Fusarium graminearum est un pathogène fongique majeur affectant les cultures d'importance mondiale. Ce champignon microscopique produit des toxines, en l'occurrence des mycotoxines car toxines de champignons, appelées «trichothécènes de type B (TCTB)». Ces mycotoxines provoquent des maladies : la fusariose de l'épi (FHB) affecte les céréales à petites graines, notamment le blé, l'avoine, l'orge, le riz et le seigle, tandis que la pourriture de l'épi de Gibberella (GER) a un impact majeur sur la production de maïs. Ces toxines ne sont pas complètement éliminées lors de la transformation des denrées alimentaires et des aliments pour animaux. Au-delà des pertes de rendement, elles sont dangereuses pour la santé humaine et animale. Il s'agit donc d'un important sujet de santé publique, pris en compte par les autorités europénnes.
Bien que de bonnes pratiques agricoles aient été proposées pour réduire l'impact de la contamination des céréales par le Fusarium, elles ne sont pas toujours efficaces pour garantir le respect des réglementations en matière de sécurité. Ainsi, le développement de solutions innovantes, durables et respectueuses de l'environnement pour réduire les contaminations des céréales par les mycotoxines produites par F. graminearum est particulièrement encouragé, de même que le développement de stratégies de prévention.
Dans ce sens, l'unité mixte de recherche «biologie moléculaire et d'immunologie parasitaires - BIPAR» (Anses, INRAE, EnvA), en collaboration avec l'UR1264 MycSA, Bordeaux-Aquitaine, publie un article, dans Scientific Report, sur l’action de molécules de tiques sur la croissance de Fusarium graminearum. La tique, ce parasite vecteur d'agents pathogènes, notamment ceux responsables de la maladie de Lyme, dispose d'une grande capacité de résistance, par des réactions immunitaires variées, lui permettant de s'adapter à différents environnements. Les défensines font partie de ses outils de résistance. Il s'agit d'une famille de molécules antimicrobiennes très importantes pour ce parasite, agissant contre des bactéries, contre les eucaryotes tels que les champignons et certains parasites. La défensine lutte contre la croissance de Fusarium graminearum.
Dans ce travail, l'équipe de chercheurs de BIPAR montre que le traitement avec un élément de la défensine de tique, appelée TickCore3 (TC3), diminue la croissance de F. graminearum et abroge la production de TCTB. La forme oxydée du TC3 perd son activité antifongique, mais conserve son activité anti-mycotoxine. Ce peptide, qui peut être facilement synthétisé, pourrait ainsi être utilisé dans des solutions phytosanitaires et apparait comme un moyen efficace de réduire la contamination par les mycotoxines des cultures infectées par F. graminearum, proposant une protection des plantes contre les maladies fongiques.
NB : Cette information se croise avec une autre information du 27 avril 2021 de l'Anses, Attention aux tiques, y compris dans les jardins.
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