La
Suisse véhicule l’image d’un pays propre et rangé. Ce n’est
hélas pas toujours la réalité. La cellule d'enquête de Tamedia
jette une lumière crue sur les
conditions d’hygiène déplorables découvertes dans certains
restaurants suisses.
Cuisines
sales, présence d’insectes rampants, bactéries en trop grande
quantité, marchandises périmées ou indications trompeuses,
la liste des infractions constatées dans les restaurants suisses est
longue. Dans un restaurant sur six, les contrôles des inspecteurs
cantonaux ont révélé des infractions à la loi sur les denrées
alimentaires, révèle l’enquête
de Tamedia (à lire sur le site de 24heures, article payant).
La
transparence pour décourager les fraudeurs?
Contrairement
à la pratique dans d’autres pays, les résultats des contrôles en
Suisse ne sont pas publiés. La Fédération romande des
consommateurs plaide pour un changement: « Les
consommateurs doivent pouvoir être informés, pour choisir leur
restaurant en connaissance de cause. »
Les
manquements à l'hygiène sont en augmentation dans les
établissements du pays. Dans le canton de Vaud, le nombre de
dénonciations pénales a presque doublé entre 2018 et 2019.
En
2018, les inspecteurs cantonaux ont constaté 4 429 infractions dans
les restaurants en Suisse.
Le
nombre de dénonciations pénales pour infraction à la loi sur les
denrées alimentaires est en hausse en Suisse. En 2018, 789
établissements ont été dénoncés et se sont vu infliger une
amende contre en moyenne 560 les années précédentes, rapportent
« Le Matin Dimanche » et la « SonntagsZeitung ».
Les journaux se basent sur des chiffres de l'Office fédéral de la
sécurité alimentaire (OSAV).
En
2018, les inspecteurs cantonaux ont effectué 25 942 contrôles dans
des restaurants du pays. Des infractions ont été constatées dans 4
429 cas, dont les 789 plus graves dénoncés, soit un sur six, note
les journaux, qui précisent que ce taux élevé s'explique aussi par
le fait que les établissements jugés « à risque » sont
plus contrôlés.
Les
hebdomadaires, qui ont consulté plus de 270 ordonnances pénales,
détaillent les pires manquements à l'hygiène recensés: nourriture
avariée, dont de la glace rendue méconnaissable par la pourriture,
locaux crasseux, insectes rampants dans la chambre froide ou encore
du jambon de dinde cuit qui présentait un niveau de bactéries
fécales 1200 fois trop élevé.
Punir
ces dérapages
Si
le nombre de dénonciations pénales a augmenté, c'est aussi parce
que certains cantons ont décidé de frapper plus fort pour punir ces
dérapages. « On dénonce plus, car on voit que le message
de prévention passe difficilement dans certaines catégories
d'établissements », indique le chimiste cantonal vaudois,
canton dans lequel les dénonciations ont presque doublé entre 2018
et 2019, passant de 100 à 185.
Comme
facteur dans la dégradation de la situation, le manque de formation
de certains employés est pointé du doigt. Aucun diplôme n'est en
effet exigé pour aider en cuisine.
Pour
les clients, difficile de savoir quels restaurants respectent les
règles car les contrôles restent couverts par un secret strict.
Sur
les 25 942 inspections menées en Suisse en 2018, les inspecteurs
cantonaux ont constaté 3000 cas impliquant une « tromperie ».
L'identité des fautifs reste secrète, le parlement suisse ayant
refusé en 2014 de dévoiler les noms des restaurants pris en faute
lors des contrôles d'hygiène.
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