jeudi 6 mai 2021

Suisse : Intérêt porté à la sécurité des denrées alimentaires et la perception des risques

L’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) a commandé une enquête sur l’intérêt porté à la sécurité des denrées alimentaires et la perception des risques en Suisse. Plus de 1 000 personnes ont participé à cette étude menée en ligne et par téléphone à l’automne 2020.

Celle-ci s’est notamment penchée sur les facteurs influençant les choix alimentaires de la population et sur les principales sources consultées pour s’informer des risques alimentaires. Les participants ont aussi été interrogés sur leur sensibilité par rapport à ces questions, leur perception des risques et leur confiance dans différentes sources d’information.

L'enquête visait principalement à déterminer l’intérêt général porté par la population suisse à la sécurité alimentaire, mais aussi les facteurs influençant les décisions en matière d’alimentation, les principales sources d’information sur les risques inhérents aux denrées alimentaires, les changements de comportement et les opinions concernant la complexité de la communication relative à ces risques. L’enquête devait également permettre de mieux appréhender la sensibilisation de la population aux questions liées à la sécurité alimentaire et sa perception des risques, sa confiance dans différentes sources d’information et sa compréhension du système suisse de sécurité des denrées alimentaires. 

Facteurs entrant en compte dans les achats de denrées alimentaires

  • Le facteur de loin le plus important pour les personnes résidant en Suisse lors de l’achat de denrées alimentaires est leur origine (70 %). Parmi les autres aspects essentiels, on peut citer le goût (48 %) et les coûts (46 %). 
  • La teneur en nutriments est considérée comme légèrement moins importante (39 %), tandis que la sécurité alimentaire (33 %) et l’éthique ou les convictions/croyances (31 %), par ex. en matière de bien-être animal, de protection de l’environnement ou de religion, se voient conférer un poids comparativement moindre. 
  • Une part de 74 pour cent de la population suisse déclare toutefois s’intéresser personnellement à la sécurité alimentaire et deux personnes interrogées sur trois (65 %) indiquent qu’il est important pour elles d’avoir une alimentation saine. Lorsqu’elles se projettent dans dix ans, elles sont même trois sur quatre (74 %) à estimer qu’il est important de se nourrir sainement.
  • Chez nos voisins,  c’est en Autriche que la sécurité alimentaire considérée comme un facteur déterminant pour le choix des aliments atteint un score comparable à celui de la Suisse (32 %). Les Allemands (50 %) et les Français (46 %) tendent à répondre de manière similaire à celle de l’Européen moyen (50 %), les Italiens  faisant quant à eux exception (61 %).
Pour environ une personne sur dix en Suisse, la sécurité alimentaire est la principale préoccupation dans le choix des aliments. 
  • Un peu plus d’un dixième de la population suisse (12 %) déclare que la sécurité est le principal facteur guidant son choix des denrées alimentaires. 
  • Près d’un tiers d’entre elles (31 %) estime que la sécurité alimentaire fait partie de ses préoccupations lors du choix des aliments. Les personnes interrogées sont peu nombreuses (5 %) à indiquer que la sécurité ne les préoccupe pas du tout car elles considèrent que leur corps peut supporter les risques liés à la sécurité alimentaire. 
  • Près de la moitié (49 %) affirme partir du principe que les aliments commercialisés sont sûrs. Cette opinion est nettement plus répandue en Suisse alémanique que dans les autres régions linguistiques. 
  • À titre de comparaison avec les pays voisins, la sécurité constitue la principale préoccupation des personnes interrogées lors du choix des aliments pour 13 pour cent des Autrichiens, 16 pour cent des Allemands, 24 pour cent des Italiens et 25 pour cent des Français. Les personnes résidant en Suisse affichent donc sur ce point un comportement similaire à celui des Autrichiens.
Les Français ont-ils des raisons d'être plus inquiets que nos voisins européens ? Quelques exemples, le nombre très élevé de rappels, le faible nombre de contrôles, l'absence de transparence, le manque d'information, etc.

La population suisse est très sensibilisée aux questions de la sécurité alimentaire. Les trois sujets de préoccupation les plus fréquemment cités sont les antibiotiques, hormones ou stéroïdes dans la viande, les résidus de pesticides et les polluants environnementaux. 
  • Les thématiques en lien avec la sécurité alimentaire sont très bien connues de la population résidant en Suisse. Sept personnes interrogées sur dix (69 %) ont déjà entendu parler de huit au moins des 15 sujets cités. Près de deux cinquièmes d’entre elles (39 %) connaissent même douze de ces 15 thématiques au moins. Par comparaison, les Européens sont 55 pour cent à avoir entendu parler de huit au moins des 15 sujets cités. La sensibilisation à la sécurité alimentaire de la population en Suisse est donc supérieure à la moyenne comparée à celle de l’Europe. 
  • Les principaux sujets de préoccupation des personnes interrogées sont les résidus d’antibiotiques, d’hormones ou de stéroïdes dans la viande (62 %), puis les résidus de pesticides dans les aliments (56 %) et enfin les polluants environnementaux dans le poisson, la viande ou les produits laitiers (43 %). Un peu plus d’un tiers (34 %) de la population suisse déclare s’inquiéter des additifs tels que colorants, conservateurs ou arômes utilisés dans les aliments ou les boissons et par les microplastiques retrouvés dans des aliments. 
  • Moins de la moitié des personnes interrogées (45 %) pensent que les produits alimentaires sont pleins de substances nocives. 
  • Les trois sujets considérés comme les plus préoccupants en Suisse en lien avec les aliments sont globalement les mêmes que ceux de l’enquête Eurobaromètre 2019. Dans l’ensemble, les pourcentages sont toutefois plus faibles : les Européens sont préoccupés à 44 pour cent par les antibiotiques, hormones et stéroïdes dans la viande, à 39 pour cent par les pesticides et à 37 pour cent par les polluants environnementaux.
En Suisse, les scientifiques et les associations de consommateurs sont considérés comme les sources d’information les plus fiables sur les risques alimentaires. 
  • Ce sont aux associations de consommateurs (86 %) et aux scientifiques (83 %) que les personnes résidant en Suisse font le plus confiance quand il s’agit d’obtenir des informations sur les risques alimentaires. Ils sont suivis des institutions suisses (80 %), des autorités nationales (80 %), des agriculteurs (69 %) et des organisations non gouvernementales (53 %). 
  • Moins de la moitié des personnes interrogées déclarent qu’elles font confiance aux supermarchés et restaurants (46 %), aux journalistes (41 %), aux industries alimentaires (28 %) et aux célébrités, blogueurs et influenceurs (7 %). 
  • Les scientifiques (82 %) et les associations de consommateurs (79 %) sont également les deux sources d’information considérées comme les plus fiables par les Européens.
Les autres thèmes de l’enquête concernent les principales sources d’information sur les risques alimentaires et les changement intervenus dans les comportement de consommation suite à des informations lues ou entendues à propos de risques alimentaires.

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