mardi 13 septembre 2022

Sécurité des aliments: La Norvège surveille l'hygiène tout au long de la chaîne de production des produits de la pêche, mais les contrôles doivent être renforcés

Eh oui, c'est le paradoxe de cette Union européenne, la réglementation se renforce pour protéger les consommateurs, mais les contrôles par les Etats ne sont pas à la hauteur de ce qui serait attendu par les consommateurs, après l'Islande, voici la Norvège.

«Bons résultats dans la surveillance des poissons, mais l'audit montre des lacunes dans les contrôles», source article de JoeWhitworth paru le 13 septembre 2022 dans Food Safety News.

La surveillance des poissons d'élevage en Norvège a révélé de faibles niveaux de produits pharmaceutiques et de toxines environnementales mais un audit a révélé que le système de contrôles des poissons pouvait être amélioré.

Les poissons analysés pour les composés illégaux ont été collectés au niveau de la ferme d’élevage par des inspecteurs de l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire (Mattilsynet), sans notification préalable.

En 2021, 2 827 échantillons ont été testés, composés de 14 135 poissons d'élevage, pour les résidus de substances illégales, de stéroïdes et de médicaments vétérinaires non autorisés. Ils comprenaient le saumon atlantique, la truite arc-en-ciel, la morue franche, le turbot, l'omble chevalier, la truite brune, le loup tacheté et le flétan atlantique.

Les échantillons examinés pour les composés illégaux ont été prélevés à tous les stades de l'élevage. Ceux testés pour les médicaments vétérinaires approuvés et les contaminants provenaient d'usines de transformation et représentent des poissons d'élevage prêts à la consommation humaine.

L'Institut de recherche marine a analysé le poisson pour détecter la présence de médicament illégaux, de médicaments vétérinaires légalement utilisés et de toxines environnementales.

Aucun résidu de stilbènes, de stéroïdes, de chloramphénicol, de nitrofuranes ou de métronidazole n'a été retrouvé dans les échantillons. De plus, aucun résidu de vert de malachite ou de vert brillant n'a été détecté. Des résidus de colorant cristal violet ont été détectés dans deux échantillons de saumon, mais cela a probablement été causé par une contamination lors du prélèvement d'échantillons, selon une enquête de suivi.

Les niveaux de dioxines retrouvés dans les filets de poisson étaient inférieurs à ceux de l'année précédente. Aucun résidu de médicaments vétérinaires n'a été retrouvé et pour les contaminants, aucun des échantillons n'a dépassé les limites maximales de l'UE, là où de tels niveaux ont été établis, comme pour le mercure, le plomb et le cadmium.

Résulats de l’audits de l'EFTA
Entre-temps, un audit de l'Autorité de surveillance AELE (ou ESA pour EFTA Surveillance Authority) a révélé des problèmes concernant la fréquence des contrôles officiels des produits de la pêche et l'agrément des établissements en Norvège. Neuf recommandations ont été faites.

L'évaluation de mars de cette année a révélé que le système de contrôles officiels est basé sur les risques et couvre la production de produits de la pêche, de la capture au consommateur. Il comprenait huit usines de transformation, un entrepôt frigorifique, quatre sites de débarquement, un navire de pêche et un laboratoire de contrôle officiel.

L'ESA est chargée de surveiller la manière dont l'Islande et la Norvège appliquent les règles de l'Espace économique européen (EEE) en matière de sécurité des aliments, de sécurité des aliments pour animaux et de santé et de bien-être des animaux.

La Norvège est l'un des plus grands producteurs de produits de la pêche au monde. Les principaux marchés d'exportation sont la Chine et les pays de l'UE tels que le Danemark, la Pologne, l'Allemagne et les Pays-Bas.

De 2019 à 2021, il y a eu 10 notifications du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) concernant des produits de la pêche en provenance de Norvège, dont trois à cause de Listeria et d'Anisakis.

Les auditeurs ont conseillé aux producteurs de poisson d'élaborer des directives nationales sur les bonnes pratiques d'hygiène et l'application des principes HACCP. Mattilsynet va développer un plan pour former les inspecteurs alimentaires sur l'audit du système HACCP.

Problèmes détectés par les auditeurs
Le système fondé sur les risques est basé sur des questions microbiologiques et n'inclut pas les produits chimiques. Certains contrôles sont impactés par un manque de ressources. Des exemples de communication et de coopération insuffisantes entre le siège social et les bureaux régionaux ont été constatés par les auditeurs, ce qui peut avoir entraîné la commercialisation de produits non conformes.

Les navires-usines et congélateurs doivent être inspectés tous les quatre ans. Les navires-usines qui cuisent les crevettes doivent être inspectés une fois par an. Les autorités n'avaient pas été en mesure de respecter cette fréquence pour les inspections. Un navire n'avait pas d'approbation pour la cuisson des crevettes, de sorte que la fréquence d'inspection fondée sur les risques de tous les quatre ans était erronée.

Les auditeurs ont constaté l'utilisation de bois non protégé et endommagé, des problèmes de lutte antiparasitaire, de mauvaises conditions de stockage des produits de la pêche et des sous-produits animaux et de l'eau sur le sol, qui peuvent tous provoquer une contamination croisée.

