samedi 23 novembre 2019

Des bactéries dangereuses communiquent pour éviter les antibiotiques


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Pseudomonas aeruginosa se développant à partir du centre d'une boîte de Pétri mais se maintenant à l'écart des six colonies bactériennes le long du bord infectées par les antibiotiques. Cela se produit parce que les six colonies avertissent leurs autres colonies conspécifiques.

« Des bactéries dangereuses communiquent pour éviter les antibiotiques », source communiqué de la Faculty of Health and Medical Sciences de l’Univerité de Copenhague.

Des chercheurs de l'Université de Copenhague ont découvert un nouveau mécanisme de survie pour un type de bactérie communément connu.

La bactérie peut émettre des signaux d’alerte et permettre ainsi à d’autres bactéries d’échapper aux ‘dangers’ tels que les antibiotiques. Les chercheurs espèrent que les nouvelles connaissances pourront être utilisées pour rendre le traitement antibiotique plus efficace.


Une infection bactérienne n’est pas seulement une expérience désagréable, elle peut également être un problème de santé majeur. Certaines bactéries développent une résistance à un traitement par antibiotiques autrement efficace. Par conséquent, les chercheurs tentent de développer de nouveaux types d'antibiotiques capables de lutter contre les bactéries, tout en essayant de rendre plus efficace le traitement actuel à base d'antibiotiques.

Les chercheurs se rapprochent maintenant de cet objectif avec un type de bactérie appelé Pseudomonas aeruginosa, réputé pour infecter les patients atteints de fibrose kystique, une maladie pulmonaire. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont découvert que des bactéries envoient des signaux d’alerte à leurs congénères lorsqu’elles sont attaquées par des antibiotiques ou par des virus appelés bactériophages qui tuent les bactéries.

« Nous pouvons constater en laboratoire que les bactéries nagent autour de la ‘zone dangereuse’ avec des antibiotiques ou des bactériophages. Quand elles reçoivent le signal d’avertissement de leurs congénères, comme vous pouvez voir au microscope qu’elles se déplacent en rond. C'est un mécanisme de survie intelligent pour les bactéries. S'il s'avère que les bactéries utilisent la même manœuvre évasive pour infecter les humains, cela pourrait expliquer pourquoi certaines infections bactériennes ne peuvent pas être traitées efficacement avec des antibiotiques », explique la chercheuse Nina Molin Høyland-Kroghsbo, du département des sciences vétérinaires et zoologiques. et une partie du programme de recherche UCPH-Forward.

Un organisme uni
Dans le cadre de cette étude, qui est une collaboration entre l’Université de Copenhague et l’Université de Californie Irvine, des chercheurs ont étudié la croissance et la distribution de bactéries dans des boîtes de Petri. Ici, ils ont créé des environnements qui ressemblent à la surface des muqueuses où une infection peut se produire - comme dans le cas des poumons d'une personne atteinte de fibrose kystique.

Dans cet environnement, les chercheurs peuvent voir à la fois comment les bactéries se comportent et quand elles sont affectées par des antibiotiques et des bactériophages.

« C’est assez fascinant pour nous de voir comment les bactéries communiquent et changent de comportement pour que toute la population bactérienne puisse survivre. On peut presque dire qu’ils agissent comme un organisme uni », dit Nina Molin Høyland-Kroghsbo.

Possibilité de blocage
La bactérie Pseudomonas aeruginosa est un problème tellement important qu’elle se trouve dans la catégorie ‘critique’ de la liste des bactéries de l’Organisation mondiale de la santé contre lesquelles il est urgent d’avoir de nouveaux antibiotiques. Les chercheurs sont donc exités à l’idée de faire de nouvelles découvertes sur le comportement et la survie de ce type de bactéries.

« Les infections par ce type de bactéries sont un problème majeur dans le monde entier avec de nombreuses hospitalisations et décès. C’est pourquoi nous sommes vraiment ravis de pouvoir apporter de nouvelles connaissances pouvant potentiellement être utilisées pour lutter contre ces bactéries », déclare Nina Molin Høyland-Kroghsbo.

Cependant, elle souligne qu'il faudra encore longtemps avant que les nouvelles connaissances aboutissent à un meilleur traitement. L'étape suivante consiste à rechercher comment affecter les signaux de communication et de warning de la bactérie.

« Cela ouvre la voie à l’usage de médicaments afin d’empêcher que le signal d’alerte ne soit envoyé en premier lieu. Vous pouvez concevoir des substances susceptibles de bloquer la réception du signal par les autres bactéries et cela pourrait potentiellement faire que le traitement par des antibiotiques ou des bactériophages soit plus efficace », conclut Nina Molin Høyland-Kroghsbo.

L'étude est soutenue par la Fondation Lundbeck.

L'étude en intégralité est parue dans le Journal of Bacteriology, PQS Produced by the Pseudomonas aeruginosa Stress Response Repels Swarms Away from Bacteriophage and Antibiotics.

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