Voici
le résumé du rapport
final d'un audit réalisé en Pologne du 25 mars 2019 au 5 avril
2019 afin d'évaluer le système de contrôle de la sécurité
alimentaire en place régissant la production et la mise sur le
marché de viande bovine, y compris la traçabilité animale.
L'audit
DG (SANTE) 2019-6839, réalisé du 4 au 8 février 2019 par la DG
Santé
et sécurité alimentaire en Pologne à la suite de la diffusion
publique à la télévision polonaise des pratiques d'abattage dans
un abattoir impliquant des vaches qui ne pouvaient pas se tenir
debout (« vaches abattues ») ou qui
étaient blessées,
ont constaté de graves lacunes dans la mise en œuvre des contrôles
dans l'abattoir concerné et dans la supervision globale, les
problèmes de personnel et de traçabilité des animaux.
Compte
tenu de la nature spécifique de cet audit, ses résultats ne
constituaient qu'une évaluation limitée de la conception et de la
mise en œuvre du système de contrôle officiel polonais. La nature
des constatations justifiait cependant un audit plus approfondi
couvrant les contrôles officiels de l'abattage des bovins et de la
traçabilité des bovins en Pologne.
Ce
rapport décrit les résultats de cet audit ultérieur, réalisé par
la DG
Santé
et sécurité alimentaire en Pologne du 25 mars au 5 avril 2019. En
termes de plan d'action soumis par les autorités compétentes à la
suite de l'audit DG (SANTE) 2019-6839, cet audit a établi que, bien
qu'ambitieux et à réaliser dans un court délai, il a été mis en
œuvre dans une large mesure grâce aux efforts substantiels et
supplémentaires des vétérinaires officiels et de l'ensemble de
l'Inspection vétérinaire, et la mise en œuvre est en cours.
En
conséquence, la situation s'est certes améliorée, mais il y a
encore de
la place
à l’amélioration,
notamment en ce qui concerne la sensibilisation aux questions de
bien-être animal relatives au transport des animaux blessés,
l'évaluation et l'enregistrement précis à la fois ante-mortem et
les découvertes post-mortem afin d'identifier les problèmes de
bien-être animal et l'abattage d'urgence à la ferme des animaux
blessés impropres au transport. De même, en ce qui concerne
l'identification et l'enregistrement des animaux, et en particulier
l'utilisation et l’ergonomie
de la base de données centrale en tant qu'outil pour vérifier la
bonne application des règles ainsi que l'éligibilité des bovins,
un travail reste à faire.
Cependant,
l'audit a identifié des problèmes liés aux ressources, qui
compromettent gravement le bon fonctionnement du système de contrôle
et, par conséquent, la capacité des autorités compétentes à
faire appliquer correctement la législation pertinente.
Premièrement,
les départs
de personnel officiel sont importantes et le recrutement de nouveaux
fonctionnaires est très problématique, notamment en raison des
salaires relativement bas, et les postes restent vacants. Ceci,
conjugué à la nécessité de traiter d'autres priorités, affecte
sérieusement la capacité des vétérinaires officiels à superviser
de manière adéquate l’augmentation
du nombre de vétérinaires autorisés (praticiens privés exerçant
des fonctions officielles), tandis que les audits à cet effet sont
actuellement exclus.
Deuxièmement,
la structure de rémunération des vétérinaires autorisés est
directement liée au débit des établissements qu'ils desservent. En
conséquence, et dans le cas où ce sont des établissements à haut
débit, ils gagnent beaucoup plus que les fonctionnaires exerçant
les mêmes fonctions; mais lorsqu'ils ont un débit très faible, ils
gagnent très peu. Outre le fait que cette situation inéquitable
soit signalée comme une source d'inquiétude considérable au sein
du service, elle a des implications qui peuvent avoir un impact
significatif en termes de performance des contrôles, d'indépendance
et de prévention des conflits d'intérêts ; un débit élevé
dissuade d'intervenir et d'appliquer des mesures correctives qui
réduisent ce débit, tandis qu'un débit très faible est une
incitation à laisser d'autres activités mieux rémunérées
l'emporter sur les contrôles officiels. Dans ces conditions, et
étant donné qu'il n'y a pas de formation centrale pour les
vétérinaires autorisés, la qualité, la cohérence et
l'impartialité des contrôles ne sont pas assurées, alors que dans
le même temps le niveau de supervision requis par le personnel
officiel ne peut être atteint. Dans ce contexte, il convient de
noter que les autorités polonaises facturent des frais d'inspection
dans ce domaine, qui sont nettement inférieurs aux redevances
minimales fixées par le règlement
(CE) n°882/2004.
Non seulement cela offre sans doute un avantage économique injuste à
l'industrie polonaise de la viande, mais cela limite également
davantage les ressources financières nécessaires dont dispose
l'Inspection vétérinaire. Un niveau accru de recettes provenant des
honoraires aiderait à résoudre les problèmes de rémunération et
aiderait à créer des conditions pour rendre l'emploi plus attrayant
pour les vétérinaires pour occuper les postes officiels
chroniquement vacants. L'augmentation des revenus permettrait
également de fournir une rémunération aux vétérinaires autorisés
dans les abattoirs à très faible débit, ce qui atténuerait les
conflits d'intérêts à ce niveau. Tant que les problèmes de
personnel ne sont pas ajoutés la durabilité des actions proposées
et prises à ce jour reste discutable.
Enfin,
cet audit a révélé que les mesures nationales pour les
établissements à faible débit sont largement conformes aux
dispositions en matière de flexibilité prévues dans la législation
du
« paquet Hygiène »
et qu'il n'y a donc pas besoin d'une marque de santé nationale comme
actuellement appliqué en Pologne pour ces abattoirs. Le rapport
contient des recommandations à l'autorité centrale compétente pour
remédier aux lacunes identifiées et améliorer encore le système
de contrôle.
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