Après la Norvège,
la Finlande
mais aussi la Suisse, voici la Suède avec ses données sur les maladies infectieuses chez l’animal et
chez l’homme en 2018, avec une image contrastée de la situation des pathogènes
alimentaire dans ce pays, selon un article
de Joe
Whitworth paru le 28 juillet dans Food Safety News.
Le nombre de personnes infectées par E.
coli et Listeria a augmenté, mais
il y a eu une diminution pour Salmonella
et Campylobacter en Suède en 2018.
Les résultats proviennent d'un rapport
annuel décrivant la surveillance dans le pays au cours de l'année dernière,
publié par l'Institut vétérinaire national (SVA).
Déclin de Campylobacter
Un total de 8 132 cas de campylobactériose ont été rapportés en 2018,
contre 10 608 en 2017. Sur les 2018 infections, 3 645 étaient d'origine
domestique. Parmi ceux-ci, l'âge médian était de 47 ans et était compris entre
0 et 95 ans.
Comme les années précédentes, l'incidence domestique était la plus
élevée chez les adultes et plus d'hommes (56%) que de femmes ont été atteints.
L'incidence nationale était plus faible en 2018 que les années précédentes,
mais la tendance sur une période plus longue est à la hausse.
Campylobacter en Suède. Cliquez sur l'image pour l'agrandir. |
La plupart des cas de campylobactériose sont considérés comme
sporadiques, mais ces dernières années, plusieurs foyers importants liés à de
la volaille produite dans le pays sont survenus. Ils montrent l'importance d'un
contrôle efficace et de mesures préventives dans la production de volaille,
selon le rapport.
En août 2018, une enquête de l'Agence nationale de l'alimentation
(Livsmedelsverket) a collecté 100 échantillons de viande de poulet frais en
distribution. Campylobacter a été
détecté dans 61% des échantillons sur 100 et les concentrations dépassaient 10
unités formant colonies par gramme (ufc/g) dans 25% des échantillons.
Selon le rapport, une épidémie à la fin de l'automne associée à la
viande de poulet domestique et au taux de détection élevé de Campylobacter dans l'investigation sur
la viande vendue au détail appelle à des mesures préventives strictes.
Listeria en augmentation
L'année dernière, 89 cas de listériose ont été rapportés, une légère
augmentation sur les 81 cas d’infections de l'année précédente et une tendance
à la hausse depuis 1983, également constatée dans d'autres pays de l'UE.
L'âge médian était de 71 ans et 57% étaient âgés de plus de 70 ans. Près
du tiers (29%) des cas signalés sont décédés dans le mois qui a suivi le
diagnostic. Au total, 86 des cas signalés avaient la Suède comme pays
d'infection.
« Les raisons de cette
augmentation restent floues, mais sont probablement liées à une combinaison de
facteurs tels que le vieillissement de la population, l'utilisation généralisée
de médicaments immunosuppresseurs et les changements de préférences des
consommateurs pour plus d’aliments prêts à consommer », selon le
rapport.
Au cours des 10 dernières années, 50 à 120 cas ont été rapportés chaque
année. Des épidémies ont été associées à du poisson conditionné sous vide, du
fromage au lait de chèvre non pasteurisé, de la charcuterie, du maïs surgelé et
des aliments prêts à consommer.
En 2018, un foyer a été identifié dans le comté de Västra Götaland, avec
sept cas et des dates d'apparition de la maladie entre février et mai. La
souche épidémique a été détectée dans des aliments prêts à consommer chez un
producteur local et les produits ont été rappelés.
En 2018, 410 échantillons provenant de différents types d'aliments ont
été prévelés par les autorités nationales et locales et analysés pour la
recherche de Listeria monocytogenes.
Il a été détecté dans neuf échantillons. Les niveaux ont été quantifiés chez
sept d'entre eux et se situaient entre moins de 10 ufc/g et 50 ufc/g.
Les infections à Salmonella baissent
Salmonella en Suède. Cliquez sur l'image pour l'agrandir. |
Chaque année, 2 000 à 3 000 cas de salmonellose sont signalés à l'Agence
de la santé publique de Suède (Folkhälsomyndigheten). La plupart d'entre eux,
70 à 80%, sont infectés à l'étranger, mais depuis 2008, une nette diminution du
nombre de cas liés à des voyages a été constatée, malgré une augmentation des
voyages internationaux.
En 2018, 2 040 cas de salmonellose ont été rapportés, contre 2 279 en
2017. Le nombre de cas domestiques a diminué de 15%, passant de 798 en 2017 à
677 en 2018. Parmi les cas domestiques, l'âge médian était de 42 ans, avec une
fourchette de 0 à 99 ans. et l'incidence était la plus élevée chez les
personnes de plus de 80 ans, suivie des enfants de 1 à 4 ans.
