantillonné des aliments pertinents sur le marché intérieur pour se faire une idée de la teneur en alcaloïdes tropaniques (AT) et AP dans les aliments. Les échantillons ont été analysés par l'Institut norvégien de recherche en bioéconomie (NIBIO).

En 2018, 14 échantillons ont été reçus pour l'analyse d'alcaloïdes tropaniques. Dix étaient du porridge à base de céréales et quatre des aliments transformés pour bébé. Dix échantillons de thé et 15 échantillons de miel ont été reçus pour l'analyse des AP.

Alcaloïdes pyrrolizidiniques dans le thé et le miel
Le thé noir avait une faible teneur en AP ou en était totalement exempt. Trois des quatre échantillons de thé vert présentaient des concentrations moyennes à élevées, avec une concentration totale de 55, 90 et 447 µg d’AP par kilo de thé. Tous ces échantillons de thé vert ont été produits en Chine. La teneur la plus élevée en AP était de 447 µg/kg.

La lycopsamine, le N-oxyde d'intermédine, le séneçon jacobée et le N-oxyde de séneçon jacobée étaient des AP présents dans le thé. Le N-oxyde séneçon jacobée et/ou le séneçon jacobée ont été détectées dans six des 10 échantillons et à des concentrations très élevées lors d'une analyse.

Deux échantillons de miel norvégien contenaient des alcaloïdes pyrrolizidiniques à moins de 5 µg/kg. De faibles concentrations d'alcaloïdes pyrrolizidiniques, inférieures à 3,5 µg/kg, ont été détectées dans sept échantillons de miel provenant de Serbie, d'Ukraine, de Roumanie et du Chili.

La sénécionine N-oxyde, la sénéciphylline N-oxyde et le séneçon jacobée étaient des alcaloïdes pyrrolizidiniques présents dans du miel norvégien. De l’échimidine, la lycopsamine, l’intermédine, la latekirkin, l’héliotrine et de la lasiocarpine ont été détectées dans des échantillons importés. Un échantillon d'Inde, qui est l'un des plus gros exportateurs de miel, ne contenait pas d'alcaloïdes pyrrolizidiniques.

En 2017, de l'atropine a été détectée dans trois des 35 échantillons d'aliments à base de céréales et d'aliments destinés aux enfants. Deux de ces produits provenaient de Suède et un de Slovaquie.



La DGCCRF indique qu‘elle « réalise chaque année une enquête portant sur la contamination de certaines denrées alimentaires. »

Il faudra être patient pour l’année 2017 et suivantes ...

Mise à jour du 13 octobre 2019. Selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

Décontamination de filets de poulet dans l'emballage à l'aide du plasma froid


Montage expérimental utilisé pour le traitement par plasma froid d'échantillons de poulet. Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Faits saillants
Le plasma froid dans un emballage permet de maîtriser efficacement les germes d'altération présents dans des filets de poulet.
Le plasma froid a un effet minimal sur la couleur, le pH et la capacité de rétention d'eau de la viande de volaille.
Le traitement par du plasma a permis de prolonger la durée de conservation microbienne d’environ 6 jours dans un stockage réfrigéré.
Le plasma froid dans l'emballage constitue une alternative viable à la désinfection chimique des surfaces de volaille.

Résumé
Le plasma froid atmosphérique (PFA) est une technologie non thermique prometteuse dans la maîtrise de l’altération des aliments.

Dans cette étude, un traitement par le PFA à 100 kV pendant 1, 3 et 5 minutes a été appliqué à des échantillons de filets de poulet. Environ 2 log ufc/g de réduction de la microflore naturelle du poulet ont été atteints en moins de 5 minutes de traitement et 24 heures de stockage.

La réduction observée a été attribuée aux espèces réactives à l’oxygène et l’azote du plasma froid. Pour l’étude de la durée de conservation, des échantillons témoins et des échantillons traités par le PFA (100 kV pendant 5 minutes) ont été analysés pour déterminer la population de bactéries mésophiles, de psychrotrophes et de Enterobacteriaceae, ainsi que la couleur et le pH de l’échantillon sur une période de stockage de 24 jours.

A J24, la population de mésophiles, de psychrotrophes et de Enterobacteriaceae chez le poulet traité était respectivement inférieure de 1,5, 1,4 et 0,5 log par rapport au groupe témoin. Ces résultats suggèrent que le traitement par du PFA de filets de poulets conditionnés constitue une technologie efficace pour prolonger la durée de conservation des produits à base de volaille.

Référence
Rkia Moutiq N.N.Misra, Aubrey Mendonça, KevinKeener.In-package decontamination of chicken breast using cold plasma technology: Microbial, quality and storage studies. Meat Science Volume 159, January 2020, 107942.

