Santé publique France publie les données de surveillance des
infections à Campylobacter en France en 2020, dont les tendances
observées ces dernières années se confirment.
En 2020, la surveillance des infections à Campylobacter a
confirmé les tendances épidémiologiques et biologiques déjà
observées ces dernières années :
- une prédominance de l’espèce
C. jejuni ;
- un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants ;
- une prédominance des infections chez les hommes, sauf chez les
personnes âgées de 30 à 39 ans ;
- un pic saisonnier pendant la période estivale ;
- une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines,
restée stable ces dernières années ;
- pas d’augmentation notable des taux de résistances des six
antibiotiques testés en routine ;
- la consommation de volaille comme premier aliment (incriminé ou
suspecté) source de contamination dans les épisodes de
toxi-infections alimentaires collectives.
Pour en savoir plus, il vous faut
aller dans un second document, Bilan
de la surveillance des infections à Campylobacter
en France en 2020.
Les infections à Campylobacter
en France
L’infection à
Campylobacter
est la cause la plus fréquente de gastro-entérites bactériennes en
Europe. Les symptômes généralement observés sont ceux d’une
gastro-entérite aiguë le plus souvent bénigne et spontanément
résolutive en moins d’une semaine. Les complications associées à
une infection à Campylobacter
sont rares, de même que les décès (< 0,1 %), et surviennent
surtout chez les personnes fragiles (personnes âgées, patients
immunodéprimés). En France, la surveillance épidémiologique des
infections à Campylobacter
repose sur deux systèmes : le Centre national de référence (CNR)
des Campylobacters et Hélicobacters et la déclaration obligatoire
des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Les cas
d’infections rapportés par ces systèmes de surveillance ne
constituent toutefois qu’une partie des cas réellement survenus.
En France,
le nombre annuel moyen de cas symptomatiques d’infections à
Campylobacter
a été estimé à 493 000 (IC90% : 273 000-1 080 000) et
Campylobacter
serait responsable de 26% du nombre total estimé des infections
d’origine alimentaire et de 31% des hospitalisations associées à
ces infections.
Nombre annuel de cas
rapportés d’infections à Campylobacter
pour 100 000 habitants par âge et sexe, France, 2020
Le nombre de souches de
Campylobacter
répertoriées
par le CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en
place de saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau.
Cette augmentation pourrait être un reflet d’une augmentation des
infections à Campylobacter
en France. Toutefois, cette augmentation du nombre de souches doit
être considérée dans le cadre des spécificités du système de
surveillance. Plusieurs facteurs, comme une augmentation de
l’activité des laboratoires du réseau ou des prescriptions de
coprocultures, pourraient provoquer une augmentation du nombre
d’isolements et de la notification au cours du temps. La mise en
place de PCR multiplex dans de nombreux laboratoires a aussi facilité
la détection de Campylobacter
sp. dans les prélèvements de selles.
Le contexte sanitaire lié
à la pandémie de COVID-19 ne semble pas avoir eu d’impact sur les
données de surveillance. Une diminution du nombre de souches par
rapport aux années précédentes était observée uniquement en
mars-avril 2020, correspondant à la période du premier confinement.
Cette diminution semble refléter un moindre recours aux soins
(consultation médicale, analyses biologiques) lors de cette période,
mais pourrait aussi indiquer une diminution de l’incidence liée
aux restrictions sanitaires.
Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives
dues à Campylobacter spp
En 2020, 63 foyers de TIAC
dues à Campylobacter
(avec confirmation biologique) ont été déclarés, comptabilisant
un total de 244 malades. Le nombre de foyers confirmés et de malades
associés est resté similaire en 2019 et 2020, malgré une nette
diminution des déclarations de TIAC (tous pathogènes) en
2020. Pour la plupart des foyers, la consommation de volaille
était la source de contamination incriminée ou suspectée (35
foyers).
Souches de Campylobacter
spp. isolées en 2020 répertoriées par le CNR
Parmi les 7 920 souches de
Campylobacter
spp, C.
jejuni
était la souche la plus fréquemment identifiée (n = 6 757, soit
85,3%), suivi par C.
coli (n
= 1 024, soit 12,9%) et C.
fetus
(n = 78, soit 1,0%).
Prévention des infections à Campylobacter
Les principaux facteurs de
risque de l’infection sont la manipulation de viande fraîche de
volaille ou de bœuf, la contamination croisée d’aliments par des
surfaces contaminées en cuisine, et la consommation de viande de
volaille ou bœuf (et dans une moindre mesure de viande de porc)
insuffisamment cuite. La prévention des infections à Campylobacter
repose donc sur les bonnes
pratiques d’hygiène en cuisine (lavage des mains, nettoyage
des surfaces et ustensiles de cuisine après la manipulation de
volaille ou viande crue) afin d’éviter la transmission croisée,
et la cuisson suffisante de viande de volaille, de bœuf et de porc
(cuit à cœur).
NB: Il me semble que ne pas laver une volaille sous l’eau du robinet
serait une recommandation adaptée …
Mise à jour du 18 avril 2022. Food Safety News consacre un
article intitulé, COVID
measures didn’t affect Campylobacter reports in France (Les
mesures contre la Covid-19 n’ont pas affecté les notifications de
Campylobacter en France).
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis
plusieurs années avec la revue PROCESS
Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait
de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles
initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur
le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la
publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du
blog de la revue a été strictement motivé par un manque de
réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci
devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses
responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma
colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi
une publicité gratuite.
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