Les sérotypes les plus courants des cas domestiques étaient S. Enteritidis, S. Typhimurium, suivis de S.
Typhimurium monophasique. Environ 70 sérotypes supplémentaires ont été
identifiés en 2018.
Deux tiers, soit 1 355 des 2 040 cas ont été infectés à l'étranger.
Parmi ceux-ci, 18% ont été sérotypés et S.
Enteritidis était le sérotype le plus courant dans 42% des isolats typés. La
Thaïlande est le pays le plus touché par la salmonellose liée aux voyages, bien
que le nombre de cas ait diminué ces dernières années.
Des prélèvements ont été effectués sur 5 879 carcasses de porcs, 3 272
carcasses de bovins et des échantillons de peau de cou de 2 780 carcasses de
volailles. Salmonella a été détecté
dans un échantillon de carcasse de porc. Dans les ateliers de découpe, 5 173
échantillons de viande rouge et 1 118 de viande de volaille ont été prélevés,
mais Salmonella n'a pas été détecté.
Sept foyers de salmonellose domestiques ont été investigués en 2018 avec
152 cas. La plus importante a été causée par Salmonella Bovismorbificans avec 40 cas dans 13 comtés. Aucune
source commune n'a été trouvée, mais des germes de betterave ont été suspectés.
Au début de 2018, un groupe de 17 cas d'infection à S. Mikawasima a été identifié et le même sérotype a également été
détecté au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni. Une investigation
internationale sur l’épidémie n'a pas pu identifier la source.
En 2018, Salmonella
Typhimurium, profil MLVA 3-10-10-NA-211, a été impliquée dans une éclosion, le
salami étant la source d'infection confirmée. Au total, 18 cas ont été
confirmés en laboratoire et la plupart ont consommé un type spécifique de
salami à la truffe d'Italie. La souche épidémique a été détectée dans deux
emballages ouverts de salami à la truffe.
Au cours des trois dernières années, le salami a été impliqué dans cinq
épidémies à Salmonella en Suède, avec
156 cas signalés. Dans quatre des investigations, la souche de l'épidémie a été
isolée de salami.
Augmentation des
STEC
STEC en Suède. Cliquez sur l'image pour l'agrandir. |
Depuis 2005, entre 230 et 890 cas d'infections à STEC sont rapportés
chaque année en Suède, dont 50 à 80% ont été contractés dans le pays.
En 2018, 892 cas d'infection à E.
coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été rapportés, dont 627 étaient
des cas domestiques, contre 504 et 296 cas au pays en 2017.
L’incidence nationale était deux fois plus élevée que l’année précédente
et, sur une période plus longue, on pouvait observer une tendance à la hausse.
La tendance a continué à augmenter, même sans inclure les cas d'une grande
épidémie.
De l'automne 2017 au printemps 2018, une investigation de l'Agence
nationale de l'alimentation a prélevé 300 échantillons de viande d'agneau dans
le commerce de détail et analysé pour déterminer les STEC. Il a été détecté
dans 35% des 300 échantillons. Les STEC étaient le plus souvent des agneaux
d'Irlande, suivis de la Suède et de la Nouvelle-Zélande. Le sérotype le plus
commun était STEC O91:H14.
Un syndrome hémolytique et urémique (SHU) associé aux STEC a été signalé
dans 40 cas, dont 36 survenus au pays. La plupart des cas de SHU étaient des
enfants de moins de 10 ans. Pour 31 d’entre eux, un isolat pouvait être
récupéré et sérotypé.
Dix-huit des cas de SHU d'origine nationale appartenaient au sérotype
O157:H7, clade 8, dont 14 appartenaient à un foyer estival. Dans 67% des cas de
STEC au pays, un isolat a pu être récupéré et sérotypé. Les sérotypes les plus
courants étaient O157:H7, O26:H11, O121:H9 et O103:H2.
Au cours de l'été 2018, l'un des plus grands foyers de STEC en Suède a
été enregistré. Au total, 116 cas y ont liés microbiologiquement ou
épidémiologiquement et 14 ont développé un SHU. Les cas étaient répartis dans
tout le pays, mais avec des liens avec deux restaurants et deux bains publics
en plein air. La source de l'infection n'a pas été identifiée mais est
probablement d'origine alimentaire puisque des personnes sont tombées malades
dans différentes parties du pays. Localement, il semble également que
l'infection se soit transmise de personne à personne via des sites de baignade
en plein air.
Un foyer de à cas STEC O26:H1, stx1a
s'est déclaré à la fin de l'été 2018 et a touché 13 personnes. La source de
l'infection n'a pas été identifiée.
NB : Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en
France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle
information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de
sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des
pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends
and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».
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