« Le coût de la gastro en Belgique est estimé
à des centaines de millions d’euros par an », source article
de Sciensano du 26 juin 2019 et article
de Joe Whitworth paru le 30 juin 2019 dans Food Safety News.
Le coût annuel de la gastro-entérite aiguë pour l’économie belge a été estimé entre 210 millions d’euros et 1 milliard d’euro par an.
Plus élevée qu’initialement supposé, cette estimation tient compte des coûts directs et indirects de cette maladie pour l’ensemble de la population.
Une étude de
l'institut belge de la santé Sciensano,
« Les gastroentérites aiguës
amputent l’économie belge de plusieurs centaines de millions d’euros chaque
année », a estimé le fardeau de la maladie de 2010 à 2014 en termes de
décès, de patients admis à l'hôpital, de personnes consultant leur médecin
généraliste et de cas dans la communauté. Le travail a été publié dans la revue
Epidemiology
and Infection.
Pour évaluer le coût des cas de gastroentérites aiguës (diarrhées,
vomissements, etc.), Sciensano a utilisé différentes sources de données :
chiffres de la mortalité, nombre d’hospitalisations, nombre de consultations
chez un médecin généraliste et enquêtes auprès de la population.
L’étude révèle que, chaque année, la population belge est victime de
plus de 10 millions de cas de gastroentérites aiguës, ce qui représente environ
un épisode par habitant et par an en moyenne. Ces épisodes entraînent près de
465 000 consultations chez un médecin généraliste, 28 000 hospitalisations et
345 décès. L’étude indique par ailleurs que la maladie génère une perte de 12
000 années de vie en bonne santé pour l’ensemble de la population.
Le coût direct des cas de gastroentérites aiguës s’élève à un peu plus
de 112 millions d’euros par an, la majeure partie de ce chiffre recouvrant les
frais médicaux liés aux consultations chez un généraliste, les hospitalisations
et la médication. Le coût indirect entraîné par la perte de productivité est
quant à lui plus difficile à évaluer.
Les estimations les plus prudentes font état d’un coût de près de 100
millions d’euros par an, mais ce montant pourrait exploser à un peu plus d’un
milliard d’euros. Le coût total des épisodes de gastroentérites aiguës en
Belgique varierait donc entre 210 millions et un peu plus d’un milliard d’euros
chaque année.
Les cas
de gastroentérites aiguës sont principalement imputables aux intoxications
alimentaires et aux contacts étroits avec des personnes infectées (par exemple
à l’école, au travail, dans une institution de soins, etc.). Les pouvoirs
publics, l’industrie agroalimentaire et les consommateurs jouent tous trois un
rôle clé pour garantir des normes de sécurité alimentaire les plus élevées
possibles. Dans cette optique, les consommateurs sont invités à retenir cinq
conseils de base pour une alimentation plus sûre:
1.
Prendre l’habitude de la propreté
2.
Séparer les aliments crus des
aliments cuits
3.
Cuire correctement les aliments
4.
Maintenir les aliments à la bonne température et
respecter les chaînes du froid et du chaud
5.
Utiliser de l’eau et des produits sûrs
Le fardeau de la Belgique
Comme dans d'autres
pays à revenu élevé, la gastro-entérite aiguë est courante et représente un
fardeau important pour la société belge, selon le rapport. L'agence a estimé à
343 le nombre de décès, 27 707 patients hospitalisés, 464 222 consultations de
médecins généralistes et plus de 10 millions de cas en moyenne par an. Aux
États-Unis, on estime à 48 millions le nombre de maladies d'origine alimentaire
chaque année, selon le Centers for Disease Control and Prevention.
En France, « Une étude de l’Institut
de veille sanitaire en population générale réalisée de mai 2009 à avril 2010 en
France métropolitaine a estimé que plus de 21 millions d’épisodes
de gastroentérites aiguës survenaient chaque année en France (Van Cauteren D et al. 2012). »
Nous avons donc, un peu
plus que le double de cas de gastroentérites aiguës qu'en Belgique.
En Belgique,
l'incidence de 0,91 cas par personne et par an se situe dans la partie
inférieure de la fourchette de celles estimées à partir d'enquêtes
rétrospectives dans d'autres pays à revenu élevé. Un examen des estimations de
l'incidence et de la prévalence de 33 études a révélé une fourchette de 0,1 à
3,5 épisodes par année-personne.
L'étude a quantifié l'impact
sur la santé en termes d’années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY) avec 11 855 DALY
par an.
