vendredi 4 août 2023

Les éleveurs et les loups en France : Changer de paradigme !

«Collectif Pâturage et Biodiversité : 906 loups, un comptage politique pour ne rien changer ! »,
article paru le  3 août 2023 dans l’agri.

Lettre ouverte aux ministres, à la secrétaire d’État chargée de l’Europe et en réponse à des associations de défense de l’animal, concernant la protection du loup en France.

Alors que le nouveau plan loup est en cours de finalisation, a été annoncée ce 2 juillet 2023 la nouvelle estimation des effectifs de la population de loups. À la sidération de tous, à l’encontre des réalités du terrain, contre la logique mathématique et, une fois de plus, sans la moindre honte à diffuser ce que l’on pourrait qualifier de fake news, l’Office français de la biodiversité (OFB) annonce une baisse des effectifs de la population de loups, passant de 921 loups à 906. Se manifeste ainsi une envie de ne pas passer officiellement le cap symbolique des 1 000 individus, sachant bien évidemment que c’est le cas et depuis longtemps.

Sur les 5 dernières années la croissance oscille autour de 20%. Même l’OFB, avec une constance dans la minimisation des effectifs, avait fini par reconnaître leur sous-estimation en annonçant, l’année dernière, une croissance de 47% de la population. Les chiffres officiels de l’augmentation des dégâts et de l’agrandissement de la zone de répartition des loups sur le territoire (53 départements), sont là pour prouver que cette baisse est tout simplement impossible. Même le nombre de loups éliminés dans le cadre du quota trahit les données sous évaluées de l’OFB, 29 loups supplémentaires ont été prélevés par rapport à l’année dernière à la même date.

Nos précédents communiqués avaient déjà mis en avant les nombreux mensonges de l’OFB et lors d’une rencontre avec Monsieur le ministre de l’Agriculture, à propos de l’OFB il nous disait : «Je n’ai aucune raison de penser que l’OFB triche» ! Est-ce toujours le cas M. Fesneau, la légèreté des processus d’estimations est-elle critiquable ?

Bien évidemment, ce comptage a une résonance politique quand les moyens nécessaires ne sont pas mis délibérément. Une politique d’ensauvagement des territoires se poursuit clairement et façonne, à sa manière, les justificatifs de son nouveau plan pour les loups. Cette baisse annoncée d’effectifs venant fort à propos et servant de prétexte pour ne rien changer dans le degré de protection mais aussi pour rester dans la dramatisation permanente pour Canis Lupus face aux demandes des éleveurs.

Le temps est venu d’amorcer une véritable régulation. Il faut anticiper et réduire de manière considérable les attaques sur troupeaux. Les moyens de protection ayant prouvé leurs limites depuis plusieurs années, les tirs systématiques sont devenus incontournables. Que cela ne convienne pas aux défenseurs inconditionnels des loups est un fait, mais ils en portent la responsabilité en ayant défendu une politique de surprotection, qui a conduit les loups à ne plus craindre de s’approcher des activités humaines. Politique qui entretient cette situation problématique. Et prétendre que les tirs létaux sont contre-productifs n’est qu’un mensonge supplémentaire, plus de trente études à travers le monde prouvent le contraire.

La protection actuelle des loups, sans régulation, est le pur produit de l’américanisation du monde et de l’application, sans discernement dans notre pays, d’une conception de la «nature» héritée des premiers pionniers. Une nature dite «sauvage» qui, dès l’origine, a été sacralisée en Amérique du Nord, dans un pays où le contexte socio-écologique est sans commune mesure avec le nôtre et avec l’histoire de nos territoires qui sont habités et entretenus par la ruralité depuis la nuit des temps. L’américanisation du monde entreprend méthodiquement de détruire notre culture, notamment rurale, la protection inconditionnelle du loup en fait hélas partie.

Le mythe du retour possible à l’état «sauvage» des espaces anthropisés, repose sur la crédulité d’une partie de la société urbaine, déconnectée de la nature. Le loup est l’exemple type de cet animal sauvage emblématique qui permet la concrétisation d’un simulacre et qui veut faire croire qu’à travers les réintroductions, il est possible de refabriquer la nature passée.