L'équipe d'audit a dit que la procédure d'approbation n'est pas toujours suivie.

«Il existe un risque que des établissements ne soient pas agréés là où cela est nécessaire, que des établissements et des navires agréés effectuent des opérations pour lesquelles ils n'ont pas été agréés ou que des opérations soient effectuées dans des installations qui ne satisfont pas aux exigences de la législation sur l'hygiène de l'espace économique européen. Cela pourrait conduire à la mise sur le marché de produits dangereux.»

Les contrôles officiels des produits de la pêche examinés par l'équipe d'audit n'incluaient pas d’analyse pour l'histamine dans les espèces de poissons concernées. Le laboratoire officiel en Norvège n'a pas effectué d’analyse d'histamine et tous les échantillons reçus ont été envoyés en Suède pour analyse. Il n'a pas été vérifié si ce site était répertorié comme laboratoire officiel par les autorités suédoises.

Mattilsynet a dit qu'un plan d'échantillonnage fondé sur les risques, y compris l'histamine, serait développé et que la situation du laboratoire serait réglée d'ici 2023.

Commentaire
Former des inspecteurs à l'audit du système HACCP, plus de 30 ans après la parution de la réglementation européenne en matière de sécurité des aliments vaut son pesant de cacahuètes, il ne doutent de rien nos amis norvégiens, mais tout sera fait pour 2023 ... comme de bien entendu !

L’été a été chaud. Agribashing, passer les bornes, il n'y a plus de limites !

«L’été a été chaud», source article d’Olivier Masbou paru le 12 septembre 2022dans son blog-notes.

Sécheresse, canicules, épisodes de chaleur, l’été 2022 (qui n’est pas tout a fait terminé) a été très chaud. Le niveau de bêtises dites ou faites a lui aussi connu des records.

Il ne s’agit pas de minimiser la gravité de la situation. Mais ce n’est pas en exagérant, en faisant peur, en culpabilisant, en délivrant des demis vérités, des rumeurs, des fausses informations, des statistiques tronquées que l’on va responsabiliser les Français.

Quelques exemples
Le mois de juillet est le plus sec de l’histoire a-t-on lu ou entendu. Dans certains cas, on prend la précaution de préciser «depuis le début des relevés». Mais très, très rarement, une date est donnée. Pourtant, cette date est précisée dans tous les communiqués de Météo France qui écrit à chaque fois «depuis le début des relevés en 1959». Soit depuis 63 ans, une micro seconde dans l’histoire du climat.

Il y a eu, ici où là, quelques articles, rappelant l’histoire des grandes sécheresses au Moyen-Age, ou dans les siècles plus récents, qui ont permis de relativiser. La situation est grave, mais loin d’être exceptionnelle. Dans mon village de l’Aveyron, les plus anciens se rappellent de l’été 1948 où, jusqu’à la mi-septembre au moins, on coupait les branches des arbres pour donner de la nourriture (et de la verdure) aux vaches ou aux moutons.

Mais, une analyse historique et raisonnable ne pouvait convenir aux oiseaux de malheur, de couleur verte de préférence. Alors on a sorti la grosse artillerie, les chiffres les plus farfelus sur la consommation de l’eau par l’agriculture, pointée du doigt tout au long de l’été. «Pour peser véritablement sur la gestion de l’eau en France, il convient de s’interroger sur les pratiques de l’agriculture, qui représente près de la moitié de la consommation en moyenne annuelle, et même les quatre cinquièmes en été.» écrit Le Monde (28 août).

Autre poncif répété à l’envie : «Il faut 15 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de viande bovine». Bon, selon l’Institut de l’élevage, cette consommation se situe autour de 50 à 70 litres d’eau par kilo de viande vive (cf. DecodAgri, 12 décembre 2019). Soit un écart de 1 à 300 : plus c’est gros, plus ça passe.

Une fois que l’ambiance est bien installée, les esprits bien formatés, comment s’étonner que certains décident de passer à l’acte : en Vendée, des bassines ont été saccagées ; un peu partout, des installations d’irrigation ont été sabotées ; ailleurs, ce sont les abreuvoirs pour les vaches qui ont été vidés.

«J’en ai assez de l’agribashing, j’en ai assez de l’esprit de calomnies et de raccourcis. Il faut que l’on ait un discours public qui assume l’importance de notre agriculture (…) On a besoin de l’agriculture française. Il faut le dire haut et fort, il faut le dire à la télévision, dans les écoles, et partout (…). Il n’y a aucun progrès écologique possible, s’il se fait au dépend de notre souveraineté» a déclaré Emmanuel Macron, le 9 septembre aux Terres de Jim. Après vous Mr le Président.

Commentaire
Souhaitons que ce 'besoin de l'agriculture française' exprimé par le président de la République ne soit pas un énième en même temps macronien.

C'est l'édifiante histoire d"un fabricant britannique de donuts et de corps étranger métallique

Bien entendu, le cas qui va vous rapporté ci-après n’a rien avoir avec les 33 rappels rien qu’en France de produits de fromages de chèvre (à la date du 12 septembre) pour cause de présence corps étranger métallique.

«Une entreprise britannique «Krispy Kreme condamnée à une amende après la découverte de corps étranger métallique dans des donuts», source Food Safety News.

