mercredi 12 février 2020

La plupart des chaînes de supermarchés américaines n'informent pas les consommateurs des avis de rappels de produits alimentaires. Quid en France ?


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« Walmart, Aldi et d'autres chaînes de supermarchés échouent au test décisif du rappel ; Kroger, Target obtiennent des notes plus élevées », source article de Coral Beach paru le 12 février 2020 dans Food Safety News, adaptation par mes soins -aa.

Selon des chercheurs indépendants, 22 des 26 principales chaînes de magasins du pays échouent lorsqu'il s'agit d'avertir le public des rappels d'aliments. Parmi ceux qui figurent sur la liste des échecs figurent Walmart et Aldi.

Les consommateurs doivent lutter pour rester à jour sur les rappels d'aliments, le manque d'effort de la part des distributeurs s'avérant être une grande raison pour laquelle le public est dans l'ignorance, selon un rapport publié par des responsables du Fonds pour l'éducation du PIRG (Public Interest Research Group) américain. L'échec épique de l'industrie des supermarchés est particulièrement inacceptable en raison de toute la technologie et du traitement des données en place.

« Les supermarchés devraient être notre meilleur système de notification en matière de rappels, mais au lieu de cela, nous avons constaté que les acheteurs doivent se lancer dans une chasse au trésor presque impossible pour savoir s'ils ont acheté des aliments contaminés », selon un communiqué d'Adam Garber du US PIRG Education Fund.

« Les magasins utilisent déjà une technologie moderne pour suivre les clients, placer des produits et nous cibler avec des publicités. Il n'y a aucune raison pour qu'ils ne puissent pas non plus nous garder en bonne santé. »

L'organisation de recherche à but non lucratif et non partisane a évalué les supermarchés sur la base d'informations accessibles au public pour savoir s'ils informaient les clients des rappels, des notifications en magasin et des notifications directes aux clients. Les conclusions du rapport de 29 pages comprennent:
  • 22 magasins sur 26 n'ont pas informé adéquatement le public des efforts de notifications de rappel, comment s'inscrire aux notifications directes ou où trouver des affichages en magasin. Seuls Harris Teeter, Kroger, Smith’s et Target ont obtenu une note moyenne.
  • 58% des magasins ont signalé un programme pour informer directement les consommateurs des rappels par courriel ou par téléphone. Sur ces 15 magasins, huit seulement ont indiqué clairement comment les clients pouvaient participer, comment le système fonctionne ou quelles informations sont incluses dans les avertissements.
  • Pas un seul magasin n'a fourni d'informations en ligne pour savoir si des avis de rappel sont affichés aux comptoirs du service client, aux caisses ou aux rayons des magasins.

Les chercheurs disent qu'ils savent qu'il pourrait y avoir des programmes en place qui ne sont pas décrits dans le champs public, mais ils disent également que les distributeurs ne répondraient pas aux demandes d'informations sur les mesures de rappel en sécurité des aliments.

« ... la plupart ont refusé de répondre à l'enquête - et les quelques-uns qui ont accepté n'ont répondu qu'à quelques questions », selon le rapport PIRG. « Ce manque de transparence était surprenant étant donné les impacts potentiellement dangereux pour les clients des magasins qui se considèrent comme faisant partie intégrante de tant de villes américaines. »

Le rapport cite une épidémie à Salmonella liée à de la viande hachée bovine qui a rendu des personnes malades pendant des mois et a impliqué un rappel de 5 443,1 tonnes. Un scénario similaire, sinon identique, s'est répété à plusieurs reprises, selon les chercheurs du PIRG, même si les agences de santé publique émettent des avertissements qui sont publiés par les médias.

Les supermarchés sont dans une position unique - au dernier stade de la chaîne d'approvisionnement avant que le client ne prenne possession des aliments - et ont donc la possibilité d'avoir un impact puissant sur la santé publique.

« Ils ne sont peut-être pas responsables du rappel, mais ils peuvent faire la différence. Nous sommes impatients de voir une transparence accrue concernant les efforts de notification de rappel et les programmes améliorés », selon un communiqué de Dylan Robb du PIRG Education Fund.

Le Fonds américain pour l'éducation PIRG (Public Interest Research Group) est un groupe indépendant et non partisan qui travaille pour les consommateurs et l'intérêt public. Par la recherche, l'éducation du public et la sensibilisation, nous servons de contrepoids à l'influence de puissants intérêts qui menacent notre santé, notre sécurité sanitaire et notre bien-être.

Commentaires
Article très similaire à ce qui se passe en France, sauf qu'en France, les services réglementaires informent très peu des avis de rappels de produits alimentaires, heureusement Oulah! est là ...

A quend une telle étude qui montrera que les distributeurs et les chaînes de supermarchés en général n'aiment pas les avis de rappel, cela fait tâche, et donc renâclent à informer le consommateur ... l'affichette d'un avis de rappel dans un magasin étant le plus souvent synonyme de chasse au dahu ...

Pratiquement aucune entreprise alimentaire ne diffuse d'avis de rappel sur son site Internet, quant aux distributeurs, la publication sur leurs sites Internet respectifs est à géométrie très variable y compris dans le temps en antidatant les communiqués pour être dans les clous ... 

Pour la France, j’avais qualifié cette chasse au trésor à une « chasse au dahu » dans cet article du 29 août 2013, « Aliments et rappels en France : les consommateurs ne sont pas vraiment informés ! ». On lira aussi la « Foire aux questions à propos des rappels d’aliments en France » du 23 mai 2016.

Depuis cette date, les choses ont-elles changées, non pas vraiment ! Ainsi par exemple, la DGCCRF avait arrêté en janvier 2020 de diffuser les avis de rappels de produits alimentaires, les avis de rappels ont recommencés à être publiés en février 2020 ...

Et dans un avenir procche, les choses vont-elles changées, heu …, peut-être, sauf l’on croit cet extrait d’un article de la revue PROCESS Alimentaire,
L’Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires), la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution), GS1 France et une quarantaine d’acteurs à se réunir dans un groupe de travail pour proposer de nouveaux outils digitaux. Une étude d’ampleur va être menée et les résultats seront dévoilés en juin prochain.

Voilà un frémissement, mais on ne jugera que sur pièces ...

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