L'antibiorésistance est une problématique majeure en termes de santé humaine et animale au niveau international. En effet, l'émergence et la diffusion croissante de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques remettent en question l’efficacité de ces traitements tant chez l’Homme que chez l’animal. Préserver l’efficacité des antibiotiques constitue donc un réel défi de santé publique qui nécessite une approche intégrée de toutes les médecines selon le concept One Health, une seule santé humaine et animale.
L’Anses est fortement mobilisée sur le sujet de la résistance aux antibiotiques. De par l’ensemble de ses activités de recherche, de référence, de surveillance et d’évaluation des risques, l’Agence contribue à une meilleure connaissance des risques liés à l’antibiorésistance en lien avec l’élevage, l’alimentation, l’environnement et donc les risques pour la santé humaine.
A propos de surveiller et étudier la présence de résistances bactériennes chez l’animal, il est indiqué :
L’Anses est Laboratoire national de référence sur la résistance antimicrobienne. A ce titre elle surveille la résistance des bactéries de la chaine alimentaire dans le cadre de plans de surveillance harmonisés au niveau européen. Elle met en particulier en œuvre les plans de surveillance annuels, pilotés par le ministère de l'Agriculture et de l'alimentation et permettant de suivre l’évolution de la situation au niveau national et européen. Ils permettent la récolte à l’abattoir de bactéries dites «sentinelles» ou celles responsables d’infections. L’échantillonnage est aléatoire et réparti tout au long de l’année sur l’ensemble du territoire national. Chaque année, les résultats sont publiés au niveau français par la DGAL et au niveau européen par l'EFSA.
Précisément, l'EFSA rapporte le 8 avril 2021, «Résistance des bactéries responsables d’infections d’origine alimentaire: des taux toujours élevés».
Selon un rapport publié par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), à l’instar des années précédentes, une proportion non négligeable des bactéries Salmonella et Campylobacter est toujours résistante aux antibiotiques communément utilisés chez l’être humain et l’animal.
Chez l’être humain, des proportions élevées de résistance à la ciprofloxacine, un antibiotique communément utilisé pour traiter plusieurs types d’infections, ont été signalées dans un type de Salmonella spécifique connu sous le nom de S. Kentucky (82,1%). Ces dernières années, un nombre croissant de cas de S. Enteriditis résistante à l’acide nalidixique et/ou à la ciprofloxacine a été signalé dans plusieurs pays. L’augmentation de la résistance aux fluoroquinolones et/ou aux quinolones dans ces types de Salmonella reflète probablement la propagation de souches particulièrement résistantes.
S’agissant de Campylobacter, la résistance à la ciprofloxacine est désormais tellement courante dans la plupart des pays que cet antimicrobien est utilisé de façon limitée pour le traitement des infections par Campylobacter chez l’être humain.
Toutefois, le rapport présente également quelques conclusions positives. Au cours de la période 2015-2019, une baisse de la résistance à l’ampicilline et aux tétracyclines a été observée dans des isolats de Salmonella provenant d’êtres humains dans huit et 11 États membres respectivement.
Une tendance à la baisse a également été observée dans la prévalence de E. coli produisant des bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) dans des échantillons provenant d’animaux producteurs d’aliments de 13 États membres entre 2015 et 2019. Ce résultat est important dans la mesure où des souches spécifiques de E. coli produisant des BLSE sont responsables d’infections graves chez l’être humain.
La résistance combinée à deux antimicrobiens d’importance critique – les fluoroquinolones et les céphalosporines de troisième génération pour Salmonella et les fluoroquinolones et les macrolides pour Campylobacter – demeure faible. Ces antimicrobiens d’importance critique sont fréquemment utilisés pour traiter des infections graves provoquées par Salmonella et Campylobacter chez l’être humain.
Le taux de bactéries E. coli présentes dans des échantillons issus d’animaux producteurs d’aliments répondant à tous les antimicrobiens testés a également augmenté, fait observé dans neuf États membres entre 2014 et 2019.
NB : Vous pouvez explorez les données sur la résistance aux antimicrobiens en Europe, ici. Malheureusement, je ne suis pas allé plus avant car c'est écrit en écriture inclusive qui me paraît contraire à la culture française.
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