Les ruraux paient chèrement leur lente régression démographique, et les habitants de la cité, qui dominent numériquement la société, scient avec constance la branche sur laquelle ils sont assis. Il est assez rare de voir un aveuglement aussi manifeste à l’encontre d’un pan entier de la société qui est, pour l’essentiel, chargé de nourrir la planète. Les éleveurs et bergers de ce pays qui, que nous le voulions ou non, entretiennent écologiquement et esthétiquement les paysages, tout en faisant leur part pour nourrir les individus, méritent mieux, pour vivre paisiblement, que d’être soumis à des quotas de tirs négociés par la contrainte.

Pour justifier la présence des loups, que d’âneries sont dites en raison d’un militantisme qui ressemble davantage à un enfermement des esprits qu’à une ouverture sur le monde et au bon sens ! Et malheureusement, au grand désarroi des éleveurs, nombre de contre-vérités pour tenter de faire accepter l’inacceptable, sont reprises en boucle par une grande partie des médias au lieu de mener des investigations sur le terrain.

Les conséquences négatives d’une multiplication non contrôlée des grands prédateurs en France sont nombreuses, maintes fois observées, mais toujours minimisées, ou même parfois ignorées ostensiblement. Même le dernier rapport du GIEC met en avant, à partir d’une dizaine d’études scientifiques, le rôle préjudiciable des grands prédateurs pour la captation du carbone. Un retour salutaire à la réalité de l’animal, loin des fantasmes en tous genres.

La vulnérabilité du bétail est la raison principale des attaques (officiellement plus de 12 000 victimes par an), alors que les mesures de protection (pour un coût annuel de 43 millions) préconisées par l’État et l’Europe, ne sont pas suffisamment efficaces pour arrêter la prédation. En effet, le dernier rapport gouvernemental de l’INRAE du 25 janvier 2021 indique que «90 % des attaques réussies par les loups s’opèrent chez des éleveurs ayant signé un contrat de protection puis mis en œuvre les moyens préconisés». Ce ne peut être plus clair. Depuis 2017, où même un ministre avait annoncé un objectif de «zéro attaque», ce sont environ 70 000 animaux domestiques qui ont été reconnus officiellement victimes des loups (sans compter les nombreuses autres victimes non comptabilisées car non déclarées ou non reconnues par les autorités et les animaux disparus) et ce malgré les 150 millions d’euros dépensés pour la protection sur la période 2017-2023. Est-ce une politique sensée ? Par exemple, les 7 000 chiens de protection financés, à qui nous devons une reconnaissance sans faille pour leur rôle, parfois au péril de leur vie, ne permettent pas, malheureusement, une protection suffisante des troupeaux pour rendre la situation acceptable. La cohabitation paisible est une vue de l’esprit, elle est, en définitive, tout simplement impossible.

Il n’y a donc pas d’issue pour les éleveurs, sauf à réduire drastiquement les effectifs de loups. Par ailleurs, nous rappelons à Madame Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe, qu’une population doit s’évaluer à l’échelle transfrontière comme le recommande la directive Habitats et l’UICN. De ce point de vue, l’objectif de 2 500 individus au niveau national, évoqués comme un seuil nécessaire de viabilité génétique de la population lors de sa prise de parole au Sénat le 4 octobre 2022, est une simple reprise, sans discernement, d’un rabâchage pro-lupin sans fondement, une provocation de plus pour les éleveurs et aussi une aberration scientifique !

Le président annonçait, le 14 juillet 2022, qu’il fallait revoir le statut de surprotection des loups. M. Fesneau, il est temps, un an après, de travailler dans ce sens. Votre réponse, «vous croyez que c’est simple, qu’il suffit de dire yakafokon»  en vous réfugiant derrière «il faut que les autres pays soient d’accord», ne sont pas des réponses acceptables de la part d’un ministre de l’Agriculture. Un peu de courage politique s’impose ! Et bien que l’article 9 de la Convention de Berne permette des dérogations à la surprotection des loups, tout comme l’article 16 de la directive Habitats, il est temps, dans cette «guerre de communication», ce sont vos mots Monsieur le ministre, de montrer que la surprotection des loups n’a plus lieu d’être. C’est de votre responsabilité de ministre à l’échelon européen. C’est d’ailleurs ce que sont en train de faire la Suisse et l’Autriche en changeant leurs textes de loi pour amorcer une régulation.

