mardi 22 juin 2021

Etude du syndrome hémolytique et urémique associé à des shigatoxines chez l'adulte en France, 2009-2017

«Une étude révèle que le SHU causé par les infections à E. coli est souvent plus grave chez les adultes», source Food Safety News.

Selon une étude, le syndrome hémolytique et urémique (SHU) associé aux STEC est plus rare chez les adultes que chez les enfants, mais provoque une maladie plus grave et des décès chez les personnes âgées.

Des chercheurs ont examiné le SHU causé par E. coli producteur de shigatoxines (STEC) chez 96 adultes en France entre 2009 et 2017. Au total, 69 des patients avaient des problèmes de santé sous-jacents. Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale.

Au total, 61 patients ont nécessité une dialyse, 50 ont eu une complication neurologique grave, 34 ont nécessité une ventilation mécanique et 19 sont décédés pendant l'hospitalisation. Les patients sont décédés trois à 152 jours après l'admission et ont eu une période de suivi médiane de 112 jours.

Les résultats soulignent que, chez les adultes, le SHU associé aux STEC est une maladie grave pouvant entraîner une défaillance de plusieurs organes, selon l'étude publiée dans Emerging Infectious Diseases, Shiga Toxin–Associated Hemolytic Uremic Syndrome in Adults, France, 2009–2017

Situation de surveillance

La plupart des patients inclus dans l'étude qui sont décédés avaient des souches de STEC appartenant aux sérogroupes non-O104 et non-O157. Les principaux sérogroupes chez les personnes infectées étaient O91 et O157. Les isolats de STEC provenant d'échantillons d'urine appartenaient aux sérogroupes O104, O91, O106, O126, O174 et O148 et les isolats provenant d'échantillons de sang comprenaient les sérogroupes O80, O103 et O128.

Les autorités sanitaires nationales françaises ne disposent pas d'un système de surveillance dédié au SHU associé aux STEC chez l'adulte. La surveillance du SHU associé aux STEC chez les enfants de moins de 15 ans a commencé en 1996.

Au cours de la période d'étude, 1 095 cas de SHU associés aux STEC chez les enfants ont été signalés à Santé Publique France via le réseau de surveillance pédiatrique du pays. En 2019, 168 cas de SHU pédiatrique ont été signalés à l'agence, ce qui est le plus important depuis que les autorités ont commencé à tenir des registres.

Selon l'étude, la gravité de la maladie, une prévalence probablement sous-estimée et le risque d'épidémies de SHU émergent associé aux STEC constituent des arguments solides en faveur d'une surveillance épidémiologique et microbiologique active.

Malgré l'incidence beaucoup plus faible du SHU chez les adultes que chez les enfants, la plupart des décès causés par le SHU associé aux STEC surviennent chez des personnes de plus de 60 ans.

Facteurs de risque de décès

Les chercheurs ont découvert que 20 pour cent des adultes atteints de SHU associé aux STEC sont décédés pendant leur hospitalisation, mais moins de 1 pour cent des enfants atteints de cette maladie sont décédés en France entre 2007 et 2016.

Le risque de décès par SHU associé aux STEC augmente chez les personnes de plus de 40 ans. La prévalence des anticorps dirigés contre la shigatoxine diminue chez les personnes de plus de 40 ans, ce qui pourrait expliquer les formes plus graves de SHU associé aux STEC chez les personnes âgées.

Les scientifiques ont trouvé une forte association entre les conditions sous-jacentes et la diminution de la survie, en particulier chez les patients immunodéprimés.

Comme les cas de SHU associés aux STEC chez l'adulte restent rares, les caractéristiques cliniques et les effets des stratégies thérapeutiques sur les résultats sont incertains. Les patients ont été traités principalement avec les meilleurs soins palliatifs, l'échange plasmatique thérapeutique ou l'éculizumab. Au total, 26 personnes ont été traitées avec des macrolides.
Des études antérieures suggèrent que l'utilisation de médicaments antimicrobiens au cours des premiers stades de l'infection par STEC est associée au développement du SHU. Cependant, les effets de l'utilisation de ces médicaments après le diagnostic du SHU sont inconnus. Les chercheurs ont découvert que la prescription de plusieurs médicaments antimicrobiens était courante, en particulier dans les cas d'infection grave.

En conclusion, les auteurs notent,

le SHU associé aux STEC est plus rare chez les adultes que chez les enfants, mais provoque des maladies plus graves et des décès. Les conditions sous-jacentes, en particulier l'immunodéficience, sont fortement associées à une diminution de la survie. La gravité de la maladie, une prévalence probablement sous-estimée et le risque d'épidémies de SHU émergent associé aux STEC fournissent des arguments solides pour une surveillance épidémiologique et microbiologique active de cette maladie.

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