Krispy Kreme a été condamné à une amende de plus de 200 000 £ (231 000 euros) en Angleterre après la découverte d'un morceau de métal pointu dans un donut.

L'entreprise a plaidé coupable des trois infractions en matière d'hygiène et de sécurité des aliments au début du mois et a été condamnée à payer une amende, des frais et une suramende compensatoire.

Krispy Kreme UK a été condamné à une amende de 216 000 £ (249 000 euros) sur la base de 72 000 £ (83 000 euros) pour chacune des trois infractions. Le Melton Borough Council a obtenu l'intégralité des dépens et l'entreprise a été condamnée à payer une suramende compensatoire.

Le Melton Borough Council a poursuivi Krispy Kreme UK après la découverte de corps étranger dans un donut acheté à Melton Mowbray.

Le conseil, qui a été contacté au sujet de l'incident en avril 2021, a travaillé avec la Food Standards Agency (FSA) et d'autres organismes pour enquêter sur l'affaire.
Dommages d’un équipement
Le plaignant a d'abord contacté Krispy Kreme après avoir acheté le produit, seulement pour se faire dire que la contamination était un morceau de papier d'aluminium de l'emballage. Cependant, le plaignant a contesté cette affirmation et a fait part de ses préoccupations à la FSA.

Krispy Kreme a admis plus tard que l’entreprise avait reçu deux autres plaintes similaires et avait identifié des dommages à une pièce d'équipement, un varimixer, mais aucun contrôle n'était en place pour réduire les dangers qui ont conduit à l'incident, comme la détection de corps étrangers métalliques ou des contrôles enregistrés de la machine.

Tom Pickwell, avocat au Melton Borough Council, a déclaré: «Le conseil s'attendrait à ce qu'une grande entreprise nationale ait mis en place des mesures appropriées pour garantir la sécurité sanitaire et l'hygiène des aliments tout au long du processus de fabrication, y compris les contrôles de tous les équipements.

«Le fait que le varimixer ait été omis des contrôles est, de l'avis du conseil, en deçà des niveaux appropriés et d'un système de management de la sécurité sanitaire adapté et suffisant. Bien que certains systèmes aient été en place, ils n'étaient pas suffisants pour faire face à l'ensemble du processus qui a conduit à l'incident et Krispy Kreme ne savait pas depuis combien de temps cela se produisait.

Lors de la détermination de la peine, les magistrats ont tenu compte de la qualité de l'équipement, du risque substantiel qu'il représentait pour tout client en raison de la netteté et de la taille du corps étranger, et des blessures graves qui auraient pu survenir s'il avait été avalé.

Conseil pour la détection des métaux
La haute direction de l'entreprise s'est rendue au tribunal pour exprimer ses regrets et dire que c'était la première fois que Krispy Kreme se présentait devant un tribunal et qu'il lui était demandé de répondre à une enquête officielle.

Joe Orson, chef du conseil, a remercié la persévérance du plaignant et les mesures qu'il a prises pour préserver les preuves.

«La sécurité sanitaire publique est notre principale préoccupation et nous espérons que notre action envoie un message fort et clair que le conseil, les tribunaux et le public prennent la sécurité des aliments très au sérieux. Nous nous attendons à ce que des normes de sécurité des aliments et d'hygiène appropriées soient en place et n'hésiterons pas à prendre des mesures lorsque celles-ci ne sont pas à la hauteur et mettent la sécurité publique en danger.»

Krispy Kreme a fait appel à des consultants pour l(aider à se conformer à la sécurité des aliments et l'entreprise a été informée que la détection de métaux n'était pas nécessaire.

L'affaire impliquait également le Nottingham City Council, car c'est là que la nouvelle usine est basée. Des agents de santé environnementale ont visité le site en juin 2021 et ont conseillé à l'entreprise de revoir le plan d'analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise (HACCP), notamment en ce qui concerne la détection des métaux. Krispy Kreme a installé la technologie de détection de métaux en août 2021.

«Nous nous excusons sans réserve pour cet incident et pour tout bouleversement causé au client concerné», indique un communiqué de la société.

«Nous acceptons pleinement les résultats et les leçons tirées de ce fait et apprécions le soutien et la contribution de notre autorité principale, Surrey Heath Borough. Krispy Kreme s'engage à respecter des normes élevées de santé, de sécurité sanitaire, de qualité et d'hygiène, et nous avons mis en place des contrôles supplémentaires qui aideront à éviter qu'un problème comme celui-ci ne se reproduise.

Commentaire
Qu’une grande entreprise britannique, qui plus est filiale d’un grand groupe alimentaire américain, ait été mis en cause de cette façon, montre bien qu’avec la sécurité des aliments, il y a les mots et il y a les faits. Puisse le responsable avoir retenu la leçon, maintenant qu’il a été très fortement sanctionné économiquement. Cette affaire montre aussi la rapidité de la justice, faits reprochés en 2021, justice rendue en 2022, est-ce que cela aurait été le cas en France ? La sentence aurait-elle été du même montant ? Vous vous doutez de la réponse, hélas ...