L’article est disponible intégralement et gratuitement.

vendredi 13 septembre 2019

Surveillance à l'échelle de la population de la résistance aux antibiotiques chez Escherichia coli par une analyse des prélèvements d’eaux usées municipales et des hôpitaux


« Une étude révèle des taux de résistance aux antibiotiques similaires dans les eaux usées et les prélèvements cliniques », source CIDRAP News.

Une étude publiée dans Eurosurveillance suggère que l'analyse des prélèvements d'eaux usées pourrait être utilisée pour la surveillance de la résistance aux antibiotiques au niveau de la population, complétant les systèmes de surveillance actuels et fournissant des données cliniquement pertinentes pour les pays où la surveillance clinique fait défaut.

Dans le cadre de cette étude, une équipe de chercheurs suédois a collecté les eaux usées hospitalières et municipales respectivement à huit et six reprises, en 2016, puis ils ont analysé 1 252 isolats de Escherichia coli prélevés dans les échantillons afin de déterminer leur résistance à huit antibiotiques différents.

Les taux de résistance annuels moyens mesurés dans les eaux usées des hôpitaux étaient plus élevés que dans les eaux usées municipales pour sept des huit antibiotiques, et une prévalence plus élevée des producteurs de bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE) a également été observée dans les eaux usées des hôpitaux.

En outre, les bactéries E. coli présentant une résistance à au moins un des antibiotiques étaient deux fois plus présentes dans les eaux usées de l'hôpital (36,6% contre 17,9%), et 10 des 11 isolats les plus résistants ont été retrouvés dans les eaux usées de l'hôpital.

La comparaison des taux de résistance dans les isolats hospitaliers et municipaux a montré une forte corrélation avec les taux de résistance des isolats cliniques correspondants provenant de patients hospitalisés et d'échantillons d'urine de soins primaires, la corrélation plus forte observée entre le taux de résistance des eaux usées hospitalières et des isolats cliniques hospitaliers ( respectivement, r² = 0,95 et 0,89 pour les échantillons d'urine et de sang,) et une corrélation légèrement plus faible entre les taux de résistance dans les eaux usées municipales et les isolats de soins primaires (r² = 0,82).

Les taux de résistance des isolats d'eaux usées hospitalières étaient globalement proches de ceux observés chez les isolats de patients hospitalisés, tandis que les taux de résistance dans les eaux usées municipales étaient environ la moitié de ceux mesurés dans les isolats de soins primaires.

« En conclusion, cette étude indique que les données de résistance obtenues à partir de prélèvements d’eaux usées reflètent bien la situation de résistance dans les populations étudiées.

« Cependant, pour pouvoir utiliser la surveillance des eaux usées afin de prédire la situation clinique d'autres populations, y compris celles pour lesquelles de telles données sont manquantes, une nouvelle calibration est nécessaire », écrivent les auteurs de l'étude. « Cette calibration pourrait être étendu de E. coli à d'autres agents pathogènes importants pouvant être présents dans les matières fécales (telles que Klebsiella pneumoniae et Salmonella enterica) et éventuellement à l'étude des populations humaines jusqu'à l'élevage d'animaux. »

Success story dans le poulet élevé sans antibiotique aux Etats-Unis


« Chick-Fil-A a atteint l'objectif de vendre du poulet élevé sans antibiotiques dans tous ses restaurants », source CIDRAP News.

Chick-fil-A est une chaîne de restauration rapide américaine spécialisée dans les plats à base de poulet.

Chick-Fil-a a annoncé avoir atteint son objectif de servir uniquement du poulet élevé sans utilisation régulière d’antibiotiques, une ambition fixée en 2014, selon un communiqué de presse du groupe.

Chik-Fil-A a atteint son objectif « plus jamais d'antibiotiques » en mai et vantera ses résultats obtenus sur son packaging dans ses restaurants le mois prochain. Matt Abercrombie, directeur des menus et du packaging pour la société, a déclaré: « Notre objectif était de rechercher les standards les plus strictes et de collaborer avec l'USDA [ministère de l'agriculture des États-Unis] pour le vérifier. » Il a ajouté: « Nous avons travaillé avec nos fournisseurs pour convertir notre offre de poulet en Plus jamais d’antibiotique (No Antibiotics Ever), ce qui a révolutionné le secteur, car l'offre en poulet No Antibiotics Ever n'existait pas auparavant et correspondait à notre envergure. »

Les chaînes de restaurants Chipotle, Panera, McDonald's, Subway et KFC ont également franchi cette étape, selon un article publié sur le blog de la NRDC (Natural Resources Defence Council) par Avinash Kar et Lena Brook basé à New York.

Ils ont écrit: « Cela reflète une success story étonnante sans les antibiotiques qui s’est développée dans l’industrie américaine du poulet au cours de la dernière décennie », soulignant que 92% du poulet américain vendu l’an dernier a été produit sans utiliser d’antibiotiques importants sur le plan médical.