Enfin, Monsieur Macron s’exprimait le 6 juillet 2023 à Pau en disant «Le pastoralisme n’est pas compatible avec le retour des prédateurs non régulés». Le moment est venu, Monsieur le ministre, de prendre la main sur ce dossier, anormalement dévolu au ministre de la Transition écologique, pour mettre en place cette régulation indispensable. Les outils existent, notamment l’article L113-1 du code rural alinéa 8 : «Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l’ours dans les territoires exposés à ce risque

Il faut sortir de l’immobilisme attentiste, une véritable politique de régulation s’impose et doit être intégrée dans le prochain plan loup, qui doit être sans ambiguïté un plan pour l’élevage de plein air ! Quand on ménage la chèvre et le loup, c’est le loup qui gagne !

- Collectif Pâturage et Biodiversité : l’AEBV, Association des éleveurs et bergers du Vercors

– Le Cercle 12, Association des éleveurs de l’Aveyron
– Association Préservons nos troupeaux des loups en Limousin – l’Os Mouton Charollais
– l’Aseb 71 Association de la sauvegarde de l’élevage et de la biodiversité – Collectif L113

Retour sur une épidémie internationale d'infections à Listeria monocytogenes liées à des champignons enoki importés de la Corée du sud de 2016 à 2020

Un article paru en juillet dans le Journal of Food Protection est intitulé «Multinational Outbreak of Listeria monocytogenes Infections Linked to Enoki Mushrooms Imported from the Republic of Korea 2016-2020» (Épidémie internationale d'infections à Listeria monocytogenes liées à des champignons enoki importés de la République de Corée 2016-2020). L’article est disponible en intégralité.

Faits saillants

- Décription d’une épidémie internationale de listériose liée à des champignons enoki.
- Cela souligne la nécessité et l'impact de la collaboration internationale et du partage des données.
- Les données de traçabilité, de laboratoire et épidémiologiques ont permis d'identifier la source de l'épidémie.
- Cela souligne les défis de la réponse aux épidémies internationales de maladies d'origine alimentaire.

Résumé

Assurer la sécurité des aliments de l'approvisionnement alimentaire mondial nécessite des collaborations internationales entre les pays. Les organismes de santé et de réglementation communiquent régulièrement pendant les épidémies de maladies d'origine alimentaire, ce qui permet aux partenaires de partager les preuves d'investigation. Une épidémie de 2016 à 2020 d'infections à Listeria monocytogenes liées à des champignons enoki importés a nécessité une enquête collaborative multinationale entre les États-Unis, le Canada, l'Australie et la France. En fin de compte, cette épidémie comprenait 48 personnes malades, 36 aux États-Unis et 12 au Canada, et était liée à des champignons enoki provenant d'un fabricant situé en République de Corée (Corée du Sud -aa). Les preuves épidémiologiques, de laboratoire et de traçabilité ont conduit à de multiples mesures réglementaires, y compris des rappels volontaires étendus par trois entreprises aux États-Unis et une entreprise au Canada. Aux États-Unis et au Canada, le fabricant coréen a été placé en alerte à l'importation tandis que d'autres partenaires internationaux ont fourni des informations sur leurs investigations respectives et ont conseillé au public de ne pas manger les champignons enoki rappelés. L'étendue de la répartition géographique de cette épidémie souligne la portée mondiale de l'industrie alimentaire. Cette investigation fournit un exemple frappant de l'impact de la coordination nationale et internationale des efforts pour répondre aux épidémies de maladies d'origine alimentaire et protéger les consommateurs. Cela démontre également l'importance d'un partage international rapide des données et de la collaboration pour identifier et arrêter les épidémies d'origine alimentaire au sein de la communauté mondiale. De plus, il s'agit d'un exemple significatif de l'importance de l'échantillonnage des aliments, des essais et de l'intégration des résultats du séquençage dans les bases de données de surveillance.

RappelConso est-il le site de tous les rappels de produits alimentaires ?

Et oui tout arrive pour qui s’est attendre, une sorte d'épilogue, mais comme vous le savez aussi bien que moi en matière de rappel, le plus tôt
c’est le mieux, plus c’est préventif, plus c’est efficace, mais là visiblement, comme aurait dit Pagnol, RappelConso a cagué !

Vous avez ci-dessous le tweet annonçant le rappel de lait croissance liquide dès 12 mois 12x25cL de marque Auchan Baby le 6 août 2023 !

Le blog vous en avait parlé le 1er août dans Le rappel de lait croissance liquide dès 12 mois 12x25cL de marque Auchan Baby n'a toujours pas été signalé par RappelConso ! Que faire ?

