Mesdames,
«On l’a fait, on a gagné, vous avez gagné» C’est le message que vous diffusez dans une vidéo où, avec une vingtaine de contributeurs, vous criez victoire car vous êtes parvenu(e)s à faire condamner l’Etat Français pour inaction climatique. Ce qui pourrait, avec un second jugement, contraindre notre pays à prendre de nouvelles mesures couteuses et contraignantes pour ses ressortissants. L’Etat Français, autrement dit la Nation, autrement dit le peuple, autrement dit 67 millions de personnes qui n’ont pas forcément envie de payer et de se soumettre car des personnalités publiques tentent d’influencer l’opinion en recueillant 2,3 millions de signatures favorables à leurs messages.
Experts dans la stratégie de l’échantillon, les écologistes nous ont démontré, à ce titre, qu’avec moins de 2 % des suffrages et quelques surprenantes coalitions, ils savent, notamment lors des élections présidentielles, imposer un dogme dont les dommages collatéraux finissent tôt ou tard par impacter l’escarcelle du contribuable français. Celui qui n’a pas suffisamment de talent ou de charme pour gravir les marches du Festival de Cannes, ni suffisamment d’argent pour passer sa vie dans ces avions qui vous transportent de continent en continent.
Lorsque vous dites « vous avez gagné », je ne pense pas que la population française ait remporté quoi que ce soit. Alors qu’en revanche cette « Affaire du siècle » vous permet d’officier du bon côté des consciences, une fois encore grâce au prisme des médias. Votre action soutenue par « Greenpeace », « Oxfam » dirigée par l’ancienne ministre Cécile Duflot, « Notre affaire à tous » et la « Fondation pour la nature et l’Homme » (ex fondation Nicolas Hulot) suscite un changement de modèle qui implique la quasi-totalité des activités économiques. Ces activités qui tendent, et nous le voyons avec la crise que nous sommes en train de traverser, à passer au second plan. Ces activités que vous êtes une poignée, issus pour la plupart de sphères privilégiées, à accuser, sont pourtant celles qui génèrent l’emploi, qui nourrissent, habillent, abritent, soignent, éduquent, éclairent, réchauffent, transportent, 7 milliards d’individus. Pour parler de l’outil et prétendre que l’on peut s’en passer il faut, à minima en connaître le prix et l’utilité.
Etes-vous, Mesdames, égéries par ailleurs de campagnes publicitaires très lucratives, les mieux placées pour dénoncer ce consumérisme auquel vous nous incitez ? Comment pouvons-nous accepter pareilles pirouettes de la part de celles qui perçoivent en une année ce que le commun des mortels ne peut espérer gagner en une vie ? Cet argumentaire, vous le connaissez et je vous en avais adressé, Madame Binoche, un extrait dans une lettre ouverte publiée en mai dernier.
Je réitère ici mon opinion en maintenant que vous n’êtes, ni l’une ni l’autre, légitimes pour revendiquer quoi que ce soit au nom du peuple Français, pour traduire l’Etat en justice, pour influencer un débat susceptible d’encourager de nouvelles mesures coercitives, de nouvelles impositions à celles et ceux qui, contrairement à vous, ont besoin d’une voiture pour se déplacer, qui n’ont d’autre choix que celui d’aller au supermarché faire leurs commissions, qui doivent se chauffer et s’éclairer en surveillant leurs factures d’électricité, qui partent, quand ils le peuvent, en vacances chez le pépé car ils n’ont pas les moyens de se payer les Bahamas ou la Californie.
Parce si le monde doit changer, celui que vous représentez doit, à son tour, faire preuve d’un peu moins de suffisance, d’un peu moins de fatuité. Ne vous croyez surtout pas, Mesdames, obligées de nous représenter car votre statut vous confère une quelconque notoriété. C’est en cela aussi que notre société doit évoluer. Car nous n’avons plus à subir l’idéologie et les opinions de ceux qui, parce qu’ils portent un nom, croient détenir la vérité.
Jean-Paul Pelras
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