mercredi 8 décembre 2021

Fardeau et coût des maladies infectieuses d’origine alimentaire diminuent aux Pays-Bas en raison des mesures liées à la COVID-19

«Le fardeau et le coût des maladies infectieuses d’origine alimentaire diminuent aux Pays-Bas en raison des mesures liées à la COVID-19», source article de Joe Whitworth paru le 8 décembre 2021 dans Food Safety News.

Une forte baisse de la charge de morbidité de 14 pathogènes aux Pays-Bas en 2020 a été attribuée à la pandémie de la COVID-19.

L'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) a analysé le nombre d'années perdues en moyenne à cause de problèmes de santé ou de décès dus à des maladies gastro-intestinales et le coût du fardeau des maladies.

Les 14 pathogènes responsables d'infections sont principalement d'origine alimentaire. Ce sont Campylobacter, E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O157, Salmonella, Listeria monocytogenes, Toxoplasma gondii, les virus de l'hépatite A et E, Bacillus cereus, Clostridium perfringens, Staphylococcus aureus, norovirus, rotavirus, Cryptosporidium et Giardia.

Le fardeau des maladies était beaucoup plus faible en 2020 qu'en 2019. Cela est probablement dû aux mesures prises aux Pays-Bas depuis mars 2020 pour arrêter la propagation du virus de la COVID-19, selon le rapport.

Des exemples de telles actions incluent la fermeture de restaurants et de cafés, l'interdiction des réunions en face à face, les restrictions sur les voyages internationaux et une attention accrue à l'hygiène, y compris le lavage des mains. Moins de personnes pourraient avoir demandé ou reçu une aide médicale pour des maladies d'origine alimentaire, qui nécessitent un diagnostic de laboratoire et d'autres choses, pour être enregistrées.

La moitié du fardeau est lié aux aliments

L’espérance de vie corrigées de l'incapacité (DALYs) sont utilisées pour quantifier la charge de morbidité globale. La charge estimée via les aliments en 2020 était de 3 600 DALYs, contre 4 600 DALYs en 2019. Pour les 14 pathogènes combinés, le nombre de DALYs était de 7 300, ce qui est bien inférieur au chiffre de 2019.

Une diminution du fardeau a été observée pour Campylobacter, Salmonella, norovirus, rotavirus, les virus de l'hépatite A et E, Cryptosporidium et Giardia spp. En tête se trouvaient Campylobacter, suivi de Toxoplasma gondii et de Salmonella.

Le nombre estimé de cas attribués aux 14 pathogènes est passé de 1,57 million en 2019 à 963 000 en 2020 avec 553 000 cas d’infection et 76 décès liés aux aliments.

Le coût de cette charge de morbidité en 2020 a été estimé à 282 millions d'euros au total, soit moins de 423 millions d'euros en 2019. Les estimations incluent les coûts médicaux directs dans les hôpitaux, ainsi que ceux encourus par les patients et les familles, comme les frais de déplacement. Il couvre également les coûts dans d'autres secteurs tels que ceux résultant d'un arrêt de travail.

Les pathogènes causant le plus grand coût lié aux maladies étaient la toxine de Staphylococcus aureus, norovirus et Campylobacter. Les principaux changements par rapport à 2019 étaient tous en baisse et concernaient norovirus, rotavirus et Campylobacter.

La contribution la plus faible au coût de la maladie était celle du virus de l'hépatite A à 400 000 euros. Le coût moyen par cas était le plus élevé pour les infections périnatales à Listeria monocytogenes avec 292 000 euros.

Les maladies infectieuses d'origine alimentaire sont une composantent des coûts

La contribution de la voie alimentaire représentait plus de la moitié du fardeau, contre environ 43% en 2019. Il s'agit également d'un effet de la pandémie, car les voyages internationaux ont diminué, ce qui a entraîné une augmentation de l'importance relative des autres sources, selon l’analyse.

Les coûts résultant d'aliments contaminés ont diminué à 153 millions d'euros contre 181 en 2019. Le principal contributeur était Staphylococcus aureus, suivi de Clostridium perfringens et Campylobacter.

Environ 61 pour cent du fardeau d'origine alimentaire était associée à la viande de volaille, de porc, de bœuf et d'agneau. Ces produits ont causé près de la moitié de tous les décès liés aux aliments. Les produits laitiers, les poissons, les crustacés et les céréales ont également contribué au fardeau.

À partir de 2019, le fardeau des maladies et le coût des maladies pour les bactéries productrices de toxines, Bacillus cereus, Clostridium perfringens et Staphylococcus aureus n'ont pas été estimés en raison d'un manque de données de surveillance nationale. Cependant, ils ont été inclus dans les estimations globales en utilisant des données antérieures pour assurer la comparaison avec les années précédentes.

Pour Cryptosporidium et Giardia, aucune donnée d'incidence à jour au niveau national n'était disponible pour 2020. Pour Toxoplasma gondii, il n'y avait aucune information sur les tendances, mais une mise à jour des estimations d'incidence est prévue au cours de l'année à venir.

Rappelons qu’en France, il n’existe pas de données du coût des maladies infectieuses d’origine alimentaire. Par ailleurs, il existe une étude de Santé publique de France, publiée en janvier 2018, Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d'origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013.

Enfin, selon un article de la plate forme de surveillance de la chaîne alimentaire,

Une étude récente (2020) a estimé la contribution des aliments et de la préparation des aliments dans le fardeau des maladies infectieuses transmises par les aliments en France. Pour cette étude, une pondération de gravité a été affectée à chaque maladie en utilisant une échelle semi-quantitative logarithmique, exprimée en nombre de DALYs par cas de cette maladie. Parmi les maladies de plus faible fardeau (moins de 10 DALYs / 1000 cas) sont identifiées les infections à norovirus et Bacillus cereus, puis viennent ensuite les infections à Campylobacter et Salmonella non-typhiques (10 à 99 DALYs / 1 000 cas), les hépatites A et les intoxications botuliniques (100 à 999 DALYs / 1 000 cas) et enfin la listériose et les infestations par Echinococcus multilocularis (plus de 1 000 DALYs / 1000 cas).

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.