Auparavant, le le blog l’avait déjà signalé le 30 juillet

- rappel le 28 juillet en France par Auchan de lait croissance liquide dès 12 mois 12x25cL de marque Auchan Baby, suite à un risque de caillage du lait. 

Le blog avait aussi indiqué dans Rappel de produits alimentaires : il est parfois plus rapide d’avoir une information au Luxembourg qu’en France qu’il y avait eu un rappel le 29 juillet 2023 au Luxembourg de lait croissance liquide dès 12 mois 12x25cL de marque Auchan Baby, selon la notification de rappel fournie par Auchan.

Bien triste pour la sécurité des aliments des consommateurs et en particulier, dans ce cas, des bébés, c'est-à-dire des consommateurs fragiles !

Complément
La presse est là soi disant pour vous informer, mais ici, elle ne fait que reproduire une information du 4 août, très en retard, de RappelConso.
Ainsi sur Google actulaités du 4 août, quatre sites font parler d’eux,
Marmiton : Rappel produit : ce lait pour bébé vendu par Auchan peut mener à une intoxication alimentaire.
Capital : Auchan rappelle des bouteilles de lait pour enfants
France info : Auchan rappelle son lait pour bébé, Auchan Baby Croissance, dans toute la France
Le Figaro : Du lait pour bébé vendu chez Auchan rappelé dans toute la France 

Un article met en évidence les lavabos des hôpitaux comme source d'agents pathogènes hautement résistants

«Un article met en évidence les lavabos des hôpitaux comme source d'agents pathogènes hautement résistants», source article de Chris Dall paru le 3 août 2023 dans CIDRAP News.

Une étude de cas publiée dans Morbidity and Mortality Weekly Report met en évidence le rôle de l'environnement de l'eau de l'hôpital dans la transmission d'agents pathogènes hautement résistants et difficiles à traiter.

L’article de chercheurs du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), de la Division de la Santé publique de l'Idaho (IDPH) et du Laboratoire de Santé publique de l'Utah (UPHL) décrit l'identification et l'investigation de Pseudomonas aeruginosa producteurs d’une carbapénémase et résistants aux carbapénèmes (CP-CRPA) chez deux patients qui ont séjourné dans la même chambre dans une unité de soins intensifs (USI) dans l'Idaho à 4 mois d'intervalle.

L'agent pathogène opportuniste, qui a finalement été localisé dans un lavabo de la chambre partagée, persiste dans l'environnement hospitalier, où il peut se propager facilement entre les patients et provoquer de graves infections invasives,

Les enquêteurs ciblent la tuyauterie comme origine

L'agent pathogène a été identifié pour la première fois par le personnel hospitalier le 17 septembre 2021 dans les expectorations d'une femme qui avait reçu une ventilation mécanique pendant 3 des 5 semaines d'hospitalisation en USI. Le séquençage du génome entier par l'UPHL, qui appartient au CDC Antibiotic Resistance Laboratory Network, a détecté le gène imipenem métallo-bêta-lactamase de type 84 (blaIMP-84), l'un des gènes de carbapénémase les moins fréquemment signalés, et a caractérisé l'isolat comme appartenant à séquence type multilocus 235 (ST235).

Le 25 janvier 2022, CP-CRPA a été isolé d'un deuxième patient qui partageait la même chambre tout en recevant une ventilation mécanique pendant 4 semaines. Le séquençage de l'isolat par UPHL a confirmé qu'il appartenait également à ST235 et portait le gène blaIMP-84. Mais il n'y avait aucune preuve de transmission de personne à personne.

Bien qu'aucun CP-CRPA n'ait été détecté chez les 16 patients qui sont restés dans la chambre entre les deux patients, aucun patient n'a été placé dans la chambre après le 25 janvier et des responsables de l'IDPH se sont rendus à l'hôpital en mars 2022 pour enquêter sur le groupe et collecter des échantillons environnementaux.

L'un des domaines sur lesquels l'IPHL s'est concentré était les parties non jetables des ventilateurs, où des agents pathogènes comme le CRPA peuvent résider s'ils ne sont pas correctement nettoyés. Mais sur la base de consultations avec le CDC, les enquêteurs ont également examiné la tuyauterie de la pièce, car P. aeruginosa est connu pour former des communautés complexes de bactéries appelées biofilms, qui se développent dans des environnements chauds et humides. En fait, des recherches antérieures ont révélé que le CRPA est l'un des organismes résistants aux carbapénèmes les plus courants trouvés dans l'environnement de l'eau des hôpitaux.