NB : Toutes les photos sont du Melton Borough Council.

lundi 12 septembre 2022

Influence de différents finis de surface en acier inoxydable sur la formation de biofilm de Listeria monocytogenes

De nombreux articles, notamment de l’EHEDG (European Hygiénic Engineering and Design Group), préconisent une certaine rugosité de surface. Cela étant, il vaut souvent mieux une conception globalement hygiénique ou nettoyable d’un équipent que d’avoir seulement un fini de surface lisse.

Les spécialistes des biofilms le savent ou s’en doutent, mais un article le confirme, les valeurs de la rugosité d’une surface en acier inoxydable ne peuvent pas être utilisées pour prédire le degré d'attachement de L. monocytogenes à une surface spécifique.

Voici donc «Influence de différents finis de surface en acier inoxydable sur la formation de biofilms de Listeria monocytogenes», source Journal of Food Protection.

Résumé
La formation de biofilms de L. monocytogenes sur de l'acier inoxydable, une surface abiotique largement utilisée dans l'industrie agroalimentaire, a été étudiée, en se concentrant sur la tendance à la fixation et au comportement de L. monocytogenes 08-5578 sur huit traitements de surfaces différentes en acier inoxydable : microbillage par billes de verre (rugueux et fin), ébavurage (Timesavers), ébavurage et polissage, décapage, décapage et polissage, polissage électrolytique et laminage à froid (témoin non traité).

L'objectif était de voir s'il existe des finitions avec une fixation bactérienne significativement plus faible. Les propriétés de rugosité de surface (Ra, Rt, Rz, RSm ; déterminées par interférométrie) ont également été comparées au nombre de cellules adhérentes pour détecter d'éventuelles corrélations.

La culture de biofilms de L. monocytogenes a été réalisée à l'aide d'un réacteur à biofilm CDC avec 1% de TSB à 20°C pendant 4, 8 et 24 h. De plus, un essai de culture a été réalisé avec un flux continu de nutriments (1% TSB, 6,2 ml/min) pendant 24 h.

Les résultats sur huit heures ont montré une différence significative (P < 0,05) dans le nombre de cellules du biofilm dans les biofilms entre les surfaces microbillées (respectivement 3,23 et 3,26 log UFC/cm2 pour les états de surface lisses et rugueux,) et la surface ébavurée (Timesavers) (2,57 log UFC/cm²) ; entre la surface ébavurée et polie et la surface ébavurée (Timesavers) (3,41 vs 2,57 log UFC/cm2) ; entre la surface décapée et polie et la surface décapée (3,41 contre 2,77 log UFC/cm2). Les données obtenues après 4, 24 h et la culture en flux continu supplémentaire de 24 h n'ont montré aucune différence significative d'attachement entre les surfaces. Aucune corrélation entre les données de rugosité et l'attachement n'a été trouvée après les 4 temps d'incubation, ce qui suggère que les valeurs de rugosité, à ces plages, sont insuffisantes pour déterminer l'affinité des surfaces avec les bactéries. Cette étude suggère que les valeurs de rugosité ne peuvent pas être utilisées pour prédire le degré d'attachement de L. monocytogenes à une surface spécifique en acier inoxydable.

Commentaire
Dans un document de 2000 de l’ancêtre de l’Anses, Rapport de la Commission d’étude des risques liés à Listeria monocytogenes, il était rapporté que «Le lien entre la rugosité de la surface et l’adhésion de L. monocytogenes est moins net et la microtopographie des matériaux semble plus déterminante dans le comportement d’adhésion.»

NB : L'image de biofilms de L. monocytogenes est issue de cet article.

Transmission de Cryptosporidium par des légumes frais et/ou réfrigérés

«Transmission de Cryptosporidium par des légumes frais et/ou réfrigérés», source Journal of Food Protection.

Résumé
La consommation de fruits et légumes frais et/ou réfrigérés augmente grâce à la prise de conscience des bienfaits pour la santé humaine. Les légumes peuvent être contaminés par des agents pathogènes entériques (parasites protozoaires, bactéries et virus) par l’irrigation avec de l'eau contaminée, la fertilisation avec du fumier animal frais ou par des manipulateurs d'aliments infectés.

Cryptosporidium spp. sont des parasites protozoaires féco-oraux, connus pour être très persistants dans l'environnement, qui facilitent la transmission des oocystes infectieux. Des méthodes efficaces ont été développées pour libérer et concentrer les oocystes de Cryptosporidium à partir de légumes à feuilles et des méthodes sensibles et spécifiques ont été appliquées pour leur dénombrement.

Les objectifs de cette revue sont de discuter du développement et de l'optimisation des méthodes appliquées pour libérer les oocystes des légumes à feuilles, de la prévalence des oocystes de Cryptosporidium sur les légumes à feuilles frais et/ou réfrigérés de diverses parties du monde et de discuter des épidémies de cryptosporidiose résultant de la consommation de légumes à feuilles.

Trois solutions ont été utilisées avec une efficacité comparable pour libérer les oocystes des légumes à feuilles. Solution de glycine 1M, 0,1 % d'Alconox et tampon d'élution du filtre avec respectivement une efficacité de 36,2%, 72,6% et 44%. La prévalence des oocystes de Cryptosporidium a été signalée dans les pays développés ainsi que dans les pays en voie de développement, bien que des méthodes de détection simples aient été appliquées. La plupart des épidémies de cryptosporidiose ont été signalées dans les pays développés, ce qui peut être lié à leur système de surveillance efficace. La transmission d'agents pathogènes infectieux, tels que Cryptosporidium, peut être facilitée par des légumes frais, qui sont importés et transférés de pays moins développés vers des pays hautement développés et consommés crus. La surveillance des oocystes de Cryptosporidium par des méthodes de détection sensibles peut améliorer les mesures visant à prévenir leur transmission par les légumes fraîchement consommés.