Impact financier
Le fardeau
économique devrait représenter des coûts directs de 112 millions d’euros, des
coûts indirects de 927 millions d’euros et un coût total moyen de 103 euros par
cas et de 94 euros par personne.
Le coût direct des
cas de gastro-entérite aiguë couvre les coûts médicaux de consultations chez le
médecin de famille, les hospitalisations et les médicaments. Les coûts
indirects liés à la perte de productivité sont plus difficiles à évaluer. Les
estimations conservatrices indiquent près de 100 millions d'euros par an, mais
pourraient atteindre plus d'un milliard d'euros.
« Nous avons examiné deux scénarios
d'estimation de l'ampleur de l'absentéisme chez les patients et les soignants,
qui ont abouti à des estimations très différentes, allant de 927 millions d’euros
dans notre scénario de base à 98 millions d’euros dans un scénario alternatif
plus conservateur », selon les chercheurs.
Près de 70% des
coûts médicaux directs, soit 78 millions d’euros, étaient dus à
l’hospitalisation, tandis que 15%, soit 17 millions d’euros étaient dus aux
médicaments.
Le fardeau
économique estimé, y compris les coûts directs et indirects d'infections
gastro-intestinales ou de maladies d'origine alimentaire dans les pays à revenu
élevé, varie entre 14 euros en Australie et 1 305 euros aux États-Unis.
Les résultats
étaient plus élevés que prévu et indiquaient d'importantes pertes sanitaires et
économiques associées à la gastro-entérite aiguë en Belgique. Pour soutenir la
gestion des risques, les chercheurs ont déclaré que de nouvelles études étaient
nécessaires pour comprendre la contribution des agents pathogènes spécifiques à
la charge et soutenir les interventions.
France
Il n'y a pas à ma connaissance de données comparables à celles de la Belgique. Parmi les données disponibles, il y a « L’impact médico-économique des
gastro-entérites est peu évalué mais semble important », selon ce document :
L’impact médico-économique des gastroentérites aiguës n’a été mesuré en France que pour les infections à rotavirus. Si l’on retient l’hypothèse que dans la population des moins de 5 ans, l’infection à rotavirus serait responsable annuellement en France de 296 500 épisodes de diarrhée aiguë par an en France, 131 200 consultations, 19 200 hospitalisations et 13 décès, les coûts directs liés au rotavirus seraient estimés à 44 millions d’euros. On ne dispose pas, à notre connaissance d’autres données sur l’impact médico-économique des gastroentérites virales en dehors de ce cadre des infections à rotavirus de l’enfant.
En France, l’infection à rotavirus serait responsable chaque année d’environ 300 000 épisodes de diarrhée aiguë chez les enfants de moins de cinq ans, dont 160 000 diarrhées sévères, avec en moyenne 13 à 14 décès annuels. Ces infections à rotavirus seraient à l’origine de 138 000 consultations par an et le nombre d’hospitalisations liées à ces infections est estimé à 18 000. Le coût annuel de l’infection est estimé à 28 millions d’euros pour le système de santé ;
Une étude, basée sur la modélisation de l’histoire naturelle de l’infection à rotavirus en France, a été menée par l’Institut de veille sanitaire et une équipe du Centre Hospitalier de Tourcoing (59). Son objectif était de déterminer le rapport coût-efficacité de la vaccination anti-rotavirus chez des nourrissons :selon les résultats de cette modélisation, en France, avec une couverture vaccinale de 75 %, le vaccin permettrait d’éviter 89 000 cas de diarrhée aiguë, 10 500 hospitalisations et 8 décès par an liés au rotavirus chez les enfants âgés de 0 à 3 ans. A 150 euros pour l’ensemble des doses, le coût du programme avec vaccination, incluant le coût de prise en charge des cas non évités par la vaccination, serait de 95 millions d’euros pour le système de santé. Il représenterait un surcoût annuel de 68 millions d’euros par rapport aux dépenses actuellement effectuées pour la prise en charge des cas. Dans l’analyse de base, le coût serait de 6 500 euros par hospitalisation évitée, de 299 000 euros par année de vie gagnée, et de 138 000 euros par année de vie gagnée ajustée sur la qualité.
L’analyse de sensibilité, réalisée afin de tenir compte de l’incertitude entourant un certain nombre de données du modèle, fait varier le ratio coût-efficacité de cette stratégie de 64 000 à 212 000 euros/ par année de vie gagnée ajustée sur la qualité (ou QALY –aa) ;
A suivre …
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