Les enquêteurs de l'IPHL ont prélevé des échantillons d'eau et des écouvillons de deux lavabos et d'une toilette dans la pièce. Le CP-CRPA a été isolé à partir d'un échantillon d'eau des toilettes et de l'un des lavabos, et le séquençage a révélé que les isolats du lavabo étaient génétiquement similaires aux isolats des deux patients.

Suite à cette découverte, un désinfectant a été ajouté à la procédure de nettoyage du siphon du lavabo et l'échantillonnage des lavabos et des toilettes dans la chambre 13 jours après la septième application de désinfectant n'a trouvé aucun CRPA. En décembre 2022, aucun cas ultérieur n'avait été détecté.

La collaboration entre les établissements de soins de santé et les agences de santé publique, y compris les tests d'isolats de CRPA pour les gènes de carbapénèmase et la mise en œuvre d'interventions d'hygiène des lavabos, a été essentielle dans l'identification et la réponse à ce cluster CP-CRPA dans un établissement de soins de santé», ont écrit les auteurs.

France : 1 produit alimentaire rappelé sur 3 est contaminé par Listeria monocytogenes en 2023 !

Il apparaît assez facilement quelles sont les causes principales des nombreux rappels de produits alimentaires depuis le début de l’année 2023, et voici donc un bilan à fin juillet 2023 ...

Juillet 2023 : 179 rappels selon mon décompte et 177 pour le site data.economie.gouv.fr et 1205 depuis le début de l’année 2023.

Selon un autre site gouvernemental, il est indiqué respectivement pour l’année 2023 et le mois de juillet, 1247 et 189 rappels de produits alimentaires.
Comme nous le verrons plus loin, ce qui compte ce sont les ordres de grandeur ...

On peut aussi estimer que la France est sur de bonnes bases pour atteindre le nombre record de rappels de 3 139  en 2022.

Risques encourus par le consommateur pour l’année 2023

D’après les données examinés, les résultats ci-dessous sont exacts à quelques unités près mais cela ne change pas les ordres de grandeur.

- Listeria monocytogenes (agent responsable de la listériose) : 412 (33%)
- Salmonella spp (agent responsable de la salmonellose) : 124
- Inertes (verre, métal, plastique, papier, textile…) : 117
- Dépassement des limites autorisées de pesticides : 116
- Substances allergisantes non déclarées : 74
- Autre risque : 59
- Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) : 53
- Autres contaminants chimiques : 35
- Norovirus : 26
- Autres contaminants biologiques : 25
- Anomalie d'étiquetage : 24
- Autres contaminants biologiques Défaut de fabrication, défaut d'étanchéité (ex: micro fuites, thermoscellage défectueux) ou anomalies de conditionnement : 24
- Présence de substance interdite : 20
- Toxines endogènes : histamine (poissons, fromages, boissons alcoolisées, charcuteries) : 14
- Escherichia coli : 9
- Hydrocarbures aromatiques polycycliques : 9
- Clostridium botulinum (agent responsable du botulisme) : 8
- Eléments traces métalliques (métaux lourds : plomb, mercure, cadmium…) : 8
- Additifs et arômes non autorisés : 7
- Intoxication : 7
- Datura (alcaloïdes tropaniques) : 6
- Produits phytosanitaires non autorisés : 6
- ...

Date de publication

- 2023 : 1 247 rappels
Classique, c’est après la trêve de confiseurs que les rappels prennent leur envol ...
- Janvier : 122
- Février : 181
- Mars : 222
- Avril : 141
- Mai : 127
- Juin : 235
- Juillet : 189

IAFP 2023 : Comment le travail sur les causes profondes peut aider à prévenir de futurs incidents de sécurité des aliments

«IAFP 2023 : Comment le travail sur les causes profondes peut aider à prévenir de futurs incidents de sécurité des aliments», source article de Joe Whitworth paru le 3 août 2023 dans Food Safety News.

Selon les récentes présentations du nouveau président de l'International Association for Food Protection (IAFP), l'examen des causes profondes des incidents peut aider à prévenir les problèmes futurs.