L'oxyde d'éthylène, c'est l'histoire d'un monde sans fin !

J
e suis assez critique avec les associations de consommateurs pour ne pas vouloir reconnaître que la revue 60 Millions de consommateurs a fait le job, comme l’on dit, sur le sujet de l’oxyde d’éthylène, jugez plutôt avec le nombre d’articles publiés, un vrai feuilleton et tout ça, parce que la Commission européenne fait de l'UE un open bar ...
Hélas, il faudra bien reconnaître que la gestion en France s’est soldée par un mutisme, chacun se renvoyant la balle, au premier des rangs desquels, l’Anses mais aussi la DGCCRF n’ont pas fait leur boulot d’information et d’explication …

Sur cette page internet de la DGCCRF, sobrement intitulée, «Sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients».

Les autorités sanitaires françaises ont été informées début septembre 2020 par leurs homologues belges via le RASFF de la présence d’un produit chimique, l’oxyde d’éthylène, à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire dans certains lots de graines de sésame importées. Les contrôles de la DGCCRF ont depuis montré que d’autres produits (psyllium, épices…) étaient susceptibles d’être contaminés.

Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.

Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. Les services de la DGCCRF veillent à leur mise en œuvre.

De vous à moi, vous risquez d’attendre très longtemps les résultats de ces investigations, on n'en a pas eu et on n'en aura pas, la seule réponse est réglementaire, rappels, rappels et encore rappels, qui se poursuivent toujours à une cadence un peu moindre certes, mais la communication est systématiquement absente !

dimanche 11 septembre 2022

Champignons et risques d'intoxication, soyez vigilants !

C’est devenu un rituel au début septembre de chaque année, mais oh combien utile, «La saison des champignons a commencé, soyez vigilants !», nous dit l’Anses du 8 septembre 2022.

L’arrivée de l’automne marque le début de la cueillette des champignons. Si ce sont des mets appréciés, certaines espèces n’en demeurent pas moins toxiques voire mortelles pour l’Homme. En 2021, quatre personnes sont décédées suite à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique. Que vous soyez connaisseur ou cueilleur occasionnel, restez vigilant et respectez les bonnes pratiques pour une consommation en toute sécurité.

depuis le début du mois de septembre les intoxications rapportées aux Centres antipoison augmentent : plus d’une soixantaine cas ont déjà recensés depuis le 1er septembre.

Ces intoxications résultent de plusieurs causes : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone donnant une identification erronée des champignons cueillis, consommation de champignons comestibles en mauvais état ou mal cuits.

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2021, 1 269 intoxications ont été rapportées aux Centres antipoison. Les champignons responsables des intoxications étaient issus très majoritairement de la cueillette (94% des cas). Les autres cas concernaient les champignons achetés dans le commerce.

Les symptômes observés étaient essentiellement digestifs: douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées. Si la plupart des intoxications étaient bénignes, 41 étaient de forte gravité dont quatre décès.

15 jeunes enfants ont été intoxiqués, l’un d’entre eux a dû bénéficier d’une greffe de foie. Il est important de rappeler de ne jamais donner de champignons cueillis à manger à de jeunes enfants.

Rappel des bonnes pratiques pour éviter les intoxications
Alors qu’on déplore chaque année en France environ un millier d’intoxications et des décès dus à la consommation de champignons sauvages, l’Anses, les Centres antipoison et la Direction Générale de la Santé rappellent qu’il faut :

- Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
- Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière : pharmacien ou association de mycologie.
- Ne jamais donner à manger les champignons que vous avez cueillis à de jeunes enfants.
- Ne pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.

Retrouver l’ensemble des bonnes pratiques à adopter avant, pendant et après la cueillette de champignons.

Mise à jour du 4 octobre
Pour Joe Whiworth de Food Safety News, à propos des intoxications liés aux champgnons, «Chaque année, cela se produit, les chiffres changent mais le message ne change pas». Lire son article, France hit again by wild mushroom poisonings (La France de nouveau frappée par des intoxications aux champignons sauvages).

Belgique : La survie de 4 entreprises alimentaires sur 10 est en jeu. Même problèmatique en France !

«Les crises successives mettent en péril la survie de 4 entreprises alimentaires sur 10», source FEVIA (Fédération de l'industrie alimentaire belge) du 7 septembre 2022.

Deux entreprises alimentaires belges sur trois ont lancé leurs fusées de détresse financière ces derniers mois et 4 sur 10 risquent même de sombrer en cas de nouveau coup dur économique. Telles sont les conclusions inquiétantes d’une étude sur la résistance aux chocs que la fédération du secteur Fevia a commandée à Graydon. Bart Buysse, président de Fevia, appelle donc les responsables politiques et les partenaires de la chaîne à agir maintenant face à la gravité de la situation : «La combinaison de coûts historiquement élevés pour les matières premières, l’énergie et les salaires devient intenable pour nos entreprises, surtout si elles ne peuvent pas les répercuter sur leurs clients, principalement les supermarchés. Nos entreprises fournissent des emplois et des investissements dans notre pays depuis des années, mais aujourd’hui, elles ont besoin d’un soutien et de solutions concrètes. Nous le signalons depuis des mois. L’heure est grave. Ne pas agir maintenant c’est de la non-assistance à personne en danger !»

En bonne santé avant la crise du COVID, aujourd’hui en danger
Avec le score de résistance aux chocs, Graydon calcule la mesure dans laquelle une entreprise peut absorber un ou plusieurs chocs. Pour le secteur des boissons et des aliments, il apparaît que 87% des entreprises étaient en très bonne santé avant la crise du COVID. Aujourd’hui, 66% des entreprises alimentaires belges ne sont pas suffisamment résistantes aux chocs.

Pour 40% des entreprises, la situation est aujourd’hui carrément précaire. L’impact de la guerre en Ukraine et le cumul d’explosions des coûts des matières premières, de l’énergie et des salaires n’y sont bien sûr pas étrangers. Le manque de réserves – épuisées par les crises successives – pourrait faire sombrer ces entreprises en cas de nouveau choc. Comme 97% des entreprises alimentaires belges sont des PME (avec moins de 100 employés), ce sont elles qui sont le plus exposées.

L’explosion des coûts est intenable pour les entreprises alimentaires
L’étude de Graydon montre clairement que les entreprises alimentaires n’ont pas encore totalement digéré les conséquences négatives de la crise du COVID. D’un côté, la part des entreprises alimentaires belges ayant un score de résistance aux chocs alarmant a diminué grâce aux mesures de soutien corona. D’un autre, beaucoup de ces entreprises sont restées dans la zone de danger, entre autres à cause de l’impact du variant Omicron.
Entre-temps, presque tous les coûts ont atteint des sommets sans précédent. La comparaison de l’évolution des prix sur la période de janvier à août 2022 avec les mêmes périodes en 2021 et 2020 – au cours desquelles nos entreprises étaient déjà confrontées à des pénuries et à de fortes hausses de prix – montre que la situation risque de devenir intenable pour de nombreuses entreprises alimentaires :
Par ailleurs, une enquête auprès des membres de Fevia montre qu’à peine la moitié des entreprises alimentaires a obtenu une augmentation des prix de la part des supermarchés en 2022. De plus, dans la plupart des cas, elle représentait moins de la moitié de l’augmentation des coûts. Les membres de Fevia s’inquiètent aussi des marges infimes qu’il leur reste pour investir et innover. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit même d’une pure question de survie.

En outre, une indexation des salaires de plus de 10%, prévue en janvier 2023, attend encore les entreprises alimentaires belges. Cela risque de les rendre moins compétitives, car les augmentations de salaires dans les pays voisins, vers lesquels notre pays exporte traditionnellement beaucoup, sont beaucoup plus faibles. Avec la lasagne fiscale en Belgique, cela encourage aussi de plus en plus les achats transfrontaliers.

Pour information, selon ce site, «Les ‘lasagnes fiscales’ belges poussent les consommateurs à l’étranger» près de 4 Belges sur 10 achètent des boissons moins chères au-delà des frontières. Il s’agit donc d’une ‘lasagne de taxes’ qui touche l’alimentation et les boissons, et qui explique pour partie l’exode physique du consommateur à l’étranger.
Même écho du côté français avec l’ANIA (Association nationale des industries alimentaires) avec ce communiqué du 30 août 2022, «Disponibilité et flambée des prix – demain des rayons vides si la production alimentaire n’est pas préservée coûte que coûte».

Le contexte est connu de tous : perspective d’ici cet hiver d’une coupure totale du gaz russe qui impliquerait un rationnement d’énergie et des coupures de courant auxquels s’ajoute une explosion des prix. L’ANIA tire la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, les entreprises alimentaires sont très inquiètes pour le maintien de leur production. Une problématique énergétique qui vient fragiliser encore davantage un secteur agroalimentaire pris en étau entre la nécessité d’une juste rémunération des agriculteurs et la guerre des prix incessante que se mènent les distributeurs.

«Comment répondre à l’angoisse d’un patron de PME qui, en 2021 payait 2,5 millions d’euros au titre de l’énergie, qui en paye… 6,5 millions en 2022 et qui en payera… 14 millions en 2023 ? Quelles réponses lui apporter ? A aujourd’hui nous n’en avons pas…»
Jean-Philippe André, Président de l’ANIA.

Reportage sur l'usine Buitoni de Nestlé, toujours des questions, mais pas de réponse !

Dans ce que France Inter appelle une enquête diffusée le 10 septembre 2022, vous lirez ou écouterez à propos des «Pizzas Buitoni contaminées à l’E. Coli : les révélations des salariés».

Résumé
Six mois après le scandale, plusieurs salariés de l’usine Buitoni à Caudry mettent en cause des pratiques que Nestlé leur aurait imposées : la réduction du temps de nettoyage et l’utilisation d’une farine non pasteurisée.

Un autre article de la même radio traite des «Pizzas Buitoni contaminées : de nouveaux dysfonctionnements dénoncés par les salariés».

J’ai sélectionné quelques extraits ci-après, mais rien de bien nouveau ...