Tim Jackson a pris le rôle de président à la fin de la conférence de l’IAFP 2023 à Toronto, Canada, à la suite de Michelle Danyluk. Jackson est également conseiller scientifique pour la sécurité des aliments auprès du Center for Food Safety and Applied Nutrition (CFSAN) de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

Dans l'une des nombreuses discussions, Jackson a dit que la FDA séparait l'analyse des causes profondes (RCA pour root cause analysis) et l'investigation sur les causes profondes, cette dernière aidant à informer la première pour découvrir la cause du problème.

Complexités et contrôles potentiels

Une investigation sur les causes profondes se déroule principalement pendant une épidémie pour enquêter sur les défaillances potentielles et implique des informations sur la traçabilité, des inspections d'entreprise, des enregistrements et des données de vérification. Une RCA examine les informations générées lors de la réponse et essaie de comprendre comment un événement s'est produit.

La première présentation s'est concentrée sur la RCA pour identifier les causes des épidémies virales et parasitaires. Aux États-Unis, plusieurs épidémies d'hépatite A ont été liées à des baies fraîches et congelées ces dernières années, alors que norovirus est un autre problème. En outre, Cyclospora cayetanensis a été associé à des produits réfrigérés prêts à consommer et à d'autres types de produits réfrigérés aux États-Unis et au Canada, mais Cryptosporidium, Giardia et Toxoplasma gondii sont d'autres préoccupations.

Les défis comprennent les investigations menées après la fin d'une éclosion ou d'un problème, les essais analytiques sont statistiquement limités et souvent peu concluants, les produits frais ont une courte durée de conservation et peuvent ne pas être disponibles pour analyse ; dans les produits multi-composants ou assemblés, la chaîne d'approvisionnement est complexe ; des outils limités pour l'analyse de certains agents et l’évaluation insuffisante des causes sous-jacentes.

Les mesures de maîtrise au stade de la culture comprennent l'état et le traitement de l'eau d'irrigation et la proximité de la production animale. Pendant la récolte, la conception hygiénique de l'équipement et des outils et la propreté des salariés sont importantes. Aux étapes de refroidissement et de conditionnement ou de stockage et de distribution, la lutte contre les nuisibles doit être envisagée.

Jackson a parlé du «modèle du fromage suisse» avec l'idée d'une variété de défenses alignées les unes derrière les autres pour éviter que des problèmes ne surviennent et si un problème dépasse une défense, il pourrait être bloqué par la suivante. Il a déclaré que les essais sur les produits sont statistiquement limités et que les indicateurs d'hygiène tels que E. coli dans les analyses d'eau ne correspondent pas nécessairement à la présence d'agents pathogènes.

Habituellement, il n'y a pas de coupable sur retrouvé. Dans ce cas, vous devez identifier toutes les causes profondes potentielles et mettre en œuvre des actions correctives ou préventives autour de ces systèmes qui sont nécessaires pour maîtriser le danger. Dans de nombreux cas, une vérification continue peut être nécessaire. Les investigations sur les causes profondes et la RCA nécessitent des ressources entre les parties prenantes et les disciplines», a-t-il déclaré.

Étapes post-épidémie

Les éclosions et les rappels sont des indications visibles de défaillances du système de sécurité des aliments. Moins visibles sont les quasi-accidents découverts par la vérification des processus, des matières, des environnements de culture et de de fabrication par le biais de mesures, d'inspections et de programmes d'échantillonnage.

Dans une deuxième présentation, Jackson a dit que davantage d'épidémies étaient observées parce que les progrès du séquençage du génome entier et d'autres technologies aidaient à relier les cas au bruit de fond.

«Dans certains cas, nous voyons des épidémies encore et encore qui se produisent chaque année, parfois il y en a une comme un évènement imprévisible, qui se produit à l'improviste, mais nous voulons nous assurer que nous ne réagissons pas seulement aux épidémies, mais que nous repensons à ce que nous avons appris et aidons à éviter que cela ne se reproduise», a-t-il dit.

«Un exemple est les champignons enoki, nous avons eu des problèmes récurrents de Listeria monocytogenes en provenance de certaines régions d'Asie. Nous ne savons pas exactement quelle défaillance dans la fabrication a causé le problème. Une stratégie de prévention a été élaborée qui porte sur la communication et l'engagement des intervenants. Nous traduisons la règle de sécurité sanitaire des produits en coréen. Au cours de la sensibilisation pour comprendre les différences de consommation de champignons enoki, nous avons découvert qu'en Asie, ils sont bouillis, aux États-Unis, nous ne pensons pas que nous devons faire cuire les champignons. Nous avons une alerte à l'importation de champignons en provenance de certains pays et menons des recherches pour comprendre les risques et les contrôles.»