Le 1er avril dernier, un arrêté de la préfecture du Nord ordonne l’arrêt de la production «jusqu’à la remise en conformité avec la réglementation en matière d’hygiène».

Voici ci-dessous des extraits de l’arrêté préfectoral daté du 1er avril 2022 de la préfecture du Nord.
Réduire au minimum les temps qui ne sont pas consacrés à la production
L’enquête a néanmoins permis de révéler des défaillances dans la gestion de l’usine. Celles-ci avaient déjà été pointées par la DGCCRF dans trois rapports datant de 2012, 2014 et 2020 (comme l’a révélé le média d’investigation en ligne Disclose). On avait alors découvert la présence de moisissures, de rouille et de peintures écaillées dans l’usine, ainsi que des mites alimentaires sur la ligne de production des pizzas Fraîch’Up.

«En 2012, Nestlé a mis en place une nouvelle manière de gérer le site. On appelle ça la méthode Lean», explique Maryse Tréton de de la fédération CGT de l’agroalimentaire. L'objectif est de réduire au maximum tous les temps qui ne sont pas dédiés à la production. On réduit les temps de nettoyage et les temps de maintenance préventive pour faire de la production au maximum.»

Commentaire
Pourquoi faut-il faire des rapports si l'on n’agit pas ? La question ne sera pas posée à la DGCCRF, mais uniquement à la direction de Nestlé ...

«L’état général s’est dégradé»
Selon des salariés, les conséquences de cette réorganisation ne se font pas attendre : «Pour nous, ça voulait dire aller plus vite sur le nettoyage. Du coup, la priorité, c'était de nettoyer la ligne de production et les machines. Mais pas ce qu’il y avait autour, comme par exemple les murs et les plafonds. Ce n’était plus possible de tout faire.» Interrogée sur ce point, la direction de Nestlé France confirme que le temps de nettoyage est aujourd’hui de moins de 5 heures. Mais elle précise qu’elle fait effectuer «des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site». Voir aussi cet article du blog.

Cette réduction du temps de nettoyage aurait eu d’autres conséquences. Selon les salariés que la Cellule investigation de Radio France a rencontrés, certaines zones de l'usine qui étaient nettoyées au moins une fois par an avant 2015, ne le seraient plus. «Avant, explique l’un d'eux, on fermait l’usine trois semaines au mois d’août. Pendant ce temps, l’entreprise de nettoyage qui avait un contrat avec l’usine pouvait faire du nettoyage de fond. Depuis, Nestlé ne veut arrêter l’usine qu'une seule semaine en été. Donc, l’état général s’est dégradé.»

27 degrés à cause de la climatisation bouchée
Dans l’atelier de boulangerie où est fabriquée la pâte des pizzas Fraîch’Up, «avant 2015, les gaines de la climatisation étaient nettoyées tous les six mois-un an, explique un salarié. Maintenant, ce n’est plus fait et ça se bouche. Quand il fait 40 degrés dehors, comme il y a de la tôle sur les toits, la température monte très haut dans l’atelier, il fait très chaud, ça peut monter jusqu’à 27 degrés.»
Interrogée précisément sur ce point, la direction de Nestlé France n’a pas répondu.

Des silos à farine non nettoyés depuis sept ans
La salubrité d’autres zones de l’usine laissait apparemment à désirer. Il s’agit des silos, ces quatre tours géantes de l’usine très visibles de loin, et qui stockent chacune 25 tonnes de farine. «Avant, ils étaient nettoyés une fois par an, au mois d’août pendant la fermeture de l’usine. Depuis 2015, ils ne l’ont plus été à ma connaissance», affirme un salarié. Or, selon le Guide européen des bonnes pratiques d’hygiène pour l’entreposage des céréales que nous avons consulté, il faudrait nettoyer les lieux de stockage au moins une fois par an.

Un changement de farine qui pose question
La piste d’une contamination à l’intérieur de l’usine est l’une des hypothèses avancées par les scientifiques, mais elle n’est pas la seule. Il n'est pas exclu que la farine ait pu être contaminée avant d'être livrée à l’usine. Cette éventualité a été avancée par Christophe Cornu, le PDG de Nestlé France, dans une interview au Figaro en juillet dernier.

Pour parer à cette éventualité, il existe un type de farine traitée thermiquement, c’est-à-dire chauffée pour tuer les bactéries. Elle est régulièrement employée pour la fabrication de pâtes crues, plus propice à la présence de bactéries. Et Buitoni, selon des salariés, utilisait ce type de farine jusqu’en 2021 pour fabriquer la pâte de sa gamme Fraîch’Up. Mais ils affirment qu’après cette date, c’est une autre farine non traitée thermiquement qui aurait été utilisée.

«Début 2021, il y a eu changement de farine alors que ça faisait 20 ans qu'on faisait la Fraîch’Up avec la même, nous a-t-on affirmé. On n'avait jamais eu de problème avec cette farine pasteurisée. Et on nous a dit : maintenant vous allez utiliser une pâte classique qui n'est pas pasteurisée. On n’a pas compris pourquoi.» Interrogée sur ce point, la direction de Nestlé nous a confirmé qu’elle avait changé la recette des pizzas Fraîch’Up, mais sans donner de précisions sur la nature de la farine qu’elle utilise désormais.