«Le deuxième exemple est Cronobacter sakazakii dans les préparations en poudre pour nourrissons. Nous avons constaté des problèmes récurrents lors des évaluations de ces fabricants. Nous avons rencontré des intervenants pour leur parler de ces défis. Nous avons émis une lettre de recommandation basée sur ce que nous avons vu lors de nos inspections, mais il y a d'autres travaux pour établir une équipe d'aliments médicaux, développer un outil pour l'inspection et la conformité basées sur les données, mettre à jour le guide de la politique de conformité des préparations pour nourrissons, mener une formation pour les personnels chargés de la réglementation à la FDA pour cibler les préoccupations et il y a des actions à long terme autour de l'élaboration de réglementations et des orientations.»

jeudi 3 août 2023

Arentine : Le fast-food Honky Donky provoque un scandale avec ses plats portant des noms plus que douteux

Italie : Du fromage en lien avec un cas de syndrome hémolytique et urémique

«Italie : Du fromage en lien avec un cas de syndrome hémolytique et urémique», source article de Food safety News du 3 août 2023, complété par mes soins.

Les autorités italiennes ont émis un avertissement après qu'une jeune fille a développé une maladie grave après avoir souffert d'une infection à E. coli.

Le ministère de la Santé (Ministero della Salute) a publié le 27 juillet 2023 un avis aux consommateurs suite à un cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) qui a touché une enfant dans le Trentin. Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale.

A noter cependant qu’aucun avis de rappel n’a été fait par les autorités sanitaires italiennes. La France, l’Allemagne et le Luxembourg ont émis des rappels de précaution, car le produit n’est pas distribué, mais uniquement acheté par des touristes visitant la ferme.

Les autorités sanitaires locales ont pris des mesures pour essayer de vérifier la source de l'infection. Ils ont identifié un lien probable avec la consommation de fromage produit dans un malga, qui est une cabane alpine, à Coredo. Fin juillet, des responsables locaux ont déclaré que la jeune fille avait été hospitalisée.

Une notification au système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l’UE par l’Italie le 27 juillet 2023 montre que des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O26 ont été détectés dans le fromage.

Pour protéger la santé publique, il a été conseillé à toute personne ayant acheté des produits laitiers sur le site mis en cause, avant le 14 juillet, de ne pas en consommer. Les responsables ont également ajouté que les produits à base de lait cru ne devraient pas être donnés aux enfants de moins de 5 ans ou aux personnes âgées.

Vue d'ensemble

Entre juillet 2022 et juin 2023, 73 cas de SHU ont été enregistrés dans 16 régions d'Italie, dont 70 chez des personnes de moins de 15 ans.

Quatre personnes sont tombées malades au retour d'un voyage à l'étranger. La majorité des infections domestiques ont été enregistrées en Campanie et en Émilie-Romagne.

Au premier semestre 2023, le nombre de cas signalés au registre italien des SHU a été inférieur aux attentes. La baisse a été particulièrement marquée en avril et en mai, où un seul cas a été signalé. Cependant, en juillet et août 2022, les cas étaient plus élevés que les attentes saisonnières.

Le registre italien du syndrome hémolytique et urémique est géré par la Société italienne de néphrologie pédiatrique et l'Institut national de la santé (ISS).

Dans 56 cas positifs pour E. coli, il a été possible d'obtenir des informations sur le sérogroupe. Les cinq principaux sérogroupes de E. coli producteurs de shigatoxines, O26, O157, O111, O145 et O103, ont dominé avec 51 cas. E. coli O26 était derrière avec 27 cas tandis que E. coli O157 était le deuxième plus courant.

De janvier à décembre 2022, 91 cas ont été enregistrés. Il s'agit du niveau le plus observé en une seule année depuis le début de la surveillance en 1988.

Une découverte dans un sachet de flocons de céréales en Inde

«Récemment, j'ai acheté Muesli de Kellogg’s au magasin neral de provision à Ahmedabad (Inde). Lorsque je l'ai ouvert, j'ai trouvé de nombreux insectes. Je veux savoir comment ce type de problème s'est produit dans une marque réputée comme Kellogg’s.»

C’est une bonne question, mais aura-t-il la réponse ?

La caféine : à quel point est-elle dangereuse ? Une explication du BfR