L’article cite «Une alerte, déjà chez Nestlé, aux Etats-Unis en 2009», c’était un peu plus qu’un alerte, mais sur cette affaire, le blog vous en avait largement parlé en son temps. Voir aussi tous les articles parus sur le sujet dans Food Safety News.

En 2009, la pâte à cookies préemballée de Nestlé Toll House a rendu malade 72 personnes dans 30 États contaminée par E. coli O157:H7, et 35 de ces personnes ont été admises à l'hôpital, dont quelques-unes avec une maladie grave.

En janvier 2010, Nestlé a identifié la présence de E. coli O157 dans sa pâte à cookies avant que cela n’atteigne des consommateurs.
Le communiqué de presse de Nestlé indiquait : «le produit actuellement sur les étagères des magasins affichant l'autocollant Nouveau lot» n'est pas affecté et aucun produit n'est rappelé.» Un changement que Nestlé prévoit d'apporter est de traiter thermiquement toute la farine utilisée dans la pâte à biscuits Toll House . Ce procédé, que Nestlé a commencé à utiliser mercredi, entraînera une suspension temporaire de la production. Cependant, la production avec le nouvel ingrédient débutera la semaine du 25 janvier et le produit apparaîtra sur les tablettes des épiceries début mars 2021.»

Si l’on remonte un peu plus loin, le CDC avait mis en cause de la farine en 2016 où 63 personnes dans plusieurs Etats avaient été rendues malades.

A cette occasion, le CDC avait indiqué,
Cette épidémie rappelle qu'il n'est pas sûr de goûter ou de manger de la pâte ou de la pâte crue, qu'elle soit faite de farine rappelée ou de toute autre farine. La farine ou d'autres ingrédients utilisés pour faire de la pâte crue ou de la pâte à frire peuvent être contaminés par des STEC et d'autres germes qui peuvent rendre les gens malades.

Plus récemment, le blog avait synthétisé certaines pistes dans Quelques éléments sur une ‘possible’ contamination de la pâte de pizzas.

 Enfin, on rappelera une fois de plus cette BD de 1993 !

Source de l’image en haut à droite.

Complément
On lira aussi «Scandale sanitaire : Nestlé défend le nettoyage de l’usine Buitoni de Caudry», source France 3 Hauts de France du 11 septembre.

Le nettoyage du site confié à une entreprise extérieure
Nestlé ne conteste pas l’évolution de la durée consacrée au nettoyage de site. Le groupe affirme que le temps effectif consacré au nettoyage n'a pas varié. Avant 2015, un prestataire extérieur était chargé du nettoyage, effectué entre 23h et 5h, avec une équipe de cinq personnes. Depuis l'internalisation, ce sont au moins dix personnes qui sont affectées au nettoyage, sur une durée inférieure, a-t-on expliqué.

«À l'issue de chaque cycle de production, les lignes sont intégralement arrêtées et nettoyées suivant un processus strict d'une durée de 4h45, comprenant une phase de nettoyage, puis de désinfection et enfin un rinçage à l'eau dont l'efficacité est contrôlée par des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site», a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe.

Selon La Voix du Nord du 10 septembre, «Affaire Buitoni: l’usine de Caudry rouvrira-t-elle mi-novembre?»

Alors que de nouvelles révélations de salariés témoignent de dysfonctionnements sur l’entretien du site, un accord d’entreprise daté du 18 août fixe à la semaine 46 l’objectif de réouverture de l’usine Buitoni de Caudry.

Enfin, une curiosité de la part de l’avocat d'une quinzaine de plaignants,

Me Richard Legrand s'est rendu à Caudry le 10 septembre, récupérer, avec une glacière, deux pizzas surgelées. Potentiellement contaminées, il va les faire analyser. Si de nouvelles souches ou de nouvelles bactéries sont identifiées, le nombre de plaignants pourrait augmenter considérablement.

Contacté mi-mai par un habitant d'une commune proche de Caudry qui avait acheté deux pizzas de la gamme Fraîch Up, quelques jours avant le 18 mars, date du retrait de ces pizzas des étals des supermarchés, l'avocat Richard Legrand a décidé de venir, glacière à la main, les chercher et de faire réaliser des analyses sur ces pizzas.

Me Legrand a d'abord proposé de les mettre à disposition de la justice. Sans réponse du juge, il va donc les faire analyser lui-même cette semaine.

C’est bien connu la justice est aveugle, et s'il y a de nouvelles souches ou de nouvelles bactéries, il y aura de nouveaux plaignants, pardon, de nouveaux clients ...

Complément
Bill Marler, l’avocat bien connu en sécurité des aliments, indique dans un article paru dans le Marler Blog, «Damn, if this report is true (and translated correctly) Nestlé France has a serious problem» (Mince, si ce que dit cet article est vrai (et traduit correctement) Nestlé France a un sérieux problème).

L’article auquel Bill Marler fait référence à pour titre, «Buitoni affair: new testimonies overwhelm management» (Affaire Buitoni : de nouveaux témoignages accablent la direction) qui rend compte de l’article de France Inter, dont le blog vous a narré l’essentiel dans Reportage sur l'usine Buitoni de Nestlé, toujours des questions, mais de réponse !